Regain de violence entre l’armée turque et le PKK
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 08.09.2015 à 08h58 • Mis à jour le 08.09.2015 à 13h54
Plus de 50 chasseurs turcs ont bombardé pendant six heures 20 cibles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Irak.
La situation s’est encore dégradée en Turquie. Mardi 8 septembre, les forces spéciales de l’armée turque sont entrées en territoire irakien pour poursuivre des rebelles kurdes après l’embuscade meurtrière qu’ils ont menée dimanche, à Daglica. La Turquie a précisé qu’elle serait de courte durée.
Plus tôt dans la journée un nouvel attentat à la bombe a visé un minibus de la police turque dans la province d’Igdir, dans l’est du pays, à proximité de la frontière avec l’Arménie. L’attaque attribuée par les médias au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait quatorze morts, a-t-on appris de source gouvernementale.
Cette attaque survient deux jours après l’une des opérations les plus meurtrières lancées ces dernières années par le PKK contre un convoi militaire, à Daglica, dans l’extrême sud-est de la Turquie, à la frontière irakienne, qui s’est soldée par la mort de 16 soldats.
L'attaque du PKK contre un convoi militaire, à Daglica, à la frontière irakienne, s’est soldée par la mort de 16 soldats turcs.
Ce cycle de violences a lieu à moins de deux mois des élections législatives anticipées convoquées par le président, Recep Tayyip Erdogan, le 1er novembre. Ce dernier a déclaré, mardi, qu’il n’allait pas « abandonner le pays aux terroristes » du PKK.
Le gouvernement turc a promis, lundi, d’éradiquer le PKK au lendemain de l’attaque. L’aviation turque a bombardé dans la nuit de lundi à mardi les principales bases des rebelles kurdes turcs du PKK dans le nord de l’Irak, a annoncé l’agence de presse progouvernementale Anatolie.
Plus de 50 chasseurs turcs ont ainsi bombardé pendant six heures 20 cibles du PKK, tuant « entre 35 et 40 terroristes », a affirmé l’agence.
Reprise des affrontements à la fin de juillet
Les bases de Qandil, Hakurk, Zap, Metina, Gare et Basyan ont été pilonnées, rapporte l’agence, qui précise que parmi les cibles visées par les bombardiers turcs figurait également « un groupe de 20 à 25 terroristes qui fuyaient la Turquie et se repliaient vers leurs bases ».
L’attaque du PKK à Daglica est la plus sanglante depuis la reprise des affrontements entre l’armée et le PKK à la fin de juillet, qui ont mis fin aux discussions de paix engagées à l’automne 2012 pour mettre un terme à un conflit qui a fait quelque 40 000 morts depuis 1984.