Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Venez discuter des événements qui ont jalonné l'histoire depuis le néolithique jusqu'aux débuts des années 1990.

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Introduction.
Ce topic est dédié à la première Croisade débuté en l’an 1096 jusqu’en 1099, je vous demande de ne parler que de cette période uniquement afin de ne pas nous perdre et de nous dispersés. Cette période est très difficile à expliquer et à comprendre c’est pour cela que je vous demande de rester sur le sujet principal , merci !

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

L'appel à la croisade du pape Urbain II

Ô fils de Dieu ! Après avoir promis à Dieu de maintenir la paix dans votre pays et d'aider fidèlement l'Église à conserver ses droits, et en tenant cette promesse plus vigoureusement que d'ordinaire, vous qui venez de profiter de la correction que Dieu vous envoie, vous allez pouvoir recevoir votre récompense en appliquant votre vaillance à une autre tâche. C'est une affaire qui concerne Dieu et qui vous regarde vous-mêmes, et qui s'est révélée tout récemment 1. Il importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d'Orient et qui déjà bien souvent ont réclamé votre aide.
En effet, comme la plupart d'entre vous le savent déjà, un peuple venu de Perse, les Turcs, a envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu'à la mer Méditerranée et plus précisément jusqu'à ce qu'on appelle le Bras Saint-Georges 2. Dans le pays de Romanie 3, ils s'étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Turcs détruisent les églises ; ils saccagent le royaume de Dieu.
Si vous demeuriez encore quelque temps sans rien faire, les fidèles de Dieu seraient encore plus largement victimes de cette invasion. Aussi je vous exhorte et je vous supplie – et ce n'est pas moi qui vous y exhorte, c'est le Seigneur lui-même – vous, les hérauts du Christ 4, à persuader à tous, à quelque classe de la société qu'ils appartiennent, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres, par vos fréquentes prédications, de se rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. Je le dis à ceux qui sont ici, je le mande à ceux qui sont absents : le Christ l'ordonne.
À tous ceux qui y partiront et qui mourront en route, que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant les païens, la rémission de leurs péchés sera accordée. Et je l'accorde à ceux qui participeront à ce voyage, en vertu de l'autorité que je tiens de Dieu.
Quelle honte, si un peuple aussi méprisé, aussi dégradé, esclave des démons, l'emportait sur la nation qui s'adonne au culte de Dieu et qui s'honore du nom de chrétienne ! Quels reproches le Seigneur Lui-même vous adresserait si vous ne trouviez pas d'hommes qui soient dignes, comme vous, du nom de chrétiens !
Qu'ils aillent donc au combat contre les Infidèles – un combat qui vaut d'être engagé et qui mérite de s'achever en victoire –, ceux-là qui jusqu'ici s'adonnaient à des guerres privées et abusives, au grand dam des fidèles ! Qu'ils soient désormais des chevaliers du Christ, ceux-là qui n'étaient que des brigands ! Qu'ils luttent maintenant, à bon droit, contre les barbares, ceux-là qui se battaient contre leurs frères et leurs parents ! Ce sont les récompenses éternelles qu'ils vont gagner, ceux qui se faisaient mercenaires pour quelques misérables sous. Ils travailleront pour un double honneur, ceux-là qui se fatiguaient au détriment de leur corps et de leur âme. Ils étaient ici tristes et pauvres ; ils seront là-bas joyeux et riches. Ici, ils étaient les ennemis du Seigneur ; là-bas, ils seront ses amis !
http://classes.bnf.fr/idrisi/pedago/cro ... urbain.htm

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Image

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

La Terre sainte aux mains des infidèles
Urbain II, moine de Cluny, poursuit à sa manière la réforme grégorienne de l'Église engagée par son prédécesseur Grégoire VII. L'appel de Clermont s'inscrit dans la continuité des « trêves de Dieu », le clergé invite les chevaliers à interrompre leurs combats et à respecter les non-combattants (femmes, enfants, ecclésiastiques, marchands,...). Le pape veut en particulier moraliser la chevalerie, éradiquer la violence et mettre fin aux guerres privées entre seigneurs féodaux. Or les croisades allaient représenter les entreprises militaires les plus importantes et les plus sanglantes de l'histoire médiévale. A l'origine de cette offensive de la chrétienté contre l'islam, il y a des causes et des prétextes très divers. Dans le monde islamique, des changements importants étaient intervenus. Les Arabes, civilisés et tolérants, avaient toujours accueilli sans difficulté les pèlerins chrétiens en terre Sainte, et plus volontiers encore les marchands venus d'Occident. Or, leur pouvoir en Palestine avait été réduit par l'avancée des Turcs Seldjoukides. Ces musulmans étaient beaucoup plus rudes et intolérants que leurs coreligionnaires arabes. Au XIe siècle, ils occupaient la Mésopotamie, la Syrie, les ports du Levant et la Palestine avec tous ses lieux saints, Bethléem, Nazareth, Jérusalem. C'est surtout l'occupation de la ville sainte qui révoltait l'Occident, car elle abritait le Saint Sépulcre, abritant la tombe du Christ. Même si, par la suite, les faits furent exagérés, il est vrai que les pèlerins de Palestine furent en butte à la persécution des Turcs. Le désir d'arracher ces régions aux mains des « infidèles » fut un puissant stimulant religieux, qui poussa de nombreux fidèles à endosser la tunique blanche « croisée », c'est-à-dire marquée de la croix rouge du Christ. La détermination des croisés fut renforcée par les premiers succès des chrétiens espagnols dans leur entreprise de reconquête (Reconquista) de la péninsule ibérique.

Des raisons politiques et économiques
L'avancée des Turcs menaçait directement l'empire byzantin qui, durant sept siècles, avait constitué le rempart contre lequel s'était brisée l'expansion islamique à l'est du continent européen. Dans les visées de certains souverains occidentaux, les croisades devaient permettre de venir en aide aux Byzantins, mais aussi d'établir, pour leur propre compte, des enclaves « latines », ou catholiques, en Terre Sainte. Cet objectif était notamment soutenu par les républiques maritimes italiennes : les Turcs, en effet, avaient coupé les routes du grand commerce avec l'Orient. Des ports et comptoirs sous domination chrétienne permettraient de rouvrir ces routes, pour le grand profit des commerçants génois ou vénitiens. Le projet d'expéditions en Orient excitait aussi l'imagination de centaines de chevaliers et de barons désargentés et sans fiefs, de cadets ou de simples aventuriers qui espéraient conquérir au loin les terres et les richesses qu'ils n'avaient pu trouver en Occident. De plus, la bénédiction de l'Église et l'approbation de la chrétienté les auréolaient d'un grand prestige.


La « croisade des barons »
Entre l'été et l'hiver 1096 se mit en marche la gigantesque machine de la première véritable croisade. Elle fut appelée « croisade des seigneurs », car aucun roi ne s'y était associé. Les différents souverains d'Europe : Philippe Ier, roi de France, Guillaume II, roi d'Angleterre et l'empereur Henri IV avaient été excommuniés par le pape. Mais les chefs de la croisade étaient valeureux et acquirent rapidement un grand prestige. L'expédition comprend quatre armées : ◾Les Français du Nord sont placés sous le commandement de Hugues de Vermandois, frère du roi de France Philippe Ier, et Robert Courteheuse, fils de Guillaume le Conquérant.
◾Les chevaliers du Rhin et de la Meuse sont menés par deux frères : Baudouin de Boulogne et Godefroi de Bouillon, le plus vaillant chevalier du groupe, courageux au combat et débordant de foi.
◾Une troisième expédition part du Midi de la France sous la conduite du comte de Toulouse, Raymond IV de Saint-Gilles, âgé mais chargé de gloire et d'expérience pour avoir déjà combattu les musulmans en Espagne.
◾Enfin, une quatrième armée part de l'Italie méridionale commandée par le normand Bohémond de Tarente, le fils de Robert Guiscard, qui conquit la Sicile. Bohémond est un guerrier expérimenté, il a déjà combattu les musulmans. Il est accompagné de son neveu, Tancrède de Hauteville, « l'incarnation de l'idéal du chevalier chrétien. »
Le gros de l'expédition croisée était composé de contingents français ou de souche franque. Si bien que les musulmans qui voyaient fondre sur eux une armée chrétienne communiquant en français, prirent l'habitude d'appeler « Francs » tous les chrétiens d'Europe.

Les deux types de croisades


La « croisade des gueux »
« Dieu le veut ! Dieu le veut ! » : tel fut le cri de ralliement qui marqua le début des croisades. Urbain II avait fixé au mois d'août 1096 le départ de la grande expédition. Mais des dizaines de milliers de personnes s'étaient spontanément mises en route avant la date prévue. Sans protection armée, elles couraient au massacre. Plus de 12 000 personnes étaient partis de France en mars, conduites par le fanatique Pierre l'Ermite, entouré d'une vénération charismatique et un noble au nom évocateur, Gauthier Sans Avoir. On y trouvait : femmes accompagnant leur mari, paysans à la foi ardente désireux de fuir les servitudes féodales, enfants et vieillards convaincus de faire tomber les remparts de Jérusalem par la force de leurs prières. Il n'y avait alors que huit chevaliers. Dans le même temps, deux autres groupes mineurs étaient partis d'Allemagne. Munie de très peu d'armes et d'un maigre ravitaillement, un peu comme des pèlerins se rendant dans le comté voisin, cette foule descendit le Danube avec l'intention de rejoindre Constantinople et, de là, la Palestine : presque tous ignoraient où se trouver le pays. Cette croisade des pauvres se transforma en fléau. Les croisés saccagèrent des villages entiers pour obtenir de la nourriture. Comme la plupart de leurs contemporains, ces pèlerins n'ont pas conscience du temps historique. Ils pensent que le Christ est à peine antérieur à leur époque, et s'acharnent à massacrer d'innocents groupes de juifs, qualifiés d'« ennemis du Christ ». Ces rapines et violences provoquèrent la réaction armée des habitants des régions traversées. Une majorité atteignirent Constantinople, où l'empereur Alexis Ier leur fit traverser le Bosphore, mais leur conseilla d'attendre l'arrivée de la véritable armée croisée. Ce fut en vain. La foule poursuivit sa marche jusqu'à Nicée, une place forte turque. Là, elle se disposa en ordre de bataille : quelques escouades d'archers turcs, sortis de la ville, suffirent à décimer ces malheureux rêveurs. Une escadre de navires byzantins récupéra les rares survivants.
http://www.histoire-france.net/moyen/pr ... isade.html
Dernière modification par tayeb le 11 juin 2013, 15:24, modifié 1 fois.

soudard
Arif Awal (عريف أول)
Arif Awal (عريف أول)
Messages : 333
Inscription : 30 mars 2012, 15:38

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par soudard »

Avant le' départ de la croisade des seigneurs, il y a eu de grands départs de pélerins armés qui ont massacré pas mal de juifs au passage et pillé assez largement y compris les villages chrétiens, au point que l'armée hongroise a dû en massacrer une partie.

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Pierre l'Ermite.
Image

Pierre l’Ermite prêche la croisade (1095)





La passion des pèlerinages en Terre sainte avait été croissant depuis l’an mille.

Lorsque les Turcs eurent renversé l’empire des Arabes et se furent rendus maîtres de Jérusalem (1076), les pèlerins chrétiens furent traités avec cruauté. Le pape Grégoire VII, s’il n’eût été absorbé par sa guerre contre l’Empire, eût voulu conduire une armée de pèlerins au secours des chrétiens d’Orient.

Un pauvre ermite picard fit ce que n’avait pu tenter le grand pape.

Il se nommait Pierre et il était des environs d’Amiens.

C’était un homme de petite taille et de mine chétive ; mais il avait l’esprit vif et parlait avec éloquence. Après bien des souffrances et des périls, il était parvenu à pénétrer dans Jérusalem. Ému par toutes les misères que souffraient les chrétiens d’Asie sous l’empire des Turcs, il s’offrit de porter à tous les rois et princes chrétiens les messages des opprimés.

Pierre l’Ermite repassa la mer et s’acquitta de sa charge auprès du pape Urbain II.

Le pape, qui était Français, convoqua un concile général à Clermont en Auvergne pour le 13 novembre 1095.

Pierre l’Ermite alla devant, haranguant partout grands et petits. Au jour dit, une multitude immense se réunit à Clermont. Après avoir invité Pierre à raconter ce qu’il avait vu et entendu, le pape conjura les hommes de France à prendre la route du Saint-Sépulcre et prescrivit à tous les pèlerins, comme un gage de leur résolution, de porter le signe de la croix sur leur front et sur leurs épaules.

Et tous, avant de partir pour aller se préparer au grand voyage, attachèrent sur leur cotte et sur leur bonnet des croix d’étoffe rouge : c’est pourquoi l’expédition de Jérusalem fut appelée la Croisade.

Après quoi, Pierre l’Ermite se remit à parcourir la France.

Partout où il apparaissait, le noble quittait sa tour, le bourgeois sa maison de ville, le serf sa cabane, pour accourir à lui et lui demander la croix. Les seigneurs vendaient ou engageaient leurs fiefs pour enrôler des compagnons de guerre. Les rois ne partirent pas ; mais la plupart des princes et des grands barons partirent.
http://www.francorum.fr/spip.php?article124
C'est lui qui sera en charge de la première Croisade nommé par le pape Urbain II. Prédicateur ascète catholique intégriste , il est un farouche partisan de la reconquête de Jérusalem.

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

La Croisade populaire.

La Croisade traversa le Rhin, l'Allemagne, puis la Hongrie et enfin l'Empire Byzantin. Le manque de discipline au sein de cette croisade provoqua des excès dans les pays traversés, les croisés saccagèrent Semlin en Hongrie, et Nisch en territoire Byzantin. La réaction des autorités byzantines fut à la hauteur des crimes commis, elles firent massacrer plusieurs milliers de croisés et escortèrent les autres jusqu'à Constantinople.
Pierre l'Ermite atteignit Constantinople le 1 aout 1096. Devant les excès commis par certains croisés aux abords de Constantinople, l'Empereur Alexis Commène fit s'installer les croisés à la place forte de Kibotos près de la frontière turque pour attendre l'arrivée de la Croisade des chevaliers. Les pèlerins impatients, s'enhardissent de plus en plus, au point de mener des raids sur le territoire turc, une patrouille turque est taillée en pièce par les francs.
Première défaite des croisés.
Deux semaines plus tard, les Francs prennent par surprise la forteresse de Xérigordon. Qilij Arslân, excédé prend la tête de son armée et assiège la forteresse. Les Francs ont omis un détail vital, la forteresse ne dispose que d'un point d'eau en dehors de l'enceinte dont l'accès, est est aussitôt interdit par les turcs. La forteresse capitule au bout d'une semaine, les survivants non déportés en Syrie ou en Asie centrale sont exécutés, la Croisade perd environ six mille hommes dans cette aventure.
Le 21 octobre 1096, profitant d'un voyage de Pierre l'Ermite à Constantinople, les pèlerins traversent la frontière et marchent en désordre sur Nicée, la capitale turque. A trois kilomètre d'Herseck, les pèlerins sont surpris par l'armée turque de Qilidj Aslân et massacrés. L'armée turque poursuit les survivants jusqu'a leur campement, seuls aurons la vie sauve, ceux qui se barricadèrent dans la forteresse désafectée de Kibitos, Qilij Arslân renonçant par sécurité à en faire le siège. La flotte byzantine, prévenue, viendra récupérer les survivants ; sur plus de vingt cinq mille hommes, moins de trois mille furent récupérés.

http://www.gimel.org/croisades-10.html
Premier succès des croisés.
Image
LES CROISES S'EMPARENT DE NICEE
(19 JUIN 1097)

Peu après avoir quitté Constantinople, l'armée crosisée arrive en vue de Nicée, première étape en Asie Mineure sur la route de la Terre Sainte. Le 19 juin 1097, après un mois de siège, la cité sera reprise aux Turcs Seldjoukides et remise à l'empereur d'Orient Alexis 1er Comnène.

Début mai 1097, l'armée de la première croisade, réunissant quelque 4 500 chevaliers et 30 000 fantassins, quitte Constantinople, poursuit son chemin vers la Terre Sainte en franchissant le détroit du Bosphore et en pénétrant en Asie Mineure. Avant de traverser le plateau d'Anatolie, les Francs ont pour objectif de reprendre Nicée, située à quelques lieues de la capitale de l'Empire d'Orient et tombée aux mains des Turcs Seldjoukides en 1071. Ils n'ont pas que pieuses préoccupations et espèrent non seulement se rendre maîtres de la riche citée, où règne le sultan d'Anatolie Kilij Arslan, mais aussi s'emparer d'un considérable butin, même si conformément à l'accord passé avec l'Empereur d'Orient, le basileus Alexis 1er Comnène, ils devront remettre la ville aux Byzantins.

Le 14 mai, les croisés arrivent devant Nicée. Le comte de Toulouse, Raymond de Saint Gilles, est inquiet : le siège risque d'être plus long que prévu tant la place est bien défendue, ceinte par de solides remparts flanqués de puissantes tours et, en outre, protégée à l'ouest par le lac Ascanios. Profitant de l'absence de Kilij Arslan, qui guerroie contre ses rivaux danishmendites à Mélitène, ils engagent le combat le 21 mai.
"Pendant deux jours, nous abordâmes la ville avec tant de courage et d'ardeur que nous sapions ses murailles", rapporte un chroniqueur anonyme. Parvenant à passer la porte du Midi, l'un des secteurs les mieux protégés, les hommes d'Adhémar de Monteil, légat du pape Urbain II, et l'évêque du Puy, sont tout prêts de pénétrer dans la cité. Pour les Turcs, la situation est critique. Le sultan Kilij Arslan, qui jusque-là a sous estimé la menace, se précipite au secours des assiégés; d'autant que sa jeune épouse, sur le point d'accoucher, est parmi eux. Jusqu'au soir, la bataille fait rage. "De nouveaux Turcs vinrent au secours des premiers, pleins d'alégresse et tout joyeux d'un victoire certaine. Remplis de joie, ils commencèrent à descendre progressivement du faîte d'une hauteur, mais à mesure qu'ils descendaient, ils restaient sur place, la tête coupée par la main des nôtres", précise le chroniqueur. Persuadé qu'il ne pourra pas avoir raison de l'armée croisée, le sultan rompt le combat et envoie à Nicée un message conseillant aux défenseurs d'agir selon leur intérêt : ce qui signifie qu'il vaut mieux, tant pour les musulmans que pour les Grecs et les Chrétiens orthodoxes, se livrer à l'Empereur Alexis 1er qu'aux Francs.

Tandis que des négociations s'engagent entre des représentants du basileus et les assiégés, les croisés se préparent à l'assaut final. N'hésitant pas à se livrer à un macabre stratagème, ils utilisent leurs machines de guerre pour projeter à l'intérieur des remparts les têtes des Turcs qu'ils ont décapités d'un coup d'épée. D'autres têtes sont portées à l'Empereur Alexis 1er, qui se dit ravi de ces trophées, témoignage de de sollicitude et gage de victoire. Courageusement, Nicée résiste. Si les Francs parviennent à entamer la muraille, les brèches sont aussitôt comblées : "Au cours de la nuit, les Turcs se levèrent en masse et réparèrent le mur si solidement qu'il fut désormais impossible de leur causer le moindre dommage de ce côté", explique notre témoin. Les barons croisés font élever de hautes tours en bois équipées de catapultes et tentent de resserrer le blocus. En vain : le ravitaillement continue à arriver par le lac Ascanios. Alexis 1er envoie des navires par voie de terre, tirés pendant quatre jours par des attelages de boeufs. Le 17 juin, les bateaux byzantins sont mis à l'eau : cette fois, Nicée est totalement coupée de l'extérieur. Le lendemain, la flotte de l'amiral grec Butumitès passe à l'attaque, tandis que les croisés se lancent à l'assaut des remparts. Terrorisée à l'idée d'être massacrée par les Francs, la population de Nicée finit par s'en remettre au basileus, qui accepte sa reddition. Le 19 juin 1097, la garnison turque capitule alors que les étendards impériaux bleu et or flottent déjà fièrement sur les remparts. Pour les croisés, la route vers Jérusalem est encore longue, mais la prise de Nicée semble augurer d'éclatantes victoires à venir.
UNE PROMESSE NON TENUE

En échange de la restitution de Nicée, le pacte conclu avec le basileus Alexis 1er de Comnène prévoit que les Francs recevront une forte somme. Le 19 juin, après la reddition de la ville, les croisés doivent renoncer à l'assaut final et sont privés du pillage escompté. Ils sont d'autant plus frustrés qu'ils n'obtiennent pas l'argent attendu : le basileus ne tient pas sa promesse. "Les princes de l'armée accoururent vers l'Empereur qui était venu pour rendre grâce; après avoir reçu de lui des dons d'une valeur inestimable; ils se retirèrent, les uns de bonne grâce, les autres autrement", explique Anselme de Ribemont dans une lettre. Le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles a de bonnes raisons d'être amer : il a héroïquement repoussé les armées de secours du sultan Kilij Arslan, mais n'est que médiocrement récompensé. Son chapelain exprime très bien dans ses chroniques l'immense déception des croisés : "Dès que la cité fut rendue, Alexis témoigna de sa reconnaissance à l'armée de telle manière que le peuple, aussi longtemps qu'il vivra, le maudira toujours et le proclamera traître".
http://chrisagde.free.fr/capetiens/ph1nicee.htm

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Image
Seconde victoire des croisés.
LA VICTOIRE DES CROISES A DORYLEE
(1ER JUILLET 1097)

Le 1er juillet 1097, à Dorylée, en Anatolie, l'armée de la première croisade est attaquée par la cavalerie du sultan Kilij Arslan. Après six heures de combats acharnés, les Francs remporteront la victoire, remettant ainsi en cause pour les années à venir la domination des Turcs sur l'Asie Mineure.

Le 19 juin 1097, les Francs ont repris la ville de Nicée au sultan d'Anatolie et l'ont remise à l'Empereur d'Orient, le basileus Alexis 1er Comnène. Fort de ce succès, les barons de la première croisade sont repartis vers Jérusalem et ont entrepris la traversée du plateau d'Anatolie. Mais, après avoir perdu sa capitale, le sultan Kilij Arslan n'a pas l'intention de se laisser impressionner par ces nouveaux venus en Asie Mineure : tout en reconstituant ses forces, il attend le moment propice pour passer à l'attaque et prendre sa revanche.

Kilij Arslan commence par sceller une alliance avec les Damishmendites, ses ennemis de la veille, qu'il persuade de combattre à son côté pour se débarrasser des envahisseurs "infidèles".
Ayant été informé de l'itinéraire que vont suivre les Francs, il décide de leur tendre une embuscade à Dorylée, à quatre jours de marche de Nicée. Alors qu'il a hésité à affronter un adversaire supérieur en nombre et puissamment armé, le sultan est favorisé par le sort : la colonne des croisés s'est scindée en plusieurs groupes. Le 1er juillet, au lever du soleil, les cavaliers turcs fondent par surprise sur la plus faible des formations franques, commandée par Etienne de Blois et Bohémond de Tarente. L'assaut est particulièrement violent : "Aussitôt, les Turcs commencèrent à grincer des dents, à pousser des huées et des cris retentissants, répétant je ne sais quels mots diaboliques dans leur langue", raconte un croisé témoin de la scène.
Bohémond de Tarente prend aussitôt conscience du fait que la bataille va être longue et difficile. D'autant que les Francs sont désorientés par la manière de combattre des Turcs, totalement différente de la leur. Refusant tout choc frontal lance contre lance et évitant le combat à l'épée, l'adversaire préfère rester à distance et attaquer par vagues successives tout en décochant des pluies de flèches. "Les Turcs nous entouraient de tous côtés, combattant, lançant des javelots à une distance merveilleuse. Et nous, bien qu'incapables de leur résister et de soutenir le poids d'un si grand nombre d'ennemis, nous nous portâmes à leur rencontre d'un coeur unanime", explique notre chroniqueur anonyme.
La situation devient de plus en plus critique pour les troupes franques. Durant toute la matinée, la cavalerie musulmane a l'avantage, surgissant de toutes parts et les harcelant sans cesse.

Conscient de l'infériorité de ses troupes et de leur défaite certaine si les armées croisées qui ont emprunté un itinéraire différent ne les rejoignent pas, Bohémond de Tarente envoie un messager demander d'urgence soutien et assistance. Répondant aussitôt à son appel, les renforts arrivent à la rescousse aux alentours de midi : "Et le duc Godefroy de Bouillon, connu pour son audace et son courage, puis Hugues le Mainsné arrivèrent d'abord ensemble avec leurs troupes. Puis l'évêque du Puy les suivit bientôt avec sa troupe, après lui, le comte de Saint Gilles avec une armée nombreuse".
Après avoir rapidement conféré, les chefs croisés mettent en place la stratégie la plus efficace. "A l'aile gauche étaient le sage Bohémond, Robert de Normandie, le prudent Tancrède, l'évêque du Puy; à l'aile droite étaient le duc Godefroy, puis les vaillants chevaliers qu'étaient le comte de Flandre et plusieurs dont j'ignore le nom", précise notre témoin. Les deux groupes avancent de façon très ordonnée, de telle sorte que les Turcs se retrouvent presque encerclés. Le sultan Kilij Arslan est contraint d'ordonner la retraite : jusqu'à la tombée de la nuit, la cavalerie croisée poursuit les musulmans, massacrant toux ceux qui se trouvent sur son chemin.
La victoire des crosés est à l'image de l'énorme butin dont ils s'emparent, le trésor qui a été abandonné par Kilij Arslan, constitué d'or, d'argent, d'un immense troupeau de chevaux, d'ânes, de brebis et de boeufs. Avec la bataille de Dorylée, les Turcs voient surgir un nouvel et redoutable adversaire, qui va remettre sérieusement en cause la domination qu'ils ont jusque là exercée sur l'Asie Mineure.
UNE ESTIME RECIPROQUE

Bien que tout les oppose, après la bataille de Dorylée, Occidentaux et Orientaux, Francs et Turcs, s'accordent respectivement à reconnaître la bravoure de l'adversaire. "Les Francs eux mêmes, qui affrontèrent tant de périls, reconnaissent qu'ils n'ont jamais rencontré une autre race d'hommes qui puissent être comparée aux Turcs, tant ils firent preuve de courage et de vaillance au combat", explique le moine historien Guibert de Nogent. La grande estime que portent les croisés aux soldats turcs, en particulier aux cavaliers, est réciproque. Même si ce sont les seules qualités qu'ils peuvent attribuer à ces "infidèles" venus d'Occident, les musulmans font sincèrement l'éloge de "l'inégalable" valeur militaire des Francs.

http://chrisagde.free.fr/capetiens/ph1dorylee.htm

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Troisième victoire des croisés. Le siège d'Antioche par les croisés du 21 octobre 1097 au 2 juin 1098. Le second siège, qui eut lieu lorsque les musulmans tentèrent de reprendre la ville aux croisés, dura du 7 juin au 28 juin 1098.
Image
Antioche avait été prise par les Seldjoukides sur l'Empire Byzantin très peu d'années auparavant, en 1085. Les fortifications byzantines dataient de l'époque de Justinien et avaient récemment été réparées et renforcées. Les Seldjoukides avaient pris la ville par trahison et les murailles étaient restées intactes. Connaissant les Croisés, qui approchaient, pour les avoir combattus en Anatolie en 1097, Yaghi-Siyan, gouverneur depuis 1088, demanda sans succès l'aide des états musulmans voisins. Pour se préparer à l'arrivée des Croisés, il fit emprisonner Jean l'Oxite, patriarche orthodoxe d'Antioche, et chassa les populations grecques et arméniennes, bien qu'il permit aux citoyens syriens orthodoxes de rester.



Arrivée des croisés



Les Croisés atteignirent l'Oronte le 20 octobre 1097. Les trois chefs, Godefroy de Bouillon, Bohémond de Tarente et Raymond IV de Toulouse, n'étaient pas d'accord sur ce qu'il convenait de faire. Raymond voulait lancer l'assaut, Godefroy et Bohémond préférant assiéger la ville.







Siège d'Antioche

Bohémond s'installa au nord-est, face à la Porte Saint Paul. À l'ouest, Raymond plaça son camp face à la Porte du Chien, et Godefroy face à la Porte du Duc. Au sud, il y avait les Tours des Deux Sœur, et plus loin sur les hauteurs, se dressaient la citadelle et la Porte de Fer. Au nord-ouest la Porte Saint-Georges, qui n'était pas bloquée par les croisés, pouvait continuer d'être utilisée pour ravitailler la ville.
A la mi-novembre, Tancrède, neveu de Bohémond, arriva avec des renforts et une flotte génoise avait abordé le port de Saint-Syméon, apportant des vivres. Le siège s'éternisa, et en décembre Godefroy tomba malade et les approvisionnements diminuèrent à l'approche de l'hiver. À la fin du mois Bohémond et Robert II de Flandre partirent vers le sud avec 20 000 pour s'approvisionner, mais en leur absence, Yaghi-Siyan tenta une sortie le 29 décembre. Raymond parvint à le repousser, sans réussir à prendre la ville





De leur côté, Bohémond et Robert furent attaqués par l'armée de Duqaq de Damas, qui marchait au secours d'Antioche. Bien que les Croisés s'en sortirent vainqueur, ils purent ramener à Antioche que peu de vivres.



Le mois finit sous de sombres présages : La terre trembla le 30 décembre, et il y eut une aurore boréale la nuit suivante. Dans les semaines qui sivirent, le temps fut tellement mauvais et froid, que Duqaq rebroussa chemin sans engager le combat.



Famine




A cause du manque de nourriture, un homme sur sept et environ 700 chevaux périrent. Certains, parmi les plus pauvres, survivants de la croisade populaire, conduite par Pierre l'Ermite, mangèrent les cadavres des Turcs. Si quelques chevaliers préférèrent mourir de faim, d'autres mangèrent des chevaux. Les chrétiens locaux, ainsi que Siméon, le patriarche orthodoxe de Jérusalem exilé à Chypre, tentèrent d'envoyer des vivres, mais insuffisamment pour empêcher la famine. Des chevaliers et des soldats commencèrent à déserter, parmi lesquels Pierre l'Ermite, qui fut rattrapé et ramené par Tancrède, perdant ainsi de son prestige.








Départ de Tatizius




En février, le général et légat byzantin Tatizius, qui était resté jusque là auprès des croisés en tant que conseiller et représentant d'Alexis Ier, fini par partir.



Selon Anne Comnène, qui a probablement parlé en personne avec le général, les croisés refusaient d'écouter ses conseils et Bohémond l'aurait informé que les autres chefs, le soupçonnant de tavailler secrétement pour les turcs, projetaient de le tuer. Pour ne pas avoir à tenir l'engagement de rendre Antioche à Byzance après sa pris, Bohémond, cria à la trahison et à la couardise.





Ayant des projets personnels sur la ville, ce fut probablement lui qui organisa la fuite de Tatizius. Godefroy et Raymond ne voulurent pas accéder à ses désirs, mais très populaire dans l'armée, Bohémond finit par avoir gain de cause. Durant ces événements, Yaghi-Siyan continuait à demander de l'aide à ses voisins, et une armée sous les ordres de Ridwan arriva d'Alep. Comme Duqaq avant lui, il fut vaincu, à Harrim le 9 février.



Renforts anglais




En mars, sous la conduite par Edgar Atheling, une flotte anglaise partie de Byzance, aborda à Saint-Symeon, apportant du matériel pour construire des machines de siège. Sur la route d'Antioche, un détachemnt musulman parvint à s'en saisir, avant d'être récupéré par Godefroy. Bien que les croisés prétendirent ne pas avoir reçu une aide directe de Byzance, des machines de siège, ainsi qu'un fort pour bloquer la Porte Saint-Georges, toujours utilisée pour ravitailler la ville, furent construit. Enfin le siège commençait à être efficace. L'appro-visionnement de la ville était coupé, alors que celui des croisés redevenait suffisant.



Ambassade fatimide




En avril, une ambassade fatimide arriva d'Égypte, espérant conclure la paix avec les Chrétiens, qui étaient, somme toute, les ennemis de leurs propres ennemis : les Seldjoukides. Pierre l'Ermite, parlant arabe, fut envoyé pour entammer les négociations. Les Fatimides, pensant que les croisés étaient simplement des mercenaires, agissant pour le compte des byzantins, étaient prêts à leur laisser la Syrie s'ils acceptaient de ne pas attaquer la Palestine. Bien parfaitement acceptable pour l'Égypte et Byzance, les croisés ne pouvaient accepter cet accord qui excluait de leur livrer Jérusalem. Les Fatimides furent toutefois reçus avec hospitalité et reçurent de nombreux présents, pris aux Turcs battus en mars.



Prise d'Antioche




Le siège se poursuivit et à la fin de mai 1098, une armée musulmane sous les ordres de Kerbogha venant de Mossoul approcha d'Antioche. Cette armée était plus importante que les précédentes. À Kerbogha s'étaient joints Ridwan et Duqaq et son armée incluait aussi des troupes de Perse et de Mésopotamie. Heureusement, les croisés disposèrent de temps pour les recevoir, car Kerbogha décida de récupérer Edesse, alors occupée depuis 1098 par Baudouin de Boulogne, mais qui tint bon.



Les croisés comprirent qu'ils devaient prendre la ville avant l'arrivée de Kerbogha, s'ils voulaient avoir quelques chances de survie. Bohémond établit secrètement le contact avec Firouz, un garde arménien qui dirigeait la Tour des Deux Sœurs. Celui-ci, qui avait eu un différend avec Yaghi-Siyan, lui promit d'ouvrir les portes de la ville. Bohémond proposa aux autres chefs croisés, de prendre la ville s'ils acceptaient de la lui laisser ensuite. En colère, Raymond rapella que la ville devait être rendue à Alexis, comme ils s'en étaient engagés à Constantinople en 1097, mais Godefroy, Tancrè et Robert, jugeant la situation désespérée, acceptèrent.









Cependant, le 2 juin, Étienne II de Blois et d'autres croisés désertèrent l'armée.



Plus tard le même jour, Firouz demanda à Bohémond de feindre d'aller au devant de l'armée de Kerbogha et de faire demi-tour la nuit. Ce fut fait, Firouz ouvrit les portes et le massacre commença. Les chrétiens restant dans la ville ouvrirent d'autres portes et participèrent aussi au massacre, tuant autant de turcs de la garnison qu'ils purent. Les croisés tuèrent quelques chrétiens en même temps que les musulmans, parmi lesquels le propre frère de Firouz. Yaghi-Siyan fut pris par des chrétiens syriaques en dehors de la ville. Il fut décapité et sa tête apportée à Bohémon








Second siège




Au soir du 3 juin, les croisés contrôlaient la ville, excepté la citadelle qui restait entre les mains de Shams ad-Daulah, le fils de Yaghi-Siyan. Jean l'Oxite fut réinstallé comme patriarche d'Antioche par Adhémar de Monteil, le légat du pape, qui souhaitait conserver des bonnes relations avec Byzance, et particulièrement parce que Bohémond revendiquait la ville pour lui-même. Cependant, la ville n'avait que peu de vivres, et l'armée de Kerbogha était en route. Celui-ci arriva seulement deux jours plus tard. Il essaya, en vain, de prendre la ville le 7 juin, et le 9 juin il établit à son tour un siège autour de la ville.



Beaucoup de croisés avaient déserté avant l'arrivée de Kerbogha et rejoint Étienne de Blois à Tarse. Étienne avait vu l'armée musulmane s'établir autour d'Antioche et assurait que tout espoir était perdu, et les déserteurs confirmèrent ses dires. En route pour Constantinople, il croisa Alexis, qui envoyait de l'aide aux croisés, et l'assura que les croisés survivants étaient voués à la mort et comme Alexis apprit de ses éclaireurs qu'il y avait une troupe Seldjoukide proche en Anatolie, ils décidèrent de revenir à Constantinople plutôt que de risquer une bataille.



Découverte de la Sainte Lance




Le 10 juin, un obscur moine du nom de Pierre Barthélémy prétendit avoir eu des visions de Saint André, qui lui révélait que la Sainte Lance se trouvait dans la ville. Les croisés affamés avaient souvent des visions et un autre moine du nom d'Étienne de Valence parla lui aussi de visions du Christ et de la Vierge Marie. Le 14 juin un météore fut aperçu en train de tomber dans le camp ennemi, ce qui fut perçu comme un bon présage. Bien qu'Adhémar soit sceptique, car il avait vu une relique de la Sainte Lance à Constantinople, Raymond crut Pierre. Raymond, Raymond d'Aguilers, Guillaume d'Orange et d'autres commencèrent à creuser dans la cathédrale Saint-Pierre, et quand ils l'eurent vidée, Pierre descendit dans le puit et remonta avec une pointe de lance. Raymond le prit comme un signe de Dieu et se prépara au combat. Pierre eut une autre vision dans laquelle Saint André demandait aux croisés de jeûner pendant cinq jours (bien qu'ils soient déjà affamés), après quoi ils seraient victorieux.



Bohémond était sceptique sur la Sainte-Lance, mais sa découverte avait remonté le moral des croisés. Il est possible que Pierre relatace que Bohémond désirait, plutôt que ce que Saint André désirait. Bohémond savait, par des espions, qu'il y avait dans l'armée de Kerbogha était divisée entre plusieurs factions, et qui ne formerait pas un ensemble coordonné pendant la bataille. Le 27 juin, Bohémond envoya Pierre l'Ermite en pourparlers avec Kerbogha, mais tous savaient que la bataille était inévitable. Bohémond divisa ses forces en six divisions : il en commanda une, et les cinq autres furent commandées par Hugues de Vermandois et Robert de Flandre, Godefroy de Bouillon, Robert de Normandie, Adhémar de Monteil, Tancrède et Gaston IV de Béarn. Raymond qui tomba malade, resta pour garder la citadelle qui était maintenant aux mains d'Ahmed Ibn Merwan, un agent de Kerbogha.








Bataille d'Antioche



Le lundi 28 juin, les croisés sortirent de la ville, Raymond d'Aguilers portant la Sainte-Lance. Kerbogha hésita contre l'avis de ses généraux, préfé-rant les attaquer en bloc plutôt qu'une division après l'autre, mais il sous estima leur nom-bre. Il tenta d'attirer les croisés en terrain rocheux, pendant que ses archers criblaient les pre-miers rangs de flèches. Un détachement les attaqua sur l'aile gauche, qui n'était pas protégée, mais Bohémond constitua rapidement une sep-tième division qui les prit à revers. Les Turcs leur infli-geaient de nombreuses pertes parmi lesquelles le porte éten-dard d'Adhémar, et Kerbogha fit mettre le feu à la prairie face aux croisés, mais ceux-ci ne se découragèrent pas : ils étaient soutenus par l'idée que Saint Georges, Saint Démétrios et Saint Maurice combattaient à leur côté. Quand les croisés atteignirent la garde de Kerbogha, Duqaq s'enfuit, et la plupart des Turcs paniquèrent. Bientôt, toute l'armée musulmane battit retraite.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d'Antioche

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Quatrième victoire des croisés ,la prise de Jérusalem.
LES CROISES METTENT LE SIEGE DEVANT JERUSALEM
(7 JUIN -14 JUILLET 1099)

Le 7 juin 1099, les croisés ont mis le siège devant Jérusalem, l'une des plus grandes cités fortifiées du monde médiéval. Pendant près d'un mois, sous une chaleur torride, malgré le manque d'eau et de vivres, ils ont tenu bon. Dans la nuit du 13 au 14 juillet, après de minutieux et longs préparatifs, ils vont enfin pouvoir passer à l'assaut.

Les croisés sont partis de Ma'arrat le 13 janvier 1099. Cinq mois plus tard, le 7 juin, après avoir parcouru quelques 500 kilomètres, affaiblis par les combats et le manque de nourriture, ils sont sous les murailles de Jérusalem. Au couchant, la citadelle, ou "tour de David", commande la route escaladant la colline vers la porte de Jaffa. Au levant se dresse l'enceinte Haram al-Cherif et ses deux sanctuaires fortifiés, Qubbat al-Sakhra et la mosquée a-Aqsa; les remparts dominent les pentes abruptes du ravin de Cédron et du vallon de la Géhenne.
Dès qu'il a appris l'arrivée des Francs, le gouverneur fatimide Iftikhar ad-Dawla a pris la précaution de condamner ou d'empoisonner les sources des environs de la Ville Sainte et a fait mettre les troupeaux à l'abri des remparts.

LA PRISE DE JERUSALEM : UN ABOMINABLE MASSACRE
(15 - 16 JUILLET 1099)

Le 15 juillet 1099, au matin, les croisés s'emparent de Jérusalem. Pendant deux jours, la cité conquise va être livrée au pillage et au massacre. Et c'est au prix de milliers de morts, guerriers et religieux, musulmans et juifs, femmes et enfants, tous occis sans pitié que le Saint Sépulcre va rentrer dans le giron de la Chrétienté occidentale.

Voilà deux jours que les croisés se sont lancés à l'assaut de Jérusalem et que les combats font rage. Le 15 juillet 1099 au matin, vers neuf heures, les Francs sont au pied des murailles. Les hommes de Godefroy de Bouillon s'élancent vers le sommet des remparts, où ils parviennent à écraser les défenseurs. Un petit groupe d'asaillants se détache pour pénétrer à l'intérieur de la Ville Sainte, se précipite à la porte de Joséphat, qu'il ouvre toute grande. Pendant ce temps, au nord, Tancrède de Hauteville enlève le Dôme du Rocher. Au sud, Raimond de Saint Gilles obtient la reddition de la citadelle. A midi, "à l'heure où le seigneur a vécu sa Passion", après un long siège et un difficile assaut, Jérusalem est aux mains des Chrétiens. Mais la bataille n'est pas encore finie et, au prétexte de "purifier" les Lieux Saints, les croisés vont se livrer plusieurs jours durant à d'horribles massacres.

Hommes d'armes et pélerins se répandent dans la ville conquise. Dans les rues, dans les maisons, ils pillent, passent les guerriers au fils de l'épée, massacrent femmes et enfants, juifs et même chrétiens. Bien qu'il soit alors courant, pour les chrétiens comme pour les musulmans, de mettre à mort les garnisons des villes qui ont refusé de se rendre, tous les chroniqueurs sont unanimes pour souligner le caractère épouvantable de la tuerie. Certains tentent de la justifier : "Les croisés accomplissaient ainsi les justes décrets de Dieu afin que ceux qui avaient profané le sanctuaire du Seigneur par leurs actes superstitieux le purifiassent par leur propre sang", explique Guillaume de Tyr dans sa relation de La Prise de Jérusalem. Mais les plus nombreux se contentent de rendre compte des faits dans toute leur atrocité. "Les pélerins s'élancèrent vers le palais de Salomon et massacrèrent sans pitié tous les Sarrasins qui s'y trouvaient. Le sang coula en si grande quantité qu'il forma des ruisseaux dans la cour royale et que les hommes y trempaient leurs pieds jusqu'aux talons. Les petits enfants augmentaient l'horreur de ces scènes par leurs cris horribles et leurs larmes amères. Mais c'était inutilement qu'on implotait la pitié des chrétiens", raconte Albert d'Aix.
Soixante dix mille personnes se sont réfugiées dans la mosquée al-Aqsa. Toutes sont mises à mort, de même que les imams et les religieux du sanctuaire. Les chevaliers, dépassés ppar les événements, sont incapables de contenir la fureur de leurs hommes et celle du petit peuple, qui, tous, veulent venger les souffrances endurées depuis leur départ d'Occident.

Certains barons ne peuvent empêcher leurs prisonniers d'être tués et perdent ainsi le profit de rançons considérables. "Les chrétiens tuent, c'est un véritable massacre, la ville est couverte de sang et de cervelle. Robert de Normandie se conduisit admirablement ce jour là; tous les autres aussi d'ailleurs", précisent Richard le Pèlerin et Graindor de Douai dans la chanson de geste La Conquête de Jérusalem. Pourtant, les juifs survivants sont vendus comme esclaves. Et seuls les gardiens de la citadelle obtiennent la vie sauve et sont reconduits à Ascalon.
Les Francs de toutes conditions se livrent à un pillage en règle des demeures des particuliers comme des sanctuaires de l'Islam. Ils réunissent d'immenses richesses : "Les barons de France occupent chacun, sans hésiter, une maison pour se loger" et "le butin qu'ils rapportent a été bien partagé, à chacun selon son rang (...). Toute l'armée de Dieu a été comblée et rassasiée (...). Quand il leur sembla que le Sauveur était assez vengé, c'est à dite qu'il ne resta presque personne dans la ville, ils allèrent avec larmes et gémissements, en se battant la poitrine, adorer le Saint Tombeau", relate l'historien Michelet. "Lassés de tuer", les croisés s'assemblent au Saint Sépulcre, où ils rendent grâces à Dieu. Puis, dans l'église de la résurrection, ils entonnent un Te Deum à la fois triomphant et reconnaissant.


Comme à Antioche, environ vingt mois auparavant, les barons croisés vont attaquer chacun un secteur de la ville. Robert de Normandie et Robert de Flandre s'établissent au nord, près de la porte Saint Etienne. Godefroy de Bouillon et Tancrède de Hauteville occupent un large secteur à l'ouest, de part et d'autre de la porte de Jaffa et de la citadelle. Raymond de Saint Gilles dresse son camp au sud, sur les contreforts de la colline de Sion, en face de la porte de David. L'est et le sud-est sont laissés sans surveillance, les croisés étant arrêtés là par la vallée encaissée du Cédron. Le temps semble travailler pour les assiégés, abondamment pourvus en vivres et en eau, stockée dans de vastes citernes, et disposant d'un armement supérieur à celui des croisés. S'ils tiennent jusqu'à l'arrivée de l'armée de secours partie d'Egypte, il en sera fini de la croisade.
Les conditions de siège sont épouvantables. Il fait une chaleur torride et la seule source proche est la piscine de Siloé. Mais, située devant la muraille sud, elle est dangereusement exposée aux flèches des archers ennemis. Pour assurer leur ravitaillement en eau, les Francs doivent chevaucher près de huit kilomètres. En outre, la nourriture commence à manquer. Il faut prendre la ville le plus vite possible.
Le 12 juin, les chefs de croisade font un pélerinage au mont des Oliviers. Un vieil ermite leur promet la victoire si l'assaut est donné le lendemain. Les Francs suivent son conseil. Mais les pertes sont sévères, et ils doivent faire retraite. L'échec de cette attaque, lancée avec tant de ferveur religieuse, provoque une amère désillusion mais fait comprendre aux croisés que mieux vaut ne rien tenter avant d'être parfaitement équipés en machines de guerre.

Le 17 juin, six navires chrétiens chargés d'armes, de matériel et de ravitaillement abordent au port de Jaffa. Les charpentiers de deux galères génoises se mettent aussitôt à la tâche. Mais, bientôt, le bois vient à manquer. A la tête d'une expédition partie chercher le précieux matériau dans les collines de Samarie, Tancrède de Hauteville et Robert de Flandre découvrent dans une grotte de vieux madriers qui vont permettre de construire échelles et castelets roulants équipés de catapultes en nombre suffisant. Le 6 juillet, Adémar, l'évêque du Puy, apparaît en songe à Pierre l'Ermite, lui ordonne de jeûner pendant trois jours et de faire une procession solennelle, pieds nus, autour des murs de Jérusalem. Si les chrétiens sont fidèles, la ville tombera entre leurs mains après neuf jours d'assaut! Le surlendemain, une procession se rend au mont des Oliviers sous les yeux amusés des Musulmans, qui, du haut des remparts, injurient les croisés et les tournent en dérision. Mais un prêche de Pierre l'Ermite galvanise les chrétiens.
L'assaut est lancé dans la nuit du 13 au 14 juillet. Le lendemain, à l'aube, toutes les forces croisées sont passées à l'attaque simultanément et sur tous les fronts. Au nord de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fait avancer un castelet roulant au pied des murailles et, suivi par son jeune frère, Eustache de Boulogne, l'escalade. Depis le dernier étage de la tour en bois, sans se soucier des jets de pierres et de flèches des assiégés, il dirige les opérations. Vers midi, il réussit à faire lancer une passerelle vers le chemin de ronde. Du haut des remparts, il harangue ses troupes. Pendant ce temps, ses compagnons ne sont pas restés inactifs. Dans tous les secteurs, les murs de la forteresse sont ébranlés par les projectiles des mangonneaux. Malgré le poids de leurs armures, les Francs escaladent castelets et échelles, grimpent à l'aide de cordes. Mais, avant que la Ville Sainte ne tombe enfin, le combat acharné aura duré un jour et demi.

L'ISLAM CHOQUE PAR LA BARBARIE DES CHRETIENS

Dans tout le Proche-Orient, le comportement barbare des croisés soulève l'indignation et la révolte. Les massacres consécutifs à la prise de Jérusalem seront un obstacle à la paix entre chrétiens et musulmans, dont ils marqueront les esprits pendant plusieurs siècles. "Les Francs restèrent une semaine dans la ville, occupés à massacrer les musulmans. Les personnes qui avaient quitté la Syrie arrivèrent à Bagdad au mois de ramadan et y firent un récit qui arracha les larmes de tous les yeux. Elles pleuraient, et le peuple entier pleurait avec elles. Elles racontèrent les malheurs qui avaient frappé les musulmans de nobles et vastes contrées, le massacre des hommes, l'enlèvement des femmes et des enfants, le pillage des propriétés. Telle était la douleur générale qu'on ne pensât plus à observer le jeûne", rapporte le chroniqueur arabe Ibn al-Athir
http://chrisagde.free.fr/capetiens/prisejerusalem.htm

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

Dernière bataille de la première croisade , Ascalon.
LA MIRACULEUSE VICTOIRE D'ASCALON

Le vendredi 5 août 1099, un morceau de la Vraie Croix a été retrouvé à Jérusalem : le petit peuple des pélerins a crié au miracle. Une semaine plus tard, le 12 août, un nouveau "mirale" va se produire : dans la plaine d'Ascalon, l'ancienne cité royale des Philistins, les croisés vont défaire une puissante armée égyptienne conduite par le gouverneur fatimide ad-Dawla. Une victoire qui va leur permettre de garder la main mise sur la Ville Sainte.

Le vendredi 5 août 1099, après cinq semaines de siège, les croisés se sont enfin emparés de la Ville Sainte. Le dimanche suivant, Godefroy de Bouillon a été élu par ses pairs avoué du Saint Sépulcre et a désormais la lourde responsabilité de protéger le tombeau du Christ et de veiller à la sécurité et à l'essor de ce qui n'est encore que l'embryon du royaume franc de Jérusalem.
En libérant les Lieux Saints, la première croisade a atteint son but. En Occident, l'évènement a été célébré avec enthousiasme et a eu des répercussions considérables. En Orient, la victoire des croisés n'a pas suscité autant d'émoi. Le monde musulman est bien trop divisé au plan politique et militaire pour lancer une contre-offensive. Au nord, en Asie Mineure, les Turcs seldjoukides s'affirment de plus en plus face à la puissance déclinante de Constantinople. Au Proche Orient, le califat abbasside de Bagdad voit son autorité battue en brèche par les émirs et les potentats locaux et est entré en rivalité avec les Fatimides d'Egypte. Ni à Damas ni à Bagdad, où ils se sont pour la plupart réfugiés, les rescapés musulmans du siège de Jérusalem n'ont assez éveillé l'indignation pour qu'une armée de reconquête se mette en marche.

Le 15 juillet 1099, le gouverneur fatimide Iftikhar ad-Dawla, qui tenait la citadelle, la tour dite de David, s'est rendu à Raimond de Saint Gilles contre la promesse de pouvoir regagner l'Eypte. Avec sa garde de mamelouks turcs et nubiens, il a été escorté par le comte de Toulouse jusqu'au port d'Ascalon, l'ancienne cité royale des Philistins, située au nord ouest de Jérusalem entre Jaffa et Gaza. Là, il a rassemblé l'importante garnison égyptienne et toutes les forces disponibles. A la tête d'une immense armée, il s'est mis en marche vers la Ville Sainte, déterminé à prendre sa revanche. Sitôt qu'il apprend l'arrivée des Infidèles, le prophète populaire Pierre l'Ermite organise des processions et des prières collectives pour la victoire. Godefroy de Bouillon, plus pragmatique, bat le rappel des barons et de tous les preux. Il est trop loin de Constantinople et de l'Occident pour espérer recevoir un prompt renfort; mais ses hommes sont animés d'une telle flamme qu'il ne doute pas un instant de leur supériorité.
Les Francs se portent aussitôt au devant des Musulmans. Partis en éclaireurs pour reconnaître l'état des forces adversaires, des chevaliers découvrent d'immenses troupeaux de boeufs, de chevaux et de chameaux, gardés seulement par quelques bergers. Sans aucune difficulté, ils s'emprent du bétail et font des "prisonniers, dont les relations firent connaître exactement la situation et les projets de l'ennemi", raconte Guillaume de Tyr dans sa Chronique.

"Le commandant de l'armée musulmane avait dressé son camp à sept milles du lieu où l'on se trouvait. Les chefs croisés divisèrent leurs forces en neuf lignes de bataille (...). Par cette disposition l'ennemi, sur quelque point qu'il attaquât, devait trouver toujours une ligne de bataille ordonnée en triple, prête à le recevoir". Le lendemain,, les Francs s'avancent dans la plaine d'Ascalon "avec ardeur" et "en toute assurance". Les troupeaux les suivent, "sans que personne ne les conduise". Et l'issue de la bataille va dépendre de ce subterfuge, pourtant bien involontaire! "L"armée égyptienne s'imagina que les nôtres traînaient à leur suite des forces innombrables, et en conséquence elle se mit à prendre la fuite".
Le 12 août, "après avoir obtenu la victoire du Ciel même", et bien qu'elle n'ait pu s'emparer d'Ascalon, l'armée croisée investit le camp égyptien. "Elle y trouva d'immenses bagages et des vivres, et des provisions de voyage en si grande abondance que les nôtres furent bientôt rassasiés jusqu'au dégoût du miel et des gâteaux dont ils se nourrirent", conclut Guillaume de Tyr.
"L'efficacité des sabres francs était telle que les Musulmans étaient battus à pleine couture. La tuerie n'a épargné ni les fantassins, ni les volontaires, ni les habitants de la ville. Dix mille âmes environ ont péri et le camp était pillé. Ce à la suite de quoi (ad-Dawla) a rebroussé chemin avec ses proches pour l'Egypte", relate le chroniqueur musulman Ibn al-Qalânissî.

UN CROISE SUR DIX PARVENU EN TERRE SAINTE

On estime entre 5 000 et 7 000 le nombre de chevaliers ayant pris part au siège de Jérusalem. Les armées d'Occident comptant alors sept à douze piétons pour un chevalier, les combattants devaient être environ 50 000 à 60 000. En y ajoutant les prêtres, les moines, les pélerins, les femmes et les enfants, les Francs pouvaient être au total près de 100 000. Le chroniqueur Raymond d'Aguilers évaluait l'armée initiale, partie d'Occident, à 100 000 guerriers. Sous les murs de Jérusalem, elle ne comptait plus que 1 200 chevaliers et 10 000 à 12 000 fantassins, y compris les charpentiers, les artisans et les marins arrivés en renfort, mais sans les troupes de Bohémond de Tarente et de Baudoin de Boulogne, respectivement restées à Antioche et à Edesse. Seul un croisé sur dix aurait donc atteint la Terre Sainte, ou y aurait survécu aux premiers combats.
http://chrisagde.free.fr/capetiens/victoireascalon.htm

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

La création des 4 Etats Latins d'Orient .

Image
Cette 1ère croisade va donner naissance à 4 principautés chrétiennes en Terre Sainte créée sur le modèle féodal de l'Europe Occidentale.
Les 4 Etats Latins d'Orient sont du nord au sud :
• le Comté d'Edesse,
• la principauté d'Antioche,
• le Comté de Tripoli,
• le royaume de Jérusalem, confié à Godefroy de Bouillon, qui s'étend des montagnes du Liban au désert du Sinaï
http://jean-francois.mangin.pagesperso- ... oisade.htm
Avatar de l’utilisateur

anzar
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 21642
Inscription : 21 mars 2012, 11:50

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par anzar »

soudard a écrit :Avant le' départ de la croisade des seigneurs, il y a eu de grands départs de pélerins armés qui ont massacré pas mal de juifs au passage et pillé assez largement y compris les villages chrétiens, au point que l'armée hongroise a dû en massacrer une partie.
D'ailleurs le terme croisade est postérieur au moyen âge, il me semble qu'on parlait de "pèlerinages" à l'époque ...

L'épisode de l'armée hongroise c'est pas la 3ème croisade plutôt, quand les armées germaniques se sont dispersées à la mort de Frédéric Barberousse :?:
Image

soudard
Arif Awal (عريف أول)
Arif Awal (عريف أول)
Messages : 333
Inscription : 30 mars 2012, 15:38

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par soudard »

Non, c'est arrivé déjà dans la première. Faut imaginer voir débouler une troupe pareille à une époque où l'intendance n'existait pas, ça devait ressembler à un nuage de criquets.
Pour le terme croisade, oui, il est plus tardif.

Topic author
tayeb
Amid (عميد)
Amid (عميد)
Messages : 10216
Inscription : 17 janvier 2013, 17:26

Re: Les Croisades [Première croisade 1096-1099]

Message par tayeb »

anzar a écrit :
soudard a écrit :Avant le' départ de la croisade des seigneurs, il y a eu de grands départs de pélerins armés qui ont massacré pas mal de juifs au passage et pillé assez largement y compris les villages chrétiens, au point que l'armée hongroise a dû en massacrer une partie.
D'ailleurs le terme croisade est postérieur au moyen âge, il me semble qu'on parlait de "pèlerinages" à l'époque ...

L'épisode de l'armée hongroise c'est pas la 3ème croisade plutôt, quand les armées germaniques se sont dispersées à la mort de Frédéric Barberousse :?:
Effectivement le terme croisade n'apparaît que vers 1250 ,on parle tu as raison Anzar de pèlerinage, voyage cers la terre sainte ,voyage vers Jérusalem . Je confirme que dés la première croisade lors de leurs route ,les sois disants croyants se sont rendus coupables de nombreuses exactions car il faut savoir qu'il y avait des milliers de civils dans la première campagne que Pierre l' Ermite dirigeait ,dont beaucoup était des paysans .

Pour en savoir plus ,voila un lien qui détaille parfaitement cette partie.
http://remacle.org/bloodwolf/historiens ... isade1.htm
Répondre

Revenir à « Histoire militaire »