Actualité au Moyen-Orient

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deyaziz
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par deyaziz »

Raid israélien sur Damas


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L'armée israélienne a annoncé lundi que ses avions de combat avaient attaqué une batterie de défenses aériennes à l'est de Damas. Un porte-parole de l'armée d'occupation Ovijaa Odraei a déclaré que « des avions de combat israéliens ont attaqué ce matin une batterie de défense aérienne au niveau du site appelé Ramadan, à l'est de Damas, après le lancement d’un missile sol-air » contre un avion militaire israélien dans l'espace aérien libanais.. »
A écrit Odraei sur sa page Twitter: «des avions de combat israéliens ont attaqué une batterie de défense aérienne de la sur le site du Ramadan situé à 50 kilomètres à l'est de Damas », après le lancement d'un missile sol-air type SA-5 contre un avion de l’armée de, il était en mission de Shooting de routine dans l'espace aérien libanais ce matin. " "Il n'y a aucune intention d'escalade, et pour notre part l'événement est clos, malgré notre disponibilité pour tout développement ", a-t-il dit.
L'armée israélienne annonce rarement des frappes aériennes en Syrie, malgré les informations faisant état de plusieurs raids israéliens depuis le début de la révolution syrienne.
http://www.elkhabar.com/press/article/127490

BouDouar
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par BouDouar »

Quelle bande d'enfoirés, mission de routine au Liban, c'est on ne peut plus clair - Rabi yakhod el 7aq
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Ils vont essayer l'islam modéré avec 500 mds. C'est vrai que les milliards utilisés pour égorger les centaines de milliers de "frères" c'était abusé :evil: .

Avec eux c'est toujours une histoire d'argent finalement. La peur les pousse à montrer leur fortune à des prédateurs affamés.

Le problème avec la hauteur, c'est que plus elle est grande et plus la chute fait mal.
L'Arabie saoudite veut investir 500 milliards de dollars pour accueillir les cerveaux du monde entier
Par Isabelle Labeyrie – Radio France

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Mis à jour le 26/10/2017 | 06:26 – publié le 26/10/2017 | 06:24
À l'occasion d'une conférence économique internationale organisée à Riyad, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohamed ben Salmane, a annoncé mardi 24 octobre le retour à un islam "tolérant et modéré" et dévoilé la création d'une gigantesque zone de développement économique. Ce projet est hors normes par sa superficie et ses ambitions économiques.
Une zone vaste, écologique et attractive

Le prince héritier Mohamed ben Salmane, 32 ans, fait les yeux doux aux investisseurs étrangers. La zone économique qu'il envisage, appelée Neom, est le projet de la démesure. Elle impressionne tout d'abord par sa surface, un territoire de 26 000 kilomètres carrés, grand comme la Bretagne, situé au bord de la mer Rouge. Une mégalopole ultra-futuriste surgirait de cette zone, aujourd'hui complètement désertique. Elle serait aussi écologique avec des transports en commun autonomes, l'utilisation des énergies renouvelables et un programme de dessalement de l'eau de mer.
Mais Neom veut surtout être une zone de développement économique dotée d'une législation et d'une fiscalité favorables pour attirer les cervaux qui pensent le monde de demain. Son objectif est d'être à l'avant-garde dans les domaines des objets connectés, de la robotique, des nanotechnologies mais aussi de l'industrie du cinéma et des jeux vidéos.
500 milliards de dollars d'investissement

L'autre démesure du projet, c'est son budget. Le tout puissant prince héritier annonce 500 milliards de dollars d'investissement. Les Américains sont déjà en bonne place. À ce stade, il n'existe aucune maquette, rien de concret mais Riyad promet la première phase pour 2025.
Ce projet s'inscrit dans le plan de diversification de l'économie saoudienne, fragilisée par la chute des cours du pétrole mais il est aussi le symbole des audaces de Mohammed ben Salmane, qui assure vouloir réformer en profondeur l'économie et la société saoudienne. Il promet une Arabie saoudite débarrassée de ses idées extrémistes. Devant son public, mardi, il a assuré : "Seuls les rêveurs sont les bienvenus."
Source : http://mobile.francetvinfo.fr/monde/l-a ... 37211.html
«Partout où je vais les gens me tendent la main pour demander quelque chose, sauf en Algérie où les gens m'ont tendu la main pour, au contraire, m'offrir quelque chose» Yann Arthus Bertrand
«Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système» Napoléon Bonaparte

numidia
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par numidia »

Chifboubara, vraiment merci pour cet article

cela fait des années qu'on explique que les takfiristes de tous bords (FM, wahhabites, ...) cherchent avant tout à dénaturer la pensée, à priver les autres de leur histoire, à nier le passé et à empêcher toute culture autre que leur obscurantisme sectaire
partout où ils ont sévi, partout où ils essaiment, eux ou leurs sbires armés, c'est l'atteinte au patrimoine, l'atteinte et la perturbation du tissu social, la destruction de monuments, de mosquées, d'églises, de livres anciens, des morceaux d'histoire, des parties du patrimoine humain, une atteinte au savoir
et la connaissance autre que la leur est empêchée
cet argent va servir à des oeuvres négationistes, propagandistes, le lavage de cerveaux
je ne vois pas ce régime monarchique dictatorial criminel capable d'oeuvrer pour le bien de l'humanité

dans tous les pays où le takfirisme intellectuel commence à sévir, les institutions éducatives, associatives, sociales, sportives, sont des cibles
ils s'y intégrent, créent un Etat dans l'Etat et génère des comportements sociaux en inluençant et en dictant des conduites
censeurs de la morale et du comportement, censeur de la pensée, de la mauvaise pensée vue dans le moindre petit geste
plus rien n'est anodin, tout est arrière-pensée plongeant l'être humain vers le bas
résultat, une masse de gens aliénés, psychotiques
vous me direz: il faut bien trouver de nouvelles recrues pour continuer à semer fitna, mort et destruction

le contraire de l'Islam qui nous interpelle et nous pousse vers la connaissance et le respect de soi, des autres, de toutes choses
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

De rien très chère soeur ! :avo:

Encore un billet intéressant sur le moyen Orient par dame Galacteros.

Elle explique notamment le pourquoi des drapeaux kurde et israélien côte à côte posté par un compatriote plus haut, le retournement de gandoura saoud....

L'après martyr du nième pays arabe se prépare.

Qui vont payer prochainement : les libanais ou les kurdes ? Ou les 2 ?
Quelle équation israélienne au Moyen-Orient ?
25 Octobre 2017 , Rédigé par Caroline Galactéros

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Drapeaux kurde et israëlien lors d'un rassemblement à Erbil en faveur du référundum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, le 16 septembre 2017. ©REUTERS/AZAD LASHKARIG

Cet été, DEBKAfile rapportait la construction d’une base russe pour la première fois en Syrie depuis le début de l’intervention de Moscou dans le conflit. Cette infrastructure, dont on ignore la nature, mais dont l’établissement semble avéré, se situerait dans une zone stratégique au sud-ouest de la Syrie, dans la localité de Khirbet Ras Al-Wa’r.

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Comme nous pouvons le voir, cette base se situe à proximité des frontières libanaise, jordanienne, irakienne et israélienne. Son positionnement apparaît révélateur du rôle désormais joué par Moscou dans la région à l’approche de la victoire militaire de « l’Axe de la Résistance » (Syrie-Hezbollah-Iran) + Russie. Moscou semble ainsi chercher à pouvoir maîtriser toute friction de puissances dans une zone volatile où se rencontrent d’ores et déjà une multitude d’acteurs.

Cette préoccupation russe serait confirmée par l’installation en cours d’une autre implantation militaire, celle-ci entre Damas et Deraa, soit à 40 km du Golan occupé par Israël. On imagine que le souci de Moscou est de prévenir une opposition frontale entre Israël et le Hezbollah libanais ou les milices iraniennes, et de conforter son rôle croissant d’arbitre des évolutions militaires. Le message du ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, adressé aux ministres russes de la Défense, Sergueï Choïgou, et des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en avril dernier était clair : « Nous ne laisserons par l’Iran et le Hezbollah concentrer leurs forces à la frontière du Golan. »

L’évolution de la situation syrienne et même irakienne dans le sens d’un apaisement sécuritaire, ou au contraire d’un pourrissement de la situation militaire, dépend désormais essentiellement de la volonté, ou non, du « camp occidental » de restabiliser une région secouée par l'échec des « Printemps arabes » et la saturation des territoires par un islamisme radical et ultra-violent. Mais le camp occidental demeure une coalition hétéroclite réunissant à côté des Etats-Unis et de nations européennes, Israël, la Turquie, et les pétromonarchies du Golfe. Un ensemble disparate qui a soutenu les rebelles sunnites / djihadistes en Syrie contre Damas, une alliance tactique éminemment dangereuse et incohérente au regard de la sécurité européenne. Ces puissances doivent désormais faire face à leur inconséquence et reconnaître leur défaite : la Syrie a résisté à son éclatement programmé et au renversement de son régime. Ils leur faut aussi sauver la face tout en admettant une réalité incontournable : le retour de Moscou au Moyen-Orient qui bouscule tous les équilibres et alliances et celui de l’Iran en tant que puissance régionale.

Après être parvenu à évincer les Occidentaux du dossier syrien en substituant le processus d’Astana à celui de Genève, puis à attirer opportunément Ankara et Doha dans son giron en exploitant pragmatiquement les crises du « Sukhoï » et du Qatar, Moscou semble près de réussir l’amorce d’une bascule stratégique de longue portée grâce à la visite du Roi saoudien le 4 octobre dernier. Une « première » depuis la fondation du Royaume et un affront redoutable pour Washington, couronné par la vente de systèmes S-400 russes à Riyad, ultime outrage porté à l’exclusivité de la relation américano-saoudienne. Même la Turquie, bénéficiaire de ces mêmes systèmes d’armes, revendique l’égalité de traitement avec Riyad dans les spécifications du contrat…

La visite royale saoudienne à Moscou qui, à Paris, n’a pas eu l’air d’intéresser grand monde, est pourtant d’une portée cardinale. Elle signe la reconnaissance par Riyad du rôle d’interlocuteur incontournable de la Russie au Moyen-Orient, mais aussi son acceptation de sa « défaite » en Syrie et de la nécessité pour le Royaume de rééquilibrer ses alliances stratégiques. Si elle veut contrer l’Iran, l’Arabie saoudite sait désormais qu’elle doit passer par la médiation russe. D’après Intelligence Online, le roi Salmane aurait d’ailleurs accepté de ne plus s’opposer au maintien au pouvoir de Bachar el Assad en échange de l’assurance de Moscou de contrôler le poids militaire et économique de son allié iranien en Syrie.

N’en déplaise à nos idéologues ou à nos utopistes « maison », la vision russe s’ancre sur le long, le très long terme. C’est celle d’un équilibre optimal, précisément sans ambition idéologique ou « morale », fait de points d’appui divers et concurrents, toujours susceptibles en cas de défaillance, d'être remplacés par d’autres rapprochements ou alliances de revers. C’est aussi la pratique depuis plusieurs années d’un dialogue constant, avec tous et sans tabous, qui porte aujourd’hui des fruits spectaculaires.



Le dernier acteur dont les intentions demeurent floues et dont on peut craindre des manœuvres déstabilisantes demeure Israël. Certes, au cours des derniers mois, l’Etat hébreu s’est également rapproché de la Russie, comme en témoignent les quatre visites en 18 mois de Benyamin Netanyahu à Moscou. Comme Riyad, il lui faut prendre acte de la victoire militaire de « l’axe de la Résistance » en Syrie. Mais ce pragmatisme ne peut aller jusqu’à laisser se consolider sans mot dire le « croissant chiite » tant redouté sous la forme d’un corridor terrestre reliant le Liban, la Syrie, l’Irak et l’Iran. Cette ligne rouge est plus vive que jamais pour Tel-Aviv. Ainsi que l’a rappelé en septembre dernier Avigdor Lieberman : « Tout sera fait pour empêcher la création d’un corridor entre Téhéran et Damas. »

Pour la première fois en effet, Israël risque de perdre plusieurs de ses avantages stratégiques sur ses voisins :

Le Hezbollah est en effet plus puissant que jamais militairement et politiquement :
Au sortir de six années de guerre, et malgré la mort de nombreux combattants expérimentés, le « Parti de Dieu » s’est aguerri au combat et contrôle un territoire plus grand que le Liban. Il a également acquis expérience et armements au contact de l’Armée arabe syrienne, des Gardiens de la Révolution et des forces russes directement engagées sur le terrain. De milice paramilitaire, le Hezbollah apparaît de plus en plus comme une armée pleinement autonome.

Le président libanais, Michel Aoun, a par ailleurs brisé un tabou en février dernier, affirmant que le Hezbollah « constitue une partie intégrante de l’outil de défense du Liban », diagnostic évidemment inacceptable pour Israël. Dans la foulée, Naftali Bennett, ministre israélien de l’Education, avait déclaré qu’Israël ne devait plus dissocier le Hezbollah du Liban et promis de renvoyer ce dernier « au Moyen-Age » en cas de conflit... Signe palpable de l’inquiétude israélienne, Tsahal a organisé le mois dernier son plus grand exercice militaire depuis 20 ans à partir d’un scénario simulant une confrontation avec le Hezbollah.


« Front nord » est étendu :
En cas de guerre, Israël devrait faire face à front bien plus étendu, unifiant possiblement Liban et Syrie. Avigdor Lieberman l’a bien compris : « Lors de la prochaine guerre au nord du pays, le Liban ne constituera pas le seul front. Il n'y a désormais plus qu'un seul front nord composé du Liban, de la Syrie, du Hezbollah, du régime de Bachar el-Assad et de tous ceux qui aident son régime. »

Le Golan syrien, annexé unilatéralement par Israël depuis 1981, redevient ainsi une ligne de front. A plusieurs reprises lors de la guerre syrienne, le Hezbollah n’a pas caché sa volonté de « libérer » le Golan de la domination israélienne. Un commandant du Hezbollah déclarait encore récemment à Middle East Eye que 10 000 soldats font face à Israël au sud de la Syrie, construisant tunnels et bases…


L’Iran désormais aux portes d’Israël :
Les déclarations de Lieberman s’adressent in fine à l’Iran sans le nommer (« tous ceux qui aident »). La véritable crainte d’Israël est d'avoir les Gardiens de la Révolution à ses portes, l’Iran s’ouvrant plus encore la voie vers la Méditerranée. En tout état de cause, si Israël, agissant essentiellement en coulisses, est resté discret durant les six années du conflit syrien, les évolutions actuelles altèrent sensiblement sa position et le poussent à réagir de manière plus ouverte. L’équation israélienne au Moyen-Orient devient donc centrale et la façon dont l’Etat hébreu va la résoudre va peser sur l’avenir politico-militaire de la région.


L’évolution militaire du conflit syrien au profit de Damas met Israël dos au mur et l’incite à deux choses :

A chercher coûte que coûte à conserver son dernier avantage absolu face à l’Iran, celui du nucléaire, donc à redoubler d’hostilité envers la République islamique et l’accord signé en 2015. Cela pousse Tel-Aviv se rapprocher d’un autre ennemi acharné de l’Iran : l’Arabie saoudite.

A instrumentaliser la question kurde au Moyen-Orient afin de créer un nouveau foyer de déstabilisation lui permettant fixer l’attention et les manoeuvres des puissances concernées et d’entraver le parachèvement du corridor terrestre reliant le Liban à l’Iran.
I. « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis » : le rapprochement israélo-saoudien

1. L’axe Washington – Tel-Aviv – Riyad
Le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite s’est opéré sous le mandat de Barack Obama. Celui-ci était marqué par une volonté de se désengager progressivement du Moyen-Orient, dans lequel les Etats-Unis s’étaient embourbés sous l’Administration Bush, au profit d’un discret mais non moins influent « leadership from behind » (cf. Libye, Syrie et Yémen) et d’un reset des relations avec le monde arabo-musulman. Cela s’est traduit en premier lieu par une prise de distance relative avec Israël, notamment à la fin de son deuxième mandat. En second lieu, la relation stratégique Etats-Unis-Arabie saoudite s’est grandement affaiblie en raison de l’exploitation des gaz de schistes américains, réduisant très sensiblement la dépendance énergétique de Washington vis-à-vis de Ryad (mais par ricochet aussi, poussant le Royaume des Saoud à réévaluer son intérêt à rester dans une relation exclusive via le pétrodollar). Enfin, point cardinal de la convergence israélo-saoudienne, l’Iran a été réintégré dans le concert des nations par l’Accord sur le nucléaire civil signé en juillet 2015 et la décision d’une levée progressive des sanctions internationales à son encontre.

Israël et l’Arabie saoudite se sont également rapprochés sur le dossier syrien, apportant tous deux un soutien aux groupes islamistes, y compris les plus radicaux, chacun ayant intérêt à voir s’affaiblir une Syrie (comme d’ailleurs un Irak) alliée de l’Iran, relais arabe d’un chiisme perse à l’influence renaissante.

L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche prend cependant le contre-pied total de la politique menée sous Obama, sur la forme plus que sur le fond. En effet, la nouvelle Administration réoriente ses soutiens à la déstabilisation de la Syrie, tirant les conséquences du succès croissant de l’intervention russe et du caractère de plus en plus fictif et délégitimé d’une prétendue « rébellion modérée ». Depuis la reprise d’Alep, le « chaos syrien » savamment entretenu s’éclaircit de jour en jour et les masques tombent. La situation politico-militaire se décante. Donald Trump, qui avait imprudemment demandé à ses armées un plan sous un mois pour mettre fin à l’Etat islamique (EI), prend acte de l’évolution globale militaire en faveur des forces du régime de Damas et en tire les conséquences. Il rationalise ses soutiens, met fin aux compromissions les plus voyantes devenues indéfendables aux côtés de groupes « rebelles » extrémistes, et fait le choix assumé d’un unique et officiel « proxy » : les Forces démocratiques syriennes (FDS), arabo-kurdes mais majoritairement composées des brigades du YPG, la branche armée du PYD (Parti kurde syrien). Vis-à-vis d’Israël, le nouveau Président, qui n’a jamais caché son hostilité à l’égard de la politique menée par son prédécesseur, fait marche avant toute, et réassure sans équivoque “l’allié indispensable”de l’Amérique.

Si dans un premier temps la monarchie wahhabite, cible répétée du candidat républicain, avait de quoi s’inquiéter de son élection, elle semble désormais avoir payé au prix fort son alliance avec Washington (cf. les 380 mds de $ de contrats signés en mai dernier à Riyad). L’axe « Washington - Tel-aviv - Riyad » se manifeste plus en profondeur encore par la position présidentielle à l’égard de l’Iran. Le discours de Riyad de mai dernier désignant l’Iran comme « sponsor principal du terrorisme dans le monde », la nomination de James Mattis, anti-iranien résolu au poste de Secrétaire à la Défense comme la non-certification par D. Trump de l’Accord sur le nucléaire civil de 2015 (renvoyant sur le Congrès la responsabilité d’appuyer ou d’infirmer sa décision ….) en sont de clairs signaux. La crainte partagée par lsraël et l’Arabie saoudite est de voir l’Iran occuper la place que son histoire, sa démographie et son niveau de développement industriel et économique lui confèrent naturellement au Moyen-Orient.

C’est ce qu’a clairement indiqué Yair Golan, général de division de l'Armée de défense d'Israël, lors d’une conférence au Washington Institute : « L’Iran est bien plus dangereuse pour Israël que l’Etat islamique car les Iraniens sont complexes et représentent un plus haut degré de civilisation. Ils ont de grandes infrastructures académiques, une industrie forte, de nombreux scientifiques qualifiés et une jeunesse talentueuse. Ils nous sont très similaires. Et parce qu’ils nous ressemblent, ils sont bien plus dangereux. »

https://youtu.be/UcGkqLIsdBo

Le général de division israélien Yaïr Golan au Washington Institute, le 7 septembre 2017, au sujet des menaces de l'EI et de l'Iran pour Israël.
Pour Israël, la crainte est également de voir l’Accord sur le nucléaire permettre à l’Iran d’acquérir un jour l’arme nucléaire et de sanctuariser ainsi son territoire, annihilant dès lors toute possibilité d’attaque, et mettant un terme à son hégémonie stratégique dans la région.



2. Un rapprochement aux conséquences lourdes ?
Ce rapprochement israélo-saoudien risque d’être un facteur durablement déstabilisateur pour la région. L’une des conséquences, a priori positive, pourrait en être à terme, la normalisation des relations diplomatiques entre l’Etat hébreu et la monarchie wahhabite, et à plus long terme, celle d’autres pays arabes. Rappelons que l’Egypte et la Jordanie sont les seuls pays arabes et musulmans à entretenir pour l’heure des relations diplomatiques formelles avec Israël. Toutefois, une telle décision risque de reléguer au second plan le conflit israélo-palestinien, déjà bien essoufflé, alors même qu’il demeure l’une des causes profondes de l’instabilité régionale. De ce point de vue, on peut imaginer que l'annonce de la réconciliation entre le Hamas et le Fatah palestinien, à laquelle Le Caire a d’ailleurs beaucoup contribué, ne doit guère réjouir à Tel Aviv...

La mise en avant de la confrontation confessionnelle « sunnite/chiite », qui fracture opportunément et à l’infini le monde arabo-musulman, au détriment d’une grille de lecture faisant de la cause palestinienne l’élément mobilisateur et unificateur de cet ensemble disparate, arrange donc aussi bien Israël que l’Arabie saoudite qui, l’un comme l’autre, par des biais différents, veulent contrer la renaissance perse. L’accent mis sur l’antagonisme idéologico-religieux masque des rivalités géostratégiques et géoéconomiques plus prosaïques.

Un tel rapprochement pourrait enfin avoir des conséquences catastrophiques pour le Liban. Je renvoie ici à la lecture de l’excellent article de Elijah J. Magnier qui, posant deux questions essentielles, laisse entrevoir de bien sombres perspectives :

« Que va faire l’alliance libanaise pro-saoudienne lorsque, le cas échéant, l’Arabie saoudite décidera d’établir des relations ouvertes avec Israël ? »

« Quelle sera, en pareil cas, la réaction du Hezbollah à l’encontre de ses partenaires politiques libanais actuels ? »
Après la Syrie, le Liban risque ainsi de redevenir le théâtre d’affrontement régionaux par procuration, à moins que le Kurdistan ne joue ce rôle, comme nous le verrons.

II. L’instrumentalisation de la question kurde : le nouveau contre-feu occidental ?

Pour différer un règlement du conflit syrien qui dessert manifestement ses objectifs, Israël a aussi instrumentalisé la question kurde au Moyen-Orient. Celle-ci se cristallise actuellement autour du référendum d’indépendance du Kurdistan irakien ayant eu lieu le 25 septembre dernier, susceptible de créer un nouvel abcès de fixation régional.

Dès 2014, Benyamin Netanyahu émis l’idée à la tribune des Nations Unies de soutenir l’aspiration des Kurdes à l’indépendance. Le 13 septembre dernier, il fut le premier et seul dirigeant à soutenir officiellement la tenue du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien , déclarant qu’« Israël soutient les efforts légitimes du peuple kurde à posséder leur propre Etat ».

Si la connivence israélo-kurde est ancienne, une rhétorique israélienne s’est récemment mise en place, présentant le peuple kurde comme un alter ego de l’Etat hébreu : peuple millénaire, d’essence démocratique, minoritaire au Moyen-Orient, oppressé par ses voisins, et pour l’heure sans État... (cf. déclaration de Gideon Saar, ex-ministre du Likoud, rapportée par The Times of Israël : « Les Kurdes ont été et continuent d’être des alliés fiables et pour longtemps d’Israël car ils sont, comme nous, une minorité dans la région. »)


Objectif ? Légitimer les aspirations kurdes et se créer un partenaire favorable aux intérêts israéliens dans la région. Beaucoup de commentateurs ou dirigeants arabes, et en premier Nouri al-Maliki, parlent d’ailleurs d’un “deuxième Israël” dans la région.

South Front rapporte que, samedi 21 octobre, Tel-Aviv aurait demandé à la Russie d’ouvrir un corridor aérien pour fournir un soutien aux Peshmergas alors que ceux-ci étaient en mauvaise passe essuyant des pertes avant d’être contraints d’abandonner leurs positions à Kirkouk devant l’avancée de l’armée irakienne engagée dans une « restauration du pouvoir central ». Demande refusée par Moscou. Pour l’heure, le calcul israélien paraît avoir fait long feu. Le régime de Bagdad réclame l’annulation des résultats du référendum comme préalable à l’ouverture d’un dialogue. Erbil s’est de son côté résolu ce mercredi 25 octobre à « geler les résultats du référendum » afin de « proposer au gouvernement et à l’opinion irakiens (…) le début d’un dialogue ouvert entre le gouvernement du Kurdistan et le gouvernement central sur la base de la Constitution ». Le calcul « quitte ou double » de M. Barzani n’a pas porté les résultats politiques et économiques escomptés. Il perd sur tous les fronts, y compris celui de la légitimité interne. Le pouvoir central de Bagdad reprend lui du poids dans le rapport de force au sein du pays et derrière lui, c’est bien l’ombre de Téhéran qui grandit via son soutien aux milices irakiennes et son influence plus ou moins consentie par Bagdad sur les rouages du pouvoir central. De passage dans le Golfe, Rex Tillerson a d’ailleurs exigé - en vain - que soient dissoutes ces « Unités de mobilisation populaire irakiennes » (Hachd al-Chaabi), créées en 2014 pour lutter contre l’EI et majoritairement chiites, reconnues comme composante de l’armée irakienne depuis novembre dernier mais considérées par Washington comme des « milices iraniennes ».



1. Le contrôle des ressources : le pétrole et l’eau
Comme l’évoque Ahmed El Sharifi pour Sputnik, un Etat kurde indépendant dans le Nord de l’Irak aiderait Israël « à contrôler les flux pétroliers et d’eau ».

Depuis leur confrontation avec l’EI en 2014, les Peshmergas kurdes ont sous leur contrôle de nombreux territoires dont ils se disputent la souveraineté avec le gouvernement central de Bagdad. C’est en particulier le cas des zones pétrolifères autour de Mossoul, mais surtout de Kirkouk, qui abrite l’un des plus grands gisements au monde (estimées à 5 milliards de barils), comme nous pouvons le voir sur la carte ci-dessous.

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En jaune : la région autonome du Kurdistan ; en vert clair : les zones contrôlées par les Kurdes mais disputées avec le gouvernement central ; en vert foncé le gisement géant de pétrole de Kirkouk ; en vert : les autres champs de pétrole.
En jaune : la région autonome du Kurdistan ; en vert clair : les zones contrôlées par les Kurdes mais disputées avec le gouvernement central ; en vert foncé le gisement géant de pétrole de Kirkouk ; en vert : les autres champs de pétrole.
On voit bien qu’il n’y aucun hasard à l’offensive de Bagdad contre les Peshmergas à Kirkouk...
Dès juin 2014 et l’entrée en service du pipeline Kirkouk-Ceyhan (Turquie) sous son contrôle, le KRG exporta du pétrole sans l’autorisation du gouvernement central irakien, jusqu’à Ashkelon en Israël. La coopération énergétique entre Erbil et Tel-Aviv fut d’ailleurs si fructueuse qu’à partir de 2015, et selon le Financial Times, 77% des importations pétrolières israéliennes seraient provenus du seul Kurdistan !

D’où l’intérêt également pour Moscou de consolider son influence, en particulier énergétique, dans la région. Si la compréhension de la Russie à l’égard du désir kurde d'indépendance avait de quoi surprendre alors qu’elle est l’alliée tactique de l’Irak, de la Syrie, de l’Iran et, dans une moindre mesure, de la Turquie au Moyen-Orient, cela semble pleinement s’inscrire dans sa stratégie d’équilibre des puissances. Alors qu’un accord de 400 millions de dollars avait été signé en juin dernier entre Rosneft et le gouvernement du Kurdistan pour l’exploitation de cinq blocs pétroliers, l’on a appris, il cinq jours, que Rosneft va prendre le contrôle de 60% du pipeline du Erbil-Ceyhan (40% restant au groupe kurde KAR) et y investir 1.8 milliard de dollars.

Cette décision intervient alors que Bagdad, Ankara et Téhéran menaçaient d’isoler Erbil et son pipeline. En investissant dans le pétrole irakien et en prenant le contrôle du pipeline kurde, Moscou parvient non seulement à prévenir toute agression contre le Kurdistan, mais aussi et peut-être surtout, à sanctuariser l’approvisionnement énergétique d’Israël. On se souvient en effet que l’une des raisons du soutien israélien au projet d’indépendance du Kurdistan irakien était d’assurer le niveau d’approvisionnement actuel de Tel-Aviv (plus des trois-quarts de son pétrole) en provenance de cette région.


Une autre histoire d’eau….

Quelle équation israélienne au Moyen-Orient ?
Quelle équation israélienne au Moyen-Orient ?
Comme nous pouvons le voir sur les cartes, les montagnes du Kurdistan irakien constituent une zone de fortes précipitations qui alimentent le Tigre par de nombreux affluents sur lesquels se trouvent plusieurs barrages, notamment celui de Dukan et son lac artificiel. Mossoul, sur laquelle les Peshmergas avaient un temps des vues, abrite également un important barrage sur ce fleuve dont dépend toute la vallée du Tigre en aval. Ce barrage constitue également une source importante d’énergie hydroélectrique pour l’Irak. Un Kurdistan indépendant contrôlant ces régions aurait ainsi une argument de taille à faire valoir sur l’Irak.

Cette situation renvoie également à celle du Nord syrien, actuellement occupé par les YPG kurdes qui contrôlent les affluents de l’Euphrate en provenance de Turquie et le barrage de Taqba, à l’Ouest de Raqqa, essentiels à l'approvisionnement de la vallée de l’Euphrate (comme d’ailleurs à Deir ez-Zor, grande ville de l’Est syrien reprise par le forces loyalistes).

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Source : Diplomatie, Grands dossiers n°15, « La Géopolitique de l'eau », juin-juillet 2013.

Si l’on rajoute dans l’équation les Kurdes de Turquie, on se rend alors compte que les Kurdes au Moyen-Orient occupent les territoires les plus riches en ressources hydriques, constituant le véritable château d’eau d’une région où l’eau est inégalement répartie.

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Source : Diplomatie, Grands dossiers n°15, « La Géopolitique de l'eau », juin-juillet 2013.

Favoriser la coopération avec les Kurdes revient donc à se ménager des alliés possédant des ressources stratégiques sur leurs voisins arabes et turc de la région. L’eau a toujours été d’une importance capitale pour Tel-Aviv, et explique en grande partie la volonté de conserver le Golan syrien qu’elle occupe, plateau certes militairement stratégique, mais qui constitue aussi le château d’eau du Proche-Orient, et demeure vital à l’approvisionnement du lac de Tibériade et du Jourdain desquels Israël tire la majorité de son eau douce.

2. Géopolitique : créer un nouveau levier d’influence et un nouveau point de fixation régional
Au regard de l’hostilité de l’Irak, de la Syrie, de la Turquie et de l’Iran à voir une quelconque indépendance kurde, l’instrumentalisation de la question kurde au Moyen-Orient offre enfin à Israël un levier d’influence supplémentaire, en particulier dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Yair Golan déclarait, toujours lors de la conférence au Washington Institute, considérer les Kurdes comme étant « par nature, un élément modéré avec une influence positive sur les peuples alentours », et estimait (à titre personnel) que « le PKK n’est pas une organisation terroriste », propos qui ne manquèrent pas de faire réagir les autorités turques…

https://youtu.be/cUgUa_DIS2k
Le général de division israélien Yaïr Golan au Washington Institute, le 7 septembre 2017, au sujet du PKK et des Kurdes au Moyen-Orient.
Yair Golan fut toutefois publiquement désavoué par Benyamin Netanyahu quelques jours plus tard, qui déclara qu’Israël considérait bien le PKK comme un groupe terroriste : « Israël s’oppose au PKK et estime qu’il s’agit d’une organisation terroriste, contrairement à la Turquie, qui soutient le groupe terroriste du Hamas ».

On le voit, en soutenant le Kurdistan irakien que Recep Tayyip Erdogan refuse de voir émerger, tout en ménageant ce dernier à propos du PKK, Benyamin Netanyahu espère ainsi influer sur la position du Président turc à l’égard du groupe palestinien. A la lumière de ces déclarations, on voit que la question kurde apparaît comme un argument permettant à Israël de défendre ses intérêts fondamentaux. Ne pas froisser la Turquie correspond également à une nécessité au regard de l’approvisionnement de pétrole en provenance du Kurdistan irakien, Erdogan ayant d’ores et déjà menacé de fermer les vannes en cas d’indépendance… d’où l’importance du “coup” que vient de réaliser Moscou et que nous avons abordé plus haut.

Par ailleurs, Israël pourrait chercher à créer un nouvel « abcès de fixation » pour l’Iran, comme l’écrit René Naba, en brisant la continuum terrestre que cherche à mettre en place Téhéran. De ce point de vue, une indépendance kurde irakienne pourrait également réveiller l’irrédentisme des minorités kurdes des autres pays concernés, alors même que le PKK mène une guérilla contre l’Etat turc, et que les YPG occupent, sous le nom de FDS, près d’un tiers du territoire syrien. Seul l’Iran, possédant une importante minorité kurde (environ 13% de la population) semble relativement épargnée à ce stade. On se rappelle toutefois que les terroristes impliqués dans le double attentat de Téhéran en juin dernier, revendiqué par l’EI, étaient des Kurdes iraniens, dont la confession (sunnite), le caractère minoritaire et la pauvreté qui les touche en font des cibles privilégiées du djihadisme sunnite en Iran.

Toutefois, ce point de fixation recherché par Tel-Aviv pourrait être contre-productif et devenir, a contrario, un point de convergence entre puissances pour l’heure rivales. Comme l’écrit toujours René Naba :

« L’émergence d’une entité kurde indépendante pourrait par effet de domino favoriser la convergence des deux grands pays musulmans non arabes de la zone, la Turquie sunnite et l’Iran chiite, autour de l’Irak et la Syrie pour constituer un glacis stratégique cimenté par la Russie.

Au risque de démembrement de l’Irak pourrait se superposer ainsi un risque d’embrasement régional, dont les Kurdes pourraient servir de combustible. D’antagonistes irréductibles dans la guerre en Syrie, Damas et Ankara pourraient se retrouver protagonistes d’un blocus du Kurdistan irakien. »

Conclusion

La stabilité future du Moyen-Orient qui se joue actuellement autour des recompositions régionales avec la Russie en “faiseur roi”, dépendra de la capacité de Moscou à rassurer Israël en tempérant les velléités iraniennes en Syrie.

En cas d’échec, ou souhaitant profiter de l’avantage qu’il possède encore, Israël est susceptible d’ouvrir les hostilités avec le Hezbollah, déclenchant ainsi potentiellement une troisième guerre avec le Liban sur un front englobant le Golan syrien et impliquant vraisemblablement Damas.

La balle est également dans le camp de Washington, qui semble toujours se refuser à voir le gouvernement syrien recouvrer l’entier contrôle de son territoire. La non-acceptation du retour de l’Iran sur la scène régionale, comme le montre le refus par D. Trump de certifier l’accord sur le nucléaire civil il y a deux semaines, laisse présager, une fois de plus, que la politique d’équilibre des puissances que recherche la Russie ne soit de fait très difficile à mettre en oeuvre. La guerre en Syrie est encore loin d’être terminée.

L’instrumentalisation de la question kurde au Moyen-Orient, tant par les Etats-Unis que par Israël, semble être le dernier moyen actuellement mis en oeuvre pour entraver les avancées de Damas, Bagdad, Téhéran, et Moscou.

Washington utilise ainsi activement les YPG syriens, majoritaire au sein des FDS, pour empêcher Damas de reprendre le contrôle de l’Est syrien et de la frontière syro-irakienne, sur fond de course pour le contrôle des régions pétrolifères. L’infructueux soutien aux rebelles du Sud, puis le franchissement de la rive de l’Euphrate par les FDS, avant leurs ruée vers Al-Suwar, Deir ez-Zor et désormais Mayadine quelques jours seulement après que l’armée arabe syrienne en ait expulsé les djihadistes de l’EI, en témoignent allègrement.

Image
Carte de la situation militaire en zone syro-irakienne le 26 octobre 2017. En rouge : l'Armée arabe syrienne ; en rose : l'Armée irakienne et les Unités de mobilisation populaire ; en jaune : les FDS ; en orange : les Peshmergas ; en vert : les rebelles syriens ; en vert foncé : les rebelles syriens pro-turcs et Armée turque ; en noir : l'EI. ©South Front.
Carte de la situation militaire en zone syro-irakienne le 26 octobre 2017. En rouge : l'Armée arabe syrienne ; en rose : l'Armée irakienne et les Unités de mobilisation populaire ; en jaune : les FDS ; en orange : les Peshmergas ; en vert : les rebelles syriens ; en vert foncé : les rebelles syriens pro-turcs et Armée turque ; en noir : l'EI. ©South Front.
La possible dégradation d’une situation déjà délétère au Kurdistan irakien permettrait quant à elle de créer un point de fixation pour l’Iran à sa frontière. L’Etat hébreu semble déterminé à ne pas laisser la situation s’apaiser, alors même que que Bagdad est résolu à recouvrer sa souveraineté sur les territoires revendiqués le KRG.

Si ces tentatives d’instrumentalisation échouent, elles auront toutefois réussi à créer un clivage déjà bien ancré entre Arabes et Kurdes, fragilisant plus encore toute idée de reconstruction d’une “unité” nationale, tant en Syrie qu’en Irak, sur les ruines du Califat de l’EI.

Bonus
Une interview très intéressante de Bafel Talabani, fils de Jalal Talabani, ancien président de la République irakienne, fondateur de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), décédé au début du mois. Il revient sur le référendum et les récents événements au Kurdistan irakien pour France 24.

https://youtu.be/DujEe9shF8w
Source : http://galacteros.over-blog.com/2017/10 ... rient.html
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sadral
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par sadral »

Rien n'arrive par hasard au Moyen-Orient...Chez les Saouds on se débarrasse de la vieille garde, qui pèse comme même plusieurs milliards, et on se prépare a la grande plus importante introduction en bourse de l'histoire pour 2018 (ARAMCO)..au Liban, on fait démissionner Hariri (en Faillite :lol: ) qui l'annonce depuis l'arabie Saoudite....
Hariri démissionne et accuse le Hezbollah et l'Iran de "mainmise" sur le Liban

Image
https://www.lorientlejour.com/article/1 ... ement.html
Arrestation de princes, dont Walid ben Talal, et d'anciens ministres pour corruption en Arabie saoudite

Image
Le prince Walid ben Talal a été arrêté, samedi soir, dans le cadre d'une enquête pour corruption en Arabie saoudite. Archive Reuters
https://www.lorientlejour.com/article/1 ... udite.html
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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sadral
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par sadral »

« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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geronimo
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par geronimo »

Démission Hariri: plan israelo-saoudien ?
https://youtu.be/APIMlB5jmYE
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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geronimo
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par geronimo »

خفايا استقالة الحريري.. الحكاية بدأت من "سجن الأمراء" بيروت - صفد برس
اكتنف الغموض استقالة رئيس الوزراء اللبناني سعد الحريري، الذي صدح بها من الرياض، وكثرت التكهنات حول ما جرى معه، وعن تعرُّضه لضغوط سعودية أجبرته على الاستقالة.

صحيفة الأخبار اللبنانية المقربة من حزب الله نشرت تقريراً كشفت فيه من خلال مصادرها عن اللحظات الأولى لوصول الحريري للسعودية، وما جرى معه قبل تقديم الاستقالة وبعدها.

وبحسب الصحيفة اللبنانية، فقد طُلب من الحريري التوجه إلى مجمع "ريتز كارلتون" الفندقي لعقد اجتماعات، حيث فوجئ بإجراءات أمنية استثنائية، ليدرك بعد دقائق أنه بات بحكم الموقوف. وتم نقله إلى إحدى الفيلات التابعة للمجمع، بالقرب من الفندق مكان احتجاز نحو 49 أميراً ووزيراً ورجل أعمال سعوديين.
وأكدت الصحيفة أن الحريري تم فصله عن مكان إقامة عائلته، وتولى فريق أمني سعودي الإشراف على أمنه ومرافقته.

أما مصير فريق الحريري الأمني فقد تمت مصادرة الهواتف الموجودة معهم، وتخييرهم إن كانوا يريدون المغادرة إلى بيروت، وأنه في هذه الحالة لن يكون بمقدور من يغادر المجمع أن يعود إليه مجدداً.
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Bonsoir les amis.

Intéressante analyse. Je préfère mettre la totalité même si c'est long pour un post.

L'Algérie fait partie d'un monde musulman en ébullition avec des fiotes qui obéissent à un agenda qui n'a rien à voir avec la religion.

Je renvoie dos à dos les "décideurs" ( :clown: ) sunnites, chiites...

Les auteurs confirment le fait que les irakiens font le job de nettoyage pour aider les syriens malgré les pressions de l'empire (qui s'écroule) et ses satellites.
Liban : Démission d’Hariri contre l’Iran ! Par Richard Labévière

Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 06-11-2017

Beyrouth, le 5 novembre.

La démission, vendredi dernier, du Premier ministre libanais Saad Hariri sonne comme un coup de tonnerre supplémentaire dans les cieux déjà passablement tourmentés des Proche et Moyen-Orient. Cette décision spectaculaire fait suite à l’appel du président américain Donald Trump, lancé le 20 mai dernier depuis Riyad, d’« isoler l’Iran ». Elle intervient dans la phase ultime d’une révolution de palais en Arabie saoudite qui a vu, samedi dernier, l’arrestation d’une trentaine de princes et d’hommes d’affaires. Enfin, elle survient dans un contexte stratégique dominé par la reprise en main de la presque totalité du territoire syrien par l’armée gouvernementale et ses alliés russes, iraniens et du Hezbollah libanais.

LA DEFAITE DE L’AXE AMERICANO-ISRAELO-SAOUDIEN

Avec la libération de Deir ez-Zor par l’armée gouvernementale syrienne, l’opposition armée et ses soutiens sunnites – Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Koweït, etc. – sont aux abois. En reprenant le contrôle des régions de l’est de la Syrie, l’armée syrienne et ses alliés, non seulement libèrent des zones pétrolières qui seront essentielles pour la reconstruction du pays, mais surtout opère leur jonction avec les forces de Bagdad sur la frontière avec l’Irak, une bande de quelque 650 kilomètre entre la Jordanie et la Turquie.

« L’épouvantail d’un « couloir chi’ite » tant redouté par Washington, Riyad et Tel-Aviv ressurgit comme un spectre panique », souligne un ambassadeur européen en poste à Beyrouth, « à tel point que pour retarder cet inéluctable retournement, les forces spéciales américaines présentes dans la zone ont poussé des groupes kurdes à faire alliance avec les dernières unités combattantes de l’organisation « Etat islamique » (Dae’ch) encore déployées dans l’est de la Syrie ».

Deir ez-Zor était le dernier centre urbain aux mains de Dae’ch en Syrie, depuis la chute de Rakka mi-octobre. Après avoir contrôlé un tiers du pays, Dae’ch est aujourd’hui acculé dans la vallée de l’Euphrate. Le 7 octobre dernier, le général américain Robert Sofge, numéro deux de la coalition internationale anti-Dae’ch, estimait qu’environ 2 000 combattants jihadistes se cachent dans le désert environnant. Les deux victoires de Rakka et de Deir ez-Zor ne signifient certainement pas la fin de Dae’ch. « Bien qu’extrêmement amoindrie, l’organisation a recomposé des cellules dormantes dans les zones libérées et se réoriente déjà vers des actions traditionnelles de guérilla, avec le soutien de plusieurs groupes kurdes », confirme une source militaire européenne, ajoutant : « l’axe américano-israélo-saoudien perdra cette guerre et c’est l’Iran et la Russie qui vont y gagner… »

Malgré les protestations américaines, les troupes irakiennes ont débarrassé les zones frontalières avec la Syrie de l’essentiel des groupes salafistes. Des milices irakiennes ont même franchi la frontière pour aider les troupes syriennes à reprendre Abu Kamal, la dernière localité contrôlée par Dae’ch. Il est certain que cette jonction favorisera une collaboration militaire entre la Syrie et l’Irak, cauchemar de Washington, de Tel-Aviv et de Riyad.

Les États-Unis avaient prévu de prendre Abou Kamal avec les unités des Forces démocratiques syriennes (FDS) – leurs forces supplétives kurdes. Malheureusement pour eux, les forces gouvernementales syriennes les ont pris de vitesse. Durant plusieurs journées consécutives, les bombardiers Tu-22M3 à long rayon d’action de la Russie, ont soutenu l’offensive syrienne par des raids d’importance effectués directement depuis la Russie. Le Hezbollah a engagé plusieurs milliers de combattants.

Parrainé par l’Arabie saoudite en Irak et en Syrie, Dae’ch a, donc été anéanti, L’Irak a retrouvé sa souveraineté nationale et la Syrie est en passe de reconquérir la sienne. Dans les deux cas, les forces armées gouvernementales ont empêché les Kurdes de s’approprier une partie du territoire et déjoué les tentatives de relancer la guerre civile à leur profit. Face à cet échec des Etats-Unis qui misait sur une « partition », appelant pudiquement à l’instauration d’un « fédéralisme », la reconquête de la quasi-totalité du territoire national syrien relance une dynamique de revanche et de nouveaux irrédentismes.

Les propos de Benjamin Netanyahou, le 5 novembre à la BBC, confirment involontairement cette évolution et la défaite de l’axe américano-israélo-saoudien : « la démission de Saad Hariri veut dire que le Hezbollah a pris le pouvoir, ce qui signifie que l’Iran a pris le pouvoir. Ceci est un appel à se réveiller ! Le Moyen-Orient vit une période extrêmement dangereuse où l’Iran mène une tentative pour dominer et contrôler toute la région… Quand tous les Arabes et les Israéliens sont d’accords sur une chose, le monde doit l’entendre. Nous devons stopper cette prise de contrôle iranienne ». Dans tous les cas de figures, chaque fois qu’une nouvelle menace cible l’Iran, c’est le Liban qui trinque.

FIN D’UNE REVOLUTION DE PALAIS

Désormais, l’Arabie Saoudite et ses satellites du Golfe (à l’exception notoire du Qatar) cherchent un autre théâtre d’où ils pourraient défier et fragiliser l’Iran pour compenser la perte de la Syrie. L’impérieux désir de renverser la donne régionale pourrait les amener à tenter de reprendre pied au Liban. Les États du Golfe, Israël et les États-Unis ne veulent pas que l’Iran récolte les fruits d’une victoire en Syrie.

Ironie de l’histoire : le Premier ministre libanais (qui a un passeport saoudien) a démissionné sur ordre de l’Arabie Saoudite, en Arabie Saoudite, en direct sur la télévision saoudienne Al-Arabia. Dans sa lettre de démission, rédigée par des fonctionnaires du palais saoudien, il accuse l’Iran d’ingérence étrangère dans la politique libanaise. Une rumeur prétend également qu’un assassinat de Saad Hariri était planifié au Liban, ce qui n’a aucun sens nous ont confirmé plusieurs responsables des services de la sécurité intérieure libanaise, même si des proches du Premier ministre affirment que ce sont les services de renseignement français qui l’auraient averti. A Beyrouth, ces derniers démentent formellement « cette rumeur sans fondement ». D’autres sources évoquent un montage du Mossad…

Toujours est-il que la démission du Premier ministre libanais en Arabie saoudite est concomitante avec une spectaculaire arrestation de princes et particulièrement les puissants chefs de la Garde nationale et de la Marine. Riyad a décidé de bloquer les comptes bancaires du prince milliardaire Walid ben Talal et de dix autres dignitaires saoudiens. Une trentaine d’anciens ministres et d’hommes d’affaires ont été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche dernier, au nom de la lutte contre la corruption. Des porte-parole du Palais annoncent que quelques mille milliards de dollars pourraient être ainsi récupérés. Mais d’autres voix régionales plus avisées avancent que « sous prétexte d’une improbable lutte contre la corruption, il s’agissait surtout pour le nouveau pouvoir installé à Riyad d’achever sa révolution de palais en écartant les personnalités saoudiennes ne partageant pas les nouvelles options de Mohamad Ben Salman, à savoir un rapprochement avec Israël et un durcissement de la confrontation avec l’Iran, le Qatar et les mondes chi’ites ».

La démission surprise de Saad Hariri parachève une révolution de palais qui intervient en pleine reprise des négociations internationales sur la Syrie. En visite en Iran, le 1er novembre dernier, Vladimir Poutine a confirmé sa détermination à poursuivre le processus d’Astana par une prochaine réunion des différentes composantes de l’opposition à Sotchi. A Genève, le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, Staffan de Mistura a prévu une nouvelle session de pourparlers entre l’opposition et le gouvernement syrien le 28 novembre prochain.

Au début de la semaine, Thamer al-Sabhan, le ministre saoudien des Affaires du Golfe, avait menacé le Hezbollah libanais et annoncé des surprises à venir. Se référant à l’un de ses tweets à l’adresse du gouvernement libanais, le ministre d’ajouter : « j’ai envoyé ce message au gouvernement parce que le parti de Satan (de Hezbollah s’entend) y est représenté et que c’est un parti terroriste. Le problème n’est pas de renverser le gouvernement, mais plutôt de renverser le Hezbollah ».

HASSAN NASRALLAH APPELLE AU CALME

Dimanche soir, lors d’une allocution télévisée, le secrétaire général du Hezbollah s’est montré rassurant en soulignant que « l’escalade politique verbale ne change rien à la réalité régionale ». Il a appelé les Libanais au calme et à ne pas céder à trois rumeurs colportées par ceux qui cherchent à provoquer une crise constitutionnelle : un projet d’assassinat contre Saad Hariri, une frappe israélienne et un plan saoudien pour attaquer le Liban.

Hassan Nasrallah a répondu point par point en expliquant, en substance : l’annonce d’un projet d’assassinat est « totalement fantaisiste » ; l’agenda de Tel-Aviv n’est pas identique à celui de Riyad et ne peut envisager des frappes dans le contexte actuel ; enfin, l’Arabie saoudite n’a pas les moyens d’attaquer le Liban. On peut ajouter… alors qu’elle perd en Syrie, qu’elle s’enlise au Yémen et qu’elle réprime la rue à Bahreïn, tandis que les dernières arrestations pourraient susciter des réactions de la rue et cristalliser une crise de régime qui couve depuis plusieurs mois !

Par ailleurs, le chef du Hezbollah a estimé que la démission de Saad Hariri n’est pas sa décision personnelle et qu’il faut attendre son retour au Liban pour qu’il s’explique devant ses pairs, peut-être ce jeudi, à moins que le Premier ministre libanais ne soit retenu en Arabie saoudite – en résidence surveillée, voire en prison ? Avec l’intelligence politique qu’on lui connait, Hassan Nasrallah a soigneusement évité d’accabler Saad Hariri personnellement, préférant remonter à la source de cette démission surprise : l’Arabie saoudite !

Sur la même longueur d’onde, des proches du président du Liban, Michel Aoun ont déclaré que cette démission – annoncée depuis un pays étranger – est anticonstitutionnelle. Le Président refuse d’en prendre acte avant d’avoir entendu, de la bouche de l’intéressé lui-même, les raisons d’une telle décision. A l’unisson, les deux responsables politiques ont demandé le retour physique de Saad Hariri sur le territoire libanais, afin de prendre les mesures adaptées.

Avant même l’annonce de la démission de Saad Hariri, Samir Geagea – le patron des Forces libanaise (FL) – avait, lui-aussi multiplié les attaques en direction du Hezbollah. Toujours en phase avec Tel-Aviv et Riyad, le leader d’extrême-droite cherchera, sans doute, à tirer profit de la situation pour affaiblir ses concurrents du camp chrétien en se présentant comme la seule alternative possible à la succession du président Michel Aoun.

D’autres conséquences sont à craindre. L’administration américaine pourrait en profiter pour annoncer de nouvelles sanctions contre le Hezbollah et le Liban. L’Arabie saoudite continuera à infiltrer au Liban une partie de ses combattants de la Qaïda et de Dae’ch en Syrie et en Irak. Comme depuis plusieurs décennies, la monarchie wahhabite financera de nouvelles opérations terroristes au Liban et dans d’autres pays de la région, ciblant des objectifs chi’ites et chrétiens. Sans prendre le risque de déclencher une guerre d’envergure, Israël poursuivra vraisemblablement harcèlements et provocations à l’encontre du Hezbollah le long de la frontière sud du Liban, de même que ses violations quotidiennes des l’espace aérien et des eaux territoriales du Pays du Cèdre.

En réponse à un article très étrange de Médiapart consacré la démission de Saad Hariri, Bernard Cornut – collaborateur de prochetmoyen-orient.ch-, a envoyé une réponse qui mérite d’être diffusée : « l’article cite le 1,5 million de réfugiés comme source de l’instabilité du Liban et la guerre en Syrie comme la cause de ces réfugiés. Il omet de mentionner la raison principale du déclenchement et de la prolongation de cette guerre, à savoir le feu vert d’Hillary Clinton au soutien financier et à l’armement massif des rebelles mercenaires engagés en Syrie, via les bases américaines installées en Turquie (Incirlik et Hatay) et en Jordanie, comme l’a reconnu récemment très clairement Hamid Ben Jassem, l’ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar dans un entretien télévisé le 25 octobre dernier. Il précisait ainsi ce qu’il avait déjà reconnu dans une interview du 15 avril 2017 au Financial Times, citant sa visite au roi Abdallah d’Arabie dès le début des évènements de Syrie pour assurer cet appui massif illégal à des rebellions illégales.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Richard Labévière, 06-11-2017

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Saa Hariri, un homme aux ordres

Source : Madaniya, René Naba, 05-11-2017

Saad Hariri n’est pas un homme d’ordre, mais un homme aux ordres et son comportement imprévisible fait désordre. Sa démission samedi 4 Novembre 2017 de son poste de premier ministre, inopinément, sur claquement des doigts des Saoudiens, accrédite l’image d’un fantoche, d’un homme de paille de la dynastie wahhabite, à l’origine de sa fortune et de promotion politique. Signe de sa dépendance extrême à l’égard de ses parrains, c’est depuis l’Arabie saoudite et non depuis Beyrouth, la capitale d’un pays dont il est le chef du gouvernement, qu’il a annoncé sa démission, camouflant son abandon de poste par une violente diatribe contre l’Iran et le Hezbollah, son rival politique victorieux de toutes ses confrontations face au chef du clan saoudo américain au Liban. Depuis l’Arabie saoudite, qui lui a infligé camouflet sur camouflet lors de sa faillite, sans la moindre aide, sans la moindre attention au sort des centaines d’employés que l’héritier failli a été contraint de licencier et de réduire au chômage sans la moindre indemnité, dans la pure tradition du capitalisme sauvage pétro monarchique.

Précédée par la convocation à Ryad de tous les hommes liges libanais du bailleur de fonds saoudien, -Samir Geagea, Samy Gemayel, les chefs des anciennes milices chrétiennes pro israéliennes, le Patriarche maronite Béchara Rahi – tous munis d’un ordre de mission d’un ministricule saoudien, Tamer Al Sabhane, ordonnant « l’expulsion du Hezbollah du gouvernement libanais », cette démission paraît devoir traduire la volonté du Royaume d’engager l’épreuve de force contre l’Iran et son allié chiite libanais, alors que l’Arabie Saoudite et son protecteur américain enregistrent revers sur revers tant en Syrie, qu’en Irak et que la coalition pétro monarchique est enlisée dans une guerre sans fin au Yémen. « De soustraire le Liban du champ de bataille afin de le contraindre à une normalisation avec Israël dans la foulée de la diplomatie saoudienne, dénoncera Sayyed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah Libanais, à l’annonce de cette démission.

La démission forcée du dirigeant sunnite libanais s’est accompagnée d’une purge sans précédent au pouvoir dans le royaume saoudien portant sur 4 ministres, onze princes, le commandement de la garde nationale, le fief ultra conservateur de la dynastie wahhabite, afin de brider toute contestation du pouvoir du jeune prince héritier Mohamad Ben Salmane (MBS) et aspirant impétueux à la succession de son père. Elle pourrait entraîner le Liban dans une spirale infernale, dans le droit fil de la politique israélo-américaine visant à la neutralisation du Hezbollah et déboucher à terme sur une nouvelle épreuve de force avec Israël. Depuis l’an 2000, Israël n’a jamais remporté un succès décisif face au Hezbollah, un des décideurs majeurs sur le plan régional et un des grands vainqueurs de la guerre de Syrie.

La dernière confrontation Israël-Hezbollah en 2006, s’est soldée par une humiliante retraite israélienne du sud Liban et la double démission du premier ministre Ehud Olmert et du chef de l’aviation Dan Haloutz. L’abdication de Hariri Jr devant l’oukaze saoudien est intervenue moins d’un an après sa nomination à la tête du gouvernement, après une éclipse de cinq ans marquée par la déconfiture retentissante de son empire. En guise de justificatif à sa démission, le milliardaire failli a dénoncé le rôle néfaste de l’Iran et du Hezbollah. L’Iran, et non l’Arabie, incubateur du terrorisme islamique. Le Hezbollah, la sentinelle de l’Indépendance libanaise, celui là -même qui a fermé l’œil sur ses jongleries financières avec la banque centrale libanaise pour le renflouer. Le Hezbollah qui a cautionné son retour au pouvoir par une entente avec le président Michel Aoun.

Onze mois de gouvernance exactement ; un délai court mais suffisant pour lui permettre de se reconstituer, avec la bienveillance du Président libanais Michel Aoun et du Hezbollah, une santé financière notamment grâce au reprofilage arbitraire de sa dette par la Banque Centrale du Liban, l’acquisition injustifiée des terres du domaine publique maritime libanais, et la réaffectation des chômeurs de ses entreprises dans des services publics libanais. Pour justifier sa fuite, le fugitif permanent de la vie politique libanaise a assuré qu’il avait fait l’objet d’une tentative d’attentat, un argument similaire que le quotidien français Libération s’était dévoué à avancer en 2011 pour expliquer sa déportation vers l’Arabie saoudite.

HÉRITIER PROBLÉMATIQUE ET PARFAIT EXEMPLE D’UN DIRIGEANT OFF SHORE

Signe de son attachement au Liban, ce flying Dutchman de l’époque contemporaine, en errance perpétuelle, n’a jamai , bien jamais, fait séjourner sa famille -son épouse d’origine syrienne et ses deux enfants-au Liban, vivant leur scolarité et leurs vacances entre l’Arabie saoudite, Paris et le sud de la France. Héritier problématique, Saad Hariri constitue un parfait exemple d’un dirigeant off shore. A l’Image de l’opposition syrienne off shore pétro monarchique, dont il fut un ferme soutien. L’histoire des relations internationales abonde en effet d’exemples de gouvernement en exil, de gouvernement provisoire ou de gouvernement transitoire, mais nulle part ailleurs qu’au Liban ne s’est pratiqué l’exercice au quotidien d’un gouvernement off shore.

Un chef de gouvernement dûment investi mais quasiment absent du siège de son pouvoir, n’y faisant escale qu’entre deux voyages, gérant à distance un pays pourtant considéré comme l’épicentre d’une zone névralgique. Le mérite en revient à Saad Hariri, l’héritier problématique de son père assassiné, Rafic Hariri, le milliardaire libano saoudien, dont la mandature gouvernementale constituera, c’est là son unique titre de gloire, une rare contribution à la science politique contemporaine. Le premier cas dans l’histoire d’un gouvernement par télécommande (remote control), dans la double acception du terme, un gouvernement téléguidé par ses commanditaires saoudiens, dont il répercute les consignes par télécommande, depuis son lieu d’exil, à ses collaborateurs délocalisés au Liban.

En pleine offensive israélienne contre le Liban, en juillet 2016, il désertera la champ de bataille, Beyrouth, une capitale dont il est député et chef de son bloc parlementaire majoritaire, pour se mettre au frais dans les palaces climatisés d’Arabie saoudite, glanant au passage le titre de «planqué de Beyrouth». Il récidivera six ans plus tard. En pleine tourmente de la révolte arabe du printemps 2011, l’homme insensible aux bouleversements de sa zone, demeurera cinq ans hors du Liban en quête d’un mirobolant contrat, à l’effet de le renflouer et de payer ses créanciers ses propres frères et sœurs, ayant opté pour la séparation des biens, face à un être aussi aléatoire.

LE CHEVAL DE TROIE DE LA FRANCE DANS LES PROJETS DE RECONSTRUCTION DE LA SYRIE.

Ultime point d’ancrage de la France au Liban, Jupiter de France a volé à son secours au lendemain de la magistrale victoire du Hezbollah libanais, l’été 2017, sur les groupements terroristes Daech et Jabhat An Nosra, qu’il a éradiqués de la zone frontalière syro libanaise. Sa visite à Paris au lendemain de la reddition de Daech, de surcroît le jour de la fête religieuse d’Al Adha, était destinée à détourner l’attention de l’opinion française sur l’exploit militaire réalisé par son rival chiite. En voulant donner de la visibilité au premier ministre libanais en faillite politique et financière, la France a voulu renflouer un de ses rares partenaires au Liban.

Tout d’abord politiquement, par son accueil par le président Emmanuel Macron, accréditant ainsi l’image d’un interlocuteur des dirigeants occidentaux, puis économiquement en acceptant de servir de paravent aux entreprises françaises, sous couvert de sociétés mixtes franco-libanaises dans le plan de reconstruction de la Syrie, dont la France est exclue. Incorrigible, sa nouvelle défection du champ de bataille alors que les menaces israéliennes se font de plus en précises contre le Liban va définitivement ancrer l’image d’un pantin désarticulé au gré des aléas de la stratégie erratique saoudienne. Un être sans consistance, ni substance. « Les marins de toutes les nations croient à l’existence d’un bâtiment hollandais dont l’équipage est condamné par la justice divine, pour crime de pirateries et de cruautés abominables, à errer sur les mers jusqu’à la fin des siècles. On considère sa rencontre comme un funeste présage ». Que les oracles préservent le Liban de ce Flying Dutchman de l’époque contemporaine.

Source : Madaniya, René Naba, 05-11-2017

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Liban – Démission d’Hariri – Première salve de la guerre saoudienne contre le Hezbollah

Source : Afrique-Asie, 06-11-2017

Mise à jour (5 Nov, 15h) – après la publication de cet article, les dirigeants saoudiens ont procédé à un « nettoyage » en Arabie Saoudite. De nombreux princes et hommes d’affaires ont été arrêtés. On en reparlera.

Il y a quatre jours, nous avons posé cette question : Est-ce que le « modéré Al-Qaïda » s’est fixé le Hezbollah pour cible ? La réponse implicite de cet article était « Oui, la guerre arrive au Liban ».

Aujourd’hui, le Premier ministre libanais Saad Al-Hariri a démissionné en faisant une déclaration écrite par l’Arabie Saoudite sur la chaîne de télévision saoudienne Al Arabia (vidéo). C’était la première salve.

L’axe Saoudo-Israélo-Américain perdra cette guerre et c’est l’Iran et la Russie qui vont y gagner.

Au début de la semaine, Thamer al-Sabhan, le ministre saoudien extrêmement sectaire des Affaires du Golfe, avait menacé le Hezbollah libanais et annoncé une surprise :

Le belliqueux ministre saoudien des Affaires du Golfe, Thamer al-Sabhan, a appelé lundi à « renverser le Hezbollah » et a annoncé des « développements étonnants » dans les « jours à venir ».
…
Se référant à son tweet de dimanche sur le gouvernement libanais, le ministre a déclaré : « J’ai envoyé ce tweet au gouvernement parce que le parti de Satan (Hezbollah) y est représenté et que c’est un parti terroriste. Le problème n’est pas de renverser le gouvernement, mais plutôt de renverser le Hezbollah. »

« Les développements à venir vont en étonner plus, c’est certain », a ajouté M. al-Sabhan.

Pendant qu’il y avait des combats en Syrie et en Irak, le Liban était en paix. Maintenant que ces guerres se terminent, les luttes par procuration reprennent au Liban. Joseph Bahout l’avait prédit à la mi-octobre :

Au niveau régional, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis cherchent maintenant un autre endroit d’où ils pourraient défier et faire saigner l’Iran pour compenser la perte de la Syrie. Le violent désir de renverser la donne régionale pourrait les amener à tenter de reprendre pied au Liban. Les États du Golfe, Israël et les États-Unis ne veulent pas que l’Iran récolte les fruits d’une victoire en Syrie. S’ils cherchent à rééquilibrer la relation régionale avec Téhéran au Moyen -Orient, le seul endroit pour le faire serait le Liban, malgré les nombreux risques que cela comporterait.

Dans un tel cas, et malgré sa réticence à mettre en péril son sanctuaire libanais, le Hezbollah pourrait ne pas avoir d’autre choix que d’accepter le défi, surtout s’il a une composante israélienne.

La politique libanaise est organisée selon un accord compliqué. Le camp sunnite, financé par les Saoudiens, occupe le poste de premier ministre. Le poste de président est occupé par l’ancien général chrétien Michel Aoun. Le poste de président du parlement est occupé par le leader du mouvement chiite Amal Nabih Berri. Il y a deux mois, Berri avait proposé d’élire un nouveau parlement avant la fin de l’année. Une élection affaiblirait probablement la position sunnite.

Saad Al-Hariri est devenu premier ministre après une longue querelle au Liban qui s’était ravivée avec l’assassinat du père de Saad, Rafic Hariri, l’ancien premier ministre. Le Hezbollah a été accusé de cet assassinat mais il s’agissait plus probablement d’une opération secrète israélienne.

La famille Hariri s’est enrichie grâce à Saudi Oger, une entreprise de construction en Arabie Saoudite dont elle est propriétaire. Les Hariri ont des passeports saoudiens. Les affaires ont mal tourné sous Hariri junior. En juillet, Saudi Oger a fermé ses portes et le bruit court que la famille d’ex-milliardaires serait en faillite. Les dirigeants saoudiens les soutiennent financièrement.

Hariri avait récemment nommé un ambassadeur libanais en Syrie. Hier, Hariri a reçu la visite à Beyrouth d’Ali Velayati, un haut conseiller de Khamenei, le chef suprême d’Iran. Les Saoudiens n’ont apprécié ni l’un ni l’autre événement. Le plan de Thamer a été mis en marche. Ils ont envoyé un jet privé et ramené Hariri à Riyad. Là, le prince clown saoudien Mohammad bin Salman a donné à Hariri la lettre de démission (écrite par Thamer ?) qu’il a lue à la TV saoudienne.

Comble de l’ironie : Le Premier ministre libanais (qui a un passeport saoudien) démissionne sur ordre de l’Arabie Saoudite, en Arabie Saoudite, à la télévision saoudienne. Dans sa lettre de démission écrite par les Saoudiens (extraits), il accuse l’Iran d’ingérence étrangère dans la politique libanaise.

(Hariri prétend également que son assassinat était planifié au Liban. Cela n’a pas de sens. L’organisation de sécurité intérieure libanaise affirme qu’elle n’a pas connaissance d’un tel complot.) Hariri a besoin d’un prétexte pour rester en dehors du Liban et échapper à la colère de ceux qui lui faisaient confiance. Les médias saoudiens essaient de fabriquer une histoire fantastique à partir de ce supposé assassinat, mais il n’y a aucune preuve de quoi que ce soit.)

La démission de Hariri a pour but de provoquer une crise constitutionnelle au Liban et d’empêcher de nouvelles élections parlementaires. Voilà la suite probable du plan saoudien :

• L’administration Trump annoncera de nouvelles sanctions contre le Hezbollah et contre le Liban.
• Le gouvernement saoudien infiltrera au Liban une partie de ses combattants par procuration d’Al-Qaïda/EI de Syrie et d’Irak (éventuellement via la Turquie par la mer). Il financera des opérations terroristes libanaises locales.
• Des extrémistes sunnites se livreront à des nouvelles tentatives d’assassinat, à des attentats terroristes et à des émeutes contre les chrétiens et les chiites au Liban.
• Les États-Unis essayeront de pousser l’armée libanaise à déclarer la guerre au Hezbollah.
• Israël tentera de provoquer le Hezbollah et de détourner son attention avec de nouvelles machinations à la frontière libanaise et à la frontière syrienne. Mais il n’entamera PAS une vraie guerre.

Le plan a peu de chances de réussir :

• Le peuple libanais dans son ensemble ne veut pas d’une nouvelle guerre civile.
• L’armée libanaise ne s’impliquera avec un camp ou un autre et au contraire tentera de maintenir le calme partout.
• Les sanctions contre le Hezbollah frapperont tout le Liban, y compris les intérêts sunnites.
• Un nouveau premier ministre sunnite sera installé à la place de la marionnette saoudienne qui a démissionné.
• Le Liban constituera un nouveau marché pour les Russes et les Iraniens. Les compagnies russes s’engageront dans l’extraction gazière et pétrolière libanaise en Méditerranée et remplaceront les Etats-Unis.

Le plan saoudo/américano/israélien contre le Hezbollah a tout l’air d’une crise de rage impuissante provoquée par leur défaite en Syrie et en Irak.

Les troupes irakiennes ont, malgré les protestations des Etats-Unis, débarrassé les zones frontalières avec la Syrie de l’EI. Des milices irakiennes ont franchi la frontière pour aider les troupes syriennes à reprendre Abu Kamal, le dernier endroit contrôlé par l’EI. Cela ouvrira enfin une route directe de la Syrie vers l’Irak et au-delà. Les États-Unis avaient prévu de prendre Abou Kamal avec leurs forces par procuration kurdes/arabes et de bloquer cette route. Les forces gouvernementales syriennes se dépêchent de les en empêcher. Pour la quatrième journée consécutive, les bombardiers Tu-22M3 à long rayon d’action de la Russie ont soutenu le combat avec de grands raids effectués directement depuis la Russie. Le Hezbollah a réinjecté des milliers de combattants. Cette force massive va submerger les défenses de l’Etat islamique. La Syrie gagnera la course pour prendre la ville ainsi que la bataille.

L’Etat islamique parrainé par l’Arabie saoudite en Irak et en Syrie a été anéanti, il n’existe plus. Certains de ses éléments formeront des petits groupes terroristes dans le désert – cruels mais sans effet sur la situation globale.

L’Irak a retrouvé sa souveraineté nationale. Il a vaincu l’EI, empêché les Kurdes de s’approprier une partie du territoire arabe, et déjoué toutes les tentatives de relancer une guerre civile. Les combats en Syrie contre al-Qaïda, ainsi que l’ingérence turque, israélienne et américaine, dureront encore un an. Mais il est très probable que la puissante alliance de la Syrie, de l’Iran, de la Russie et du Hezbollah remportera la guerre. La Syrie a subi beaucoup de dommages mais elle a gardé son unité et son indépendance et elle survivra.

La guerre lancée contre le Hezbollah et donc contre le Liban se terminera probablement de la même manière.

Les efforts maniaques des Saoudiens et des Etats-Unis pour contrecarrer une prétendue influence iranienne (et russe), ont permis à l’Iran (et à la Russie) d’améliorer et de sécuriser leur situation bien mieux qu’ils n’auraient jamais pu l’espérer autrement. Je ne comprends vraiment pas pourquoi les Saoudiens pensent que leur nouvelle aventure au Liban va avoir une issue différente. Cela me dépasse.

Traduction : Dominique Muselet

Source : Afrique-Asie, 06-11-2017
Source : https://www.les-crises.fr/liban-demissi ... rene-naba/
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numidia
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par numidia »

Apparemment tout porte à croire (de plus l'info est relayée) que Hariri a été en effet pris en otage par Ben Salman et a été obligé de démissioner
de toute façon on ne comprend pas un tel silence de sa part depuis une semaine
les Saouds gèrent les affaires étrangères comme de vrais psychopates
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geronimo
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par geronimo »

Ministre saoudien des Affaires étrangères à l’Iran: «Assez, c'est assez»

Alors que la confrontation entre l'Arabie saoudite et l'Iran pour le leadership au Proche-Orient est à son comble, Adel al-Joubeir, dans une interview accordée à Reuters, adresse une mise en garde à l’Iran.

Président libanais: Saad Hariri sera samedi à Paris pour se rendre ensuite à Beyrouth
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a déclaré jeudi à Reuters que le royaume devait réagir à ce qu'il considère comme un comportement «agressif» de son rival iranien au Liban et au Yémen: «Assez, c'est assez», a-t-il lancé.

Le chef de la diplomatie saoudienne a également mis l'accent sur le fait que le Hezbollah libanais, qu'il a qualifié de filiale du corps des Gardiens de la révolution islamique, devait se désarmer et devenir un parti politique pour que ce pays se stabilise.

L'Arabie saoudite, menée par un prince héritier procédant à des réformes internes, se bat pour le leadership régional. L'objectif de Riyad consiste à organiser une coalition anti-iranienne en y faisant adhérer, hormis Israël, la Ligue arabe. De ce fait, dimanche 19 novembre, à l'initiative saoudienne, se tiendra une réunion extraordinaire de la Ligue arabe consacrée aux «solutions pour empêcher l'ingérence iranienne dans les affaires des pays arabes».

https://fr.sputniknews.com/internationa ... hezbollah/
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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Chifboubara
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Chifboubara »

Mohammed ben Salmane, prince du poker saoudien ?
11 Novembre 2017 , Rédigé par Caroline Galactéros Publié dans #Géopolitique, #Moyen-Orient, #Signaux faibles

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Le prince héritier Mohammed ben Salmane lors de la Future Investment Initiative de Riyad, le 24 octobre 2017. ©Hamad Mohammed/Reuters.

Samedi 4 novembre dernier, alors même que Saad Hariri, premier ministre libanais, remettait sa démission depuis Riyad, Mohammed ben Salman (MbS), prince héritier d’Arabie saoudite, lançait une vaste purge « anti-corruption » conduisant à l’arrestation ou au limogeage de dizaines de princes, ministres, anciens ministres et hommes d’affaires à travers le royaume. Que signifient ces manœuvres sans précédent ?

Rappel : l’ascension éclaire de MbS
Depuis que Salmane ben Abdelaziz Al Saoud succéda à son frère, Abdallah ben Abdelaziz, sur le trône d’Arabie saoudite, son fils, MbS, s’est vu confier de plus en plus de responsabilités au sein du royaume :

23 avril 2015 : Ascension de Salmane au trône d’Arabie saoudite, MbS nommé ministre de la Défense et chef de la Cour royale.
Mars 2015 : Intervention de la Coalition arabe au Yémen menée par l’Arabie saoudite.

29 avril 2015 : MbS nommé président du Conseil des affaires économiques et du développement (CAED)

25 avril 2016 : MbS révèle la « Vision 2030 » visant à diversifier l’économie saoudienne.

Avril 2015 : MbS nommé par décret royal président du Haut-Conseil de la Saudi Aramco, compagnie nationale possédant la majeure partie des ressources en hydrocarbures du pays.

29 avril 2015 : mise à l’écart du prince héritier Moukrine ben Abdelaziz au profit de Mohammed ben Nayef. MbS est nommé vice-Prince héritier et second vice-Premier ministre.

05 juin 2016 : début de la crise diplomatique avec le Qatar.

21 juin 2016 : A la surprise générale, Mohammed ben Nayef est mis à l’écart, MbS est nommé prince héritier et Premier ministre par son père.

24 octobre 2017 : Lors du forum Future Investment Initiative de Riyad, MbS déclare vouloir « détruire l’extrémisme religieux » et retourner à « un islam modéré, tolérant et ouvert sur le monde et toutes les autres religions ».

4 novembre 2017 : début des purges « anti-corruption ».
On le voit, la rapide ascension de MbS est due à son père qui l’a placé à des postes stratégiques (défense, économie, énergie) dans le royaume avant d’en faire son successeur. Aussi, ne serait-il guère surprenant de voir dans les prochaines semaines le roi Salmane abdiquer au profit de son fils après lui avoir royalement pavé la voie.

En effet, les purges anti-corruption lancées par ce dernier ont tout d’un « coup de Palais » visant à consolider son pouvoir pour préparer son ascension au trône.

Consolidation du pouvoir
Lorsque l’on s’intéresse au profil des personnes arrêtées, on constate que MbS écarte tout rival potentiel à son pouvoir ou à sa vision du futur de l’Arabie. Le Point rapporte une liste des principaux intéressés que nous complétons :

Le prince Al-Walid ben Talal (arrêté) : surnommé le « Warren Buffet saoudien » en raison de sa fortune estimée à près de 20 milliards de dollars. Il détient 95% de la Kingdom Holding Company, société internationale d’investissements, possédant des parts dans de nombreux domaines : banques, médias, immobilier, construction, hôtellerie, divertissement, etc.

Le prince Metab ben Abdallah (limogé) : fils du précédent roi et en lice au début des années 2010, a été limogé du poste de chef de la Garde nationale saoudienne qu’il dirigeait depuis 2013. Si la compétence des Forces armées saoudiennes est souvent raillée malgré leur équipement dernier cri, la Garde nationale constitue toutefois une puissante composante militaire, ancienne garde rapprochée du Roi Abdallah et descendante des célèbres « Ikhwans » qui aidèrent Ibn Saoud à conquérir son Etat. Un risque vraisemblablement trop important pour MbS.

Bakr ben Laden (arrêté) : demi-frère d'Oussama, président et principal actionnaire du groupe de construction Saudi Binladen Group.

Walid ben Ibrahim al-Ibrahim (arrêté) : autre grande fortune du Moyen-Orient, propriétaire du Middle East Broadcasting Company (MBC), premier groupe privé de média arabe à diffuser des chaînes de télévision en clair par satellite dans la région.

Le prince Turki ben Abdallah (arrêté ou en fuite) : fils du roi Abdallah et ancien gouverneur de la province de Riyad aurait été arrêté. Plusieurs sources affirment cependant qu’il aurait trouvé refuge... en Iran.

Adel Fakih (limogé) : ministre de l’économie et du plan, au cœur des réformes d’austérité économique de 2015 (partiellement abrogées en 2017).

Ibrahim al-Assaf (arrêté) : ancien ministre des Finances dont Le Point rapporte qu’il représentait le roi Salman au sommet du G20 en Allemagne.

Khaled al-Tuwaijri (arrêté) : ancien chef de la Cour royale, limogé lors de l'accession au trône de Salmane. Il fut l'une des personnes les plus élevées dans la hiérarchie sans appartenir à la famille royale.

Le prince Turki ben Nasser (arrêté) : ancien chef des Forces aériennes saoudiennes.

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Arrestations dans la famille royale saoudienne. Source : Reuters.

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Principales personnalités arrêtées. Source : Al Jazeera.

Jeudi 9 novembre, le Royaume annonce avoir arrêté plus de deux cent personnes, parmi lesquelles onze princes, quatre ministres et plusieurs anciens ministres ou hommes d’affaires de premier plan.

Deux autres princes auraient trouvé la mort dans des circonstances troubles. Dimanche 5 novembre, le prince Mansour ben Moqren, vice-gouverneur de la province d’Assir, et plusieurs autres responsables meurent dans le crash de leur hélicoptère près de la frontière avec le Yémen. Le lendemain, c’est le prince Abdul Aziz, plus jeune fils de l’ancien roi Fahd, qui serait mort lors de son arrestation (certaines sources évoquent une fusillade). Toutefois, le Ministre de l’Information saoudien dément l’information et affirme que le prince est en bonne santé, sans toutefois que celui-ci ne donne directement de ses nouvelles...

Enfin, ce sont pas moins de 1700 comptes bancaires qui ont été gelés. Tout argent saisi au motif de « corruption » est susceptible d’être reversé dans les caisses de l’Etat, ce qui représenterait une somme avoisinant potentiellement les 800 milliards de dollars. Une aubaine pour le royaume et ses nombreux projets.

Avoir les mains libres pour moderniser le pays
Ces purges devraient permettre à Salmane d’avoir les mains libres et, nous venons de le voir, les ressources pour mener à bien son projet de modernisation économique, mais pas seulement, de l’Arabie saoudite.

Dès 2015, des réformes économiques ont été annoncées afin de palier au déficit budgétaire abyssal du royaume du fait de la baisse des prix du brut : augmentation de 50% du prix du carburant ; fin des subventions sur l'eau et l'électricité ; introduction d’une TVA ; fin de nombreux avantages accordés aux fonctionnaires ; etc.

L’Arabie touchait alors les limites d’une économie de rente, tirant 90% de ses recettes de l’exportation d'hydrocarbures, et d’une stabilité politique fondée sur un Etat d’ultra Providence maintenant une certaine paix sociale. La « Vision 2030 » portée depuis 2016 par MbS, vise ainsi à moderniser l’économie saoudienne en la diversifiant comme ont su le faire ses petits voisins (EAU, Qatar). L’Arabie saoudite va devoir sortir d’une économie primaire et être capable de produire des biens exportables ou des services. Le futur du royaume des Saoud est en jeu.

A horizon de dix ans, l’Arabie saoudite s’apprête ainsi à connaître d’importants bouleversements économiques qui auront une influence profonde sur la société, en particulier sur la relation entre les Saoudiens et l’Etat, mais aussi sur celle existant entre les Saoudiens et le marché du travail. Sur 30 millions d'habitants, environ 10 millions seraient étrangers, provenant principalement du sous-continent indien et d'Asie du Sud-Est. Un article de Capital rapporte que de nombreux Saoudiens vivent des subventions de l'Etat, et que sur les 5.5 millions qui ont un travail, 3 millions sont fonctionnaires. L’essentiel des emplois susceptibles de produire des biens échangeables est ainsi occupés par des étrangers.


Une adresse au Clergé wahhabite ?
MbS sait que cette modernisation économique implique une modernisation sociétale. Aussi mineures semblent-t-elles, la récente autorisation pour les femmes de conduire, celle d'accéder à certains stade de football, ou la possible réouverture de cinémas constituent une véritable remise en question de l’ultra rigorisme de la société saoudienne…. et de l’autorité du clergé wahhabite. Comme le rappelle Pierre Conesa dans Dr. Saoud et Mr. Djihad, à chaque crise politique secouant le Royaume et affectant la légitimité du pouvoir, les rois ont donné carte blanche aux revendications du Clergé wahhabite afin de relégitimer la dynastie et faire taire les contestations, entrainant une mainmise de plus en plus grande de ces derniers sur la société. Ainsi, les cinémas existant jusque dans les années 1980 furent par la suite complètement interdits en Arabie saoudite face aux objections des fondamentalistes. La simple mention de leur réintroduction par MbS est perçue par le grand Mufti comme une porte ouverte à la « dépravation » du royaume... Toute nouvelle légitimation du trône d'Arabie saoudite par un pouvoir plus grand concédé au Clergé porte en elle les fondements idéologiques de la délégitimation future. On touche ici le paradoxe de ce royaume qui, promouvant un islam fondamentaliste et ultra-rigoriste, dénie potentiellement aux Saoud toute légitimité a exercer le pouvoir. Par ses projets et ses déclarations, MbS ne chercherait-il tout simplement pas à remettre en question l’alliance fondatrice de l’Arabie saoudite, entre la dynastie des Saoud et le Clergé wahhabite ?

Car, outre sa volonté de promouvoir un « islam modéré », il est intéressant de s’arrêter à d’autres propos tenus lors du même forum Future Investment Initiative de Riyad : « 70% de la population saoudienne a moins de 30 ans et, franchement, nous n'allons pas passer 30 ans de plus de notre vie à nous accommoder d'idées extrémistes et nous allons les détruire maintenant et tout de suite. » On ne saurait être plus clair : il ne s’agit pas seulement de promouvoir un islam « tolérant », mais de tarir la légitimité des « idées extrémistes » à l’intérieur même du pays, dans le souci très probable de ne point prêter le flanc à une instrumentalisation de type « révolte arabe » qui serait redoutable pour le pouvoir royal.



Se faire une virginité sur la scène internationale
Il faut enfin, et surtout, dans la lutte sans merci pour l’hégémonie régionale que se livrent désormais à visage découvert Riyad et Téhéran, assécher le discours - montant dans l’opinion publique occidentale - sur le rôle central des pétromonarchies - et de la première d’entre elles - dans le soutien au fondamentalisme sunnite, terreau du terrorisme qui ensanglante les rues européennes et américaines, sans parler du reste du monde. Car en dépit des déclarations américaines sur l’Iran « principal Etat sponsor du terrorisme dans le monde » en amont de la curée lancée sur le Qatar, c’est bien l’idéologie salafiste sunnite (et non le chiisme) qui arme, a minima idéologiquement, les djihadistes jusqu’au coeur de notre continent. Cette consanguinité de plus en plus voyante constitue de fait la pierre d’achoppement de la crédibilité politique saoudienne vis à vis de Washington comme de l’Europe. Aussi, s’agit-il désormais pour Riyad de « liquider » ses liens avec le terrorisme islamiste via de généreux mécènes saoudiens ? En effet, on peut s’interroger sur l’impact qu’auront ces purges sur le soutien aux groupes islamistes et djihadistes dans la région dont on sait qu’ils sont officieusement soutenus par de riches donateurs proches des familles au pouvoir, que ce soit au Koweït, au Qatar ou en Arabie saoudite. Il sera en conséquence intéressant d’observer, dans la foulée du grand ménage actuel, la façon dont le Palais mettra en scène la stigmatisation des liens les plus voyants ou compromettants entre certaines personnalités ou mêmes organismes et l’appui au djihadisme worldwide. A terme, on peut imaginer que le futur nouveau Roi ambitionne rien moins que de redonner une virginité occidentalo-compatible au berceau d’Al-Qaïda et consorts. Vaste programme !

La question est donc de savoir jusqu’où MbS veut-il mais encore va-t-il pouvoir aller dans cette régénération de l’image de son pays. S’il réussit, ce sera un triomphe aux conséquences à la fois positives mais aussi redoutables pour nos démocraties européennes. Car une telle évolution cautionnera indirectement, plus encore que le discours dominant actuel marqué par une pusillanimité insigne, le communautarisme invasif qui les déstabilise lentement mais sûrement nos nations si peu sûres d’elles-mêmes. Un communautarisme à fondement islamique croissant désormais décrit comme « inoffensif » au plan sécuritaire, confinant le terrorisme sunnite à une expression marginale et sans lien avec un quelconque prosélytisme violent de la part de l’Etat source.


Conclusion
On remarquera enfin que la séquence domestique ouverte par le jeune prince saoudien constitue une manoeuvre très habile et audacieuse visant à renverser drastiquement la position actuellement délicate de son pays. En effet, l'échec de la déstabilisation de la Syrie, la double prise d’influence de Téhéran dans ce pays comme en Irak, les grandes difficultés de la guerre contre le malheureux Yémen, - désastre humanitaire de moins en moins défendable - et enfin la crise ouverte avec le Liban - donc avec l’Iran -, sont en train de bouleverser une nouvelle fois les équilibres régionaux au détriment de Riyad. Le futur roi relance donc la bille, soutenu sans équivoque par Washington et Tel-Aviv. La chaîne de télé israélienne Channel 10 a révélé un câble diplomatique israélien transmis aux ambassades dans la région leur enjoignant à soutenir Riyad dans la crise l'opposant au Liban et à l'Iran. Les jeux ne sont pas encore faits. Le sort des djihadistes concentrés à Idlib, les futurs points de redéploiement des effectifs résiduels de l’Etat islamique, l’avenir enfin de la Libye et de l’Egypte renseigneront progressivement sur le succès de ce pari et la sincérité de la démarche princière qui a des allures de va-tout.
Source : http://galacteros.over-blog.com/2017/11 ... udien.html
«Partout où je vais les gens me tendent la main pour demander quelque chose, sauf en Algérie où les gens m'ont tendu la main pour, au contraire, m'offrir quelque chose» Yann Arthus Bertrand
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Dragunov
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par Dragunov »

Egypte : une mosquée attaquée dans le Sinaï, des dizaines de morts et de blessés.
http://www.leparisien.fr/international/ ... 412571.php

samir_reghaia
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Re: Actualité au Moyen-Orient

Message par samir_reghaia »

Au moins 184 morts dans l'attaque d'une mosquée au Sinaï égyptien


Au moins 184 personnes ont été tuées vendredi lors d'une attaque sans précédent contre une mosquée dans le nord du Sinaï menée par des hommes armés à l'heure de la grande prière, l'une des plus meurtrières en Egypte ces dernières années.

L'attaque, qui n'a pas été immédiatement revendiquée, a fait 184 morts et 125 blessés parmi les fidèles, a indiqué la télévision d'Etat égyptienne. Elle s'est produite autour de la mosquée Al-Rawda dans le village de Bir al-Abed, à l'ouest d'Al-Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï, région où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI). D'après des responsables, les assaillants ont déclenché une explosion avant d'ouvrir le feu sur les fidèles, parmi lesquels se trouvaient notamment des conscrits de l'armée.

Le chef d'un groupe bédouin qui combat l'EI a par ailleurs déclaré à l'AFP que cette mosquée était connue comme un lieu de rassemblement de soufis, adeptes d'un courant mystique de l'islam considéré comme hérétique par le groupe jihadiste.

Depuis 2013 et la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, des groupes jihadistes dont la branche égyptienne de l'organisation Etat islamique (EI) attaquent régulièrement les forces de sécurité égyptiennes dans le nord du Sinaï. De nombreux policiers et soldats, ainsi que des civils, ont été tués dans ces attaques.

La branche locale de l'EI a également revendiqué plusieurs attaques contre des civils, notamment des chrétiens et des soufis. Plus de 100 chrétiens, essentiellement des Coptes, ont été tués depuis un an dans des attentats contre des églises ou des attaques ciblées dans le Sinaï et à travers le pays.

En février, les chrétiens d'Al-Arich avaient fui en masse après une série d'attaques violentes visant leur communauté. Les jihadistes ont aussie décapité l'an dernier un chef soufi, l'accusant de pratiquer la magie, et kidnappé plusieurs adeptes du soufisme, libérés après s'être "repentis".

L'Egypte est par ailleurs menacée par des jihadistes proches d'Al-Qaïda qui opèrent à partir de la Libye, à la frontière ouest du pays. Un groupe s'appelant Ansar al-Islam ("Partisans de l'islam" en arabe) a revendiqué une embuscade en octobre dans le désert occidental égyptien qui a tué au moins 16 policiers.

L'armée avait ensuite mené des frappes aériennes en représailles, tuant le chef du groupe Emad al-Din Abdel Hamid, ancien officier militaire très recherché après qu'il a rejoint un groupe affilié à Al-Qaïda dans le bastion jihadiste libyen de Derna. La présidence égyptienne a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la mosquée Al-Rawda.
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Les grands changements ne viennent que d'en bas.
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