1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Venez discuter des événements qui ont jalonné l'histoire depuis le néolithique jusqu'aux débuts des années 1990.
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tchpako
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1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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World War I (1914–1918)


Imperial, territorial, and economic rivalries led to the “Great War” between the Central Powers (Austria-Hungary, Germany, Bulgaria, and Turkey) and the Allies (U.S., Britain, France, Russia, Belgium, Serbia, Greece, Romania, Montenegro, Portugal, Italy, and Japan). About 10 million combatants killed, 20 million wounded.

1914
Austrian Archduke Francis Ferdinand and wife assassinated in Sarajevo by Serbian nationalist, Gavrilo Princip (June 28). Austria declares war on Serbia (July 28). Germany declares war on Russia (Aug. 1), on France (Aug. 3), invades Belgium (Aug. 4). Britain declares war on Germany (Aug. 4). Germans defeat Russians in Battle of Tannenberg on Eastern Front (Aug.). First Battle of the Marne (Sept.). German drive stopped 25 miles from Paris. By end of year, war on the Western Front is “positional” in the trenches.

1915
German submarine blockade of Great Britain begins (Feb.). Dardanelles Campaign—British land in Turkey (April), withdraw from Gallipoli (Dec.–Jan. 1916). Germans use gas at second Battle of Ypres (April–May). Lusitania sunk by German submarine—1,198 lost, including 128 Americans (May 7). On Eastern Front, German and Austrian “great offensive” conquers all of Poland and Lithuania; Russians lose 1 million men (by Sept. 6). “Great Fall Offensive” by Allies results in little change from 1914 (Sept.–Oct.). Britain and France declare war on Bulgaria (Oct. 14).

1916
Battle of Verdun—Germans and French each lose about 350,000 men (Feb.). Extended submarine warfare begins (March). British-German sea battle of Jutland (May); British lose more ships, but German fleet never ventures forth again. On Eastern Front, the Brusilov offensive demoralizes Russians, costs them 1 million men (June–Sept.). Battle of the Somme—British lose over 400,000; French, 200,000; Germans, about 450,000; all with no strategic results (July–Nov.). Romania declares war on Austria-Hungary (Aug. 27). Bucharest captured (Dec.).

1917
U.S. declares war on Germany (April 6). Submarine warfare at peak (April). On Italian Front, Battle of Caporetto—Italians retreat, losing 600,000 prisoners and deserters (Oct.–Dec.). On Western Front, Battles of Arras, Champagne, Ypres (third battle), etc. First large British tank attack (Nov.). U.S. declares war on Austria-Hungary (Dec. 7). Armistice between new Russian Bolshevik government and Germans (Dec. 15).

1918
Great offensive by Germans (March–June). Americans' first important battle role at Château-Thierry—as they and French stop German advance (June). Second Battle of the Marne (July–Aug.)—start of Allied offensive at Amiens, St. Mihiel, etc. Battles of the Argonne and Ypres panic German leadership (Sept.–Oct.). British offensive in Palestine (Sept.). Germans ask for armistice (Oct. 4). British armistice with Turkey (Oct.). German Kaiser abdicates (Nov.). Hostilities cease on Western Front (Nov. 11).
http://www.infoplease.com/ipa/A0001284.html
Dernière modification par tchpako le 02 octobre 2012, 00:59, modifié 1 fois.
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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sadral
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par sadral »

Sous-marin allemand SM UB-110

First World War, submarines are diesel-powered to move on the surface of the water and electric - under water, becoming a very formidable weapon in the sea. SM UB-110 cost about four million marks, but have not had time to demonstrate his power, lived only a few months.

Submarine UB-110 Class Type UB III coastal torpedo boats, was established in the Hamburg docks Blohm & Voss for the needs of the Kaiserliche Marine and commissioned March 23, 1918. But on July 19 the same year, was sunk by British warships (HMS ML 49, HMS Garry and HMS ML 263). A little later, this submarine was raised on the land, in order to fix the docks Wallsend, but repair brought to an end was not, so that the submarine was sold as scrap metal.
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D'autres photos ici :arrow: http://armsofwar.ru/voennye-fotografii/ ... -foto.html
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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KAISER
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par KAISER »

Merci pour le partage :clap:
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sadral
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par sadral »

CWhat you're looking at here are 18,000 U.S. troops standing in a formation that resembles the Statue of Liberty. The photo was used as an advertisement for war bonds during World War I, because nothing says "patriotism" like a human Magic Eye poster.

The layout at the reported 400 yards was nearly 4 times the length of the actual Statue of Liberty and the viewer will note that the correct perspective is maintained. The number of men in the various parts include: Flame of Torch – 12,000 men, Torch – 2,800, Right Arm – 1,200 men, Body, Head and balance of figure – 2,000 men.

Source: militaryphotos.net


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« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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Amine Ind
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par Amine Ind »

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Algerian soldiers ('Spahis') cooking their meal in a village in Oise, France, 1917
(Autochrome color picture by Jean-Baptiste Tournassoud)
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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Les travailleurs chinois de la première guerre mondiale (1/2)

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Pour remplacer les hommes partis au front, la France et le Royaume-Uni ont fait appel à des travailleurs chinois sous contrat. Les travaux de l'historienne Ma Li apportent un nouvel éclairage sur cette histoire méconnue. Publié par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 2012, financé par le ministère de la défense, l'ouvrage intitulé Les Travailleurs chinois dans la première guerre mondiale a été rédigé par vingt-trois chercheurs dans neuf pays, dont la France, la Chine, Taïwan, le Japon et le Royaume-Uni.
Le 14 mai 1916, les autorités françaises et chinoises concluent un accord pour l'envoi de main-d'œuvre. Ce sont ainsi 36 975 Chinois qui furent envoyés en France dans les usines d'armement, les ports, les mines, les exploitations agricoles et les forêts. « Pour ce qui est du "Chinese Labor Corp", les travailleurs chinois recrutés par les Britanniques, nous disposons de chiffres contradictoires, explique Ma Li, maître de conférence à l'université du Littoral (Pas-de-Calais). Les sources anglaises font état de 93 000 travailleurs, les documents chinois de 100 000. »
Quatre-vingts pour cent des travailleurs furent recrutés dans la région du Shandong, dans l'est de la Chine. Principale raison de cette préférence ? Leur robustesse. Les Britanniques avaient déjà recouru à leur service pour l'exploitation des mines d'or d'Afrique du Sud en 1903-1904. Weihai, le port de cette province, était d'ailleurs administré par les Anglais. Pour nombre de ces hommes, qui n'avaient jamais quitté leur village, le voyage de trois mois en bateau fut fatal. « Certains n'ont pas supporté le mal de mer. D'autres sont devenus fous, se sont jetés à l'eau. D'autres encore sont tombés gravement malades », précise Ma Li.
Le trajet en mer Méditerranée était parfois semé d'embûches. Les paquebots n'arrivaient pas tous à Marseille, tel l'Athos qui fut torpillé par un sous-marin allemand le 17 février 1917, faisant 700 morts dont 543 Chinois. Ce désastre qui faisait suite à une dizaine d'attaques en mer contraignit les Français et les Britanniques à changer de route. Les travailleurs chinois traversèrent ensuite le Pacifique en bateau, le Canada en train, puis l'Atlantique. Arrivés au Havre ou à Dieppe, ils étaient dispersés dans toute la France. Les usines Renault, les mines de La Machine (Nièvre) et le port de La Seyne-sur-Mer (Var) furent des pourvoyeurs de cette main-d'œuvre. Du côté britannique, les Chinois étaient utilisés pour le déminage, la livraison d'équipements militaires, puis, après la guerre, pour le nettoyage des champs de bataille. « Les termes de l'accord sino-anglais n'ont pas été respectés. Le contrat stipulait que les travailleurs chinois ne devraient s'acquitter d'aucune tâche militaire, note Ma Li. Les Français ont également violé le contrat, dans la mesure où les Chinois travaillaient dans des usines d'armement ».

Les régimes contractuels étaient différents. L'accord signé avec la France prévoyait un recrutement pour une durée de cinq ans. Les travailleurs non qualifiés étaient payés 1,50 franc par jour (le kilo de pain coûtait 0,44 francs en 1914), les qualifiés (mécaniciens, artisans, interprètes), jusqu'à 6 francs. Le ministère des travaux publics mit des logements à disposition des différentes sociétés privées. Côté britannique, les travailleurs étaient embauchés pour trois ans. Les ouvriers non qualifiés étaient rémunérés 1 franc par jour, les qualifiés 1,50 franc. Les coolies étaient logés à Boulogne-sur-Mer, Saint-Omer, Calais et Dunkerque, dans des camps de travailleurs pouvant contenir jusqu'à 10 000 hommes. Ceux-ci n'avaient pas le droit de nouer des contacts avec la population locale. Les allées et venues étaient contrôlées. Malgré la présence d'environ 150 interprètes, d'importants problèmes de communication survinrent. « L'écrasante majorité ne comprenait pas les ordres donnés. Pour que les ouvriers se pressent, les officiers anglais hurlaient "Go ! Go !", ce qui en mandarin veut dire "chien ! chien ! ". Cela a donné lieu à des grèves, à des incidents entre Chinois et Anglais », relate Ma Li.
Selon les autorités françaises, 1500 travailleurs chinois seraient décédés pendant la première guerre mondiale. Les Britanniques font état de quelque 2000 morts. Ce dernier chiffre prête à contestation. « Au moins 27 000 travailleurs chinois ont disparu sur les 100 000 recrutés par le Royaume-Uni, explique Ma Li. Que sont-ils devenus ? Le travail de recherche doit être approfondi. Une hypothèse pourrait expliquer cette disparition : les travailleurs chinois se trouvaient dans la zone des combats, beaucoup d'entre eux ont dû être tués, puis être enterrés sur place dans des fosses communes ». Plus d'un millier de coolies chinois sont enterrés dans dix-sept cimetières du nord de la France, entretenus par la Grande-Bretagne. Celui de Noyelles-sur-Mer (Somme) compte 843 tombes, celui de Saint-Etienne-au-Mont (Pas-de-Calais), 150. En revanche, il n'existe pas de cimetière pour les travailleurs chinois, entretenu par la France.
http://lagrandeguerre.blog.lemonde.fr/2 ... ndiale-12/

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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

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Les travailleurs chinois de la première guerre mondiale (2/2)

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Que sont devenus les travailleurs chinois après la signature de l’armistice du 11 novembre 1918 ? La plupart des Chinois recrutés par les Britanniques sont restés jusqu’en 1920. C’est le cas de ceux qui avaient été recrutés en 1917 pour un contrat de trois ans. « Ils ont servi pour la reconstruction et le nettoyage des champs de bataille dans l’Artois et à Ypres dans les Flandres », précise Ma Li, auteure des Travailleurs chinois dans la première guerre mondiale (2012). Parmi les Chinois employés par la France, les derniers sont repartis en 1922. Fortement invités par les autorités françaises à rentrer chez eux, une petite minorité décide de rester. Emmanuel Ma Mung, géographe, spécialiste des migrations chinoises, estime qu’ils furent entre 2000 et 3000 Chinois à s’installer à Paris, en banlieue et dans certaines grandes villes de province. « Ces personnes venaient tous de la province de Zhejiang au sud de la Chine, notamment de la petite ville de Qingtian et de Wenzhou, explique-t-il. Ils ont retrouvé à Paris, des personnes originaires de la même province, déjà installées en France avant la Première guerre mondiale. Il y avait dans cette région une tradition migratoire ancienne, celle des colporteurs de Qingtian, qui traversaient la Chine et la Russie pour vendre des objets de pierres et des statuettes ».
A Paris, ces Chinois se retrouvent à l’îlot Chalon, près de la gare de Lyon. « Il y avait dans ce quartier des cantines chinoises qui étaient devenuus des petits centres consulaires, indique Marie Holzman, sinologue, auteur de Chinois de Paris (1989). Un point de rencontre pratique pour ces hommes débarqués en bateau à Marseille qui arrivaient en train à la gare de Lyon. « Il faut garder à l’esprit qu’ils n’étaient jamais sortis de leur village et qu’ils ne parlaient pas un mot de français ni même de mandarin », rappelle Marie Holzman. Selon Ma Li, 80% des travailleurs chinois venus travailler en France étaient illettrés. Après la guerre, la plupart deviennent colporteurs. « Comme ceux qui étaient là avant, ils vendaient sur les marchés des produits de maroquinerie », ajoute Emmanuel Ma Mung. A partir du milieu des années 1920, les Chinois s’installent également dans d’autres quartiers. A Richard-Lenoir, ils travaillent dans l’ébénisterie. Dans le Sentier et aux Arts-et-Métiers, ils sont embauchés dans des ateliers de textile tenus par les Juifs. Petit à petit, les Chinois rachètent ces ateliers. « L’expansion des Chinois dans le quartier des Arts-et-Métiers date véritablement de la seconde guerre mondiale, précise Marie Holzman. Beaucoup de Juifs ont alors été déportés par les Allemands. Dès qu'un atelier était vide, les Chinois s'installaient ».

Dans quelle mesure ces immigrés chinois s’intègrent-ils dans la société française de l’époque ? « Ils se sont intégrés économiquement, mais il ne faut pas oublier qu’en arrivant en France, ils n’avaient jamais vu une école de leur vie. Il est très difficile de saisir leur vision du monde », déclare Emmanuel Ma Mung. Selon Ma Li, l’intégration se fait notamment par le mariage. Nombre des Chinois épousent des Françaises, souvent des migrantes venues d'Alsace, de Normandie et de Bretagne. Une petite partie d’entre eux sont politisés et syndicalisés, en particulier, ceux qui ont travaillé dans les usines françaises. Comme pour beaucoup de Chinois de l’époque, leur conscience politique naît pendant la Conférence de paix de Paris. La Chine, qui se trouvait dans le camp des vainqueurs de la guerre parce qu’elle avait pourvu les Alliés en main d’œuvre, assiste impuissante au transfert de la province du Shandong au nord de la Chine (détenue par les Allemands) au Japon. « Or, la grande majorité des travailleurs chinois venaient du Shandong. Pour eux, c’était une humiliation, insiste Ma Li. C’est à cause d’eux qu’est né le mouvement du 4 mai 1919, qui voit plus de 3000 étudiants se réunir devant la place Tiananmen, pour manifester contre le traité ».
Selon l’historienne, les travailleurs chinois découvrent les idées marxistes et anarchistes au contact des milliers de jeunes concitoyens venus étudier en France dans les années 1920, tels Zhou Enlai (premier ministre chinois de 1949 à 1976) et Deng Xiaoping (président de facto de la Chine de 1978 à 1992). Entre la fin de la guerre et 1927, 4000 jeunes chinois avaient fréquenté les universités françaises dans le cadre du mouvement Travail-Etudes, créé par le Chinois Li Shizeng, philanthrope et admirateur de la culture française. « Ces Chinois sont d'autant plus sensibles au discours communiste dans les années 1920 qu'ils sont venus ou restés parce que la France est le pays de la Révolution, explique Marie Holzman. 1789 exerce une très grande fascination sur eux. Le pôle d'attraction n'était pas encore l'URSS qui émergeait à peine de sa révolution. A l'époque, on allait faire ses études à Paris ». Pour Emmanuel Ma Mung, l’influence de ces étudiants est à relativiser : « D’après les témoignages recueillis, les intellectuels comme Zhou Enlai venaient manger dans les cantines de l'îlot Chalon, ils y rencontraient ces Chinois d’extraction très populaire. Leur but était de les éduquer, mais ils n’ont pas été très suivis, parce que la différence sociale était trop énorme ».
Lorsque l'îlot Chalon est rasé dans les années 1970, beaucoup de Chinois s'installent à Cormeilles-en-Parisis (Val d'Oise), mais aussi dans les quartiers parisiens des Arts-et-Métiers et de Belleville. Au sein des familles immigrées chinoises, la mémoire des travailleurs de la première guerre mondiale s'est peu à peu éteinte. « On sait qu'un grand oncle est venu travailler pendant la guerre, mais cette mémoire est restée cantonnée dans les familles, explique Emmanuel Ma Mung. Il n'y a pas eu de travail de mémoire collectif ». L'une des seules démarches a été tuée dans l'oeuf : l'Association générale des travailleurs chinois en France avait demandé dans les années 1920 que leurs concitoyens morts pendant la première guerre mondiale soient enterrés dans un cimetière, mais cette demande fut rejetée par les autorités françaises, pour des raisons budgétaires. Ce n'est que le 11 novembre 1988, qu'une plaque commémorative est apposée près de la gare de Lyon à Paris (Voir photo). Elle est inaugurée par Paul Quilès, député, membre du Conseil de Paris et ancien ministre de la Défense. Une stèle « à la mémoire des travailleurs et des combattants chinois morts pour la France » est ensuite érigée en 1998 dans le jardin Baudricourt, à Paris dans le 13e arrondissement. Dernier geste de reconnaissance en date de la part de l'Etat français envers ces travailleurs chinois : le financement par le ministère de la défense d'un important travail de recherche sous la direction de l'historienne Ma Li, en 2012.
http://lagrandeguerre.blog.lemonde.fr/2 ... ndiale-22/
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medhak
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par medhak »

L’économie mondiale en 1914 (3/5): Rule Britannia… mais pour combien de temps?

A l’occasion du centenaire de 1914, La Tribune vous propose un tableau de ce qu’était l’économie du monde huit mois avant le début de la Grande Guerre. Troisième partie : En 1914, l’Empire britannique domine encore le monde économique. Mais deux concurrents très sérieux émergent : les Etats-Unis et l’Allemagne.

Qui domine vraiment l'économie mondiale en ce début d'année 1914 ? Pour la première fois depuis un siècle, la question mérite vraiment d'être posée. Durant la majeure partie du 19ème siècle, et sans doute même un peu avant, la domination britannique avait été sans partage. Partie tôt dans la première révolution industrielle, régnant sans partage sur les mers et à la tête d'un empire colonial gigantesque, Albion avait donné le rythme du développement mondial durant les trois premiers quarts du siècle précédent. L'apogée de sa puissance avait été l'exposition universelle de 1855 à Londres où elle avait pu montrer au monde son avance technologique et industrielle. Douze ans plus tard, le couronnement de Victoria comme Impératrice des Indes avait sanctionné politiquement cette puissance.

Albion dépassée par la croissance américaine et allemande
Mais, depuis les années 1870, l'hégémonie britannique est contestée par deux concurrents sérieux : les Etats-Unis d'abord, l'Allemagne ensuite. En 1914, ces deux puissances montantes ont déjà fait perdre au lion britannique pas mal de sa superbe. Durant cette période, la croissance britannique (celle de la Grande-Bretagne) n'a été que de 1,9 % par an, soit moins que la moyenne mondiale, alors même que la croissance américaine atteignait en moyenne 3,94 % et celle de l'Allemagne 2,81 %. Conséquence : la richesse de ces deux pays a dépassé celle de la Grande-Bretagne dont le poids dans le PIB mondial est passé de 9 % à 8,2 %.

http://www.latribune.fr/actualites/econ ... temps.html
Sensation de déclin britannique
Plus qualitativement, la sensation du déclin est assez omniprésente outre-Manche durant cette période. Les brevets britanniques continuent certes d'être nombreux, mais la « seconde révolution industrielle » n'est pas un phénomène britannique comme la première, loin de là. Les grandes inventions et leurs applications commerciales sont plutôt à mettre au crédit des Américains ou des Allemands. Albion a l'impression d'être à la traîne, concurrencé chez elle sur ces produits industriels qu'elle pouvait jadis exporter sans concurrents ou presque.

Le triomphe du « Made in Germany »
Le phénomène est particulièrement frappant en ce qui concerne l'Allemagne. En 1896, un éditorialiste du Times pouvait se lamenter : « je crois que nous perdons pied face aux Allemands. » La même année, un publiciste britannique, Ernest Edwin Williams sort un brûlot protectionniste titré « Made in Germany. » Après avoir décrit l'invasion des produits du Reich dans le quotidien d'un gentleman britannique moyen, il constate : « Les produits industriels allemands sont indéniablement supérieurs à ce que font les maisons britanniques. »

Accélération allemande
Pourtant, l'Allemagne a commencé fort tard sa première révolution industrielle. Il a fallu attendre les années 1860 pour que son industrialisation débute réellement. Mais elle a été fulgurante. Alimenté par d'abord par des copies bon marché, le développement industriel allemand a progressivement gagné en qualité. En 1887, le parlement britannique avait fini par imposer l'indication de l'origine des produits. Mais le « made in Germany », censé alors être un label infamant est bientôt devenu un synonyme de qualité recherché par les consommateurs d'Albion.

Les industriels du Reich, organisés verticalement en Konzern et horizontalement en cartels, sont parvenus à maintenir des niveaux de salaires inférieurs au Royaume-Uni, tout en investissant pour développer la productivité et alimenter l'innovation. En 1913, une heure de travail manufacturière coûte 16 % de plus outre-Manche qu'outre-Rhin, mais la productivité horaire dans la même branche est supérieure en Allemagne de 5 % à ce qu'elle est au Royaume-Uni. Alors que les groupes allemands mènent la danse en Europe sur les marchés porteurs de l'électricité, de l'automobile et de la chimie, l'Allemagne a logiquement dépassé le Royaume-Uni sur le plan industriel vers 1913.

Les Etats-Unis, première économie du monde
Le cas américain est un peu différent. La croissance américaine est très soutenue depuis le début du 19ème siècle et la Guerre de Sécession (1861-1865) n'a pas freiné ce développement. Bien au contraire. L'industrie américaine est plus productive que l'industrie britannique dès le début des années 1870. La très forte immigration européenne qui a permis à la population des Etats-Unis de passer de 39 à 96 millions d'âmes entre 1870 et 1913, a également permis de fournir une main d'œuvre nombreuse et parfois qualifiée, mais aussi de développer les zones les plus isolées du pays. Ce développement a accéléré une forte demande intérieure, qui a ensuite produit des profits considérables. Ces rendements ont, à leur tour, attiré les investissements étrangers, notamment britanniques, et la croissance s'est ainsi entretenue à un niveau très élevé.

En 1913, les Etats-Unis sont ainsi devenus la première puissance économique du monde en termes quantitatif : sa production industrielle, son PIB et sa richesse par habitant ne connaissent pas de rivaux. L'ancienne colonie a dépassé la métropole. Avec là aussi, une capacité d'innovation impressionnante dans le domaine des nouvelles techniques.

Londres sur la défensive
Londres est donc sur la défensive. En 1906, la banque d'Angleterre a même dû limiter les paiements en or vers les Etats-Unis pour pouvoir préserver ses réserves. Au début des années 1910, les capitaux allemands ont gagné une partie importante en emportant le financement et l'exploitation du chemin de fer de Constantinople à Bagdad, le futur Bagdadbahn, dans l'Empire ottoman, jadis chasse gardée du Royaume-Uni. L'aigle allemand semble désormais prendre la route des Indes…

La puissance de l'Empire britannique
Mais malgré tous ces revers, l'économie mondiale en 1914 est cependant encore un monde britannique. Pourquoi ? D'abord, parce que la Grande-Bretagne n'est qu'une partie d'un ensemble politique plus vaste, celui de l'Empire britannique. Et c'est empire demeure le PIB le plus important de la planète, devant celui des Etats-Unis. Certes, cet empire est assez hétérogène, l'Inde n'a plus l'importance qu'elle pouvait avoir voici cent ans en raison de sa faible industrialisation. Mais elle est très peuplée et pèse encore à elle seule pour cette raison, selon Angus Maddison, 7,5 % du PIB mondial, soit plus que la France.

L'Empire est aussi constitué de colonies de peuplement européen comme le Canada, la Nouvelle-Zélande et l'Australie, les « dominions », qui ont encore un fort sentiment d'appartenance à la Couronne, qui utilise la livre et dont le développement est très proche de celui des Etats-Unis. La puissance coloniale britannique offre aussi à Londres un accès privilégié à des ressources essentielles comme les diamants et l'or sud-africain pour lesquels la Couronne a mené la sanglante guerre des Boers au début du siècle, réaffirmant à ceux qui en doutait la puissance militaire britannique. Enfin, la chanson patriotique « Britannia rule the Waves ! » est encore d'actualité. Les grands axes du commerce international sont maîtrisés par Londres : le canal de Suez, le détroit d'Ormuz, celui de Malacca, Hong Kong, Gibraltar voient flotter l'Union Jack. L'Empire permet ainsi au Royaume-Uni de demeurer la première puissance commerciale du monde en 1914.

Londres, capitale mondiale de la finance
Enfin et surtout, Londres est le centre névralgique de la finance mondiale. Le niveau d'expertise et l'abondance du marché britannique en fait un passage incontournable pour quiconque veut investir en 1914. C'est en grande partie l'argent britannique qui fait tourner la machine économique mondiale. Rien d'étonnant à cela : le niveau de vie des Britanniques est estimé alors à 4.900 dollars de 1990 par habitants. C'est certes un peu moins que les Américains, mais c'est beaucoup plus que les Allemands (3.600 dollars de 1990). Surtout, aucun des deux rivaux de l'Empire ne peuvent rivaliser avec un taux d'épargne de 14 % qui fournit une « force de frappe » incomparable aux investissements britanniques. En 1914, l'équivalent de 32 % du revenu national de la Grande-Bretagne est investi en dehors de l'île… Or, ces investissements sont la source d'une vraie puissance économique et politique. D'autant que, par l'importance de ces réserves d'or, la Banque d'Angleterre demeure la garante de l'étalon-or, autrement dit de l'ensemble du système monétaire mondial. Ni Londres, ni Washington ne peuvent prétendre égaler une telle influence mondiale.

Des Etats-Unis encore peu intéressés par la domination mondiale
Du reste, l'attitude des deux concurrents d'Albion est très différente. Les Etats-Unis, barricadés derrière leurs droits de douanes prohibitifs, ont un développement surtout interne. Leur puissance économique est impressionnante, mais elle reste très autocentrée. Les capitaux américains ne peuvent guère rivaliser encore avec les capitaux britanniques ou allemands, ils restent dans la zone d'influence du pays, en Amérique centrale ou dans le Pacifique. En revanche, les investissements britanniques restent la clé du développement américain. Surtout, les industriels et les gouvernants américains s'intéressent encore peu au reste du monde, malgré le mouvement réformiste, mené par Theodore Roosevelt, président de 1901 à 1909, qui tente d'ouvrir le pays. Mais tout se passe comme si la puissance américaine, quoique démesurée, est encore régionale.

Les limites de la Weltpolitik allemande
Depuis l'avènement de Guillaume II, l'Allemagne en revanche a une Weltpolitik, une politique mondiale. Elle cherche clairement à contrecarrer la domination britannique. Le lancement à la fin des années 1890 d'un programme militaire naval pour damer le pion à la Royal Navy le prouve. Pourtant, Le Reich n'a guère les moyens de ses ambitions. Malgré le succès du Bagdadbahn, les capitaux allemands ne peuvent avoir la même influence que ceux de Londres. Le niveau de vie et d'épargne du Reich n'est pas comparable à celui de l'Empire et surtout cette épargne est engloutie par le fort niveau d'investissement des entreprises et par l'important besoin financier de l'Etat. Entre 1890 et 1913, la dette publique allemande est celle qui augmente le plus parmi les grands pays, elle est multipliée par 2,5. Et, fait rare parmi les grands pays industrialisé, cette dette doit être placée à 20 % auprès d'investisseurs étrangers. En 1909, Winston Churchill pouvait ainsi écrire : « les effets des emprunts récurrents pour honorer les dépenses ordinaires de l'Allemagne (….) ont dissipé l'illusion que Berlin puisse un jour supplanter Londres comme le centre financier du monde. »

La France en déclin ?
Britannia reste donc la maîtresse du monde économique. Et la France ? Nul doute que son influence a reculé. Elle ne peut plus guère, comme en 1850, prétendre taquiner la puissance britannique. Parmi les grands pays, elle est celle dont le taux de croissance moyen annuel (1,63 %) est le plus faible. Ses finances publiques sont en déficit chronique et sa dette rapportée au PIB est la plus élevé du monde. Enfin, son Empire colonial, on l'a vu, est peu rentable sur le plan économique, à la différence de celui des Britanniques.

Une influence française plus forte qu'il n'y paraît
Néanmoins, la France n'est pas encore une puissance de second rang. Elle compte plus que ne pourrait le laisser penser ces faits. Car la faiblesse de la croissance française doit être rapportée à la très faible croissance démographique, explicable par sa natalité réduite. En richesse par habitant, la France fait jeu égal avec l'Allemagne. Son épargne est forte et est aisément mobilisable pour des investissements étrangers, car la fiscalité française est relativement douce pour les épargnants, malgré la création en 1872 d'une taxe sur les titres détenus en Bourse. Mais, comme le souligne l'historien britannique Niall Fergusson, « la bourgeoisie française a été sous-imposée durant le 19ème siècle. Sans l'argent français, la Russie n'aurait pas connu l'incroyable croissance qu'elle connaît depuis vingt ans. L'Italie et l'Espagne en ont également fortement profité. La France n'a donc pas le sentiment d'être en déclin. Elle ne peut certes prétendre à entrer dans le combat pour l'hégémonie mondiale, mais elle reste plus qu'une simple puissance moyenne.

En 1914, la vieille hiérarchie économique semble donc perdurer, même si le vernis craque. Un vernis qui craque aussi dans les sociétés soumis à une accélération puissante.
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medhak
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par medhak »

Grande Guerre : le caporal Hitler à l’abri du front

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Le 4 août 1918, un officier juif, Hugo Gutmann, obtient la Croix de fer de première classe pour son estafette, Adolf Hitler. Une décoration exceptionnelle pour un simple caporal. Elle fera sa légende. Voici la vérité.

> Leur Grande Guerre 2/5: Staline, la révolution plutôt que la guerre

Il existe deux histoires de l’engagé volontaire Adolf Hitler : celle racontée dans Mein Kampf, à la fois autobiographie et programme politique, reprise par les témoins de l’époque et naturellement influencée par l’ascension et la chute fulgurantes du Führer ; et puis, il existe celle des historiens, puisée dans un dossier des archives militaires bavaroises oublié depuis près d’un siècle.

La première histoire commence avec une missive envoyée en août 1914 par le cabinet du roi Louis III de Bavière à un artiste peintre arrivé d’Autriche à Munich un an plus tôt. Hitler avait adressé une requête afin d’obtenir l’autorisation d’entrer dans la glorieuse armée prussienne. S’il prétend avoir ouvert d’une main tremblante la réponse expédiée par le roi, il y a fort à parier qu’en cette période de grave crise diplomatique, le cabinet a d’autres préoccupations que d’envoyer un courrier à un étranger qui a fui le service militaire dans son propre pays. Mais la guerre étant déclarée, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Hitler est incorporé dans la 1re compagnie du 16e régiment d’infanterie de réserve bavarois, un régiment de supplétifs dont 70 % des recrues n’ont pas accompli de service militaire. Un peintre à succès est présent aux côtés de notre modeste artiste, Albert Weisgerber. « Du fait d’une pénurie de casques et de havresacs, Hitler, Weisgerber et leurs camarades reçurent de simples sacs à dos et des couvre-chefs en toile cirée imitant des casques recouverts d’une coiffe de coton gris », révèle l’historien Thomas Weber dans son ouvrage la Première Guerre d’Hitler. Ce point montre combien le 16e régiment est secondaire dans le dispositif militaire allemand. Il n’a rien de la troupe d’élite dépeinte par Hitler dans ses souvenirs d’ancien combattant.

http://valeursactuelles.com/leur-grande ... 31203.html
Les soldats sont casernés à la hâte, après l’invasion, dans des écoles du nord de la France. C’est le premier voyage de Hitler hors du monde germanique. De Lille, Hitler écrit froidement à son ancienne logeuse de Munich : « Certains quartiers ont été incendiés ou bombardés par les nôtres. Dans l’ensemble, la ville n’a guère souffert. » Au même moment, le père Norbert Stumpf, aumônier catholique de la division, note dans ses carnets : « Lille, et en particulier la gare centrale, offraient une vision d’horreur. Nous étions face à une scène de carnage avec des blessés étendus partout. » La recrue autrichienne se plaint en revanche très souvent de ne pas fermer l’oeil de la nuit du fait des mauvaises conditions de logement des soldats. Les lits manquent, la nourriture n’est pas toujours suffisante. Mais peu à peu, le ton de ses lettres se modifie pour mettre en avant ses qualités et son courage hors du commun.

Après deux mois de classes, le régiment prend le nom de son tout nouveau commandant, Julius List, qui tombera le 31 octobre 1914 face au corps expéditionnaire britannique. Deux jours plus tôt, le 29 octobre, a lieu le baptême du feu en Belgique, lors de la première bataille d’Ypres. Hitler monte au front pressé d’en découdre, comme la plupart de ses camarades. Mais les coiffes grises des supplétifs démunis de casques à pointe les font prendre pour des Anglais, si bien qu’ils reçoivent par erreur des tirs allemands ! À l’issue de la bataille, considérée comme une victoire par les deux camps, de nombreux soldats allemands reçoivent la Croix de fer de seconde classe pour avoir franchi le feu ennemi. Hitler ne la recevra que le 2 décembre. D’autres soldats réapparaissent après avoir disparu pendant plusieurs jours, loin de la ligne de front. Les premières désertions font suite aux réalités d’une bataille qui n’est plus magnifiée par un idéal romantique.

Cinq jours après son arrivée au front, Hitler est promu caporal — Gefreiter. Il faut déjà suppléer les lourdes pertes dues aux combats. Puis, du 9 novembre 1914 à la fin de la guerre, devenu estafette de régiment, son rôle sera de transporter des courriers entre les postes de commandement. On l’imagine ralliant le quartier général du bataillon au mépris du danger, les balles sifflant autour de sa tête. Lui-même écrit : « J’ai littéralement risqué ma vie chaque jour et regardé la mort dans les yeux. » En réalité, cette nouvelle responsabilité lui permet d’échapper aux tranchées des premières lignes dans lesquelles les soldats vont bientôt s’enterrer et depuis lesquelles ils mèneront leurs assauts. En Belgique, ces tranchées sont souvent au niveau de la mer, voire au-dessous, et envahies en permanence par les eaux. Hitler est plus souvent “planqué” dans les quartiers généraux de Comines ou de Messines qu’en embuscade sur le champ de bataille. Toutes les estafettes du régiment survivront à la guerre, ce qui explique que Hitler ne cherchera pas d’autre affectation. D’ailleurs, le respect de l’autorité développé dès son plus jeune âge trouve à s’épanouir auprès des officiers. C’est ainsi qu’il participe à la sécurité du lieutenant-colonel Philipp Engelhardt. Cet épisode de la fin 1914 contribuera, dans les années 1930, à l’élaboration de la légende du courage de Hitler en rappelant que les deux estafettes, Hitler et Bachmann, étaient venues prévenir Engelhardt du danger que courait sa position exposée au feu ennemi.

L’armée devient sa seconde famille, puisque, orphelin depuis l’âge de 18 ans, Hitler a rompu avec les siens. Mieux, la fréquentation des officiers offre une seconde chance à celui qui a décidé de quitter l’école à 16 ans pour se présenter — sans succès — au concours d’entrée à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Ses convictions s’affinent lorsqu’il écrit, en 1915, alors qu’il est cantonné près de Fournes, dans un café réquisitionné à 10 kilomètres de la ligne de front : « Je pense souvent à Munich et chacun d’entre nous a un seul désir : pouvoir le plus vite possible en remontrer aux Britanniques, les écraser quelque puisse en être le prix, et que ceux d’entre nous qui auront la chance de retrouver la patrie la découvrent plus pure, moins infectée par les influences étrangères. »

Originaire de cette Autriche qui n’est plus qu’une puissance germanique secondaire, Hitler se prend à regretter que l’Allemagne n’ait pu faire son unité au XIXe siècle en englobant tous les peuples de langue allemande. La rivalité séculaire entre monarchie prussienne des Hohenzollern et monarchie viennoise des Habsbourg a empêché la création de la Grande Allemagne. Ce rêve est à la base du nationalisme allemand. Porté par son goût pour l’art, Hitler a très tôt fait sienne la culture allemande à travers Wagner. Avant la guerre et malgré son indigence, il conservait toujours quelques sous pour assister aux représentations de Lohengrin ou des Maîtres chanteurs dont il connaît par coeur les mélodies à une époque où les enregistrements sont rarissimes. Les légendes des Nibelungen se mêlent dans son esprit à l’histoire des chevaliers Teutoniques. Curieux, il lit énormément et délaisse les divertissements vulgaires réservés aux soldats. Ainsi se forgetil sa propre vision du rôle de l’Allemagne, entre missions militaires et littérature bon marché.

Début octobre 1916, Hitler est depuis quatre jours dans la Somme quand un obus frappe par erreur l’abri des estafettes. Blessé à la cuisse gauche, il est rapatrié par train sanitaire en Allemagne, à Beelitz, près de Berlin. Il y reste deux mois — « La ville est splendide, je me promène et je visite » —, puis retourne à Munich. Il y découvre l’activisme de groupes antisémites qui dénoncent le rôle des juifs dans le bourbier où s’est enfoncée l’armée allemande. Ces groupes font impression sur lui. Il saura s’en souvenir le moment venu. Le caporal regagne son poste à Noël 1916. Son régiment, comme une grande part des troupes combattantes, a le moral en berne. À l’automne 1917, alors que la paix voulue par Lénine soulage l’Allemagne sur son front oriental, Hitler sollicite pour la première fois une permission et part visiter Bruxelles, Cologne, Dresde et Leipzig. Mais les États-Unis sont entrés en guerre aux côtés des Britanniques et des Français. Le sort de l’Allemagne est scellé.

Le 4 août 1918, Hitler reçoit sa deuxième décoration, la Croix de fer de première classe. Il la doit à sa proximité avec les officiers qu’il côtoie depuis maintenant quarante mois, et notamment à un officier juif, Hugo Gutmann. Une directive du haut commandement encourage alors opportunément la décoration d’hommes du rang. Dans la nuit du 13 au 14 octobre 1918, Hitler inhale du gaz moutarde. Pour lui, la guerre est finie. Mais la défaite subie est une véritable meurtrissure. Elle renforce ses convictions nationalistes. À l’hôpital de Pasewalk, où il est soigné, un rapport psychiatrique le décrit ainsi : « Psychopathe présentant des symptômes hystériques. » Après quatre années de guerre en deuxième ligne, il quitte l’hôpital avec pour tout viatique un traitement pour troubles mentaux. Autour de lui, l’Allemagne est en proie à la révolution, terreau idéal pour un agitateur politique.

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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par 60b »

[quote="medhak"][quote]Grande Guerre : le caporal Hitler à l’abri du front




Excellent article sauf que l'auteur dis que le boulot d'estafettes étaient moins dangereux que d'être dans les tranchées. Il faut savoir que le pourcentage de perte chez les estafettes, toutes armées confondues approchaient les 80%. Bizarre quand même. :nooo:
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medhak
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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par medhak »

60b a écrit :
medhak a écrit :
Grande Guerre : le caporal Hitler à l’abri du front




Excellent article sauf que l'auteur dis que le boulot d'estafettes étaient moins dangereux que d'être dans les tranchées. Il faut savoir que le pourcentage de perte chez les estafettes, toutes armées confondues approchaient les 80%. Bizarre quand même. :nooo:
L'article etait orienté , il s'agit de faire de Hitler un boufon , ainsi s'agissant des croix glanées par Hitler l'article disait que c'est le commandement qui avait edicté de favoriser les hommes de troupes et puis on donnait Hitler en promiscuité avec les off qui l'ont favorisé .Disons que c'est de l'histoire vue d'un certain angle ?

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Re: 1ère Guerre Mondiale [1914-1918]

Message par 60b »

medhak a écrit :
60b a écrit :
medhak a écrit :
Grande Guerre : le caporal Hitler à l’abri du front




Excellent article sauf que l'auteur dis que le boulot d'estafettes étaient moins dangereux que d'être dans les tranchées. Il faut savoir que le pourcentage de perte chez les estafettes, toutes armées confondues approchaient les 80%. Bizarre quand même. :nooo:
L'article etait orienté , il s'agit de faire de Hitler un boufon , ainsi s'agissant des croix glanées par Hitler l'article disait que c'est le commandement qui avait edicté de favoriser les hommes de troupes et puis on donnait Hitler en promiscuité avec les off qui l'ont favorisé .Disons que c'est de l'histoire vue d'un certain angle ?


Bien sûr que cet article est orienté. D'ailleurs, je me demande pourquoi tu l'as posté.Ce serait bien de poster des informations historique qui nous apprennent vraiment quelques chose sur la première guerre au lieux de mettre des articles polémiques qui ne nous apprennent rien. Ce serait vraiment sympa pour le forum. :super:
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