Les guerres de Yougoslavie

Venez discuter des événements qui ont jalonné l'histoire depuis le néolithique jusqu'aux débuts des années 1990.

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Amghar
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Les guerres de Yougoslavie

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Les guerres de Yougoslavie

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Les guerres de Yougoslavie sont une série de conflits violents dans les territoires de l'ancienne République fédérale socialiste de Yougoslavie entre 1991 et 2001. Deux séries de guerres se succédèrent affectant les six républiques de la défunte République fédérale socialiste de Yougoslavie. On parle aussi de « Guerre dans les Balkans », « Guerre d’ex-Yougoslavie », ou plus rarement de « Troisième guerre balkanique ».
Cette guerre opposa différents groupes ethniques ou nations de l’ex-Yougoslavie. Ses causes sont politiques, économiques, culturelles et ethniques.
Les guerres furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On estime que le bilan humain de ces guerres est compris entre 200 et 300 000 morts, s'accompagnant d'un million de personnes déplacées.[réf. nécessaire] Ce fut aussi le premier conflit à caractère génocidaire en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup des principaux personnages clés impliqués furent ou sont poursuivis pour crimes de guerre.


Les conflicts eurent lieu a l'ouest et au sud et a l'est .
A l'ouest : la guerre de Slovénie ou guerre de 6 jours (1991) , la guerre de Croatie (1991-1995) , et enfin la plus sanglante la guerre de Bosnie (1992-1995)
L'est et au sud : Guerre du Kosovo (1998-1999) ,Incidents de frontière albano-yougoslaves (1999) ,Conflit en Macédoine (2001) ,Conflit au sud de la Serbie (2001) .

A- la guerre de Slovénie

Elle opposa la JNA (armé nationale yougoslave) a l’armé territoriale (TO) de la république socialiste de Slovénie , la cause était la sécession de la Slovénie suite a un référendum organisé en celle ci Le 23 décembre 1990 et qui a eu comme résultat environ 88 % en faveur de la séparation , suite a cela la JNA intervient dans le but d’empêcher l’indépendance de la république slovène ce qui marqua le début des combats .

A1-Préparatifs de guerre :
Suite a la declaration de sècession le gouvernement slovène était conscient du fait que le pouvoir central yougoslave n'accepterait pas l'indépendance de la république et qu'il pourrait user de la force pour l'empêcher. De la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'en 1990, la politique nationale de défense de Tito avait toujours été appliquée. Cette politique laissait à chacune des républiques une force armée autonome dénommée Défense territoriale (Teritorialna obramba). Le pouvoir central, de son côté, disposait de l'Armée populaire yougoslave (JNA) qui était bien mieux armée et qui couvrait tout le territoire. Le cas échéant, la JNA pouvait demander un appui aux différentes forces territoriales locales.
Le 28 septembre 1990, le gouvernement slovène fit voter un amendement constitutionnel stipulant que la défense territoriale serait désormais placée sous les ordres directs du gouvernement slovène et non plus ceux de la JNA. Au même moment le gouvernement créa une structure secrète de commandement alternatif dénommée Manevrska struktura narodne zaščite (MSNZ). Cette structure devait permettre au gouvernement de disposer d'un organe militaire de commandement pour diriger la force territoriale avec autant d'efficacité que le faisait précédemment le pouvoir central yougoslave.
Dès 1991, le pouvoir central souhaita réformer cette politique de défense en créant une organisation centrale et non territoriale. Cela aurait eu comme effet de retirer le pouvoir de décision aux différentes entités locales tout en renforçant le pouvoir fédéral. Les unités territoriales auraient ainsi été désarmées ou intégrées totalement dans la JNA, commandée directement à partir de Belgrade. Quand le pouvoir central apprit l'existence de la MSNZ, il essaya alors de prendre le contrôle de la Défense territoriale slovène. Mais cette Défense territoriale fut immédiatement placée sous le contrôle de la MSNZ, qui était indépendante de Belgrade.
À l'extérieur de la Yougoslavie, aucun État n'était favorable à l'éclatement de la Yougoslavie, que ce soit les États-Unis ou les Européens, qui ne voulaient pas voir apparaître un ensemble de nouveaux petits pays à la place d'un seul pays plus facile à gérer. Vu l'impossibilité d'obtenir de Belgrade son indépendance par la voie diplomatique et sans l'appui de puissances étrangères, la Slovénie décida de recourir aux armes pour arriver à ses fins.
De fait, sept mois avant le début du conflit, les Slovènes s'étaient préparés à l'affrontement et ils avaient établi des plans en vue d'une campagne militaire pour défendre leur territoire contre les attaques de la JNA3. Ils étaient néanmoins conscients de leur infériorité militaire par rapport aux forces fédérales ; c'est pourquoi le ministre slovène de la défense, Janez Janša, et ses stratèges travaillèrent à une approche de guerre asymétrique qui se fondait sur le concept de la guérilla. Il s'agissait d'utiliser des armes légères anti-chars et anti-aériennes pour arrêter les forces yougoslaves mieux armées, le but étant de monter des embuscades dans des endroits propices. Des armes furent également achetées en secret à l'étranger, notamment des missiles sol-air 9K32 Strela-2 et des lances missiles d'origine allemande de type Armbrust. La tactique slovène asymétrique se résumait ainsi à une formule : « Tirer et s'échapper ».

A2- Chronologie du conflit
la Slovénie déclara officiellement son indépendance le 25 juin 1991, alors qu'elle avait annoncé qu'elle le ferait le lendemain ; cette anticipation avait comme but de prendre au dépourvu le pouvoir central. Le même jour, la république de Croatie faisait de même. Ce stratagème jouait un rôle important dans le plan slovène pour obtenir un avantage stratégique au début du conflit. En effet, le gouvernement slovène prévoyait que Belgrade répondrait avec force après la déclaration du 26 juin. De fait, Belgrade fut ainsi pris au dépourvu, ce qui permit aux Slovènes de mieux préparer leurs positions.Les dirigeants yougoslaves étaient bien évidemment opposés à l'indépendance slovène mais il existait des dissensions au plus haut niveau du pouvoir fédéral quant à la manière de répliquerLe colonel général de la JNA, Blagoje Adžić, envisageait une vaste opération militaire visant à renverser le gouvernement slovène et à le remplacer par un pouvoir ami. Son supérieur politique, le ministre yougoslave de la défense, Veljko Kadijević, insista pour une réaction moins violente, c'est-à-dire une démonstration de force de l'armée dans le but de faire peur au gouvernement slovène et de le forcer à reculer. Cette solution plus douce fut après débats préférée à la méthode forte. On ne connait pas très bien le rôle des membres civils du gouvernement dans la prise de décision d'attaquer la Slovénie. Ante Marković, le président du conseil exécutif fédéral yougoslave (l'équivalent premier ministre) déclara plus tard que le gouvernement n'avait pas été informé des actions militaires envisagées.

-26 au 30 juin 1991 : Dès le 25 juin, le gouvernement slovène avait pris possession des postes frontières situés à la limite de l'ancienne république socialiste, ainsi que de l'aéroport de Brnik, situé juste au nord de la toute nouvelle capitale Ljubljana. Le personnel des postes frontières était en majorité slovène et il suffit de changer leurs uniformes. Tout cela se fit sans combat. Ces positions défensives permettaient de se prémunir des attaques de la JNA mais elles avaient aussi pour but de pousser les forces de la JNA à attaquer les premières, avec comme but de leur donner un rôle d'agresseur aux yeux de l'opinion internationale.

Le 26 juin, des unités du 13e corps de la JNA quittèrent leurs casernes de Rijeka (ville aujourd'hui située en Croatie) en direction de la Slovénie pour prendre position à proximité de la frontière Italienne. Cette avancée provoqua une forte réaction de la part des Slovènes de la région qui organisèrent des barricades et des manifestations face à la JNA. Il n'y eut au départ aucun combat, chaque camp ayant comme politique de ne pas ouvrir le feu le premier.
M-84 MBT de la JNA durant la guerre.

Dès le début du 27 juin, d'autres unités yougoslaves se mirent en route. Une colonne de tanks et de véhicules blindés de transport de troupes de la première brigade blindée de la JNA quitta la base de Vrhnika, située en Slovénie non loin de Ljubljana, et firent route en direction de l'aéroport de Brnik. Quelques heures plus tard, la JNA prit le contrôle de l'aéroport. De fait, en tant que force fédérale, la JNA disposait de bases militaires sur tout le territoire yougoslave, y compris en Slovénie. Des unités basées à Maribor, la seconde ville de Slovénie, se dirigèrent vers Šentilj et Dravograd. L'aviation yougoslave larguait par voie aérienne des tracts invitant les Slovènes à la paix et à la coopération, indiquant également que toute résistance serait écrasée.
Le commandement slovène fut informé des mouvements des forces fédérales. Le commandement du cinquième district militaire, qui englobait la Slovénie, était en contact téléphonique avec le président slovène Milan Kučan. Le message disait que la mission des troupes de la JNA était uniquement de reprendre les postes frontières et l'aéroport de Brnik. Une réunion des Slovènes fut organisée et il fut rapidement décidé de résister par les armes.
Le gouvernement slovène fut averti que la JNA envoyait par hélicoptères des troupes spéciales aux points stratégiques. En réponse, le gouvernement rétorqua au commandement du cinquième district basé à Zagreb que le vol des hélicoptères au-dessus du territoire slovène devait cesser, que, dans le cas contraire, ces appareils seraient abattus. L'avertissement ne fut pas pris en compte par les dirigeants yougoslaves qui pensaient encore que les Slovènes préfèreraient reculer plutôt que d'aller jusqu'à la confrontation totale. L'après-midi du 27, les forces slovènes abattirent deux hélicoptères yougoslaves au-dessus de Ljubljana. Les équipages, dont un pilote slovène, furent tués. Les Slovènes prirent également position autour de différentes bases de l'armée de Yougoslavie et lancèrent des attaques à travers toute la Slovénie. À Brnik, une unité slovène attaqua les troupes yougoslaves qui tenaient l'aéroport et à Trzin une escarmouche causa la mort de quatre soldats de l'armée yougoslave et d'un soldat slovène. Le reste des troupes yougoslaves impliquées se rendit. Une colonne de tanks de la JNA fut attaquée à Pesnica, Ormož et Koseze. Une autre colonne de la 32e brigade mécanisée de la JNA fut arrêtée à Ormož.
Malgré les combats et la confusion, la JNA parvint à remplir la plupart de ses missions. À minuit, tous les postes frontières vers l'Italie étaient sous son contrôle. Il n'en restait que trois à la frontière autrichienne et quelques uns entre la Slovénie et la Croatie, restés sous contrôle slovène. Néanmoins, les positions de ces troupes étaient toujours vulnérables partout en Slovénie.
Dans la nuit du 27 au 28 juin, les forces slovènes reçurent l'ordre de lancer une offensive générale contre la JNA. Partout où les unités slovènes disposaient d'un avantage tactique, elles devaient attaquer les unités et les installations fédérales. Les unités avaient reçu comme consigne de proposer d'abord aux forces fédérales de se rendre, en leur laissant un temps de réflexion de courte durée. Durant les actions entreprises, tout devait être mis en place pour évacuer et protéger les civils.
frontière italienne, où les forces spéciales slovènes détruisirent trois tanks de la JNA, tout en en capturant trois autres. Quatre soldats de la JNA furent tués et environ cent autres furent faits prisonniers.
Le poste frontière de Holmec fut pris par les forces slovènes et 91 soldats de la JNA furent capturés. Les cantonnements militaires de la JNA de Bukovje, près de Dravograd, furent attaqués et un dépôt d'armements de Borovnica fut enlevés aux fédéraux, ce qui permit aux forces slovènes d'améliorer
leur approvisionnement en armes. Les forces aériennes yougoslaves, quant à elles, bombardèrent différentes cibles à travers le pays, dont l'aéroport de Brnik où deux journalistes autrichiens trouvèrent la mort. Quatre avions de la compagnie Adria Airways furent gravement endommagés. Le quartier général slovène de Kočevska Reka et des postes de transmission de radios et de télévisions furent également attaqués à Krim, Kum, Trdinov vrh et Nanos en vue de gêner le pouvoir de communication du gouvernement slovène.
À la fin de la journée, la JNA tenait encore beaucoup de positions stratégiques mais perdait rapidement du terrain tout en étant confrontée à des désertions. En effet, les slovènes de la JNA fuyaient ses rangs pour rejoindre les forces slovènes.
L'emballement des confrontations en Slovénie fit redoubler les efforts de l'Europe en vue de trouver une solution diplomatique. Trois ministres des affaires étrangères de pays européens rencontrèrent ainsi à Zagreb des représentants slovènes et yougoslaves dans la nuit du 28 au 29 juin. Ils se mirent d'accord pour un cessez-le-feu mais celui-ci ne fut pas appliqué. Le matin du 29, les Slovènes reprirent totalement le contrôle de l'aéroport de Brnik. Au nord, des tanks de la JNA furent capturés près de Strihovec puis utilisés par les Slovènes. Des troupes spéciales de la JNA tentèrent un débarquement maritime à Hrvatini mais furent repoussées. Les postes frontières de Vrtojba et de Šentilj tombèrent également aux mains des Slovènes qui prirent possession des armes et des tanks yougoslaves.
La JNA lança un ultimatum demandant un arrêt total des hostilités à 9h00 le 30 juin. En réponse, le gouvernement slovène rejeta l'ultimaturm, tout en en appelant à une sortie de crise par la voie diplomatique sur le sujet de l'indépendance de la Slovénie.
Le 30 juin, des escarmouches eurent lieu tout au long de la journée à différents endroits. Les Slovènes s'emparèrent ainsi de l'important tunnel stratégique Karawanken qui relie l'Autriche à la Slovénie et capturèrent neuf autres tanks à Nova Gorica. La garnison de la JNA de Dravograd, composées de 400 hommes et de 16 officiers, se rendit, tout comme celles de Tolmin et Bovec. Chacune de ces victoires permettait aux Slovènes d'améliorer leur équipement.

-1er au 7 juillet 1991 : La base de la JNA à Nova Vas, au sud de Ljubljana, fut prise le 1er juillet. À Črni Vrh, le stock de munitions de la JNA prit feu et fut détruit dans une explosion qui détruisit en même temps une bonne partie de la localité. D'autres dépôts à Pečovnik, Bukovžlak et Zaloška Gorica permirent aux Slovènes de mettre la main sur 70 camions de munitions.
La colonne du 306e régiment d'artillerie légère anti-aérienne de la JNA se retira de la localité de Medvedjek où elle était mal protégée pour se positionner dans la forêt de Krakovski (Krakovski gozd) près de la frontière croate. La colonne fut stoppée près de la ville de Krško et encerclée par les troupes slovènes. Le régiment, qui espérait des renforts extérieurs, refusa de se rendre.
Entre-temps, le pouvoir central yougoslave dut admettre que sa tactique de reconquête en douceur était un échec et qu'il fallait à présent lancer une attaque de grande ampleur. Mais le cabinet yougoslave, dirigé par le serbe Borisav Jović, refusa d'autoriser de telles actions. Cette décision eut
pour conséquence de provoquer la colère du chef de la JNA, le général Blagoje Adzić. Celui-ci dénonça le pouvoir fédéral qui demandait des négociations alors que ses hommes se faisaient attaquer par les forces slovènes.
Le 2 juillet connut les combats les plus intenses de la guerre et le bilan en fut désastreux pour la JNA. Dans la forêt de Krakovski, les troupes fédérales furent attaquées et contraintes de se rendre. Les unités du Quatrième corps blindé tenta de passer la frontière croate mais furent repoussées dans la localité frontière de Bregana. De nombreux soldats furent faits prisonniers à différents autres endroits et d'autres bases de la JNA furent prises par les Slovènes. À 21h00, un cessez-le-feu unilatéral fut annoncé par le président slovène mais il fut rejeté par le commandement de la JNA, qui gardait comme objectif d'écraser toute résistance slovène.
Le 3 juillet, un important convoi de blindés de la JNA quitta Belgrade en direction de la Slovénie. Il n'arriva jamais à destination, officiellement à cause de problèmes mécaniques. Certains experts pensent que ces forces avaient en fait été envoyées pour gérer le potentiel futur conflit croate. Dans la soirée, la JNA finit par accepter le cessez-le-feu et renvoya ses troupes dans leurs casernes.
Du 4 au 6 juillet, les forces slovènes reprirent le contrôle des postes frontières abandonnés par la JNA qui avait rejoint ses bases et les troupes fédérales reçurent l'ordre de se replier pacifiquement vers la Croatie.
Le 7 juillet, la guerre fut officiellement terminée par les accords de Brioni, signés sur les îles croates de Brioni. Les termes de l'accord étaient assez favorables aux Slovènes. Un moratoire de trois mois sur l'indépendance de la Slovénie fut accordé bien que cela n'eût que peu d'effet dans la réalité puisque le gouvernement slovène œuvra à la création des institutions qui manquaient encore pour faire fonctionner le futur nouvel État. La souveraineté de la police et de l'armée slovènes fut reconnue sur le territoire de la Slovénie. Toutes les unités militaires yougoslaves devaient quitter la Slovénie avant la fin d'octobre 1991. La JNA devait en outre abandonner derrière elle la plupart de ses armes lourdes. Ces armes restèrent en Slovénie ou furent plus tard revendues aux autres républiques de Yougoslavie. Dans les faits, le retrait se termina totalement le 26 octobre.


A2-Pertes
En raison de la faible intensité et de la courte durée des combats, les pertes furent assez réduites en comparaison avec d'autres conflits. Selon les estimations slovènes, 44 soldats de la JNA perdirent la vie et 146 autres furent blessés. Les Slovènes, quant à eux, perdirent 18 soldats et eurent 182 blessés. Douze étrangers furent tués durant le conflit, principalement des journalistes et des camionneurs Bulgares. 4 692 soldats de la JNA et 252 policiers fédéraux furent faits prisonniers. Selon un rapport de la JNA[réf. nécessaire], celle-ci aurait perdu 31 tanks, 22 véhicules de transport blindés, 6 hélicoptères, 6 787 armes d'infanterie, 87 pièces d'artillerie et 124 canons anti-aériens aussi bien par destruction que par confiscation durant les combats. Les dégâts dans les installations restèrent également modérés.

A3-Conséquences
Au terme de la guerre, la Slovénie obtint sa scission avec la Yougoslavie. Elle fut reconnue comme un pays à part entière par tous les pays de la communauté européenne le 15 janvier 1992 et elle put rejoindre l'Organisation des nations unies dès le 22 mai 1992. Son économie déjà développée, son
éloignement par rapport aux zones instables de Serbie et sa proximité avec d'anciens pays européens comme l'Autriche et l'Italie permirent au pays de rejoindre l'Union européenne dès le 1er mai 2004 et la zone euro dès 2007.
La JNA perdit rapidement la composante slovène de ses troupes, puis les Croates la quittèrent à leur tour. L'armée fédérale fut alors essentiellement composée de Serbes et de Monténégrins. Ses piètres performances en Slovénie puis en Croatie discréditèrent son commandement. Kadijević démissionna de son poste de ministre de la Défense en 1992 et Adžić se retira pour raisons médicales. Le concept initial de la Yougoslavie, un État unitaire slave, tombait en désuétude et le nouveau concept apporté par Milošević se cristallisa alors autour de l'idée : « Tous les Serbes dans un seul État », ce qui revint en fait à l'idée d'une « Grande Serbie ».
La Croatie ne fut pas impliquée dans les combats durant la guerre bien qu'elle ait déclaré son indépendance le même jour que la Slovénie, le 25 juin 1991. La Croatie se vit elle aussi imposer un moratoire sur son indépendance lors du traité de Brioni, ce qui ne fit que retarder son indépendance officielle.

source : wikipedia.org

Pour mieux comprendre ce conflict rien de bon qu de l'audio visuelle en voila un liens de youtube de reportage http://www.youtube.com/watch?v=eZqeg8P1 ... re=related a voire .

A SUIVRE LES AUTRE CONFLITS

soudard
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par soudard »

La guerre avec la Slovénie a été courte dans la mesure où ce n'était pas une priorité pour les Serbes qui étaient surtout obnubilés par leurs zones de peuplement hors Serbie. (Croatie, Bosnie,Kosovo...) Slovénie ou Macédone ils s'en fichaient un peu, ce n'était pas leur priorité.

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Amghar
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par Amghar »

B-guerre de croatie

La guerre de Croatie, ou guerre d'indépendance croate, s'est déroulée entre 1991 et 1995, à l'issue de l'effondrement de la fédération yougoslave et a opposé la République de Croatie nouvellement indépendante à l'Armée populaire yougoslave (JNA) et à une partie des Serbes de Croatie. En Croatie, la guerre est désignée par les expressions « Guerre de la Patrie » (Domovinski rat) et l'« agression de la grande Serbie». Dans les sources serbes, on parle de Guerre en Croatie (Rat u Hrvatskoj).
Initialement, la guerre opposa les forces de police croates et les Serbes vivant dans la république socialiste de Croatie. Comme la JNA passait de plus en plus sous l'influence serbe de Belgrade, de nombreuses unités assistèrent les Serbes combattant en Croatie. Les Croates voulaient établir un état souverain indépendant de la Yougoslavie et les Serbes, soutenus par la Serbie s'opposaient à cette sécession et voulait conserver la Croatie au sein de la Yougoslavie. Les Serbes voulaient annexer les territoires de Croatie avec une majorité ou une forte minorité serbe , et tentèrent de conquérir le plus de territoires possible . Le principal objectif étant de rester dans le même état que le reste de la nation serbe, cela fut interprété comme une volonté de créer une "Grande Serbie" par les Croates et les Bosniaques En 2007, le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (ICTY) condamna Milan Martić, un des leaders serbes en Croatie, pour ses liens avec Slobodan Milošević en vue de créer un « État serbe unifié ». En 2011, le TPIY indiqua que les généraux croates Ante Gotovina et Mladen Markač avaient fait partie d'un groupe militaire et politique croate dont l'objectif était d'expulser les Serbes de Krajina hors de Croatie en aout 1995 et de les remplacer par des réfugiés croates.
Au début de la guerre, la JNA tenta de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant le territoire . La sécession ne fut pas écrasée et les forces serbes établirent la république auto-proclamée de Krajina (RSK) au sein du territoire croate. À la fin de l'année 1991, la plupart de la Croatie était impactée par la guerre avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats et les opérations militaires et le reste devait faire face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés. Après le cessez-le-feu de janvier 1992 et la reconnaissance internationale de la Croatie les lignes de front se stabilisèrent, la Force de protection des Nations Unies (UNPROFOR) fut déployée et les combats devinrent sporadiques dans les trois années suivantes. Durant cette période, la RSK contrôlait 13 913 km² soit un quart de la Croatie. En 1995, la Croatie lança deux offensives majeures, les opérations Éclair et Tempête qui mirent fin à la guerre en faveur d'elle. L'Administration Transitoire des Nations Unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem Occidental (UNTAES) fut pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998.
La guerre se termina avec une victoire décisive de la Croatie qui avait remplit ses objectifs définis au début de la guerre : L'indépendance et la préservation de ses frontières. Cependant, la plus grande partie de la Croatie était dévastée avec un quart de son économie détruite tandis que l'ONU estimait les dégâts à environ 37 milliards de dollars. Le nombre de morts est estimé à 20 000 pour les deux camps et il y eut des réfugiés de chaque coté, les croates principalement au début de la guerre et les
Serbes vers la fin. La plupart des réfugiés revinrent dans leurs foyers et la Serbie et la Croatie se réconcilièrent en partie mais les blessures de la guerre et les verdicts du tribunal pénal international continuent d'empoisonner leurs relations .

b1-Contexte

Montée des nationalismes en Yougoslavie

La guerre en Croatie fut le résultat de la montée des nationalismes dans les années 1980 qui menèrent à la dislocation de la république fédérative socialiste de Yougoslavie. La crise s'aggrava avec l'effondrement du Bloc de l'Est à la fin de la Guerre froide, symbolisée par la chute du mur de Berlin en 1989. En Yougoslavie, le parti communiste, officiellement appelé ligue des communistes de Yougoslavie avait perdu sa base idéologique.
Dans les années 1980, les mouvements sécessionnistes albanais au Kosovo et en Serbie entrainèrent la répression de la majorité albanaise dans les provinces du sud de la Serbie. Les républiques socialistes de Slovénie et de Croatie plus prospères aspiraient à une plus large décentralisation et à la démocratisation. La Serbie, dirigée par Slobodan Milošević, restait attaché à la centralisation et au pouvoir d'un parti unique, le parti communiste yougoslave. Milošević mit d'ailleurs fin à l'autonomie du Kosovo et la Voïvodine.
Comme la Slovénie et la Croatie commencèrent à chercher une plus large autonomie au sein de la fédération, sous la forme d'une confédération ou d'une indépendance complète, les idées nationalistes commencèrent à se développer au sein des cercles communistes dirigeants. L'accession au pouvoir de Milošević se fit à travers des discours en faveur d'une Yougoslavie unifiée où tous les pouvoirs seraient centralisés à Belgrade. Lors de la commémoration du 600e anniversaire de la bataille de Kosovo Polje le 28 juin 1989, il avance que si les « batailles et les querelles » actuelles sont pacifiques, la possibilité qu'elles deviennent violentes n'est pas exclue. La situation politique s'aggrava lorsque le futur président du parti radical serbe, Vojislav Šešelj visita les États-Unis en 1989 et recu le titre honorifique de voïvode (duc) des mains de Momčilo Đujić, un leader des Chetniks de la Seconde Guerre mondiale au cours d'une commémoration de la bataille de Kosovo Polje. Des années plus tard, le leader des Serbes de Croatie, Milan Babić assura que Momčilo Đujić avait financièrement soutenus les Serbes de Croatie dans les années 1990.
En mars 1989, la crise s'approfondit après l'adoption d'amendements à la constitution serbe qui permettait au gouvernement serbe de reprendre le contrôle total des provinces autonomes du Kosovo et de Voïvodine. Jusqu'à présent, certaines décisions politiques étaient prises au sein de ces provinces et elles disposaient du droit de vote à l'élection du président de la république fédérative socialiste de Yougoslavie (six voix pour les différentes républiques et deux pour les régions autonomes). La Serbie, gouvernée par Slobodan Milošević obtint trois des huit voix et la quatrième fut celle du Monténégro dont le gouvernement avait échappé à un coup d'état en octobre 1988mais était tombé en janvier 1989. Une fois que la Serbie contrôlait quatre des huit votes fédéraux, elle fut
en mesure de bloquer les décisions non favorables et rendit le système administratif inefficace. Cette situation énervait les autres républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine) qui appelaient à une réforme de la fédération yougoslave.


Changements électoraux et constitutionnels

L'affaiblissement du régime communiste permit aux divers nationalismes de renforcer leur influence politique y compris au sein de la ligue des communistes de Yougoslavie. En 1989, les partis politiques furent autorisés et beaucoup furent créés dont l'Union démocratique croate (croate : Hrvatska Demokratska Zajednica) (HDZ), mené par Franjo Tuđman, qui deviendra par la suite le premier président de la République de Croatie. Tuđman réalisa des visites à l'étranger à la fin des années 1980 pour gagner le soutien de la diaspora croate.
En janvier 1990, la ligue des communistes se divisa sur la question des républiques autonomes. Au cours du 14e congrès extraordinaire de la ligue des communistes de Yougoslavie, le 20 janvier 1990, les différentes délégations ne purent s'accorder sur les principaux problèmes au sein de la fédération. Les délégations croates et slovènes demandaient la mise en place d'une fédération plus souple mais cette idée était rejetée par la délégation serbe menée par Milošević. En conséquence, les délégués croates et slovènes quittèrent le congrès.
En février 1990, Jovan Rašković fonda le Parti démocrate serbe (SDS) à Knin. Son programme avançait que « la division régionale de la Croatie était obsolète » et qu'« elle ne correspondait pas aux intérêts du peuple serbe ». Le parti souhaitait un redécoupage des subdivisions pour correspondre à la composition ethnique des zones et revendiquait le droits des territoires possédant une "composition ethnique spéciale" de devenir autonome. Ce programme faisait écho à la position de Milošević qui voulait redessiner les frontières intérieures de la Yougoslavie pour permettre à tous les Serbes de vivre au sein d'un même pays. Les leaders les plus influents du SDS étaient Milan Babić et Milan Martić qui devinrent des officiels de haut-rang au sein de la République serbe de Krajina (RSK). Au cours de son procès, Babić avança qu'il avait été la victime de la propagande de Belgrade qui visait à démontrer que les Serbes de Croatie étaient menacés de génocide par la majorité croate. Le 4 mars 1990, 50 000 Serbes se rassemblèrent à Petrova Gora pour soutenir Milošević et s'opposer à Tuđman et aux autres Croates.
Les premières élections libres en Croatie et en Slovénie étaient prévus quelques mois plus tard. Le premier tour des élections en Croatie eut lieu le 22 avril et le second le 6 mai. Le HDZ basa sa campagne sur la question d'une plus grande autonomie pour la Croatie en s'opposant à l'idéologie centraliste yougoslave, alimentant le sentiment au sein de la population croate que seul le "HDZ pouvait protéger la Croatie des aspirations de Slobodan Milošević en vue de créer une Grande Serbie". Il remporta les élections (suivi par les communistes réformés du Parti social-démocrate de Croatie de Ivica Račan) et devait mettre en place un nouveau gouvernement croate.
L'atmosphère était électrique en 1990, particulièrement dans la période précédant les élections. Le 13 mai 1990, un match de football fut organisé à Zagreb entre le Dinamo Zagreb et l'Étoile rouge de Belgrade. Le match dégénéra en émeute entre les supporters et la police.
Le 30 mai 1990, le nouveau parlement croate tint sa première session. Le président Tuđman annonça la rédaction d'une nouvelle constitution (ratifiée à la fin de l'année) et des changements économiques, politiques et sociaux. La minorité serbe s'inquiétait pour ses droits dans ce nouvel état à majorité croate. En 1991, ils représentaient 12,2 % de la population mais étaient sur-représentés dans les postes administratifs dont la police : 17,7 % étaient Serbes. Cette proportion était encore plus importante dans les années précédentes et avaient créé le sentiment que les Serbes étaient les gardiens du régime communiste. Après l'accession au pouvoir du HDZ, certains Serbes employés dans la police et l'administration furent remplacés par des Croates.
D'après le recensement de 1991 en Croatie, le pourcentage de personnes se déclarant serbe était de 12 % contre 78 % se déclarant croate. Le 22 décembre 1990, le parlement de Croatie ratifia la nouvelle constitution qui faisait évoluer le statut des Serbes de "composante de la nation" à "minorité nationale". Cette décision alimenta l'extrémisme des Serbes de Croatie car elle semblait renier les droits des Serbes accordés par la précédente constitution socialiste. Cependant la constitution définissait la Croatie comme l'"état national des Croates et un état des membres d'autres nations et des minorités qui sont ses citoyens : Serbes... à qui les mêmes droits sont accordés qu'aux citoyens Croates...".

Soulèvement populaire et demande d'autonomie

Les Serbes de Croatie ne cherchaient pas particulièrement l'indépendance avant 1990. Le 25 juillet 1990, une assemblée serbe fut établie à Srb, au nord de Knin pour représenter la minorité serbe de Croatie. L'assemblée serbe déclara la "souveraineté et l'autonomie du peuple serbe en Croatie". Le 21 décembre 1990, la SAO Krajina fut proclamée par les municipalités des régions de Dalmatie du nord et de Lika au sud-ouest de la Croatie. L'article 1 du statut de la SAO Krajina la définissant comme une "forme d'autonomie territoriale au sein de la république de Croatie" où la constitution croate, les lois étatiques et le statut de la SAO Krajina serait conjointement appliquées.
À la suite de l'élection de Tuđman et la supposée menace de la nouvelle constitution, les nationalistes serbes de la région de Kninska Krajina commencèrent à mener des opérations militaires contre les représentants du gouvernement croate. Les municipalités serbes locales et le "Conseil National Serbe" nouvellement établi contrôlaient de plus en plus de territoires qui donneraient naissance au gouvernement de la République serbe de Krajina (RSK).

En aout 1990, un référendum non reconnu concernant la question de la "souveraineté et de l'autonomie" des Serbes en Croatie fut tenu dans les régions à majorité serbe près de la frontière de la Bosnie-Herzégovine. Il s'agissait d'une tentative pour empêcher les changements de la constitution. Le gouvernement croate tenta d'empêcher la tenue du référendum en envoyant la police dans les commissariats des régions serbes pour saisir les armes. Lors de la "Révolution des Rondins", les Serbes des territoires du sud de la Croatie près de Knin bloquèrent les routes vers les zones touristiques de Dalmatie. Ultérieurement, lors du procès de Milan Martić, Milan Babić avancera qu'il avait été trompé par Martić dans le déclenchement de la « Révolution » et que la totalité de la guerre en Croatie était de la responsabilité de Martić et avait été orchestrée par Belgrade. Cette affirmation fut confirmée par une interview de Martić publiée en 1991. Babić confirma qu'en juillet 1991, Milošević avait pris le contrôle de l'armée populaire yougoslave (JNA). Le gouvernement croate répondit au blocage des routes en envoyant des unités spéciales de police par hélicoptère sur la zone mais ceux-ci furent interceptés par des avions de chasse de l'armée de l'air yougoslave et durent repartir vers Zagreb. Les Serbes abattirent des arbres et utilisèrent des bulldozers pour bloquer les routes et isoler des villes comme Knin ou Benkovac près de la côte Adriatique. Le 18 aout 1990, le journal serbe Večernje novosti écrivit que près de "deux millions de serbes étaient prêts à se rendre en Croatie pour se battre".
Immédiatement après le référendum sur l'indépendance de la Slovénie et la proclamation de nouvelle constitution croate, l'armée populaire yougoslave annonça qu'une nouvelle doctrine de défense serait appliquée à travers le territoire. L'ancienne doctrine en vigueur sous Tito qui prévoyait que chaque république maintiendrait une force de défense territoriale (croate : Teritorijalna obrana) (TO) était remplacée par un système de défense centralisé. Les républiques perdraient leur rôle dans les questions de maintien de l'ordre et leur TO seraient désarmées et placées sous le contrôle du quartier-général de la JNA à Belgrade. Dans le cas de TO croate, cela ne changeait pas grand chose car la JNA avait déjà confisqué les armes à la veille des élections parlementaires en mai 1990. Un ultimatum fut émis pour demander le désarmement et la dissolution de toutes les forces militaires jugées illégales par les autorités yougoslaves. Comme l'ultimatum initial ne précisait pas quelles forces étaient illégales, les autorités centrales yougoslaves précisèrent que la demande visait explicitement les forces armées officielles de Croatie. Les autorités croates refusèrent et l'armée yougoslave retira l'ultimatum six jours après son émission.



B2-Forces militaires

Serbes

La JNA trouve son origine dans les organisations de partisans opposés aux forces de l'Axe durant la Campagne de Yougoslavie de 1941 à 1945. Le succès des partisans mena la JNA à baser la plus grande partie de sa stratégie sur la guerre de guérilla vis-à-vis soit de l'OTAN ou du Pacte de Varsovie d'autant plus que le manque de matériel la placerait dans une position difficile dans le cas d'un autre type de guerre. Cette approche mena à la mise en place d'un système de défense territoriale.
Sur le papier, la JNA apparaissait comme une force puissante avec 2 000 chars et 300 avions à réaction (tous produits localement ou en Union soviétique). Cependant, en 1991, la plupart de ces équipements avaient plus de 30 ans et le matériel se composait principalement de chars T-54/55 et d'appareils de type MiG-21. La JNA déployait également environ 300 chars M-84 (une version locale du T-72 soviétique) et un grand nombre d'avions d'attaque au sol tel que les Soko G-4 Super Galeb et les Soko J-22 Orao dont l'armement incluait des missiles guidés AGM-65 Maverick. De même, des équipements rustiques comme les missiles anti-chars AT-5 ou les missiles anti-aériens comme le SA-14 étaient disponibles en grand nombre et étaient conçus pour détruire des armements bien plus perfectionnés. Avant la guerre, la JNA comptait 169 000 réguliers dont 70 000 officiers. Les combats en Slovénie débouchèrent sur un grand nombre de désertions et l'armée fit appel aux réserves serbes. Environ 100 000 d'entre-eux évitèrent la conscription et les autres se révélèrent peu efficaces. La JNA dut donc compter sur les forces paramilitaires96. Ces unités paramilitaires comme les Aigles blancs, la Garde serbe, la Dušan Silni et la Garde volontaire serbe qui se distinguèrent pour leurs exactions et les massacres vis-à-vis des Croates et des civils non-Serbes furent de plus en plus utilisées par les forces yougoslaves et serbes. On peut également citer l'emploi de mercenaires, principalement russes par la RSK. Avec le retrait des forces de la JNA en 1992, les unités furent réorganisées en tant qu'armée de Serbie Krajina mais celle-ci conservait l'organisation de la JNA. En 1991, le corps des officiers de la JNA était dominé par les Serbes et les monténégrins. Ainsi, 60 % des officiers étaient issus de ces deux nationalités même si elles ne représentait que 38 % de la population de la Yougoslavie. En 1991, la JNA reçut l'ordre de Slobodan Milošević et de Borisav Jović d'« éliminer complètement les Croates et les Slovènes de l'armée ».

Croates

Les forces militaires croates étaient dans un bien plus mauvais état que celles des Serbes. Dans les premiers mois de la guerre, le manque d'unités fit que ce fut la police croate qui dut combattre. La garde nationale croate (croate : Zbor narodne garde), la nouvelle force croate fut formée le 11 avril 1991 et se transforma progressivement en une armée croate (croate : Hrvatska vojska) à partir de 1993. L'armement manquait cruellement et de nombreuses unités n'avaient pas d'armes ou des fusils de la Seconde Guerre mondiale. L'armée croate ne disposait que d'une poignée de chars dont des T-34 issus des surplus de l'après-guerre et ses forces aériennes étaient dans un état encore plus dramatique car elles ne comptait que quelques biplans An-2 d'épandage agricole qui avaient été convertis en bombardiers artisanaux. Cependant, le moral était très élevé car les soldats défendait leur pays et leurs familles et combattant dans des territoires familiers, ils se révélèrent être une force redoutable.
En aout 1991, l'armée croate possédait moins de 20 brigades. Après la mobilisation générale d'octobre, la taille de l'armée passa à 60 brigades et 37 bataillons à la fin de l'année. En 1991-1992, la Croatie fut également soutenue par 456 soldats étrangers, principalement britanniques (139), francais (69) et allemands (55). La capture des casernes de la JNA entre septembre et décembre permit de soulager la pénurie d'équipement et de reprendre la plupart de l'armement confisqué aux forces de défense territoriale en 1990. En 1995, la balance des forces avait significativement évoluée. Les forces serbes en Croatie et en Bosnie-Herzégovine étaient capables d'aligner environ 130 000 hommes tandis que l'armée croate, le conseil de défense croate (croate : Hrvatsko vijeće obrane) et l'armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine pouvaient déployer environ 250 000 hommes et 570 chars.


B3-Opérations militaires

1991 : Début des hostilités

Premiers incidents
Les tensions inter-ethniques s'accrurent au fur et à mesure que les incidents alimentèrent les propagandes des deux camps. Les tensions dégénérèrent en affrontements armés dans les zones à
majorité serbe. Les Serbes menèrent une série d'attaques sur les unités de police croates et plus de 20 personnes avaient été tuées à la fin du mois d'avril. Entre août 1990 et avril 1991, près de 200 attentats à la bombes et poses de mines ainsi que 89 attaques contre la police croate furent recensées. Josip Jović d'Aržano fut le premier policier tué par les forces serbes lors de l'incident des lacs de Plitvice à la fin du mois de mars 1991. En avril, les Serbes de Croatie commencèrent à former des mouvements de sécession. La question de l'influence du gouvernement serbe de Milošević dans ce mouvement reste sujet à discussion. Dans tous les cas, la république serbe de Krajina fut proclamée dans les territoires croates avec une forte population serbe. Le gouvernement croate s'opposa à cette rébellion et envoya des unités de police spéciale pour ramener l'ordre. Le 9 avril 1991, le président croate Tuđman demanda à ce que les forces spéciales de policiers soient renommées Zbor Narodne Garde (Garde nationale) ce qui marque le début d'une force armée spécifique à la Croatie6. Les nouvelles unités furent présentées lors d'une parade militaire devant le stade Kranjčevićeva à Zagreb, le 28 mai 1991.
Le 15 mai, il était prévu que le croate Stjepan Mesić devienne le représentant de la présidence tournante de Yougoslavie. La Serbie, soutenue par le Kosovo, le Monténégro et la Voivodine, dont les votes étaient contrôlés par les Serbes bloqua cette nomination. Cela laissait la Yougoslavie virtuellement sans chef d'état et commandant en chef. Un nouveau vote deux jours plus tard échoua également. Ante Marković, premier ministre de Yougoslavie, proposa la nomination d'un comité possédant les pouvoirs présidentiels. Cependant, cette proposition fut immédiatement rejetée par la Croatie car inconstitutionnelle. La crise fut résolue au bout de six semaines avec la nomination du croate Stipe Mesić. Dans le même temps, l'armée fédérale et les forces de défense territoriales restaient sous le contrôle des autorités fédérales de Milošević.

Déclaration d'indépendance
La 19 mai 1991, les autorités croates organisèrent un referendum sur l'indépendance avec l'option de rester au sein d'une Yougoslavie avec une plus large autonomie. Les autorités locales serbes appelèrent à un boycott qui fut largement suivi par les Serbes de Croatie. 94 % de votants se prononcèrent en faveur de l'indépendance119 et la Croatie proclama son indépendance et révoqua son appartenance à la Yougoslavie le 25 juin 1991. La commission européenne pressa les autorités croates de mettre en place un moratoire de trois mois sur la décision. La Croatie accepta de geler la déclaration pour trois mois ce qui fit baisser la pression.
En juin et juillet 1991, la déclaration d'indépendance slovène fut suivie par un court conflit militaire qui se termina par une conclusion rapide et paisible grâce à l'homogénéité de la population slovène.

Escalade du conflit

En juillet, dans une tentative pour sauver ce qui restait de la Yougoslavie, les forces de la JNA furent impliquées dans des opérations contre les zones à majorité croate. En juillet, les forces de défense territoriales menées par les Serbes commencèrent à avancer le long de la côte dalmate au cours de l'opération Coast-91124. Au début du mois d'aout, de larges zones de la Banija avaient été envahies par les forces serbes.
Avec le début des opérations militaires en Croatie, les croates et de nombreux conscrits serbes commencèrent à déserter massivement de la JNA comme lorsque cela s'était passé en Slovénie. Les Albanais et les Macédoniens commencèrent à chercher des moyens légaux pour quitter la JNA ou pour faire leur service en Macédoine ; Ces mouvements accrurent encore l'homogénéité ethnique des troupes de la JNA en Croatie.
Un mois après que la Croatie eut déclaré son indépendance, l'armée yougoslave et les autres forces serbes contrôlaient un peu moins d'un tiers du territoire croate, principalement dans les zones à majorité serbe. Les forces yougoslaves et serbes possédaient une supériorité en armement et en équipement. Leur stratégie militaire reposait sur de larges bombardements d'artillerie souvent sans prendre en compte la présence de civils. Avec la progression des hostilités, les villes de Dubrovnik, Gospić, Šibenik, Zadar, Karlovac, Sisak, Slavonski Brod, Osijek, Vinkovci et Vukovar furent attaquées par les forces yougoslaves. Les Nations-Unies imposèrent un embargo sur les armes ; Cependant cela n'affecta pas la JNA qui pouvait compter sur un large arsenal mais posa de gros problèmes à la nouvelle armée croate. Le gouvernement croate commença à importer des armes par contrebande.
En aout 1991, la ville frontière de Vukovar fut attaquée et la bataille de Vukovar commença. La Slavonie orientale fut lourdement touchée tout au long de cette période avec la formation de lignes de fronts autour d'Osijek et de Vinkovci en parallèle à l'encerclement de Vukovar.
En septembre, les troupes serbes encerclèrent completement la ville de Vukovar. Les troupes croates se retranchèrent dans la ville et résistèrent aux assauts des troupes d'élites mécanisées de la JNA et des paramilitaires serbes. Cela entraina un exode massif de la population croate. Les estimations des victimes du siège varient entre 1 798 et 5 00098. 22 000 personnes furent expulsés après la prise de la ville.
Le 3 octobre, la marine yougoslave reprit son blocus des principaux ports de Croatie. Cette action suivit plusieurs mois d'immobilisme des forces de la JNA et coïncida avec la fin de l'opération Coast-91 au cours de laquelle l'armée yougoslave avait échoué à prendre le contrôle de la côte pour couper l'accès de la Dalmatie au reste de la Croatie. Le 5 octobre, le président Tuđman fit un discours dans lequel il appelait l'ensemble de la population à se mobiliser contre l'"impérialisme de la Grande Serbie" poursuivi par la JNA et les forces paramilitaires serbes. Le 7 octobre, l'armée de l'air
yougoslave attaqua les bâtiments gouvernementaux à Zagreb. Le jour suivant, après l'expiration du moratoire de trois mois, le parlement croate coupa ses derniers liens avec la Yougoslavie. Le bombardement des bureaux gouvernementaux et le Siège de Dubrovnik qui commença en octobre menèrent à l'instauration de sanctions contre la Serbie par l'Union européenne. L'attention des médias internationaux se concentra sur les dommages causés à l'héritage culturel de Dubrovnik et les inquiétudes concernant les populations civiles passèrent au second plan148. Ainsi, le quartier historique classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO fut la cible de plus de 650 tirs d'artillerie.

Paroxysme du conflit

En réponse à l'avancée du 5e corps de la JNA à travers la Save vers Pakrac et en direction du nord dans la Slavonie occidentale, l'armée croate lança alors une contre-attaque au début de novembre 1991, sa première offensive majeure de la guerre. l'opération Otkos 10 permit à la Croatie de reprendre une zone comprise entre les montagnes Bilogora et Papuk. Après cinq jours d'attaque, l'armée croate avait repris environ 270 km²151.
En octobre et début décembre, la situation pour les Croates de Vukovar devint de plus en plus désespérée et le 18 novembre 1991, la ville tomba au mains des Serbes après un siège de trois mois et le massacre de Vukovar couta la vie à 240 blessés de l’Hôpital de Vukovar (assassinés méthodiquement d'une balle dans la tête et jetés dans une fosse commune sur la plaine d'Ovčara ), parmi eux se trouvait un volontaire Français, Jean-Michel Nicolier. Les survivants furent emmenés dans des camps d'internement comme celui d'Ovčara, de Velepromet ou de Sremska Mitrovica. La ville de Vukovar était presque entièrement détruite. Au cours des 87 jours de siège, entre 8 000 et 9 000 obus étaient tirés chaque jour sur la ville. Les massacres de Lovas, d'Erdut et de Škabrnja qui eurent lieu au même moment passèrent largement dans l'ombre de la chute de Vukovar.
Le 14 novembre, le blocus naval des ports de Dalmatie fut menacé par des navires civils. La confrontation culmina lors de la bataille des détroits, lorsque l'artillerie côtière endommagea ou coula de nombreux navires yougoslaves. Après la bataille, les opérations navales yougoslaves furent limitées au sud de la Mer Adriatique. Les forces croates firent de nouvelles avancées dans la seconde moitié de décembre lors de l'opération Orkan 91 qui permit de reprendre environ 1 440 km² mais un cessez-le-feu durable était sur le point d'être signé. La fin de l'opération marqua la fin de six mois d'intenses combats qui avait couté la vie à près de 10 000 personnes et en avait déplacé plusieurs dizaines de milliers.
Le 19 décembre, la Croatie fut officiellement reconnue par l'Islande33 puis par l'Allemagne quatre jours plus tard. Le 26 décembre 1991, la présidence fédérale dominée par les Serbes annonça des plans pour une Yougoslavie réduite qui inclurait les territoires capturés à la Croatie durant la guerre35. Dans la seconde moitié de l'année 1991, tous les parties démocratiques croates se
rassemblèrent pour former un gouvernement d'unité nationale avec Franjo Gregurić comme premier ministre.
La Commission d'arbitrage pour la paix en Yougoslavie, également appelée Commission Badinter fut mise en place par le Conseil des Ministres de la Communauté économique européenne (CEE) le 27 aout 1991. Les cinq membres de la commission étaient les présidents des cours constitutionnelles de la CEE. La commission établit que la république fédérale de Yougoslavie était en voie de dissolution et que les frontières intérieures des républiques yougoslaves ne pouvaient pas être modifiées sans accord des différents partis.

1992 : cessez-le-feu
Un nouveau cessez-le-feu soutenu par l'ONU, le quinzième en moins de six mois, fut accepté le 2 janvier 1992 et entra en vigueur le jour suivant8. Le 7 janvier 1992, le pilote de la JNA, Emir Šišić, abbatit un hélicoptère de la Communauté européenne en Croatie tuant cinq observateurs. La Croatie fut officiellement reconnue par la Communauté européenne le 15 janvier 1992. Même si la JNA commençait à se retirer de Croatie et de Krajina, la RSK conservait toujours le contrôle dans les territoires occupés grâce au soutien de la Serbie. À ce moment, la RSK contrôlait 13 913 km²44.
Pour mettre fin à la série de cessez-le-feu non respectés, les Nations unies déployèrent une force de protection dans les territoires de Croatie contrôlés par les Serbes, la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU) dans le but de faire respecter les accords. La FORPRONU fut officiellement créée par la résolution 743 du Conseil de sécurité de l'ONU le 21 janvier 1992. Les belligérants se replièrent dans des positions retranchées et la JNA se replia de Croatie vers la Bosnie-Herzégovine où un nouveau conflit se préparait8. La Croatie devint membre de l'ONU le 22 mai 1992 après qu'elle eut inclus dans sa constitution la protection des droits humains des minorités et des dissidents, condition nécessaire à son adhésion. L'expulsion des populations non-Serbes se poursuivit dans les territoires occupés malgré la présence des casques bleus qui jouèrent un rôle de quasi-complices.
L'armée yougoslave avait fait des milliers de prisonniers durant la guerre en Croatie et ces derniers étaient internés dans des camp en Serbie, en Bosnie-Herzégovine et au Monténégro. Les forces croates avaient également fait des prisonniers et les deux camps acceptèrent plusieurs échanges de prisonniers et les plupart des prisonniers furent libérés à la fin de l'année 1992. Les prisons serbes incluaient le camp de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie, de Morinj au Montenegro. Le principal camp croate se trouvait à Split.
Les opérations militaires en Croatie continuèrent de façon intermittente et sur une plus petite échelle. Les Croates organisèrent plusieurs actions pour lever le siège de Dubrovnik et d'autres cités croates (Šibenik, Zadar et Gospić). Parmi les affrontements les plus violent figurent l'incident du plateau Miljevci (entre Krka et Drniš) les 21 et 22 juin 1992, l'opération Jaguar sur la colline Križ
près de Bibinje et Zadar le 22 mai 1992 et une série d'actions militaires autour de Dubrovnik comme l'opération Tigar entre le 1er et le 13 juillet 1992, à Konavle entre le 20 et le 24 septembre et à Vlaštica entre le 22 et le 25 septembre. Les combats près de Dubrovnik furent suivis par le repli des troupes de la JNA de Konavle au mois d'octobre. La péninsule de la Prevlaka contrôlant l'entrée des bouches de Kotor fut démilitarisée et occupée par la FORPRONU tandis que le reste de Konavle était rendu aux autorités croates.



1993 : avancées militaires croates

Les combats reprirent au début de l'année 1993 lorsque l'armée croate lança l'opération Maslenica dans la région de Zadar le 22 janvier 1993. L'objectif de l'offensive était de prendre l'aéroport de la ville et le pont de Maslenica, le seul lien terrestre entre Zagreb et la ville de Zadar. L'opération se termina le 1er février car elle avait remplit ses objectifs mais pour un cout humain assez lourd, Croates et 490 Serbes tués, par rapport à la taille du théâtre d'opération.
Alors que l'opération Maslenica était en cours, les forces croates attaquèrent les positions serbes à environ 130 km à l'est. Elles avancèrent jusqu'au lac de Peruća et s'emparèrent du barrage hydroélectrique le 28 janvier 1993 peu après que les miliciens serbes eurent chassé les casques bleus chargés de sa protection. Les forces de l'ONU étaient présentes sur le site depuis l'été 1992. Elles avaient découvert que les Serbes avaient installé entre 35 et 37 t d'explosifs en sept endroits du barrage d'une manière qui empêchait le désamorçage ; les charges furent donc laissées en place. Avant de se replier, les Serbes firent exploser trois charges représentant 5 t d'explosifs dans le but de détruire le barrage et d'inonder la zone en aval. La catastrophe fut empêchée par Mark Nicholas Gray, alors lieutenant des Royal Marines et observateur de l'ONU sur le site. Il outrepassa les ordres et baissa le niveau d'eau dans le réservoir, qui retenait 0,54 km³ d'eau, avant que le barrage ne
soit détruit. Son action permit de sauver les vies de 20 000 personnes qui auraient pu périr noyées.
L'Opération de la poche de Medak eut lieu dans un saillant au sud de Gospić les 9 et 17 septembre. L'offensive fut menée par l'armée croate afin de faire stopper les tirs d'artillerie serbes dans la région autour de Gospić. L'opération fit reculer l'artillerie serbe mais fut entachée par des crimes de guerre. Le TPIY accusa les officiers croates Janko Bobetko, Rahim Ademi et Mirko Norac pour des crimes de guerre commis lors de l'offensive. Norac fut par la suite reconnu coupable par un tribunal croate. L'opération fut arrêtée du fait de la pression internationale et un accord fut trouvé dans lequel les troupes croates revenaient à leurs positions antérieures au 9 septembre et le saillant était occupé par les soldats de l'ONU. Les événements qui suivirent restent controversés car les autorités canadiennes ont avancé que l'armée croate avait affronté de manière intermittent les troupes canadiennes du Princess Patricia's Canadian Light Infantry qui se déployaient dans le saillant. Les témoignages du ministre de la défense croate et des officiers des Nations-Unies lors du procès Ademi-Norac nient que la bataille ait eut lieu.
Le 18 février, les autorités croates signèrent les accords de Daruvar avec les chefs serbes locaux de Slavonie occidentale. L'objectif de cet accord secret était de normaliser la vie des populations civiles vivant prêt de la ligne de front. Cependant, les autorités de Knin apprirent cela et arrêtèrent les signataires serbes. En juin 1993, les Serbes commencèrent à voter lors d'un référendum sur l'intégration de la Krajina au sein de la République serbe de Bosnie159. Milan Martić, agissant en tant que ministre de l'Intérieur de la RSK, déclara dans une lettre adressée le 3 avril à l'assemblée de la république serbe de Bosnie que cette fusion de « deux États serbes était un prélude à l'établissement d'un État de tous les Serbes ». Le 21 janvier 1994, il avança qu'il « accélérerait le processus d'unification et qu'il transmettrait le relai à Slobodan Milošević » si il était élu à la présidence de la RSK186. Ces intentions furent contrées par la résolution 871 du Conseil de sécurité des Nations unies en octobre 1993 où les Nations unies affirmaient pour la première fois que les zones protégées des Nations-Unies (entre autres les zones contrôlées par la RSK) faisaient partie intégrante de la république de Croatie.
En 1992 et 1993, environ 225 000 Croates, ainsi que des réfugiés de Bosnie-Herzégovine et de Serbie s'intaillèrent en Croatie. Des volontaires croates et des soldats réguliers participèrent à la Guerre de Bosnie-Herzégovine. La Croatie accepta 280 000 réfugiés Bosniaques et elle était la destination initiale de la plupart des réfugiés bosniaques. Cet afflux considérable de réfugiés pesa lourdement sur l'économie et les infrastructures croates. L'ambassadeur américain en Croatie, Peter W. Galbraith, déclara que la situation était équivalente à l'accueil de 30 000 000 de réfugiés par les États-Unis.

1994: Érosion du soutien pour la Krajina


En 1992, les Croates et les Bosniaques entamèrent un conflit en Bosnie-Herzégovine tout en combattant contre les Serbes de Bosnie. La guerre opposait initialement le Conseil de défense croate et les troupes de volontaires croates à l'Armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine mais en 1994, l'armée croate avait déployé entre 3 000 et 5 000 hommes sur le terrain. Sous la pression des États-Unis, les bélligérants acceptèrent un cessez-le-feu à la fin du mois de février 1994 qui fut suivi d'une rencontre entre les représentants bosniaques, croates et le Secrétaire d'État américain Warren Christopher à Washington, D.C. le 26 février 1994. Le 4 mars, Franjo Tuđman accepta l'accord prévoyant la création d'une Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et une alliance entre le gouvernement bosniaque et les Croates de Bosnie. L'accord prévoyait la mise en place d'une confédération souple entre la Croatie et la nouvelle fédération, ce qui permettait à la Croatie d'envoyer des troupes en Bosnie-Herzégovine. Cela entraina le démantèlement de la République d'Herceg-Bosna et réduisit le nombre de belligérants en Bosnie de trois à deux.

À la fin 1994, l'armée croate intervint à plusieurs reprises en Bosnie : entre le 1er et le 3 novembre dans l'opération Cincar près de Kupres et le 29 novembre lors de l'opértion Winter '94 près de Dinara et Livno. Ces opérations étaient destinées à soulager la région de Bihać assiégée et à approcher la capitale de RSK, Knin, de trois cotés.

Dans le même temps, des négociations sous l'égide des Nations unies entre les gouvernements de la Croatie et de la RSK étaient au point mort. Les points de blocage incluaient l'ouverture de la partie occupée par les Serbes de l'autoroute entre Zagreb et Slavonski près d'Okučani et le statut putatif des zones à majorité serbes de Croatie. L'autoroute rouvrit à la fin 1994 mais elle fut rapidement fermée pour des raisons de sécurité. L'impossibilité à résoudre ces problèmes sera la cause des grandes offensives croates de l'année 1995.

La Krajina continuait le siège de Bihać avec le soutien de l'Armée de la République serbe de Bosnie. Michael Williams, un membre de la force onusienne déclara que lorsque le village de Vedro Polje à l'ouest de Bihać était tombé aux mains des Serbes de Croatie, cela signifiait que le siège entrait dans sa phase finale. Il ajouta que ces derniers organisaient d'importants tirs d'artillerie contre la ville de Velika Kladuša au nord de l'enclave de Bihać. Les analystes militaires occidentaux avancèrent que dans l'arsenal anti-aérien serve entourant la poche de Bihać en territoire croate, il y avait des S-75 Dvina dont le niveau de sophistication suggérait qu'il avaient été récemment fournis par Belgrade. En réponse à la situation, le Conseil de Sécurité vota la résolution qui autorisait les appareils de l'OTAN déployés dans le cadre de l'Opération Deny Flight à opérer en Croatie. Le 21 novembre, l'OTAN attaqua l'aéroport d'Udbina contrôlé par les Serbes de Croatie et détruisit temporairement les pistes. L'OTAN poursuivit ses bombardements dans la zone et le 23 novembre, il détruisit une batterie de missiles anti-aériens près de Dvor.

En 1995, l'armée croate avait développé une force de combat efficace centrée sur huit brigades d'élite. De même l'armée avait été réorganisée autour des vétérans. Cette organisation fit que lors des dernières campagnes, l'armée croate employa une variante de la blitzkrieg avec les brigades d'élite perçant les lignes ennemies tandis que les autres unités tenaient leurs positions avant d'encercler les unités adverses. Pour renforcer ses forces, la Croatie engagea la société Military Professional Resources Inc. (MPRI) en septembre 1994 pour entrainer ses officiers. Débutant en janvier 1995, les activités de la MPRI impliquaient quinze conseillers et étaient contrôlées par le Département d'État américain qui s'assurait qu'elles ne violaient pas l'embargo sur les armes.

1995 : fin de la guerre

Les tensions s'accrurent au début de l'année 1995 car la Croatie cherchait à accroitre la pression sur les forces serbes qui occupaient de larges portions de son territoire. Dans une lettre de cinq pages rédigée le 12 janvier, Franjo Tuđman déclara formellement au Secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali que la Croatie mettait un terme à l'accord autorisant le stationnement de la FORPRONU en Croatie effectif jusqu'au 31 mars. La décision était motivée par le soutien continu de la Serbie aux Serbes de Croatie. La situation fut également notifiée à l'Assemblée générale des Nations unies.

Les efforts de paix internationaux se poursuivirent avec la création d'un nouveau plan appelé Z-4 qui fut présenté aux autorités de la Krajina et de Croatie. Initialement il n'y eut aucune réponse croate et les Serbes refusèrent catégoriquement la proposition. Alors que la date limite du déploiement de la FORPRONU approchait, une nouvelle mission de maintien de la paix fut proposée avec un mandat étendu pour pouvoir patrouiller le long des frontières internationalement reconnues de la Croatie. Initialement les Serbes s'y opposèrent et des chars se déployèrent de Serbie dans l'est de la Croatie. Un accord fut finalement trouvé et la nouvelle mission de l'ONU fut approuvée par la résolution 981 du conseil de sécurité de l'ONU le 31 mars. Le nom de l'opération fit l'objet d'une querelle de dernière minute car le ministre des Affaires étrangères croate Mate Granić insistait pour que la terme de Croatie soit ajouté au nom. L'expression "Opération des Nations unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie" (ONURC) fut finalement adoptée.

Les violences reprirent au début du mois de mai 1995. La RSK perdit le soutien du gouvernement serbe de Belgrade en partie du fait de la pression internationale. Au même moment, l'Opération Éclair croate permit de reprendre tous les territoires occupés en Slavonie occidentale. En représailles, les forces serbes bombardèrent Zagreb avec des missiles tuant 7 civils et en blessant 175 autres. L'armée yougoslave répondit à l'offensive avec une démonstration de force et envoya des chars à la frontière croate pour semble-t-il éviter une attaque de la Slavonie orientale.

Durant les mois qui suivirent, les efforts internationaux se concentrèrent sur les "zones protégées par les Nations unies" peu efficaces mises en place en Bosnie-Herzégovine et sur la mise en place d'un cessez-le-feu plus durable en Croatie. Les deux questions se rejoignirent en juillet 1995 lorsque plusieurs zones protégées dans l'est de la Bosnie-Herzégovine furent envahies et que celle de Bihać était menacée. En 1994, la Croatie avait déjà indiquée qu'elle ne permettrait pas la prise de Bihać et la nouvelle confiance dans la capacité militaire de la Croatie à reprendre les zones occupées poussa les autorités croates à ne plus accepter de cessez-le-feu ; les territoires occupés seraient réintégrés au sein de la Croatie. Ces développements et l'accord de Washington, un cessez-le-feu signé en Bosnie-Herzégovine, mena à une nouvelle rencontre entre les présidents de Croatie et de Bosnie-Herzégovine le 22 juillet lors de laquelle la résolution de Split fut adoptée. Dans celle-ci, la Bosnie-Herzégovine invitait la Croatie à fournir un soutien militaire, particulièrement dans la zone de Bihać. La Croatie accepta et se prépara à une intervention armée.

Entre le 25 et le 30 juillet, l'armée croate et le conseil de défense croate attaquèrent les territoires tenus par les Serbes au nord du mont Dinara, capturant Bosansko Grahovo et Glamoč durant l'Opération Summer '95. Cette offensive ouvrit la voie à la reprise des territoires occupés autour de Knin car elle avait permis de couper les dernières voies de ravitaillement entre Banja Luka et Knin. Le 5 aout, la Croatie déclencha l'Opération Tempête dont l'objectif était de reprendre la quasi-totalité des territoires occupés de Croatie à l'exception d'une petite bande de terre le long du Danube éloignée du gros des territoires contestés. L'offensive, impliquant 100 000 soldats croates, fut la plus importante bataille terrestre en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'opération Tempête remplit ses objectifs et s'acheva le 8 aout.

De nombreux civils des zones occupées fuirent durant l'offensive ou immédiatement après son achèvement, dans ce qui fut par la suite décrit selon des termes allant d'expulsion à évacuation planifiée3. Les sources serbes de Krajina (Documents du QG de la protection civile de RSK publiés par Kovačević, Sekulić et Vrcelj) confirment que l'évacuation des Serbes était organisée et avait été planifiée à l'avance. Selon Amnesty International, l'opération entraina le nettoyage ethnique de près de 200 000 Serbes de Croatie, le meurtre et la torture de soldats et de civils serbes et le pillage des propriétés serbes19. D'un autre coté, le TPIY conclut que seuls 20 000 personnes furent déportées. La BBC évoqua 200 000 réfugiés serbes. Les réfugiés croates exilés en 1991 furent finalement autorisés à rentrer chez eux. Pour la seule année 1996, environ 85 000 Croates retournèrent dans l'ancienne Krajina et en Slavonie occidentale selon les estimations du Comité américain sur les réfugiés.

Dans les mois qui suivirent, il y eut encore des attaques intermittentes, principalement des tirs d'artillerie, depuis les territoires tenus par les Serbes de Bosnie contre Dubrovnik et ailleurs. La dernière zone contrôlée par les Serbes en Croatie, la Slavonie orientale, devait faire face à la possibilité d'une confrontation militaire avec la Croatie. Une telle possibilité fut à plusieurs fois avancée par Franjo Tuđman dans les semaines qui suivirent la fin de l'Opération Tempête. La menace était renforcée par les mouvements de troupes dans la région à la mi-octobre de même que par la menace antérieure d'une intervention militaire si un accord n'était pas trouvé avant la fin du mois. De nouveaux affrontements furent évités le 12 novembre lors de la signature des accords d'Erdut par le ministre de la Défense de la RSK, Milan Milanović4, après qu'il eut reçu des instructions de Belgrade. L'accord prévoyait que la dernière zone occupée devait être rétrocédée à la Croatie après une période de transition de deux ans4. L'accord prévoyait également le retrait de la mission de l'ONURC et son remplacement par une nouvelle force de maintien de la paix pour faire appliquer l'accord. La nouvelle mission appelée Administration Transitoire des Nations Unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem Occidental (ATNUSO) fut mise en place par la résolution 1037 de l'ONU du 15 janvier 1996. La période transitoire fut par la suite allongée d'un an. Le 15 janvier 1998, le mandat de l'ATNUSO expira et la Croatie reprit le contrôle complet de la région5. Alors que l'ATNUSO remplaçait l'ONURC, la péninsule de Prevlaka, auparavant sous le contrôle de l'ONURC fut placée sous l'autorité de la Mission d'Observation des Nations Unies à Prevlaka (MONUP). La MONUP fut créée par la résolution 1038 du 15 janvier 1996 et se termina le 15 décembre 2002.
Type et nom de la guerre

Si le terme appliqué à la guerre directement traduit du croate est Guerre de la Patrie (Domovinski rat), l'expression Guerre d'indépendance croate s'est imposée pour les événements de la guerre en Yougoslavie s'étant déroulés en Croatie. Les expressions Guerre de Croatie ou Guerre serbo-croate sont également apparues avec les changements politiques et militaires et complètent les expressions plus générales comme la Guerre en Yougoslavie. En Croatie, l'appellation officielle est "Guerre de la Patrie" et est la plus utilisée mais l'expression Agression de la Grande Serbie (croate : Velikosrpska agresija) fut largement employée par les médias durant le conflit.

Deux visions contradictoires du conflit existent selon que l'on considère la guerre comme ayant été civile ou internationale. La vision dominante en Serbie est celle d'une double guerre civile dans la région : une entre les Croates et les Serbes vivant en Croatie et une autre entre la République fédérale de Yougoslavie et la Croatie faisant partie de la fédération. La vision prédominante en Croatie et chez la plupart des experts internationaux, dont le TPIY, est celle d'un conflit international, une guerre d'agression menée par les vestiges de la Yougoslavie et la Serbie contre la Croatie et soutenue par les Serbes de Croatie. Ni la Croatie ni la Yougoslavie n'ont formellement déclaré la guerre à l'autre. À la différence de la position serbe selon laquelle une déclaration de guerre était inutile car il s'agissait d'une guerre civile, la raison pour laquelle les Croates ne déclarèrent pas la guerre était que Tuđman croyait la Croatie incapable de s'opposer directement à la JNA et espérait éviter une guerre générale.



B4-Impact et conséquences

Pertes et réfugiés

La plupart des sources avancent le nombre de 20 000 morts pour les deux camps. Selon le président de la commission croate des personnes disparues, le colonel Ivan Grujić, la Croatie déplore 12 000 morts ou disparus dont 6 788 soldats et 4 508 civils. Les chiffres officiels croates de 1996 avancent 12 000 tués et 35 000 blessés. Goldstein parle de 13 583 tués ou disparus. Environ 2 400 personnes ont été portées disparues durant la guerre. En 2010, la Croatie compte encore 1 997 disparus durant le conflit. En 2009, il y avait 52 000 personnes en Croatie handicapés suite à leur participation aux combats. Ce chiffre inclut les personnes physiquement handicapés du fait de leurs blessures mais également les personnes dont la santé a été affectée par leur implication dans la guerre comme des victimes de diabète, de maladie cardio-vasculaire et de trouble de stress post-traumatique (SSPT). Dans la plupart des cas, le handicap résulte non pas d'une blessure mais d'une santé détériorée ou d'un SSPT. En 2010, le nombre de SSPT lié à la guerre était de 32 000.

Au total, la guerre entraina 500 000 réfugiés . Entre 196 000 221 000 et 247 000 (en 1993) Croates et non-Serbes furent déplacés durant la guerre de la province de Krajina et des territoires frontaliers. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avança en 2006 que 221 000 personnes furent déplacés et 218 000 étaient rentrés chez eux. La majorité fut déplacée lors des combats initiaux et des offensives de la JNA en 1991 et 1992. Environ 150 000 Croates de la république serbe de Bosnie et de Serbie ont obtenus la citoyenneté croate depuis 1991 et la plupart avaient été expulsés.
L'organisation non-gouvernementale Veritas basée à Belgrade liste 6 780 tués et disparus de la république serbe de Krajina dont 4 324 soldats et 2 344 civils. La plupart d'entre-eux furent tués ou portés disparus en 1991 (2 442) et en 1995 (2 394). La plupart des morts eurent lieu dans le nord de la Dalmatie (1 632). La JNA reconnut officiellement 1 279 tués au combat durant la guerre. Le nombre véritable est probablement bien plus grand car les pertes étaient systématiquement sous-évaluées. Dans un cas, les rapports officiels avancent deux blessés légers après un engagement mais selon l'officier de renseignement de l'unité, les pertes avaient été de 50 tués et 150 blessés.

Selon les sources serbes, environ 120 000 Serbes furent déplacés en 1991-1993 et 250 000 furent déplacés après l'opération Tempête. Le nombre de Serbes déplacés était de 254 000 en 1993 et tomba à 97 000 au début de l'année 1995 avant de remonter à 200 000 à la fin de la guerre. La plupart des sources internationales avancent le nombre de 300 000 réfugiés serbes. Selon Amnesty International 300 000 furent déplacés entre 1991 et 1995 et 117 000 sont officiellement enregistrés comme étant rentrés chez eux en 2005. Selon l'OSCE, 300 000 furent déplacés durant le conflit dont 120 000 seraient rentrés chez eux en 2006. Cependant, on considère que ce nombre ne reflète pas le nombre de rapatriés car beaucoup retournèrent en Serbie, au Monténégro ou en Bosnie-Herzégovine après s'être officiellement enregistrés en Croatie. Selon un rapport de l'UNHCR de 2006, 125 000 sont rentrés en Croatie et 55 000 s'y sont installés de façon permanente.
L'association croate des prisonniers dans les camps de concentration serbes fut fondée pour aider les victimes des abus pénitentiaires. Les vétérans de guerre croates sont organisés en plusieurs organisations non-gouvernementales dont la plus importante est la l'association des vétérans de la guerre de la patrie croates.

Dommages de guerre et champs de mines

Les chiffres officiels sur les dommages de guerre publiés en Croatie en 1996 avancent la destruction de 180 000 habitations, de 25 % de l'économie croate et de 27 milliards de dollars de dégâts. L’Europe Review 2003/04 estime les dommages de la guerre à 37 milliards de dollars répartis entre les infrastructures détruites, les pertes économiques et les couts liés aux réfugiés tandis que le PIB avait baissé de 21 % durant la période. 2 423 sites culturels dont 495 structures sacrées furent détruites ou endommagées. La guerre imposa un fardeau économique supplémentaire lié au dépenses militaires. En 1994, la Croatie était entrée de facto dans une économie de guerre et les dépenses militaires représentaient 60 % du budget national.

Les dépenses yougoslaves et serbes étaient encore plus disproportionnées. Le projet de budget fédéral pour 1992 alloua 81 % des fonds à l'effort de guerre serbe. Comme la Croatie et la Slovénie, les républiques yougoslaves les plus développées, représentaient une part significative des recettes fédérales, la Yougoslavie commença à partir de 1992 d'imprimer de grandes quantités de monnaie pour financer les opérations gouvernementales. Cela entraina l'un des pires épisodes d'hyperinflation de l'histoire : Entre octobre 1993 et janvier 1995, la Yougoslavie, alors composée de la Serbie et du Monténégro, subit une hyperinflation 5 × 1015 %.
De nombreuses cités croates furent bombardés par l'artillerie, les missiles et l'aviation des forces de la JNA et de la RSK. Les villes les plus touchées furent Vukovar, Slavonski Brod (dans les montagnes de Vučjak) et Županja (durant plus de 1 000 jours) Vinkovci, Osijek, Nova Gradiška, Novska, Daruvar, Pakrac, Šibenik, Sisak, Dubrovnik, Zadar, Gospić, Karlovac et Zagreb. Les tirs d'artillerie sur Vukovar furent particulièrement sévères car la ville reçut près d'un million d'obus mais d'autres villes furent également lourdement visées. Slavonski Brod ne fut jamais directement attaquée par les chars ou l'infanterie mais la cité et les villages alentours furent touchés par plus de 11 600 obus d'artillerie et 130 bombes aériennes entre 1991 et 1992.

Environ 2 millions de mines furent posées dans divers régions de Croatie durant la guerre. La plupart des champs de mine furent posés sans plans et sans enregistrement de l'emplacement. Une décennie après la guerre, en 2005, il y avait encore environ 250 000 mines enterrées le long de l'ancienne ligne de front et certaines parties des frontières internationales, particulièrement près de Bihać, et autour de certaines anciennes installations de la JNA. En 2007, les zone minées ou supposément minées représentaient environ 1 000 km² soit 2 % du territoire croate. Plus de 1 900 personnes ont été tuées ou blessées par des mines en Croatie depuis le début de la guerre dont plus de 500 après la fin du conflit. Entre 1998 et 2005, la Croatie dépensa 214 million de dollars dans divers programmes de déminage. En 2009, tous les champs de mines restants et les zones suspectées de contenir des mines ou des munitions non explosées sont clairement marquées mais le déminage est lent ; on estime qu'il faudra encore 50 ans pour nettoyer toutes les zones.

Crimes de guerre et TPIY

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) fut établi par la résolution 872 de l'ONU adoptée le 25 mai 1993. Le tribunal a le pouvoir de juger les personnes accusées de crimes contre le droit international humanitaire, de violation de la convention de Genève et des lois de la guerre, de génocide et de crimes contre l'humanité commis dans les territoires de l'ancienne Yougoslavie depuis le 1er janvier 1991. Les accusés du TPIY vont des simples soldats aux premiers ministres et présidents. Parmi les accusés de haut-rang figuraient Slobodan Milošević (président de la République socialiste de Serbie et de la république de Serbie), Milan Babić (président de la RSK), Ratko Mladić (général de la JNA),Ante Gotovina (général de l'armée croate) et Franjo Tuđman (president de la Croatie) décédé en 1999 alors que les procureurs se préparaient à l'accuser. Selon Marko Attila Hoare, un ancien employé du TPIY, une équipe d'enquête travailla sur plusieurs hauts responsables serbes dont Veljko Kadijević, Blagoje Adžić, Borisav Jović, Branko Kostić, Momir Bulatović. Cependant, après l'intervention de Carla del Ponte, ces travaux furent rejetés et l'accusation se limita à Milošević ainsi la plupart des ces individus ne furent jamais jugés.

« Entre 1991 et 1995, Martić tint des positions de ministre de l'intérieur, de la défense et de président de la "Région Autonome de Serbie Krajina" auto-proclamée (SAO Krajina), qui fut par la suite renommée "République de Serbie Krajina" (RSK). Il fut reconnu coupable d'avoir participé à une entreprise criminelle commune avec Milošević dont l'objectif était de créer un état serbe unifié à travers une campagne systématique de crimes contre les populations non-serbes habitant dans des territoires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine devant faire partie de cet état. »
— Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Milan Martić
En 2011, le TPIY avait condamné sept officiels du coté serbo-monténégrin et deux du coté croate. Milan Martić recut la peine la plus lourde avec 35 ans de prison. Babić fut condmané à 13 ans. Il exprima ses remord pour son rôle dans la guerre et demanda à ses « frères » croates de le pardonner. Un nombre significatif d'hôpitaux et d'abris marqués du signe de la croix rouge ont été la cible des forces serbes. En 2007, deux anciens officiers de l'armée yougoslave furent condamnés pour le massacre de Vukovar par le TPIY à La Haye. Veselin Šljivančanin fut condamné à 10 ans et Mile Mrkšić à 20 ans de prison. Les procureurs déclarèrent qu'après la prise de Vukovar, la JNA transféra plusieurs centaines de Croates aux forces serbes. Sur ce nombre, au moins 264 (dont des soldats blessés, des femmes, des enfants et des vieillards) furent assassinés et enterrés dans des fosses communes près d'Ovčara dans les faubourgs de Vukovar. Le maire de la ville, Slavko Dokmanović, fut amené devant le tribunal mais se suicida en captivité en 1998 avant le début du procès.

Les généraux Pavle Strugar et Miodrag Jokić furent condamnés à respectivement 7 et 8 ans de prison pour le bombardement de Dubrovnik. Le chef d'état-major de l'armée yougoslave, Momčilo Perišić fut condamné à 27 ans de prison pour ses décisions d'armer, de financer et de soutenir les armées de Krajina et de la république serbe de Bosnie qui se livrèrent à des massacres à Sarajevo, Zagreb et Srebrenica.
En plus des atrocités commises après la prise de Vukovar, il existe de nombreux documents relatants le
scrimes perpetrés contre les civils et les prisonniers de guerre par les Serbes et les forces yougoslaves en Croatie. La plupart d'entre eux furent étudiés par le TPIY ou les systèmes judiciares étatiques. Parmi ceux-ci figurent les massacres de Borovo, de Dalj, de Lovas, de Široka Kula, de Baćin de Saborsko, de Škabrnja, de Voćin, de Bruška et les bombardements de Zagreb.

Il existait de nombreux camps où les civils et les prisonniers de guerre croate étaient internés dont ceux de Sremska Mitrovica, de Stajićevo et de Begejci en Serbie et celui de Morinj au Montenegro. L'association des prisonniers de guerre croates dans les camps de concentration serbes fut fondée pour aider les victimes des abus serbes. L'armée croate établit également des camps de détention comme celui de Lora à Split.

Les forces croates commirent également de nombreux crimes de guerre comme les massacre de Gospić et de Sisak en 1991 et 1992 et bien d'autres. Ces derniers furent jugés par des tribunaux croates ou par le TPIY. Un autre crime de guerre, qui devint l'affaire "Pakračka poljana", commit par une unité de police de réserve commandée par Tomislav Merčep, fut le meurtre de plusieurs prisonniers, principalement Serbes, près de Pakrac à la fin de l'année 1991 et au début de l'année 1992. L'affaire fut initialement jugée par le TPIY avant d'être transférée à la justice croate. Plus d'une décennie plus tard, cinq membres de cette unité mais pas son commandant furent accusés de plusieurs charges criminelles relatives à ces événements et furent condamnés. Merčep fut arrêtés pour ces crimes en décembre 2010. En 2009, Branimir Glavaš, un ancien député croate fut condamné par un tribunal croate pour des crimes de guerre commis à Osijek en 1991.
Le TPIY inculpa les officiers croates Janko Bobetko, Rahim Ademi, Mirko Norac et d'autres pour des crimes commis durant l'opération de la poche de Medak mais ces affaires furent également transmises à des cours croates. Norac fut reconnu coupable et emprisonné, Ademi fut acquitétandis que Bobetko fut jugé incapable d'assister à son procès du fait de problèmes de santé. L'acte d'accusation du TPIY contre le général Ante Gotovina citait le meurtre d'au moins 150 civils serbes après la fin de l'opération Tempête. Le comité croate des droits de l'homme recense 677 civils serbes tués lors de l'opération. Louise Arbour, procureur au TPIY avance clairement que la légalité et la légitimité de l'opération elle-même n'est pas en cause mais qu'elle a la charge d'enquêter sur les crimes commis durant la campagne. La cour rappela que la légalité de l'opération Tempête ne relève pas de son pouvoir car le TPIY ne s'occupe que des crimes de guerre. En 2011, Gotovina et Markač furent respectivement condamnés à 24 et 18 ans de prison. Čermak fut acquitté pour tous les actes d'accusation.

« La Chambre a conclu que les forces de l'armée croate et de la police spéciale avaient commis un très grand nombre de crimes à l'encontre de la population serbe au cours de l'Opération Tempête. Ces crimes ont été commis dans le cadre d'une entreprise criminelle commune dont l'objectif était de chasser définitivement la population serbe de la région de la Krajina, par la force ou la menace du recours à la force, et impliquait des expulsions, des transferts forcés, des persécutions ayant pris la forme de mesures restrictives et discriminatoires, d'attaques illégales contre des civils et des objectifs civils, d'expulsions et de transferts forcés. (...) La Chambre a conclu que Franjo Tuđman, alors le principal chef des Croates président de la Croatie était un membre clé de l'entreprise criminelle commune et qu'il voulait repeupler la Krajina avec des Croates. La Chambre a conclu qu'Ante Gotovina avait contribué à la planification et à la préparation de l'Opération Tempête. Par son comportement, y compris par les ordres qu'il a donnés d'attaquer illégalement des civils et des objectifs civils, Ante Gotovina a participé de manière importante à l'entreprise criminelle commune. »
— Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Ante Gotovina
Amnesty International publia une analyse détaillé à la fin de l'année 2010 sur les difficultés d'obtenir des condamnations pour les crimes de guerre commis dans les Balkans dans les années 1990 et les leçons devant être tirées.


SOURCE: wikipedia.org

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Amghar
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par Amghar »

C-Guerre de Bosnie-Herzégovine



La guerre de Bosnie-Herzégovine (souvent appelé Guerre de Bosnie par abus de langage) est une guerre entre les peuples Serbes, Croates et Bosniaques ayant eu lieu sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine et ayant impliqué principalement la Yougoslavie (RFS Yougoslavie puis RF Yougoslavie), la Serbie, la Croatie et les différentes entités de l'actuelle Bosnie-Herzégovine.
Elle débuta le 6 avril 1992 lorsque l'armée populaire yougoslave attaqua la Bosnie-Herzégovine, qui venait de déclarer son indépendance le 1er mars. La guerre s'est achevée par les Accords de Dayton le 14 décembre 1995.

C1-Préludes


La guerre en Bosnie est une conséquence de la dislocation de la Yougoslavie, elle-même liée à la chute des régimes communistes en Europe de l'Est en 1989. La renaissance des idées nationalistes en Yougoslavie a fragilisé le rôle central du Parti communiste. Les arrivées au pouvoir de Slobodan Milosevic en Serbie en 1987, et de Franjo Tudjman en Croatie en 1990, accentuent la crise. En juin 1991, la Slovénie déclare son indépendance, et la Croatie en fait de même. Après un rapide conflit en Slovénie, la JNA sous le commandement serbe, appuyée par les para-milices serbes, et les serbes de Krajina en Croatie, attaquent la Croatie. Le symbole du début de cette guerre est certainement la bataille de Vukovar.
La Bosnie ne voulant pas participer à ce conflit contre la Croatie, décide de déclarer sa souveraineté en octobre 1991. Mais la commission de Badinter précise alors qu'elle ne reconnaîtrait l'indépendance de la Bosnie que si un référendum était organisé à cet effet en Bosnie .
Un référendum d'autodétermination est alors organisé le 29 février 1992. Il est boycotté par la plupart des Serbes qui constituent 32% de la population. Les Croates et les Musulmans votent, à savoir 68% de la population. Le résultat du référendum est de 99% des voix en faveur de la Bosnie indépendante. Celle-ci est en conséquence proclamée par le parlement bosniaque le 5 avril 1992.
Comme il a été prévu par la commission Badinter, suite à ce référendum, la Communauté européenne reconnaît la Bosnie en tant qu'État indépendant, le 6 avril 1992. Cette reconnaissance est suivie de celle des États-Unis. La Bosnie adhère ainsi le 22 mai 1992 à l'Organisation des Nations unies, avec la Croatie et la Slovénie.
La République serbe de Bosnie, l'entité des Serbes dirigée par Radovan Karadzic, déclare à son tour, mais sans aucune procédure constitutionnelle, son indépendance. Cette république ne sera jamais reconnue en tant que telle par la communauté internationale. Si, suite aux accords de Dayton, il existe dans les faits une république serbe de Bosnie, aucune personnalité morale n'a été reconnue à cette dernière.

C2-Tentatives de paix

Le 18 mars 1992, le diplomate portugais José Cutilheiro propose un projet de cantonisation de la Bosnie-Herzégovine (sur le modèle helvète des cantons). Les dirigeants croates et serbes de Bosnie-Herzégovine acceptent, contrairement à Alija Izetbegović qui refuse et préfère un pouvoir central, qu'il pourrait éventuellement occuper. C'est aussi la position de l'Union européenne.
Le 27 avril 1992, la Serbie et le Monténégro, c'est-à-dire les deux seules républiques non-sécessionistes, forment la République fédérale de Yougoslavie, mais celle-ci n'est pas reconnue comme successeur et noyau restant de l'ancienne Yougoslavie (comme ce fut le cas pour la Russie lors de l'implosion de l'URSS), en vertu des conclusions de la commission Badinter.
L'ONU tente de pacifier en vain la situation en dépêchant des Casques bleus. La Bosnie-Herzégovine connaît trois ans et demi d'une terrible guerre d'agression et d'extermination des populations bosniaques, croates et serbes. Le rejet de Radovan Karadžić du plan de paix proposé par David Owen et Cyrus Vance, accepté par les autres parties, marque la désolidarisation de Slobodan Milošević vis-à-vis du nationalisme serbe en Bosnie-Herzégovine.

C3-Opérations militaires

Organisation

L'ex-Yougoslavie, et surtout la Bosnie-Herzégovine, ont alors connu plusieurs années de guerre, marquées par des épisodes particulièrement violents : crimes de guerres, massacres, viols, création de camps de concentration, déplacements forcés de populations, des crimes commis par chaque partie. Ces crimes de guerre ont pris une tournure raciste, selon le principe de purification ethnique. Toutefois, les déplacements de populations ont souvent été davantage un enjeu stratégique. En effet ceux-là désorganisaient notamment le camp adverse en lui imposant de prendre en charge des populations civiles supplémentaires et instauraient un climat de terreur. Dans bien des cas, cela a été suffisant pour faire fuir les populations locales avant l'arrivée des troupes ennemies.
Les dirigeants ont aussi fait appel à des groupes paramilitaires et des groupes du crime organisé, comme les Tigres' du Serbe Arkan ou les Scorpions. De nombreux combattants étrangers ont aussi participé à cette guerre, notamment des russes, grecs et des Moudjahiddin venus surtout de pays islamiques. Les actes de violences ne sont pas le seul fait des armées, mais souvent d'actes individuels puisque que beaucoup de Yougoslaves possédaient une arme et un vieil uniforme chez eux. Beaucoup de paysans ont cherché à se protéger ou à se faire justice eux-mêmes.

Déroulement

En 1992, les Serbes de Bosnie, qui ont pris pour capitale Pale, à proximité de Sarajevo, entreprennent donc un long et violent siège de la ville, le plus long que l'Europe moderne ait connu. Les premiers bombardements des forces serbes frappent la ville le 6 avril 1992, le lendemain de la déclaration d'indépendance. Sarajevo est soumise à un blocus complet. Les convois de nourriture et de médicaments sont bloqués sur les routes, l'eau et l'électricité coupés. Le siège de Sarajevo devient une guerre d'usure.
L'armée des Serbes de Bosnie est commandée par Ratko Mladić et principalement formée par les unités bosno-serbes de l'Armée fédérale yougoslave (JNA). Elle s'empare progressivement des principales villes (en dehors de Sarajevo) et des zones peuplées par des Serbes au début de la guerre et pratique une méthode dite d'épuration ethnique contre la population bosniaque.
Les efforts de la communauté internationale pour mettre fin au conflit et protéger les populations civiles sont sans résultats, malgré l'envoi de plus de 38 000 militaires aux couleurs de l'ONU. 167 hommes de la Forpronu sont tués et plus de 700 d'entre eux sont blessés, dont environ la moitié appartenant à l'armée française.
En mars 1994, un accord est signé entre les dirigeants croates et musulmans de Bosnie, sous la pression de la communauté internationale, surtout celle des États-Unis envers le président Croate Tudjman. Opposées depuis près d'un an, d'avril 1992 (notamment lors des combats durant lesquels fut détruit le pont ottoman du XVe siècle de Mostar) à mai 1993, les deux communautés forment dès lors un front commun contre les Serbes de Bosnie.

C4-Les prises de position internationales

Les déclarations d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie en juin 1991, pourtant annoncées six mois avant, prennent la diplomatie française au dépourvu. Cette dernière s'accroche au principe essentiel de la guerre froide : le statu quo, le refus de toute modification de frontières. Son attitude envers la Bosnie-Herzégovine sera identique : Le Quai d'Orsay parle toujours des « belligérants », montrant une volonté claire de les renvoyer dos à dos, de ne pas prendre parti. La France s'illustrera surtout par des discours humanitaires, par une volonté de protéger les populations en faisant abstraction de la guerre en cours. Cette position atteindra son paroxysme avec la visite du Président François Mitterrand aux casques bleus français à Sarajevo,(qui eut aussi pour intérêt de vendre des armes) lors de laquelle il prononcera sa célèbre phrase : « Il faut laisser du temps au temps ».
La Bosnie-Herzégovine attire l'attention des pays occidentaux. Certains intellectuels (comme Bernard-Henri Lévy) et hommes politiques présentent la Bosnie-Hérzegovine comme un succès du multiculturalisme, et un exemple réussi d'intégration d'une population musulmane en Europe. À leurs yeux, soutenir la Bosnie-Herzégovine, c'est avant tout soutenir les Musulmans - Non pas les "musulmans", fidèles de l'Islam, mais les "Musulmans" (ou Bosniaques), nationalité créée par Tito en 1971 pour équilibrer les populations en Bosnie-Herzégovine. Les Musulmans deviennent en ces temps de guerre une nationalité à protéger.
Il y a toutefois des nuances à apporter à cette description. La Bosnie-Herzégovine est partagée en communautés distinctes, malgré le nombre important de mariages mixtes (5,5% de la population se déclarant "Yougoslave" selon un recensement de 1991, le taux le plus élevé en Yougoslavie). Alija Izetbegović, BBC News, « Bosnia eviction battle looms », 23/07/2000.. Ce qui n'empêche pas Bernard-Henri Lévy de le recevoir à Paris et d'être nommé avec Bernard Kouchner docteur Honoris causa de l'université de Sarajevo.

C5-Le dénouement

Du 13 au 16 juillet 1995, l'armée des Serbes de Bosnie, commandée par Ratko Mladic, s'empare de Srebrenica, une enclave bosniaque encerclée depuis le début du conflit où se sont réfugiés des milliers de personnes. Jusqu'à cette offensive serbe, Srebrenica était sous la protection des Casques bleus. Les forces serbes commettent un massacre (8000 disparus).
Devant l'inefficacité des Casques Bleus, les forces de l'Alliance Atlantique (OTAN) sont alors intervenues en 1995 directement contre les milices serbes de Bosnie. En août de cette même année, la Croatie reconquiert la Krajina lors d'une opération-éclair de 3 jours, l'opération Tempête, appuyée par des bombardements de l'OTAN 200 000 réfugiés Serbes sont déplacés, et 2000 morts. Dans le même temps, les forces bosniaques et croates acculent les Serbes à la défensive et reprennent le contrôle d'importants territoires. Les Accords de Dayton signés le 21 décembre 1995 par Izetbegovic (bosniaque), Tudjman (croate) et Milosevic (serbe), mettent fin au conflit. La Bosnie-Herzégovine devient une confédération de deux entités, la Fédération croato-bosniaque (51 % du territoire, 65 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire, 35 % de la population).
Le TPIY créé durant la guerre a arrêté tous les dirigeants serbes incriminés (Ratko Mladic étant le dernier et a été arrêté le 26/05/2011), jugé et condamné des criminels de guerre. Cependant, le TPIY a annoncé sa fermeture en 2010. TPIY qui aura concentré ses efforts contre les criminels serbes principalement.

C6-Victimes et bilans

À la fin de la guerre, la plupart des estimations quant au nombre de victimes oscillaient entre 200 000 et 260 000 morts. Ces chiffres ont depuis été revus à la baisse.
Selon le Centre de documentation et de recherche de Sarajevo, en mars 2006, le conflit en Bosnie-Herzégovine a coûté la vie à 96 175 personnes (dont 38 645 civils), se répartissant ainsi :
• Bosniaques : 63 994 (dont 34 555 civils)
• Serbes de Bosnie : 32 723 (dont 2 145 civils)
• Croates : 7 338 (dont 1 899 civils)
En janvier 2007, le Centre a revu ses chiffres légèrement à la hausse, et annonce le chiffre de 97 901 tués3.
Dispositif des forces de paix après 1995
• Sous commandement de l'OTAN
IFOR : opération « Joint Endeavour » de décembre 1995 à décembre 1996 (60 000 hommes).
SFOR : opérations « Joint Guard » et « Joint Forge » jusqu'en décembre 2004 (de 32 000 à 7 000 hommes).
• Sous commandement de l'Union européenne
EUFOR : opération « Althea » jusqu'en décembre 2005 (7.000 hommes).
33 Nations participent à l'opération Althea, dont 11 nations hors Union européenne. La France est le 5e pays contributeur, avec 460 hommes.


SOURCE:wikipedia.org
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anzar
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par anzar »

Il y a absolument aucun intérêt à recopier du wikipedia sur le forum..... surtout pas des pages et des pages de textes non sourcées (wiki restant une source discutable) sans citations et surtout sans une analyse ou un point de vue personnel.

Encore un copier coller de wiki et je ferme ce sujet....
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vesthepes
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par vesthepes »

Hello everyone. Sorry for not writing in French, I can only read. Here's my contribution to the Slovenian 10 day war...

When the YPA/JNA - Yugoslav People's Army left barracks and tried to capture major border crossings and aeroport in Ljubljana, but soon got stopped by local police TO (territorial defense):

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Got tons more, if interested I'll post 'em. Salut

soudard
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par soudard »

Yes it would be interesting

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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par vesthepes »

JRV (Yugoslav Air Force) attack on Brnik Airport near Ljubljana:
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Some pictures from the barricades..
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par scorpion-rouge35 »

merci pour le partage :hadarat:
THE ALGERIAN ARMY


vesthepes
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par vesthepes »

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Re: Les guerres de Yougoslavie

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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par vesthepes »

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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par scorpion-rouge35 »

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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par vesthepes »

That documentary is straight BS Serbian propaganda...Tipically not responsible for anything...Nationalism is the primary reason for this nonsense wars...
Check this out instead:

[video]http://www.youtube.com/watch?v=7L5Qm-qRjqg[/video]
[video]http://www.youtube.com/watch?v=L9MA98KJtEA[/video]
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moudjahid
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Re: Les guerres de Yougoslavie

Message par moudjahid »

Bosna ! est un film documentaire sur la guerre d'agression en Bosnie-Herzégovine. Tourné dans Sarajevo assiégée, dans les tranchées tenues par l'armée bosniaque et dans les combats que celle-ci mène contre les milices serbes, Bosna ! est sans doute le réquisitoire le plus implacable contre la politique de non-intervention européenne dans la tragédie bosniaque.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=wSAcSsormd8[/video]

À lire :arrow: http://aircrigeweb.free.fr/ressources/b ... re_fr.html
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Repose en paix Lamine Kara alias Kaiser. Allah Yerahmek.
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