L'Economie Algérienne

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samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Ca me rassure un peu par rapport aux restrictions des importations sévères de ces derniers jours. On dirait qu'on a finalement encore de la marge de manoeuvre.
Par contre, je ne suis pas sur que le FMI serve vraiment les interets de l'Algérie. Effectivement une reduction du deficit budgetaire impactera la croissance, mais l'endettement extérieur qu'ils proposent ne me convainc pas...
Votre avis?
Le FMI trouve que l’Algérie va trop vite dans la réduction de ses déficits

La principale conclusion de la mission du FMI à Alger a de quoi surprendre plus d’un observateur. « Trop abrupte », disent les experts venus de Washington à propos de la stratégie de réduction à moyen terme des déficits.




La mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Jean-François Dauphin , qui vient de passer deux semaines à Alger (du 7 au 20 mars), a rencontré beaucoup de monde :le Ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque d’Algérie bien sûr, mais aussi le Ministre de l’Industrie et le Ministre du Commerce (par intérim). Les experts du FMI ont même tenu à rencontrer Mme Nouria Benghebrit ; sans parler de « nombreux cadres supérieurs du gouvernement et de la banque centrale ainsi que des représentants des secteurs économique et financier et de la société civile ». De quoi a-t-on parlé ? C’est le communiqué officiel qui le dit de façon très claire : « Les entretiens ont porté sur l’ensemble des mesures appropriées pour faire face à la baisse des cours du pétrole ».

Comment faire face au choc pétrolier ?

L’équipe du FMI est arrivé sur ce chapitre à une conclusion générale qui sera surement jugée très réconfortante par le gouvernement algérien :« Les efforts d’ajustement au choc pétrolier se poursuivent. Les autorités algériennes ont réduit de façon notable le déficit budgétaire en 2016 et ont adopté un ambitieux plan de redressement des finances publiques pour la période 2017-19. Elles ont progressé dans l’amélioration du climat des affaires et œuvrent à une stratégie à long terme pour transformer le modèle de croissance du pays de manière à promouvoir l’activité du secteur privé et la diversification de l’économie. La banque centrale adapte ses instruments de politique monétaire au resserrement des conditions de liquidité. Cette dynamique croissante de réformes est bienvenue ».

On pourrait donc penser que pour le FMI :« tout va très bien », puisqu’il « endosse » en quelque sorte les réformes annoncées par le gouvernement algérien depuis un peu plus d’un an et accorde, suivant une formule consacrée de longue date par les médias nationaux , un « satisfecit » aux autorités algériennes dans ce domaine en précisant que le déficit budgétaire a été réduit de façon notable l’année dernière ( on aurait aimé avoir un chiffre ,qui n’a pas encore été révélé ,sur le niveau du déficit enregistré en 2016). L’équipe du FMI félicite également les autorités algériennes , ainsi que Mme Lagarde en personne l’avait déjà fait à Tunis voici quelques semaines, à la fois pour la nouvelle trajectoire budgétaire 2017-2019 et l’élaboration d’un « nouveau modèle de croissance ».

« Eviter une réduction trop abrupte du déficit des finances publiques »

Les bémols introduits par les experts du FMI viennent un petit peu plus tard et ne vont pas forcément dans le sens auquel on aurait pu s’attendre. En effet pour l’équipe dirigée par Jean Claude Dauphin « Le défi à ce stade est de choisir une combinaison de politiques économiques qui facilite l’adaptation durable de l’économie au choc pétrolier, au moindre coût en termes de croissance et d’emploi ». Il est donc pour les experts du FMI « important d’éviter une réduction trop abrupte du déficit des finances publiques, pour atténuer le risque d’un très fort ralentissement de la croissance. De l’avis de la mission, étant donné le niveau relativement bas de la dette publique, l’Algérie pourrait se permettre d’engager un redressement un peu plus progressif des finances publiques que ne le prévoit le budget à moyen terme actuel ».

Les choses sont donc bien claires et la conclusion est assez paradoxale du point de vue des analyses produites couramment dans notre pays à propos des recommandations du FMI. Les experts venus de Washington trouvent que le gouvernement algérien va actuellement trop vite dans la réduction des déficits aussi bien du budget de l’Etat que du compte courant extérieur et qu’il devrait privilégier une démarche plus progressive dans le but de ne pas pénaliser la croissance économique hors hydrocarbures. « L’activité économique, précise la mission du FMI, a été globalement résiliente, mais la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures sous l’effet de la réduction des dépenses de l’Etat et est estimée à 3,4 % pour 2016 ».

La faiblesse de l’endettement, principale marge de manœuvre

Comment ralentir le rythme de réduction des déficits puisque c’est de cela qu’il s’agit ? Rappelons d’abord que, pour ne parler que du déficit du budget de l’Etat , que ce dernier a atteint un niveau record et historique de près de 16 % du PIB en 2015 .La trajectoire budgétaire définie par les autorités algériennes dès 2016 et précisée par la loi de finance pour 2017 prévoit, grâce notamment à une forte réduction des dépenses, de ramener ce déficit autours de 7 % du PIB dès 2017 et à moins de 2% du PIB en 2019 .

Trop rapide, nous dit donc le FMI, l’Algérie dispose de « marges de manœuvre » qui lui permettent d’adopter une démarche moins risquée pour la croissance .Quelles sont ces marges de manœuvre ? .Les experts du FMI les désignent explicitement .Le gouvernement algérien devrait « prendre en considération une gamme plus large d’options de financement, y compris les emprunts extérieurs et la cession d’actifs publics ». La dette publique algérienne, bien qu’ elle « ait augmenté », ainsi que le signale le FMI, reste encore particulièrement modérée et est estimée actuellement à 12 % du PIB .Quand à la dette extérieure, elle ne dépasserait pas 3% du PIB selon les derniers rapports de la Banque D’Algérie. Le FMI recommande donc clairement de poursuivre et d’amplifier la démarche amorcée en 2016 qui a conduit à l’émission, en interne, d’un premier emprunt d’Etat et à l’obtention d’un prêt de 1 milliard de dollars auprès de la Banque Africaine de Développement. C’est surtout le levier de l’emprunt extérieur que le FMI conseille d’utiliser au cours des prochaines années.

Aligner le dinar sur la « situation fondamentale de l’économie »

S’ils trouvent que le gouvernement devrait ralentir sa démarche de réduction des déficits, les experts du FMI sont manifestement en revanche plus que sceptiques à propos d’une gestion de la monnaie nationale qui a conduit, depuis Juin 2016, à stabiliser complètement la valeur du dinar par rapport au dollar et à l’euro. « Les politiques monétaire, financière et de change devront soutenir l’ajustement. La poursuite des efforts en vue d’aligner le dinar sur la situation fondamentale de l’économie, combinée à des mesures visant à la résorption du marché des changes parallèle, favoriserait l’ajustement budgétaire et extérieur ».C’est clair pour les experts du FMI , il faut poursuivre la dévaluation du dinar qui avait été entamée en 2015 et qui a valu leur poste en juin dernier au tandem Benkhalfa –Laksaci. Ils auront surement beaucoup de mal à être entendu sur ce chapitre par le gouvernement.
http://www.maghrebemergent.info/economi ... icits.html
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samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Je ne croyais pas que cette mesure puisse durer, mais là, ca sent effectivement la cacophonie... :none:
Algérie : Rocambolesque revirement sur le dossier des importations après plusieurs jours d’embargo
La Banque d’Algérie a autorisé la domiciliation des opérations d’importations de produits destinés à la revente en l’état. Ce revirement intervient moins d’une semaine après la suspension décidée par le ministre du commerce Abdelmadjid Tebboune.


Nouveau coup de théâtre dans le commerce extérieur : les banques ont été de nouveau autorisées, dimanche, à enregistrer des opérations d’importation, quatre jours seulement après l’embargo décidé par le ministre (intérimaire) du commerce, M. Abdelmadjid Tebboune, qui voulait soumettre l’ensemble des importations de produits finis au régime des licences.

Ce nouveau revirement du gouvernement sur la question sensible des importations confirme la cacophonie qui domine au sein de l’exécutif, incapable de dégager une ligne de conduite et de la faire respecter, tout comme il révèle les luttes d’intérêts auxquelles sont soumis les centres de décision économiques.

Selon des informations concordantes recueillies dimanche, la Banque d’Algérie a instruit les banques concernées à domicilier de nouveau les opérations d’importation, procédure suspendue depuis mardi dernier. Ce revirement a été décidé après une réunion interministérielle tenue à cet effet jeudi, à la veille du week-end.

Une source proche du dossier a laissé entendre que la réunion de jeudi n’a pas débouché sur une décision claire, mais qu’un arbitrage a été rendu « au plus haut niveau » durant le week-end en faveur d’une reprise des activités d’importation, car contingenter tous les produits constitue « une opération impossible à gérer ».


Teboune, partisan résolu du tout-Etat


Pourtant, le ministre du commerce, M. Teboune, partisan de la gestion administrée à l’ancienne, s’était largement engagé dans cette démarche. Des formulaires avaient été mis en ligne sur le site du ministère du commerce et mis à la disposition des importateurs dans les administrations locales pour les inviter à se porter candidat à l’importation de tel ou tel produit.

La décision avait soulevé un tollé dans les milieux économiques, mettant en doute le sérieux de la démarche. M. Teboune avait pourtant soigneusement préparé le terrain. Il avait critiqué l’importation de produits inutiles, de mauvaise qualité, se moquant des centaines de millions de dollars dépensés pour importer de la mayonnaise, du ketchup et des bananes.

Ce dernier produit a d’ailleurs été le premier à être soumis aux licences d’importation, après les véhicules automobiles. Cinq importateurs avaient ainsi obtenu un monopole de fait sur un produit symbolique.

M. Teboune a promis que les importations seraient réservés désormais à des opérateurs crédibles, des professionnels ayant de l’expérience et ayant réalisé des investissements dans leur domaine d’activité. Mais il avait été férocement raillé, notamment sur les réseaux sociaux, et par ceux qui l’ont accusé de vouloir favoriser les proches du pouvoir.


Un scandale en chasse un autre

Le système des licences a été introduit par l’ancien ministre du commerce, Bakhti Belaïb, décédé il y a trois mois. Les véhicules automobiles, dont les importations avaient explosé, y ont été soumis dès 2016. La facture a baissé de manière drastique (encore -35% durant les deux premiers mois de 2017), mais le marché a été fortement déstabilisé. Les prix ont doublé en deux ans.

Un autre scandale s’est greffé sur cette gestion calamiteuse. Des constructeurs automobiles ont été encouragés à monter des véhicules sur place, bénéficiant de nombreux privilèges, avec l’objectif affiché de remplacer les véhicules importés. De nombreuses unités de montage ont alors proliféré, ou sont sur le point de commencer la production.

Mais cette semaine, il s’est avéré que l’un d’eux, le milliardaire Tahkout, concessionnaire de la marque Hyundai, ne faisait en fait qu’assembler des véhicules reçus en deux ou trois kits. « En guise de montage, il ne fait que monter les roues sur un véhicule déjà prêt », se moque un économiste sur sa page Facebook.

Le gouvernement a annoncé dimanche qu’une commission d’enquête se rendrait dans l’usine de Tiaret de M. Tahkout pour vérifier la conformité des installations avec les engagements de l’homme d’affaires, qui se targue de remplir les conditions fixant à un minimum de 40% d’intégration au bout de cinq ans.

Ce scandale touche de plein fouet M. Abdessalam Bouchouareb, ministre de l’industrie, considéré comme l’un des hommes les plus influents au sein du gouvernement de M. Sellal.


Climat incertain


Par ailleurs, ce nouveau revirement dans le dossier des importations jette une lumière crue sur les luttes entre les réseaux d’importation, très puissants, en mesure d’influer sur la décision économique, et l’administration, contrainte de gérer les difficultés financières mais largement connectée avec les milieux d’affaires.

Ordres et contre-ordres montrent l’absence d’un cap chez un gouvernement dont le ministre du commerce a affirmé qu’il est possible de rogner 15 milliards de dollars sur les importations. Selon lui, surfacturations et gaspillages atteignent ce montant faramineux, alors que son prédécesseur était allé encore plus loin en parlant de 18 milliards de dollars de sorties « illicites » de devises.

En tout état de cause, le gouvernement a perdu tout crédit sur ce dossier, alors que la situation politique du pays est très incertaine. Les élections législatives se tiendront en mai prochain, sur un fond précaire : une baisse drastique des revenus extérieurs du pays, des déficits qu’on ne peut maitriser, et un président de la République extrêmement diminué, qui ne semble plus en mesure d’imposer un cap, ni de procéder aux arbitrages requis.
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samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Allez, je sais que ca va faire polémique, mais je poste quand meme.
Effectivement, l'Algérie a du retard par rapport au Maroc, meme si on peut se demander si le modèle marocain (économie portée sur/par les IDE) est effectivement soutenable à long terme. En tout cas une chose est sure, l'Algérie n'arrive pas a progresser suffisament vite et n'attire certainement pas assez d'investissements de qualité, malgré un énorme potentiel. :none:
Entre l'Algérie et le Maroc, deux modèles économiques s'affrontent: le premier (marocain) tout à fait international et offensif, mais très peu souverainiste, le second (algérien) renfermé, protectionniste et qui ne peut d'ailleurs pas s'ouvrir au meme niveau à cause des positions politiques du pays: le souverainisme, ca se paye. Certaines choses commencent à bouger, mais je suis d'accord pour dire que les investissements chinois récents au Maroc nous filent une grosse claque...
L'Algérie doit advancer beaucoup plus vite que ca et se positionner comme un interlocuteur incontournable de la Chine sur le continent.
Investissements étrangers : l’Algérie, un marché, le Maroc, un partenaire

La Chine va investir plusieurs milliards de dollars dans la région de Tanger, située dans l’extrême nord du Maroc. Lundi 20 mars, un protocole d’accord portant sur des investissements globaux de dix milliards de dollars sur 10 ans a été signé entre les parties chinoise et marocaine (la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, le groupe Haite, et BMCE Bank) en présence du roi Mohamed VI. Le premier volet porte sur la construction d’une ville intelligente pour un montant de 1 milliard de dollars.

Des projets «dignes » de ce nom

Au mois de septembre 2016, c’est le géant américain de l’industrie aéronautique Boeing qui a signé un protocole d’accord pour la création d’un écosystème toujours dans la région de Tanger. Ce projet qui impliquera également l’implantation de 120 fournisseurs de Boeing, permettra d’augmenter les exportations du royaume de près d’un milliard de dollars et la création de 8700 postes d’emplois spécialisés, selon Jeune Afrique.

Bien avant, les deux constructeurs français d’automobiles, Renault et Peugeot, ont annoncé des investissements de plusieurs centaines de millions d’euros dans deux projets au Maroc. En effet, Renault, qui dispose déjà de deux usines installées à Tanger et Casablanca, a lancé en avril 2016 un grand projet baptisé « Ecosystème Renault », un investissement de près d’un milliard d’euros. Selon la presse marocaine, cet écosystème consiste à développer une plateforme mondiale d’approvisionnement.

Renault et Peugeot : des milliards de revenus attendus

Ce projet, dont le taux d’intégration sera de 65%, permettra la création de 50.000 postes d’emplois, selon Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique.

« Ce projet générera un chiffre d’affaires additionnel de 20 milliards DH par an (NDLR : 2 milliards de dollars), triplant ainsi le montant des achats par le constructeur Renault, de pièces fabriquées sur le territoire marocain », avait-il expliqué.

Pour sa part, Peugeot a injecté près de 600 millions d’euros dans une véritable usine de production d’automobile qui sera implantée dans la région de Kenitra, sur la côte ouest du pays. Ce complexe industriel, qui sera opérationnel en 2019, aura une capacité initiale de production de 90.000 unités par an avec des taux d’intégration élevés, avoisinant les 80%.

Ces dernières années, le Maroc s’est taillé la part du lion des flux d’investissements directs (IDE) opérés dans la région maghrébine. Rien que pour ces quatre projets, les sommes investies dépassent les 3 milliards de dollars. Outre les capitaux considérables investis, une bonne partie de la production qui sort de ces complexes industriels est dédiée à l’export.

L’Algérie à la traîne

Pendant ce temps, l’Algérie, qui se débat pour diversifier son économie, peine à attirer les opérateurs étrangers ou des projets sérieux. La Chine préfère plutôt faire du commerce ou obtenir des contrats de construction que d’investir dans des projets concrets. Il est le premier fournisseur de l’Algérie et premier bénéficiaire des contrats publics lancés ces dernières années (routes, logements…).


Quant aux projets français réalisés en Algérie, ils sont nettement moins ambitieux que ceux lancés au Maroc. L’on peut citer à titre d’exemple l’usine Renault d’Oued Tlelat dont la production est destinée exclusivement au marché local, avec un taux d’intégration qui ne dépasse pas les 20%, selon les récentes déclarations du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb.

Dès lors, une question se pose. Pourquoi les investisseurs étrangers préfèrent le Maroc à l’Algérie ? Éléments de réponse.

Des infrastructures modernes

L’un des attraits du Maroc, ses infrastructures portuaires modernes. À leur tête, le port de Tanger. Situé à 14 kilomètres des côtes espagnoles, le Tanger Med dessert 167 ports à travers le monde. Mis en service en 2007, ce grand complexe a presque atteint sa capacité maximale de 3 millions de conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) en 2016, selon l’Antenne, une plateforme française de services et d’actualité spécialisée dans le secteur du transport et de la logistique. Un projet d’extension a d’ailleurs été lancé par les autorités marocaines pour augmenter sa capacité à 6 millions de conteneurs annuels.

Vendredi dernier, l’Agence spéciale Tanger Méditerranée (TMSA) a annoncé la mobilisation de 1,4 milliard de dollars (14 milliards de dirhams) pour le port Tanger Med II, selon le site marocain Challenge.ma. L’objectif final étant d’atteindre une capacité totale de plus de 8 millions de conteneurs EVP et de faire de ce complexe le premier en Méditerranée et en Afrique.


Outre la modernisation de ses infrastructures, le Maroc mise sur l’export à travers ses zones franches dédiées à cet effet, notamment celles de Tanger et Kenitra, alors que l’Algérie n’en compte aucune jusqu’à présent. La ville de Tanger, par exemple, dispose de deux zones franches où tout un dispositif de mesures a été mis en place pour inciter les opérateurs économiques, nationaux et internationaux à s’y installer.

Parmi ces mesures figurent une exonération de 5 ans de l’impôt sur les sociétés et un rapatriement simplifié des bénéfices et capitaux pour les investisseurs étrangers. Pendant ce temps, la bureaucratie de l’administration algérienne entrave l’investissement et les rares opérations d’exportation hors hydrocarbures s’effectuent d’une façon « rudimentaire », selon un spécialiste.

Un investissement qui suit

Dans la zone franche d’exportation de Tanger où pas moins de 475 entreprises étrangères sont installées, plus de 60 hectares de la zone sont dédiés à l’industrie automobile. S’ajoutent à cela, des centres de formations intégrés pour former des employés en fonction des besoins des industriels présents.

L’on remarque à travers ces projets, une vision intégrée et une volonté politique claire d’encourager l’installation de projets structurants. Le Maroc offre ainsi des avantages conséquents aux investisseurs étrangers et se montre compétitif par rapport aux pays de la région. C’est justement ce qui fait défaut en Algérie.

La législation algérienne, notamment la règle 51/49% est un repoussoir pour les partenaires étrangers. Son application à tous les secteurs d’activité confondus ne rassure pas.


L’Algérie, un marché, le Maroc, un partenaire


Le dernier investissement chinois au Maroc est aussi colossal que la « gifle » reçue par l’Algérie. Un cinglant rappel que l’Algérie n’est, en fin de compte, qu’un marché où s’écoule les marchandises fabriquées en Chine et où des entreprises de ce pays remportent de juteux contrats.

Entre 2005 et 2016, les compagnies chinoises ont remporté pour 22,22 milliards de dollars de contrats : infrastructures diverses (autoroutières, ferroviaires), logements par centaines de milliers et une mosquée grandiose dans la capitale. En échange, l’Algérie a attiré quelques dizaines de millions de dollars d’investissements chinois. Elle devrait aussi bénéficier d’un financement chinois pour la construction du grand port-Centre de Cherchell. Mais ces projets bénéficient d’abord aux entreprises chinoises, chargées de les réaliser et de les gérer.

Mais en face, le voisin de l’Ouest a patiemment négocié un véritable partenariat qui pourrait véritablement booster l’économie du royaume : industrie automobile, innovation et une technopole digne de ce nom qui ferait pâlir d’envie son « homologue » algérienne de Sidi Abdallah.

L’exemple de cette ville nouvelle marocaine est significatif. Le projet algérien est prévu depuis plusieurs années, annoncé en grande pompe, à grand renfort de maquettes et vidéos futuristes. L’inauguration par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en personne, finit de démontrer l’importance qu’accordent les autorités à ce projet. Pourtant, les partenaires chinois ont préféré participer à un investissement similaire encore au stade de projet au Maroc, plutôt que de se tourner vers l’Algérie qui a déjà bien « avancé ».

L’argument « politique » ne tient plus

Dans son discours, le gouvernement laisse entendre que les investisseurs étrangers boudent l’Algérie pour des raisons « politiques ». Pire, certains pays sont accusés de favoritisme en faveur du voisin de l’Ouest. Ce qui pourrait être vrai pour des pays comme la France, considérée comme un allié à toute épreuve du Maroc, ne l’est pas du tout pour la Chine. Bien au contraire. Il semble impossible de suspecter la Chine d’avoir choisi le Maroc pour des raisons politiques. Au vu des relations historiques et actuelles entre l’Algérie et la Chine, tant au niveau politique que commercial, l’argument « politique » ne tient plus.

Au contraire, ceci révèle d’abord l’absence d’attrait pour investir en Algérie et s’engager sérieusement dans des projets concrets. En cela, l’Algérie et son gouvernement ne peut s’en prendre qu’à soi-même. Le véritable défi du pays est d’offrir des perspectives stables aux investisseurs, notamment à travers une administration efficace et un environnement des affaires propice. Pour le reste, l’Algérie a des potentialités reconnues, mais pourtant inexploitées : un réseau d’infrastructure qui s’étoffe, une main-d’œuvre relativement qualifiée, un faible coût de l’énergie, un marché intéressant car « vierge » et un positionnement géographique stratégique.

Mais de l’autre côté, l’absence de réformes structurelles, l’omniprésence bureaucratique de l’administration et un environnement des affaires étouffant finissent par décourager les plus téméraires. Ils se résolvent alors à profiter des richesses financières du pays sans réelle contrepartie.

Le plus inquiétant est que l’aisance financière de l’Algérie s’amenuise en raison de l’effondrement des cours des hydrocarbures. En conséquence, la croissance économique du pays, tirée essentiellement par la commande publique, commence à s’essouffler, réduisant d’autant l’intérêt des partenaires étrangers notamment. Les promesses du gouvernement sur les réformes tardent à venir, à tel point que le Fonds monétaire international et d’autres institutions mondiales, tout comme la majorité des économistes, rappellent d’année en année et de rapport en rapport, les mêmes urgences. En vain.
http://www.tsa-algerie.com/20170327/inv ... artenaire/
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Re: L'Economie Algérienne

Message par numidia »

je trouve que le débat sur avoir plus d'investissement que d'autres pays ou pas est en fait un moyen de biaiser la question économique
ce n'est pas une course à celui qui fait plus ou a plus ou investit plus
ce n'est pas une histoire de tu as plus que moi

le constat économique chez nous ne doit pas se faire essentiellement en comparaison avec les autres, tant mieux pour les autres pays si ils s'en sortent mieux que nous
par rapport à d'autres pays chez nous c'est la Suisse, par rapport à d'autres chez nous c'est le Bangladesh
il est intéressant de voir ce qui existe, ce qui existait avant, ce qui a été abandonné dans divers secteurs, ce qui peut se faire, les projets en route ou pas ...
ça va mal, personne ne le nie
des pans entiers ont subi des coupes sèches, des calculs de faillite pour revente à 1 dinar symbolique, pour parler vite,
des ruines de sociétés pour avantager l'importation, l'inondation de produits finis, parfois de très bas de gamme
l'esprit travail démoli face à l'argent facile et à l'esprit de rente, les subventions à tout va, etc...
les journalistes experts en économie algériens nous parlent régulièrement de "il faut libéraliser et tout ouvrir à la concurrence", mais dès qu'il s'agit de mettre en oeuvre les bases d'une économie libérale, ils crient à l'abandon, pourquoi l'Etat nous abandonne, ne fait rien etc...
on ne peut pas avoir tout et son contraire
l'analyse économique du pays est simple et complexe à la fois, mais l'économie nationale pour être efficace à l'international doit se fonder sur des bases juridiques fortes (donc une justice efficace et forte) des moyens au niveau national, des personnes qui travaillent et assurent des rendements et suivent des cahiers de charge, des objectifs, des perspectives
ainsi son attire les investisseurs chez soi

quand un pays qui n'a pas d'assises fortes au nationales veut investir à l'étranger de 2 choses l'une:
ou c'est de l'esbrouffe et donc éphémère par définition
ou c'est grace à des soutiens plus forts donc des étrangers ou des privés très bien nantis (donc il ne s'agit pas de développement pour un pays, mais pour des intérêts privés, particuliers, parfois totalement à l'encontre des intérêts du pays)
mais je ne veux pas noyer le poisson, nos problèmes économiques sont intimement liés à la problématique politique ... et donc ...
mais aussi à l'esprit qui règne au sein des potentiels acteurs économiques, sortir d'un esprit de rente ne se fait pas en un jour, malheureusement
et puis nous ne pouvons attendre que la rente s'épuise, c'est d'ailleurs honteux de notre part (en tant que pays) que d'en abuser
l'anticipation est indispensable et ça passe par des actes politiques forts
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tahiadidou
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Re: L'Economie Algérienne

Message par tahiadidou »

Je crois que c'est 'simple' comme constat ;) :
- L'Etat veut dominer les débats alors que les moyens financiers ne le permettent pas (le modele traditionnel)
- D'ou la recherche de parties tierces pour l'investissement partagé (le nouveau modele)
- L'investisseur cherche le profit et l'Etat, le développement économique et...la paix sociale
- L'imposition du 51/49 n'incite pas au partenariat, quoique le gouvernement passe son temps a répéter
- L'allegement des procedures administratives est tributaire des points ci-dessus
- Regulation, regulation, regulation. Sans une regulation forte et claire, dont un cadre legal, qui protégerait tout le monde, ces partenariats sont difficiles a accomplir
- Le system bancaire archaïque, non adapté a un libéralisme ou une économie semi-capitaliste
- Un syndicat trop puissant. On n'est pas l'Allemagne, car malgré la force du syndicat l'économie Allemande est hyper-productive
- Une société de l'information qui bat des ailes
- Et puis il y a les magouilles d'affairistes de l'establishment

Quand on change de premier ministre, de gouvernement, des ministres, des etc. tout les je ne sais quoi, je ne m'attends pas a grand chose.
La vision ne peut venir que du grand manitou, et la consequence est ce qu'elle est.
En attendant, on accusera les étrangers de faire les frileux a cause de la situation sécuritaire :|
Vivement que les prix du gaz et du pétrole montent...

Le Maroc est plus 'ouvert' au monde extérieur il n'y aucun doute, mais on devrait faire mieux.

samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Article relativement mediocre de TSA.
D'abord les comparaisons sont, comme souvent dans les journaux algériens, faites sur des quantités non-comparables ou imprécises: par exemple, taux de chomage chez les femmes VS taux de chomage chez les jeunes femmes... Chiffres de 2011 compares aux chiffres de 2014... c'est lassant de lire des articles Copier/Coller... :roll:
En plus, je suis un peu dubitatif sur certaines questions: "Taux de pauvreté : Maroc 1, Algérie 0" Ca me parrait un peu bizarre, j'aurais tendance à penser que c'est le contraire... :suspect:
Pour les IDE et croissance Economique et inflation, je veux bien...
Algérie – Maroc : le match des indicateurs économiques


Une étude publiée en 2016 par le think-tank Carnegie Middle East Center indiquait que les relations entre l’Algérie et le Maroc ressemblaient à une version nord-africaine d’une « guerre froide arabe » en raison de leur lutte pour le leadership régional. Mais sur le plan économique, qui des deux grands rivaux marque le plus de points ? Revue de détail.


Croissance : Maroc 1, Algérie 0

Dans une note en date du lundi 20 mars 2017 consacrée à l’Algérie, le Fonds monétaire international (FMI) indique que « l’activité économique en général s’est montrée résiliente, mais que la croissance dans le secteur hors-hydrocarbures a ralenti en raison des réductions des dépenses. Elle est estimée à 3,4% en 2016 ».

Par ailleurs, l’institution financière basée à Washington avait indiqué, en janvier, maintenir ses prévisions de croissance à 2,9% pour 2017. En dépit d’un contexte difficile en raison de la chute des recettes des hydrocarbures (environ 60% des recettes du gouvernement), le FMI indique que le pays « fait des progrès en améliorant l’environnement des affaires et travaille sur une stratégie à long terme pour remodeler le modèle de croissance du pays visant à favoriser une plus grande activité du secteur privé et la diversification économique ».

Concernant le Maroc, l’institution financière internationale estime, dans une note de janvier 2017, que « la situation macroéconomique s’est améliorée depuis 2012, mais la croissance reste timide ». En 2016, celle-ci a accusé un repli en raison d’une « forte contraction de la production agricole et de l’atonie de l’activité hors agriculture », indique le FMI. La croissance devrait rebondir à 4,4 % en 2017 et se hisser à 4,5 % d’ici 2021. Contre 2,4 % en 2014.

Inflation : le Maroc domine


En Algérie, le taux d’inflation -c’est-à-dire la hausse des prix- continue de grimper. Il est ainsi passé de 4,8 % en 2015 à 6,4% en 2016, et atteignait 8,1% en glissement annuel en janvier 2017, selon les données du FMI.

Si la dévaluation du dinar -qui permet de rendre les devises plus chères et donc réduire les importations – a aggravé l’inflation, elle n’est toutefois pas la seule explication. La réduction des importations de produits décidée par le gouvernement a également engendré une hausse des prix des fruits et légumes sur les marchés algériens. En outre, cette hausse des prix contribue au développement de l’économie informelle. Selon le Centre de recherche en économique appliquée pour le développement (Cread) – établissement public- un accroissement de 1% du taux d’inflation entraîne une hausse de 0,42% de l’économie informelle.


A contrario au Maroc, l’inflation demeure faible, Ainsi, l’inflation globale (incluant l’alimentation et l’énergie), en glissement annuel, reste, en 2016, identique à 2015, soit à 1,6 % selon les chiffres officiels.

Pourtant, la banque centrale, Bank al-Maghrib, a plusieurs fois réduit son taux directeur, taux d’intérêt à court terme fixé par les banques centrales, afin de stimuler l’économie. En effet, une baisse de ce taux directeur vise à encourager les banques à appliquer un faible taux d’intérêt aux entreprises et aux particuliers. Un tel mécanisme doit ainsi encourager la demande, et donc provoquer mécaniquement une hausse des prix.

Chômage : match nul

Selon les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS), le taux de chômage en Algérie, qui compte près de 40 millions d’habitants, a atteint 10,5% en septembre 2016. Chez les jeunes âgés entre 16 et 24 ans, le taux de chômage atteignait 26,7% en septembre 2016 (contre 24,7% en avril 2016). Au premier semestre de 2016, le chômage restait encore particulièrement élevé chez les femmes (16,6 %), indique de son côté la Banque mondiale.

Au Maroc, qui totalise près de 34 millions d’habitants, le taux de chômage est descendu à 9,6 % au troisième trimestre 2016, mais il reste élevé chez les jeunes (21,8 %), note le FMI dans un communiqué de janvier 2017. « Près d’un jeune sur quatre âgés de 15 à 24 ans (1.685.000 jeunes) au niveau national ne travaille pas, n’est pas à l’école et ne suit aucune formation. Cette proportion atteint 44% parmi les jeunes femmes (1.319.000 personnes), et 11,7% parmi les jeunes hommes (366.000 personnes) » indique par ailleurs le Haut commissariat au Plan. La Banque mondiale s’inquiète quant à elle du taux de chômage extrêmement élevé chez les jeunes en milieu urbain, où il atteignait 38,8 % en juin 2016.

Taux de pauvreté : Maroc 1, Algérie 0

La croissance économique au Maroc au cours des quinze dernières années a permis de faire baisser le taux global de pauvreté de 8,9% de la population du pays en 2007, à 4,2% en 2014, indique une note de la Banque mondiale d’octobre 2016. Toutefois, près de 19% de la population rurale agricole du Maroc est encore pauvre ou en danger.

Dans ce même document, la Banque mondiale indique que le taux de pauvreté de l’Algérie se chiffrait à 5,5% de la population en 2011, tout en précisant qu’il s’agit des chiffres les plus récents disponibles sur le sujet. En raison de la chute des cours du pétrole amorcée en 2014 et de la baisse des subventions, ce chiffre doit certainement être revu à la hausse. En outre, « près de 10% de la population algérienne (soit quelques 4 millions de personnes) se trouvent dans une situation précaire et risquent de basculer de nouveau dans la pauvreté », prévient la Banque mondiale. De plus, « les inégalités de consommation sont très élevées, avec un écart de 27,7 % entre les riches et les pauvres », détaille l’institution financière internationale.

Investissements directs étrangers : Maroc 1, Algérie 0

L’encours des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc en 2015 se chiffre à 3,2 milliards de dollars en 2015, selon les chiffres de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) publiés en juin 2016.

A contrario, selon cette même source, l’Algérie a vu ses IDE baisser en 2015 de 587 millions de dollars par rapport à 2014 (1,5 milliard de dollars), alors même qu’ils avaient augmenté régulièrement entre 2010 et 2015. Néanmoins, le rapport s’était montré optimiste en raison de l’intention de la Sonatrach de vendre sa participation dans 20 champs de pétrole et de gaz situés dans le pays.

En revanche, le rapport ne mentionne pas que la participation d’un investisseur étranger dans une société de droit algérien est toujours limitée à 49%, en vertu de la règle 51/49%.

À noter que sur le continent africain, les IDE (Investissements directs étrangers) n’atteignent que 51 milliards de dollars en 2016 (une baisse de 5% par rapport à 2015) selon une note de février 2017 de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED).

Défense : Algérie 1, Maroc 0

Selon un rapport en date du 11 février de la Strategic Defence Intelligence (SDI), une plateforme d’intelligence économique sur le marché mondial de la défense, le Maroc prévoit d’augmenter son budget consacré à la défense dans les cinq années à venir. Il devrait ainsi passer de 3,5 milliards de dollars en 2018 à 3,9 milliards de dollars d’ici 2022.


L’Algérie, en dépit de la baisse de ses revenus issus de la manne pétrolière et d’une baisse de la dépense publique, continue de disposer d’un budget défense de 10,46 milliards de dollars. Le pays se hisse à la 20e place des plus grands budgets militaires du monde, selon le dernier classement du cabinet IHS Jane’s pour 2016.
https://www.tsa-algerie.com/algerie-mar ... onomiques/
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kaci
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Re: L'Economie Algérienne

Message par kaci »

Salam à tous;
@ Sami-reghaia
tu ne connais pas Tsa ? ni Jeune-afrique ?
Non seulement, ce n'est pas un article, un ramassis de contre-vérités élémentaires, mais même quand il tente de donner des indices d'effort, la mauvaise foi saute aux yeux.
Laisse tomber, moi je l'aurai pas mis dans cette rubrique.

gvozdika
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Re: L'Economie Algérienne

Message par gvozdika »

Vous avez totalement raison Kaci il ne se passe presque pas un jour ou vous n'avez un article de Tsa sur le Maroc

guidher
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Re: L'Economie Algérienne

Message par guidher »

Algérie - Les recettes fiscales ont augmenté de 9,2% en 2016 (ministre)
http://www.maghrebemergent.info/finance ... istre.html

hellwarior
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Re: L'Economie Algérienne

Message par hellwarior »

Augmenté les taxes ne sert a rien mis a part a faire chuté le morale des Algériens en affaiblissant le pouvoir d'achat.

samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

hellwarior a écrit :Augmenté les taxes ne sert a rien mis a part a faire chuté le morale des Algériens en affaiblissant le pouvoir d'achat.
Il ne s'agit pas réellement des taxes qui augmentent, mais du taux de recouvrement. Cad du nombre de personnes qui payent effectivement leurs taxes alors qu'avant elle ne les payaient pas... et que l'administration n'en avait rien à faire.
Le système fiscal est le cordon ombilical entre l'Etat et le citoyen. Un pays qui n'en a rien à faire de la fiscalité ordinaire (car il possède un substitut, une resource naturelle...) est un pays qui n'en a rien à faire de ses citoyens. Car de toute facon, on n'a pas besoin de leurs taxes, donc on ne se préoccupe pas de leur opinions. Et vice versa: si le people ne paye pas de taxes, il n'a pas suffisament de légitimité pour demander à ce que les services de l'Etat soient efficaces... puisque de toute facon, il ne les paye pas. En gros, pas de taxes (ou pas de recouvrement des taxes existantes) = Hannini N'hannik = pas de rédition de comptes = anarchie chronique.
C'est exactement ce qui se passe an Algérie et dans d'autres pays exportateurs de petrole...
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samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Un document sur le nouveau modèle de croissance economique vient d'être publié sur le site du Ministère des Finances. Ceci dit, je n'arrive pas a le télécharger.
Voici le lien donné par TSA:
:arrow: :arrow: https://www.tsa-algerie.com/wp-content/ ... modele.pdf


Un article relatif qui commente le document.
Nouveau modèle de croissance : une série de recommandations pour gérer une situation économique « insoutenable »

Le nouveau modèle économique annoncé par le gouvernement devrait, à l’horizon 2030, radicalement modifié la structure de l’économie algérienne et opérer une diversification, notamment des exportations, en même temps qu’une refonte du cadre budgétaire de l’État. Pour y parvenir, le document de 21 pages, publié ce lundi 10 Avril, prévoit une série de réformes structurelles profondes, tant sur le plan de la fiscalité, de la politique de subvention et la modernisation de l’administration. Retour sur les principales mesures préconisées.

Trois phases, six recommandations…

Sur le plan strictement économique, la « Vision 2030 » se décline en trois phases distinctes. De 2016 à 2019, « la phase de décollage » (…) sera marquée par « une évolution de la part des différents secteurs dans la valeur ajoutée vers leur niveau cible ».

Par la suite, la « phase de transition » s’étalera de 2020 à 2025 et devra permettre « la réalisation du potentiel de rattrapage de l’économie ». Enfin, la dernière phase (2026-2030), dite de « stabilisation et convergence » marquera une période à « laquelle l’économie nationale épuise son potentiel de rattrapage et les différentes variables de l’économie convergeront vers leur valeur d’équilibre ».

Le document formule ainsi six recommandations pour atteindre l’objectif fixé à l’horizon 2030. Différentes réformes sont préconisées, notamment sur l’allègement de la bureaucratie et la stimulation de la création d’entreprise à travers la « suppression des procédures à faible valeur ajoutée », l’amélioration de l’environnement des affaires.

La politique industrielle et de diversification économique en général, fait également l’objet d’une attention particulière. Le document évoque ainsi une simplification du Code du travail, pour plus de « flexibilité » et de « protection ». Pour l’industrie en particulier, il s’agit d’apporter « un soutien aux secteurs où l’Algérie dispose d’avantages comparatifs par une intégration en aval ».

Pour ce faire, l’Algérie doit se concentrer sur une série de secteurs, afin d’interdire désormais l’exportation de matière première brute (non-transformée), pour concentrer un maximum de valeur ajoutée dans le pays. Ces secteurs sont notamment celui de l’agroalimentaire, l’aval des hydrocarbures (pétrochimie, engrais…), les ressources minières (fer, phosphate, terres rares…), l’industrie métallurgique, sidérurgique, les cimenteries, l’automobile ou l’aéronautique, voire la construction navale.

« Une stratégie de substitution »


Il existe déjà des secteurs où l’Algérie dispose déjà de bases industrielles et d’avantages comparatifs, selon les auteurs. Ces derniers identifient le domaine de l’électronique, la construction de satellites et équipements de télécommunication, ou celui de l’industrie pharmaceutique notamment.

Pour ces différents secteurs, l’Algérie doit mettre en place « une stratégie de substitution ciblée sur les importations en remplaçant, partiellement ou totalement, l’importation de semi-produits ou de produits finis importés aujourd’hui par une production industrielle locale ».

« Une balance des paiements insoutenable dès 2020 »

Pour y parvenir, ces six recommandations doivent s’appuyer sur trois axes stratégiques, que sont la dynamique requises des secteurs (croissance de 6,5% par an hors hydrocarbures), une évolution du régime d’investissement et une solvabilité externe.

Sur la « solvabilité externe », le document se réfère au différentiel entre les importations et les exportations. « Les simulations montrent que sans un frein à l’explosion des importations observées au cours des dernières décennies, aucune croissance économique soutenable n’est possible », s’alarme le document, précisant que le rythme actuel « aboutirait à une balance des paiements insoutenable, dès 2020.

Le soutien aux entreprises publiques « n’est plus soutenable »

En ce qui concerne le soutien de l’État aux grandes entreprises publiques, le document juge que celui-ci « n’est plus soutenable ». Visant les « grandes entreprises de réseau » (gaz, électricité, eau, transport ferroviaire, télécommunications »), le nouveau plan rappelle que « les tarifs sont maintenus à des niveaux inférieurs aux coûts des opérations », pour des « considérations sociales ».

Les auteurs proposent donc de mettre un terme à cette politique budgétaire insolvable et recommandent alors quatre axes de réformes. Il s’agit tout d’abord de réduire « les plans des investissements des opérateurs pour les adapter aux besoins réels, ou trouver des alternatives au financement, hors budget ». Dans le même, il faudra « augmenter les tarifs pour couvrir, graduellement, les coûts de fourniture des services » sur plusieurs années.

Par ailleurs, le document préconise de « refondre la gouvernance des secteurs », en octroyant aux acteurs une plus grande autonomie, afin qu’ils soient « maîtres de leurs opérations économiques ». Le but est « d’améliorer l’efficacité économique et concurrentielle (…) mais aussi la responsabilisation des managers ».

Enfin, il faudra « clarifier les relations entre l’État actionnaire (…) et les opérateurs » en mettant en place « des contrats de plan fixant clairement les objectifs à atteindre pour l’opérateur » en contrepartie des avantages accordées par l’État.

Rationnaliser la dépense publique et les subventions

Sur le plan du cadre institutionnel, le nouveau modèle économique avance quatre axes majeurs : le confortement de la gestion pluriannuelle du budget (projections sur 3 ans des Loi de finances, NDLR), et la “promulgation rapide d’une loi organique des lois de finances”.

De plus, la budgétisation sera désormais « fondée sur la performance », en mettant en œuvre une évaluation des coûts-bénéfices d’une politique, notamment sur le plan des exemptions fiscales « qui grèvent le budget de l’État », indique le document.

Enfin, les dépenses budgétaires seront réallouées à des « plans d’investissement pluriannuels priorisant les équipements porteurs ou compatibles avec les technologies les plus avancées et qui sont en mesure de booster (…) les secteurs prioritaires ».

Le but de cette refonte est de rationnaliser la dépense publique. Plus aucun projet de texte législatif ne pourra être adopté s’il n’est pas « adossé à des mécanismes de suivi et d’évaluation de cette politique ».

Enfin, le gouvernement prévoit « un réajustement progressif » de la politique de subvention actuelle, en « établissant un agenda fixant dans le phasage et dans le temps ». Ces subventions seront réorientées « en faveur des populations démunies pour plus de justice sociale », assure le document.

Réformes fiscales


Le document, qui est encore au stade de « synthèses », met en avant les grandes lignes à respecter afin d’opérer une transition profonde de l’économie du pays d’ici 2030. Les auteurs du texte proposent notamment une réforme des règles fiscales et de la fiscalité, ainsi que du cadre institutionnel.

Tout d’abord, le gouvernement opérerait une « une révision du mode de détermination du prix du baril de pétrole ». Pour la fiscalité, les auteurs préconisent une « modernisation administrative », à travers une formation de la ressource humaine, l’instauration d’un numéro identifiant commun pour les entreprises et le passage aux transactions électroniques « entre l’État et les individus et institutions imposées ».

Dans le même temps, il s’agit d’améliorer le recouvrement de la TVA, en augmentant son taux pour les produits de luxe importés, notamment. Surtout, « une revue des exemptions fiscales est indispensable », insiste le document. Enfin, il s’agit de développer la fiscalité locale, notamment « en développant l’impôt foncier », jugé « très en-deçà de son potentiel ».
https://www.tsa-algerie.com/nouveau-mod ... outenable/
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tahiadidou
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Re: L'Economie Algérienne

Message par tahiadidou »

La source c'est mieux
http://www.mf.gov.dz/article_pdf/upl-be ... 8698ab.pdf
Il date de 2016, donc adresse les periodes 2016-2019 et 2020-2030.

samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

tahiadidou a écrit :La source c'est mieux
http://www.mf.gov.dz/article_pdf/upl-be ... 8698ab.pdf
Il date de 2016, donc adresse les periodes 2016-2019 et 2020-2030.
Effectivement, merci. J'avais trouvé un lien sur le Ministère qui ne fonctionnait pas.
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samir_reghaia
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Re: L'Economie Algérienne

Message par samir_reghaia »

Ben voyons. C'était prévisible.
Finances : les statuts du FRR officiellement modifiés

Les statuts du Fonds de régulation des recettes (FRR) ont été officiellement modifiés. Désormais, le Fonds alimenté par l’excédent de la fiscalité pétrolière qui représente le différentiel entre les recouvrements réels et ceux versés au budget de l’État peut être officiellement utilisé pour « le financement du déficit du Trésor et la réduction de la dette publique », selon un décret publié au dernier Journal officiel.

La Loi de finances 2017 a supprimé le seuil lié au solde minimal obligatoire du Fonds, fixé à 740 milliards de dinars, afin de pouvoir continuer à absorber partiellement le déficit du Trésor en 2017, en conséquence du recul du surplus dégagé par la fiscalité pétrolière depuis le second semestre de 2014.
https://www.tsa-algerie.com/finances-le ... -modifies/
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