Crise diplomatique dans le Golfe

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motu
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par motu »

Le fils de Salmane se prépare à renverser son père avec l’aide de Trump

Qui vit par l’épée périra par l’épée. Cette expression s’applique à merveille à Salman Ben Abdelaziz Al Saoud, l’actuel roi d’Arabie Saoudite où d’insistantes rumeurs de coup d’Etat circulent depuis quelques jours. Le successeur Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud qui vient de bousculer l’ordre de la succession au sein de la monarchie wahhabite en faisant de son fils, Mohammed ben Salmane, son successeur direct après avoir écarté sans ménagement son neveu Mohammed Ben Nayef Ben Abdelaziz, risque à son tour d’être éjecté du trône par le même rejeton qu’il vient de promouvoir n°2 pour ainsi du royaume.

Des médias américains connus pour avoir souvent servi de courroie de transmission médiatique aux services américains de renseignements soutiennent à ce propos que le très ambitieux Mohammed Ben Salmane échafaude actuellement un plan pour renverser son père auquel il reproche son manque de poigne à l’égard du couple irano-qatari et son hésitation à mener les réformes nécessaires pour relever l’économie du royaume.

D’après la même source, la Maison-Blanche ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée au pouvoir de ce jeune prince qui épouse complètement la politique proche-orientale de la nouvelle Administration américaine et qui, en outre, offre l’avantage d’avoir le souci de rajeunir complètement l’établissement saoudien qui est actuellement pris en otage par un pouvoir gérontocrate et se trouve compromis avec les hauts dignitaires religieux du pays dont le seule raison d’être est de maintenir l’Arabie Saoudite au «moyen-âge». Il se susurre également dans les hautes sphères américaines que «la CIA pourrait même donner un coup de main à Mohammed Ben Salmane qui détient déjà d’énormes pouvoirs pour mener son sinistre projet à bien».

D’autres sources indiquent cependant que les Américains préféreraient, pour éviter d’éventuelles vagues, que Salman ben Abdelaziz Al Saoud comprennent par lui-même que le temps est venu pour lui d’abdiquer au profit de son fils. C’était la raison pour laquelle, dit-on d’ailleurs, que des «fuites»sur sa santé que l’on dit «déclinante» et «préoccupante» sont régulièrement reprises par la presse américaine. C’est là une manière de lui mettre la pression et surtout de lui offrir une porte de sortie honorable.

Un certain nombre de médias internationaux que l’on sait très introduits au sien de monarchie wahhabite soutiennent, à ce propos, que Mohammed Ben Salmane est impatient de prendre les rênes du pouvoir pour réaliser ses ambitions géopolitiques consistants notamment à écraser l’Iran et ses satellites et donner un coup d’accélérateur son projet de transformer socialement et surtout économiquement l’Arabie Saoudite. Son modèle préféré est dit-on l’actuel émir des Emirats arabes unis, Khalifa ben Zayed Al Nahyane qui su faire de son pays un pôle politico-économique incontournable au Moyen-Orient. Ceci à la différence que Mohammed Ben Salmane veut voir l’Arabie Saoudite devenir le leader de toute la région. Une région où bien évidemment tout le monde jouerait la partition conçue et réalisée par Washington.

Sadek Sahraoui
https://www.algeriepatriotique.com/2017 ... -son-pere/

zeitrecht
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par zeitrecht »

Le Pentagone et la CIA auraient aimé voir Mohamed Bin-Naif au pouvoir,parce qu'ils le connaissent bien et,a etroitement collaboré avec eux depuis qu'il a pris en charge le Ministère de l'interieur vers 1999.Peut être que la Maison Blanche voit les choses autrement.

Quand a la guerre a l'Iran je ne vois vraiment pas comment Mohamed Bin Salman pourrait faire,les USA ne peuvent pas l'aider sinon ils verraient la Russie et la Chine entrer dans le jeu Iranien et risquer d'enflammer la region et,c'est Israel qui va payer l'addition.Deja avec une coalition d'une dizaine de pays il n'est pas arrivé a mâter quelques milliers de houtis sous equipés...Non,ce qu'il veut c'est le Leadership sur le Golfe et,même cela ce n'est pas gagné,vu que le Qatar s'est révelé plus coriace.

Voilà pourquoi le Pentagone et la CIA le prenent pour un amateur non fiable.Il a lamentablement échoué dans sa guerre au Yemen et son bras de fer contre le Qatar

Pour le renversement de son père,c'est possible mais dans sa situation il a interet a faire profil bas,vu qu'il a deja ecarté son oncle et il est la cause de la crise économique que traverse le pays

Son gros problème acctuel,peut être plus important que sa prise de pouvoir,est la sortie de la guerre du Yemen avec le minimum de perte et les pays intermediaires se comptent sur les doigts d'une main.
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Chifboubara
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par Chifboubara »

Justement, c'est pour cela "qu'ils" le veulent au pouvoir.

Une chèvre qui gesticule et qui finit par découvrir son impuissance de.... chèvre.

Une fois cette étape psychologique passée (1 an environ), il se fera tout petit pour faire oublier son impatience de petite biquette prétentieuse.

Cela sera mis sur le compte de sa jeunesse comme la vieillesse et la maladie ont été des excuses pour le sortant.

Une belle proie toute désignée pour les vrais loups qui n'ont pas besoin de montrer qu'ils mordent.

Tellement pitoyable et prévisible quant on sait que Total vient déjà de signer avec les iraniens et que la meute va suivre.

Le Qatar va survivre avec ses arguments libellés en dollars que ces derniers reniflent à des milliers de km.

Les houtis...

Etc..etc..

Un spectacle dont on connaît la fin..... les lemsemens-pop corns sont devenus âpres...
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Chifboubara
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par Chifboubara »

Comment un prince saoudien a renversé son cousin pour devenir l’héritier présomptif du royaume par Justin Schek
Mots-clefs : Mots-clefsArabie Saoudite Commentaire(s) 8 commentaires Imprimer


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Source : The Wall Street Journal, Justin Schek, Shane Harris & Summer Said, 19-07-2017

Un regard sur les coulisses du drame qui s’est déroulé à la cour montre jusqu’à quel point le récent changement de gouvernement du royaume a été une prise du pouvoir par un réformateur autoproclamé.

Riyad — Après avoir passé une nuit blanche confiné dans un salon d’un palace de La Mecque, le prince héritier de la couronne d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, est apparu dans une salle aux murs recouverts de marbre dans la matinée du 21 juin.

Le prince, âgé de 57 ans, a trouvé une foule qui l’attendait, des appareils photo, un garde du corps la main posée sur son revolver — et son cousin Mohammed ben Salmane, 31 ans, le fils préféré du roi Salmane nouvellement désigné comme son successeur en tant qu’héritier présomptif et prince de la couronne.

Un regard dans les coulisses du drame qui s’est déroulé — ainsi que sur des interviews de personnes proches de la cour, y compris celles soutenant chacun des deux princes, et sur des vidéos de manifestations — montre dans quelle mesure le remaniement a été une prise de pouvoir par un réformateur autoproclamé.

Sur une vidéo de leur rencontre ce matin du 21 juin, on voit l’aîné des deux princes marmonner un bonjour au plus jeune, qui s’approche, revêtu d’un vêtement lui arrivant à la cheville et d’une coiffe à carreaux rouges et blancs. Mohammed ben Salmane, ou « MBS » pour beaucoup de personnes, s’est agenouillé et a embrassé la main de son cousin plus âgé. A ce moment, il aurait dû être clair pour Mohammed ben Nayef que sa longue carrière — au cours de laquelle il avait gagné la confiance des responsables du renseignement américains et était devenu une figure centrale dans les relations États-Unis-Arabie saoudite — était terminée, rapportent des personnes proches de la cour. « Quand MBS vous embrasse », dit l’une d’elles, « vous comprenez que quelque chose de mauvais va vous arriver. »

Après la rencontre du 21 juin des deux princes, la cour a annoncé la promotion de Mohammed ben Salmane. Mohammed ben Nayef a disparu de la scène publique. Certaines personnes disent qu’il est retenu dans son palais de Djeddah, que ses déplacements sont retreints et qu’il est surveillé par des gardes fidèles à Mohammed ben Salmane.

Dans une réponse écrite à des questions portant sur le remaniement, un responsable de la cour a déclaré que Mohammed ben Nayef avait été « destitué ». « Les raisons de sa destitution sont très confidentielles et personne n’est autorisé à les divulguer », a t-il dit, ajoutant que cette décision avait été prise « au nom de l’intérêt national ». L’ex-prince héritier reçoit des visites chaque jour, a-t-il dit, « et a rendu visite plus d’une fois au roi et au prince héritier. »

L’ascension du prince cadet marque une réorganisation du pouvoir avec des implications profondes pour l’un des pays les plus riches et les plus secrets du monde. Alors que le roi Salmane est souffrant, le nouveau prince héritier pourrait bientôt se trouver à la tête d’une des dernières monarchies absolues du monde, un royaume qui compte parmi les plus gros producteurs de pétrole et importateurs d’armes mondiaux, et qui utilise ses immenses ressources pour accroître son influence au Moyen-Orient.

La succession en Arabie saoudite est gouvernée par un ensemble de règles malléables et de coutumes familiales, et implique la contribution d’un conseil d’environ 35 des principaux princes représentant la descendance du fondateur du royaume. Le changement du 21 juin se résume à une faction déposant l’autre, dans une des guerres de succession les plus chaotiques depuis que le roi Saoud a été chassé du trône par ses frères il y a 53 ans. Cela a rendu quelques membres de la cour, préoccupés par la venue d’une nouvelle crise, inquiets des manœuvres qu’un autre clan pourrait comploter, disent certains familiers de la cour. « A présent c’est une tradition », a déclaré l’un d’eux.

Le représentant de la cour a refusé de laisser à Mohammed ben Salmane le champ libre pour s’exprimer et a dit que Mohammed ben Nayef avait refusé tout commentaire.

Ces dernières années le prince Mohammed ben Salmane a fait d’audacieuses promesses de changement, promettant de moderniser et d’ouvrir l’Arabie saoudite sur les plans économique et culturel. Son projet se concentre sur une liste d’actions de la compagnie pétrolière d’État à mettre sur le marché public et sur l’investissement des recettes pour diversifier l’économie. Il a également adopté une politique étrangère agressive et a travaillé à établir des liens étroits avec la Maison-Blanche de Trump.

Son cousin plus âgé est un responsable discret, qui s’est relativement peu montré en public et a eu une approche indolente de la gouvernance au fil des années. Il bénéficiait d’un large soutien parmi les princes saoudiens les plus âgés qui ont appuyé son approche plus conservatrice des affaires étrangères. Durant ses années de lutte contre le terrorisme, il a eu des relations de longue date avec des responsables de la sécurité américains qui ont parfois été en désaccord avec l’actuelle Maison-Blanche.

Certains Saoudiens et observateurs étrangers ont exprimé l’espoir que la libéralisation économique entraînera plus de libéralisme politique et culturel, et que Mohammed ben Salmane apparaîtra comme une force pour un tel changement. Son projet de réorganisation de l’économie comprend un effort pour amener plus de femmes sur le marché du travail et pour améliorer le niveau de l’enseignement.

Le différend entre les deux princes remonte à 2015, au début du règne du roi Salmane, quand celui-ci nomma Mohammed ben Nayef prince héritier et désigna son propre fils, Mohammed ben Salmane, comme vice-prince héritier. Par la suite les initiatives du roi Salmane pour donner des pouvoirs à son fils dans les domaines des affaires étrangères, de l’armée et de l’économie ont alimenté des rumeurs selon lesquelles il [le roi] pourrait le faire monter dans l’ordre de la succession.

Le différend sur le Qatar

Plusieurs personnes proches de la cour indiquent qu’un débat sur la façon de gérer la confrontation avec le Qatar a commencé en juin, quand l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes ont accusé leur voisin du golfe Persique de soutenir le terrorisme. D’autres facteurs ont exacerbé le sentiment d’urgence au sujet du différend entre les princes. Le plus jeune a adopté une position plus belliciste, soutenant le blocus économique contre le Qatar qui l’a emporté et reste en cours.

« Mohammed ben Nayef ne s’est opposé à aucune des mesures prises contre le Qatar », a indiqué le représentant de la cour.

Certaines personnes proches de la cour disent que la détérioration de la santé du roi Salmane a alimenté des inquiétudes sur le peu de temps qui restait. Le jeune prince a commencé à faire pression sur son père afin qu’il le choisisse comme successeur.

A propos du monarque âgé de 81 ans, le représentant de la cour a dit : « La santé du roi est excellente. Il poursuit ses activités quotidiennes et variées d’une façon énergique et active. Au Royaume d’Arabie saoudite, le Roi reste roi jusqu’à sa mort. »

Ces dernières semaines la cour a enregistré une vidéo dans laquelle le roi déclare qu’il est temps pour Mohammed ben Salmane de devenir roi, disent plusieurs personnes proches de la cour. Ils disent que la vidéo non divulguée pourrait être utilisée au décès du roi comme une annonce d’abdication publique.

Sans faire directement référence à la vidéo, le responsable de la cour a déclaré : « Tout pays qui abandonnerait son souverain dans ses derniers moments pour cause de mauvaise santé serait un pays sans honneur ni prestige. »

Comme le jeune prince établissait son plan, il a prévenu l’administration de Trump. Une semaine avant le changement de pouvoir, rapportent plusieurs personnes proches de la cour, Mohammed ben Salmane a envoyé un jeune responsable nommé Turki al-Sheikh à Washington.

Le Président Donald Trump avait rencontré Mohammed ben Salmane à Riyad quelques mois plus tôt. M. al-Sheikh, un poète et parolier de chansons patriotiques sans expérience des affaires étrangères, avait été promu récemment par Mohammed ben Salmane à un poste important de la cour.

Lors de son voyage de juin à Washington, M. al-Sheikh a notifié à la Maison-Blanche que Mohammed ben Salmane était prêt à chasser son cousin, disent ces personnes.

Un responsable de la Maison-Blanche faisant référence au changement de dirigeant saoudien, a déclaré que le gouvernement des États-Unis « ne cherchait pas à intervenir, ni à être considéré comme intervenant dans une affaire interne aussi sensible » et « nous avons toujours insisté sur notre souhait de maintenir la coopération » avec le dirigeant saoudien.

Le responsable de la cour a déclaré : « En ce qui concerne le ministre Turki al-Sheikh, il n’a rencontré aucun responsable américain. Ni les États-Unis, ni aucun autre pays n’a été directement ou indirectement informé à ce sujet, car c’est un sujet absolument souverain. »

Le plan de Mohammed ben Salmane a commencé à se dérouler peu après le retour de M. al-Sheikh en Arabie saoudite, dans un drame décrit au Wall Street Journal par des proches de la cour.

Le 20 juin, Mohammed ben Nayef s’apprêtait à se détendre à l’occasion de l’Aïd, la grande fête qui marque le fin du mois sacré du Ramadan. Cette nuit-là, il se dirigea vers le palais de La Mecque pour une réunion de routine avec des hauts fonctionnaires.

Il savait depuis des mois que son cousin pouvait agir contre lui. Au cours des trois semaines précédant l’Aïd, des proches de Mohammed ben Nayef l’avaient prévenu que Mohammed ben Salmane se préparait probablement à le chasser. Cependant, Mohammed ben Nayef écarta leurs inquiétudes comme des théories complotistes.

Mohammed ben Nayef se disait : « pourquoi agirait-il maintenant puisque nous sommes dans les trois derniers jours avant l’Aïd ? » dit une des personnes proches de la cour.

Les gardes fidèles à Mohammed ben Nayef furent remplacés par d’autres, fidèles à Mohammed ben Salmane. Le responsable de la cour dit que c’était la procédure normale et que des gardes royaux supplémentaires avaient été attribués au prince aîné, ajoutant qu’ils ne contrôlaient pas ses mouvements.

Le palace noir et blanc Al Safa de La Mecque domine d’environ dix étages la Kaaba, le site le plus sacré de l’Islam. Des vidéos montrent que lorsque le roi et son entourage y sont présents, comme ce 20 juin, ses salles de réunion recouvertes de moquette, grouillent de ministres, de membres du personnel et de serviteurs apportant des plateaux de café aux dignitaires assis dans des fauteuils de velours vert.

Complot au palais

Le prince héritier ne devait pas arriver au palace avant la nuit, après les prières du tarawih — moment où de nombreuses réunions de hauts responsables se déroulent dans la chaleur torride de l’été saoudien. A la nuit tombée, le cortège de Mohammed ben Nayef se mit en route pour le palace dans les rues animées de La Mecque.

Quand il arriva au palace ce soir-là, on lui dit de continuer seul, sans ses gardes du corps.

« Une fois qu’il fut passé d’une pièce à l’autre, ils prirent les armes, les téléphones, tous les objets appartenant à chaque personne de son entourage », dit l’une des personnes proches de la cour royale.

Des gardes poussèrent Mohammed ben Nayef à l’étage, en passant par des couloirs à motifs de fleurs, vers un petit salon. Ils fermèrent les portes, le laissant seul. Il était alors près de minuit, et le prince héritier ne partirait pas avant le matin.

Tandis que Mohammed ben Nayef attendait, Mohammed ben Salmane fit appeler les membres du Conseil d’Allégeance, le groupe d’environ 35 fils et petits-fils du fondateur du royaume qui pèsent dans la structure du gouvernement. On leur dit que le roi voulait que Mohammed ben Salmane soit le prince héritier et on leur demanda leur soutien. Le gouvernement saoudien affirme que 31 membres approuvèrent.

Dans cette pièce, Mohammed ben Nayef fut informé sur son sort : les grands princes du royaume voulaient son cousin comme prince héritier.

Mohammed ben Nayef fut « horrifié », rapporte l’une des personnes proches de la cour. On lui demanda de signer une lettre d’abdication et un serment d’allégeance à Mohammed ben Salmane, ajoute cette personne. Le prince héritier résista.

Pendant les heures suivantes, des représentants de la cour lui rendirent visite, le pressant de reconsidérer sa position. Un émissaire du roi lui dit de signer la lettre d’abdication sous peine d’avoir à affronter de graves conséquences.

Mohammed ben Nayef tint bon. Mais à l’aube il était épuisé. Il savait qu’il n’y avait pas de porte de sortie. Il fit le seul compromis qu’il pouvait faire — il accepta de faire un serment d’allégeance oral.

Le responsable de la cour déclara : « Le serment d’allégeance au Prince héritier a été fait de bonne grâce. »

Il était environ 7 heures du matin quand les hommes de Mohammed ben Salmane laissèrent sortir le prince héritier. Mohammed ben Nayef ne s’attendait pas à affronter tout de suite l’homme qui lui avait pris son titre.

Cependant, après à sa sortie de la pièce, il fut surpris d’entendre une foule. Il se dirigea du couloir vers la salle aux murs de marbre et vit des caméras et des photographes. Un garde — pas l’un des siens — se tenait la main posée sur un revolver dans son étui, attitude que les gens proches de la cour disent être une violation du protocole en présence du prince héritier.

Puis il vit Mohammed ben Salmane se diriger rapidement vers lui. Il y eu le baiser et le serment d’allégeance marmonné.

Cela prit environ 15 secondes. Puis un garde enveloppa les épaules de Mohammed ben Nayef d’un manteau noir et le conduisit à son palais de Djeddah.

Source : The Wall Street Journal, Justin Schek, Shane Harris & Summer Said, 19-07-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Source : https://www.les-crises.fr/comment-un-pr ... tin-schek/
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Chifboubara
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par Chifboubara »

Bigoteries bédouines.

Amour, gloire et beauté haine, défaite et mocheté
Comment un prince saoudien a renversé son cousin pour devenir l’héritier présomptif du royaume par Justin Schek

Source : The Wall Street Journal, Justin Schek, Shane Harris & Summer Said, 19-07-2017

Un regard sur les coulisses du drame qui s’est déroulé à la cour montre jusqu’à quel point le récent changement de gouvernement du royaume a été une prise du pouvoir par un réformateur autoproclamé.

Riyad — Après avoir passé une nuit blanche confiné dans un salon d’un palace de La Mecque, le prince héritier de la couronne d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, est apparu dans une salle aux murs recouverts de marbre dans la matinée du 21 juin.

Le prince, âgé de 57 ans, a trouvé une foule qui l’attendait, des appareils photo, un garde du corps la main posée sur son revolver — et son cousin Mohammed ben Salmane, 31 ans, le fils préféré du roi Salmane nouvellement désigné comme son successeur en tant qu’héritier présomptif et prince de la couronne.

Un regard dans les coulisses du drame qui s’est déroulé — ainsi que sur des interviews de personnes proches de la cour, y compris celles soutenant chacun des deux princes, et sur des vidéos de manifestations — montre dans quelle mesure le remaniement a été une prise de pouvoir par un réformateur autoproclamé.

Sur une vidéo de leur rencontre ce matin du 21 juin, on voit l’aîné des deux princes marmonner un bonjour au plus jeune, qui s’approche, revêtu d’un vêtement lui arrivant à la cheville et d’une coiffe à carreaux rouges et blancs. Mohammed ben Salmane, ou « MBS » pour beaucoup de personnes, s’est agenouillé et a embrassé la main de son cousin plus âgé. A ce moment, il aurait dû être clair pour Mohammed ben Nayef que sa longue carrière — au cours de laquelle il avait gagné la confiance des responsables du renseignement américains et était devenu une figure centrale dans les relations États-Unis-Arabie saoudite — était terminée, rapportent des personnes proches de la cour. « Quand MBS vous embrasse », dit l’une d’elles, « vous comprenez que quelque chose de mauvais va vous arriver. »

Après la rencontre du 21 juin des deux princes, la cour a annoncé la promotion de Mohammed ben Salmane. Mohammed ben Nayef a disparu de la scène publique. Certaines personnes disent qu’il est retenu dans son palais de Djeddah, que ses déplacements sont retreints et qu’il est surveillé par des gardes fidèles à Mohammed ben Salmane.

Dans une réponse écrite à des questions portant sur le remaniement, un responsable de la cour a déclaré que Mohammed ben Nayef avait été « destitué ». « Les raisons de sa destitution sont très confidentielles et personne n’est autorisé à les divulguer », a t-il dit, ajoutant que cette décision avait été prise « au nom de l’intérêt national ». L’ex-prince héritier reçoit des visites chaque jour, a-t-il dit, « et a rendu visite plus d’une fois au roi et au prince héritier. »

L’ascension du prince cadet marque une réorganisation du pouvoir avec des implications profondes pour l’un des pays les plus riches et les plus secrets du monde. Alors que le roi Salmane est souffrant, le nouveau prince héritier pourrait bientôt se trouver à la tête d’une des dernières monarchies absolues du monde, un royaume qui compte parmi les plus gros producteurs de pétrole et importateurs d’armes mondiaux, et qui utilise ses immenses ressources pour accroître son influence au Moyen-Orient.

La succession en Arabie saoudite est gouvernée par un ensemble de règles malléables et de coutumes familiales, et implique la contribution d’un conseil d’environ 35 des principaux princes représentant la descendance du fondateur du royaume. Le changement du 21 juin se résume à une faction déposant l’autre, dans une des guerres de succession les plus chaotiques depuis que le roi Saoud a été chassé du trône par ses frères il y a 53 ans. Cela a rendu quelques membres de la cour, préoccupés par la venue d’une nouvelle crise, inquiets des manœuvres qu’un autre clan pourrait comploter, disent certains familiers de la cour. « A présent c’est une tradition », a déclaré l’un d’eux.

Le représentant de la cour a refusé de laisser à Mohammed ben Salmane le champ libre pour s’exprimer et a dit que Mohammed ben Nayef avait refusé tout commentaire.

Ces dernières années le prince Mohammed ben Salmane a fait d’audacieuses promesses de changement, promettant de moderniser et d’ouvrir l’Arabie saoudite sur les plans économique et culturel. Son projet se concentre sur une liste d’actions de la compagnie pétrolière d’État à mettre sur le marché public et sur l’investissement des recettes pour diversifier l’économie. Il a également adopté une politique étrangère agressive et a travaillé à établir des liens étroits avec la Maison-Blanche de Trump.

Son cousin plus âgé est un responsable discret, qui s’est relativement peu montré en public et a eu une approche indolente de la gouvernance au fil des années. Il bénéficiait d’un large soutien parmi les princes saoudiens les plus âgés qui ont appuyé son approche plus conservatrice des affaires étrangères. Durant ses années de lutte contre le terrorisme, il a eu des relations de longue date avec des responsables de la sécurité américains qui ont parfois été en désaccord avec l’actuelle Maison-Blanche.

Certains Saoudiens et observateurs étrangers ont exprimé l’espoir que la libéralisation économique entraînera plus de libéralisme politique et culturel, et que Mohammed ben Salmane apparaîtra comme une force pour un tel changement. Son projet de réorganisation de l’économie comprend un effort pour amener plus de femmes sur le marché du travail et pour améliorer le niveau de l’enseignement.

Le différend entre les deux princes remonte à 2015, au début du règne du roi Salmane, quand celui-ci nomma Mohammed ben Nayef prince héritier et désigna son propre fils, Mohammed ben Salmane, comme vice-prince héritier. Par la suite les initiatives du roi Salmane pour donner des pouvoirs à son fils dans les domaines des affaires étrangères, de l’armée et de l’économie ont alimenté des rumeurs selon lesquelles il [le roi] pourrait le faire monter dans l’ordre de la succession.

Le différend sur le Qatar

Plusieurs personnes proches de la cour indiquent qu’un débat sur la façon de gérer la confrontation avec le Qatar a commencé en juin, quand l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes ont accusé leur voisin du golfe Persique de soutenir le terrorisme. D’autres facteurs ont exacerbé le sentiment d’urgence au sujet du différend entre les princes. Le plus jeune a adopté une position plus belliciste, soutenant le blocus économique contre le Qatar qui l’a emporté et reste en cours.

« Mohammed ben Nayef ne s’est opposé à aucune des mesures prises contre le Qatar », a indiqué le représentant de la cour.

Certaines personnes proches de la cour disent que la détérioration de la santé du roi Salmane a alimenté des inquiétudes sur le peu de temps qui restait. Le jeune prince a commencé à faire pression sur son père afin qu’il le choisisse comme successeur.

A propos du monarque âgé de 81 ans, le représentant de la cour a dit : « La santé du roi est excellente. Il poursuit ses activités quotidiennes et variées d’une façon énergique et active. Au Royaume d’Arabie saoudite, le Roi reste roi jusqu’à sa mort. »

Ces dernières semaines la cour a enregistré une vidéo dans laquelle le roi déclare qu’il est temps pour Mohammed ben Salmane de devenir roi, disent plusieurs personnes proches de la cour. Ils disent que la vidéo non divulguée pourrait être utilisée au décès du roi comme une annonce d’abdication publique.

Sans faire directement référence à la vidéo, le responsable de la cour a déclaré : « Tout pays qui abandonnerait son souverain dans ses derniers moments pour cause de mauvaise santé serait un pays sans honneur ni prestige. »

Comme le jeune prince établissait son plan, il a prévenu l’administration de Trump. Une semaine avant le changement de pouvoir, rapportent plusieurs personnes proches de la cour, Mohammed ben Salmane a envoyé un jeune responsable nommé Turki al-Sheikh à Washington.

Le Président Donald Trump avait rencontré Mohammed ben Salmane à Riyad quelques mois plus tôt. M. al-Sheikh, un poète et parolier de chansons patriotiques sans expérience des affaires étrangères, avait été promu récemment par Mohammed ben Salmane à un poste important de la cour.

Lors de son voyage de juin à Washington, M. al-Sheikh a notifié à la Maison-Blanche que Mohammed ben Salmane était prêt à chasser son cousin, disent ces personnes.

Un responsable de la Maison-Blanche faisant référence au changement de dirigeant saoudien, a déclaré que le gouvernement des États-Unis « ne cherchait pas à intervenir, ni à être considéré comme intervenant dans une affaire interne aussi sensible » et « nous avons toujours insisté sur notre souhait de maintenir la coopération » avec le dirigeant saoudien.

Le responsable de la cour a déclaré : « En ce qui concerne le ministre Turki al-Sheikh, il n’a rencontré aucun responsable américain. Ni les États-Unis, ni aucun autre pays n’a été directement ou indirectement informé à ce sujet, car c’est un sujet absolument souverain. »

Le plan de Mohammed ben Salmane a commencé à se dérouler peu après le retour de M. al-Sheikh en Arabie saoudite, dans un drame décrit au Wall Street Journal par des proches de la cour.

Le 20 juin, Mohammed ben Nayef s’apprêtait à se détendre à l’occasion de l’Aïd, la grande fête qui marque le fin du mois sacré du Ramadan. Cette nuit-là, il se dirigea vers le palais de La Mecque pour une réunion de routine avec des hauts fonctionnaires.

Il savait depuis des mois que son cousin pouvait agir contre lui. Au cours des trois semaines précédant l’Aïd, des proches de Mohammed ben Nayef l’avaient prévenu que Mohammed ben Salmane se préparait probablement à le chasser. Cependant, Mohammed ben Nayef écarta leurs inquiétudes comme des théories complotistes.

Mohammed ben Nayef se disait : « pourquoi agirait-il maintenant puisque nous sommes dans les trois derniers jours avant l’Aïd ? » dit une des personnes proches de la cour.

Les gardes fidèles à Mohammed ben Nayef furent remplacés par d’autres, fidèles à Mohammed ben Salmane. Le responsable de la cour dit que c’était la procédure normale et que des gardes royaux supplémentaires avaient été attribués au prince aîné, ajoutant qu’ils ne contrôlaient pas ses mouvements.

Le palace noir et blanc Al Safa de La Mecque domine d’environ dix étages la Kaaba, le site le plus sacré de l’Islam. Des vidéos montrent que lorsque le roi et son entourage y sont présents, comme ce 20 juin, ses salles de réunion recouvertes de moquette, grouillent de ministres, de membres du personnel et de serviteurs apportant des plateaux de café aux dignitaires assis dans des fauteuils de velours vert.

Complot au palais

Le prince héritier ne devait pas arriver au palace avant la nuit, après les prières du tarawih — moment où de nombreuses réunions de hauts responsables se déroulent dans la chaleur torride de l’été saoudien. A la nuit tombée, le cortège de Mohammed ben Nayef se mit en route pour le palace dans les rues animées de La Mecque.

Quand il arriva au palace ce soir-là, on lui dit de continuer seul, sans ses gardes du corps.

« Une fois qu’il fut passé d’une pièce à l’autre, ils prirent les armes, les téléphones, tous les objets appartenant à chaque personne de son entourage », dit l’une des personnes proches de la cour royale.

Des gardes poussèrent Mohammed ben Nayef à l’étage, en passant par des couloirs à motifs de fleurs, vers un petit salon. Ils fermèrent les portes, le laissant seul. Il était alors près de minuit, et le prince héritier ne partirait pas avant le matin.

Tandis que Mohammed ben Nayef attendait, Mohammed ben Salmane fit appeler les membres du Conseil d’Allégeance, le groupe d’environ 35 fils et petits-fils du fondateur du royaume qui pèsent dans la structure du gouvernement. On leur dit que le roi voulait que Mohammed ben Salmane soit le prince héritier et on leur demanda leur soutien. Le gouvernement saoudien affirme que 31 membres approuvèrent.

Dans cette pièce, Mohammed ben Nayef fut informé sur son sort : les grands princes du royaume voulaient son cousin comme prince héritier.

Mohammed ben Nayef fut « horrifié », rapporte l’une des personnes proches de la cour. On lui demanda de signer une lettre d’abdication et un serment d’allégeance à Mohammed ben Salmane, ajoute cette personne. Le prince héritier résista.

Pendant les heures suivantes, des représentants de la cour lui rendirent visite, le pressant de reconsidérer sa position. Un émissaire du roi lui dit de signer la lettre d’abdication sous peine d’avoir à affronter de graves conséquences.

Mohammed ben Nayef tint bon. Mais à l’aube il était épuisé. Il savait qu’il n’y avait pas de porte de sortie. Il fit le seul compromis qu’il pouvait faire — il accepta de faire un serment d’allégeance oral.

Le responsable de la cour déclara : « Le serment d’allégeance au Prince héritier a été fait de bonne grâce. »

Il était environ 7 heures du matin quand les hommes de Mohammed ben Salmane laissèrent sortir le prince héritier. Mohammed ben Nayef ne s’attendait pas à affronter tout de suite l’homme qui lui avait pris son titre.

Cependant, après à sa sortie de la pièce, il fut surpris d’entendre une foule. Il se dirigea du couloir vers la salle aux murs de marbre et vit des caméras et des photographes. Un garde — pas l’un des siens — se tenait la main posée sur un revolver dans son étui, attitude que les gens proches de la cour disent être une violation du protocole en présence du prince héritier.

Puis il vit Mohammed ben Salmane se diriger rapidement vers lui. Il y eu le baiser et le serment d’allégeance marmonné.

Cela prit environ 15 secondes. Puis un garde enveloppa les épaules de Mohammed ben Nayef d’un manteau noir et le conduisit à son palais de Djeddah.

Source : The Wall Street Journal, Justin Schek, Shane Harris & Summer Said, 19-07-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Source : https://www.les-crises.fr/comment-un-pr ... tin-schek/
Dernière modification par Chifboubara le 30 juillet 2017, 04:38, modifié 2 fois.
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par Chifboubara »

Ce matin, un petit conte pour faire peur aux enfants :

Le gros boa saoudien n'a pas encore avalé sa première proie (Yémen) qui gigote toujours, épuisé qu'il est avec la Syrie insaisissable....

Les US complotent pour le pousser à avaler le vilain petit qatar pour sauver sa peau.....

Imaginez la valeur de la peau du boa quant il ne pourra plus bouger......

:clown:

Le gros du travail US consiste à attendre.....
Comment Trump prend le risque d’une guerre Arabie saoudite-Qatar, par Joe Lauria

Source : Joe Lauria, Consortium News, le 26-06-2017

La réponse arrogante du président Trump aux menaces saoudiennes contre le Qatar pourrait être considérée comme le « feu vert » à une invasion saoudienne – et la prochaine étape vers une guerre régionale avec l’Iran, rapporte Joe Lauria.

La scission dans l’administration Trump sur la façon de faire face à la crise du Qatar ouvre une situation dangereuse qui pourrait conduire bientôt à un conflit armé.

Image
Le président Donald Trump touche un globe illuminé en présence du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et du roi saoudien Salmane à l’ouverture du Centre mondial de lutte contre l’idéologie extrémiste, en Arabie saoudite le 21 mai 2017. (Photo de Saudi TV)

Le département d’État et celui de la Défense se sont largement rangés du côté du Qatar, mais la Maison-Blanche a sapé l’influence que les États-Unis avaient sur l’Arabie saoudite pour freiner le comportement agressif de Riyad envers son voisin. Le président Donald Trump, par exemple, a appelé la semaine dernière le Qatar « un grand commanditaire » du terrorisme, faisant silence sur le fait que l’Arabie saoudite en est également un grand partisan.

La tension entre le Qatar – avec sa politique étrangère indépendante – et l’Arabie saoudite – avec ses alliés les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Égypte – se développe depuis des années. Début juin, les quatre nations ont imposé un blocus économique au Qatar et ont suspendu les relations diplomatiques. Ils ont fermé leur espace aérien à Qatar Airways. Les importations alimentaires, dont dépend le Qatar, ont été bloquées à l’unique frontière terrestre du pays, qui est celle avec l’Arabie saoudite.

Après que le secrétaire d’État américain Rex Tillerson a exhorté à mettre fin à l’embargo économique et appelé les Saoudiens à faire des propositions « raisonnables », Riyad a publié vendredi une liste de 13 exigences, qui devrait être rejetée par Doha. L’Arabie saoudite a fixé un délai de réponse au Qatar de 10 jours, soit une réponse avant le 7 juillet. Les Saoudiens n’ont pas dit ce qui se passerait ensuite, mais les signes sont inquiétants.

Le Qatar a déjà rejeté les demandes comme irréalistes. Il y est notamment demandé au Qatar de rompre toutes les relations avec l’Iran, d’arrêter de soutenir les Frères musulmans et de fermer le réseau de télévision Al Jazeera. Les Frères musulmans cherchent à instaurer par les urnes un programme islamiste, une menace pour la monarchie saoudienne et ses clients égyptiens. Les émissions d’Al Jazeera avaient contribué à susciter la révolte populaire pendant le printemps arabe avorté, autre menace pour le gouvernement saoudien.

De plus, si Riyad a l’intention d’entrer en guerre avec son rival régional, l’Iran chiite, il a besoin du soutien des États-Unis. Or la plus grande base militaire des États-Unis au Moyen-Orient, et qui devrait être impliquée dans une attaque, se trouve au Qatar.

Un feu vert

En Syrie et en Afghanistan, Trump a laissé la plupart des décisions à l’armée, ce qui rend non pertinents nombre de ses tweets et déclarations. Mais dans la crise du Golfe, il s’affirme. Il a même essayé de récupérer le crédit de l’embargo après sa visite à Riyad le mois dernier, où il a également rencontré l’émir du Qatar. Alors que le Pentagone et le Département d’État veulent une médiation pour régler la crise, le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a déclaré vendredi qu’elle devait être résolue par les seuls pays participants.

Image
Le président Trump serre la main du prince héritier saoudien et du ministre de la Défense, Mohammed ben Salmane, le 20 mai 2017. (Capture d’écran de Whitehouse.gov)

« Les quatre pays impliqués – nous pensons qu’il s’agit d’un problème de famille et que c’est à eux de le résoudre », a déclaré Spicer. « Si nous pouvons aider à faciliter ces discussions, alors très bien », a-t-il dit. « Mais ils veulent, et ils devraient, le résoudre par eux-mêmes ».

La remarque de Spicer rappelle à Ali al-Ahmed, directeur de l’Institut pour les Affaires du Golfe de Washington, comment l’ambassadrice de l’administration de George H. W. Bush en Irak, April Glaspie, avait déclaré à Saddam Hussein en 1990 que les États-Unis n’avaient « pas d’opinion sur les différends inter-arabes, comme votre désaccord frontalier avec le Koweït ». Huit jours plus tard, Saddam Hussein envahissait le Koweït.

Al-Ahmed pense que la remarque de Spicer est également le signe que Trump a donné à Riyad son feu vert pour envahir le Qatar. Un autre signe inquiétant, m’a-t-il déclaré, est l’élévation de Mohammed ben Salmane au rang de prince héritier saoudien, la semaine dernière. Ben Salmane, qui en tant que ministre de la Défense a montré son agressivité dans l’attaque désastreuse lancée depuis deux ans, sans fin en vue, contre le Yémen voisin, a ainsi remplacé Mohammed ben Nayef, « considéré comme trop proche du Qatar et qui devait être éjecté », m’a dit Al-Ahmed.

Ben Salmane va vouloir consolider son pouvoir dans son nouveau poste en lançant une guerre, comme il l’a fait quand il a été nommé ministre de la Défense, a déclaré Al-Ahmed. Il a tracé un autre parallèle avec Saddam Hussein qui avait envahi l’Iran un an après son arrivée au pouvoir pour renforcer son autorité, avec le soutien des États-Unis à ce moment-là aussi.

L’impasse de la guerre au Yémen a épuisé le trésor saoudien. Il y a aussi la question de la prise de contrôle des ressources en gaz naturel du Qatar, les troisièmes plus grandes au monde, à travers un régime de marionnettes que Riyad chercherait à installer à Doha, déclare M. Al-Ahmed.

La peur d’un conflit plus large

Compte tenu des dangers encourus, au lieu de rester extérieure, la Maison-Blanche devrait envoyer un message sans équivoque, ajoute Al-Ahmed.

Image
Le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, rencontre des troupes stationnées à la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar, le 21 avril 2017. (photo du département de la Défense par le Sergent technicien Brigitte N. Brantley de la Force aérienne)

« Les États-Unis devraient expliquer que l’utilisation de la violence contre un autre pays n’est pas acceptable et aura des conséquences », dit-il. Avec l’influence de Washington, « je pense que si les États-Unis veulent vraiment résoudre cela, ils peuvent y arriver facilement ».

Giorgio Cafiero, directeur général de Gulf State Analytics à Washington, m’a dit que si les États-Unis résolvent la crise du Golfe, ils devraient en tirer des bénéfices.

« Il est incontestable que l’intérêt de Washington est de voir ses alliés arabes sunnites maintenir un semblant d’unité et de cohésion, cette querelle constitue donc un problème majeur pour les États-Unis et sa politique étrangère dans la région du Golfe », selon Cafiero.

Tandis que les États-Unis bottaient largement en touche, le Koweït a mené une tentative auprès du Conseil de coopération du Golfe pour résoudre la crise sans aide extérieure. Avec ses « messages contradictoires » sur la crise, Washington « semble être dans une position relativement faible pour faciliter la restauration des relations diplomatiques et économiques entre les États impliqués », déclare M. Cafiero.

Et cela ne peut être que dangereux. « Plus cette impasse s’installe, plus il sera politiquement coûteux pour toutes les parties de revenir en arrière », affirme Cafiero. « Dans le cas où la pression de l’Arabie saoudite et des EAU sur le Qatar ne parviendrait pas à atteindre les objectifs de Riyad et d’Abu Dhabi, il y a un risque d’escalade des tensions ».

« On ne peut écarter la confrontation militaire comme résultat possible de l’échec diplomatique à résoudre l’affaire », précise M. Cafiero. Mais c’est peut-être ce que Trump veut réellement, et ce pourquoi il ne semble pas vouloir participer à la résolution de la crise.

Si Trump veut que les États-Unis agissent comme une grande puissance, il ferait un pas de plus pour que le levier américain impose un arrangement entre les Saoudiens et les Iraniens. Leur rivalité a des répercussions sur les conflits en Syrie, au Liban, au Yémen, au Bahreïn, en Afghanistan et maintenant au Qatar.

En mai, Ben Salmane a menacé d’attaquer directement l’Iran, et l’Iran a retourné la menace. Les Saoudiens et les Iraniens se reprochent mutuellement d’être l’agresseur. Mais aucun ne va nulle part. L’équilibre de leur puissance est nécessaire pour assurer la stabilité dans la région.

Au lieu de faciliter cela, Trump rabaisse les États-Unis au niveau de combattants sectaires, se plaçant ouvertement aux côtés du Riyad sunnite et menaçant l’Iran, au risque d’une guerre régionale encore plus grande : le feu vert des États-Unis pour envahir le Qatar pourrait bien être le prélude à une attaque contre l’Iran.

Le président iranien, Hassan Rouhani, a déclaré à l’émir du Qatar au téléphone dimanche que « Téhéran sera[it] aux côtés du gouvernement du Qatar » et le site web du bureau de Rouhani a annoncé que « le siège du Qatar n'[étai]t pas acceptable pour nous ». « L’espace aérien, le sol et la mer de l’Iran seront toujours ouverts au Qatar en tant que […] nation amie », a déclaré Rouhani, ajoutant que « la pression, les menaces et les sanctions » ne sont pas une manière de résoudre la crise.

Si les Saoudiens envahissent effectivement le Qatar, al-Ahmed pense que les troupes américaines stationnées au Qatar sécuriseraient leur infrastructure à Doha, mais qu’elles ne s’y opposeraient pas. Doha pourrait ne pas être en mesure de compter sur le contingent de forces turques qui a été dépêché au Qatar, m’a-t-il dit, parce que les troupes turques déployées n’ont pas les armes lourdes nécessaires pour repousser une invasion. L’armée du Qatar peut réussir à défendre son pays seulement si la population lutte avec elle, a déclaré al-Ahmed.

« Les Qataris devraient commencer à armer chaque homme dès maintenant », a-t-il dit.

Joe Lauria est un ancien journaliste spécialisé dans les Affaires étrangères. Il a écrit pour le Boston Globe, le Sunday Times de Londres et le Wall Street Journal, entre autres journaux.

Source : Joe Lauria, Consortium News, le 26-06-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Source : https://www.les-crises.fr/comment-trump ... oe-lauria/
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par geronimo »

Le Qatar aurait averti l'OCI que l'Arabie Saoudite bloque l'accès de La Mecque et Médine aux pèlerins qatariens.
Saudi Arabia says that calls for internationalization of holy sites 'a declaration of war'
DUBAI (Reuters) - Saudi Arabia's foreign minister called what he said was Qatar's demand for an internationalization of the Muslim hajj pilgrimage a declaration of war against the kingdom, Saudi-owned Al Arabiya television said on Sunday, but Qatar said it never made such a call.

"Qatar's demands to internationalize the holy sites is aggressive and a declaration of war against the kingdom," Adel al-Jubeir was quoted saying on Al Arabiya's website.

http://www.reuters.com/article/us-gulf- ... ce=twitter
Sinon.. La Turquie envoie des obusiers T-155 Firtina au Qatar + 171 soldats.
:algerie01: :algerie01: :algerie01:

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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par ANP4DZ »

Effectivement , le Qatar se plain à qui veux bien recevoir sa plainte, les Saoudiens parlent de déclaration de guerre, soit qu' ils ne savent pas de quoi ils parlent soit qu'ils cherchent le pourrissement voir la confrontation militaire??
https://www.rt.com/news/398027-qatar-ha ... tions-war/
Et même l'option militaire apparemment risque (peut être) d’être compliquée pour les Saoudiens
https://www.rt.com/news/397502-qatar-us ... ry-drills/
J' ai l'impression que la Coalition Saoudienne à mal calculée et ils sont maintenant piégés et ne peuvent pas reculer, leur seule option c'est de tenir face aux pressions internationales et affaiblir le Qatar doucement.

zeitrecht
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par zeitrecht »

ANP4DZ a écrit :
31 juillet 2017, 19:18
Effectivement , le Qatar se plain à qui veux bien recevoir sa plainte, les Saoudiens parlent de déclaration de guerre, soit qu' ils ne savent pas de quoi ils parlent soit qu'ils cherchent le pourrissement voir la confrontation militaire??
https://www.rt.com/news/398027-qatar-ha ... tions-war/
Et même l'option militaire apparemment risque (peut être) d’être compliquée pour les Saoudiens
https://www.rt.com/news/397502-qatar-us ... ry-drills/
J' ai l'impression que la Coalition Saoudienne à mal calculée et ils sont maintenant piégés et ne peuvent pas reculer, leur seule option c'est de tenir face aux pressions internationales et affaiblir le Qatar doucement.
L'option de la guerre est improbable,des tentatives de subversion avec attentats terroristes sont fort possibles,mais une confrontation militaire est hors de question.

Leur siége peut durer des années,il n'affaiblira pas pour autant le Qatar.Ce siége a eu des effets negatifs non sur le Qatar,mais sur l'Arabie Saoudite,la Jordanie et l'Egypte qui ont vu leurs produtions agro-alimentaires partir a la poubelle,remplacées par celles de la Turquie,l'Iran...Dernièrement le Qatar a refusé une extra commande de Sociétés Egyptiennes en gas,ce qui prouve que le Qatar méne la dance et les autres ne font que des déclarations sans aucun sens.
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par geronimo »

La crise qatarie s'aggrave
Si le Qatar ne fait pas la preuve de sa volonté réelle de lutter contre le terrorisme, la situation qui s'est nouée autour de lui risque de se détériorer, a déclaré à Sputnik l'expert saoudien Anwar Ishki.

À l'issue d'une rencontre quadripartite organisée à Manama, les chefs des diplomaties de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, du Bahreïn et des Émirats arabes unis, pays qui ont imposé un blocus au Qatar, ont appelé une fois encore Doha à ne plus soutenir d'organisations terroristes. Le Directeur du Centre de recherche pour le Moyen-Orient à Riyad, Anwar Ishki, a expliqué à Sputnik ce qui risque de se produire si le Qatar ne répond pas positivement à cet appel.

«Les pays qui ont imposé le blocus font tout leur possible pour travailler avec le Qatar dans le cadre du CCG [le Conseil de coopération des États arabes du Golfe, ndrl], sans donner à la crise à une dimension internationale», a-t-il déclaré.

Pourtant, si Doha ne cesse pas de soutenir des organisations terroristes, les pays en question pourront appliquer de nouvelles mesures économiques, dont l'exclusion du petit émirat gazier du CCG.

En ce qui concerne une éventuelle participation des États-Unis dans le règlement de la crise, l'expert estime que Washington a déjà élaboré la stratégie de ses relations avec Qatar. Elle consiste en une répartition des rôles entre le Président et son Secrétaire d'Etat.

Ainsi, Donald Tramp se prononce clairement en faveur de la lutte contre le terrorisme, tandis que Rex Tillerson, prône la conclusion d'un accord avec le Qatar qui permettra de tracer toutes les opérations bancaires qatarie. Actuellement, Doha coordonne avec les Etats-Unis le virement du moindre rial, a précisé Anwar Ishki.

Début juin, l'Arabie saoudite, l'Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de financer les activités extrémistes à travers le monde. Par la suite, les pays du Golfe ont adressé à Doha une liste de conditions destinée à lui faire infléchir sa politique étrangère.
https://fr.sputniknews.com/internationa ... errorisme/
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par geronimo »

Le Qatar a suffisamment de ressources pour supporter le blocus
«Le Qatar a des ressources pour supporter les conditions et circonstances actuelles jusqu'à ce que les États qui ont nous imposé le blocus ne recommencent à respecter les normes internationales. Il est très clair pour nous que les efforts mis en œuvre par le médiateur kuwaitien jouissent du soutien international et nous comptons régler cette crise au plus vite et au mieux. Considérant les souffrances qu'elle a déjà infligées aux deux parties, nous ne voulons pas que le règlement soit retardé », a affirmé l'ambassadeur dans une interview à Sputnik.
https://fr.sputniknews.com/internationa ... es-blocus/
:algerie01: :algerie01: :algerie01:
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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par geronimo »

Plainte du Qatar à l'OMC contre le blocus imposé par ses voisins
Le Qatar a déposé plainte auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) contre l'Arabie saoudite et ses alliés qui ont imposé un blocus au petit émirat gazier, a annoncé lundi soir le ministère qatari de l'Economie et du Commerce.

La plainte, déposée auprès de l'Organe de règlement des différends de l'OMC, "accuse les pays assiégeants de violations des lois et conventions fondamentales du commerce des biens et services et des aspects liés au commerce de la propriété intellectuelle", indique le ministère dans un communiqué reçu par l'AFP.

L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Barheïn imposent depuis le 5 juin un blocus de facto à leur voisin qatari, avec la fermeture de leurs frontières terrestres et maritimes, ainsi que des interdictions de survol aux compagnies aériennes qataries ou de sévères restrictions aux déplacements des personnes. Ils ont également, en même temps que l'Egypte et le Yémen, rompu leurs relations diplomatiques avec Doha, qu'ils accusent de "soutenir le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, le grand rival du royaume sunnite.
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/0 ... oisins.php
:algerie01: :algerie01: :algerie01:

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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par ANP4DZ »

A la guerre (Diplomatique) comme à la guerre
Sur un autre registre, notre MEAE est en ce moment en tourne au golf pour tenter de résoudre le problème.
http://www.aps.dz/algerie/61258-messahe ... -abdelaziz

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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par ANP4DZ »

zeitrecht a écrit :
31 juillet 2017, 21:03
ANP4DZ a écrit :
31 juillet 2017, 19:18
Effectivement , le Qatar se plain à qui veux bien recevoir sa plainte, les Saoudiens parlent de déclaration de guerre, soit qu' ils ne savent pas de quoi ils parlent soit qu'ils cherchent le pourrissement voir la confrontation militaire??
https://www.rt.com/news/398027-qatar-ha ... tions-war/
Et même l'option militaire apparemment risque (peut être) d’être compliquée pour les Saoudiens
https://www.rt.com/news/397502-qatar-us ... ry-drills/
J' ai l'impression que la Coalition Saoudienne à mal calculée et ils sont maintenant piégés et ne peuvent pas reculer, leur seule option c'est de tenir face aux pressions internationales et affaiblir le Qatar doucement.
L'option de la guerre est improbable,des tentatives de subversion avec attentats terroristes sont fort possibles,mais une confrontation militaire est hors de question.

Leur siége peut durer des années,il n'affaiblira pas pour autant le Qatar.Ce siége a eu des effets negatifs non sur le Qatar,mais sur l'Arabie Saoudite,la Jordanie et l'Egypte qui ont vu leurs produtions agro-alimentaires partir a la poubelle,remplacées par celles de la Turquie,l'Iran...Dernièrement le Qatar a refusé une extra commande de Sociétés Egyptiennes en gas,ce qui prouve que le Qatar méne la dance et les autres ne font que des déclarations sans aucun sens.
Tres belle analyse, cela contribuerais à augmenter l'instabilite autour de la Russie, le seul souci que j" ai est que le prix du baril de pétrole risque d' exploser.

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Re: Crise diplomatique dans le Golfe

Message par reinardt »

Ce n'est que mon avis, mais ce ne serait pas une volonté saoudienne de vouloir à tout prix le pourrissement pour augmenter les prix des hydrocarbures, ça commence à pesé beaucoup sur les caisses dernièrement, alors oui je pense des là succession assuré le salman envahira le Qatar c'est inévitable les saoud n'ont pas d'autres options, la question que je me pose est que va faire la Turquie irait elle jusqu'au bout.
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