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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Zeitrecht, pour abonder dans ton sens :
Algérie 1

Les îles Tiran et Sanafir cédées à l’Arabie qui s’engage à respecter les accords de camp David

Avant que l’Egypte ne concède à l’Arabie saoudite les deux îles Tiran et Sanafir, à la position stratégique qui sépare la mer Rouge du golfe d’Aqaba , elle en a informé les responsables israéliens.
Au motif que leur statut figure dans l’accord israélo-égyptien de Camp David signé en 1979, les Israéliens devraient eux aussi donner leur feu vert pour leur transmission aux Saoudiens. Il semble que ces derniers ont d’ores et déjà donné leur engagement à respecter les clauses de cet accord concernant les deux îles.

Selon le journal égyptien al-Ahram, des contacts se sont déroulés entre les deux cotés israéliens et égyptiens concernant la signature de l’accord entre le Caire et Riyad pour déterminer le tracé de frontière maritime dans le golfe d’al-Akaba et des conséquences qui en découlent.

Les responsables égyptiens ont fait part à leur homologue israéliens que l’Arabie saoudite allait respecter les engagements qui les concernent.

Selon le journal, les Égyptiens ont montré aux Israéliens le message que le deuxième prince héritier Mohammad Ben Salmane a donné au Premier ministre égyptien Charif Ismail, dans lequel il affirme que l’Arabie respectera les termes de l’accord que l’Egypte avait conclu, lorsqu’il entrera en vigueur après le vote favorable du Parlement égyptien.

« Si Israël accepte le contenu de ce discours, l’accord du tracé des frontières maritimes entre l’Égypte et l’Arabie saoudite nécessitera une modification du traité de paix israélo-égyptien, pour laquelle le gouvernement israélien se doit de convoquer le Parlement israélien», explique le journal, selon lequel le gouvernement israélien n’a opposé aucune fin de non-recevoir.

Selon l’éditin arabe de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, ces deux îles sont saoudiennes, mais avaient été louées à l’Egypte avant qu’elles ne soient occupées par Israël durant la guerre de 1967.

Depuis la signature du protocole militaire du traité de camp David, ce sont des forces internationales qui s’y trouvent et il est interdit à l’Egypte d’y installer une présence militaire. Les bateaux militaires égyptiens et saoudiens ne peuvent s’en approcher sans permission préalable des forces internationales.

Une concession illégale

Sur le plan intérieur, le renoncement du gouvernement égyptien à ces deux îles a soulevé un tollé considérable au pays des pyramides. Le choc est surtout du aux propos des responsables officiels égyptiens qui ont déclaré que ces îles appartiennent initialement à l’Arabie et doivent lui être restituées.

Sur les réseaux sociaux, des pages de livres scolaires d’histoire présentant les deux îles comme égyptiennes ont été postées.

« Si ces deux îles étaient réellement saoudiennes, comme le dit le gouvernement égyptien, pourquoi l’Égypte est-elle restée attachée à elles toutes ces années », a répliqué l’ex-candidat à la présidentielle l’avocat Khaled Ali pour le journal assafir.

Selon lui, ces deux îles appartiennent à l’Égypte depuis le traité de 1906. « Les forces internationales y sont présentes en fonction d’un accord conclu avec l’Égypte et non avec l’Arabie saoudite », a-t-il protesté.

Il a poursuivi : « il y a deux éventualités : la première est que ces deux îles sont égyptiennes et par conséquent il n’est nullement permis d’y renoncer… la deuxième éventualité est qu’elles sont réellement saoudiennes, mais que l’Égypte y exerce sa souveraineté ».

Et Khaled Ali de conclure : « En fonction de la clause 150 de la constitution, seul un référendum peut permettre le renoncement à une souveraineté. Raison pour laquelle cet accord n’est pas constitutionnel et nous allons saisir le tribunal contre lui». (Agences)
Source : http://www.algerie1.com/international-2 ... amp-david/
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Bahreïn, un des états où le "printemps arabe" n'a jamais été "hallalisé" par les bédouins arriérés (pléonasme) :

https://youtu.be/g0EkXocatUU
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Les wahabites avec leurs agissements attirent à nouveau les sanguinaires dans les liens saints !
Actualité International
Arabie saoudite : attentat suicide dans la ville sainte de Médine
Une attaque qui s'inscrit dans le cadre d'une vague d'attentats commencée ce lundi à l'aube et qui n'a pas encore été revendiquée.
SOURCE AFP
Modifié le 04/07/2016 à 23:43 - Publié le 04/07/2016 à 23:25 | Le Point.fr
Ville de Médine en Arabie saoudite Ville de Médine en Arabie saoudite © Anadolu Agency/ Ozkan Bilgin
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Ce lundi, trois kamikazes ont fait exploser leurs bombes près de mosquées dans trois villes d'Arabie saoudite, dont la sainte Médine. Une rare vague d'attentats suicide à frapper le royaume en moins de 24 heures. Cette attaque a tué 4 personnes chargées de la sécurité selon les informations du ministère. La vague d'attentat n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais le mode opératoire fait penser à celui du groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui a revendiqué plusieurs attentats suicide meurtriers dans le royaume depuis plus d'un an. En début de soirée, une attaque s'est produite devant la Mosquée du prophète à Médine, particulièrement fréquentée par les fidèles en ces derniers jours du ramadan, le mois de jeûne sacré, selon la chaîne de télévision à capitaux saoudiens Al-Arabiya. La télévision a montré des images de flammes se dégageant d'un parking proche de la mosquée, avec au moins un corps gisant à proximité. Médine est la deuxième ville sainte de l'islam après la Mecque. Aucune indication n'a été donnée sur cet attentat par les autorités.

Quasi-simultanément dans l'est du royaume, un kamikaze s'est fait exploser près d'une mosquée chiite dans la ville de Qatif, ont indiqué des habitants, en affirmant que l'attaque n'avait pas fait de victimes. "C'était un kamikaze, j'ai vu son corps déchiqueté", a indiqué l'un des habitants témoin de l'attaque dans la ville de la Province orientale qui abrite la communauté chiite d'Arabie saoudite, pays sunnite. La vague d'attentats a commencé à l'aube à Jeddah (ouest) où un kamikaze s'est fait exploser près d'une mosquée, qui est située à proximité du consulat des Etats-Unis. Deux agents de sécurité ont été légèrement blessés, a indiqué le ministère de l'intérieur alors qu'aucun membre du personnel du consulat n'a été atteint selon l'ambassade américaine à Ryad. Le général Mansour al-Turki, porte-parole du ministère, a assuré que le kamikaze était "un résident étranger" âgé d'une trentaine d'années.
"Attentat manqué"

L'assaillant était plus proche d'une mosquée dans le secteur que du consulat des Etats-Unis, a-t-il dit. L'attaque, qui s'est produite le jour de la fête nationale des Etats-Unis, a eu lieu à 02H15 locales (23H15 GMT dimanche) sur le parking de l'hôpital Dr Suleiman Faqeeh, tout proche du consulat. Un homme a attiré l'attention des gardes de sécurité qui se sont approchés de lui. "Il a alors fait détoner sa ceinture explosive sur le parking" et il est décédé, a dit le ministère. Depuis fin 2014, les forces de sécurité saoudiennes et la minorité chiite du royaume sont souvent frappés par des attentats meurtriers revendiqués par l'EI. En mars 2015, l'ambassade des Etats-Unis a été fermée pendant plusieurs jours, de même que les consulats américains de Jeddah et à Dahran (est) pour des motifs de sécurité alors non précisés.
En décembre 2004, le consulat américain à Jeddah a été la cible d'une attaque attribuée au réseau jihadiste Al-Qaïda. Des hommes avaient ouvert le feu et lancé des engins explosifs sur le complexe faisant cinq morts. C'était alors la première attaque contre une mission diplomatique dans le royaume. Le journal en ligne Sabq, proche des autorités, a lui parlé "d'attentat manqué". Sur une photo diffusée par le journal, on peut voir une partie de corps humain gisant au sol entre un taxi et la portière ouverte d'une autre voiture, percée de multiples trous dus à des éclats.
Appel à la prudence

Selon le général Turki, "des engins qui n'ont pas explosé ont été trouvés dans les environs". L'explosion s'est produite juste avant les prières de l'aube après lesquelles les musulmans entament leur jeûne quotidien pendant le mois sacré du ramadan. L'ambassade des Etats-Unis à Ryad a appelé les Américains à "prendre plus de précautions dans leurs déplacements" dans le royaume. L'Arabie saoudite, poids lourd régional, fait partie de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis qui mène la guerre contre l'EI en Irak et en Syrie. Elle dirige en outre depuis mars 2015 une coalition arabo-sunnite qui lutte au Yémen contre les rebelles chiites. Depuis plus d'un an, les autorités saoudiennes ont multiplié les arrestations d'islamistes radicaux et annoncé en 2015 le démantèlement d'un groupe lié à l'EI avec l'interpellation de centaines de suspects, en majorité des Saoudiens. L'EI a été proclamé comme "ennemi de l'islam" par le grand mufti Abdelaziz Al-Cheikh, la plus haute autorité religieuse sunnite d'Arabie saoudite. Le groupe jihadiste Al-Qaïda, aujourd'hui rival de l'EI, s'était livré entre 2003 et 2006 à une campagne d'attentats sanglants dans le royaume contre les symboles du pouvoir, les installations militaires et pétrolières et les expatriés occidentaux. Mais ce groupe a été ensuite décimé en Arabie saoudite après une implacable répression.
Source : http://www.lepoint.fr/monde/arabie-saou ... 2-[Echobox]
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numidia
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par numidia »

Le déplacement d’une haute délégation saoudienne à Tel-Aviv vient à l’appui de cette affirmation.

Cette délégation, composée d’hommes d’affaires et de politiques, est dirigée par le général saoudien à la retraite, Anwar Eshghi.

La rencontre du général retraité saoudien avec les autorités israéliennes, en Palestine occupée, s’inscrit dans le cadre des actes de traitrise dont Riyad s'est rendu coupables face au monde arabo-musulman.

Bien qu’il ne s’agisse pas de la première visite d’Anwar Eshghi en Palestine occupée, cette dernière visite est porteuse de plusieurs messages politiques.

Le premier et le plus important message du déplacement de cette délégation à Tel-Aviv : les Saoudiens ont commencé à rendre public leurs relations avec Israël et ils ont même l’intention d’annoncer officiellement leur partenariat avec Tel-Aviv sans que ce dernier soit contraint de faire la moindre concession lors des négociations avec les palestiniens.


Ce déplacement constitue, en plus, un atout pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui semble ravi de voir ses politiques anti-palestiniennes, devenir un atout au lieu d'un obstacle sur la voie de son rapprochement avec les régimes arabes.

D'ailleurs, le grand intérêt qu’éprouve le régime saoudien pour normaliser ses relations avec Israël encourage Benjamin Netanyahu à rester campé sur ses positions dans ses négociations avec l’Autorité autonome palestinienne.

Selon le quotidien israélien Haaretz, Anwar Eshghi a été reçu par les responsables du régime israélien y compris Dore Gold, directeur général du ministère des Affaires étrangères, et le général Yoav Mordechai, coordinateur des activités du régime israélien dans les territoires occupés palestiniens.

Il a également rencontré les députés de la Knesset et les différents blocs parlementaires.

Selon Haaretz, le déplacement de la délégation saoudienne à Tel-Aviv est marqué par « l’initiative de Riyad de développer ses relations avec Israël » et « le caractère officieux de la délégation saoudienne ».
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Le général retraité saoudien Anwar Eshghi et sa délégation ont rencontré des députés de la Knesset israélienne, le 22 juillet 2016. ©Haaretz
http://www.presstv.com/DetailFr/2016/07 ... e-trahison
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BerrouLana
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par BerrouLana »

Ben voyons, pour moi , je ne serai étonné

J'aimerais bien écouter le discours d'El Cheikh dans le prochain pèlerinage, question de sonder les réactions des wahabites sur cette visite :!:
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Un document passionnant :
La création d’un Frankenstein, par James M.Dorsey

L’utilisation du wahhabisme saoudien comme outil de politique étrangère

Par James M.Dorsey – Le 7 mars 2016 – Eurasiareview Cela fait longtemps que l’on débat sur la longévité du régime saoudien. Lorsque j’ai visité l’Arabie saoudite pour la première fois, il y a 40 ans de cela, ma première conclusion fut qu’il ne pouvait pas durer. Je continue à penser la même chose, même si l’échelle de temps a changé, car la monarchie saoudienne possède évidemment une plus grande résilience que ce que je pensais au début. Une des raisons principales à mes doutes sur sa viabilité tient au pacte faustien qu’elle a passé avec les wahhabites, partisans d’un islam puritain, intolérant, discriminatoire et non pluraliste.

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Drapeau de l’Arabie Saoudite. Photo de Ayman Makki, Wikipedia Commons.

C’est l’accord qui a engendré la plus grande campagne de diplomatie publique dans l’Histoire. Les estimations de dépenses faites pour financer des institutions culturelles musulmanes à travers le monde et créer des alliances avec des dirigeants musulmans non wahhabites et des agences de renseignement de divers pays musulmans, tout un travail pour répandre le point de vue wahhabite dans le monde ; ces dépenses de propagande sont estimées entre 75 et 100 milliards de dollars.

Cette campagne culturelle est un sujet que j’étudie depuis ma première visite au royaume, au cours de nombreuses visites suivantes, quand j’ai habité en Arabie saoudite à la veille du 11 septembre et durant les 4 ans et demi d’une bataille judiciaire que j’ai gagnée en 2006 à la Chambre des Lords anglaise. J’écris maintenant un livre sur le sujet, livre qui étudie les aboutissements de cette campagne dans quatre pays asiatiques, un africain et deux européens.

Cette campagne n’est pas seulement le résultat du mariage entre les Al Saoud et les wahhabites. Elle est le point central d’une politique de soft power saoudienne et une stratégie de survie pour les Al Saoud. Une des raisons, mais pas la seule, de la longévité des Al Saoud, est le fait que la propagation du wahhabisme provoque des retours de bâton dans les pays touchés par cette campagne. Plus que jamais auparavant, les similitudes idéologiques ou théologiques entre le wahhabisme et son parent théologique, le salafisme, le djihadisme en général et État Islamique en particulier, sont sous les feux de la rampe.

Le problème des Al Saoud ne vient pas seulement de ce que leur légitimité est complètement dépendante de leur identification au wahhabisme. Il vient du fait que, depuis le lancement de cette campagne, les Saouds ne le contrôlaient que nominalement et qu’ils ont laissé le génie sortir de la bouteille, génie qui maintenant mène une vie indépendante et ne peut plus être remis dans sa bouteille. C’est une des raisons majeures, comme je le détaillerai plus loin, pour laquelle je soutiens que les Al Saoud et les wahhabites se rapprochent d’une époque charnière, qui ne leur offrira pas vraiment de solutions, mais qui, au contraire, va rendre les choses plus compliquées en créant encore plus de rupture entre les militants, ruptures qui se feront sentir dans tout le monde musulman et dans les communautés musulmanes minoritaires, en créant des tensions sectaires dans des pays comme l’Indonésie, la Malaisie, le Bangladesh et le Pakistan.

Le récent assassinat, au sud des Philippines, d’un imam wahhabite saoudien dont la forte popularité est attestée par ses 12 millions de followers Twitter, montre que ce n’est plus le gouvernement, mais les responsables religieux qui deviennent des cibles. Et pas que les imams fidèles au gouvernement saoudien. Le Sheikh Aaidh al-Qarni est un produit de la fusion entre le wahhabisme et les Frères musulmans qui ont produit la Sahwa, un mouvement salafiste saoudien de réforme politique. Alors que les enquêteurs philippins partent du principe qu’EI est responsable de l’assassinat, les médias saoudiens ont été prompts à reporter l’avertissement des autorités saoudiennes disant que les Gardes de la Révolution iranienne planifiaient une attaque.

Reculons d’un pas pour mieux apprécier le cadre dans lequel la campagne de financement saoudienne doit être vue. Pour les débutants, il est important de comprendre que même si les fonds proviennent de la même source, les objectifs de cette campagne divergent en fonction des différents partis. Pour les wahhabites, il s’agit de prosélytisme, de répandre la foi. Pour le gouvernement, il s’agit de soft power. Quelquefois les intérêts du gouvernement et des religieux coïncident, quelquefois ils divergent. De même, cette campagne a parfois connu de gros succès et parfois des résultats questionnables et l’on peut franchir le pas suivant en disant qu’elle risque de devenir un passif pour le gouvernement.

Il peut être difficile d’envisager le wahhabisme comme un soft power, mais le fait est que le salafisme était un mouvement qui n’a obtenu que de faibles résultats au cours des siècles précédant l’avènement de Mohammed Ibn Abdul Wahhab et n’a commencé a vraiment pénétrer les communautés musulmanes au delà de la péninsule arabique, que 175 ans après sa mort. Dans les années 1980, le salafisme s’est établi comme partie intégrante de la communauté musulmane mondiale, en prônant une plus grande religiosité dans les pays arabes, tout en favorisant l’émergence de mouvements et d’organisations islamistes. L’aspect soft power, surtout dans la relation de force entre l’Arabie saoudite et l’Iran, a réussi, particulièrement dans des pays comme la Malaisie, l’Indonésie et le Bangladesh, où les attitudes sectaires et le rejet des minorités se renforcent.

Permettez-moi d’illustrer cela avec une anecdote. L’homme qui était, jusqu’à peu, un haut fonctionnaire des services de renseignements et dirigeant du Nahdlatul Ulema, une des plus grandes organisations musulmanes indonésiennes et qui prétend être anti-wahhabite, parle arabe couramment. Il a passé 12 ans au Moyen-Orient en tant que représentant des renseignements indonésiens, dont huit en Arabie saoudite. Cette homme va prétendre dans la même phrase ne pas suivre le wahhabisme et se méfier des chiites, qui ne constituent que 1,2 % de la population indonésienne, dont les 2 millions de convertis sunnites des 40 dernières années, et qu’ils voient comme une des premières menaces à la sécurité intérieure indonésienne. Cet homme n’est pas anti-chiite par instinct mais perçoit les chiites comme une cinquième colonne. L’impact du financement saoudien, wahhabite et salafiste est tel que même le Nahdlatal Ulema est forcé d’adopter le langage et les concepts wahhabites lorsqu’il en vient à la perception d’une menace posée par l’Iran et les chiites.

Le prosélytisme wahhabite a servi les intérêts des Al Saoud alors qu’ils cherchaient à ralentir l’appel du nationalisme arabe et plus tard celui de la révolution iranienne – des développements tectoniques qui promettaient de redessiner la carte politique du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord d’une manière qui menaçait potentiellement les dirigeants saoudiens. Les deux événements étaient de type révolutionnaire et ont provoqué le renversement d’un roi soutenu par l’Occident. Le nationalisme arabe était séculaire et socialiste de nature. La révolution iranienne fut la première à renverser une icône américaine dans la région, d’autant plus un roi. La république islamique d’Iran représentait une forme d’islam révolutionnaire qui reconnaissait un certain degré de souveraineté populaire. Chacune à leur manière représentait une menace pour les Al Saoud, qui habillent leur légitimité d’un puritanisme religieux basé sur le principe d’une obéissance absolue au maître.

Finalement, la campagne saoudienne bénéficia de l’échec du socialisme arabe à fournir du travail, des biens et des services publics, et de l’arrêt de mort de la notion d’unité arabe due à l’écrasante victoire d’Israël en 1967 – où ce pays conquit Jérusalem-Est, la Cisjordanie, la Bande de Gaza, les plateaux du Golan et la péninsule du Sinaï. De plus, la rupture entre le dirigeant égyptien Gamel Abdel Nasser avec les Frères musulmans, groupe non salafiste, a entraîné le départ de nombreux Frères pour rejoindre le flux de migrants vers le Golfe. Ils amenèrent leur activisme avec eux et obtinrent des positions dans l’éducation, car peu de Saoudiens pouvaient les remplir. Ils ont aussi aidé à la création de la Ligue musulmane mondiale, créée initialement pour contrer l’appel pan-arabe de Nasser.

La campagne profita encore des opportunités offertes par le successeur de Nasser, Anouar al Sadate, qui se définissait lui-même comme un président croyant. Au contraire de Nasser, Sadate autorisa les groupes musulmans salafistes ou les Frères, à ré-émerger et à créer des organisations sociales, à construire des mosquées et à financer des universités.

L’émergence de la Fraternité dans le royaume entraîna une fusion entre la pensée politique du groupe avec des segments de la communauté wahhabite et salafiste, mais accentua aussi les différences entre les deux. Le clergé saoudien établi, ainsi que les militants, reprochaient à la Fraternité sa volonté d’accepter l’État et d’opérer dans le cadre de ses limitations. Ils l’accusaient aussi de créer des divisions, la fitna, entre musulmans, en reconnaissant la formation de groupes politiques et en plaçant la loyauté à ce groupe au dessus de Dieu, des musulmans ou de l’islam.

La campagne saoudienne fut aussi propulsée par la création d’institutions diverses, non seulement la Ligue arabe et ses multiples rejetons, mais aussi Al Haramain, une autre institution de charité, ou l’Université islamique de Médine. Les Saoudiens furent les créateurs de toutes ces entités. Les autres furent les exécutants, souvent avec leurs propres programmes, comme la Fraternité dans le cas d’Al Haramain, ou d’autres militants islamistes, si ce n’est djihadistes.

Voyons cet exemple. Quand la National Commercial Bank était la plus grande institution financière saoudienne, elle avait un département de comptes numérotés. C’étaient tous des comptes appartenant à la famille royale saoudienne. Seul trois personnes avaient accès à ces comptes dont l’un, Khaled Bin Mahfouz, était le propriétaire majoritaire de la banque. Parfois Khaled recevait un coup de fil avec pour instruction de transférer de l’argent vers un pays spécifié, laissant aux bons soins de Khaled de décider exactement où irait l’argent. Une fois, Khaled reçut l’instruction du Prince Sultan de virer 5 millions de dollars à la Bosnie, sans précision de récipiendaire. Khaled envoya l’argent à un centre de charité de Sarajevo qui, à la veille du 11 septembre, fut contrôlé par des agents de sécurité bosniaques et Américains. Le disque dur de l’institution révéla à quel point les djihadistes contrôlaient l’institution. Une fois, les Saoudiens suspectaient un des cadres de l’institution d’être membre du djihad islamique égyptien. Ils envoyèrent quelqu’un à Sarajevo pour enquêter. L’enquêteur questionna l’homme ainsi : «On a entendu dire que tu avais ce genre de relations et si c’est vrai, il va falloir que tu nous quittes.» L’homme porta la main sur son cœur et nia l’allégation. Pour les Saoudiens, l’affaire était réglée jusqu’à ce que le même homme témoigne un jour au tribunal pour raconter comment il était facile de berner les Saoudiens.

Il fallut les attentats d’Al Qaida de 2003/2004 plutôt que le 11 septembre, pour persuader les Saoudiens de reprendre le contrôle en interdisant les donations aux mosquées, en mettant les différents centres de charité sous une même organisation centrale, en contrôlant les transferts de fonds à l’étranger et en travaillant avec les États-Unis et d’autres pour nettoyer tout cela et même, dans le cas d’Al Haramain, de fermer l’institution.

Le problème était que d’un côté il était déjà trop tard et que, de l’autre, le soft power de la campagne de prosélytisme wahhabite était encore utile. Laissez-moi commencer par ce côté utile. La campagne saoudienne atteignit sa vitesse de croisière dans la foulée de la crise pétrolière de 1973 qui remplit les poches du royaume de cash. Cela permit au Roi Faysal de rembourser les religieux pour leur soutien dans son opposition au roi Saoud. Mais, plus important, cela donna les moyens de contrer l’appel créé par la Révolution islamique iranienne de 1979.

Je vais insister un peu sur la relation Saoudie – Iran parce c’est une motivation première du soft power saoudien, non seulement à l’époque, mais encore maintenant. Sous-tendant la rivalité Saoudie – Iran il y a, d’un point de vue saoudien, la perspective d’une bataille existentielle, aiguisée par l’incertitude au sujet de la relation du royaume avec les États-Unis. Les officiels étasuniens ont toujours insisté sur le fait que les deux pays ne partagent pas les mêmes valeurs, mais que leur relation repose sur des intérêts communs. Les relations actuelles, plus fraîches, entre Washington et Ryad, tiennent au fait que leurs intérêts divergent. La divergence devint évidente au moment des révolutions du printemps 2011, en particulier face aux critiques américaines à l’intervention saoudienne au Bahreïn pour écraser une révolte, et le manque d’aide américaine à Hosni Moubarak lorsqu’il fut renversé. L’insistance américaine à conclure un accord avec l’Iran et permettant à ce dernier un retour dans l’arène internationale, s’est faite malgré les fortes objections saoudiennes.

Tout cela a provoqué l’avènement des Salman, du roi Salman et de son puissant fils, le prince Mohammed Bin Salman, et une politique étrangère et militaire bien plus agressive. Mais ne vous y trompez pas, la nouvelle agressivité saoudienne n’est pas la marque d’une déclaration d’indépendance face aux États-Unis. Au contraire, comme l’a montré Mohammed Bin Salman dans une récente interview à The Economist, c’est fait pour forcer les États-Unis à se réengager au Moyen-Orient dans l’espoir que cela entraînera un retour à l’ancien statu quo, c’est-à-dire au soutien américain envers le royaume dans l’espoir qu’il soit la meilleure garantie de stabilité régionale. Les Saoudiens semblent fonctionner sur la base de la théorie marxienne de la Verelendung [paupérisation, NdT], les choses doivent empirer afin de s’améliorer. C’est ce qui explique l’intervention au Yémen qui s’enlise, les mouvements saoudiens en Syrie et des sources crédibles indiquant que les exercices militaires du Royaume sont les signes avant-coureurs d’une intervention saoudienne en Irak pour contrer les milices chiites soutenues par l’Iran.

Pour être clair, les dirigeants saoudiens, au contraire des wahhabites, ne haïssent pas forcément les chiites mais les considèrent comme une 5e colonne et le moyen de contrer l’Iran en motivant les sunnites à résister et à fuir l’influence iranienne. Le sectarisme anti-chiite aide l’Arabie saoudite à mobiliser les musulmans et à les pousser à prendre les armes dans le cadre de la lutte contre l’Iran pour l’hégémonie régionale. L’Arabie saoudite accuse souvent l’Iran d’alimenter le sectarisme en soutenant les milices chiites qui ont ciblé les sunnites en Irak, au Yémen, au Liban et en Syrie. Malgré les déclarations saoudiennes, une recherche du Carnegie Endowment for International Peace a conclu que la rhétorique anti-chiite était bien plus fréquente sur internet que la rhétorique anti-sunnite.

Le fait est que l’Arabie saoudite a eu de réelles inquiétudes face à la révolution iranienne. La chute du régime autocratique pro-américain du Shah a laissé place à un régime révolutionnaire et enclin à exporter sa révolution vers le Golfe. L’Iran ne s’en est pas caché. Par exemple, le quartier général du Front islamique de libération de Bahreïn était hébergé par le Diwan de l’Ayatollah Hussein-Ali Montazeri. Mais ce que l’Iran cherchait à exporter était la révolution et non pas le chiisme. Il a fallu cependant moins d’un an pour que le nationalisme fasse oublier la révolution en Iran. Ce processus fut accéléré par l’invasion irakienne de l’Iran, soutenue par l’Arabie saoudite, et la sanglante guerre de 8 ans qui, parallèlement à la campagne de soft power, marque le début d’une guerre larvée qui dure maintenant depuis plus de 40 ans, malgré quelques périodes de rémission des tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran.

La détermination saoudienne à contrer la menace de la révolution iranienne en cherchant à la vaincre plutôt qu’à la contenir, a toujours façonné la politique saoudienne envers la république islamique et les chiites. Il est vrai que l’Iran a constamment donné du grain à moudre en créant le Hezbollah, en organisant des manifestations politiques pendant le pèlerinage de la Mecque, en fomentant les attentats des tours Khobar en 1996, pour ne nommer que quelques incidents.

Néanmoins, comme pour le pacte faustien avec le wahhabisme, la manière dont le royaume gère ses relations avec l’Iran révolutionnaire ne pouvait qu’entraîner un retour de bâton et faire de la république islamique une menace existentielle. Plutôt que d’intégrer sa minorité chiite en s’assurant que ses membres soit traités équitablement et ait leur mot à dire dans la société, le royaume devint encore plus suspicieux à l’égard des chiites de la province occidentale riche en pétrole. En procédant ainsi, ils offrirent à l’Iran une chance de forger des liens plus étroits avec les communautés chiites du Golfe.

L’experte du Moyen-Orient Suzanne Maloney a prédit que «la variable la plus importante dans la stabilité des États avec une forte minorité chiite, comme Bahreïn, l’Arabie saoudite, le Koweït et le Pakistan, se trouve dans la teneur de leur politique intérieure, particulièrement au sujet du droit des minorités». Un homme d’affaires chiite koweïtien, qui visita l’Iran dans la foulée du renversement du Shah en 1979, a vu la révolution comme l’ouverture d’une nouvelle ère. «Nous sommes citoyens du Koweït, de Bahreïn, de l’Arabie saoudite. Nous sommes chiites, pas Iraniens. Ce qui se passe en Iran est bon pour tout le monde. Cela poussera nos gouvernements à nous traiter équitablement», disait il à l’époque. C’était une attitude courante, qui s’est manifestée dans le fait que des millions de chiites sont morts en défendant l’Irak contre l’Iran au cours de la guerre entre les deux pays.

Les paroles de l’homme d’affaire ne furent pas entendues. Au lieu de reconnaître les plaintes légitimes de ses minorités, le royaume a accusé l’Iran d’interférence dans ses affaires intérieures et celles de ses alliés. Il s’est appuyé sur des dirigeants autocrates sunnites pour garder la main sur la population chiite majoritaire dans des pays comme l’Irak et Bahreïn.

Les États-Unis ont en effet bousculé la stratégie saoudienne en envahissant l’Irak en 2003, ce qui amena la majorité chiite au pouvoir. A Bahreïn, la caste dirigeante sunnite minoritaire est restée au pouvoir grâce à une féroce répression. La récente décision saoudienne d’annuler les 4 milliards de dollars d’aide au Liban, d’interdire aux Saoudiens de visiter le Liban et de mettre le Hezbollah sur la liste terroriste, constitue une tentative pour nier aux chiites libanais les chances qui reviennent à la majorité d’une population multi-ethnique et multi-culturelle. Les dirigeants saoudiens n’arrivent pas à reconnaître que la perception de Téhéran comme centre du chiisme n’est pas moins légitime que l’insistance de Riyad à être le centre du monde sunnite ou celle d’Israël d’être le centre du monde juif.

Du coup, l’invasion de l’Irak en 2003 qui amena les chiites au pouvoir pour la première fois, a laissé les Saoudiens incrédules. «Pour nous, cela paraissait impossible que vous ayez fait cela. Nous avons fait la guerre ensemble pour empêcher l’Iran d’occuper l’Irak quand celui-ci fut renvoyé du Koweït (en 1991). Et maintenant nous livrons tout le pays à l’Iran sans raisons», a déclaré le prince Saoud al Faysal devant une audience américaine en 2005.

De façon identique, la perception d’une menace iranienne contre la suprématie saoudienne a poussé le prince saoudien Bandar Bin Sultan, une pièce centrale dans la formation de la stratégie sécuritaire saoudienne et dans sa relation avec les États-Unis, à avertir Richard Dearlove, le responsable des services secrets britannique, le MI6, il y a déjà plus de dix ans : «Le temps n’est pas loin au Moyen-Orient où cela sera littéralement ‘que Dieu aide les chiites’.» Plus d’un milliard de sunnites en ont carrément assez. En octobre 2015, le présentateur de télévision saoudien Abdulellah Al-Dosari a célébré la mort de 300 pèlerins chiites iraniens, dont des diplomates, au cours d’un mouvement de foule pendant le pèlerinage à la Mecque, avec ces mots : «Rendons grâce à Allah qui a délivré l’islam et les musulmans de leur plaie. Nous prions pour qu’Il les envoie en enfer pour l’éternité.»

L’approche saoudienne a semé les graines pour des révoltes domestiques intermittentes et des tentatives répétées pour affaiblir et casser la légitimité de l’autre, elle a mis en place les conditions pour un effort global touchant toutes les communautés musulmanes dans le monde, pour s’assurer qu’elles sympathisent avec le wahhabisme saoudien plutôt qu’avec les idéaux de la révolution iranienne. Le soutien saoudien à Saddam Hussein pendant la longue et sanglante guerre de huit ans qui opposa l’Irak à l’Iran, a encore plus empoisonné les relations entre les deux nations, malgré quelques tentatives théoriques d’aplanissement des différences.

Le poison était évident dans le vœu de l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny, dont la pensée anti-royaliste était enracinée par l’oppression du régime du Shah qu’il avait renversé. «Les musulmans devraient maudire les tyrans, même la famille royale saoudienne, ces traîtres du tombeau de Dieu; que la malédiction de Dieu et de ses prophètes et anges tombe sur eux», a espéré Khomeiny.

L’exécution de Nimr al Nimr en janvier ne visait pas seulement à envoyer un message à l’opposition domestique et un message à l’Iran. Le message «ne viens pas te frotter à moi» a déjà été fort et clair. L’exécution a été la pièce d’une stratégie délibérée pour retarder, si ce n’est perturber, l’accord nucléaire et le retour de l’Iran sur la scène internationale. Les extrémistes iraniens ont joué le jeu des Saoudiens en attaquant l’ambassade saoudienne. Ces mêmes extrémistes que l’Arabie saoudite n’a pas réussi à renforcer aux élections parlementaires iraniennes et à l’Assemblée des experts de cette semaine, ce conseil qui élira finalement le prochain dirigeant spirituel iranien.

La stratégie est très sensée. Le leadership régional saoudien en vient à exploiter une fenêtre d’opportunité plutôt que de se reposer sur le capital et la puissance pour l’asseoir. L’intérêt de l’Arabie saoudite est de prolonger cette fenêtre d’opportunité aussi longtemps que possible. Cette fenêtre reste ouverte aussi longtemps que les autres puissances régionales, l’Iran, la Turquie et l’Égypte, sont dans des états divers de délabrement. Les sanctions internationales s’en sont longtemps chargées pour l’Iran.

Et voilà ce qui est en train de changer. L’Iran n’est peut être pas arabe et maintient un sens de supériorité perse, mais il a des avantages dont l’Arabie saoudite manque : une grande population, une base industrielle, des ressources, des militaires entraînés, une culture forte, une histoire impériale et une situation géographique qui en fait un carrefour. La Mecque et son argent ne pourront pas tenir la compétition, et sûrement pas en utilisant le wahhabisme.

Et voici le deuxième défi existentiel saoudien. Le rapport coût/bénéfice du mariage saoudien au wahhabisme est en train de changer, tant du point de vue international que domestique. Les visiteurs du royaume dans les années 1990 pouvaient voir le slogan le progrès sans le changement affiché partout. Le fait est que de nos jours le changement est, plus que tout, la clé du progrès.

La chute des prix de l’énergie force le gouvernement saoudien à réformer, diversifier et rationaliser l’économie du royaume. Certains changements se voient déjà sous la forme de l’arrêt des subventions, l’augmentation du prix des services, la recherche de sources alternatives de revenus et d’un plus grand rôle du secteur privé et des femmes. La baisse des charges arrive au moment même où l’Arabie saoudite dépense sans compter pour sa nouvelle agressivité militaire et pour soutenir financièrement des régimes comme l’Égypte qui ne tiendraient pas sans cela. Ces réductions de charges, ces baisse de revenus et ces réformes vont finalement changer le contrat social du pays qui assure un bien-être social du berceau à la tombe, en échange de l’abandon des droits politiques et de l’acceptation du pacte wahhabite et de la répression. Des réformes qui permettraient au royaume de devenir compétitif, c’est-à-dire devenir une économie de connaissance du XXIe siècle seront difficiles, voire impossibles à appliquer aussi longtemps qu’il sera coincé dans les rigidités d’une doctrine religieuse qui regarde vers l’arrière plutôt que vers l’avant, et dont l’idéal est de vivre de la même façon qu’à l’époque du Prophète et de ses compagnons.

L’Arabie saoudite fut réellement choquée de voir, le 11 septembre 2001, que la majorité des terroristes étaient des citoyens saoudiens. La société saoudienne fut examinée à la loupe comme elle ne l’avait encore jamais été. Il arrive en gros la même chose aujourd’hui dans la foulée de l’exécution du Sheikh Nimr. Les Saoudiens s’attendaient à des critiques sur les droits de l’homme. Le genre de critiques qui entrent par une oreille pour ressortir par l’autre. Par contre ils ne s’attendaient pas à ce que l’émergence d’État islamique entraîne une condamnation du wahhabisme et du salafisme.

Du coup, le coût commence à devenir trop élevé alors même que l’Arabie saoudite commence à être comparée à État islamique. D’ailleurs assez justement. Le wahhabisme du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle, au moment de la création du second État saoudien en 1932, ressemblait à ce qu’est État islamique aujourd’hui. L’Arabie saoudite est ce qu’État islamique pourrait devenir s’il survivait. Même les religieux saoudiens l’admettent, alors même qu’ils dénoncent EI comme une déviation de l’islam.

Adel Kalbani, un ancien imam de la grande mosquée de La Mecque, le dit sans ambages : «Daesh a adopté l’idéologie salafiste. Ce n’est pas celle des Frères musulmans, du qutubisme, du soufisme ou de l’Ash’ari. Ils ont emprunté leurs pensées à nos livres, ont les mêmes principes. L’origine idéologique est le salafisme. Ils exploitent les principes tirés de nos livres… Nous avons les même principes mais nous les appliquons de manière plus raffinée», dit Kalbani. Mohammed Bin Salman a bien résumé le dilemme saoudien au New York Times en novembre : «Les terroristes me disent que je ne suis pas musulman. Et le monde me dit que je suis un terroriste.»

On peut effectivement se poser la question de l’efficacité du soft power saoudien à différents niveaux. Il est vrai que la Conférence de l’organisation islamique a soutenu l’Arabie saoudite dans son conflit avec l’Iran. Mais seuls quatre pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec lui à la suite de l’attaque de l’ambassade saoudienne. Ces quatre pays sont dépendants du royaume, Bahreïn, Djibouti, le Soudan et la Somalie. Aucun des autres pays de Golfe ne le fit, même si certains ont quand même diminué leur niveau de relation. Seule la décision du Soudan dépasse le niveau symbolique en menaçant de perturber la logistique iranienne dans la région. Le Soudan fut remercié par une promesse de 5 milliard de dollars en aide militaire, dont une partie sera prise sur celle promise au Liban. De même, les États du Golfe ont suivi l’Arabie saoudite en conseillant à leurs citoyens de ne pas aller au Liban à cause du Hezbollah, la milice chiite.

Pourtant, le risque potentiel d’identification du wahhabisme et du salafisme à État islamique grandit.

Deux importants partis politiques hollandais ont récemment demandé au gouvernement s’il existait une base légale pour rendre les institutions et écoles wahhabites et salafistes financées par les saoudiens et les Koweïtiens illégales. Cette question survient après que les jeunes sortis de ces institutions refusent de plus en plus tout contact avec la société hollandaise et qu’une minorité d’entre eux aient rejoint EI en Syrie. Le gouvernement n’a pas encore répondu à ces questions. Néanmoins, imaginez un scénario dans lequel l’interdiction serait édictée, portée au tribunal et considérée comme valide par ce tribunal. La prochaine étape serait l’interdiction de tout financement saoudien et l’expulsion de l’attaché religieux saoudien. Le genre de développement que l’État saoudien ne peut pas se permettre.

Le risque fut aussi visible lorsque le vice chancelier allemand, Sigma Gabriel, au cours d’une rare attaque contre l’Arabie saoudite de la part d’un dirigeant occidental, a accusé le royaume de financer les communautés et mosquées extrémistes, faisant courir un risque sécuritaire, et averti que cela devait cesser. «Nous devons dire clairement aux saoudiens que cette époque est terminée. Les mosquées wahhabites sont financées par l’Arabie saoudite dans le monde entier. En Allemagne, de nombreux islamistes qui sont une menace pour la sécurité publique viennent de ces communautés», a-t-il déclaré.

L’attitude internationale envers le sectarisme saoudien et ses guerres par procuration contre l’Iran, est en train de changer alors que les renseignements et les analystes politiques occidentaux en arrivent à la conclusion que la crise syrienne est due en partie à l’indulgence de la communauté internationale envers le prosélytisme wahhabite saoudien. John Brennan, le directeur de la CIA, a essayé, en vain, de convaincre l’Arabie saoudite d’arrêter de financer les combattants islamistes sunnites, au cours d’une réunion des chefs des services de renseignements en 2011 à Washington. Un conseiller de Brennan a raconté que les Saoudiens avaient ignoré la demande de Brennan : «Ils sont repartis chez eux, ont accentué leurs efforts envers les extrémistes et nous ont demandé une aide technique. Nous avons dit d’accord et nous nous sommes retrouvés à renforcer ainsi les extrémistes.»

La relation complexe entre les Al Saoud et le wahhabisme entraîne des dilemmes politiques pour le gouvernement d’Arabie saoudite, complique sa relation avec les États-Unis et son approche des différentes crises au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, surtout la Syrie, État islamique et le Yémen. L’historien Richard Bulliet nous explique que «le roi Salman est face à un choix difficile. Va-t-il faire ce qu’Obama, Hillary Clinton et de nombreux Républicains veulent qu’il fasse, c’est-à-dire diriger une alliance sunnite contre EI ? Ou va-t-il continuer à ignorer la Syrie, à attaquer les chiites au Yémen et laisser ses sujets continuer à alimenter en argent et en vie la guerre du califat d’EI contre le chiisme ? Le premier choix risque d’alimenter la révolte, qui pourrait devenir fatale, à l’intérieur du royaume. Le second contribue à alimenter le sentiment que l’Arabie saoudite est insensible aux crimes commis dans le monde au nom de l’islam sunnite. Prédiction : d’ici cinq ans, soit l’Arabie saoudite aura aidé à vaincre EI, soit elle le sera devenue.»

Les problèmes des Al Saoud sont amplifiés par le fait que le clergé saoudien s’emmêle du fait qu’il soit vendu au régime tout en ayant des fortes affinités avec l’islam militant. L’intellectuel saoudien Madawi Al-Rasheed explique que le sectarisme qui sous-tend la campagne anti-Iran renforce la stabilité du régime parce qu’elle assure «une société divisée, incapable des solidarités fortes nécessaires pour demander des réformes politiques […] Les divisions sont accentuées par la promotion par le régime d’un nationalisme religieux, ancré dans des enseignements wahhabites qui sont intolérants à la diversité religieuse […] La dissidence se concentre alors sur les conflits régionaux, tribaux et sectaires».

Les problèmes sont aussi évidents dans l’approche vis-à-vis de la Syrie. Un décret royal interdisant aux Saoudiens d’apporter de l’aide morale ou matérielle à EI ou aux groupe affiliés à Al-Qaida en Syrie fut contrecarré un an plus tard par une déclaration faite par 50 religieux appelant les musulmans sunnites à s’unir contre la Russie, l’Iran et le régime d’Al-Assad. La déclaration décrit les groupes luttant contre Assad comme des guerriers saints, déclaration vue comme une reconnaissance des groupes djihadistes.

De même, l’intervention saoudienne au Yémen, dont le but est de vaincre les Houthis, le seul groupe ayant repoussé les avancées d’Al-Qaida dans le pays, mais qui a aussi menacé le rôle dominant du royaume dans la politique yéménite a, de facto, transformé l’aviation saoudienne en une aviation djihadiste permettant ainsi à Al-Qaida de s’étendre dans le pays.

Que Bulliet se trompe ou pas dans sa prédiction, le wahhabisme n’est pas ce qui permettra à l’Arabie saoudite de maintenir son hégémonie régionale. En réalité, tant que le wahhabisme est un acteur dominant du royaume, l’Arabie saoudite risque de perdre sa bataille pour l’hégémonie. En bout de course, c’est le chaos final. L’enjeu sera existentiel pour le pays.

L’Iran pose une menace existentielle, non pas parce qu’il se projette encore comme un État révolutionnaire, mais tout simplement par ce qu’il est, son capital qu’il peut faire fructifier et les défis intrinsèques qu’il représente. Mais tout aussi existentiel est le fait que le wahhabisme risque fortement de devenir un handicap interne et externe pour les Al Saoud. L’avenir est sombre et ne le sera pas plus s’ils abandonnent le wahhabisme comme base légitime de leur pouvoir absolu.

James M.Dorsey

Source : LS, James M.Dorsey, 07-03-2016
Source et traduction : http://www.les-crises.fr/la-creation-du ... ent-379633
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

La crise oblige l’Arabie saoudite à abandonner le calendrier musulman
13:37 dimanche 2 octobre 2016 | Par Nacereddine Benkharef | Actualité

La crise se fait de plus en plus ressentir en Arabie saoudite au point où le royaume troque le calendrier hégirien contre le calendrier grégorien après 86 ans d’usage, autrement dit depuis la création du royaume. C’est en tout cas ce que révèle le journal Al Quds Al Arabi citant un communiqué du Conseil des ministres.

L’Arabie saoudite commence officiellement, à compter de ce dimanche 2 octobre, à utiliser le calendrier universel au lieu du calendrier lunaire musulman, causant la perte de près de deux semaines de salaire aux employés saoudiens.

En effet, selon l’article 14 des décisions prises par le Conseil des ministres qui a eu lieu la semaine passée « le calcul des salaires, des primes et des allocations pour les fonctionnaires de l’État se fera conformément à l’exercice de l’État établi par un décret royal ». Or, ledit décret stipule que l’exercice de l’État saoudien commencera cette année à partir du 1er octobre 2016.





D’après des experts toujours cités par Al Quds Al Arabi, le calendrier grégorien n’arrange pas les employés saoudiens en raison de la perte de 11 jours de salaire par an et 15 mois de leur âge de retraite, du fait que l’année grégorienne compte près de 11 jours de plus que l’année hégirienne.

En parallèle, d’autres mesures d’austérité ont été prises lors de ce Conseil des ministres. À ce titre, il a été décidé l’annulation, le gel et la modification de certaines allocations et primes octroyées aux fonctionnaires étatiques. Et ce n’est pas tout : le calcul des heures supplémentaires sera aussi modifié, les augmentations de salaire gelées et la prime annuelle versée chaque début d’année hégirienne a été annulée pour cette année (1438).

Par ailleurs, les salaires des ministres ont été réduits de 20% et les avantages accordés aux parlementaires de 15%.
Source : http://www.tsa-algerie.com/20161002/cri ... -musulman/
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Le nom Arabie tahyoudite va bientôt être déposé :clown:
How Israel can contribute to Saudi's vision 2030

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The topic of establishing a relationship between Saudi Arabia and Israel raises many theories, assumptions, and emotionally charged arguments. Some of these arguments have merit, while others amount to nothing more than poorly formulated conjecture. These strongly held positions are especially interesting because they are put forward despite the current lack of an existing relationship between the two countries.

However, the prevailing political discourse might not only indicate that it is in the interest of both countries to form a collaborative alliance, but in the interest of the greater Middle East and their global allies as well.

In fact, there are some opinions suggesting that having a common enemy in Iran will help accelerate any sort of rapprochement between two of the Middle East’s most powerful nations. While that could be partially true, a more solid foundation for establishing deep-rooted ties between the two countries could manifest in the context of a mutually beneficial economic partnership.

To illustrate this, history tells us that Arabs and Jews were some of the strongest partners in trade, culture and mutual security, living in relatively peaceful coexistence for centuries, whether they’re in the Middle East, North Africa or even Spain.

When talking about fairly recent history, it is common knowledge that Saudi Arabia and Israel have committed to rational and balanced foreign policies over the past 70 years, never seeking any provocative or hostile actions against each other. It’s also important to note that there are hundreds of Jews hailing from many corners of the world who are currently working in Saudi Arabia, contributing to its financial, infrastructure, and energy projects.

As a matter of fact, Saudi Arabia is going through its biggest economic transition in its history, of which Israel is the most capable of contributing to. The architect of this transition, Deputy Crown Prince Mohammed Bin Salman, is also viewed by political observers as a pragmatic and progressive personality, with all indicators showing that he is prepared and willing to develop real, enduring ties with Israel. With the goals of this transition outlined in a recently announced “National Transformation Plan,” one of its most important strategies focuses on diversifying income sources and mining for more natural resources.

The latter represents a rare, golden opportunity for Israel to participate in and help bolster the Saudi economy. After all, Israel has a reputation as one of the most sophisticated and technologically advanced countries in the field of mining, with a robust, globally recognized diamond industry. Keeping in mind that Saudi Arabia is the largest country in the world without any source of flowing water, Israel is also a world leader in the water engineering industry, which makes it extraordinarily qualified to help Saudi Arabia with its ambitious desalination plans, which are a crucial part of the Deputy Crown Prince’s blueprint for Saudi’s economic reform, “Vision 2030.”

Of course, such an economic partnership cannot be established without addressing security concerns, as the trust factor between the two Middle Eastern countries still needs positive reinforcement. However, most of these concerns are mutual, as both countries are facing constant threats from extremist groups that are directly supported by the totalitarian government of Iran, which is classified internationally as a global sponsor of terrorism, providing a safe haven for most of the world’s most dangerous and well-known terrorist organizations.

Any form of normalization between the two countries is also an Arabic and Muslim normalization towards Israel, which will undoubtedly promote security and weaken extremism in the region. In fact, there was a time when the United States relied on Saudi Arabia and a pre-Islamic revolution, pro-Western Iran to be the “twin pillars” of Middle Eastern stability as part of the Nixon Doctrine a few short decades ago.

Current and forthcoming U.S. administrations could consider Saudi Arabia and Israel to be uniquely positioned to carry on that mantle and become the new twin pillars of regional stability, which would not only mean less military interventions, but also an easier opportunity for the U.S. to foster an environment in the region that is conducive towards social development and economic growth.

Rapid changes require rapid, decisive actions in order to achieve a new political, security and economic strategy that is centered around a win-win policy. Both Saudi Arabia and Israel should recognize that while all these bilateral benefits look strategically and economically attractive on paper, such benefits only have a chance of materializing if they are backed up by a comprehensive plan that fulfills the terms required by both parties.

Impeding collaboration in any way would inevitably stifle an historic opportunity for both countries to grow, develop and solidify the mutual goal of not only ensuring the success of this vital relationship, but bringing the Middle East into a new era of unprecedented peace and prosperity.

Salman Al-Ansari is the Founder & President of the Washington DC-based Saudi American Public Relation Affairs Committee (SAPRAC)
Source : http://thehill.com/blogs/pundits-blog/i ... ision-2030
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Toutes le compromissions sont bonnes pour sauver la famille Al Saoud.

Quant on voit ces chers salafistes céder à la propagande actuelle et qui nous expliquent que les chiites sont désormais les pires ennemis après 1400 ans, ce serait drôle si ce n'était dramatique.

La trahison traduction du texte posté au dessus en français :
Comment Israël peut contribuer à la vision de l'Arabie 2030

Comment Israël peut contribuer à la vision de l'Arabie 2030
GETTY IMAGES
PAR SALMAN AL-ANSARI, CONTRIBUTEUR
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Le sujet de l'établissement d'une relation entre l'Arabie Saoudite et Israël soulève de nombreuses théories, hypothèses et arguments chargés d'émotion. Certains de ces arguments ont du mérite, tandis que d'autres ne sont rien de plus que des conjectures mal formulée. Ces positions très arrêtées sont particulièrement intéressants car ils sont mis en avant, malgré l'absence actuelle d'une relation existante entre les deux pays.

Cependant, le discours politique qui prévaut peut non seulement indiquer qu'il est dans l'intérêt des deux pays pour former une alliance de collaboration, mais dans l'intérêt du grand Moyen-Orient et de leurs alliés mondiaux aussi bien.

En fait, il y a quelques opinions suggérant que d'avoir un ennemi commun en Iran contribuera à accélérer toute sorte de rapprochement entre deux des nations les plus puissantes du Moyen-Orient. Bien que cela pourrait être partiellement vrai, une base plus solide pour établir des liens profonds enracinés entre les deux pays pourrait se manifester dans le cadre d'un partenariat économique mutuellement bénéfique.

Pour illustrer cela, l'histoire nous dit que les Arabes et les Juifs étaient quelques-uns des partenaires les plus solides dans le commerce, la culture et la sécurité mutuelle, vivant dans une coexistence relativement pacifique pendant des siècles, qu'ils soient dans le Moyen-Orient, Afrique du Nord ou même en Espagne.

Quand on parle de l'histoire assez récente, il est de notoriété publique que l'Arabie saoudite et Israël se sont engagés à la politique étrangère rationnelle et équilibrée au cours des 70 dernières années, ne cherchant jamais tout acte de provocation ou hostiles les uns contre les autres. Il est également important de noter qu'il ya des centaines de Juifs venus de nombreux coins du monde qui travaillent actuellement en Arabie Saoudite, contribuant à ses projets financiers, des infrastructures et de l'énergie.

En fait, l'Arabie Saoudite traverse sa plus grande transition économique de son histoire, dont Israël est le plus capable de contribuer à. L'architecte de cette transition, sous le prince héritier Mohammed Bin Salman, est également perçue par les observateurs politiques comme une personnalité pragmatique et progressive, avec tous les indicateurs montrant qu'il est préparé et prêt à développer de véritables liens durables, avec Israël. Avec les objectifs de cette transition décrites dans un récemment annoncé «plan de transformation nationale," l'une de ses stratégies les plus importantes se concentre sur la diversification des sources de revenus et l'exploitation minière de plus de ressources naturelles.

Ce dernier représente une occasion en or rare pour Israël de participer et de contribuer à renforcer l'économie saoudienne. Après tout, Israël a une réputation comme l'un des pays les plus sophistiqués et technologiquement avancés dans le domaine de l'exploitation minière, avec une industrie du diamant robuste, reconnue mondialement. En gardant à l'esprit que l'Arabie Saoudite
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zeitrecht
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par zeitrecht »

@ Chifboubara
Le vrai drame dans l'histoire c'est cette multitudes de Royaumes,qui est prete a toutes les compromissions pour rester sur le Trône et ce depuis les Abbassides jusqu'a présent.L'exemple le plus éloqueant c'est le Royaume d'a coté,qui toutes les republiques arabes ou musulmanes ont automatiquement déchus de leur nationalité les juifs qui ont émmigrés vers Israel sauf lui...

granit
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par granit »

Sissi s'est rééquipé en partie sur le dos des Al Saouds.
Maintenant il leur ch*** sur la tete . :super:

Les développements actuels montrent que le roi Salmane veut une Egypte servile, suiviste et prête à satisfaire au moindre de ses caprices. Ce que le président Al Sissi, souvent présenté comme l’homme lige de Riyad, n’est visiblement pas prêt à accepter.

Les relations entre l’Egypte et l’Arabie Saoudite sont en train de traverser une zone de turbulences. Les tensions entre les deux pays, résultat de désaccords sur des dossiers régionaux, se sont exacerbées ces derniers jours au point où l’Arabie Saoudite a pris la décision d’interrompre ses livraisons de pétrole à son voisin égyptien.

L’Arabie Saoudite avait signé, en avril dernier, un accord avec l’Egypte pour la fourniture, sur cinq ans, de 700 000 tonnes de produits pétroliers par mois pour une valeur globale de plus de 20 milliards de dollars. Cependant, la compagnie saoudienne Aramco a informé verbalement, début octobre, la General Petroleum Corporation, son vis-à-vis égyptien, qu’elle ne livrerait pas de pétrole en octobre…sans donner de raison.

Même si selon le site d’information Sabq, qui cite une source au sein d’Aramco, la compagnie pétrolière saoudienne a assuré par la suite qu’elle n’avait pas décidé de suspendre ses livraisons de pétrole à l’Egypte et qu’il s’agissait juste d’un réaménagement de la part de production de l’Arabie Saoudite sur les marchés internationaux suite à l’accord de réduction de la production conclu en septembre dernier à Alger par les membres de l’OPEP, le mal a été fait pour l’Egypte. Le Caire a d’ailleurs annoncé au pied levé mardi avoir lancé des appels d’offres pour son approvisionnement en pétrole.

Une alternative au pétrole saoudien

Le gouvernement a lancé «des appels d’offres sur les marchés internationaux pour importer la quantité nécessaire pour octobre», a indiqué un porte-parole du ministère égyptien du Pétrole, Hamdy Abdel Aziz. «Nous avons ouvert une ligne de crédit à la Banque centrale et nous allons bientôt avoir un accord», a-t-il ajouté.

Très dépendantes du pétrole saoudien, les autorités égyptiennes doivent en effet rapidement trouver une alternative. Le Caire importe chaque mois 1,75 million de tonnes de produits pétroliers, dont 40% du royaume wahhabite. La décision saoudienne est intervenue au lendemain du vote de l’Egypte en faveur de la résolution russe sur la Syrie au Conseil de sécurité demandant notamment le départ des membres du Front Fateh Al Cham de l’est d’Alep. Riyad a estimé avoir été poignardé dans le dos par l’Egypte.

Le Front Fateh Al Cham est considéré comme faisant partie de l’opposition acceptable par Riyad mais comme un groupe terroriste par Le Caire. Ce n’est pas tout. L’Arabie Saoudite a une position tranchée en ce qui concerne le départ de Bachar Al Assad et y voit la solution à la crise. L’Egypte est favorable, pour sa part, à une solution politique qui inclut M. Al Assad. En somme sur le dossier syrien, l’Egypte et l’Arabie Saoudite ne sont pas dans le même camp.

A la suite du vote, l’ambassadeur saoudien à l’ONU, Abdallah Al Mouallimi, déçu, a déclaré à Al Jazeera qu’il était «pénible que les Sénégalais et les Malaisiens aient des positions plus proches du consensus arabe que celle du représentant arabe (l’Egypte, ndlr)». Cette déclaration suffit à elle seule à faire le parallèle avec la décision d’Aramco. Pour beaucoup d’observateurs, cette suspension des livraisons de pétrole est indéniablement motivée par des considérations politiques. En Egypte on en est, en tout cas, fortement convaincu. Dans les deux pays, on ne parle toutefois pas encore de crise.

Dans les faits, la crispation est cependant bien là. L’Arabie Saoudite était jusque-là considérée comme l’un des principaux soutiens du président égyptien Abdelfattah Al Sissi. Un soutien qui s’explique en partie par la guerre menée par l’Egypte aux Frères musulmans que la monarchie wahhabite considère comme faisant partie de ses pires ennemis. Il semble qu’en contrepartie de ses importantes aides financières accordées annuellement aux Egyptiens, Riyad attend aujourd’hui bien davantage de son «allié».

Les développements actuels montrent que le roi Salmane veut une Egypte servile, suiviste et prête à satisfaire au moindre de ses caprices. Ce que le président Al Sissi — que l’on a souvent présenté comme étant l’homme lige de Riyad — n’est visiblement pas prêt à accepter. Il faut se rappeler que la tension entre les Egyptiens et les Saoudiens avait commencé à monter au mois d’avril dernier.

Beaucoup d’Egyptiens avaient en effet mené campagne contre la remise à l’Arabie Saoudite de deux îles situées à l’entrée du golfe d’Aqaba en mer Rouge. Même si la campagne a été réprimée par le pouvoir égyptien qui a procédé à un millier d’interpellations, les échanges acerbes avaient commencé sur les médias des deux pays. Ce que les Saoudiens ont mal encaissé. Ceux-ci n’apprécient également pas l’engagement à minima du Caire au Yémen, un pays qui est considéré par tous en Egypte comme le «Vietnam égyptien».

Le cauchemar russe et iranien

Par ailleurs, les Egyptiens ne voient pas l’Iran comme un ennemi stratégique. La décision des Egyptiens de se rapprocher militairement de la Russie peut expliquer aussi le courroux saoudien. A ce propos, le président Al Sissi ne s’opposerait pas à l’installation d’une base russe dans son pays. La Russie a d’ailleurs confirmé dernièrement le lancement de pourparlers avec l’Egypte pour la réutilisation de l’ex-base soviétique de Sidi Barrani se trouvant sur le littoral méditerranéen.

L’objectif de la Russie semble être de regagner les positions qu’elle avait perdues au lendemain de l’éclatement de l’Union soviétique. Une telle perspective provoque visiblement des cauchemars à l’Arabie Saoudite, surtout que «l’Oncle Sam» semble de moins en moins soucieux de son sort et que l’Iran s’impose, doucement mais sûrement, sur l’échiquier régional comme un acteur de premier plan. Maintenant, il faut voir jusqu’où peuvent aller ces tensions et si l’Egypte et l’Arabie Saoudite se passeraient vraiment objectivement l’une de l’autre.
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anzar
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par anzar »

Il est clair que Sisi n'a jamais eu l'intention d'envoyer des soldats égyptiens de faire trucider au Yémen ou en Syrie pour les beaux yeux des saouds... comment ont ils pu croire à cette fable :?:
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FULCRUM
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par FULCRUM »

26000 soldats égyptiens tués dans la guerre des années 60, Sissi sait que ce pays ne se soumettra jamais

zeitrecht
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par zeitrecht »

Al-Sissi a surtout besoin d'un soutient étranger pour rester a son poste,et comme il ne peut compter sur les Americains,l'épisode Moubarak en temoigne,donc il se rapproche des Russes et Francais.

Les Golfeux ont misé sur le mauvais cheval et ont perdu,Reste a savoir comment ils vont se venger.Financer un nouvel homme fort de l'opposition Egyptiènne?Se rapprocher un peu plus de la Turquie?Mais les Turcs ne sont pas aussi manipulables.De toutes manières il ont besoin de l'Egypte pour affronter l'Iran, car seuls ils ne font pas le poids et leur alliées Maroc,Soudan,Jordanie...sont militairement et diplomatiquement faibles.
Wait and see.
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