Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libération]

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Chifboubara
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

Message par Chifboubara »

"Zohra l'Allemande", la moudjahida des Aurès qui a suivi son amour jusqu'au cœur de la révolution
Rédaction du HuffPost Algérie
Publication: 19/04/2016 19h06 CEST Mis à jour: 19/04/2016 23h07 CEST ZOHRA

A Batna, dans la région de T'kout au cœur des Aurès habite une moudjahida pas comme les autres. "Zohra l'Allemande" comme l'appellent les habitants du cru, y vit depuis 1961. Son histoire est celle du combat durant la révolution, d'une longue carrière d'infirmière après l'indépendance mais aussi, et surtout, d'un amour.

Bien que d'origine belge, le flamand que parle Leontine Vandenabeele Georgette Gerarda lui vaudra, à son arrivée en Algérie, ce surnom de "l'Allemande" car son accent ressemblait à de l'allemand.

zohra

Elle obtient la nationalité de son époux en 1969 mais le cœur de "Zohra" a été algérien longtemps bien avant cette date. Née à Genk en 1942, "Zohra" rencontre en 1957 l'amour de sa vie, Ahmed Dahoua.

Ce dernier, rapporte le journal Echorouk, un Algérien travaillant en France, était militant au FLN chargé d’acheter et d'acheminer des armes, a rencontré sa femme lors d’un déplacement en Belgique en 1957. Elle l'aide dans sa mission avant qu’il ne soit arrêté et emprisonné à Draa Benkhedda en Algérie en décembre 1959.

Leontine prend un vol en direction de Biskra aussitôt qu’elle apprend la nouvelle. Arrivée dans la région natale de son mari, la commune de Aïn Naga, on lui apprend qu’Ahmed Dahoua s’est déjà évadé de prison et qu'il se trouve au quartier général de la Wilaya I, aux environs de Kimmel (T’kout).

http://www.huffpostmaghreb.com/2016/04/ ... ef=algeria
Dernière modification par dil@w le 26 avril 2016, 10:40, modifié 1 fois.
Raison : Mise en forme
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

Message par dil@w »

Chifboubara, il faut respecter une mise en forme par défaut sur le forum, elle est comme-ci: Titre en gras [/b*] et en taille Grande 150, le tout doit être en citation [quote] [/quote*]
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Chifboubara
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

Message par Chifboubara »

OK je m'en été aperçu sur mon smartphone. Je vais rééditer depuis un bon vieux PC. Ce sera plus simple.
Déjà fait ! Merci pour la correction ! :fouet:
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

Message par Chifboubara »

Je n'ai pas encore eu le temps de le lire :
samedi 16 avril 2016
Ma bataille d'Alger - Ted Morgan - Candide à Alger

"Ma bataille d’Alger" est un témoignage du journaliste et historien franco-américain Ted Morgan. De naissance, Ted Morgan est le Comte Sanche Charles Armand Gabriel de Gramont, fils élevé aux USA d’un père pilote mort en mission pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1955 il est appelé à faire son service militaire par la France alors en pleine Guerre d’Algérie. Morgan n’est guère enthousiaste mais il y va, par devoir. C’est cette expérience de deux ans qu’il raconte dans "Ma bataille d’Alger".

Les caractéristiques de l’auteur cet ouvrage en font l’intérêt véritable.
Morgan est français mais il a grandi aux USA et sa culture est résolument américaine. La Guerre d’Algérie, de fait, l’indiffère largement, même si sa culture US lui présente sous un jour plutôt favorable les processus de décolonisation, sans plus. Rattrapé par sa nationalité et son histoire, Morgan est néanmoins assez largement désimpliqué dans toute cette affaire, qu’il va vivre comme individu bien plus que comme un Français pour ou contre, avec donc une espèce d’équidistance rare sur ce sujet, et en y mettant la chair qu’on ne trouverait pas dans un ouvrage purement historique.
Le Comte Sanche Charles Armand Gabriel de Gramont fait partie de la upper-upper class US, et il a donc de nombreux contacts qui lui permettent de naviguer dans les hautes sphères de la société algéroise ou américaine expatriée.
Il est diplômé de journalisme ce qui lui donne l’occasion de couvrir la bataille d’Alger pour la feuille de chou de l’état-major, et ainsi d’être au contact des généraux et aux premières loges de bien des évènements.
Et enfin il est basé à Alger, marchant dans des rues où explosent des bombes dont il pourrait être victime (et manque d'ailleurs de l’être). "Ma bataille d’Alger" (le « ma » est capital) est donc le compte-rendu tout à fait passionnant d’une forme involontaire d’observation participante.

Ce qui ressort du récit - rien de neuf pour les férus d’Histoire - c’est que la bataille d’Alger (puisque c’est le nom consacrée de la confrontation entre la campagne terroriste du FLN et la répression violente de l’armée française) fut gagnée, mais qu’une bataille n’est pas la guerre et que l’indépendance était un mouvement mondial inéluctable. Quand aux faits bruts, ils sont connus de ceux que le sujet intéresse.
Ce qui est intéressant donc c’est le récit qu’en offre Morgan.

Il montre une armée française d’appelés et de rappelés qui ne souhaitent pas, dans leur majorité, se trouver là, commandée par des officiers qui ont été « formés » par la défaite indochinoise et se méfient majoritairement des politiques. Il raconte les atrocités, des deux camps, dont il est témoin lors de son bref passage en unité combattante, l’espace de non-droit que crée la guerre, à fortiori coloniale, et l’espèce de folie de règlements militaires absurdes entre obligation de se tenir debout en jeep sous le feu et maternage des troupes coloniales qu’on emmène une fois par mois au bordel militaire de campagne. Il confesse sa propre atrocité, fruit de l’expérience unique du combat qu’avait déjà décrite Jesse Glenn Gray dans l’indispensable Au combat (très bonne recension ici).

Il montre des Français d’Algérie - dont beaucoup ne parlent pas trois mots d'arabe - élevés dans une culture racialiste (voir Georges Mauco) et qui la manifestent explicitement, comme point aveugle allant de soi.

Il raconte l’escalade des attentats aveugles d’un côté et de la torture et des exécutions sommaires de l’autre dans un mano à mano qui, en dépit des efforts de quelques partisans de la paix, ne pouvait se terminer que dans la séparation définitive et la rancœur durable.

Il explique comment le lieu et la date des attentats deviennent des points de repères géographiques ou temporels dans la ville. Et comment, pourtant, on continue à vivre entre deux drames, soixante ans avant la résistance bistrotière de l’après Charlie.

Il promène le lecteur dans la folie d’une guerre qui ne dit pas son nom et dans laquelle chaque position personnelle était mouvante et instable. On y croise le leader de la bataille d’Alger dont la femme Suzanne aide les Algériens ; une membre éminente du FLN non pas torturée mais séduite ; un colonel de parachutistes qui n’aime pas faire la police à Alger mais la fera de toutes les façons possibles ; un général qui démissionne, écœuré par ce qu’il a vu ; des officiers anciens déportés pour qui la torture est insupportable et d’autres plus nombreux qui considèrent qu’à la guerre comme à la guerre ; un avocat qui y inaugure sa « défense de rupture » et qu’on surnomme Maitre Guillotine tant ses plaidoiries politiques sont inefficaces ; un appelé motivé qui finit par déserter après avoir refusé une exécution sommaire ; un journaliste de l’armée qui publie en cachette dans Témoignage Chrétien ; un Prix Nobel de littérature qui préfère sa mère à la justice ; des femmes de sous-officiers en opération qui s’emploient comme hôtesses dans un club d’officiers ; une bourgeoise locale mariée qui devient la maitresse de Morgan puis cesse - par respect ? - quand son mari est tué au Sahara. Et des morts très nombreux, des deux côtés, dans une montée aux extrêmes hallucinante.

Ecrit en 2007, alors que les Américains sont empêtrés dans le bourbier irakien, "Ma bataille d’Alger" se lit aussi comme un message à la société américaine. Contrairement à une doxa récente, il y affirme que si la torture est moralement condamnable et produit des effets de long terme délétères elle est opérationnellement efficace, mais aussi qu’une bataille n’est pas la guerre et que certaines guerres ne peuvent être gagnées car elles sont à contresens de l’Histoire.

Ma bataille d’Alger, Ted Morgan
Source : http://www.quoideneufsurmapile.com/2016 ... ndide.html

Bien sûr, lui n'a rien fait.... comme les nombreux "cuisiniers" qui sont descendus du maquis à la fin de la "décennie noire".... mais la torture est "opérationnellement efficace".
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libératio

Message par AAF 2020 »

Yacef Saâdi raconte sa bataille d’Alger : le déclenchement de la lutte armée

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Lorsqu’en 1954 l’Algérie entame le combat, le Maghreb dans son ensemble a déjà tracé les grandes lignes de son orientation pour se libérer de la tutelle coloniale et rompu avec les anciennes méthodes de la revendication politique dans le cadre « légal » qui lui était assigné à l’époque.

Le problème posé pour le devenir national, objectif primordial de tout le débat qui agita auparavant les organisations politiques, n’était plus strictement au niveau du droit et du principe ou même de la bonne volonté de certains hommes d’État plus lucides que d’autres. Au déclenchement du premier novembre, il se situait au niveau de l’action généralisée révolutionnaire et armée, seule susceptible de renverser cet ordre social inacceptable et obliger la puissance coloniale peu disposée autrement aux astreignantes révisions qui sont exigées d’elle.

Dès octobre 1954, de fortes concentrations de troupes françaises sont repérées aux confins frontaliers algéro-tunisiens. On enregistra, courant août de la même année, que les autorités en place à Constantine et à Tunis, décidaient, elles aussi, des mesures à prendre pour coordonner leurs efforts de lutte contre le soulèvement armé tunisien qui risquait de gagner l’Algérie.

Les atouts de nos frères Maghrébins en lutte étaient alors plus important que les nôtres, enclavés comme nous l’étions, dans un système d’administration direct et sans partage dont l’essentiel de l’autorité reposait sur une implantation civile et policière considérable et un commandement militaire doté de pouvoirs relativement entendus.

Après la seconde guerre mondiale, les idées qui travaillaient le monde rendaient caducs sous toutes formes les statuts de la domination et de la puissance. L’ère coloniale était à son dernier quart d’heure. On sentait craquer de toutes parts l’édifice de l’empire colonial français.

L’Indochine, à 12000 km des rivages français, est déjà en guerre. Madagascar entre elle aussi en rébellion dès 1947. À Tunis la déposition brutale du Bey Moncef, souverain estimé de son peuple, accusé de collaboration avec la puissance de l’axe, crée une atmosphère difficile entre la tutelle résidentielle et le pays maltraité dans la personne de son chef.

Au Maroc, Sidi Mohamed Ben Youcef est dépossédé de son trône et conduit en exil.

L’Algérie, après les dramatiques journées de mai 1945 à Constantine, vivait sous la férule d’un gouverneur, dirigeant du parti SFIO ; Marcel-Edmond Naegelen, venu là pour appliquer le statut de 1947. D’entrée de jeu, il le faussait de manière honteuse ; les élections truquées d’avril 1948, qui aboutirent à l’éviction des candidats nationalistes à l’Assemblée algérienne, nouvellement créée par ce statut, contribuèrent pour une bonne part au blocage politique ressenti dans le pays avant 1954.

Le drame qui couvait partout en Afrique noire, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient, ne pouvait être contenu par une armée, fut-elle la meilleure et la plus nombreuse du monde. Le recul et le repliement sont désormais dans la logique des choses.

C’est dans cette ambiance de « baroud en l’air » que les « fils de la Toussaint » (Mostepha Ben Boulaid, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Ben M’hidi Larbi, Krim Belkacem et Rabah Bitat) décidèrent d’engager la longue et grande Bataille d’Algérie.

Le Front de libération nationale, organisation révolutionnaire, est devenu dès lors le moteur d’une insurrection populaire dont le but de sa contestation est la destruction de l’ordre colonial français imposé à l’Algérie par les armes, plus d’un siècle auparavant.

L’organisation du FLN était convaincue d’avance que la solution politique, seule visée, passait par une structure d’information très étoffée et sérieuse et par une structure armée, forte et capable d’encadrer nos masses populaires en s’imposant à la domination comme l’interlocuteur qualifié en dehors de tout autre. Pour tous les révolutionnaires de notre génération, la guerre était l’unique voie qui mène vers la liberté et la dignité, la seule qu’il fallait coûte que coûte emprunter pour cette fin.

« La résistance », dit Jacques Soustelle, gouverneur général à l’époque, « n’était le fait que d’une infirme minorité ».

Certes oui ! Mais cette minorité incarne les espérances des plus larges couches de la population d’un pays occupé ou dominé. Elle en forme l’avant-garde armée ; celle qui s’engage pour lui, non à titre d’exemple, mais avec son accord tacite, bienveillant ou actif. Dans une telle conjoncture, la solidarité naturelle rend peuple et militants organisés, complices de la vocation partagée. La dialectique peuple-militants, formés en avant-garde armée, créait toutes les conditions requises pour la sauvegarde et la permanence des idéaux de la lutte. Il est inexact, et même inefficace du point de vue contre-révolutionnaire, de croire qu’il y a dans une structure de résistance et de combat un problème de minorité et de majorité, quand on se trouve là devant une réalité indissociable dont le mouvement d’ensemble est seul opératoire et concluant.

Notre lutte armée révolutionnaire avant tout, parce que point limitée à l’indépendance, tournait résolument le dos aux solutions réformistes ou pacifistes du passé. C’était un acte délibéré et réfléchi du pays dans son ensemble, conscient de l’aliénation qui le frappe dans son être physique et des risques qu’il encourt pour dégager de toute tutelle son avenir national.

http://www.tsa-algerie.com/20161101/yac ... tte-armee/

malikos
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Re: Histoires et Témoignages Personnels [Guerre de Libération]

Message par malikos »

messieur assez critique
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