Algérie : Actualité culturelle et artistique

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deyaziz
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par deyaziz »

samir_reghaia a écrit :Oui, c'est joli! :)
Le pays manque cruellement d'art et de culture.... ca ne fait pas de mal ce genre de choses. :super:
Je partage ton opinion ramir_reghaia et je trouve aussi que nos ville manquent énormément de ce genre de choses
donc cette œuvre est la bien venu et j’espère qu’elle ne soit pas la dernière :twisted:

draganov
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par draganov »

Inna Lileh wa Inna Ileyhi Raji3oun Allah yer7amkom khawti Lamine o Mahieddine
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anzar
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par anzar »

Pour Z c'est d'abord un film de Costa Gavras avec Yves Montand
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AAF 2020
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par AAF 2020 »

Ahlem Mosteghanemi

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Ahlam Mosteghanemi, 61 ans, est de loin la romancière algérienne la plus lue et la plus vendue dans les pays arabes actuellement. En 2006, le magazine américain Forbes a classé l’écrivaine parmi les dix femmes arabes les plus influentes. Ses romans tels que Dhakiratou al jassad (La Mémoire de la chair), Aber sarir (Passant d’un lit), Fawdha al hawass (Chaos des sens), Nissyancom (L’Art d’oublier) et Al Aswadou yalikou biki (Le Noir te va si bien) sont des best-sellers.
Les ventes de ses romans dépassent souvent les 200 000 exemplaires. Dhakiratou al jassad, son premier et son premier succès, a été vendu à plus d’un million d’exemplaires ! Youcef Chahine voulait, avant son décès, l’adapter au cinéma ; il n’a pas pu le faire. Souvent, les livres d’Ahlem Mostaghanemi sont publiés en plusieurs éditions (jusqu’à quinze parfois !), ce qui est assez rare pour les romanciers algériens dans les pays arabes et ailleurs.

Grâce à la maison d’édition libanaise Dar Al Adab, Ahlem Mosteghanemi s’est faite connaître partout, parmi le lectorat arabophone et même au-delà. Cette belle Constantinoise s’intéressait à la poésie dès son jeune âge au point de présenter une émission à la radio algérienne (Hamassat) avant de poursuivre des études en sociologie à la Sorbonne à Paris dans les années 1970, encadrée par Jacques Berque.

Fille du militant du PPA/MTLD Mohamed Cherif Mosteghanemi, forcé à l’exil par le régime colonial français après les massacres du 8 Mai 1945, Ahlem Mosteghanemi est née à Menzel Temim, en Tunisie. «Après l’indépendance de l’Algérie, nous sommes rentrés par la route. Mon père nous a fait visiter Constantine, Oum El Bouaghi, Aïn Beïda. A Batna, je dormais sur un tapis traditionnel, je prenais du petit lait de la guerba. On ne guérit jamais de sa mémoire. Les souvenirs d’enfance nous poursuivent.

Et la mémoire peut devenir mortelle. Dans la vie de tous les jours, il ne faut pas harceler la mémoire, car elle ne ressemble pas à nos rêves. Mais pour écrire, nous avons besoin d’un choc», affirme Ahlem Mostaghenemi, évoquant l’écriture de son premier roman, Dhakiratou al jassad. Ce livre audacieux et intense a été traduit dans une quinzaine de langues, dont le chinois, le russe, l’anglais, l’espagnol et le français. «J’adore la générosité chez les gens. Nous vivons une époque où les mains sont utilisées pour le pillage, pas pour offrir. Nous vivons l’époque de l’égoïsme», a-t-elle regretté.

Destin

Dans ses livres, Ahlem Mostaghenemi évoque l’amour, le combat des femmes pour leur liberté, raconte Merouana et ses chants, se rappelle de Constantine et de Batna, célèbre la poésie et la beauté, parle de sexe et des nuits torrides, dénonce les injustice, s’élève contre l’extrémisme religieux...

Elle saute les barrières, casse les murailles, ouvre les fenêtres, défonce les portes, réduit les distances, tord le cou aux préjugés... Ahlem Mostaghenemi est anticonformiste, rebelle, révoltée, courageuse. Au début des années 1970, elle fut chassée de l’Union des écrivains algériens parce que le ton qu’elle utilisait ne plaisait pas à la bien-pensance de l’époque et «mettait en danger» la «Révolution» socialiste du colonel Boumediène. «Je n’ai pas choisi mon destin.

Mais je n’ai jamais accepté de m’incliner. Je suis venue au monde debout, comme l’Algérie», a-t-elle dit un jour. Le père de la romancière, un homme digne et courageux, n’a jamais accepté le coup d’Etat militaire de Boumediène contre Ben Bella, au point d’échapper à une tentative d’assassinat et de sombrer dans une dépression nerveuse. Installée à Paris puis à Beyrouth, Ahlem Mostaghenemi ne sera réhabilitée en Algérie qu’en 2009 par l’ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi.

La romancière s’est rappelée avec émotion de son «exil» au Liban. «J’ai pris dans ma valise les chansons de Deriassa, Fergani, Saloua, des skecths de Boubagra et de Moh Bab El Oued. Mais aussi des chants patriotiques qui faisaient à chaque fois pleurer mon père. L’Algérie m’a tant fait rire, m’a tant fait pleurer. Il faut mettre les médailles sur les poitrines, pas sur les tombes. L’amour se cache dans les détails. Que le chemin qui mène vers vous était long... Trente ans pour arriver à cette tribune !», a-t-elle déclaré lors d’un dîner organisé en son honneur à l’hôtel El Aurassi, à Alger.

Et d’ajouter : «Prenez soin de nos écrivains. J’espère que l’histoire inscrira ce soir que mon pays aime les écrivains autant qu’ils l’ont aimé.» Depuis cette date, la romancière a été reçue au Salon international du livre d’Alger, a animé des conférences à Batna, Constantine et ailleurs. Et elle sera à l’honneur lors des prochaines festivités de Constantine, capitale de la culture arabe 2015. Les romans d’Ahlem Mosteghanemi sont enseignés dans plusieurs universités au Liban, aux Etats-Unis (où elle a animé des conférences, notamment à Yale et Boston), en France, en Tunisie, au Canada, aux Emirats arabes unis.

C’est une littérature qui fait référence. «Quand les étudiants vous accueillent chaleureusement, qu’ils vous lisent et adorent ce que vous faites, c’est que vous entrez dans l’éternité. Je parle de l’éternité de vos idées et de ce que vous défendez», a-t-elle souligné après un passage historique à Constantine et à Batna. Elle fait depuis une campagne pour nettoyer les villes algériennes. «Je veux que les lecteurs qui lisent sur les villes que je cite dans mes livres les retrouvent aussi belles et attirantes dans la réalité», a-t-elle plaidé. Ahlem Mostaghenemi vient de publier, à Beyrouth, Alayka al lahfa (Tu es tant désirable) un recueil de poèmes à la tonalité contemporaine, fraîche et vivace.

C’est un retour au doux passé, puisque l’écrivaine a publié son premier recueil de poèmes, Ala marfa’a alyam (Sur le Quai des jours) en 1973, en Algérie. «Il y a trop de morts autour de nous aujourd’hui dans le Monde arabe. En écrivant, nous ressemblons à celui qui siffle dans l’obscurité pour ne pas avoir peur. J’ai appris à défendre la phrase qui me fait peur, car elle est la seule à me ressembler», a-t-elle déclaré dernièrement lors de la Foire du livre de Sharjah, aux Emirats arabes unis.
http://www.elwatan.com/culture/ahlem-mo ... 50_113.php

guidher
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Message par guidher »

INITIALEMENT PRÉVU EN JUILLET
L'Opéra d'Alger opérationnel en octobre 2015

L'Opéra d'Alger sera opérationnel non pas en juillet 2015 comme prévu initialement, mais au plus tard en octobre prochain, a indiqué samedi le directeur général de l'ARPC (Agence de gestion des réalisations des grands projets de la culture), Abdelhalim Seray. Le taux global de réalisation de l'Opéra (1400 places) implanté à Ouled Fayet est de 75%, et la réception du projet se fera au plus tard en octobre prochain, a précisé M. Seray, lors d'une visite d'inspection de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, des projets de son secteur à Alger. “L'entreprise chinoise chargée de sa réalisation a pris en considération la demande du Premier ministre Abdelmalek Sellal de donner une touche locale en matière d'architecture à l'Opéra”, a souligné M. Seray. à l'exception des gros œuvres, totalement achevés, toutes les autres parties du projet sont en cours de réalisation, notamment la climatisation (20%), le revêtement intérieur (20%) et l'électricité (70%), selon la fiche technique. Initialement l'Opéra d'Alger devait être réceptionné en juillet 2015, selon l'engagement pris par les responsables du projet devant M. Sellal lors de sa visite d'inspection à Alger, le 30 octobre 2014.
Un spectacle, en cours de conception avec les Chinois, sera donné à l'occasion de l'inauguration de cette infrastructure culturelle, le 1er novembre prochain, a indiqué Mme Labidi dans une déclaration à la presse. En application des instructions du Premier ministre, le ministère de la Culture s'apprête à faire envoyer un groupe de personnes à l'étranger pour être formé aux techniques de gestion de ce genre d'infrastructures, a indiqué Mme Labidi, qui était accompagnée du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Cet opéra représente un don de la République de Chine à l'Algérie, fait à l'occasion de la visite d'État du président Abdelaziz Bouteflika à ce pays en février 2004. Par ailleurs, le ministère de la Culture et la wilaya d'Alger se sont mis d'accord pour que Djenane Raïs Hamidou, au centre-ville d'El-Biar, plus connu sous le nom de “Villa du Traité”, soit exploité au profit des artistes, notamment les professionnels des arts plastiques. Construite à l'époque ottomane et classée bien culturel, la Villa du Traité, en référence au traité signé entre le général de Bourmont et le dey Hussein sur la prise d'Alger en juillet 1830, fait l'objet d'une opération de restauration depuis 2010 et les travaux sont à 90% réalisés, selon les responsables du chantier. La villa se situe actuellement à l'intérieur de la clinique de médecine interne Arezki-Kehal.
http://www.liberte-algerie.com/culture/ ... 015-221552
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anzar
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par anzar »

Allah yerahmou
Le comédien Sidi Ali Kouiret n’est plus

Par La Rédaction | 05/04/2015 | 19:12

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Le comédien Sid Ali Kouiret, grande figure du cinéma et du théâtre algériens, est décédé dimanche après-midi à l’hôpital à Alger des suites d’une longue maladie à l’âge de 82 ans, a-t-on appris auprès de la famille du défunt.

Le défunt avait été admis il y a un mois à l’hôpital de Ain Naadja où il a dû subir plusieurs interventions chirurgicales.

Né le 3 janvier 1933 à Alger, il avait marqué l’histoire du cinéma algérien dès l’indépendance en se produisant dans plusieurs grandes œuvres dont « L’opium et le bâton », « Chronique des années de braise » et « Décembre ».

« A Dieu nous appartenons à Lui nous retournons »

Une vie consacrée au cinéma et au théâtre

Le comédien Sid Ali Kouiret, grande figure du cinéma et du théâtre algériens décédé dimanche après-midi à Alger, a laissé derrière lui une filmographie dense, fruit d’une riche carrière de plus de 60 ans mise au service de la culture algérienne. Le défunt avait marqué l’histoire du cinéma algérien dès les premiers moments de l’indépendance nationale en se produisant dans plusieurs grandes oeuvres comme « L’opium et le bâton », « Chronique des années de braise » ou encore « Décembre ».

Sid Ali Kouiret avait fait ses débuts au théâtre dans les années 1950 après avoir rencontré Mustapha Kateb qui dirigeait une troupe de comédiens. Entre 1951 et 1955, il a joué à Berlin avec la troupe EI-Mesrah EI-Djazairi puis dans des cafés parisiens, avant de prendre part au 2e Festival de la jeunesse et des étudiants pour la paix à Bucarest (Roumanie). En compagnie de Mohamed Boudia, Hadj Omar et Missoum Nourreddine Bouhired, il rejoint, en 1958, la troupe artistique créée par le FLN pour sensibiliser l’opinion internationale au combat du peuple algérien contre le colonialisme.

Après l’indépendance, il obtient le premier rôle à l’écran dans l’adaptation pour la télé par Mustapha Badie de la pièce « Les Enfants de la Casbah » de Abdelhalim Raïs (1963), mais son rôle dans « L’Opium et le Bâton » (1970) de Ahmed Rachedi, où il campe un jeune maquisard qui le consacrera au cinéma.

Il a été également distribué dans « Décembre » (1971) de Mohamed Lakhdar Hamina, suivi de beaucoup d’autres films algériens et étrangers dont le « Retour de l’enfant prodigue » (1976) de Youssef Chahine et « Destins sanglants » (1980) de Kheiri Bichara. Le défunt a également joué dans deux adaptations de romans de l’écrivain Yasmina Khadra : « Morituri » réalisé par Okicha Touita en 2007, et « Lob and co », une série réalisée par Bachir Derrais en 2012.

Sa dernière contribution au cinéma sera sa participation, en tant que producteur, au film « Mista », un long métrage réalisé par Kamel Laïche, sorti en janvier dernier.
http://www.algerie1.com/actualite/le-co ... nest-plus/


Séquence culte de l'opium et le bâton

https://youtu.be/YE8SavnHVG8
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numidia
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par numidia »

Allah yerahmou
un Grand bonhomme !
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sadral
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Message par sadral »

Allah Yerahmou.... "Sid ali" mat wakef
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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DarkSideoftheMoon
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par DarkSideoftheMoon »

Rebbi Yerhmou inchallah "n'moutou wakfine" nous aussi

tayeb
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par tayeb »

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anzar
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par anzar »

Aujourd'hui s'ouvre l'année Constantine Capitale de la Culture Arabe.

https://youtu.be/Tw7eRrL_w10
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AAF 2020
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par AAF 2020 »


LANDSKNECHT
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par LANDSKNECHT »

La Désertification culturelle

Fès est mondialement connue comme la capitale spirituelle du Maroc. Sa médina est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un véritable trésor architectural et culturel. Elle abrite La Karawyyne, première université du monde créée bien avant Bologne et la Sorbonne et qui a été édifiée par une femme tunisienne de Kairouan , Fatima Al Fihriya en 859, de même que le tombeau de Sidi Ahmed Tijani, né en 1737 à Aïn Madhi en Algérie, et connu dans le monde entier comme l’un des plus grands « saints de l’islam » ( awliya’e Allah). Elle concentre aussi toute la richesse de l’artisanat marocain et doit une part de sa célébrité au nombre de savants et de philosophes qui y ont séjourné, et à son raffinement enrichi par l’apport arabo-andalou.

Aujourd’hui, Fès est célèbre sur le plan culturel grâce entre autre, à deux manifestations importantes : le Festival des Musiques Sacrées du Monde et le Festival de la Culture Soufie. Ces deux événements réalisent une même performance : la rencontre d’hommes et de femmes de tous horizons, par delà leurs origines ou leurs croyances autour de thèmes qui préoccupent l’humanité entière et qui aident à diffuser un message de paix universel.

Le Festival de la Culture Soufie dont la vocation est de réunir une fois par an les représentants des différentes confréries soufies dans le monde autour de thèmes relatifs à la spiritualité, consacre cette année sa neuvième édition à



La Religion de l’Amour de Rabiaa al Adawyya, Ibn Arabi, Jalal Eddine Errumi.



Autant dire que cela nous tient à mille lieues de nos préoccupations actuelles et des questions existentielles qui agitent les milieux intellectuels et politiques en Algérie en ce moment :

Comment détecter un vrai d’un faux prieur pour lui accorder l’aide au mariage ?
Faut-il rétablir l’autorisation préalable d’importation de boissons alcoolisées ?
Faut-il vouer aux gémonies une artiste en vogue et préparer le bûcher parce que sa tête ne plait pas à un téléprédicateur ?
Cela prouve encore une fois que la vie culturelle ne semble pas trop soucier nos responsables, plus préoccupés par des questions somme toute prosaïques que par les enjeux essentiels qui déterminent l’avenir du pays. La culture n’a jamais constitué une question fondamentale pour eux et, quand il leur arrive de réagir quelques fois pour combler un retard ou réparer un oubli, c’est plus par sursaut d’orgueil que par profonde conviction. Et à ces occasions, ils pensent trouver la solution en injectant des millions à fonds perdus comme lors du dernier festival panafricain, ou en gavant Tlemcen de friandises inutiles.

L’histoire, la tradition, les coutumes…tout cela est constitutif du patrimoine culturel d’un pays et de la mémoire d’une nation et tout cela a besoin d’être entretenu. Nous en sommes les dépositaires et nous devons l’enrichir pour lui donner force et vigueur et le confier aux générations futures.

Il faut donner le goût du savoir et de la culture à notre jeunesse et soutenir toutes les initiatives dans ce sens. Le reste viendra naturellement. Il n’y a rien de lénifiant dans mon propos, ni d’original. Il résulte d’un constat simple en ce sens qu’il appartient à chaque pays de sauvegarder et de mettre en valeur son patrimoine et ses richesses culturelles. La Tunisie et le Maroc ont choisi depuis longtemps de se doter des moyens humains et matériels pour mettre en place un programme culturel de grande envergure.

J’entends déjà les aigris et les esprits chagrins nous reprocher de ne voir que l’écume des choses. Certes l’arbre ne doit pas cacher la forêt et il n’y a aucun risque à se laisser éblouir par une lumière artificielle qui cache une multitude de zones d’ombre derrière lesquelles suppurent les plaies de la misère du pays profond. Aucun pays n’y échappe et dans ceux du Tiers-monde on sait depuis longtemps badigeonner les façades à l’occasion de visites de chefs d’États Etrangers. Mais à tout prendre, mieux vaut faire peu que ne pas faire du tout. Alors autant rendre hommage à nos voisins et les encourager dans leurs efforts de mise en valeur d’un patrimoine qui restera toujours commun à nous tous. A moins de choisir de blâmer La Tunisie pour avoir « récupéré » Saint-Augustin et reprocher au Maroc de célébrer l’Emir Abdelkader faute de le faire nous-même?

Alors devant la désolation de notre désert culturel, on ne sait plus si on doit parler de mauvaise ou d’absence de gouvernance, de gabegie ou de gaspillage, d’ignorance ou d’absence d’éducation.
Et si c’était tout simplement un mélange de toutes ces insuffisances qui nous fait confondre sens de la mesure et goût de la démesure ?
Ainsi comment arriverait-on à nous faire croire qu’en faisant bâtir la troisième plus grande mosquée du monde cela nous vaudrait absolution divine pour toutes nos turpitudes, et solde de tout compte pour toutes les entourloupes. Le penser c’est déjà blasphémer et je ne crois pas faire fausse route en pensant que Dieu aurait préféré l’électricité et l’eau potable dans les Villages des Aurès et de Kabylie à une mosquée-cathédrale. Les écoles, les universités, les hôpitaux et la nanotechnologie plutôt qu’une gigantesque salle de prière, Dieu sanctifiant l’encre des savants autant si ce n’est plus que le sang des martyrs.

J’ai vu à Fès, dans les lieux de conférences et de débats, des visages de lumière, des visages souriants, des visiteurs étrangers, des femmes voilées et non voilées, des jeunes et des moins jeunes, beaucoup d’Occidentaux soufis ou compagnons de route, portés par l’amour du divin et venus communier en terre d’islam avec des hommes et des femmes unis par l’amour de Dieu et de Son Prophète.

J’ai entendu des Étrangers déclamer avec ferveur les poèmes de Sidi Boumediène que je ne connais pas, parler de l’Emir Abdelkader comme l’un des leurs. Ils connaissaient mon pays mieux que moi, énuméraient les zaouias et les « saints de l’islam » qui ont perpétré chez nous un islam de tolérance et d’amour. J’ai entendu des centaines de fois le mot « amour » à chaque évocation de l’islam et de Son Prophète.
Nuit et jour des ensembles vocaux de différentes confréries ont chanté pour nous les louanges du Prophète et l’amour de Dieu. Toujours cet amour lancinant qui pousse à l’extase et qui me paraissait étrange par manque d’habitude. Je n’ai pu m’empêcher de penser que chez moi, dans nos mosquées, on parle rarement d’amour. On y parle châtiment, enfer, flammes, torture et mort. Défense de sourire. Défense de rire. Défense de parler d’amour et de poésie.

Je quitte le cauchemar et je reviens à la réalité de Fès. Je rencontre deux compatriotes. Ils étaient venus de Tlemcen en voisins. Ils portaient dans leurs regards toute la tristesse du monde, comme moi, comme quand on se sent coupable et qu’on se sait impuissant. A la tombée de la nuit, les rues s’illuminent et s’animent, les parents promènent leurs enfants sous les grands platanes, les cafés diffusent de la musique arabo-andalouse, comme les veilles de fêtes, comme des gens normaux dans des pays normaux.
http://www.algerie-focus.com/blog/2015/ ... ulturelle/
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sadral
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par sadral »

Je viens d'apprendre le décès d'un grand musicien, le saxo du groupe mythique Raina rai, Dahmane Dendan. Il a succomber à un arrêt cardiaque à Sidi bel Abbés . Raina Rai avait déjà perdu son charismatique chanteur, le regretté Djillali Amarna....Allah Yerahmou

https://youtu.be/zZqG9cvN6aU
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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BerrouLana
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Re: Algérie : Actualité culturelle et artistique

Message par BerrouLana »

Allah yarahmou, j'admire toujours ce groupe qui a bercé ma jeunesse
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