De l'ALN à l'ANP [HISTORIQUE]

De l'époque numide aux temps modernes.
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numidia
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De l'ALN à l'ANP [HISTORIQUE]

Message par numidia »

moudjahid a écrit :
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Sur le plan historique, cette armée est l'héritière du bras armé du Front de libération nationale (FLN), l'Armée de libération nationale (ALN), qui combattit l'armée française, de 1954 à 1962 (accords d'Évian). Une partie des membres de ce groupe paramilitaire composera son cadre originel d'officiers et de soldats de base.

Après 8 années d'une guerre aux conséquences humaines importantes, l'Algérie apparaît aux yeux du tiers-monde comme un symbole supplémentaire de la lutte pour l'autodétermination des peuples.

Les positions anticolonialistes de son gouvernement ainsi que l'inscription idéologique de la nation dans la sphère socialiste (contexte de la guerre froide), renforceront le rapprochement avec l'URSS. C'est la raison pour laquelle l'Armée Nationale Populaire devint à l'indépendance de l'Algérie le second pays africain, après l'Égypte, à obtenir la plus grosse assistance militaire de Moscou. Il convient de rappeler que ce lien avec l'URSS était déjà important lors de la guerre d'indépendance. En effet, des unités de l'ALN disposaient de bases arrières en Libye et en Égypte, où elles bénéficiaient notamment de l'appui de conseillers militaires soviétiques.

On assistera à de sanglants règlements de comptes entre l'armée des frontières qui était durant la guerre d'indépendance stationné en Tunisie et au Maroc et les maquisards des wilaya pour le contrôle du pouvoir après l'indépendance [1]..

En octobre 1963, la guerre des sables avec les Forces Armées Royales marocaines ont lieu a cause de différents frontaliers au Sahara, l'Égypte envoi un appui aérien et Cuba envoi un bataillon blindé avec 22 T-54[2].

Le 19 juin 1965 eu lieu le Coup d'État militaire d'Houari Boumédiène contre Ben Bella.

Le 27 janvier 1976, éclata un deuxième conflit entre l'Algérie et le Maroc. Ce dernier pays affirmait ses visées territoriales en annexant le Sahara Occidental, tandis que l'Algérie, refusant l'extension de son voisin pour raisons anticolonialiste et aspirant à un couloir vers l'Atlantique, qui, outre ses caractères politico/stratégique, avaient un intérét économique car cela lui permettrait d'exporter notamment son minerai de fer de Gara Jbilet de maniére rentable [3] d'ou le soutien apporté au Polisario par Alger. Les combats se focalisérent essentiellement à Amgala.


Mais l'époque la plus troublée survint lorsque l'armée procéda à l'interruprion des élections législatives en 1991, divers groupes Islamiques débutérent alors une insurrection sanglante où le terrorisme et la guerilla firent rage. Ce conflit fit plus de 100 000 morts jusqu'à la reddition de l'armée islamique du salut et la défaite en 2002 du groupe islamique armé, cependant, des combats et des attentats ont encore lieu sporadiquement toujours dans certains secteurs.
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scorpion-rouge35
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par scorpion-rouge35 »

Reportage tv d'une chaine française en 1966 sur la toute nouvelle armée algerienne ainsi que sur les opération de déminage de la lignes “Challe”

THE ALGERIAN ARMY

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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

L'ARMEE DE LIBERATION NATIONALE
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1- Genèse

L'origine de l'ALN remonte à l'Organisation Spéciale (O.S) laquelle avait œuvré à la constitution des premières cellules militaires armées au sein des militants du MTLD. Elle avait ainsi ouvert la voie à la mobilisation, qu'elle avait néanmoins soumise à certaines conditions. Elle s'était dotée d'un état major et d'une organisation militaire se présentant comme suit: le demi-groupe, le groupe, le bataillon ainsi que de nombreuses sections : la section des explosifs, la section signalisation et la section chargée des caches.
L'Organisation avait par ailleurs élaboré un programme d'entraînement militaire comprenant 12 leçons dont 50 copies furent imprimées et distribuées exclusivement aux chefs. Les entraînements étaient principalement axés sur les aspects théorique et pratique, notamment l'usage des explosifs et des armes, la tactique de la guérilla et l'art de l'embuscade et des incursions.
Malgré les poursuites et des pressions exercées sur ses membres ainsi que les procès qui leur furent intentés, l'Organisation avait réussi à jeter les bases, esquisser et clarifier les conceptions pour la mise en place d'une institution militaire qui constituera le cadre militaire pour la lutte de libération. C'est ainsi que naquit l'Armée de Libération Nationale sur laquelle s'appuiera le Front de Libération Nationale pour libérer le pays de la domination coloniale et restaurer l'Etat algérien.
L'un des problèmes les plus importants auxquels fut confrontée l'ALN fut celui des voies et moyens de se procurer les armes, d'autant plus que les autorités coloniales avaient commencé à concentrer leurs forces et mettre en oeuvre un important dispositif de guerre pour réprimer les régions entrées en révolte.
Mais l'ALN réussit à régler le problème d'armement en récupérant les armes au cours des batailles ou en se les procurant de l'extérieur par voie terrestre ou maritime

2- La stratégie militaire de l'ALN

Dans sa confrontation avec l'armée française, l'ALN avait adopté la stratégie de la guérilla basée sur l'effet de surprise et la connaissance du terrain
Cette stratégie a réussi à lui assurer de nombreux succès militaires, du fait que l'exécution de telles opérations ne nécessitait pas la mobilisation de grands moyens mais faisait appel à des groupes réduits dotés d'un armement léger. D'autre part, avec l'effet de surprise, le résultat était quasiment assuré puisque, dans la plupart des cas, les embuscades tendues par l'ALN atteignaient les objectifs visés.
Les attaques constituaient l'une des méthodes privilégiées par l'ALN, l'objectif étant d'affecter le moral des soldats français et démontrer l'existence effective de la Révolution et l'adhésion populaire qui l'accompagnait.

L'ALN a adopté la méthode de la guérilla tout au long de la guerre de libération sans entrer dans un affrontement militaire classique avec l'armée française, sauf en cas de nécessité, et ceci trouve sa justification dans le déséquilibre du rapport de forces entre les deux armées en présence.
La méthode de la guérilla a eu entre autres conséquences, la mise à rude épreuve de l'ennemi, la dispersion de ses forces et la destruction de ses installations économiques et vitales.

3- Les différentes phases d'évolution de l'ALN

-Première phase : 1954-1956
Au cours de cette phase, l'ALN ne représentait encore qu'un groupe réduit sous-équipé. La veille du 1er novembre, le nombre des moudjahidine s'élevait à 1200, armés d'environ 400 pièces entre fusils de chasse et pistolets hérités pour la plupart de la deuxième guerre mondiale. Cette armée était répartie sur les cinq régions arrêtées au cours de la réunion du 23 octobre 1954.
Au cours de cette phase, l'ALN était composée des premiers contingents de moussabiline (volontaires civils), des fedayin (combattants armés), ainsi que des personnes faisant l'objet de poursuites par les autorités coloniales.
Des conditions et critères avaient été arrêtés pour l'adhésion et l'enrôlement dans les rangs de l'ALN. La première formation arrêtée pour les unités de l'ALN était la suivante :

Formation Nombre d'éléments Commandement
La faction (zoumra) 05 moudjahidin Commandée par un soldat de 1ère classe
La Section (fawj) 11-13 Moudjahid Commandée par un caporal et deux adjoints avec grade de soldat de 1ère classe
La Compagnie (fassila) 35-45 moudjahidin.
03 sections
Commandée par 06 soldats avec grade de soldat de 1ère classe et 03 autres avec grade de caporal. A la tête de la compagnie, il est désigné un caporal-chef, assisté d'un secrétaire.
Le Bataillon (katiba) 105-110 moudjahidin Commandé par un adjudant et deux adjoints dont l'un est militaire et l'autre politique
La Division (qism) constituée de plusieurs bataillons
La Zone (mintaqa) constituée de plusieurs divisions

L'organisation militaire de l'armée obéissait au système des sections (fawdj ; pl. afwadj) ; Cette forme d'organisation était dictée par la nécessité de la présence et la répartition de l'ALN à travers tout le territoire national.
Les premiers dirigeants avaient réussi à mettre en place les bases organisationnelles et structurelles de l'Armée de Libération et à tracer un programme pour l'action militaire, visant à assurer la continuité de la Révolution ainsi que la globalisation et la généralisation de l'action militaire, la coordination entre l'action politique et militaire ainsi que la dotation de l'armée en armement.
Outre le fait que la Révolution a d'abord compté sur elle-même, elle intensifia la fabrication des bombes artisanales et la collecte de toutes les munitions et armes possibles auprès des citoyens ainsi que la récupération des armes de l'ennemi au cours des batailles.
La Révolution a ainsi réussi à réaliser de nombreuses victoires militaires et atténuer les retombées de l'offensive militaire française intensive, basée sur les opérations de ratissage, l'utilisation de toutes sortes de matériels de guerre et d'armes prohibées. Les attaques du 20 août 1955, dirigées par le martyr Zighoud Youcef, donnèrent une preuve éclatante de la détermination de l'Armée de Libération et du soutien du peuple à ses actions.

- Deuxième Phase : 1956-1962

L'ALN fut amenée à revoir sa stratégie en accord avec le développement de la Révolution pour faire face à l'effort de guerre français croissant. Il s'est avéré nécessaire de mettre en place un cadre qui conférerait à l'armée de libération un nouveau caractère organisationnel et structurel lui permettant d'accroître numériquement ses forces et de les doter en moyens et armement les plus modernes.

Le bond qualitatif enregistré par l'ALN a eu lieu après la promulgation des décisions du Congrès de la Soummam en 1956 lesquelles ont défini une structuration très précise de l'ALN, tant du point de vue de l'organisation que de l'unification des commandements, des grades, de l'armement, du ravitaillement, des allocations familiales pour les moudjahidine, des dotations aux familles des martyrs, en plus de la création de nombreux services auxiliaires tels que les services de santé, de topographie, des munitions, du courrier, de renseignements , d'information, de presse, ainsi que les services juridique et social.
Le plus intéressant dans les décisions du Congrès de la Soummam, c'est que l'ALN est ainsi devenue une organisation moderne, complémentaire dans les wilayate, répartie entre elles. Il a été également mis en place des commandements unifiés , obéissant à une hiérarchie précise et rattachée à des services complémentaires accomplissant au mieux leurs missions pour affronter l'ennemi.

4- Structure de l'ALN

Après la répartition des missions entres les membres du Comité de Coordination et d'Exécution , la Direction de la guerre et la Division de l'armement et de l'approvisionnement furent mises en place. Cette mesure est considérée comme le premier pas effectué en 1956 par le commandement dans la structuration de l'ALN.
Le déploiement de l'activité des unités de l'ALN, la diversification et la multiplication des opérations ainsi que la nécessité d'un commandement unifié qui supervisera l'organisation de toutes les unités de combat et la gestion des problèmes et des conflits éventuels, furent entres autres, les raisons qui ont présidé à la création du Comité des opérations militaires, composées de représentants de toutes les wilayas et des deux bases Est et Ouest. Elle était présidée par un officier supérieur chargé de coordonner ses travaux.
En 1960, l'Etat-major général, chargé de la coordination et de la gestion des opérations militaires de l'ALN à l'intérieur et à l'extérieur a vu le jour. L'Etat-major a été placé sous tutelle d'une commission ministérielle.
Grâce à cette organisation, la Révolution algérienne a mis en place les premiers jalons d'une armée institutionnelle qui a contraint les généraux de l'armée française à reconnaître ses capacités de combat et le courage de ses soldats.

http://www.dailymotion.com/Aliaska/vide ... aln_events
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

Harrachi78 a écrit :Voici a quoi ressemblait une galere typique des flottes barbaresques (Alger, Tunis, Tripoli) au 16e et 17e siecles. C'etait aussi le modele standard de la flotte ottomane a une periode:

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Celle-ci est la reconstitution de la galere personelle de Euldj Ali Pacha(1511-1587) et son destin peut bien illustrer les traditions militaires de l'epoque : italien d'origine (Giovanni Dionigi, Calabre), il pechais paisiblement en mer lorsqu'il il fut capture par un corsaire algerois du nom de Jaaffar et devint ainsi esclave-rameur sur sa galere. Mais, un peu plus tard, l'italien se convertit a l'Islam et gagna ainsi sa liberte. Il s'intalla a Alger et parvint a armer sa propre galere v. 1550 et rejoindre la course pour son compte, sous pavillon algerien.

En 1560 il joua un role predominant dans la victoire musulmane sur les flottes chretiennes a Djerba (Tunisie) et gagna ainsi le commandement les detachements algerois lors du siege de Malte (1565 a 1566). Cette annee-la il fut nomme gouverneur de Tripoli par la Sublime-Porte, avant de devenir Bey de la Regence d'Alger (1568) d'ou il mena une rude guerre aux Espagnols qui etaient parvenus a s'emparer de la Tunis des derniers Hafsides.

En 1570 il vainquit les Chevaliers de Malte et les ranconna, juste avant d'aller rejoindre la grande flotte ottomane naviguant vers Lepante et il recut le commandement de son aile gauche. La bataille (1571) allait se solder par une cuisante defaite -la premiere pour les Ottomans- et Euldj Ali, qui s'etait distingue lors des combats fut, le seul parmi les commandants ottomans a avoir pu filer du massacre et avec pas moins de la moitie de son detachement (40 navires sur 75) sain et sauf.

L'image postee en haut decrit le moment ou Euldj Ali pu se tirer du merdier de Lepante, non sans insulter une derniere fois ses ennemis puisque en partant il parvint a capturer la Capitana -navire amiral des Chevaliers de Malte- et a hisser leurs baniere sur le mat de sa galere ... lol

En 1574 il va parvenir a chasser definitivement les Espagnols de Tunis et enfin, supreme consecration, il sera nomme amiral de la flotte Ottomane par le Sultan, poste qu'il gardera jusqu'a sa mort. Sacree fin de carriere pour un petit pecheur calabrais devenu algerois malgres lui ...

:chinchone1:
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

Uludj Ali (Ali-le-Renégat) (aussi appelé Ulaj ou Uluj, en turc : Uluç Ali Pasha) est un amiral ottoman du XVIe siècle d'origine chrétienne. De son vrai nom ‘’Giovanni Dionigi Galeni’’, né en 1520 en Calabre en Italie.

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À 16 ans, il se rend à Naples pour faire des études de théologie lorsqu'il est enlevé par le corsaire turc Khayr ad-Din Barberousse. Il se convertit rapidement à l'Islam et devient corsaire à son tour. Il sert le corsaire turc Dragut, comme lui d'origine chrétienne, puis est nommé beylerbey d'Alger en Algérie.

En 1568, il tente d'arracher l'Espagne des mains des Chrétiens et envoie une flotte de 40 navires, mais les vents violents de l'hiver l'empêchent d'atteindre son but.

Il chasse alors la dynastie des Hafsides de Tunis (octobre 1569) puis bat en 1571 les vénitiens et s'empare de Dulcigno.

Lors de la bataille de Lépante, il dirige l'aile gauche de l'escadre ottomane face aux Gênois et réussit à rallier Istambul avec les débris de l'armada ottomane.

Selim II le nomme alors kapudan pacha et lui confie la réorganisation de la flotte avec le vizir Sokullu Mehmed pacha.

En 1573 il débloque Modon, assiégée par le prince de Parme et reprend Tunis en 1574 aux Espagnols, qui l'avaient conquise après la Bataille de Lépante.

Il meurt le 21 juin 1587.
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

bousfer a écrit :
Le général et la recomposition des pouvoirs

par Ghania Oukazi
Le général Yahia Rahal a été mis à la retraite lorsque l'armée a décidé de placer Liamine Zeroual à la tête du ministère de la Défense et quittera ce monde au moment où les appels à un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika se font pressants. Deux périodes de tumulte exigeant des recompositions des pouvoirs. «Le général à la retraite Yahia Rahal est décédé des suites d'une longue maladie. (...).

Il part à un moment où le pays a grandement besoin de lui». Ces deux phrases prises de l'oraison funèbre que lui a lue, le jour de ses funérailles, le général Metidji du Commissariat politique, si elles retiennent l'attention, c'est parce qu'elles sont en contradiction avec une réalité simple et à la fois compliquée. C'est en des minutes très courtes que Yahia Rahal a rendu l'âme, le vendredi 29 février, un soir pluvieux et froid. Il pleuvait et ventait en ce jour presque exceptionnel puisque c'était un 29 février, une date qui ne revient que tous les quatre ans. «C'est comme si papa ne voulait pas qu'on commémore tous les ans le jour de son décès», a relevé Nada Halouma, sa dernière fille. Durant les brefs instants de son agonie, sa fille Rayane, elle, voulait qu'il emporte avec lui un dernier «papa, je t'aime». Réunie autour d'un couscous, la famille Rahal ne savait pas, ce soir là, que l'un des leurs allait les quitter brusquement. Certes, le général à la retraite était malade depuis longtemps mais ce n'est pas sa maladie qui l'avait emporté. Il était sous traitement mais restait indépendant de ses mouvements et allers et venues tout au long de ses journées. Mélomane qu'il était, le mercredi soir, il avait assisté au concert de chants andalous de Bhidja Rahal. Le vendredi soir, à table, c'est comme s'il avait avalé de travers alors qu'il était à peine à la deuxième cuillerée de couscous. Entouré de sa famille, il rendra l'âme en quelques minutes suite à un infarctus «d'origine digestive», a dit un médecin. «Yahia est resté militaire jusqu'à sa mort, il a tiré sa révérence d'une manière brève et sèche, comme s'il avait fait le salut militaire», avait dit son épouse.

Ces quelques lignes ne sont pas pour raconter la mort ou la vie du défunt. Ce sont juste des petites haltes qui ne sont pas pour résumer l'Homme, loin de là, mais qui témoigneraient de la difficulté à vouloir comprendre un système qui fonctionne souvent à coups d'aberrations et de contradictions, même dans les pires circonstances.



La nouvelle étape de pouvoir



Premier pilote algérien, Rahal avait occupé d'importants postes de responsabilités dans la hiérarchie militaire. Ce n'est pas son parcours professionnel que l'on voudrait rappeler mais les derniers moments qu'il a vécus en tant que directeur central au ministère de la Défense (MDN).

C'était en 1993, l'Algérie était présidée par le Haut Comité d'Etat (HCE). L'armée voulait, en ces années de folie meurtrière, passait à une nouvelle étape de pouvoir. Elle avait décidé de nommer Liamine Zeroual, ministre de la Défense. «Nouvelle étape de pouvoir» parce que ne portant plus la tenue militaire, Zeroual a été présenté, à l'époque, comme étant le premier civil à la tête du MDN. Pour le rappeler à son service, l'armée avait convoqué ses usages pour les transformer en une règle tranchante. Il fallait que le général Zeroual n'ait pas de concurrent en grade au niveau de l'institution. Et la règle militaire pour cette fois, voulait que le plus vieux responsable du plus haut grade cède la place. C'était Yahia Rahal qui était, à l'époque, le général le plus vieux et du même grade que le nouveau locataire des Taggarins. Khaled Nezzar lui avait demandé de se retirer soit en démissionnant soit en faisant valoir son droit à la retraite. Le choix est vite fait. Rahal part à la retraite. Il saura que la décision était hâtée et irréversible lorsqu'il prendra le parapheur du courrier qu'il devait signer en fin de journée. Il remarquera qu'elle a été signée et glissée à l'intérieur. Le général Rahal n'est ni le premier, ni le dernier responsable militaire à avoir été remercié d'une manière aussi inélégante.

Pourtant, il en sera marqué et en souffrira tout le restant de sa vie. Son départ à la retraite a été décidé alors qu'il avait toute sa santé et ses forces, c'est-à-dire encore capable de donner et de servir le pays. Il sera fait retraité à un moment où la République a failli être mise à genou par les faits d'une violence ébranlant jusqu'à ses fondements. Il n'aura droit à aucune considération. Le chauffeur lui sera retiré de suite. Il lui a même été demandé, entre autres, de restituer la voiture de service ou de l'acheter à... 70.000 dinars. C'était peut-être une manière à ceux qui commandaient le pays à l'époque, de lui faire rendre des comptes. Rahal ne s'en était jamais remis.



Le manuscrit confisqué



Depuis 1993, le général à la retraite n'avait plus été compté parmi ceux des pouvoirs passés et présents au moment de la célébration des grands événements. Ce n'est qu'après quelques années de l'arrivée de Bouteflika à la tête de la présidence de la République qu'il sera convié, à l'instar de toutes les autorités civiles et militaires, aux cérémonies du 1er Novembre et du 5 Juillet.

Le livre qu'il a publié à la fin des années 90, lui permettra un tant soit peu, d'extérioriser sa peine et son amertume. Pour cela, il adoptera un style frôlant de très près la dérision. Rahal a toujours voulu écrire, encore et toujours. Le manuscrit d'un deuxième livre qu'il avait écrit, il y a quelque temps, lui sera, à ce jour, «confisqué» par un éditeur. Il s'en ira sans en comprendre les raisons.

Le général Yahia Rahal a été sacrifié pour avoir été considéré «officiellement» comme étant le plus vieux de l'institution militaire et à un moment où les pouvoirs se reconstituaient sous les effets d'une profonde crise. Que ce soit sa mise à la retraite ou sa disparition, elles se produiront, toutes deux, dans des périodes de grands tumultes.

Ceci étant, il faut rappeler qu'il y a à peine quelques années, Bouteflika a signé une loi limitant l'âge de maintien en fonction des hauts responsables militaires, qui ne doit pas dépasser 60 ans. Mais en opérant de nombreux changements depuis son retour aux commandes du pays à ce jour, il ne semble pas s'être encombré de l'esprit de ce texte.

Ses choix des hommes répondent incontestablement à une logique de pouvoir qu'il est le seul, pour l'instant, à en juger «l'efficacité». Il agit de la même manière que ceux qui l'ont précédé. Tous ont toujours fait en sorte de faire régénérer un système politique vieillissant dont l'archaïsme détruit plus qu'il ne construit. Les appels à un troisième mandat présidentiel en sa faveur l'obligeraient certainement à décider d'autres réajustements. Ceci au cas où il s'estime encore capable d'en assumer les charges et d'en rester le maître durant un autre quinquennat. Il semble que seuls le temps et la nature décideront de la suite à donner à une élection qui n'aura lieu qu'en avril 2009. Pour cette fois, les faiseurs de présidents, à l'exemple de Larbi Belkheir, Khaled Nezzar et autre Lamari se garderaient de faire des pronostics hâtifs.



«Je ne savais pas que la France était toujours là»



L'histoire retiendra à Yahia Rahal d'avoir été au centre de décisions importantes prises en hauts lieux dans les moments les plus difficiles que le pays a vécus. Un moment comme celui marqué par le départ de Chadli Bendjedid de la présidence de la République conséquemment aux événements tragiques du 5 octobre 1988. Rahal le connaissait pour avoir été un de ses proches collaborateurs lorsqu'il était en fonction à Oran. Il l'a accompagné dans l'avion qui l'amenait à Annaba pour l'enterrement de sa mère, dans un jour pas comme les autres. C'était quand le FIS avait raflé la mise aux élections législatives. Chadli s'était déplacé presque discrètement avec aussi à ses côtés Abdelhamid Mehri, secrétaire général du FLN. A cet instant, les pouvoirs en place ne savaient pas que l'ordre qu'ils avaient établi allait être profondément bouleversé par des forces dont ils ignoraient totalement la capacité de nuisance.

L'épisode qui a marqué un peu plus Rahal est celui où Chadli alors président avait ordonné la fermeture de la base nucléaire de Oued Enamous. A cette époque, l'ambassadeur de France arpentait les couloirs d'El-Mouradia pour se faire renouveler le contrat qui a permis à son pays d'exploiter le site et ce, depuis l'indépendance de l'Algérie. La demande a été faite à Chadli juste après avoir été choisi pour remplacer le défunt Houari Boumèdiène. Sur un ton coléreux, il se serait exclamé «je ne savais pas que la France était toujours là, il est hors de question de renouveler ce contrat». Rahal a été chargé de transmettre cette décision aux autorités françaises.

Tenus de quitter Oued Enamous «dans les plus brefs délais», les Français ont voulu faire don aux Algériens des matériels et équipements du site nucléaire. Le président Chadli ordonna à ce que «les Français ne doivent laisser aucun boulon, qu'ils partent en emportant tout ce qu'ils ont là-bas!»

Ces lignes ne sont pas pour trahir la mémoire du défunt général à la retraite. Ce sont des faits de l'Histoire. Elles sont un hommage à Yahia Rahal.
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

mohamed a écrit :
Yahia Rahal inhumé hier à El Alia
Le premier pilote de guerre s’est envolé…
Le général à la retraite Yahia Rahal, décédé vendredi soir chez lui d’un arrêt cardiaque, a été inhumé hier au carré des martyrs du cimetière d’El Alia, à Alger.

Des officiers supérieurs en activité et à la retraite, des anciens ministres et des membres de l’actuel gouvernement ont accompagné le défunt hier à sa dernière demeure. Agé de 72 ans, feu Yahia Rahal, qui a consacré toute sa vie à l’aviation dans l’armée nationale, a rejoint l’ALN dès 1956 suite à la grève des étudiants. Remarqué pour ses aptitudes, le jeune pilote fut dirigé vers les académies et les centres d’instruction militaire du Moyen-Orient. Ce fut en Syrie, exactement à l’école d’Alep, qu’il décrocha son diplôme de major de la première promotion d’élèves pilotes algériens en juillet 1957. Il sera de fait le premier pilote de l’Armée nationale populaire. Et c’est naturellement qu’il fut appelé après l’indépendance au ministère de la Défense nationale pour occuper des postes aussi sensibles qu’importants. Ainsi il a présidé aux destinées de la direction de l’école de l’air de Tafraoui (Oran) et celle de la célèbre école des cadets (ex-Enita), puis nommé directeur de l’instruction et du commissariat politique de l’armée. A 60 ans, il a cessé son envol dans l’armée et dans les airs en accédant à une retraite bien méritée avec un grade de général en 1996, alors qu’il était inspecteur général des forces aériennes et de la défense aérienne du territoire. Le défunt Yahia Rahal est connu également pour avoir été l’un des rares officiers supérieurs de l’armée à avoir écrit un livre. Question de pouvoir, un général témoigne, ce livre publié en 1997 chez Casbah Editions aura fait date, en ce sens que ce fut le premier militaire à avoir tenté de sortir de sa réserve propre à la grande muette. Un témoignage qui avait suscité alors une controverse à propos de la responsabilité réelle ou supposée de l’armée dans la confiscation du pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. « Je me demande si la responsabilité (de l’armée) est évidente dans l’instauration et le maintien d’un régime et si on peut pour autant la rendre coupable et complice du même pouvoir », avait-il écrit dans son livre témoignage. Pour ses collègues officiers supérieurs en poste à cette période marquée par un tir croisé contre les généraux algériens, il ne fait pas l’ombre d’un doute : Yahia Rahal était un très bon soldat qui a défendu, intellectuellement, les troupes prises dans une embuscade meurtrière.

Hassan Moali
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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

granit a écrit :
Deuxième engagement


En 1973, deuxième engagement direct de l’Algérie dans le conflit israélo-arabe. Elle fut encore une fois la deuxième puissance militaire sur le front égyptien et sa force était composée d’un escadron de bombardiers tactiques Su-7 escorté par un escadron de chasse MiG-21. Un troisième escadron équipé de MiG-17 fut envoyé pour des missions de soutien. Les pilotes algériens étaient cette fois plus préparés et mieux aguerris grâce notamment à l’expérience qu’ils ont acquise durant la guerre d’usure de 1967. Elle fut la seule force aérienne engagée au front à ne pas avoir perdu d’appareils au combat, seul un MiG-17 fut touché par un F-4 Phantom israélien; malgré la gravité du coup, le pilote algérien réussit à crasher le MiG près de sa base d’attache tout en s’éjectant et en évitant de se faire capturer. Les avions algériens avaient accompli toutes les missions qu’on leur a assignées, qui consistaient notamment à attaquer les positions israéliennes dans le Sinaï et à protéger le Caire de toute contre-offensive ennemie.

Parallèlement, Ce n’est qu’au début des années 1970 et avec l’aide de l’URSS, que l’Algérie réussit à ouvrir sa première école militaire de pilotage à Tafraoui près d’Oran. Aujourd’hui cette école a acquis une renommée internationale en formant en plus des pilotes algériens, des aviateurs envoyés par des pays africains et arabes dans le cadre de programmes d’échanges de techniques et de formations.
Organisation de l'AAF suite à l'annexion du Sahara occidental

Après 1973, ce fut une autre guerre mais froide celle-là qui attendait l’AAF : en 1975 le Maroc annexa le Sahara occidental tout en bombardant au napalm les populations de cette région. L’Algérie intervint pour aider ces populations en les mettant à l’abri près de Tindouf. Les responsables marocains voyant cette intervention d’un mauvais œil ramenèrent sur la table la question des frontières en réclamant à l’Algérie la rétrocession de Bechar et de Tindouf. Prenant ces menaces au sérieux, l’Algérie plaça un dispositif militaire sur sa frontière ouest, qui avait pour objectif d’aliéner le roi Hassan II de toute tentation guerrière à l’égard de l’Algérie. Du jour au lendemain des bases aériennes, des tranchées et des stations radars ont fait leur apparition là où il n’y avait que du sable. L’AAF a été l’une des pièces maîtresses de ce dispositif car ses avions étaient toujours prêts à toute éventualité et effectuaient régulièrement des manœuvres combinées aux forces terrestres ainsi que des rotations de jour comme de nuit. Les MiG-21BIS du 110eme, 140eme et 190eme escadron de chasse étaient déployés sur toute la frontière Ouest et pouvaient à tout moment avoir l’appui des MiG-21BIS/MF du 630eme escadron de Bousfer avec comme principal but la destruction de tout avion pénétrant l’espace aérien algérien. Il y avait aussi deux escadrons d’attaque équipés de SU-7 et de SU-22, déployés sur les bases de Mecheria et de Tindouf.

L’Algérie aida concomitamment la résistance sahraouie, à travers des formations militaires dispensées au profit des combattants du front Polisario, ces derniers réussirent à infliger de lourdes pertes à l’armée royale marocaine, la poussant même jusqu’à la construction d’un mur de défense qui sépare jusqu’à présent le Sahara occidental en deux parties.

Il était donc tout à fait évident qu’avec l’apparition d’un pays voisin toujours mû par des velléités expansionnistes manifestes, l’Algérie avait besoin de développer son aviation pour avoir la supériorité aérienne et de dissuader par là le Maroc de toute aventure (comme celle de 1963). Cependant, malgré des tensions récurrentes entre les deux pays suivies de quelques escarmouches armées, les deux régimes ont pour l’instant toujours su éviter l’escalade de la guerre.
Début de la seconde phase de modernisation


Au début de 1978, l’AAF était composée de 5 000 hommes et équipée de 230 avions de combat. La flotte était constituée de 120 MiG-21MF, un escadron de chasseur bombardier équipé de 28 SU-7BMK, un escadron d’attaque équipé de MiG-17, un escadron de bombardiers tactiques équipé de 24 IL-28 et un escadron de 20 CM-170 et 20 MiG-15 pour l’entraînement.

Ce n’est que vers la fin de 1978 que le premier lot de 50 MiG-23 à géométrie variable fut acquis, mais l’avion qui donna à l’Algérie un avantage décisif dans la région en termes militaire et politique était le Mikoyan-Gourevitch MiG-25M Foxbat. Seuls 5 pays furent approuvés à l'époque par Moscou pour recevoir cet avion aux performances exceptionnelles et qui demeure toujours en service au sein de l'AAF, qui l'emploie notamment dans le domaine de la reconnaissance aérienne.


Premiers contacts avec l’Ouest

La même année, les systèmes d’entraînement furent restructurés et les premiers avions d’entraînement El Joumhouria furent remplacés par des T-34C acquis aux États-Unis. S’en est suivi l’affaire des otages américains en Iran en 1981, grâce à une médiation, l’Algérie réussit à obtenir la libération des otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran. Par conséquent l’Algérie gagna la sympathie de l’Amérique qui lui offrit 6 Hercules C-130H, principal avion de transport tactique des États-Unis à cette époque-là et qui fut utilisé en tandem avec son équivalent soviétique l’AN-12. D’autres C-130H et C-130H-30 furent acquis par l’Algérie dans les années 80. Il faut noter que les Hercules furent accompagnés par les 6 MiG-21 saisis en 1967 par Israël. Durant cette même période, la flotte de combat fut largement modernisée, d’autres MiG-23 et MiG-25 furent acquis et l’immense flotte de MiG-21F fut échangée avec 120 MiG-21MF/Bis plus modernes. Il était clair que l’Algérie cherchait à moderniser davantage ses capacités d’entraînement, plusieurs compagnies proposèrent leurs avions d’entraînement tels que l’Alpha Jet franco-allemand et le Hawk Britannique, mais c’est le L-39 Tchécoslovaque qui fut choisi avec une acquisition de 39 appareils de ce type à partir de 1987.
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granit a écrit :
Les années 1990

À cette époque l’Algérie subit de plein fouet la crise économique et une montée d’une violence terroriste sans précédent. L’économie algérienne était au rouge et l’acquisition de nouveaux matériels fut alors ajournée (notamment en raison de la disparition de l’allié soviétique). L’AAF qui comptait près de 500 techniciens russes avant 1990 avait de très grandes difficultés à maintenir sa flotte opérationnelle. Les experts internationaux ne lui donnaient plus qu’un rôle mineur dans la région et disaient qu’elle ne pouvait supporter la maintenance de sa flotte.

Mais malgré ces problèmes l’AAF tint le coup et sa force de dissuasion était toujours là, grâce notamment à ses 13 SU-24MK et 4 SU-24MR acquis 2 ans seulement avant la chute de l’URSS. Sa flotte de MiG-25 fut également d’un apport précieux dans le maintien du rôle de dissuasion au niveau régional. Le transport militaire fut lui aussi modernisé grâce à l’acquisition des IL-76 (avions de transport stratégique), et à une flotte d’hélicoptères Mi-8 et Mi-17 qui furent équipés avec des systèmes de vision nocturne, alors qu’une commande de 30 SA-330 PUMA fut annulée notamment après le crash des deux seuls appareils à avoir été livrés.

L’AAF utilisa tous les moyens possibles et légaux pour venir à bout des terroristes, utilisant le plus souvent les escadrons d’hélicoptères de combat et les appareils de la 4e escadre pour des missions de bombardement de précision. Mais ce qui bouleversa largement les engagements de l’AAF était l’introduction des Mi-24MKIII, plus aptes au combat nocturne. La combinaison des Beech 1900DHisar, des AS-350 avec leur système FLIR en tandem avec les Mi-24 et les Mi-17 se révéla être une parade efficace dans la lutte contre les groupes terroristes activant dans les maquis et dans le grand sud, les poussant à développer de nouvelles techniques se basant sur la création de groupuscules composés généralement de 2 à 3 individus très mobiles et très dur à détecter depuis les airs. Les hélicos permirent aussi la fermeture quasi hermétique du Grand Sud face aux nouveaux terroristes fraîchement débarqués d’Afghanistan. Ce nouveau danger représente un chalenge de plus pour l’AAF, qui ne devra compter que sur elle-même dans la surveillance du Sahel, vu la quasi absence de forces aériennes dans les pays limitrophes. Les terroristes installés dans les montagnes et le no man’s land du Sahel ont amené avec eux quelques vestiges de la guerre contre les Soviétiques notamment le redoutable missile portable sol-air Stinger.
Modernisation profonde


L’AAF décida de se moderniser non seulement dans le domaine du matériel mais aussi dans l’organisation, la formation et l’entraînement de son personnel naviguant et au sol. La chute de l’URSS et l’absence de techniciens internationaux donna une grande leçon à l’Algérie: à savoir qu’il ne fallait compter désormais que sur les compétences nationales dans l’entraînement et la maintenance du matériel militaire. À cela s’ajoute le vieillissement de la flotte des MiG-21 et MiG-23. Des manœuvres militaires furent alors conduites pour jauger le potentiel militaire et recenser les besoins réels de l’AAF, car l’ère des importations massives d’avions est révolue, seules la technologie et la maîtrise du matériel pouvaient l’emporter dorénavant.

Une modernisation extrêmement poussée fut dès lors entreprise et le résultat était surprenant :

* En 1997, grâce à un programme de diversification de ses fournisseurs, l’AAF signa un contrat avec le constructeur sud-africain Denel pour l’acquisition de plusieurs drones Seeker de reconnaissance. L’AAF acquiert parallèlement en Ukraine 3 Mig-25RBSH de reconnaissance et d’écoute ultra sophistiqués et signa un autre contrat avec les États-Unis pour l’acquisition de plusieurs Beech 1900D Hisar pour la guerre électronique et la reconnaissance.

* L’AAF montra un vif intérêt pour l’hélicoptère sud africain Rooivalk, elle équipa ainsi ses Mi-24D avec les mêmes systèmes d’armes que celui-ci, leur donnant une capacité d’emport d’armes de précision guidées au laser et de bombardement tout temps. Quarante autres Mi-24V furent importés d’Ukraine entre 1998 et 2001 pour augmenter la puissance de feu de l’AAF et seront certainement modernisés au format MK3.

* Elle résolut les problèmes liés aux missions de longue durée avec l’acquisition de 6 ravitailleurs IL-78 Midas.

* Suite à la réduction de la flotte, conséquence du retrait des SU-22, des MiG-21, d’une grande partie de MiG-25 et de MiG-23, l’AAF devait acquérir de nouveaux avions, 6 SU-24MK biélorusses et ukrainiens furent acquis pour renforcer la flotte de bombardiers tactiques. Une autre acquisition en 1997 de 36 Mig-29S ukrainiens et de 36 autres MiG-29S biélorusses en 1999, suivie par 7 autres en 2001 (également biélorusses). Neuf MiG-25PDS ukrainiens furent acquis en 1999 suivis d’une modernisation complète de toute la flotte de MiG-25 acquise précédemment. En 2000, l’Algérie commanda officiellement 22 SU-24Mk qui étaient en service dans l’armée de l’air russe modernisés ensuite au format Bis. Ils sont équipés avec les tout derniers systèmes radars et d’armements.
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Message par l'adjudant/chef »

granit a écrit :
Perspectives

L’Algérie qui déployait plus de 350 chasseurs et avions de reconnaissance au début des années 1990, ne déploie actuellement que 250 avions, la récente visite du président russe Vladimir Poutine en Algérie a été l'occasion de signer d'importants contrats en vertu desquels l'AAF recevra dans l'intervalle de 2007-2012, des avions modernes qui sont appelés à remplacer le parc vieillissant de Mig-23 MF/BN, Mig-21 ou encore les Mig-29S (acquis auprès de l'Ukraine et de Biélorussie). Ces contrats prévoient la livraison du matériel suivant :

* 28 Su-30MKA[1], avec une option de 28 autres avions du même type. Il est à rappeler que l'AAF a déjà réceptionné les huit premiers appareils au courant du mois de décembre 2007.
* Contrat portant sur la réception d'une flotte de 16 Yak-130[2].
* Après avoir signé un contrat pour l'acquisition de 36 Mig-29SMT et la réception d'une partie d'entre-elle (15 au total), l'AAF a émis des griefs sur la qualité des appareils réceptionnés, ce qui a conduit à la suite d'une visite du chef de l'État algérien Abdelaziz Bouteflika à Moscou, à la révision du contrat initial, selon les déclarations de responsables russes, l'Algérie a finalement opté pour l'acquisition de 16 autres Su-30 MKA. [3].

À terme, l’ossature de la force de frappe de l'AAF sera en principe composée des avions Su-30MKA, Su-24 Bis, Mig-35/Mig-29M2 ainsi que du Yak-130. Le but final de ces acquisitions est d'aboutir à un minimum d’avions de combat mais avec une meilleure efficacité en se basant sur des appareils extrêmement sophistiqués. Seule la flotte d’hélicoptères a augmenté, preuve de l’utilité de ce précieux outil dans les opérations antiterroristes. Avec près de 250 hélicoptères de combat et de transport convertibles Mi-24, Mi-17, Mi-171 tous modernisés. L'AAF aligne également des Mi-17-1V spécialisés dans les combats de nuit, ainsi qu'une soixantaine d'hélicoptères de différents types, notamment les AS-350, AS-355, Mi-2 et les KA-32.

Actuellement les pilotes algériens sont en entraînement constant vu les changements géostratégiques et politiques que connaît le monde. L’AAF a réussi sa modernisation et continue de se moderniser au fil du temps, non seulement en termes de matériel, mais aussi sur le plan humain avec des entraînements intensifs des pilotes et du personnel au sol, une indépendance dans le domaine de la maintenance des machines et un développement dans la coordination avec les armées de Terre et de la Marine de guerre grâce notamment à la réorganisation des années 1993 et 1994. Le récent rapprochement avec l’OTAN prouve que l’ANP en général et l’AAF en particulier représentent une force de frappe considérable et permettent à l’Algérie de jouer un rôle important dans la partie méridionale de la Méditerranée ainsi qu’en Afrique d’une manière générale.

À titre d’indication, le chef de la troisième escadre et instructeur sur MiG-29S totalise à lui seul plus de 3300 heures de vol (juillet 2003) sur avion de combat notamment sur les modèles MiG-21, MiG-25 et MiG-29.
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Message par l'adjudant/chef »

scorpion-rouge35 a écrit :Image
traduction google
Base Soviétique en Algerie ?

Un Algérien journal a qualifié de "grand histoires" le récent rapport que l'Union soviétique a été la construction d'une base aérienne en Algérie. Le journal, El Moudjahid, a fait observer que les Algériens étaient extrêmement jaloux de leur souveraineté nationale, pour lesquels ils ont payé très cher, et la politique qui a été suivie a toujours condamné avec vigueur l'existence des étrangers et des bases militaires, peu importe où ils risquent d'être être

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Message par l'adjudant/chef »

scorpion-rouge35 a écrit :intéressant a lire

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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

numidia a écrit :Puisqu'on parle ici de l'historique de l'ANP
ci-joint des extraits d'un document édité par
le Ministère de la Communication et de la Culture à Alger en 1975.


Merci à notre armée d'hier et d'aujourd'hui :Algeria:

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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

numidia a écrit :SUITE

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Re: Création de l'ANP [HISTORIQUE]

Message par l'adjudant/chef »

numidia a écrit :
anzar a écrit :Excellente documentation qui montre à quel point l'ANP n'est pas qu'une armée, mais aussi un outil de la république au service du peuple, qui a participé à de grands projets (même si les résultats n'étaient pas toujours là) Le barrage vert, la trans-saharienne, la lutte contre la désertification .....etc
la doc qui va avec (désolée pour la qualité des photos en couleur):
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