Massacres de Setif [8 mai 1945]

De l'époque numide aux temps modernes.

Topic author
numidia
Muqaddam (مقدم)
Muqaddam (مقدم)
Messages : 4742
Inscription : 21 mars 2012, 20:17
Has thanked : 3 times

Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par numidia »

souf a écrit :Un peu de Moufdi Zakaria:

http://www.meretmarine.com/objets/dewpl ... Eliade.mp3

mig 29 a écrit :
Mémoire de mai

La commémoration du 8 Mai 1945, si elle est pour les Algériens un devoir de mémoire, rappelle dans le même temps que la charge émotionnelle qui lui est attachée n’a pas été dissipée par la marche du temps. Il en va de cette date comme des grands moments qui ont constitué les jalons de l’histoire universelle. Nul ne peut, aujourd’hui, par une forme suspecte de la pensée unilatérale, décréter que le 8 Mai 1945 ne saurait être évoqué au prétexte qu’il nourrirait une concurrence des mémoires. Il faut le dire nettement, c’est toujours du côté de l’ancienne puissance coloniale que s’affirme cette démarche exclusive du rapport à l’histoire et en l’occurrence le refus obstiné, y compris dans le discours politique français d’aujourd’hui, de reconnaître sa responsabilité dans des massacres collectifs qualifiés. Cela était le cas à Sétif, Kherrata et Guelma, lors de cette journée tragique du 8 mai 1945. Ce n’est pas entretenir une concurrence des mémoires que de faire, au moins, un parallèle entre ces massacres et ceux commis par l’armée d’occupation allemande, des habitants du village français d’Oradour-sur-Glane dont le seul rappel révulse et indigne toute conscience humaine. Les devoirs de mémoire ne doivent pas être pour autant convulsifs, ils peuvent être sereins et apaisés car il en va d’un sentiment qui transcende toutes les obstinations et tous les replis, celui que Français et Algériens appartiennent à la même humanité. Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, mais de faire le rappel que la présence coloniale de la France en Algérie a généré des dérives et des atrocités. Il eût été préférable que la France n’ait point exercé de domination coloniale en Algérie et dans ce cas de figure, nul n’aurait pu la tenir comptable d’actes tout de même commis en son nom pour un office de civilisation que les peuples soumis n’avaient au demeurant jamais appelé de leurs vœux. Une chose peut toutefois être soulignée, ce ne sont pas tous les Français qui, au fil des âges -132 ans de présence coloniale- ont cru que leur pays avait vraiment une mission civilisatrice en Algérie. Les Algériens le pensaient d’autant moins encore non pas parce qu’ils n’aimaient pas la France et les Français, mais parce qu’ils leur préféraient la dignité d’être libres dans leur pays lui-même. C’était le sens du 8 Mai 1945, ce sera aussi celui du 1er Novembre 1954. La haine, le ressentiment rancunier ne peuvent pas pas, ou plus, avoir leur part dans ces pages d’histoire qui disent à chacun d’où il vient. C’est faire offense à la mémoire des victimes des massacres du 8 mai 1945 que de vouloir faire croire à l’opinion française de 2007 qu’ils ne sauraient faire concurrence à d’autres mémoires. La vérité des uns n’est pas dans de telles conditions celle des autres car il est de règle qu’après le silence des armes ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire. A plus forte raison lorsque, à leurs dépens, elle fut trop longuement occultée et travestie. Il est difficile de faire croire à quiconque pourvu de bon sens que les massacres de Sétif, Kherrata et Guelma sont à mettre au crédit d’un colonialisme français bienfaisant en Algérie.
Amine Lotfi,El Watan

Allah yar7hem el chouhada
Aliaska a écrit :
Image
Avatar de l’utilisateur

tchpako
Liwaa (لواء)
Liwaa (لواء)
Messages : 4898
Inscription : 31 mars 2012, 19:11
Localisation : DZALG
Contact :

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par tchpako »

Image
Image Image
Avatar de l’utilisateur

geronimo
Liwaa (لواء)
Liwaa (لواء)
Messages : 7618
Inscription : 26 mars 2012, 19:45

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par geronimo »

L’armée française avait planifié pour faire de cette journée du 8 mai 45, un jour de génocide voire d’extermination de milliers d’Algériens. Pour mettre à exécution leur dessein les soldats français avaient procédé au regroupement de toutes les populations avoisinant les côtes-est de Béjaïa à Bordj Mira en passant par Darguina, Souk El-Tenine et Aokas. Toutes les populations de ces régions étaient forcées de se regrouper sur les plages de Melbou. L’occupant n’avait en tête que la liquidation physique de tout ce beau monde. Il fallait attendre l’ordre d’exécution qui devait parvenir du commandement de Constantine. Pendant ce temps quelques vieillards et malades ne purent résister à une telle mobilisation et succombèrent sur le sable avant d’être jetés à la mer. C’est alors qu’une jeep transportant des officiers de l’armée surgit, brusquement, au milieu de la foule. L’un d’eux s’emparant d’un haut-parleur devait ordonner l’extermination. Des cris et pleurs de femmes et d’enfants déchirèrent alors ce silence plein d’angoisse. Mais l’officier français allait, contre toute attente, «soulager» cette foule humaine qui attendait de passer par les armes. Du haut des sièges de la jeep, il lança : «le commandement militaire de Constantine a décidé de vous épargner. Pour cette fois-ci, vous pouvez donc partir».
http://www.setif.com/Massacres_8_Mai_1945.html

Le 08 Mai une date qui a marque le peuple Algériens,par le sang des Martyres morts se jour, je m'incline solennellement a la mémoire de ces Martyres Allah Yarhamhoum gloires a leurs mémoires et vive l’Algérie . :algerie01:
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21642
Inscription : 21 mars 2012, 11:50

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par anzar »

Document historique décrivant les évènements point par point sous la plume d'un correspondant Britannique présent sur place...

Image
Pour la première fois, une plongée dans les archives britanniques permet de porter un autre regard sur un épisode capital de l'histoire franco-algérienne, point de départ du film de Rachid Bouchareb, Hors la loi, et de la polémique qui a éclaté lors du dernier Festival de Cannes : le 8 mai 1945, à Sétif, dans le Constantinois, le défilé de la victoire dégénère en émeute. Dans les jours qui suivent, l'insurrection gagne la région avant d'être durement réprimée par l'armée française. John Eric MacLean Carvell, consul général britannique à Alger, envoie de nombreux rapports à l'ambassadeur à Paris, Duff-Cooper, ainsi qu'au Foreign Office, ministère des Affaires étrangères, à Londres. Une note manuscrite du 23 mai résume ainsi "la cause de la révolte" : "Un policier français a perdu la tête. Je suis certain qu'autant de sang n'aurait pas coulé si les militaires français n'avaient pas été aussi impatients de perpétrer un massacre." Le rapport ajoute : "La capacité administrative française a été fortement mise à l'épreuve et s'en est plutôt mal tirée. (...) Les Français ne savent pas gérer des troubles indigènes." L'armée française étant alors mobilisée sur le théâtre européen, on apprend également que les Britanniques, comme les Américains, refuseront toute aide militaire.

Consultez l'intégralité du rapport :

:arrow: http://www.slideshare.net/Lepointfr/setif
http://www.lepoint.fr/societe/exclusif- ... 970_23.php

Moi ce que je retiens au delà de l'intro un peu "courte" du point

- Une manifestation est organisée et celle-ci est autorisée par les autorités et encadrée par la police.
- Celle-ci réuni des membres du PPA, des messalistes, des "natifs" hommes, femmes et enfants, et même quelques européens (je suppose des communistes du PCA)
- Des banderoles affichant les revendications nationalistes comme "Vive l'Algérie Libre et Indépendante", "Libérez Messali El Hadj", "A bas le colonialisme fasciste" ...etc sont arborées par les manifestants.
- Un policier saisi la banderole "Libérez Messali El Hadj" et l'arrache à un manifestant, des heurts se produisent et le policier fait feu et les européens qui assistaient à la scène de leurs balcons se mettent à tirer dans le tas..
- Les manifestants se défendent en saisissant des chaises et finissent par prendre le dessus de par leur nombre
- 141 européens sont tués au cours des jours suivants, la révolte s'étend de la côte à un axe Setif-Souk Ahras en allant jusqu'à la petite kabylie
- La répression se mets en place, les tirailleurs sénégalais sont mis à contribution (ce qui laissera une trace indélébile dans l'inconscient collectif)
- Des centaines de FFI de la Creuse sont acheminés en Algérie et un pont aérien et mis en place, sans parler des contingents de "Képi Blancs" venant de Sidi Bel Abess
- Les P-38 et B-26 font plus de 300 sorties de bombardements et de mitraillage sur les mechta des "rebelles"
- Divers estimations sur le bilan humain circulent.... certaines estiment que plus de 6000 personnes (algériens) sont tués et 14000 blessées en 6 jours du 8 au 14 Mai 1945 (le correspondant britannique laisse entendre que ça pourrait bien être plus)

.... On sait tous que la "pacification" continuera encore plusieurs jours donc le décompte à ce moment là est loin d'être définitif et fiable
Image

soudard
Arif Awal (عريف أول)
Arif Awal (عريف أول)
Messages : 333
Inscription : 30 mars 2012, 15:38

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par soudard »

Le pont aérien pour ramener les FFI de la Creuse me semble irréaliste. Surtout en B26 qui est un bombardier. L'armée a utilisé des effectifs locaux et les milices d'européens, et des renforts de la Légion, effectivement.

De plus, le 13e d'infanterie cité n'est pas un des régiments de FFI recruté dans cette région.
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21642
Inscription : 21 mars 2012, 11:50

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par anzar »

Je doute que le consul birtannique s'ammuse à transmettre des infos erronnées ou non vérifiées à l'ambassadeur en poste à Paris et au FO.

Pour le B-26 c'est un avion d'un certain gabarit qui peut tout à fait servir à du transport de personnel. De plus il existe en version spécialisée transport appelée CB26B. En tout cas à l'époque le groupe Bretagne, qui a été stationné dans le coins à un moment, été principalement équipé de B-26C et G

Image

En ce qui concerne le 13ème RI, le rapport dit qu'il s'agit d'un régiment formé de FFI originaires de Creuse et de Dordogne, et ça semble être le cas
Périgordins et Creusois dans la Poche de La Rochelle
Le 26e régiment d'infanterie est un corps traditionnellement lorrain. Mais les accords de l'armistice de juin 1940 ont voulu qu'il stationne, jusqu'en 1942, en Dordogne (à Périgueux, Bergerac et Brantôme). Ce qui explique qu'il soit recréé, officiellement le 15 novembre 1944, à Périgueux, Bergerac et Creysse... et, parallèlement, en Meurthe-et-Moselle....

Le 1er avril 1945, le 26e RI (de Dordogne) devient officiellement 13e RI, en raison de l'existence d'un autre 26e RI en Lorraine. Le lendemain, le lieutenant-colonel Mingasson reçoit, à Paris, le drapeau de son régiment.
Indice sur l'intervention de ces hommes dans les "opérations" du 8 Mai 45
Intégré à l'armée d'active, il participe aux opérations du front de l'Ouest et aux opérations en Algérie (mai 1945), il part ensuite pour l'Indochine comme officier parachutiste, puis combat en Algérie et à Suez.
.....
janvier-mai 1945 : adjoint du Chef de corps du 13e régiment d'infanterie sur le front de l'Atlantique dirigé par le général Larminat
1er juin 1945 : Intègre l'armée d'active avec le grade de chef de bataillon
http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Fos ... n%C3%A7ois
Image

soudard
Arif Awal (عريف أول)
Arif Awal (عريف أول)
Messages : 333
Inscription : 30 mars 2012, 15:38

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par soudard »

Autant pour moi sur le 13e RI, concernant son recrutement. Mais ça m'étonne tout de même que ce soit ce régiment particulièrement qu'on ait choisi pour l'Algérie.Il a été sur le Front de l'Atlantique, mon père qui était FFI en Dordogne a fait les combats de Royan, probablement là. Mais il n' a jamais mis les pieds en Algérie à cette époque. D'ailleurs, le sgens là-bas, se rapellent des tirailleurs sénégalais, de la Légion et des unités de "l'Armée d'Afrique". (tiraillers algériens et marocains, goums...)
Sur la version transport de 'l'avion j'ai trouvé ça :"Martin CB-26B : 12 B-26B modifiés pour le transport et utilisés par les Marines dans les Philippines."
Mais c'est vraiment un débat annexe
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21642
Inscription : 21 mars 2012, 11:50

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par anzar »

Pour le B-26 je disais juste que son gabarit "assez gros" pouvait en faire un avion de fortune pour le transport de fantassins ...
Image
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21642
Inscription : 21 mars 2012, 11:50

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par anzar »

Le documentaire "L'autre 8 Mai 1945, aux origines de la guerre d'Algérie" la note dont on parle est au début de la 4ème vidéo









Image

AAF 2020
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 21879
Inscription : 30 mars 2012, 16:23

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par AAF 2020 »

Les massacres du 8 mai 1945 ont été planifiés pendant la 2ème guerre mondiale (historien)
Image
SETIF - Les crimes perpétrés par la France, le 8 mai 1945 contre des civils algériens ont été "planifiés lors de la libération de la France de l’occupation allemande, vers la fin de la 2ème guerre mondiale", a estimé mercredi le Dr. Daho Ferghrour, de l’université d’Oran.
Le conférencier qui s’exprimait au cours d’une rencontre organisée à la maison de la culture Houari-Boumediene, à l’occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, a souligné que la France, "après avoir mobilisé 150.000 Algériens sur tous les fronts de la guerre, toujours en première ligne, songeait déjà à réduire toute velléité d’émancipation en se tenant prête à réprimer toute forme de manifestation, fût-elle pacifique".
Le Dr Feghrour a expliqué que les colons "n’arrêtaient pas d’alerter la métropole sur le fait que quelque chose se préparait en Algérie", et que les "Algériens voulaient leur arracher (leurs) terres de force". Ce fut, selon lui, une préparation psychologique pour inciter le pouvoir colonial à réprimer dans un bain de sang les manifestations pacifiques des Algériens qui réclamaient leur indépendance, sous prétexte qu’il s’agissait de "légitime défense".
L’armée française fut impliquée dans le massacre de 45.000 Algériens, sans compter les prisonniers de "droit commun" qui restèrent dans les geôles coloniales jusqu’à l’indépendance, les drames des enfants orphelins et des familles réduites à l’errance, la famine et les maladies, a ajouté le conférencier.
L'intervenant a indiqué que l’ambassade des Etats Unis d’Amérique avait consigné dans ses notes les méthodes "barbares" utilisées par l’armée française dans le génocide des Algériens réclamant leur droit à l’indépendance, conformément aux "promesses des alliés qui ne furent que des mensonges".
Passant en revue les exactions commises en Algérie le 8 mai 1945 et les semaines suivantes, l’orateur a souligné que ce fut un crime qui restera "inscrit sur les pages les plus noires de l’histoire de la colonisation", affirmant en conclusion que la résistance du peuple algérien durant la guerre d’indépendance (1954-1962) avait confirmé "sa volonté incommensurable à recouvrer sa souveraineté pleine et entière sur le sol de ses ancêtres, faisant de cette épopée un exemple de lutte et d’abnégation pour les peuples du monde".
Pour preuve, feu le président Nelson Mandela avait déclaré, a encore rappelé le Dr. Ferghrour, qu’il avait beaucoup appris des leaders nationalistes de ce pays, l’Algérie qui n’a jamais épargné sa solidarité envers les nations africaines et contribua honorablement à la libération du continent noir.
http://www.aps.dz/fr/algerie/5598-les-m ... -historien

AAF 2020
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 21879
Inscription : 30 mars 2012, 16:23

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par AAF 2020 »

Guelma n’oublie pas les "camions de la mort" du 8 mai 1945
Image
GUELMA - Bien que 69 ans nous séparent aujourd’hui des massacres du 8 mai 1945, des personnes âgées de Guelma ne parviennent pas à oublier les "camions de la mort" qui transportaient des "indigènes" que l’on abattait et jetait, sans autre forme de procès, dans des charniers.
Quelques témoins encore en vie se souviennent de la campagne enragée menée par les gendarmes et les miliciens européens, les jours qui ont suivi les manifestations réprimées, le mardi 8 mai 1945, pour fusiller des militants nationalistes dans des lieux isolés, macabre terminus des "camions de la mort".
Des hommes de tous âges, des femmes aussi, furent ainsi conduits dans un de ces endroits, le lieu-dit Kef El Boumba, et aux fours à chaux de la ferme de Marcel Lavie où de nombreux corps furent incinérés.
Mohamed-Tahar Brahim, dit Salah, avait pu s’enfuir après avoir sauté d’un camion qui transportait des dizaines d’algériens. Il a rapporté que des camions militaires ne cessaient pas d’aller et venir pour conduire les victimes en dehors de la ville pour les assassiner en groupes. Le transport s’effectuait le soir. Chaque camion transportait au moins vingt personnes. Les miliciens et les gendarmes appelaient ces courses sinistres des "randonnées sur la route du sud".
Dans d’autres témoignages archivés, des ouvriers de la voie ferrée ont noté qu’en passant, à bord du train, ils voyaient des cadavres de bergers tués par les milices qui sillonnaient la région. Ils ont vu également des camions partir de la gare, transportant des personnes arrêtées, vers les charniers ou les prisons.
Les militants des associations de défense des droits des victimes détiennent des documents officiels faisant état de "500 corps de musulmans fusillés", trouvés dans des charniers découverts près des fours à chaux dans cette fameuse ferme de Marcel Lavie, située dans la commune d’Héliopolis. Des prisonniers italiens qui travaillaient pour ce colon avaient brûlé les cadavres dans des bûchers en bois d’oliviers.
Un immense charnier a été formellement localisé et mis au jour au lieu-dit Kef el Boumba. Il compte quatre grandes fosses longues de 20 à 25 mètres chacune où plus de vingt cadavres ont été découverts.
Les chiffres recoupés par une association locale créée en 1995 pour lutter contre l’oubli, font état de près de 18.000 victimes dans région de Guelma et ses communes, affirme Abdelaziz Bara, secrétaire général de cette association.
Les manifestations du 8 mai 1945 (un mardi) avaient coïncidé avec un jour de marché hebdomadaire à Guelma, marqué par la présence de forains et de visiteurs venus de toutes régions. La manifestation pacifique qui avait débuté au lieu-dit El Kermat, hors des murs de la ville, avait réuni plus de 2.000 personnes.
M. Bara affirme qu’à son arrivée avenue Victor-Barnès, à hauteur du café d’Alger, le cortège a été stoppé par la police dirigée par le sous-préfet sanguinaire André Achiary qui tua la première victime, Hamed Boumaza, donnant le signal à un massacre à grande échelle.
Les documents d’archives mis au jour par des historiens font état de onze (11) sites de charniers. Pour vaincre l’oubli, autant de stèles commémoratives y ont été érigées. L’on peut aujourd’hui s’y recueillir dans les communes de Belkheir, de Boumahra, d’Héliopolis, d’Oued Cheham, Khezaras et de Guelma.
http://www.aps.dz/fr/algerie/5556-les-m ... A9-juriste

tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par tayeb »

MASSACRES DU 8 MAI 1945 : La plaie du génocide, toujours ouverte !

Manifestation pacifique à l’origine de milliers d’algériens musulmans sortis exprimer en toute bonne foi leur joie de la fin de la Seconde Guerre Mondiale en Europe et en France en particulier, par la même occasion revendiquer l’application du droit du peuple algérien à l’Indépendance totale de sa terre natale. La marche dégénéra rapidement en sanglante répression. Aujourd'hui, l'Algérie s'incline à la mémoire de ses martyrs lâchement assassinés, et marquera l’évènement par des hommages et des conférences à Guelma et Sétif notamment. Prenant comme mèche qui détonna le génocide, l’assassinat lâche et de sang-froid d’un jeune scout musulman à Sétif qui avait « osé » brandir le futur drapeau de la République Algérienne, le blanc et vert frappé du croissant rouge sang ! S’ensuivit alors après, de grosses émeutes à travers le territoire national est, provoquant ainsi le massacre de milliers d’algériens qui fut dévastateur, ordonné par l’État français colonial de l’époque, le bain de sang inonda par conséquent les rues de Sétif, Kherrata, Guelma et tant d’autres villes algériennes qui subirent le même châtiment aveugle des policiers à la solde de la France colonialiste. Même si le nombre exacte des victimes algériennes tombées en martyres fait toujours polémique parmi les historiens des deux rives de la méditerranée, les hautes personnalités algériennes s'accorèrent à dénoncer cette barbaries injuste envers des civiles aspirant à la liberté et à la dignité humaine. Ainsi, le jour même où la France est libérée, elle réaffirme dans le sang sa domination coloniale en Algérie : 45.000 morts à Sétif, Guelma, Kherrata et dans tout le Constantinois. En effet, dès 8 heures du matin, une foule estimée aux environs de 10.000 personnes était rassemblée devant la mosquée de la Gare. Puis elle entamait son élan à partir de la rue des États-Unis pour se diriger vers le centre-ville, rue Georges Clémenceau. Pacifiques, dépités et désarmés, les paisibles manifestants scandaient des slogans de paix et de liberté. « Indépendance », « Libérez Messali Hadj », « L’Algérie est à nous ». Ils s’étaient donnés pour consigne de faire sortir pour la première fois le drapeau algérien. La riposte fut sanglante. À la vue d’un drapeau algérien vert et blanc, qui avait été déployé en cours de route, les policiers avaient jailli du barrage et avaient attaqué la foule pour s’emparer du drapeau. Un militant avait expliqué que le drapeau étant sacré, il est impossible de le remiser une fois sorti. Le maire socialiste de la ville supplia de ne pas tirer. Mais c’est à ce moment que tout dérapa quand un inspecteur tire, et tue celui qui portait ce drapeau à ce moment-là et deux coups de feu en soutien de la part d’Européens partent du café de France. Dans la panique provoquée par les premiers coups de feu, à d’autres fenêtres des Européens tirèrent à leur tour sur la foule. De Sétif, la répression sanglante s’est généralisée. Elle allait toucher tout l’est du pays durant tout le mois de mai. L’Algérie s’embrasait sous les feux brûlants du printemps 1945. Le général Weiss, chef de la Cinquième Région Aérienne, avait ordonné le 13 mai le bombardement de tous rassemblements des autochtones sur les routes et à proximité des villages. Kateb Yacine, écrivain algérien, alors lycéen à Sétif, écrivit : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme. » La répression prit fin officiellement le 22 mai. Les chercheurs Rachid Messli et Abbas Aroua, du Centre de Recherche Historique et de Documentation sur l’Algérie, déclaraient le 9 avril 2005 que « la plupart des historiens s’entendent sur le fait que 45 000 est un chiffre exagéré. Il serait plus réaliste de penser que le bilan humain se situe entre 8 000 et 10 000 morts ».
http://www.reflexiondz.net/MASSACRES-DU ... 29509.html
N'oublions jamais nos martyrs, ils sont les lumières de notre histoire, n'oublions jamais les bourreaux, n'oublions jamais les assassins, n'oublions pas que jamais leurs descendants n'ont pas reconnus leurs crimes et exprimé la moindre repentance pour le génocide Algérien. Une pensée pour nos martyrs qui eux au moins ont honoré la patrie jusqu'à leurs dernier souffle, leur exemple est la voie de la droiture et de l'honneur.
Allah yarham chouhada, Tahya Djazaïr!!
Avatar de l’utilisateur

geronimo
Liwaa (لواء)
Liwaa (لواء)
Messages : 7618
Inscription : 26 mars 2012, 19:45

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par geronimo »

Après les évènements su 08 Mai 45 Souidani Boudjemaa a achete auprès d'un soldat français une Mat49,et puis il fut arrête et conduit devant le juge
qui lui demande
Pourquoi tu as acheté cette arme?
Souidani Répond
C'est pour venge mais frères mort le 8 Mai

Il a écope de 18 mois de prison ferme et cella grâce a son avocat français

Histoire raconte par un Moudjahid cette apres midi sur la chaine III
Un petite contribution(Une goutte dans une mer) pour ne pas oublie se massacre
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par l'adjudant/chef »

c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

BerrouLana
Muqaddam (مقدم)
Muqaddam (مقدم)
Messages : 3240
Inscription : 31 mars 2012, 01:05
Contact :

Re: Massacres de Setif [8 mai 1945]

Message par BerrouLana »

Une pensée à nos martyres des massacres de 8 mai 1945, un pensée aux nationalistes qui ont bâtis les fondements des grandes valeurs dans nos esprits, une pensée à l’éternel sacrifice des amoureux de la patrie... Et une grande pensée à l'oubli.
Image
Répondre

Revenir à « Histoire Militaire Algérienne »