Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-1962]

De l'époque numide aux temps modernes.
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numidia
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Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-1962]

Message par numidia »

FCode a écrit :Hommage à Mohamed Larbi Ben M'hidi

Je voulais rendre un BIG hommage à ce grand homme de la résistance algérienne ...

Mohamed Larbi Ben M'hidi
naquit en 1923 près de Aïn M'lila dans une famille rurale aisée. Il fit ses études primaires à l'école française où il obtint son Certificat d'études, puis entreprit des études secondaires à Biskra.

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Larbi Ben M'hidi

Il travailla ensuite comme comptable au service du Génie civil de Biskra, puis s'installa à Constantine où il fut proche de l'Association des Oulémas et en particulier de Moubarek el-Mili. Ben M'hidi adhéra au mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) fondé par Ferhat Abbas et participa au congrès de mars 1945. Les massacres du 8 mai 1945 marquèrent sa volonté de poursuivre ses activités clandestines. Il adhéra au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et à l'Organisation Spéciale (OS) à laquelle participèrent également Ben Bella, Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf (dont il fut l'assistant). En 1950, vainement recherché par les services de police, il est condamné par défaut à dix ans de prison pour "menée subversive et activité illégale".

En avril 1954, Ben M'hidi fut l'un des 9 fondateurs du C.R.U.A qui le 10 octobre 1954 transformèrent le CRUA en FLN et décidèrent de la date du 1er novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte armée pour l'indépendance algérienne. On lui confia la Wilaya 5 (l'Oranie) qu'il organisa efficacement malgré un démarrage difficile.

En 1956, laissant le commandemant de la Wilaya 5 à son lieutenant Abdelhafid Boussouf il devint membre du Conseil National de la Révolution Algérienne; il était proche des idées de Abane Ramdane et Krim Belkacem. Le premier fut assassiné au Maroc à la fin de décembre 1957, le second à Francfort le 18 octobre 1970. Il participa à l'organisation des premiers attentats de la bataille d'Alger.

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la Maison De Larbi Ben M'hidi En Biskra

Arrêté le 23 février 1957 par les parachutistes, il refusa de parler sous la torture avant d'être pendu extrajudiciairement par le général Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. Ses dernières paroles avant de mourir: "Vous parlez de la france de Dunkerque à Tamanrasset, je vous prédis l'Algérie de Tamanrasset à Dunkerque"[1]. Le général Bigeard, qui avait rendu hommage auparavant à Ben M'hidi avant de le confier aux Services Spéciaux, regretta cette exécution. Dans une conférence de presse donnée le 6 mars, le porte-parole du gouvernement général déclara : Ben M'hidi s'est suicidé dans sa cellule en se pendant à l'aide de lambeaux de sa chemise. En 2001, dans une confession au journal Le Monde, le général Aussaresses reconnaîtra avoir assassiné Larbi Ben M'Hidi ainsi que l'avocat Ali Boumendjel dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. Le 5 mars 2007, le génèral Aussaresses, dans un entretien au Monde, retrace les dernières heures de Larbi Ben M'hidi :

Larbi Ben M'Hidi est conduit dans la ferme désaffectée de la Mitidja d'un colon extrémiste. Six hommes dont Aussaresses préparent l'exécution en passant une corde à travers un conduit de chauffage. L'un des hommes a joué le rôle du supplicié pour vérifier que tout était au point. Il est monté sur un tabouret, a passé sa tête dans le noeud et regarde les autres provoquant un fou rire général. Un parachutiste veut bander les yeux de Ben M'hidi. Celui ci refuse. Le soldat répond qu'il exécute un ordre. Ben M'hidi réplique qu'il est colonel de l'ALN et qu'il sait ce que sont les ordres. Sa demande sera refusée ; Il sera pendu les yeux bandés et se taira jusqu'à la fin. Pour le pendre, les bourreaux vont s'y prendre à deux fois. La première fois, la corde se casse.[/size][/color]
Ce qu'en dit le site http://www.1novembre54.com ...
Larbi BEN M'HIDI

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1- Naissance et jeunesse

Le martyr Larbi Ben M'hidi naquit en 1923 à Douar el Kouahi, aux environs de Aïn M'lila. Cadet d'une famille composée de trois filles et deux garçons, il débuta ses études à l'école primaire française de son village natal. A l’issue de la première année scolaire, il se rendit à Batna pour poursuivre ses études primaires et après l'obtention de son certificat d'études primaires, Mohamed Larbi rejoignit sa famille à Biskra où il poursuivit sa scolarité. Il fut admis au brevet et intégra l'école de Constantine.
En 1939, il adhéra aux Scouts Musulmans, section "espoir" à Biskra et quelques mois plus tard, devint chef de la section "juniors".

2- Activité politique

En 1952, il adhéra au Parti du Peuple de son lieu de résidence où il s'intéressait de près aux affaires politiques nationales. Le 8 Mai 1945, le martyr faisait partie des prisonniers et fut libéré après trois semaines passées dans les interrogatoires et la torture au poste de police.
En 1947, il fut l'un des premiers jeunes à s'engager dans les rangs de l'Organisation Spéciale dont il ne tarda pas à devenir l’un des membres les plus éminents. En 1949, il devint responsable de l'aile militaire à Sétif et en même temps, adjoint du chef d'état-major de l'organisation secrète au niveau de l'Est algérien, dirigée à cette époque par Mohamed Boudiaf.
En 1950, il fut promu au rang de responsable de l'organisation après le départ du martyr Mohamed Boudiaf vers la Capitale.
Après l'incident de mars 1950, il s'évanouit dans la nature et après la dissolution de l'Organisation, il fut nommé responsable de la circonscription du parti à Oran jusqu'en 1953.
Lorsque fut formé le Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action, en mars 1984, le martyr devint l'un de ses membres les plus éminents puis un membre actif dans le Comité historique des 22.

3- Son action durant la Révolution

Larbi Ben M'hidi joua un rôle très important dans les préparatifs pour la révolution armée et œuvra à convaincre tout le monde d'y participer. Il prononça sa célèbre phrase :"Jetez la révolution dans la rue et elle sera prise en charge par le peuple ". Il fut le premier chef de la zone V (Oran).
Le martyr figure parmi ceux qui œuvrèrent avec sérieux pour la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956 et fut ensuite désigné membre du Comité de Coordination et d'Exécution de la Révolution Algérienne (Haut commandement de la Révolution). Il dirigea la bataille d'Alger au début de l'année 1956 et à la fin de l'année 1957 jusqu'à ce qu'il fût arrêté à la fin du mois de février 1957. Il mourut sous la torture au cours de la nuit du trois au quatre mars 1957 après avoir donné une leçon d'héroïsme et d'endurance à ses bourreaux.
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scorpion-rouge35
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Message par scorpion-rouge35 »

Interview de Zohra Drif, sénatrice algérienne et ancienne membre du FLN



Zohra Drif était étudiante à Alger lorsqu'elle a posé la bombe au Milk Bar. Au total, 8 personnes y ont perdu la vie. Aujourd'hui sénatrice en Algérie, cette ancienne résistante revient sur son parcours et ses souvenirs de l'indépendance algérienne.
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geronimo
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par geronimo »

Algérie - Accords d'Évian : il n'y a que des gagnants

À l'occasion du cinquantenaire des accords d'Évian, qui mirent fin à la guerre d'indépendance algérienne, Jeune Afrique met au jour ses archives. Publié dans son n° 77 daté du 19 au 26 mars 1962, l'article qui suit a été rédigé par Mohamed Masmoudi, homme politique et journaliste algérien.

Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Algérie - Accords d'Évian : les archives de Jeune Afrique | Algérie - Accords d'Évian : il n'y a que des gagnants ! | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
:algerie01: :algerie01: :algerie01:

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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par AAF 2020 »

Détournement de l’avion des cinq dirigeants du FLN: Quand la France commet le premier acte de piraterie aérienne
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Le 22 octobre 1956, la France décide de détourner l’avion qui transportait cinq dirigeants du FLN, à savoir Mohamed Khider, Ahmed Ben Bella, Mostefa Lacheraf, Mohamed Boudiaf et Hocine Ait Ahmed, en partance alors du Maroc vers Tunis. L’histoire retiendra que la France a commis à travers ce forfait « le premier acte de piraterie internationale dans l’aviation civile ». Comment cela a-t-il pu arriver ?

Il y a plusieurs témoignages dans la presse de l’époque et celui inédit de Mostefa Lacheraf qui a été au cœur de l’évènement. Il fait état de « certains pressentiments dès l’envol ». Les invités du roi du Maroc étaient livrés à eux-mêmes. « Personne ne nous accompagnait, aucune personnalité officielle marocaine », raconte M. Lacheraf et qui en fera part à Ben Bella et Khider. Ces derniers « déplorèrent, sans trop insister, pareille situation ». 21h15, les illustres passagers qui pensaient aller atterrir comme convenu à Tunis n’atteindront pas leur objectif. On fit tout pour ne pas éveiller les soupçons sur le déroutement de l’appareil, en faisant par exemple des « cercles » pour faire durer le vol… Et au lieu de Tunis-Carthage, nous voici donc à Maison-Blanche, aujourd’hui Dar El Beida. C’est Ben Bella qui « annonce la catastrophe », écrit M. Lacheraf. Par les hublots de l’appareil, ils voient des « soldats casqués en tenue de campagne, penchés sur leurs mitraillettes et accourant de toutes parts vers l’avion qu’ils cernent en peu de temps ». « Tout l’aérodrome était couvert de troupes. Des cris retentissent à l’extérieur : « Descendez ! » Et les insultes fusent. « Khider et moi sommes happés littéralement par une dizaine de bras.... », poursuit Lacheraf, l’un des malheureux otages. Les cinq dirigeants de la révolution qui seront emmenés à Alger, puis transférés directement en prison - en France - pour n’être libérés qu’à l’indépendance en 1962. Ont-ils fait preuve de confiance exagérée ? Ont-ils négligé les réflexes de vigilance d’autant plus que l’on est en situation de guerre ? Est-ce les assurances du roi et ses engagements qui avaient fait dissiper les craintes ? Ce sont autant de questions que l’on s’est posées à la survenance de cet acte. Il ne faut pas oublier aussi que l’équipage de la compagnie Air Atlas, où ils avaient embarqué, était français. Toutes les versions avancent que le plan de vol prévoyait le survol des Baléares avec escale à Palma. Le pilote était-il complice des services français ? Contacté par ces services, il aurait refusé l’injonction de se poser à Alger craignant la réaction des dirigeants du FLN qui pouvaient être armés. Il mettra en balance aussi « la sécurité de sa famille restée au Maroc » et qui serait exposée à de probables « représailles ». Sur ce, faisant fi des injonctions de se poser à Alger, il demandera en plein vol, aux aiguilleurs français l’autorisation de « retourner au Maroc ». Les services français le mettront en confiance lui donnant finalement toutes les garanties pour collaborer en toute quiétude. Sa famille « sera rapatriée et mise en sécurité » par les services français, selon des témoignages. Pour sa part, Ben Bella a expliqué qu’il ne s’attendait pas à un tel acte de brigandage d’autant plus que la délégation du FLN était en train de contacter les dirigeants de l’intérieur pour expliquer « l’accord de cessez-le-feu intervenu avec les officiels français ». Les historiens parlent « de simples délégués du parti socialiste », une nuance de taille qui signifie donc qu’ils n’engageaient pas le gouvernement. Ben Bella ajoute qu’il y avait eu cinq réunions, avec eux, deux au Caire, deux à Belgrade et une à Rome qui ont donc abouti, selon lui, à cet accord. Côté français, l’opération de détournement a reçu tout de même la bénédiction de Robert Lacoste. Cela pourrait signifier que ce n’est pas tout le monde qui aurait été d’accord avec ces contacts d’où l’idée de les saborder et d’y mettre fin. Une hypothèse qui tient la route. Bien qu’il ait exulté à l’idée de cette « réussite », Lacoste avouera que l’affaire va lui valoir « beaucoup d’emmerdements ». Il se défendra par le fait que ce sont des « chefs de la rébellion qui se trouvent au-dessus du territoire français ». « Nous sommes en guerre et mon devoir me commande de les arrêter », dit-il. Les réactions suite à cet acte de piraterie ne tarderont pas. D’abord Mohammed V qui a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris. Il a estimé que sa dignité a été sévèrement mise à mal, il proteste : « Les Algériens étaient placés sous ma protection. Je suis prêt à donner mes fils en échange de leur libération... » En France, le président du Conseil, Guy Mollet, est apparu, selon des témoignages « accablé, furieux même » demandant à Max Lejeune, secrétaire d’Etat à la Guerre, de « s’expliquer avec le président de la République ! » Ce dernier aurait, dit-on, « intimé l’ordre à ses interlocuteurs de libérer les prisonniers ». Il laissera en fin de compte cette responsabilité à Guy Mollet qui exprime ses regrets quant au détournement, « un acte inconsidéré commis sans l’assentiment du gouvernement ». Guy Mollet n’ira pas plus loin, disent les observateurs craignant que « le gouvernement ne soit renversé dès demain ».
http://www.horizons-dz.com/?Quand-la-Fr ... le-premier

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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par AAF 2020 »

Souidani Boudjemâa, pour mémoire
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Le chahid Souidani Boudjemâa, dont le 56e anniversaire de sa mort a été commémoré mardi à Koléa (Tipasa), est un révolutionnaire de la première heure qui s’était engagé pour la libération de l’Algérie du joug colonial bien avant l’étincelle de Novembre 1954, dont il était un des artisans. Né le 10 février 1922 à Guelma dans une famille modeste qui lui assura une éducation jusqu’à l’obtention du baccalauréat, il a commencé à travailler dans une imprimerie, activité qui le mit en contact direct avec les injustices coloniales, "ce qui ne manqua pas d’aiguiser son sens du militantisme et sa révolte contre l’occupant", selon des témoignages d’anciens moudjahidine. Très tôt, il adhère au mouvement des SMA (Scouts Musulmans Algériens) dans le groupe "Enoudjoum" de Guelma et son cheminement le conduit sans surprise, en 1942, à adhérer au Parti du Peuple Algérien (PPA) où il occupa le poste de chef de groupe puis chef de section. La violence coloniale, en particulier après les massacres du 8 mai 1945 suite aux manifestations des indépendantistes, auxquelles il participa, lui valut d’être emprisonné durant trois ans pour détention d’armes. Cet emprisonnement renforça ses convictions nationalistes et sa détermination à passer à l’action. A sa sortie de prison, en 1948, il s’engage aussitôt dans l’OS (Organisation secrète) qui lui confie la formation militaire et le transfert des armes de Guelma vers d’autres maquis.
http://www.horizons-dz.com/?Souidani-Bo ... ur-memoire
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

La résistance de Lala Fatma N'Soumer
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Lalla Fatma N’Soumer n’ignorait rien de l’évolution des événements qui se déroulaient autour d’elle dans la région dans la mesure où elle était constamment informée des mouvements des troupes françaises à Tizi Ouzou entre 1845-1846 et dans la région de Dellys en 1847.

Lorsque l’armée française lança une expédition sur la région, elle fit preuve d’un grand courage. Elle sauva Boubaghla qui se trouvait au village Soumer après le premier affrontement qui avait eu lieu au village de « Tazrouts » entre les troupes du général «Missiat" et les indigènes. Ces derniers, après avoir vaillamment résisté, avaient du se replier, compte tenu du déséquilibre du rapport des forces humaines et matérielles. Le général devait franchir deux points difficiles qui sont : Thachekrit et Thiri Bouirane.

Boubaghla avait participé à cette bataille au cours de laquelle il fut blessé et sauvé par Lalla Fatma, qui était restée à ses côtés. Ils demeurèrent à Béni Yenni, d'où ils appelaient au combat. Elle participa avec lui à la plupart des batailles qu’il a livrées parmi lesquelles la bataille de Oued Sebaou livrée le 7 avril 1854, contre les forces d’occupation commandées par le général Woolf où Fatma N’soumer fit preuve d’une rare bravoure.

Elle enregistra d’autres victoires aux environs de Illeti, Tahlijt Nath, Bourja, Taourirt Moussa et Tizi Bouabir, prouvant que la direction de la résistance algérienne n’était pas réservée uniquement aux hommes. Les femmes y ont également participé de toutes leurs forces.

A la mort du chérif Boubaghla, elle ne s’arrêta pas mais poursuivit la résistance, livrant plusieurs batailles contre les troupes françaises, dont la plus importante fut la bataille d’Icheridène qui eut lieu le 24 juin 1857 à Larbaâ Nath Iratène. Toutefois, l’inégalité des forces avait entraîné la défaite des insurgés. Elle se retira alors dans les monts du Djurdjura où elle constitua des groupes de combattants rapides, chargés de suivre les arrières de l’armée française et de leur couper la route des communications et des renforts.

En raison des attaques continues de la combattante et l’accroissement de son audience, les autorités françaises, craignant le danger qu’elle représentait, lui préparèrent une armée commandée par le Maréchal Randon qui se dirigea vers les villages d’ « Aït Tsouragh » et « Icherridène » où était basée Fatma N’soumer en compagnie de 7000 hommes et un certain nombre de femmes. L’affrontement entre les deux troupes eut lieu le 11 juillet 1857 mais, malgré la résistance héroïque des insurgés, la balance pencha en faveur des Français en raison de l’inégalité des forces. La bataille s’acheva par la mort de 44 soldats français dont deux officiers et 327 blessés dont 22 officiers. Après les pourparlers, un cessez-le-feu fut conclu et assorti de quatre conditions :

- le redéploiement des troupes françaises en dehors des villages et des hameaux d’habitation

- L’exonération des taxes

- La non poursuite et la non sanction des chefs de la résistance

- La protection des biens et des personnes

Les négociations étaient dirigées du côté français par le Maréchal Randon et du côté algérien par Si Tahar. Le Maréchal Randon fit semblant d’accepter les conditions mais ordonna l’arrestation de la délégation algérienne à sa sortie du campement. Plus que cela, il envoya le capitaine Fouchoux au village de Takhlicht Nath Atsou pour arrêter Lalla Fatma N’soumer, qui fut arrêtée avec un certain nombre de femmes.
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

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Un jour, Lalla Fadhma N Soumer se confie à son frère et, peu de temps après, elle convoque les villageois sur l’agora et leur annonce : "chaque nuit, je vois des hordes farouches qui viennent nous exterminer et nous asservir. Nous devons nous préparer à la guerre !" Prenant ses dires très au sérieux, des émissaires parcourent alors toute la Kabylie pour mobiliser les hommes contre l’envahisseur français qui s’annonce.

On dit que c’est un jour de 1852 que Lalla Fadhma N Soumer a reçu cette révélation.
Lalla Fatma N’SOUMER, héroïne du Djurdjura, est née dans un village proche de Ain El Hammam en 1830, quand a commencé l’occupation française. Son vrai nom est Fatma Sid Ahmed. Le surnom "N’Soumer" lui a été donné pour sa piété et sa force et aussi parce qu’elle a vécu dans le village de Soumer.

Le père de Fatma était le chef d’une école coranique qui était liée avec la Zawyia Rahmaniya de Sidi Mohamed Ibn Abderrahmane Abu Qabrein. Très jeune, Fatma a mémorisé le Coran, simplement en écoutant les disciples de son père psalmodier les différentes sourates. Elle a été décrite comme très douée et possédant une mémoire stupéfiante.

A la mort de son père, Lalla Fadhma N Soumer a dirigé l’école coranique avec son frère Si Mohand Tayeb. Elle s’occupait principalement des enfants et des pauvres. En plus de sa piété, sa sagesse et son intelligence remarquable, elle acquit une excellente réputation à travers les régions de Kabylie. Fatma avait seulement 16 ans lors de l’occupation de la kabylie par les soldats français.

La kabylie fut conquise, non sans violents combats, comme les autres régions. Mais l’insurrection, menée par Lalla Fadhma N Soumer, reste une des plus importante grâce à cette noble et brave combattante. Les Français l’ont surnommée "la Jeanne d’Arc du Djurdjura", une comparaison que la pieuse Fatma n’a pas acceptée. Armée d’une foi infaillible, elle s’est jetée dans les batailles sanglantes pour repousser l’ennemi.

En 1854, à Oued Sebaou, Lalla Fadhma N Soumer, alors âgée de 24 ans, a donné à l’armée française une leçon de détermination et de courage, bien que celle-ci soit largement supérieur en nombre et matériel) Pendant cette fameuse bataille, menée par Mohamed El Amdjed Ibn Abdelmalek (surnommé Boubaghla), qui n’avait su enlever aux troupes françaises leur avantage, Fatma, à la tête d’une armée de femmes et d’hommes, a vaincu et mené son peuple à la victoire, victoire louangée à travers toute la Kabylie. Des mosquées, zawiyas et écoles coraniques s’élevait de retentissants chants pieux en l’honneur de héroïne du Djurdjura.

Le Général Randon, qui n’accepte pas cette défaite, demande aux habitants d’Azazga de l’aider à trouver la cachette de Fatma N’Soumer "pour en finir avec sa légende et ses méfaits". La réponse faite à son émissaire fut : "Allez près de celui qui vous envoie et dites lui que nos oreilles n’entendent pas ce langage qui nous demande de trahir". A cette réponse, le Général Randon dit : "Puisqu’ils sont restés sourds à nos appels, je vais leur faire entendre le son des cannons".

Fatma N’Soumer
ne se rendit pas. Et même, après la prise d’Azazga par Randon et les féroces répressions de ses troupes, elle mobilise la population et livre plusieurs batailles. Elle appelle le peuple à "frapper pour l’Islam, la Patrie et la Liberté. Ce sont nos constantes et elles sont sacrées. Elles ne peuvent être l’objet de concessions ou de marchandages." Sa forte personnalité a eu une grande influence à travers toute la Kabylie, montrant le chemin par le sacrifice et la détermination de la population durant les batailles, spécialement celles d’Icherridene et Tachkrit, où les troupes ennemies subirent de graves défaites. Lors de la dernière victoire kabyle, le 18 juillet 1854, les pertes pour l’ennemi furent lourdes : 800 morts dont 56 officiers et 371 blessés.

Finalement, Randon demande un cesser le feu, accepté par Fatma N’Soumer, une décision stratégique militaire et politique. Elle planifie d’utiliser cette période de cesser le feu pour réorganiser et renforcer ses troupes. Les champs sont labourés et semés, des fabriques d’armes émergent à travers tout le pays. Cependant ce cesser le feu, comme tous les précédents, n’est pas respecté par les Français. Après trois ans, en 1857, les Français ayant aussi réorganisé leur armée, lancent des attaques contre plusieurs grandes villes qu’ils gagnent.

Fatma N’Soumer, après avoir appelé ses guerriers à la liberté, appelle la population pour un ultime effort. Ce fut la façon d’occuper trois positions stratégiquement importantes. Entourée des femmes de la région, Lalla Fadhma N Soumer dirige l’attaque, Cependant, la bataille fut perdue ...

Cette même année, Fatma est arrêtée et emprisonnée dans les Issers, ensuite à Tablat. Les soldats français dépensent sa fortune, mise à la disposition de la zawiya des disciples de son frère. Sa riche bibliothèque, contenant une mine de travaux scientifiques et religieux, fut complètement détruite.

Lalla Fatma N’Soumer meurt en 1863. L’épreuve de son incarcération, la frustration de n’avoir pu mener son peuple à la victoire et les insultes que celui-ci subit, la submerge, l’affecte et sa santé se détériore. Elle avait seulement 33 ans ...
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

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archange78 a écrit : Hommage

Les héros meurent deux fois

« La vie dicte aux hommes ses lois qui ne sont écrites nulle part » (Mikhaïl A. Cholokhov. Le Don paisible)

Mohamed Merzougui n’est plus. Il s’est éteint à 80 ans des « suites d’une longue maladie ». C’est la phrase consacrée, inventée par les journalistes pour faire l’économie du récit des derniers jours d’un défunt, pour ne pas abuser du temps du lecteur. Lui qui aurait mérité des livres entiers est réduit à une dépêche et quelques placards de condoléances. On se souviendra de lui au troisième jour, au quarantième on l’évoquera. Seule sa famille le retiendra après le quarante et unième. Il était, indique-t-on, membre des « 22 » ! La belle affaire, nous voilà bien instruits de son parcours qui, sous d’autres cieux, aurait été qualifié d’exceptionnel ! 22 quoi ? 22 quand ? 22 qui ? 22 comment ? 22 où ? 22 pourquoi ? Ils n’étaient que 22 ! Nous en connaissons le nombre, mais nous en découvrons les noms dans les avis de décès. Nous avons un passé qui ne passe pas. Chez nous, l’histoire se la joue mystérieuse, hantée de chauves-souris et de toiles d’araignée. Elle se drape de velours et de brocard, elle est peuplée de héros sans visage, c’est à la fois l’univers et la science des morts. Tout juste si on ne la désigne pas suivie de « basmallah » (évocation des attributs divins). On n’en commémore les grands moments que si les officiels occupent les premiers rangs, comme si eux avaient ce pouvoir étrange de convoquer l’histoire de lui assigner du fait de leur patronage un grand « H ». L’homme qui vient de disparaître a vécu en pleine lumière, sous le ciel de l’Algérie, 48 ans après l’indépendance mais c’est auprès de ses compagnons qu’on glane quelques souvenirs pour écrire une bio express ! Un demi-siècle après sa sortie des geôles coloniales, où il a croupi durant six années pour avoir combattu pour la liberté de son pays, pour notre liberté à tous, combien d’historiens, de chercheurs, d’écrivains a-t-il reçu ? Combien sommes-nous de journalistes, combien sont-ils d’étudiants, d’enseignants, d’écoliers à l’avoir contacté ? Combien de fois un micro lui a-t-il été tendu ? Combien de fois l’œil de la caméra ou l’objectif d’un appareil photo ont-ils saisi les traits de son visage ? Alors que des gens d’une impéritie insondable et qui n’ont rien à dire bavent à longueur de colonnes, d’ondes et de pages, d’impénétrables âneries du troisième type. Merzougui et tous les gens de son étoffe ne sont pas des passagers de l’histoire, ils n’y sont pas entrés par hasard parce qu’ils avaient perdu leur chemin. Ils ont choisi d’en être. « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » pour reprendre Mark Twain. On ne peut s’empêcher lorsque nous considérons l’exiguïté et l’inconfort des pages des manuels d’histoire, réservées à ces personnages qui s’égrènent comme les perles d’un chapelet cassé, de nous demander comment en sommes-nous arrivés là ? Puis, l’on s’étonne hypocritement, après avoir honteusement pratiqué le marketing politique avec cette histoire, que notre jeunesse en arrive au syndrome de Korsakov. Il consiste, disent les spécialistes, à s’inventer des identités pour oublier la sienne. Ailleurs, un soldat de la Première Guerre mondiale – à laquelle ont participé près de deux cent mille Algériens – le dernier survivant est mort. Son pays lui a consacré des funérailles nationales grandioses. Devons-nous attendre que le dernier « fellaga » disparaisse pour le porter hors la ville, sur un affût de canon ?

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MOHAMED MERZOUGUI
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Dors en paix, tu as accompli ta mission, bravement, sincèrement.

Le chapelet s’égrène doucement, assurément, pareil à cette horloge qui nous compte les heures et les retire invariablement de notre existence. Ainsi, comme l’éternel sablier de notre vie, qui est retourné toujours à nouveau, la mort, une vérité incontournable et une leçon continue de la nature, nous apprend chaque jour, chaque instant que fait le Créateur, la disparition d’un des nôtres. Ce jour-là, ce fut encore une triste nouvelle qui nous venait avec une grande charge d’émotion, nous informant que Si Mohamed Merzougui, ce généreux affidé de la cause nationale, a rejoint le Seigneur.
En effet, en ce jour du samedi 12 avril 2008, par une belle journée printanière, la nouvelle nous arriva comme une trainée de poudre, non sans embaumer le ciel d’un parfum suave de la révolution, la glorieuse, celle qui prit naissance en cette nuit du 1er Novembre et qui devait embraser toute l’Algérie. Oui, un parfum suave, parce que la disparition de cet autre membre du «Groupe des 22»..., même cruelle, marquée par un sentiment de tristesse, nous rappelle constamment que la liste des chouhada n’est pas encore close et que le vaste Paradis du Firdaous attend toujours d’heureux élus, à l’image de Si Mohamed Merzougui qui nous a quittés, humblement, silencieusement, sereinement, comme il a vécu parmi les siens, dans ce pays qu’il aimait tant. Y a-t-il mieux qu’une offrande pareille pour se rapprocher de Dieu, Clément et Miséricordieux?

Un juste qui aimait le vrai

Il était onze heures et quart ce samedi matin quand, entouré de sa famille, pieuse et consentante de l’effet du destin concernant l’époux, le père et le grand-père, il rendit son dernier soupir, paisiblement, en bon fidèle, celui qui croyait profondément en Dieu, aux idées fortes, et qui a expiré dans cette voie, car c’est en cela sûrement que consiste le vrai. Ce jour-là, venait de s’achever une vie, plus encore, venait de se tourner une page d’Histoire, glorieuse et noble, celle qui a ce goût de mettre le peuple en appétit, parce que résolu à être libre...Ce jour-là venait de s’éteindre une autre étoile parmi celles qui ont éclairé notre voie, et donné le mot juste pour entamer la longue et pénible épopée qu’allait saisir le peuple, sous la bannière du FLN, pour en faire une lutte victorieuse contre le colonialisme.
Oui, en ce 12 avril de l’année 2008, s’éteignit Si Mohamed Merzougui, un des valeureux combattants de l’Algérie, ce pays qu’il avait constamment dans le coeur, dans les tripes, comme on dit dans le langage viril des nationalistes...Il tira sa révérence après plus de 54 ans de sacrifice, de militantisme, et de combat loyal et sincère pour l’essor et le développement de ce pays qu’il a tant et tant aimé. Il tira sa révérence en ce jour où ses amis, faits de la même pâte, façonnés dans le moule de l’authenticité et de la fidélité, aimant le juste, appréciant le vrai, disaient déjà non sans chagrin, en l’évoquant avec ce plein d’amour des intimes, s’inspirant de Blaise Pascal: «Mohamed, en Homme juste, agissait par sa foi dans les moindres choses...»
Revisitons l’Histoire pour dire aux jeunes -qui ne le connaissent pas, certainement, et ce n’est pas de leur faute- qu’il ne fut pas cet homme ordinaire qui se préoccupait à passer le temps...Il fut un militant assidu, un patriote convaincu, un responsable digne, un dirigeant courageux, un altruiste sincère, un homme sage, enfin un citoyen dévoué et honnête, qui dépensait chaque instant de sa vie dans le bien, la bonne parole et la bonne action. Disons-leur que Si Mohamed Merzougui était, avec les Mohamed Boudiaf, Zoubir Bouadjadj, Othmane Bélouizdad, Rabah Bitat, et d’autres, un des principaux organisateurs de cette rencontre historique du «Groupe des 22» à El Madania, qui décida de passer à l’action concrète, balayant du revers de la main ces pénibles atermoiements de partis politiques qui avaient montré, en cette période, leur impuissance à juguler le mal. En effet, il était parmi ce groupe de jeunes nationalistes qui ont créé le FLN à qui était confiée la mission de libérer notre pays. Il était aussi à la tête de ce groupe de choc qui a pris les armes et qui était désigné pour cette opération contre la «Radio d’Alger», à minuit, ce 1er Novembre, comme d’autres groupes l’étaient à travers l’ensemble du territoire national, pour faire entendre aux colonisateurs ce dont ils étaient capables.
Cela nous amène à dire brièvement que fut Si Mohamed Merzougui, dans l’impétuosité de la bataille pour le recouvrement de la souveraineté nationale. Eh bien, avant 1954, comme tous les jeunes de sa trempe, il fut un fervent militant du mouvement national et des organisations scoutes et de jeunesses. Il était parmi ceux qui demandaient avec insistance, à l’instar des nationalistes, pressés de recouvrer leurs droits, à rentrer dans le concret, plutôt que de «pédaler dans la semoule», une belle expression qu’il employait souvent. Il était parmi ceux-là, «partisan de la mise sur pied d’une organisation armée destinée à passer rapidement à l’action». Si Mohamed Merzougui, à travers sa participation à l’élaboration de la plate-forme de Novembre, que dis-je à travers sa responsabilité pleine et entière avec les membres du Crua, ne voulait plus être vaincu et rejeté dans le statut colonial. Son engagement total dans la lutte, démontrait que ce n’était pas seulement ou, simplement, un mouvement insurrectionnel qui allait en s’amplifiant à toutes les régions, mais une politique de décolonisation qui poussait ses vigoureuses racines..., une politique soigneusement préparée, mûrement réfléchie et qui sera consciemment menée par le moyen d’un combat légitime.
Ainsi, aujourd’hui, commenter les exploits de cet homme, humble, modeste, arborant dans son calme olympien ce magnifique sourire désarmant de sincérité, c’est revivre ces moments mémorables où avec d’autres qu’on appelle les «Historiques» -l’expression est dignement à sa place- il a pris en charge l’organisation du déclenchement de la glorieuse révolution dans les zones qui partageaient le territoire national et qui sont devenues, plus tard, les principales «wilayate», avec leur commandement, leur organisation et leur propre logistique de guerre. Si Mohamed Merzougui qui n’avait que 26 ans à l’époque, ainsi que ses compagnons, qui n’étaient pas plus âgés que lui, allaient contredire, en ce mémorable 1er Novembre, les ambitions des grands chefs de la colonisation qui, depuis l’idéologue Prévost-Paradol jusqu’au ministre de l’Intérieur d’alors, François Mitterrand, se targuaient de fonder cet empire méditerranéen et d’équilibrer la «troisième nation-continent autour de la métropole».
Que puis-je dire encore de ce monument de l’Histoire, qui vivait simplement sans trop de façons ou de solennité, pendant que d’autres se pavanaient pour avoir simplement participé à la révolution, comme tout le monde, ou gratifié le pays de quelques services ou si peu de rendement? Je peux écrire des pages et des pages, racontant à la jeune génération ce que fut cet homme modeste -je ne le dirai jamais assez-, qui avait une relation intime avec le sacrifice, et qui portait son amour pour l’Algérie au-delà de la réalité et du temps. Mais je laisse à l’école de demain le soin de remplir sa mission, car celle d’aujourd’hui -qui s’enlise dans ses dissensions et sa médiocrité- n’a pu se trouver l’opportunité pour tout dire sur notre révolution à nos enfants avides de connaître leur passé pour se préparer à représenter convenablement l’avenir. Alors cette même école, réformée et structurée prochainement selon les principes fondamentaux de la modernité, et dans un bel élan d’éducation civique, apprendra aux enfants que Si Mohamed Merzougui, indépendamment de son importante participation à la préparation de l’événement qui marqua le début de notre combat libérateur, avait plus d’esprit pour vivre simplement, calmement en évitant cette maladie du siècle: la course au pouvoir, en tout cas mieux que les gens de chicane n’en ont pour produire le bien dans le respect et la droiture.

Un homme de convictions

Que puis-je dire encore de Si Mohamed Merzougui, l’ami de tous les militants, de tous ceux qui ont su répondre présent à l’appel de la patrie, mais surtout l’ami de ma famille qu’il connaissait parfaitement, «grands et petits», pour avoir vécu ensemble dans la même maison, dans ce quartier de Belcourt où se préparaient fébrilement, comme ailleurs, les moyens pour commencer la lutte du destin? Je dirai, et cela, je l’apprenais de sa bouche, bien après l’indépendance, quand réunis autour d’un café chez l’exubérant Zoubir Bouadjadj à Sidi-M’Hamed, qu’il considérait que le militantisme ou le nationalisme -deux termes identiques qui se confondent chez les anciens- n’ont pas la même «allure» pour tout le monde. Une conviction très profonde chez cet Homme, et les lecteurs me permettront de l’écrire avec un «H» majuscule, un Homme qui, de tout temps, a abhorré les branlants, les vacillants, les détracteurs et leurs partisans. Ceux-là, me disait-il, en cachant son aversion -il mettait toujours les formes quand il donnait libre cours à ses sentiments- qui sont les adeptes de l’hésitation et de l’inconstance, nagent dans les eaux troubles de l’intrigue, des drames et des mésaventures, entraînant malheureusement, quelquefois ou souvent, certaines de nos Institutions dans leur sillage.
Si Mohamed est parti un peu tôt, je pense. Mais c’est le destin et on n’y peut rien! En bons musulmans, nous acceptons le décret du Tout-Puissant. En effet, il est parti en silence, comme il a toujours vécu, laissant derrière lui l’amertume d’un pays à la croisée des chemins, dans un contexte difficile pour le peuple «d’en bas», pour lequel il a sacrifié toute une vie de volontarisme. Il est parti au moment où les militants sincères auraient apprécié un hommage bien mérité qui aurait consisté à le voir récipiendaire d’une fonction honorifique au sommet du FLN par ce «fameux» dernier Congrès, qui a été, par ailleurs, si fertile en désignations incongrues. Parce que cette proposition l’aurait touché au plus profond de lui-même et aurait rendu justice à «l’Historique», qui fut un des fondateurs du glorieux FLN originel. Mais que veut-on, «les vents ne soufflent pas toujours au gré des voiles», comme dit cet aphorisme arabe!
Enfin, malgré cela et pour les gens simples, honnêtes, mais forts de par leur caractère, la nature réussit toujours par rétablir la justice et la vérité. Car ce samedi après-midi, le monde, ce beau monde qui était au cimetière de Sidi-M’Hamed, contredisait ce qu’un jour, le Duc de La Rochefoucauld affirmait: «La pompe des enterrements regarde plus la vanité des vivants que l’honneur des morts.» Pour notre part, nous disons: non, non et non! Nous ne partageons pas cette idée, car à l’heure de la mise en terre du défunt Si Mohamed, tout le monde avait cette pieuse pensée pour le moudjahid, pour le père, pour l’ami, enfin pour l’Homme de conviction, de principes.
Les gens qui étaient dans ce cimetière, ne venaient pas pour une rencontre de palabre, «comme à l’accoutumée», ils venaient pour accompagner à sa dernière demeure un frère qui leur était cher, avec qui ils ont milité et souffert, mais avec qui ils ont eu surtout beaucoup de bonheur et de satisfaction de se savoir libres et indépendants, après tant d’années de sacrifices en de durs combats. Oui, ils étaient tous là, sans trop de pompe, justement, parce que ceux qui étaient là savent comme le savait si Mohamed Merzougui que les gens passent, que les fortunes disparaissent, mais que le souvenir de l’Homme honnête, brave et sincère demeure...
Dors en paix Si Mohamed, tu l’as bien mérité. Celui qui t’a bien connu, et que tu aimais tant, te répète ce que disait avec conviction notre saint Augustin de Taghaste (Souk-Ahras): «Ce temps est si rapidement emporté du présent au passé qu’il ne possède aucune extension de durée.»
En effet, pour toi, c’était écrit ainsi, tu devais partir ce 12 avril, il ne pourrait y avoir de concession sur le destin, il ne pourrait y avoir de retard pour rejoindre le vaste champ de la miséricorde, celui que le Tout-Puissant nous réserve pour nous accueillir, en bons croyants, auprès de Sa Majesté, dans son Éden éternel.
Dors en paix, tu as accompli ta mission, bravement, sincèrement. Tu as laissé des amis, des disciples, une famille digne, un fier passé politique, mais surtout un nom, et c’est cela ton capital devant l’Histoire, devant Dieu.
Adieu!

(*) Ancien ministre

L'Expression[/quote][/quote]
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Kahena
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Kahena, de son vrai nom Dihya ou Dahia (Tifinaghe : en tifinagh ⴷⵉⵃⵢⴰ), est une reine guerrière Berbères Zénète de la tribu Dejrawa qui combattit l'expansion islamique en Afrique du Nord au VIIe siècle. Elle est la principale figure, avec Kusayla (chef de la tribus des Aurébas ou Awarba) de la région des Aurès, actuellement la région de la wilaya de Batna et de Khenchela, etc, pour mener la résistance berbère en Afrique du Nord à l'avancée des troupes musulmanes entre 695 à 705.


:arrow: Histoire selon Ibn Khaldoun:

La tribu des Dejrawa était forte et puissante de la confédération des Zénètes. La conquête de l'Afrique du Nord sera ordonnée par Muawiya ( chef de la dynastie Omeyade).

À l'aube de l'arrivée des Arabes en Afrique du Nord, l'unité politique et administrative de la Berbérie Orientale et centrale (les Aurès, actuellement à l'est de l' Algérie et de la Tunisie) était en grande partie réalisée par Kusayla. Par la suite, Kusayla entre en conflit avec Okba Ibn Nafe. Àprès la mort de Kusayla en 688, Dihya prend la tête de la résistance. Dihya a commandé la tribu des Dejrawas pendant 65 ans, d'après les Bakur Ad Darisi,qui ont été rapporté par Ibn Khadloun, la Kahina a vécu 127 ans.

Dihiya ordonne la mort de Oqba Ibn Nafi Al Fihri . Les Berbère Tahuda exécutent l'ordre de tuer Oqba Ibn Nafi Al Fihri. La guerre se déclenche entre les Berbères et les Omeyades. La tribu berbère des Banou Ifren Zénète sera la première tribu à défendre les territoires au côté de la Kahina.

La Dihya sortira vainqueur et triomphante de cette guerre.

Hassan demandera les renforts musulams. En 693, Après le renforcement des troupes musulmanes, Hassan a culbuté les troupes berbère commandés par la Kahina. Cent mille berbères seront masacrés par Hassan dans les Aurès.

La Kahina Dihya sera tuée par Hassan et ses fils adoptent l'Islam par la suite.

Avant sa mort, elle ordonne à ses fils d'aller rejoindre Hassan.

Ibn Khaldoun ne donne aucun renseignement sur sa religion sauf pour son arbre généalogique qui remonte jusqu'a Medghassen ( Madghis) et Amazigh.


:arrow: Parcours:

Issue de la tribu des Djerouas Dejrawa, une tribu Zénète implantée dans les Aurès (à l'est de l'actuelle Algérie), comme le furent les premiers rois (agellid, pluriel igelliden) berbères de Numidie - a été élue ou nommée à cette charge par le conseil de la confédération des tribus. Dihya procèda également à la réunification des tribus de l'Afrique du Nord orientale et du Sud.

Alors que les musulmans ont déjà conquis un vaste territoire ils butent sur la résistance des byzantins (chrétiens), implantés essentiellement sur les côtes et en particulier à Carthage et Septum, mais aussi celle des Berbères.

Les troupes musulmanes dirigés par Hassan Ibn Numan cherchaient à s'emparer de Carthage pour posséder l'Ifriqiya et se frayer un chemin vers l'Ouest. Le roi Kusayla ou AKSIL (Guépard en berbère) les Carthaginois et Dihya se liguèrent pour empêcher ce passage. Carthage finit par tomber aux mains des troupes musulmanes en 695 et Hassan Ibn Numan se fait nommer gouverneur d'Ifriqiya. L'empereur Leonitos récupère Carthage pour trois ans. La seule résistance qui demeurait alors était celle de Dihya.

À la première bataille, Dihya remporta une victoire sur les troupes d'Ibn Numan à Miskyana, entre Tebessa et Aïn Beïda, dans la région constantinoise) :
Dans la vallée de la rivière, déserte et à sec, la Dihya décide d'y dissimuler son armée pendant la nuit, en partie dans la montagne, en partie derrière, sa cavalerie et ses troupeaux de chameaux, pour prendre en embuscade les troupes d'Ibn Numan. Lorsque les Arabes attaquent, ils sont accueillis par une pluie de flèches tirées entre les jambes des chameaux des Berbères. Les Arabes sont écrasés. Les Aurésiens les poursuivront jusqu’à Gabès. La Dihya vient de remporter sa plus prestigieuse victoire, celle de la Meskiana, qu'on appellera « La bataille des chameaux », et parvient à repousser les troupes du Calife jusqu'en Tripolitaine. Ibn Numan sera à nouveau battu en 695 prés de Tabarqa par la Dihya.

Ibn Numan reporta ses efforts sur Carthage en 699, qu'il reprend, avec la maitrise des mers et du bassin occidental de la Méditerranée. Il demanda alors un supplément d'hommes au calife Ibn Marwan pour s'attaquer aux Aurès, seul rempart restant. Sachant sa défaite imminente, Dihya fit pratiquer la politique de la terre brûlée en vue de dissuader l'envahisseur de s'approprier les terres, s'aliénant par là une partie de son peuple : Berbères sédentaires citadins, nomades et des campagnes.

Kahena s'engagea une dernière fois dans la bataille en 702 à Tabarqa. La défaite des troupes de Dihya est en partie due à la trahison par Khalid, jeune Arabe que la reine avait épargné et adopté selon la coutume de l'anaïa (« protection ») en vigueur chez les anciens Berbères.

Faite prisionnière, Dyhia fut décapitée, et sa tête apportée au calife. Ses deux fils, Ifran et Yezdia, sont forcés de se convertir à l'islam et rejoignent les troupes maures en partance pour l'Espagne. Elle eut également une fille nommé Khenchela.


:arrow: Divergences historiques:

Le rôle joué par Dahia a constitué un enjeu considérable pour ses commentateurs. Les sources que nous avons sur La Kahina, symbole indirectement du frein à l'expansion musulmane, proviennent en grande partie des historiens musulmans. C'est donc pour certains d'entre eux, sur des arrière-pensées et vues politiques que sont basées leurs affirmations. Cela est d'autant plus difficiles à vérifier que les autres sources sont rares.


:arrow: Véritable nom:

Son véritable nom reste inconnu. Elle s'appelait peut être Kahena, Kahya, Dihya, Dahya, ou Damya. "Dhiya Bent Matya Bent Tifane"

En effet, cet élément fait objet de nombreuses interprétations idéologiques, ainsi le surnom de Kahina, qui signifierait en un sens « sorcière » ou "Prophetesse" ou encore "Devineresse", car décrite comme un personnage haïssable par certains historiens musulmans, comme Ibn Ben Attir et Le Bayan. Mais le sens n'est probablement pas péjoratif, puisqu'à l'origine, ce terme dérive de l'hébreu "Cahen, Cohen" qui signifie prêtresse et du grec être pure. Ces mêmes historiens rapportent que son vrai nom serait Dihya.

De même le surnom Damya, dérivé du verbe amazigh edmy signifie « devineresse », « prophétesse ». Dihya, en berbère signifie « la belle ». Elle fut souvent appelée Reine Dihya Tadmayt/Tadmut (« La belle Reine gazelle »).


:arrow: Religion:

La religion de cette Berbère, d'origine noble et descendante probablement d'une longue lignée royale des Aurès, n'est pas établie de manière sûre. Était-elle chrétienne ? Animiste ? Les sources historiques apportent des témoignages bien divergents.

On distinguait les Djeraoua, tribu qui habite l'Aurès, et à laquelle appartient la Kahena ». Aussi, selon l'historien et géographe français, le professeur Émile Félix Gauthier : « Les Djeraouas ne sont plus des chrétiens comme les Aurébas, mais bien des juifs » . Auparavant, Strabon avait témoigné à l'époque romaine que les juifs étaient nombreux en Afrique du Nord. Certains y étaient venus librement au fil des siècles avec les phéniciens, dès le temps des Carthaginois, tandis que d'autres y avaient été déportés par Trajan, après avoir tenu tête en Cyrénaïque aux légions romaines. Ainsi avaient-ils participé à la conversion de nombreuses tribus berbères.

(c'est le cas de Gabriel Camps dans son livre Berbères - Au marges de l'histoire) pensent que Dihya était chrétienne parce qu'elle était la fille de Matya lui-même fils de Tifan. Des noms qui seraient les déformations de Matthieu (comme l'Apôtre) et Théophane (repris par de nombreux Saints chrétiens). Aussi le christianisme était largement répandu, une grande partie des populations berbères du nord avaient été christianisés sous l'empire romain.

D'autres laissent entendre que Dihya aurait pû être animiste sans pouvoir pour autant préciser de quel culte il s'agirait, les Berbères ayant été païens avant l'arrivée du christianisme. Ainsi, la signification prêtresse et être pure de son nom Kahena, correspondrait à une tradition animiste en Afrique du Nord, selon laquelle les prêtresses subiraient un rituel de purification.
En prenant pour exemple la reine touareg Tin Hinan que l'on supposait, de la même manière, chrétienne, alors que la découverte récente de son tombeau laisse penser qu'elle était animiste.

D'après les propos d'Abu Yazid el Ifrini que Ibn Khaldoun raportera par la suite, il dira que les berbères ont apostasié l'Islam douze fois avant de l'adopter.


:arrow: Politique de la terre brûlée:

L'historiographie a également mis l'accent sur la politique de la terre brûlée qui aurait été pratiquée sous la Kahena, d'après Ibn Khaldoun, Ibn El Athir et Le Bayan, ce qui aurait motivé le mécontentement des cultivateurs de la côte. Cette version est contestée par certains selon lesquels, il se serait agi, pour les historiens musulmans, de discréditer la reine berbère hostile à l'expansion musulmane: des villes et des villages auraient certes effectivement été brûlés, mais cela s'expliquerait non par l'invasion arabe, mais par le fait que l'Afrique du Nord, depuis la chute de l'empire romain d'Occident, était le théâtre d'affrontements entre Byzantins et autochtones, voire entre Berbères nomades et sédentaires.


:arrow: Archéologie:

En Algérie, dans la région des Aurès en Algérie, aucune étude sérieuse n'a été entreprise à ce jour malheureusement. Mais depuis 2006, les autorités algérienne affirment entreprendre des recherches.

En Tunisie, le seul endroit qui témoigne de l'existence de cette femme est l'amphithéâtre d'El Djem.


:arrow: Anecdotes:

Entre l'antique Thevest romaine (aujourd'hui Tebessa) et l'agglomération de Bir El Ater se trouve un puits appelé « Bir el kahina » (le puits de la kahina), en référence ou en souvenir du lieu où elle aurait été tuée. À Baghaï, actuellement petit village à une vingtaine de kilomètres de Khenchela, les habitants désignent certaines ruines anciennes comme étant les ruines du « palais de la Kahina ».
Le nom de la rivière Meskian, où Kahina y remporta sa première victoire contre le général Ibn Numan, ainsi que celui du village de Meskiana qu'elle traverse, viendrait des mots berbères Mis n Kahina qui signifie « les fils de Kahina ».
Certains berbères chaouis des Aurès disent qu'ils ont le « nez de la Kahina » qui d'une grande beauté aurait eu, un peu comme Cleopâtre, un nez particulier, mais cette fois non pas long mais doté d'une petite bosse.
Dans toute la region des Aurès, le nom Diyya est assez courant chez les chaouis. Aussi, le personnage historique de Dihya est devenue de nos jours un symbole, aux cotés de Massinissa et de Jugurtha, etc. La tradition orale des chaouis ne donne presque aucuns renseignements précis sur le parcours de la Kahina ni même sur sa tribu des Dejrawa ni d'ailleurs sur les Zénètes ni des Houaras ni des Aurébas. Plusieurs écrivains français de la période coloniale ont écrits sur la Kahina sans référence préalable. Plusieurs romanciers ont écrits sur cette femme mystérieuse et légendaire.
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scorpion-rouge35 a écrit :Image

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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

Il avait été l’artisan de «la bataille d’Alger» et présidé le congrès
L’empreinte historique de Ben M’hidi…
«Sans Ben M’hidi le congrès de la Soummam n’aurait pas réussi, et Abane n’aurait pu faire triompher ses thèses», écrivait le défunt Benyoucef Benkhedda, président de la fondation qui porte son nom. Ce témoignage illustre à lui seul le poids de celui qui, le jour de son arrestation par les parachutistes de Bigeard, le 23 février 1957, a arboré un sourire triomphant et une posture de la plus haute dignité. Mains et poings liés, l’air des plus défiants, cette image marquera à jamais l’imaginaire des Algériens et collera au personnage pour l’éternité.
Son activisme et sa bravoure donnaient tellement de peines aux stratèges français que son arrestation fut saluée comme une grande victoire. Il aura fallu 24 heures à ces derniers pour réaliser que celui qui fut arrêté tout à fait par hasard la veille était l’une des «têtes» les plus recherchées de la capitale pour avoir été l’un des artisans de «la bataille d’Alger». «Je me suis ordonné de ne rien vous dire ! » serait vraisemblablement la dernière phrase qu’il prononça, tenant ainsi son engagement moral de ne pas succomber à l’avilissement de la trahison et de la faiblesse.

Quitte à rendre l’âme sous la torture dans la sinistre villa Susini à Clos Salembier (El Madania), au bout de dix jours de détention dans la nuit du 3 au 4 mars 1957. «Donnez-nous vos avions et vos bombardiers, nous vous donnerons nos couffins !» avait-il osé rétorquer à la suite de son arrestation lorsque les Français lui reprochèrent le recours à la méthode de lutte qui consistait à poser des couffins piégés dans des lieux publics qu’ils fréquentaient exclusivement.

Si Abane Ramdane fut surnommé, à juste titre, «l’architecte de la révolution», Ben M’hidi en aura assurément été l’un de ses maîtres d’œuvre. «Ils se sont complétés l’un l’autre dans la tâche gigantesque de consolidation du mouvement de libération à un moment crucial de son histoire : quand il fallut, à partir du printemps 1956, gérer avec audace et maîtrise, son passage du stade insurrectionnel initial à la phase révolutionnaire proprement dite. Et là, leur apport, stratégiquement parlant, a été à la fois immense et décisif», témoigne encore Benyoucef Benkhedda, l’unes des figures historiques ayant le mieux connu les deux martyrs de la révolution.

En ce 20 août 1956, il est président de séance, et l’un des grands stratèges de la fameuse réunion aux côtés d’Abane Ramdane, de Krim Belkacem, de Zighoud Youcef et d’Ouamrane. Ce qui fera sans doute aussi bien d’Abane que de Ben M’hidi des dirigeants hors pair, c’est leur conviction que la révolution n’atteindrait jamais son ultime objectif si les Algériens ne sont pas soudés. D’où le souci de doter la révolution d’une direction politique homogène en impliquant les plus nationalistes parmi les responsables.

Le congrès de la Soummam devait servir à la mise au point d’une stratégie à même de permettre de tenir tête à l’une des armées les plus puissantes de l’époque. Les initiateurs de la rencontre l’avaient compris. Mais lors des débats ayant animé le congrès, des divergences sont apparues quant à la présence de certaines personnalités politiques d’avant le 1er novembre 1954, dont les militaires se méfiaient. Le colonel Ouamrane avait, témoigne-t-on, osé exprimer tout haut ces divergences que d’aucuns pensaient tout bas.

Il a fallu tout le talent de Ben M’hidi, écrit Y. Courrière, pour convaincre le colonel en invoquant la recherche par les Français d’une troisième force : «A aucun moment, nous ne devons laisser se constituer une troisième force, une tendance qui pourrait négocier avec la France en dehors du FLN», expliquait le bras droit et compagnon d’Abane. Celui qui disait aussi : «Mettez la révolution dans la rue et vous la verrez reprise par douze millions d’hommes», lui qui était, d’après Benkhedda, le type même du militant du PPA qui s’est profondément nourri de nationalisme et de religion. Une religiosité si solide qu’elle battait aisément en brèche la thèse galvaudée par les Français selon laquelle il a lui-même mis fin à ses jours. Pour ceux qui ont bien côtoyé, le «Jean-Moulin algérien», cette thèse a valeur de sacrilège pour un révolutionnaire de sa trempe…


La Tribune[/quote]
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mohhaider a écrit :
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De gauche à droite :

- Si Cherif (Ali Mellah), chef politico-militaire de la wilaya 6 (Sahara);
- Si M’Hamed (Ahmed Boughara), chef politique puis chef politico-militaire de la wilaya 4 (Algérois);
- Si Salah (Mohamed Zamoum), chef des renseignements et liaisons puis chef politico-militaire de la wilaya 4 (Algérois);
- Bou Koro (Amar Ouamrane), adjoint de Krim Belkacem en Kabylie au début de la Revolution, chef politico-militaire de la wilaya 4 (Algérois) puis colonel dans l’état-major de l’extérieur;
- Si Sadek (Sadek Dehilès), chef militaire, chef politico-militaire de la wilaya 4 (Algérois) puis colonel dans l’état-major de l’extérieur;
- Si Tayeb (Omar Oussedik), chef militaire de la wilaya 4 (Algérois) puis colonel dans l’état-major de l’extérieur.
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Si M’Hamed avec Krim Belkacem, Amar Ouamrane (Bou Koro), Si Sadek (Sadek Dehilès…
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

scorpion-rouge35 a écrit :
Actualité (Mardi 26 Août 2008)

À l’occasion du 52e anniversaire du Congrès de la Soummam
Hommage à Abane Ramdane

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Azazga a tenu à honorer la mémoire de ces dignes fils de l’Algérie qui ont écrit l’histoire de leur sang.

Pendant plusieurs jours, en cette dernière décade d’août 2008, des femmes et des hommes du village Aït Bouhouni sur les hauteurs du chef-lieu communal d’Azazga, 40 km au nord-est de Tizi Ouzou, se sont démenés comme des diables, sous la conduite du comité du village, de l’association Arib-Lounès de l’ONM et de l’APC de Yakouren, pour rendre un hommage appuyé et méritoire à la mémoire des martyrs en général et à un des 84 chahid du village particulièrement, à savoir Lounès Arib, dit “Lounès At Vouhouni”, tombé au champ d’honneur un 23 janvier 1976 à Amgala, en territoire sahraoui (Sahara occidental) au cours d’une “mission dans l’exercice de ses fonctions”. Il avait alors 47 ans. Pendant plusieurs jours, le souffle des organisateurs est resté suspendu, craignant quelque “déception”. Dieu merci, totale réussite. L’objectif de la manifestation était, outre l’hommage à ce vaillant officier de l’ALN et de l’ANP, militant de la lignée d’Arezki L’bachir, son compatriote du même village, qui s’est révolté contre l’ordre colonial français au milieu du 19e siècle, mais aussi pour célébrer le 52e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam, initié par un des grands du mouvement national, Abane Ramdane. Un centre de santé a été baptisé à cette occasion au nom de frères (Maked) d’Aït Bouhini, l’un martyr de la Révolution et l’autre moudhajid à la même période, décédé récemment, avant d’ériger une fresque à l’effigie de Lounès Arib, réalisée sur une plaque métallique par un artiste-peintre du village, Hakim Touchrift en l’occurrence, et intercalée entre les bustes de Arezki L’bachir et de Amar Oumeral, deux des anciens révoltés contre l’ordre colonial français depuis le milieu du 19e siècle et jusqu’à sa fin (1840-1895). Ces révoltés furent décapités en mai 1895 sur la place publique d’Azazga, parmi eux Hand Ouessaïd u-Abdoun, du village voisin, Agraradj, dans les At Jennad, des patriotes connus communément sous l’appellation des “Imenfan” ou encore de “bandit d’honneur”. En plus d’un tournoi de football programmé en clôture de la manifestation, ainsi qu’une grandiose waâda (offrande) de couscous traditionnel, deux conférences furent donc animées par deux journalistes-écrivains, à savoir Younès Adli et Rachid Hamoudi, respectivement. Avant l’intervention de Rachid Hamoudi qui parlera du prestigieux parcours de Abane Ramdane, l’enfant des Iazouzen (Larbaâ Nath Irathen) et de son compagnon, Larbi Ben M’hidi, responsable de la wilaya V historique, du souffle donné, après 1956, à la Révolution de novembre par le Congrès de la Soummam, puis de l’assassinat par ses “frères” de combat à Tétouan, au Maroc, de l’initiateur de l’historique rencontre, Younès Adli évoquera, de son côté, le parcours ininterrompu de Arib Lounès dit ”Lounès Ath Vouhouni” dans les rangs de l’ALN, de 1957 à 1962, un parcours qu’il poursuivra comme officier dans l’ANP jusqu’à sa mort en janvier 1976. Le conférencier s’est penché ensuite sur le film de Bendedouche consacré à Arezki L’bachir, intitulé “indécemment” “Arezki l’indigène” dont il relèvera des “énormités intolérables qui falsifient complètement l’histoire d’“Arezki L’Vachir” et de ses compagnons... D’abord dans le film on re-prénomme Areski l’Vachir en “Arezki Ben Ali”. Ce qui est faux, puisque son père s’appelait Bachir, puis l’histoire de ces héros commence dans le film en janvier 1894, ce qui est encore plus faux et intolérable, car la révolte de ces “hors la loi française” avait commencé des décennies auparavant. Une autre énormité dans ce film de la falsification de l’histoire, il a été inclus une fille d’un autre “bandit d’honneur”, Ali Obata d’Azeffoun et nommée Roza et qu’on voit dans le film prendre du vin, ce qui était totalement faux à l’époque et intolérable, une Kabyle, fille de patriote, prenant du vin avec des colons... décidément, “le ridicule ne tue pas, malheureusement”, dirait-on. “Le film, si on peut l’appeler ainsi, n’a à aucun moment mentionné les frères Aboun d’Agraradj qui faisaient partie du groupe d’Arezki l’Vachir. Plus grave encore, le film falsificateur de Bendedouche montrait la femme d’Arezki L’vachir en train de danser devant un administrateur colonial... C’est scandaleux ! Impardonnable ! Une autre falsification, le film montrait les révoltés kabyles habillés de burnous de couleur marron et mangeaient du couscous avec leurs doigts (mains nues). Or, jamais l’on eut souvenance dans l’histoire ancienne de Kabyles s’habillant de burnous de cette couleur, si ce n’est des burnous blancs, et encore moins manger le couscous à la main, alors que depuis la nuit des temps, les Kabyles utilisaient pour ce faire les ustensiles en bois de bruyère (cuillères et louches) qu’ils fabriquaient eux-mêmes, un art de fabrication qu’ils pratiquent jusque dans nos jours. Une autre énormité, on sait que l’armée coloniale avait déployé plus de 1 000 soldats pour capturer Arezki l’Vachir et certains de ses compagnons. Dans la “fiction” de Bendedouche, la capture fut réussie avec... trois hommes. Absurde, n’est-ce pas!”, a encore déploré, dans un air dépité, le professeur Younès Adli. Le président du comité du village, Mouloud Oukaci, enchaînera dans ce contexte pour faire porter la responsabilité aux auteurs de “ces énormes et intolérables falsifications de l’histoire des hommes du rang d’Arezki L’Vachir, d’Amar Oumeraï, de Hand Oussaïd Ou-Abdoun, de Hand Oumeri, et tant d’autres qui se sont sacrifiés pour la liberté de l’Algérie... Nous dénonçons ces actes intolérables des auteurs dudit film”, signalant, en prenant à témoin l’assistance, qu’à “aucun moment les villageois, les associations locales, le comité, la famille ou tout autre responsable de la localité n’ont été informés, ni saisis, ni avisés le jour du tournage des séquences réalisées dans la région pour ce film destructeur et dangereux”, s’est encore offusqué le président du comité du village At Vouhouni, reconnaissant, certes, “le droit à tout Algérien en mesure de le faire de réaliser des films sur tout personnage de son pays, mais pas de cette façon qui détruit non seulement tous ces glorieux et vaillants hommes, mais aussi tout cette région qui en a donné naissance”. Les responsables du secteur doivent revoir ce “travail” et prendre des mesures qui s’imposent. Pour rappel, “Arezki l’indigène” de Djamel Bendedouche, réalisé sous le haut patronnage du président de la République, avec le soutien de la ministre de la Culture et s’inscrivant dans le cadre de “Alger, capitale de la culture arabe 2007”, a obtenu l’Olivier d’or lors de la 8e édition du festival du film amazigh tenue à Sétif en janvier 2008.

SALAH YERMÈCHE

http://www.liberte-algerie.com/edit.php ... %20Ramdane
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l'adjudant/chef
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Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

oreda99 a écrit :"A la mémoire de Fatima-Zohra Benahmed assassinée à onze ans le 25 mai 1957 à M’dina Jdida d’Oran par les gardes territoriaux parce que son père, le commandant Moussa, était au maquis.’’
Mohamed Benahmed dit commandant Moussa
Une figure oranaise, une figure nationale
Benamar Mediène
El Watan - 03/05/04
La Voix de l'Oranie - 12/05/04


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’Nous sommes en 1957, Mourad est bien identifié par les services français comme étant Mohamed Benahmed, commerçant à Oran. C’est à ce moment que sa fille Fatima Zohra est froidement abattue en nouvelle-villes.’’
Une figure oranaise, une figure nationale
Benamar Mediène
El Watan - 03/05/04
La Voix de l’Oranie - 12/05/04
La presse française de tous bords commence à s’intéresser à ce baroudeur qui fait fléchir les officiers les plus diplômés de l’Armée française, surtout à la veille de l’inscription de la question algérienne à l’ONU en octobre 1956. En représailles, les services de la sécurité française assassinent sa fille Zohra à sa sortie de l’école en 1957.
Hommage à un grand combatant
Redouane Rahal
La Voix de L'Oranie - 06/04/06
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