Guerre du Golfe [1990-1991]

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Trident
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Guerre du Golfe [1990-1991]

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Guerre du Golfe (1990-1991)
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La guerre du Golfe de 1990-1991 ou guerre du Koweït, est un conflit qui opposa l'Irak de Saddam Hussein à une coalition de 34 États, soutenue par l'Organisation des Nations unies entre 1990 et 1991. La victoire prévisible de la coalition entraîna la libération du Koweït dont l'invasion en 1990 par l'armée irakienne avait provoqué le déclenchement du conflit. Cette guerre se place dans une série de conflits ayant touché la région du golfe Persique à partir des années 1980 : la « première guerre du Golfe » désigne généralement la guerre Iran-Irak de 1980-1988 et la « troisième guerre » référant à la guerre d'Irak menée à partir de 2003 par les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays coalisés contre l'Irak.
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Lors de la guerre du Golfe de 1990-1991, la coalition internationale utilisa sa suprématie aérienne pour détruire le complexe militaro-industriel de l'Irak. Ensuite une attaque terrestre limitée lancée à partir de l'Arabie saoudite pulvérisa les forces armées irakiennes ; les pertes, très réduites par rapport aux prévisions de la coalition, furent dues pour un quart au feu ami.

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Chars d'assaut M-84 des forces armées koweïtiennes.


L'opération Tempête du désert (Desert Storm)

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Causes du conflit

L'Irak de Saddam Hussein sort avec une industrie pétrolière exsangue et une dette pharaonique (150 % du Produit Intérieur Brut) de la longue et coûteuse guerre qui l'opposa à l'Iran.



Extrait du journal télévisé (Antenne 2) du 13 août 1990: dix jours après l'invasion du KOWEIT par l'IRAK, diffusion des premières images de l'invasion tournées le 2 août

L'énorme diminution des exportations de pétrole de ces deux pays de l'OPEP est autant de bénéfices pour l'Arabie saoudite et le Koweït, auprès desquels l'Irak est respectivement endetté à hauteur de 45 milliards de dollars américains et de 15 milliards de dollars. Saddam Hussein exige des deux pays arabes non seulement l'annulation de ces dettes, mais aussi un don d'une valeur égale, et menace de représailles armées en cas de désaccord. La reconversion de l'économie de guerre en économie de marché s’opère lentement en Irak. Le Koweït dont Bagdad se voulait déjà souverain en 1958 et qui avait réchappé aux menaces du Général Kassem qui revendiquait "le territoire koweïtien comme partie intégrante de l'Irak" juste après la pleine indépendance déclarée le 19 juin 1961 grâce aux appuis britannique et arabe2,3, suscite l'ire de Saddam Hussein. Une diminution du cours du baril de pétrole brut d'un seul dollar fait perdre 1 milliard de dollars par an4 à l'Irak. Or le Koweït, qui restreint l'accès irakien au Golfe Persique et à fortiori à la mer, produit de plus en plus de pétrole et ne respecte même pas ses quotas. L'ultime casus belli arrive lorsque le Koweït est accusé de forer du côté irakien de la frontière entre les deux pays.

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chars de l'armée irakienne dans les rues de la capitale Koweïtienne

Le 25 juillet 1990, Saddam Hussein rencontre l'ambassadeur américain à Bagdad, April Glaspie. Celle-ci, bien au fait de ce qui se prépare ("nous constatons que vous avez amassé des troupes nombreuses à la frontière"), lui laisse entendre que "les États-Unis n'ont pas d'opinion sur les conflits opposants deux pays arabes"5. Le 30 juillet, une réunion de médiation est organisée à Djeddah ; elle échoue6.

Déroulement


On peut distinguer quatre phases :

l'invasion du Koweït par l'Irak à partir du 2 août 1990 ;
les préparatifs militaires alliés au cours de l'automne 1990 (opération Desert Shield, Bouclier du désert) ;
la guerre proprement dite (opération Desert Storm, Tempête du désert), en 3 parties :
préparation aérienne (16 janvier-février 1991) qui permit l'attrition de 20 % des forces irakiennes, en deçà des objectifs prévus de 50 %7.
offensive des 100 heures ( février 1991) (Bataille sur la Highway of Death)
sabotage des puits de pétrole par les soldats irakiens (25-27 février 1991)
l'après-guerre : printemps 1991, massacre des kurdes et des chiites que la coalition avait incités à se révolter contre Saddam Hussein.

Effectifs des belligérants

Effectifs et équipements de l'armée irakienne au Koweït et dans la région :

530 000 hommes
2 600 chars d'assaut T-72, T-62, T-55 (sur 4 000)
1 500 pièces d'artillerie (sur 2 700)
1 700 véhicules blindés (sur 2 500)
240 avions de combat (sur 500)

Effectifs de la coalition : 938 545 hommes



États-Unis : 535 000 hommes, 80 navires, 6 porte-avions, 2 navires-hôpitaux, des sous-marins, 1 350 avions, 1 500 hélicoptères, 1 000 chars d'assaut, 2 000 blindés, 1 800 pièces d'artillerie
Arabie saoudite : 118 000 hommes, 21 navires, 145 avions, 550 chars d'assaut, 1840 blindés, 500 pièces d'artillerie
Turquie : 95 000 hommes, 92 avions dont 42 envoyés en renfort par l'OTAN (surveillance de la frontière, n'a pas participé au combat)
Royaume-Uni : 36 000 hommes (terre : 29000, air : 4000, mer : 3000), aidés de 78 avions, 80 hélicoptères, 23 navires, 180 chars d'assaut, 300 blindés légers et 76 pièces d'artillerie (SAS dans la guerre du Golfe)
Égypte : 35 600 hommes (Corps expéditionnaire égyptien durant la deuxième guerre du Golfe), 300 chars d'assaut, 100 blindés légers, plusieurs pièces d'artillerie
Émirats arabes unis Émirats arabes unis : 40 000 hommes, confortés de 15 navires, 80 avions et 200 blindés
Oman : 25 500 hommes, auxquels s'ajoutent 4 navires, 63 avions et 50 chars)
Syrie : 20 800 hommes, 300 blindés
France : 19 000 hommes (terre: 12 000, air: 1 160, mer: 2 400, réserves à Djibouti: 3400), 15 navires, 60 avions, 120 hélicoptères, 40 chars d'assaut, 100 chars légers, 600 blindés, 18 pièces d'artillerie (Opération Daguet)
Koweït : 22 000 hommes, 15 avions et 34 hélicoptères
Maroc : 17 000 hommes , quelques chars
Pakistan : 10 000 hommes
Allemagne : 5 navires, 18 avions, équipements radars déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN, divers équipements militaires envoyés en Israël pour sa protection (des blindés de détection de gaz toxiques, 10 hélicoptères, 2 sous-marins, des missiles, etc.) (n'a pas participé directement au conflit contre l'Irak)
Bahreïn : 7 400 hommes
Bangladesh : 6 000 hommes
Canada : 2 700 hommes (Opération Friction : 3 navires, 37 avions, un Hôpital de campagne8)
Italie : 1 950 hommes, 5 navires, 22 avions
Nigeria : 500 hommes
Niger : 800 hommes
Argentine : 900 hommes, 2 navires
Australie : 600 hommes, 3 navires, 2 unités médicales
Nouvelle-Zélande : 2 avions de transport, 1 unité médicale de 40 personnes
Espagne : 500 hommes, 7 navires
Sénégal : 495 hommes (dont 92 tués dans un crash d'un C-130 de l'armée saoudienne)
Belgique : 400 hommes, 5 navires, 12 avions et des munitions pour les alliés (N'a pas participé aux opérations contre l'Irak, 12 F-16 en défense en Turquie.)
Corée du Sud : 1 avion de transport, 1 unité médicale,
Pays-Bas : 400 hommes, 3 navires, des équipements radars
Grèce : 200 hommes, 1 navire
Sierra Leone : 200 hommes
Honduras : 150 hommes
Hongrie : 1 unité médicale de 37 personnes
Danemark : 1 navire, 1 unité médicale, des missiles déployés en Turquie dans le cadre de l'OTAN
Norvège : 1 navire
Portugal : 1 navire
Pologne : 1 hôpital de campagne de 130 personnes, 2 navires-hôpitaux
Roumanie : 1 hôpital de campagne de 360 hommes, 1 unité de décontamination chimique de 160 hommes
Suède : 1 hôpital de campagne avec 525 personnes
Tchécoslovaquie : 1 unité de lutte antichimique forte de 300 hommes, protégée par 37 soldats
Singapour : 35 médecins militaires

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Forces égyptiennes, syriennes, omanaises, koweïtiennes et françaises lors d'une revue le 8 mars 1991 après la victoire.

Une des particularités de la guerre est le nombre important de pays (34) y ayant participé, qui plus est, tous à l'encontre du camp irakien. Les besoins en pétrole satisfaisant un nombre croissant de pays, le paroxysme de l'anti-impérialisme, des mouvements pour la paix et la démocratie expliquent une telle intervention. Cela faisait plus de 23 ans et la guerre des 6 jours qu'aucune annexion ne s'était produite. La guerre civile libanaise touche à sa fin et l'URSS s'est retirée d'Afghanistan. De plus l'Union soviétique, et par ricochet, les États-Unis, membres du conseil permanent de l'ONU, cessent d'user de leur veto. Cette première en a fini des antagonismes Est-Ouest et est démocratique dans le cadre de la perestroïka et de la glasnost. Les États-Unis tirent profit de sa décomposition pour montrer que le futur leader d'un monde unipolaire est proche de l'ONU et aspire à la paix et à la démocratie9. La peur qu'un régime communiste profite de la guerre pour se mettre en place est inexistante chez les capitalistes, et réciproquement. Quant à l'arrivée d'un régime islamiste hostile aux occidentaux, la faible influence de l'Iran et les bonnes relations en façade entre la république islamique du Pakistan et les États-Unis la rendent peu redoutée. La volonté pour les États-satellites de l'URSS de démontrer leur aptitude à intervenir sans Moscou est également un facteur d'intervention.

Conséquences

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Avions de la coalition durant l'Opération Bouclier du Désert. De bas en haut:Un Alpha Jet et un Mirage F-1 du Qatar, un autre Mirage F-1 mais français, un F-16 américain et un CF-188 Hornet canadien.

Pertes

Le « brouillard de guerre » rend les estimations des pertes humaines irakiennes très approximatives.

Pertes militaires irakiennes

100 000 morts selon la Coalition, 20 000 morts et 60 000 blessés selon l'Irak, entre 3 000 et 5 000 morts et entre 8 000 et 15 000 blessés selon plusieurs experts10. 175 000 prisonniers de guerre annoncés à la fin du conflit, chiffre réévalué à 86 000 dont 2 500 blessés.

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Image de la défaite des forces irakiennes le long de Highway of Death.

139 avions (plus 114 réfugiés en Iran), 8 hélicoptères, 74 bateaux, 2 089 chars, 856 véhicules de transport, 2 140 pièces d'artillerie. Un total de 40 victoires aériennes alliés a eu lieu, 27 par des missiles AIM-7M, 10 par des missiles AIM-9M/P, 2 hélicoptères détruits au canon par des A-10, un autre détruit en vol par une bombe à guidage laser tirée depuis un F-15E Strike Eagle11.

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Pertes militaires alliées

Au total, dans toute l'opération "Desert Storm", les pertes alliées au combat comprenaient 240 morts et 776 blessés, qu'il convient d'additionner avec les 138 soldats tués et 2 978 blessés hors combat, dans divers accidents, depuis "Desert Shield" ; 41 militaires alliés étaient par ailleurs prisonniers des Irakiens. 81 aéronefs (dont 48 américains, 7 britanniques et 3 saoudiens) sont détruits12

États-Unis : 148 morts, 458 blessés, 60 avions (34 abattus, 26 accidentés), 15 hélicoptères, 18 chars M1 Abrams, 20 VCI M2/M3 Bradley (dont 17 détruits par des tirs fratricides), une pièce d'artillerie, deux navires (USS Tripoli et USS Princeton) sont mis hors de combat par des mines.
Royaume-Uni : 6 morts, 6 blessés, 7 avions.
Arabie saoudite : 18 morts, 20 blessés, 2 avions.
Contingents Arabes : 13 morts, 43 blessés.
France : 3 morts, 27 blessés, 2 avions, 2 hélicoptères Gazelle (pertes des aéronefs accidentelles).
Italie : 1 avion.
Sénégal : 92 morts dans un crash d'un Lockheed C-130 Hercules de l'armée saoudienne le 21 mars 199113, 8 blessés.

Pertes civiles en Irak et conséquences à long terme

On n'a aucun chiffre officiel sur les pertes civiles irakiennes, mais il faut différencier les morts directement dues aux bombardements (« dégâts collatéraux ») des morts causées par la destruction d'infrastructures civiles (installations électriques, services de distribution d'eau potable, etc.). En tout, on estime en général le bilan à 50 000 à 130 000 morts chez les civils, dont plus de 30 000 dans l'insurrection en Irak de 1991 après le cessez-le-feu. Une source non confirmée, la Bibliothèque des Émeutes, annonce un bilan de 750 000 morts dans cette guerre civile.

Selon le colonel Kenneth Rizel (200114), l'application de la théorie des cinq cercles du colonel John A. Warden III durant la guerre, en ciblant les infrastructures matérielles et en préconisant l'usage de bombardements stratégiques couplés à des bombes guidées, aurait fait preuve d'un succès indéniable, bien que moralement problématique. Ainsi, selon lui, cette campagne aérienne a permis d'éviter nombre de « dégâts collatéraux », ne faisant que 3 000 morts chez les civils de façon directe malgré le largage de 88 000 tonnes de bombes en 43 jours14 (ce qui est davantage que ce qui fut largué en 1943 par les Alliés). En revanche, la destruction des usines hydroélectriques et autres installations électriques, qui a permis d'anéantir les capacités de command and control de l'armée irakienne, a provoqué l'explosion d'épidémies de gastroentérites, de choléra et de typhoïde, en empêchant le fonctionnement des centres de traitement d'eau potable et d'eau usagée. Peut-être 100 000 civils sont ainsi morts indirectement, selon lui, tandis que le taux de mortalité infantile doublait14. L'organisation mondiale de la santé (OMS) n'enregistrait aucun cas de choléra en 1990, plus de 1 200 en 1991 et plus de 1 300 en 199415. La prévalence de la thyphoïde était passée d'environ 1 600 cas en 1990 à plus de 24 000 en 199415.

Le rapport d'une mission de l'ONU, dirigée par le sous-secrétaire Martti Ahtisaari et envoyée en mars 1991 pour évaluer les besoins humanitaires de l'Irak, décrivait l'état du pays comme « quasi-apocalyptique » .

Un autre rapport de l'ONU, de 199917, soulignait les effets à plus long terme de cette campagne de bombardements ayant anéanti la plupart des infrastructures nécessaires à la survie de la société (eau, électricité, hôpitaux, etc.). Selon ce rapport, le taux de mortalité à l'accouchement était passé de 50 pour 100 000 en 1989 à 117 en 1997, tandis que le taux de mortalité infantile (compris pour inclure les enfants de moins de 5 ans), passait pendant la même période de 30 pour 1 000 à plus de 97 pour 1 00017; entre 1990 et 1994, il avait été multiplié par 615. Avant la guerre, en 1990, l'Irak produisait environ 8 900 millions de watts; en 1999, ce chiffre avait été réduit à 3 50015. Cette réduction est due à la fois aux bombardements aériens et aux sanctions économiques appliquées ensuite par l'ONU (résolution du Conseil de sécurité de l'ONU no 661 ; la résolution 687 d'avril 1991 permettait l'envoi de denrées alimentaires et de fournitures médicales, mais pas des matériau nécessaires à la reconstruction du réseau électrique et d'eau potable) 15. La difficulté essentielle tient à la distinction entre les morts indirectes causées par les bombardements et celles causées par les sanctions, qui ont empêchées la reconstruction du pays15.

Pertes civiles dans les autres pays


Koweït : 1 082 morts durant le conflit, 625 disparus, 400 tués par engins explosifs en 1991 (durée estimée pour un déminage total : 20 ans), milliers de blessés.
Jordanie : 14 morts, 26 blessés (chauffeurs de poids-lourds pris dans les bombardements alliés sur la route Amman-Bagdad).
Israël : 2 morts et 304 blessés par tir de Scud Irakien sur le pays qui est resté neutre.
Arabie saoudite : 2 morts, 76 blessés.

Autres préjudices humains

La guerre du Golfe a généré une nouvelle entité pathologique : le syndrome de la guerre du Golfe.
Par ailleurs, l'utilisation d'uranium appauvri par la Coalition porte à polémique sur la santé des militaires des deux camps et de la population locale.
Coût du conflit
Les pertes économiques, les dépenses militaires et les conséquences écologiques de ce conflit relativement court mais de haute intensité sont énormes.
Coût financier

Le Quid 2000 indique :

Irak : 500 milliards de dollars de destructions pour faits de guerre depuis 1980 en incluant la guerre Iran-Irak (300 milliards de destructions militaires et 200 de destructions civiles), plus 200 de réparations dues à l'Iran et au Koweït. La dette concernant les fournisseurs étrangers dépassant les 50 milliards a été effacée en grande partie après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.
Koweït : 20 milliards de dollars de destructions.
États-Unis : 61,1 milliards de dollars de dépenses militaires, dont 43,1 furent remboursés par des pays alliés (Arabie saoudite : 16,8 ; Koweït : 11,1 ; Japon : 9,4 ; Allemagne : 6,6 ; Émirats : 4 ; Corée du Sud : 0,17 ; autres états : 0,02).
Arabie saoudite : 60 milliards de dépenses militaires et d'aides économiques.
France : 1,2 milliard de $ de dépenses militaires, plus pertes des exportations en Irak estimé à 3 milliards.
Royaume-Uni : 1,23 milliard de $ de dépenses militaires, 1,7 milliard de pertes économiques.
Turquie : 7 milliards de $ pertes économiques, 2,4 milliards d'aide de la part de l'Arabie saoudite, du Koweït, de l'Allemagne et de la CEE.
Jordanie : 3 à 4 milliards de pertes économiques.
L'ensemble des nations arabes a estimé au total les pertes financières à 800 milliards de $.
1,88 milliard de gallons d'essence ont été consommés sous la juridiction du U.S. Central Command durant les opérations Desert Shield et Desert Storm entre le 10 août 1990 et le 31 mai 1991. Soit 44,8 millions de barils en 295 jours

Bilan écologique

En plus des destructions dues à tout conflit militaire et de l'impact sanitaire de l'uranium appauvri, il y eut un désastre écologique régional dû à l'incendie de 732 puits de pétroles koweïtiens par les forces irakiennes qui voulaient ainsi obscurcir le ciel dans l'idée de gêner l'activité aérienne de la Coalition et de nuire à l'économie mondiale, environ 20 millions de tonnes de pétrole furent déversées dans le sol.

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Avions de la coalition survolant des puits de pétrole incendiés par les troupes irakiennes lors de leur retraite après l'Opération Tempête du désert. Red Adair participa à leur extinction après le conflit.

Sur le quart sud du Koweït, une fumée noire s'éleva à 600 mètres du sol. La visibilité fut réduite de 25 à 4 km dans la région et il y eut une chute de la température jusqu'à -10 °C. Les conditions météorologiques furent modifiées jusqu'à 500 km à la ronde. Des traces de fumée furent retrouvées sur l'Himalaya. Le dernier puits fut éteint le 6 novembre 1991.

Lors de la marée noire due à l'ouverture volontaire du terminal de Mina al Ahmadi par l'Irak le 20 janvier 1991, 800 000 tonnes de pétrole brut se répandirent dans le golfe Persique et polluèrent les côtes koweïtiennes, saoudiennes et iraniennes. Un bombardement mené par des F-111 de l'USAF pour limiter l'écoulement du brut et incendier le pétrole ainsi que les mesures prises telles que des barrages flottant ont limité les dégâts.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_ ... 90-1991%29
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Trident
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Re: Echec d'interception des missiles Patriot en 1991

Message par Trident »

Ceux qui ont fait un peu d'analyse numérique à la fac reconnaitront la notion de cumul d'erreurs d'arrondis. Pour ceux qui ne l'ont pas fait ce n'est pas très compliqué.
Le 25 Février 1991 durant la guerre du Golf, une batterie de missile anti-aérien américain Patriot basée à Dharan en Arabie Saoudite échoue dans l’interception d’un missile Scud Irakien, causant la mort de 28 soldats et blessants 100 autres personnes.

Le rapport d’enquête du General Accounting Office titré (Patriot Missile Defense : Software Problem Led to System Failure at Dhahran, Saudi Arabia) révèle que la cause de cet échec est due à un calcul non précis depuis le lancement dû à un cumul d’erreurs arithmétiques d’arrondis, plus précisément le temps calculé en dixièmes de secondes dans l’horloge interne du système mais convertis en secondes pour des besoins du système de traque est à l’origine du
dysfonctionnement.

Cette conversion en secondes était effectués en multipliant par 1/10, ce calcul était réalisé en utilisant une représentation à 24 bits, la valeur 1/10 n’ayant pas de représentation binaire finie était tronquée à 24 bits, la petite erreur multipliée par le nombre important donnant le temps en dixièmes de secondes produit une erreur importante, dans ce cas précis la batterie de missile était en marche depuis 100 heures.

Un simple calcul montre que l’erreur introduite au départ sur la représentation de 1/10 était de 0.000000095 multiplié par le nombre de dixièmes de secondes dans 100 heures donne :
0.000000095 × 100 × 60 × 60 × 10 = 0.342

Un missile SCUD a une vitesse de 1676 mètres/secondes et donc aura parcouru (1676 × 0.342) =573. 19 mètres environ pendant ce temps, ce temps était largement suffisant pour que le SCUD soit à l’extérieur de la zone de portée minimale.
référence
Rapport du GAO disponible sur http://www.fas.org/spp/starwars/gao/im92026.htm
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scorpion-rouge35
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Re: Guerre du Golfe (1990-1991)

Message par scorpion-rouge35 »

je vous propose se témoignage inédit sur la 1er guerre du golfe tiré d'un journal de guerre d'un soldat irakien !


Le journal de guerre d'un soldat irakien paru dans le journal Midi Libre, le jeudi 2 avril 1991

Lorsqu'ils ont repris le contrôle des bases désertées par les troupes de Saddam Hussein, les Koweïtiens ont trouvé toute une série de documents abandonnés dans la débâcle. Qu'ils soient sur papier libre, dactylographiés ou manuscrits, ou qu'ils portent le sceau militaire irakien, tous témoignent du mauvais moral des troupes de Bagdad.
De retour du Koweït, Jacques Godefrain, député de l'Aveyron, a rapporté l'un de ces documents, qui est le journal de campagne d'un jeune lieutenant irakien.

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C'est dans cet abri irakien près d'As Salman qu'a été trouvé ce journal de guerre

- - -" signifie que certains passages du texte ont été supprimés par l'auteur pour préserver son anonymat.

Mardi 15 janvier 1991

Les permissions ont été suspendues aujourd'hui aux officiers et aux gradés à cause de la fin de la période (octroyée) (NDLR: le mot a été mis entre parenthèses par l'officier irakien) par le Conseil de sécurité à l'Irak pour se retirer du Koweït. Nous y sommes et c'est un droit historique qui nous a été volé alors que nous ne pouvions rien.
L'armée est en état d'alerte totale pour se préparer contre l'agression américaine et atlantique attendue contre notre territoire bien-aimé. Comme je suis inquiet pour mes parents, car je sais ce que représente pour eux ces conditions.
Mais Dieu est bon !
Nous souhaitons que la guerre n'ait pas lieu, mais si elle a lieu, alors que les combats soient les bienvenus !

Jeudi 17 janvier 1991

"Dis: il ne nous arrive que ce que Dieu a décidé pour nous".
Dieu a dit la vérité. (Verset du coran). Ce matin, à 2 h 45, j'ai entendu des bruits d'avions de combat. Quelques secondes plus tard, la garde est entrée en me disant d'une voix teintée de prudence, de peur et de consternation: "Mon lieutenant, mon lieutenant, il se peut que ce soit un largage". Je me suis habillé en vitesse et j'ai su alors que l'agression américaine et atlantique avait commencé contre notre territoire et que la guerre avait commencé... C'est la guerre... avec tout ce que ce mot sous-entend. Après cela, les avions ennemis ont commencé leur bombardement intensif sur l'aérodrome que nous devions défendre et qui se trouve à As-Salman, dans la province de Almatna.
Comme je suis inquiet ! Je suis plutôt très inquiet pour mes parents...
Ils sont seuls là-bas... et je sais combien ils ont peur...
O Dieu ! Protège-les.
O Dieu ! Patience.
O Dieu ! Le salut pour tous.

Vendredi 18 janvier 1991

Le bombardement ennemi se poursuit d'une façon continue et intense.
Les bombardements et les raids n'ont pas cessé toute la nuit d'hier.

Samedi 19 janvier 1991

Les raids aériens ennemis sont peu nombreux aujourd'hui à cause du mauvais temps, et le tir de missile de nos forces a commencé pour la deuxième fois sur Israël. Comme je suis inquiet pour mes parents.

Dimanche 20 janvier 1991

Les bombardements et les raids ennemis ont commencé très tôt aujourd'hui. En effet, les missiles des avions ont commencé à exploser à 3h30 ce matin. Je suis très inquiet pour mes parents.
O Dieu ! Protège-les,
O Dieu ! Le salut pour tous.

Lundi 21 janvier 1991

Les raids aériens ennemis sont peu nombreux aujourd'hui... Nos communiqués militaires disent que l'ennemi a bombardé avec ses avions et ses missiles la plupart des régions et des provinces de l'Irak.
L'inquiétude me tenaille d'une façon permanente.

Mardi 22 janvier 1991

Grâce soit rendue à Dieu...
Grâce lui soit beaucoup rendue... Le jour se lève et les raids n'ont pas lieu, du moins jusqu'à maintenant...

Les raids intensifs ont recommencé. Dieu ! Protège-nous. Je me suis rendu au - - - de la - - - brigade au fortin, pour les transporter à un autre endroit à cause des raids et des bombardements intensifs qui ont eu lieu sur le fortin. J'y suis allé et j'y ai trouvé quatre bombes... Comme la situation est difficile ! Car nous passions très près de l'endroit... mais
Dieu protège... Comme le spectacle que j'ai vu est effroyable ! L'un des soldats (a remué) une de ces bombes et soudain elle a explosé et le soldat s'est transformé en néant et j'ai vu (deux morceaux) de sa chair au deuxième étage du fortin... Allah Akbar... Comme ce spectacle n'était pas beau à voir !
Je suis retourné au Régiment et j'ai trouvé la première section à un autre endroit. Elle s'était déplacée pour se protéger.

Mercredi 23 janvier 1991

Le temps est sinistre... Le temps passe d'une façon lassante... Nous guettons... J'ai très peur pour mes frères : - - - est au Koweït, et - - - est à Fao et proche d'elle. J'ai plus peur pour - - -. Au nom de Dieu le clément, le Miséricordieux... "Nous avons construit autour d'eux des digues, derrière eux des digues, nous les avons trompés et eux ne voient rien"
(verset du coran).
O Dieu ! Protège-nous.
O Dieu ! Le salut.
Les avions sont revenus bombarder. Ils étaient proches et nous les voyons... et "Si seulement j'avais des ailes".

Jeudi 24 janvier 1991

Les raids ont commencé tôt... Ils ont débuté à 2h30 environ ce jour et se sont poursuivis d'une façon intensive, sans interruption... J'ai entendu des nouvelles disant qu'un bombardement intensif a eu lieu sur Bassorah... Dieu est venu en aide à mes parents... Comme je suis inquiet pour eux... Comme j'ai envie de les voir et m'enquérir de leur situation ! Dieu est bienfaisant.
Où sont-ils à présent?!
Dieu seul le sait. Ahhhhhhhhh!

Vendredi 25 Janvier 1991

Les raids ont cessé aujourd'hui, et ce jusqu'après le coucher du soleil, puis ils ont recommencé... Les permissions sont de nouveau autorisées après avoir été suspendues... mais je ne pourrai pas en bénéficier car elles sont octroyées a raison de 5%... l'important est qu'il y en ait à nouveau.
J'ai envoyé une lettre à mes parents... et à cause de ma très grande inquiétude, j'ai oublié de demander des nouvelles de mes enfants, de - - - et de - - - et de leur sœur, mais j'ai envoyé le salut à tous... Je demande à
Dieu de tous les protéger.

Samedi 26 janvier1991

Les attaques aériennes ennemies se poursuivent et je suis très inquiet, dépressif et je m'ennuie. Je pense à mes enfants.

Dimanche 27 janvier 1991

Les attaques aériennes ont commencé ce matin. J'ai appris ce jour avant midi que j'ai été promu au grade de lieutenant et que la décision est arrivée à la Brigade après un retard de - - - semaines. J'ai reçu cet après-midi la lettre que j'avais envoyée à mes parents. Elle m'a été retournée car le soldat qui devait la poster n'est pas parti en permission. J'ai été très affecté par ce contretemps. Mon esprit et mon cœur sont chez mes parents, seul mon corps se trouve à l'armée. J'ai grand besoin de voir mes parents. J'ai rêvé, hier, et ce rêve ne présage rien de bon...

Lundi 28 janvier 1991

Les raids aériens ennemis se poursuivent et je me trouve dans un (abri). Son toit n'est constitué que d'une toile de tente. Mon Dieu, protège nous tous. Après le coucher du soleil, un troupeau de moutons s'est approché de nous. Il semble que le propriétaire de ce troupeau ait été tué au cours des raids aériens. L'ennemi a lancé des attaques aériennes avec ses avions modernes sur un berger... Il semble que l'ennemi ait pris ces moutons pour des moutons nucléaires ou chimiques, ou des moutons de pétrole. Honte sur eux !

Mardi 29 janvier 1991

Ce soir, après une série d'attaques aériennes ennemies, et après avoir observé l'opération d'approvisionnement en carburant des avions, effectuée par l'ennemi au-dessus de notre territoire, j'ai décidé d'aller à la - - - compagnie, au - - - bataillon de chars qui appartient à la brigade blindée. Je me suis couché sans manger. Je n'avais à manger qu'un peu de semoule et du thé.

Mercredi 30 janvier 1991

Les attaques aériennes ont commencé ce jour d'une façon intensive et je suis toujours vivant ! La mort peut arriver à tout instant. J'ai plus peur pour mes parents que de mourir. Les attaques aériennes ne sont pas étranges pour moi... mais je suis très inquiet.

Jeudi 31 janvier 1991

Les attaques se poursuivent. Un seul officier est parti en permission.
Il s'agit de - - -. Il était convenu que je parte en permission si la guerre se déclenche entre l'Irak d'un côté et les 29 pays de l'autre côté. Ce n'est absolument pas juste.

Samedi 2 février 1991

J'ai été réveillé ce matin par le bruit d'une attaque aérienne ennemie.
J'ai couru et je me suis abrité dans la tranchée proche de là. J'ai pris mon petit-déjeuner, et après cela, il s'est passé quelque chose qu'on ne peut décrire.
Deux avions ennemis se sont dirigés vers nous et se sont mis à tour de rôle à nous tirer dessus avec des missiles, des canons mitrailleurs et des douchkas... La mort m'a frôlé. Elle n'était pas à plus d'un mètre de moi.
Les missiles, les canons mitrailleurs et les douchkas n'arrêtaient pas.
Un des douchkas a même atteint notre abri et a réussi à le percer. Les éclats ont réussi a pénétrer à l'intérieur, et nous répétions "Allah, Allah,Allah".
Un char a brûlé et trois autres chars appartenant à la 3ème compagnie avec laquelle nous étions, ont été détruits. Ces instants ont été très difficiles. Le temps passait et nous attendions la mort.
Le dépôt de munitions appartenant au 68ème bataillon de chars a explosé. Un des obus du canon mitrailleur est tombé sur une des positions des soldats, mais, grâce à Dieu, cette position était vide.
Les soldats étaient dans un autre endroit. L'attaque a duré environ 15 minutes mais elle m'a semblé durer une éternité. Je lisais les sourates du coran. Comme il est difficile de trouver la mort des mains d'une personne que tu ne connais pas, que tu n'as pas vue et que tu ne peux pas affronter. Il est dans le ciel et toi tu es sur terre. Quant à notre résistance sur terre,
comme elle est magnifique. Après le raid aérien, j'ai beaucoup rendu grâce à Dieu, et je me suis rendu auprès des soldats pour m'enquérir d'eux un par un, et au cours de cela une autre attaque aérienne s'est encore déclenchée.

Le 02/02 à 20h.

Dimanche 3 février 1991

Les attaques aériennes sont peu nombreuses ce jour-ci. Le mal dont j'ai souffert tout le long de ces six mois est revenu. Je suis triste. Je n'ai mangé durant les cinq derniers jours qu'un peu de dattes et des lentilles cuites à l'eau... Qu'avons-nous fait à Dieu pour endurer cela ?
Je n'ai pas de nouvelles de mes parents. Comment avoir de leurs nouvelles puisque je ne sais rien de moi-même.
Qu'est-ce qu'il va m'arriver ?
Qu'est-ce qu'il leur est arrivé ?
Je ne sais pas... Je ne sais pas ! Dieu, protége-les. Comme mes enfants me manquent ! Je sais que - - - ( prénom de femme) a très, très peur. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé alors qu'elle entendait le bruit des avions, des missiles ? Je ne sais pas.

Signé: - - - 03/02/1991 à 21h.

Pendant que j'écrivais ces lignes, une autre attaque aérienne a eu lieu.

Lundi 4 février 1991

Les raids sont peu nombreux aujourd'hui. Je suis resté seul dans l'abri.
Soucis des bombardements... soucis de la faim... soucis de l'eau...

Mardi 5 février 1991

Je me suis réveillé ce matin au bruit des attaques aériennes ennemies.
J'ai mis mes habits militaires rapidement et j'ai couru vers la tranchée. J'avais le casque sur la tête. Grâce à Dieu, le raid s'est bien terminé.
L'après-midi, je suis parti me laver à l'intérieur d'un véhicule blindé de transport de troupes. Je me suis lavé rapidement car d'habitude, ces véhicules sont la cible des avions.

Mercredi 6 février 1991

Rebelotte ! Je me suis réveillé au bruit des attaques aériennes. Je me suis habillé rapidement, j'ai mis mon casque. Après cela, j'ai pris mon petit-déjeuner. Puis il y eut une attaque aérienne. J'ai couru à la tranchée. Elle était petite mais elle nous a contenu tous les trois.
Moi, le lieutenant chef de la 2ème Section de la 3ème compagnie du Bataillon de chars et un agent de transmissions. Les avions ont beaucoup bombardé avant de retourner en Arabie Saoudite.
Nous étions recouverts de terre. Nous avons été enterrés vivants. Dieu est bon.

Jeudi 7 février 1991

Les raids sont peu nombreux sur nous. J'ai une pensée pour mes parents. Ma maladie s'aggrave et je ressens la fatigue.
Les avions vont et viennent. Et l'abri rassemble plus d'un être cher.

Vendredi 8 février 1991

Les raids sont peu nombreux aujourd'hui. Vers 20h, alors que je discutais avec un garde, un avion est passé au dessus de nos têtes, très, très près.

Samedi 9 février 1991

Je me suis réveillé ainsi que le lieutenant - - -, chef de la 1ère section de ma 3ème compagnie de chars avec lequel j'étais dans l'abri, au bruit des avions qui procédaient à une attaque aérienne. Nous nous sommes rendus à la tranchée à alvéoles. Les avions sont repartis sans nous tirer dessus. Les raids ont commencé et, avec eux, mon entrée au tombeau a commencé.

Lundi 11 février 1991

Les avions ennemis sont revenus et ont bombardé de façon intensive. Nous nous sommes rendus aux tranchées ou plutôt aux tombes. J'ai été très affecté quand j'ai appris que l'on appelait sous les
drapeaux les gens qui sont nés en 1973. Cela veut dire que mon frère - - - devra faire son service militaire. Il est pauvre. Il ne peut pas ! (il ne saurait se débrouiller... ) Il va se ridiculiser ! Il pose trop de conditions pour manger ! Où est-ce qu'il va trouver tout ça à l'armée?
Et surtout cette armée-ci ! Comme je souhaite être avec lui pour le conseiller.

Mardi 12 février 1991

Je me trouve ici depuis plus de 35 jours à cause de la suppression des permissions. Je m'ennuie et je suis triste. Ce matin, j'ai appris la condamnation à mort de 26 soldats de notre Division pour avoir déserté le front. Ils ont été appréhendés près de Samawa et ils ont été exécutés dans le PC de la Division. Deux d'entre eux étaient du 68ème Bataillon de chars avec lequel nous étions. Ils n'ont pas eu de chance.
Comme leur honte est grande. Dieu est bon. Dieu protège.

Jeudi 14 février 1991

Je me suis réveillé à 8h ce matin, et j'ai fait ma prière. Je n'ai pas pu faire mes ablutions avant la prière avec de l'eau mais avec du sable qui m'est tombé dessus et m'a recouvert de la tête aux pieds à cause d'une attaque aérienne ennemie qui n'a pas arrêté depuis hier minuit.
Les avions bombardaient nos positions avec des missiles, ainsi que les chars qui étaient avec nous, croyant qu'ils étaient des bases de lancement pour missiles. La fumée et la poussière se sont élevées dans le ciel et se sont mélangées à I'odeur de la poudre. Personne parmi nous ne croyait pouvoir sortir de ce bombardement sain et sauf. Mais grâce soit rendue à Dieu. J'étais debout car je n'ai pu entrer dans la tranchée à cause de ma maladie. Mais grâce à Dieu, je n'ai pas été touché.

Vendredi 15 février 1991

Je suis allé à l'université de médecine de campagne - - - car j'étais très malade. J'ai appris la décision de l'Irak de se retirer du Koweït.

Samedi 16 février 1991

Je ressens une grande fatigue au point que je n'arrive pas à respirer et je crois que je vais m'évanouir à tout instant à cause de ma maladie.
La seule chose qu'on peut trouver partout dans ce monde est l'air et pourtant je n'arrive pas à le respirer. Je ne peux ni respirer, ni manger, ni boire, ni parler. Cela fait 39 jours que je suis ici et je ne suis toujours pas parti en permission. Les avions sont venus bombarder le PC du Bataillon. La plupart des positions ont été détruites et trois soldats sont morts.
Quand les avions venaient nous bombarder, je restais debout parce que je ne peux pas entrer dans la tranchée.

Dimanche 17 février 1991

La maladie s'aggrave. Mon souffle est coupé. Je souffre. J'ai commencé à prendre un médicament et je ne sais pas quelle maladie il soigne, mais l'important est que je prenne un médicament car je sais que ce médicament ne peut me faire plus de mal que je n'endure. Et les raids aériens ont encore repris...

Ainsi s'achève le journal de ce soldat.

http://guerredugolfe.free.fr/journal.htm
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KAISER
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par KAISER »

Intéressant comme document
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amg
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par amg »

Les causes de la défaite de l'armée irakienne en 1991 sont pour les principales, un manque de motivation de l'armée régulière hors garde républicaine,
en effet l'armée irakienne était une armée de conscription, le pays sortant à peine de 8 ans de guerre violente face à l'iran les appelés en avaient tous simplement marre de cette guerre et ne voulaient uniquement rentrer chez eux le plus rapidement possible certains militaires irakiens stationnées au koweit en étaient à leur 3eme année consécutive de service militaire et avaient pas eu de permission depuis 4 mois donc imaginez l'état psychologique avec en plus de cela les bombardements quotidiens sans pouvoir être grandement protégé par la DCA.
La defaillance d'une partie du matériel fournie aux irakiens par les russes, les T72 n'étaient pas équipé des canons derniers models et des dernieres générations d'obus ce qui lui donnait moins d'allonge et de pénétration face aux chars ennemis sans parler des équipements dits de "fire control" ou entre les US et les irakiens c'est le jour et la nuit.
La suprématie aérienne de la coalition qui pouvait grace aux hélicopteres de combat détruire tout point de resistance serieux à distance de sécurités avant d'envoyer les troupes aux sols.
Et un manquement stratégique, les irakiens s'attendaient à une débarquement américain par la mer et biensur à une attaque terrestres ne visant que le koweit or que les américains ont contournés tous le dispositif défensif irakien du koweit en passant par l'irak à partir de l'arabie saoudite.
Sinon on relève que les unitées du corps d'armée de la garde républicaine se sont battue vaillament allant jusqu'au sacrifice plutot que la réddition, la garde républicaine possédait un vrai savoir faire militaire par rapport à l'armée régulière et possédait les meilleurs équipements.
Saddam aurait du attendre quelques années que son armée se remette de la guerre face à l'iran avant de bombé le torse qui sait ce que serait devenu ce pays arabe maintenant.
Sans vouloir rentrer dans le débat de la légitimité de Saddam à la tête de l'irak ( en effet il n'a fait que servir les interets américains , saoudiens et israeliens sans le vouloir et une fois qu'ils n'avaient plus besoin de lui le connaissant par coeur il lui ont tendu ce piège au koweit )

Ps : je trouve la manière serbe de résister à une campagne aérienne bien plus judicieuse que l'affrontement de front qu'a fait l'irak
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anzar
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par anzar »

Saddam n'avait pas la liberté du timing, le Koweit qui était l'un de ses plus grands créanciers, commençait à se montrer pressant et interceptait les pétroliers irakiens comme mesure de remboursement unilatérale.... autant asphyxier directement l'Irak... du coup Saddam en a référé aux américains, qui par l'entremise d'un fonctionnaire, lui a signifié que les USA n'interviendraient pas dans l'affaire... le piège fut refermé

Saddam n'a jamais été un grand stratège, son seul exploit c'est d'avoir raté l'assassinat du Général Kassim lorsque la CIA voulaient l'éliminer ... Saddam n'a fait qu'être manipulé du début à la fin et son pays le paye jusqu'à aujourd'hui
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Difaaa
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Difaaa »

En 1991, pour compenser les pertes économiques subies par la Turquie pendant la première guerre du golfe, l'Arabie saoudite et le conseil de coopération du Golfe accordent une aide de 2,2 milliards dollars US.

En 1992, une aide supplémentaire de 3,8 milliards dollars US est accordée à la Turquie par l'Arabie saoudite et le conseil de coopération du Golfe pour le financement d'avions militaires (achat de 40 F-16 pour le programme Peace Onyx) II1.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Relations ... la_Turquie
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Amine Ind
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Amine Ind »

Superbe documentaire et assez précis sur les plants technique comparé a d'autre.

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Amine Ind
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Amine Ind »

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Le Jaguar 11-YG, impliqué dans la guerre du Golfe et qui est arrivé miraculeusement a retourné à sa base en Arabie saoudite après avoir été frappé par un missile SA-7 au dessus de l'Irak.
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Amine Ind
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Amine Ind »

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Warplanes: Iran Revives The Gift From Saddam
http://www.strategypage.com/htmw/htairfo/20130901.aspx
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par AAF 2020 »

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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Blackcode »

pilote de F-16 évitant 6 SAM


FaouziL
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par FaouziL »


Firdaous
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par Firdaous »

La bataille de chars d’assaut du 73 Easting

BATTLE TANK ( version française )


Vidéo de 45MN

http://cultura.livehost.fr/tank-les-gra ... 3-easting/

La bataille de chars d’assaut du 73 Easting, survenue pendant la guerre du Golfe de 1991, est devenue l’affrontement le plus étudié des temps modernes. Voyez le 2e régiment de cavalerie blindée des États-Unis exploiter son matériel supérieur et sa formation tactique pour déjouer des centaines de tanks de la Garde républicaine irakienne dans le désert.
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geronimo
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Re: Guerre du Golfe [1990-1991]

Message par geronimo »

C'est une guerre qui a fait couler beaucoup d'encre
Irak les dessous de la guerre du Golf - Documentaire
https://youtu.be/RuJOD1-Nb74
Guerre du Golfe, autopsie d'un conflit
https://youtu.be/Dr0zOUOQEX0
D'un point de vue financier, la guerre-éclair n'aura rien coûté aux pays coalisés, tous les frais ayant été payés rubis sur l'ongle par les pétromonarchies du Golfe, y compris le Koweit, ainsi que par l'Allemagne et le Japon, qui s'étaient refusés à intervenir militairement dans la guerre pour ne pas raviver les souvenirs douloureux de la Seconde Guerre mondiale.

https://www.herodote.net/17_janvier_199 ... 910117.php
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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