Algérie-France: Devoir de mémoire

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Sifax
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Algérie-France: Devoir de mémoire

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Et si dans un avenir proche, disons un 5 Juillet de cette année, la France officielle présentera ses excuses pour son passé colonial? Probable à mon avis.
Crimes coloniaux
Mohamed Corso critique Sarkozy et attend un geste de Hollande
(Achira Mammeri)

L’historien et ancien président de la Fondation 8 mai 45, Mohamed Corso, s’attend à l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations algéro‑françaises au lendemain de l’élection du socialiste François Hollande à la tête de l’État français. Dans une déclaration faite à TSA ce lundi 7 mai, à partir de Guelma où il assiste à un séminaire sur les massacres du 8 mai 45, M. Corso présente ses félicitations au peuple français pour son choix. « Un choix qui aura sans nul doute des répercussions positives sur les relations entre la France et l’Algérie », dit‑il. Ces relations devront prendre désormais « la direction commandée par l’Histoire commune, à savoir celle de la sérénité, de la cohabitation et du respect mutuel », ajoute l’’historien.
« Entre l’Algérie et la France, il y a un passé, un présent et un avenir » dit‑il. Cet avenir, M. Corso souhaite que les deux pays puissent l’aborder ensemble dans le calme et la sérénité : « Tout est possible pourvu qu’il y ait une volonté politique ». Cette bonne volonté, M. Corso la ressent chez les socialistes qui se se sont démarqués des déclarations provocatrices du président sortant concernant le passé colonial de la France : « Tout en refusant d’avouer les crimes commis contre tout un peuple, Sarkozy a demandé aux Algériens d’oublier le passé et de regarder vers l’avenir ». Un discours qualifié par M. Corso « de négationniste » qui « ne sert aucunement les relations bilatérales ».

L’abrogation de la loi du 23 février 2005 faisant l’apologie du colonialisme en le qualifiant de « phénomène positif » est le premier geste fort que la Fondation du 8 mai 45 attend du nouveau président français François Hollande, même si la mission des socialistes parait déjà très difficile : « le discours de Hollande va dans le sens de l’apaisement des relations entre les deux pays. Mais aura‑t‑il les moyens de sa politique ? », s’interroge M. Corso. Il y aura plus de visibilité, selon lui, après les élections législatives en France, prévues fin juin prochain : « Une majorité socialiste au Parlement confortera les nouvelles perspectives dans les relations bilatérales », analyse-t-il.

La démarche des socialistes, n’oublie pas de souligner l’ex-président de la fondation du 8 mai 45, fera face à une grande résistance chez les parties qui gardent toujours la nostalgie de « l’Algérie française, aussi bien au sein de la population (pieds noirs) qu’au niveau officiel ». Cela n’empêche pas de rester optimiste : « L’homme [François Hollande, NDLR] qui a rassemblé les Français peut préparer la voie pour amener la France officielle à reconnaître les crimes coloniaux commis contre le peuple algérien », estime-t-il. Samedi, Mohamed Corso avait appelé l’État français à reconnaître les massacres du 8 mai 1945 comme crimes d’État contre l’humanité et faire ainsi « acte de repentance ».
http://www.tsa-algerie.com/politique/mo ... 20623.html

Gilles Manceron: La France doit reconnaître ses crimes commis en Algérie (Par Mourad Arbani, 07/05/2012)

« Il est temps de mettre un terme aux mensonges répandus par le colonialisme français dans la presse et par le cinéma pour tromper l’opinion internationale quant à la sauvagerie des massacres commis en Algérie, en particulier en mai 1945 et en août 1955″ a déclaré aujourd’hui lundi, l’historien, Gilles Manceron dans une communication donnée à Guelma à l’occasion de la 10ème édition du colloque international sur les massacres du 8 mai 1945, organisé par l’université de Guelma.

Cet historien, ancien vice-président de la ligue française des droits de l’Homme, a interpellé l’Etat français pour reconnaître les crimes commis en Algérie, dans une intervention qu’il a intitulé: « De mai 1945 à août 1955, la nécessité pour la France de reconnaître les crimes commis en Algérie ».
M. Manceron a souligné que la France officielle est appelée, dans le contexte des dernières élections présidentielles, à « prendre des positions claires concernant ces évènements ».

Il a appelé les chercheurs et les historiens à présenter ces évènements sous un jour objectif, selon une approche scientifique qui puisse aller au-delà des analyses journalistiques et des reportages réalisés sur le 8 mai 1945 dans les régions de Guelma et Sétif, souvent travestis par la déformation des faits et des évènements.

Le conférencier a souligné, en outre, que les massacres du 8 mai 1945 ont permis de réaliser un consensus dans le mouvement nationaliste algérien autour de la nécessité d’une lutte armée pour sortir de l’état de soumission à l’ordre colonial, confirmant la règle selon laquelle « ce qui a été pris par la force, ne peut être récupéré que par la force ».

Un hommage a été rendu à feu Abdelhamid Mehri qui fut fidèle à toutes les éditions précédentes du colloque international de l’université de Guelma sur les massacres du 8 mai 1945.
http://www.algerie1.com/actualite/gille ... n-algerie/
Algérie-France: Des positions de François Hollande ont fait exceptions dans les relations bilatérales (08 Mai 2012)

Le nouveau président français, François Hollande, n’a jamais cessé d’évoquer les relations historiques entre l’Algérie et la France qu’il a toujours qualifiées de solides. M. Hollande s’est aussi toujours, félicité de ses rapports avec les dirigeants de la révolution algériennes, à l’instar du défunt président Ahmed Ben Bella. Ces déclarations lui ont valu les critiques de certains médias français. Le premier homme de l’Elysée n’a, également, pas caché son intention de renforcer les relations entre l’Algérie et la France. Il a dépêché, rappelons-le, quatre de ses proches collaborateurs en Algérie, le mois d’Avril passé, qu’il a chargés de transmettre à l’Algérie un message d’amitié visant à plier la page du passé et ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays, basées sur la longue Histoire qui lie les deux peuples.
M. François Hollande connait parfaitement l’Algérie. Il s’est déplacé dans la plupart de ses boulevards. Il a eu une formation de plus de huit mois au niveau du consulat de France à Alger en 2006. « Lors de ma présence dans ce pays, j’ai découvert une Algérie fière de son passé et de son indépendance et qui, en dépit des obstacles de la bureaucratie qui bloque sa croissance économique, elle est riche de son énergie juvénile capable de faire beaucoup de choses », a indiqué à cette époque, François Hollande au quotidien El Watan. La vision de François Hollande à l’Algérie n’a pas changé à son arrivée à la tête du Parti Socialiste français. Il a à maintes reprises déclaré « l’occupation française de l’Algérie a causé des tragédies qui nous obligent de nous excuser à toutes les victimes, françaises soient elles ou algériennes ». « si nous voulons vraiment bâtir un avenir prometteur, il est nécessaire de revoir le passé et se réconcilier avec lui, puisque plus de 3 millions de français ont leur racines en Algérie », a-t-il ajouté. En 2006, François Hollande a déclaré qu’il était du devoir de la France de s’excuser à l’Algérie pour les crimes qu’elle a perpétrés sur son sol. A l’occasion de la célébration du cinquantenaire des accords d’Evian entre la France et l’Algérie, François Hollande a écrit un article dans lequel il a appelé la France et l’Algérie à lancer un projet commun en mesure de mettre un terme à la guerre de la mémoire et passer à une autre étape et faire face aux défis commun des deux pays en méditerranée. L’Algérie est le partenaire le plus important de la France et qui peut garantir la concrétisation de plusieurs projets communs dans la région méditerranéenne, a-t-il estimé. Le nouveau président de la France s’est rendu en Algérie l’an dernier à l’invitation du parti du Front National Algérie. Il a, à l’occasion, espéré que les deux pays bâtissent ensemble leur avenir.

M. Hollande a également évoqué les milliers de tribus qui ont été détruites par le colonialisme français et les deux millions de laboureurs qui ont été sommés de quitter leurs champs ainsi que les centaines de milliers d’algériens assassinés par le colonialisme Français. « Nous sommes aujourd’hui confrontés au dilemme d’exprimer notre regret ou d’oublier le passé, qui est certainement une erreur. On doit reconnaitre la responsabilité du passé colonial et avancer avec confiance vers l’avenir », a-t-il déclaré. On doit le faire pour nos prédécesseurs afin qu’ils soient tranquilles et qu’ils se débarrassent des durs souvenirs », a-t-il ajouté. Le nouveau président de la France a, notamment, appelé les deux pays à exploiter plusieurs belles choses qui les relient et à dépasser le passé. François Hollande sera-t-il le premier président qui ratifie le document de la fin de la guerre de mémoire entre l’Algérie et la France ?
http://www.numidianews.com/fr/article~14633.html

Sur un ton plus réaliste:
Algérie-France : Hollande sur un terrain inutilement compliqué

(...)
Symboliquement, une des premières actions publiques algériennes a été, dès l'élection de François Hollande, d'exiger de la France de reconnaître les massacres du 8-Mai 1945. Revendication légitime qui met François Hollande sous pression, mais qui ne le met pas forcément dans les meilleures dispositions envers l'Algérie.

Sur la guerre d'Algérie, François Hollande n'a pas de blocages particuliers. Ses premiers engagements politiques ont été marqués par une opposition à un père qui était partisan de l'Algérie française. C'est dire si l'homme avait du caractère et des convictions. Mais cela n'offre pas de garanties que ça se passera bien avec l'Algérie, pour de multiples raisons. François Hollande avait pour thème de campagne «le changement, c'est maintenant». Il n'est pas nécessaire de faire de grandes analyses pour comprendre que les dirigeants algériens ne sont pas très chauds pour de telles idées. L'avènement de François Hollande va également imposer de nouvelles équipes et de nouvelles générations au pouvoir en France. Celles-ci n'ont pas leur équivalent en Algérie, ce qui risque de multiplier les incompréhensions. Que pourra dire un Emmanuel Valls, né en Espagne, naturalisé Français, quand il sera ministre et s'adressera à Daho Ould Kablia, héritier du MALG et organisateur des élections législatives en Algérie?
Autre élément de divergence, la France a des priorités dans lesquelles ne figure pas l'Algérie. L'Europe, l'euro, la crise sont des urgences pour la France. L'Algérie, la Méditerranée, l'Afrique, ce sera pour plus tard, du point de vue François Hollande. Ce qui devrait le pousser à faire adopter, envers l'Algérie et la Méditerranée en général, une politique sans relief dans un premier temps, en attendant l'avènement d'un nouveau pouvoir en Algérie, éventuellement en 2014. Viendra peut-être, à ce moment-là, le temps des bâtisseurs de grands projets communs.

Dans l'intervalle, il faudra gérer les affaires courantes. Sur ce terrain, l'économiste Mourad Goumiri estime que François Hollande «s'adressera au pouvoir algérien actuel comme à un partenaire faible, à durée limitée, et sans vision stratégique à moyen et long termes». Ce qui donnera une «nouvelle phase tumultueuse» dans les relations bilatérales, avec «la mise en œuvre d'une politique à court terme, de marchés juteux pour des petites minorités des deux côtés de la Méditerranée, en lieu et place d'une politique de co-développement à moyen et long termes». On est loin, très loin, de l'émotion suscitée par l'élection de François Hollande, et du symbole de ces drapeaux algériens brandis place de la Bastille pour fêter la victoire du nouveau chef de l'Etat français.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5167944

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Stora appelle Hollande à faire des «gestes d’apaisement mémoriel» en direction de l'Algérie (12 MAI 2012)

Benjamin Stora, historien spécialiste de l’Algérie, a estimé samedi qu’avec l’Algérie, le président élu François Hollande doit faire des «gestes d’apaisement mémoriel», affirmant que la question de la mémoire est un préalable pour éviter toute accusation de pratiques «néo-colonialistes». «Il faut, à mon sens, adopter une démarche pratique. Comme lorsque François Hollande s’est rendu le 17 octobre 2011 dernier sur le pont de Clichy, où des Algériens ont été jetés dans la Seine en octobre 1961. C’était un geste pratique, significatif et important», a-t-il indiqué dans un entretien au journal en ligne Mediapart, relevant que cela a été le «premier signal politique» de Hollande après son investiture (le second tour de la primaire socialiste a eu lieu le 16 octobre). L’historien a rappelé qu’à cette occasion, François Hollande avait plaidé pour la reconnaissance officielle du 17 octobre 1961. «Plus largement, François Hollande a déjà plaidé pour que la France présente ses excuses pour son passé colonial (Devoirs de vérité, Stock, 2006) et pour qu’il soit condamné sans réserve», a-t-il dit, avant de demander si le président élu doit-il s’excuser au nom de la France. Il faut une reconnaissance officielle de ce qui s’est réellement passé.
En France, on n’en est pas aux excuses. «Les gens n’imaginent pas à quel point on n’en est qu’au stade de la connaissance des faits», a indiqué l’historien, rappelant que François Hollande a dit qu’il «était prêt à faire un geste». «On ne peut pas prévoir ce qu’il fera. Il y a déjà eu des discours français, par exemple en 2005 sous Jacques Chirac, portant sur les massacres de Sétif et Guelma. Mais cela portait sur la période de mai 1945. Il n’y a jamais eu de déclaration officielle française sur les exactions commises pendant la guerre d’Algérie», a-t-il relevé. Pour l’historien qui a vécu jusqu’à l’âge de douze dans le Constantinois (Est-algérien) avant de rallier la France, la question de la mémoire «doit être un préalable, sinon le risque d’accusation de pratiques "néo-colonialistes" est perpétuel». A la question de savoir si le 8 mai n’était-il pas déjà une bonne occasion pour François Hollande de faire un geste, en commémorant le massacre de Sétif, Guelma et Kharata, il a fait remarquer que Hollande n’est pas encore président en exercice, affirmant qu’il s’intéressait davantage au «sens politique d’une démarche dans la durée historique».
http://algeriepatriotique.com/article/s ... e-lalgerie

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Benjamin Stora: « Il faut substituer au discours de dénonciation du système colonial, une reconnaissance de faits concrets » (22 Mai 2012)

L’historien spécialiste de l’Algérie, Benjamin Stora, a plaidé lundi pour une démarche qui consisterait plus à faire reconnaitre à la France ses crimes coloniaux qu’à privilégier un discours politique, général de dénonciation du système colonial, mais sans lendemain. "Je plaide davantage pour ce type de démarche que sur des démarches idéologiques abstraites, mais pas historiques, de dénonciations qui, quelque fois, sont prononcées pour tomber dans l’oubli le lendemain", a-t-il dit, lors d’une rencontre sur l’Algérie 50 ans après l’indépendance, organisée à l’institut de Sciences Po à Paris par l’Association étudiante Sciences Po Monde Arabe. L’historien faisait allusion au discours prononcé par l’ex-président français Nicolas Sarkorzy en décembre 2007 à Constantine dans lequel il fustigeait, quelques mois après son élection, l’injustice et la cruauté du système colonial, avant de recevoir, le soir même, à l’Elysée des associations de Pieds-Noirs nostalgiques de l’Algérie française, et de Harkis (supplétifs de l’armée française). "Ce discours s’est évaporé le jour même et les discours très généraux de dénonciation du système colonial, il y en a eu bien avant lui", a-t-il relevé, invitant à réfléchir sur un deuxième axe fait de "choses concrètes". "Quand je dis choses très concrètes, je pense à ce qui s’est passé pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie : les essais nucléaires au Sahara, utilisation du Napalm dans le nord constantinois, l’assassinat de Maurice Audin, des choses évidentes, très accessibles sur lesquelles à la fois les historiens et les hommes politiques peuvent demander par exemple une déclassification des archives, et savoir ce qui s’est passé exactement", a-t-il dit. Pour l’historien, il s’agirait de produire un récit français qui consisterait à reconnaitre ce qui s’est passé au temps de la colonisation, qui permettrait de lever les hypothèses, de lever les problèmes existant entre la France et l’Algérie depuis maintenant plusieurs années. Tout en relevant que la question mémorielle est devenue "presque un préalable" dans les relations économiques et politiques entre l’Algérie et la France, l’historien a évoqué une "séparation" des récits historiques entre l’Algérie et la France, concernant l’ère coloniale, a rapporté l’APS. "D’un côté, l’accent est mis sur la fin de la guerre, qui se traduit par des massacres épouvantables, dans les trois derniers mois de la guerre, et qui constitue la Matrice centrale décisive du discours français d’aujourd’hui, et du côté algérien, le récit s’enferme de plus en plus sur les origines de cette guerre, et, donc, de l’histoire coloniale, dans sa longue durée", a-t-il analysé. (Par N.F, Version française :A.H)
http://www.numidianews.com/fr/article~15245.html

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Elle exige de la France des excuses et la restitution des richesses spoliées
L’ONM entend relancer le projet de loi criminalisant le colonialisme auprès de la nouvelle APN
(Par Sonia Lyes)

Le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, entend relancer le projet de loi criminalisant le colonialisme auprès de la nouvelle APN issue des élections législatives du 10 mai. M. Abadou, qui s’exprimait ce jeudi devant la presse en marge de la tenue du Conseil national de l’ONM, s’est dit « confiant » dans la nouvelle Assemblée et « attaché » à « la revendication relative à la reconnaissance par la France actuelle des crimes commis par le colonialisme français contre les Algériens, à l'indemnisation et à la restitution des richesses spoliées, conformément aux lois onusiennes et en suivant l'exemple des pays qui ont reconnu leurs crimes et indemnisé leurs anciennes colonies ».

Déposé en janvier 2010 devant le Parlement, le projet de loi criminalisant le colonialisme, signé par 125 députés, a été gelé. Le gouvernement, saisi, n’y avait donné aucune suite. Ce gel, que l’ex‑président de l’APN, Abdelaziz Ziari, avait justifié par des « considérations diplomatiques, internationales et juridiques », ne semble pas faire consensus au sein des moudjahidine. En mars dernier, leur ministre, Mohamed Chérif Abbas, s'est dit « peu enthousiaste » quant à l'adoption d'un tel projet de loi. M. Abbas avait appelé à concentrer les efforts sur la récupération des archives nationales sur la guerre de libération. Il avait estimé que « chercher à tout prix que soit adopté le projet de loi criminalisant le colonialisme – intervenu en réponse à la loi glorifiant le colonialisme français adoptée par le Parlement français en 2005 – nous distrairait de questions plus profondes et plus importantes susceptibles de servir l'intérêt de la nation ».
http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/l ... 20977.html

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Mitterrand et la guillotine au menu de l’épreuve de français du bac scientifique (Sonia Lyes)

Cette année, pour l’épreuve de français, les candidats au bac scientifique ont eu le choix entre deux sujets : l’un portant sur le texte historique, intitulé Guillotine, le prix de la liberté" et l’autre, sur le clonage. Pour le premier sujet, c’est un texte extrait de la revue El Djaïch de juillet 2011 qui est proposé. Le texte revient sur l’utilisation de la guillotine durant la Guerre de libération et le rôle de François Mitterrand – alors ministre de la Justice – dans l’application de la peine de mort contre les moudjahidine.

« Pendant la guerre de libération, plus de 2 300 condamnations à mort furent prononcées par la "justice" française. D’après "le registre des grâces", consulté en 2001, on dénombre 217 condamnés qui ont été guillotinés ou fusillés entre 1956 et 1962 », souligne le texte. Plus loin, il précise : « François Mitterrand a, en tant que ministre de la Justice du gouvernement de Guy Mollet, entre 1956 et 1957, donné son accord pour l’exécution de pas moins de 45 nationalistes algériens ». « "Sous Mitterrand, la guillotine a fonctionné sans relâche", rapportent de nombreux témoignages sur les exécutions d’Algériens », ajoute le texte proposé aux candidats.

Ce n’est pas la première fois que la révolution algérienne est au menu des épreuves du bac. « Depuis que la réforme des programmes est entrée en application au secondaire, en 2008, tout le premier trimestre, en cours de français, avec les classes de terminale, est consacré au texte historique, essentiellement à l'Histoire d'Algérie de 1830 à nos jours. Alors oui, tout ce qui peut concerner de près ou de loin la présence française en Algérie pendant toute la durée de la colonisation jusqu'à l'indépendance peut faire l'objet d'un sujet de bac. Même Mitterrand et la guillotine », explique Djamila Bouktab, professeur de français dans un lycée de Tizi Ouzou.

Mais en cette année de célébration du cinquantenaire de l’indépendance et alors que François Hollande, un socialiste se réclamant de l’héritage de François Mitterrand, vient d’accéder au pouvoir en France, ce choix très ciblé est loin d’être fortuit. Il montre à quel point les relations entre l’Algérie et les socialistes français restent marquées par le poids de l’Histoire.
http://www.tsa-algerie.com/divers/mitte ... 21038.html

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France : Dominique de Villepin appelle à une réconciliation historique avec l’Algérie (Par Samir Allam)

Dans le contexte des révolutions arabes, la réconciliation avec l'Algérie est la clé d'une nouvelle politique arabe de la France, a estimé, ce mercredi 27 juin, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ex‑ministre des Affaires étrangères français. « J'ai la conviction que la clé d'une nouvelle politique arabe de la France, c'est une nouvelle relation de la France et de l'Algérie fondée sur une réconciliation historique comme nous l'avons fait avec l'Allemagne », écrit‑il dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde daté de demain.

« L'Algérie semble immobile. Elle se débat avec la mémoire de ses passés, de son indépendance, de sa guerre civile meurtrière. Soyons au rendez‑vous de la réconciliation », ajoute l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac. Cette réconciliation passe par « des signaux forts, notamment une visite du chef de l'État chez nos partenaires de la région, pour montrer que nous sommes aux côtés des peuples », écrit‑il encore en rappelant notamment l’accueil populaire réservé à Jacques Chirac lors de sa visite en Algérie. L’appel de Dominique de Villepin intervient alors qu’Alger et Paris tentent de renouer après plusieurs années de relations difficiles et conflictuelles.

Dans sa tribune, Dominique de Villepin plaide plus globalement en faveur d’une nouvelle politique arabe de la France dans un contexte difficile dans la région du Maghreb et du Moyen‑Orient. « Il y a deux risques que nous devons éviter. Le premier, c'est celui d'une radicalisation identitaire des révolutions arabes (…) Le salafisme a le vent en poupe parce qu'il apporte une réponse radicale face à la désespérance sociale. Le deuxième risque, c'est celui de la balkanisation du Moyen‑Orient et de l'Afrique du Nord avec l'essor des aspirations séparatistes face à des États écroulés », écrit‑il.
http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/f ... 21275.html

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Colloque à paris algérie-france : l’appel des participants à F. Hollande (le 02.07.12)

Les participants, conférenciers et intervenants au colloque «Algérie-France : comprendre le passé pour mieux construire l’avenir», organisé, avant-hier, par le Sénat français, ont unanimement appelé le président français, François Hollande, à prendre l’initiative de «reconnaître les méfaits de la colonisation française en Algérie».
L’occasion de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance algérienne est, selon eux, le bon moment pour «le changement radical de la position de la France officielle concernant son passé colonial» en reconnaissant «les exactions de l’armée française commises contre le peuple algérien». Plusieurs citoyens algériens et français, présents dans la salle Clémenceau, accueillant le colloque, ont réclamé que soient «interdites les commémorations d’hommage à l’OAS» et de «bannir les textes de loi qui prônent le rôle positif de la colonisation» comme la loi du 23 février 2005.

Justement, l’historien Olivier Le Cour Grandmaison, qui était parmi les premiers à dénoncer et à critiquer cette loi avec acharnement, pense que le bon choix à faire pour la France est de suivre le «chemin opposé» à ce genre de lois. «Les nouvelles autorités françaises s’honoreraient de reconnaître que le France officielle ait fermé l’œil sur des crimes de guerre et contre l’humanité en Algérie de 1830 à 1962», a-t-il déclaré. Refusant, pour la plupart d’utiliser le terme «repentance», les conférenciers ont néanmoins insisté sur la «nécessité» voire la «vitalité» d’une vraie réconciliation entre les deux pays liés par 182 ans d’histoire commune. Pour cela, ils font appel au président français, fraîchement élu, à prendre le dessus sur ses prédécesseurs en faisant un geste de reconnaissance des «souffrances qu’a endurées le peuple algérien engendrées par la machine colonialiste française». Dans ce sens, le chercheur émérite au CNRS, Pascal Blanchard, se réjouit qu’«il y ait une avancée sur la voie de la réconciliation. Il y a 50 ans, on se tuait, aujourd’hui on se parle».

Spécialiste en communication politique, il affirme que «le travail d’histoire est bien fait. Les historiens ont fait le boulot. Maintenant, c’est aux hommes politiques de faire le leur, des deux côtés, français et algérien». Mais, dit-il, «il faut une décision politique forte» pour pouvoir passer à une autre étape dans les relations franco-algériennes. Et c’est à Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense et président de l’association France-Algérie, de «rassurer» tout le monde : «Le président de la République, François Hollande, avec lequel je me suis entretenu, est bien prêt pour défendre les intérêts de la France avec l’Algérie.» De son côté, Denis Bouchard, diplomate et ancien président de l’Institut du monde arabe, assure que «Hollande aime l’Algérie qu’il connaît très bien. Il a même fait son stage pratique à Alger quand il était encore étudiant à l’Ecole de l’administration, ENA». Cette volonté de réconciliation est aussi exprimée par Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre algérien. «Je prône la réconciliation entre la France et l’Algérie. Des relations plus importantes et un partenariat économique plus fort feront du couple franco-algérien le moteur de développement de la Méditerranée occidentale, comme fut le couple franco-allemand pour l’Union européenne».

Dire la vérité sans repentance !

Bien que le colloque ait traité beaucoup de thèmes comme la mémoire et l’écriture de l’histoire, la question d’exploitation des archives par les historiens, la question des harkis, etc., le sujet phare, qui a pris la part du lion des débats, est la question de la «repentance». Concluant les travaux du colloque, Claude Domeizel, président du groupe d’amitié France-Algérie du Sénat, a rappelé les engagements du «candidat Hollande» qui aurait déclaré qu’«il faut que la vérité soit dite. Sans repentance ni mise en accusation particulière. Reconnaître ce qui s’est produit (…) la France se grandit en reconnaissant ses fautes. La France du XXIe siècle, que je souhaite construire avec les Français, a besoin d’une mémoire apaisée».

Depuis sa tribune, M. Domeizel lance un appel en s’adressant directement au «président Hollande», cette fois-ci. «Il est dans mon rôle de président de groupe d’amitié de lui dire combien il est important d’être clair sur le sujet de l’Algérie. Beaucoup de nos compatriotes attendent des mots d’apaisement et de réconciliation. Nos amis algériens attendent un message de la France. Pas une repentance, pas une contrition. Simplement une reconnaissance des erreurs que nous avons pu commettre», a-t-il lancé. (Par Samir Ghezlaoui)
http://www.elwatan.com/actualite/colloq ... 80_109.php

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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

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Massacres du 8 mai 1945 et d’octobre 1961
Un député français demande à François Hollande de reconnaître la responsabilité de la France
(Par Sonia Lyes)

Daniel Goldberg, député socialiste français, a demandé à François Hollande de reconnaître « dans la forme qu’il juge appropriée », la responsabilité de la France dans les massacres du 8 mai 1945 et d’octobre 1961. Dans une lettre adressée au président français, le député estime qu’à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, la France est appelée à s’exprimer sur ces événements douloureux pour « progresser dans la voie de la réconciliation ».

« Aujourd’hui, la France pourrait saisir l’occasion de ce cinquantenaire pour s’exprimer enfin clairement sur certains des événements les plus douloureux de notre passé commun afin que nous progressions dans la voie d’une réconciliation encore inachevée », écrit‑il.

M. Godberg demande au président Hollande de trouver « la formule appropriée » pour reconnaître cet événement. « C’est pourquoi, Monsieur le président de la République, je m’adresse vous. Il vous revient de reconnaître, sous la forme que vous jugerez la plus appropriée, les faits qui ont entraîné la mort d’au moins deux cents personnes et qui en ont blessé des centaines d’autres, en octobre 1961, à Paris et dans la banlieue parisienne ».

Daniel Glodberg soutient toutefois que sa démarche ne procède pas d’une recherche de la repentance, comme l’exige la famille révolutionnaire algérienne. « Ma démarche ne procède pas d’une recherche de la repentance de notre pays, mais d’une reconnaissance des violences commises par les forces de l’ordre, une reconnaissance qui rende la France plus forte et plus unie, une reconnaissance qui rendra enfin collectivement hommage aux victimes et à leur mémoire et dont notre pays sera finalement grandi ».
http://www.tsa-algerie.com/divers/un-de ... 21332.html

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La France éprouve de la "gêne" à reconnaître ses crimes en Algérie (Gilles Manceron) (04 JUILLET 2012)

La France éprouve de la "difficulté" et de la "gêne" à reconnaître ses crimes en Algérie perpétrés lors de la période coloniale, en raison de l’implication de ses forces politiques dans ces atrocités, a estimé lundi à Alger l’historien français, le Pr. Gilles Manceron.

"Les autorités françaises qui représentent les générations ayant participé à l’entreprise coloniale en Algérie n’arrivent pas à regarder en face les crimes qu’ils ont commis dans ce pays et éprouvent de la gêne à les reconnaître", a insisté M. Manceron lors d’une rencontre internationale, organisée à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

Le Pr. Manceron a expliqué que cette gêne venait du fait que les générations qui ont vécu l’époque coloniale avaient du "mal à regarder d’une manière critique cette page du passé".

Il a, dans le même sens, ajouté que "les forces politiques française étaient toutes plus au moins mêlées à l’entreprise coloniale en Algérie, citant l’exemple de "l’ex-président François Mitterrand qui a conduit la France de 1981 jusqu’à 1995 bien qu’il avait un passé dans l’entreprise coloniale".

M. Manceron a cependant relevé que le président français actuel, M. François Hollande, a commencé à poser quelques jalons sur la voie de la reconnaissance des crimes de la France en Algérie.

"M. Hollande a rendu hommage le jour de l’inauguration de son mandat aux victimes algériennes du massacre du 17 octobre 1961", a rappelé le conférencier, ajoutant qu’en rendant hommage au père de l’école républicaine Jules Ferry, Hollande avait dit clairement qu’"il n’était pas d’accord avec son oeuvre coloniale".

L’historien français a notamment souligné la nécessité que la France reconnaisse ce que la conquête et la colonisation avaient de contraires aux principes élémentaires des peuples, de même de la liberté et de l’égalité dont ce pays se réclame.

"La reconnaissance de ces crimes doit pouvoir changer le regard sur la société française qui évolue, aussi changer les choses dans le rapport de la France avec le monde méditerranéen et tout particulièrement avec l’Algérie", a-t-il expliqué.

Il a, en outre, affirmé que la reconnaissance des crimes perpétrés par la France en Algérie constituait une dette "morale" et "politique" que la France "doit payer".

Les travaux de cette rencontre internationale qui se tient depuis dimanche à Alger avec la participation d’historiens, chercheurs et universitaires algériens et étrangers est axée sur le thème "Algérie 50 ans après : libérer l’histoire".

Cette rencontre de trois jours (1-3 juillet), qui se déroule à la Bibliothèque nationale, est organisée par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) en partenariat avec le quotidien national La Tribune. (APS)
http://maghrebemergent.info/actualite/f ... ceron.html

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Sifax
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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

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La reconnaissance par la France des crimes coloniaux, une étape indispensable (Manceron) (05/07/2012)

L’historien français spécialiste du colonialisme français, Gilles Manceron, a estimé que la reconnaissance par la France des crimes coloniaux est une « étape indispensable pour avancer dans les relations entre les deux pays ».
« C’est en tout cas une étape indispensable pour avancer dans les relations entre les deux pays. Comme c’est aussi une nécessité dans la société française pour mettre fin à cette résurgence de l’esprit colonial qui est une des racines de l’extrême droite », a précisé M. Manceron dans un entretien accordé à l’APS, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

Ce journaliste et historien, auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre d’Algérie, a également recommandé de « développer » les études historiques dans les deux pays, en remettant en cause, a-t-il précisé, « toutes les instrumentalisations de l’histoire et les histoires officielles ».

Il a appelé en outre à « mieux faire » connaître ces travaux historiques, faisant observer que « les populations et en particulier les jeunesses des deux pays connaissent mal les travaux des historiens et tout ce qu’ils montrent de la complexité de ce passé ».

Le nouveau pouvoir en France appelé à prendre des positions claires sur la période coloniale

Enchaînant sur le présent et l’élection du nouveau président français (François Hollande), qui marque le retour des socialistes au pouvoir, il a estimé qu’avec « le renouvellement inévitable des générations, des remises en cause deviennent davantage possibles ».

En ce sens et à propos du parti socialiste (PS) d’aujourd’hui, qui n’est pas du « même moule » pro-colonial que l’ex-SFIO (Section française de l’internationale ouvrière, 1905-1969), M. Manceron a soutenu que c’est toute la société française et toutes ses forces politiques qui ont été en partie « façonnées par le moule colonial, qu’il s’agisse de la droite ou de la gauche ».

« Le fait colonial dépasse le rôle de telle ou telle personnalité ou de tel ou tel parti politique », a ainsi expliqué l’historien, soulignant dans ce sens que « les nouveaux gouvernants français n’ont pas vécu la période de la colonisation et de la guerre d’Algérie, ou étaient très jeunes à cette époque, ce qui fait qu’ils ont moins été façonnés par les mythes coloniaux et sont davantage enclins à prendre leurs distances avec cette époque du passé ».

« Je souhaite qu’ils fassent preuve de courage et de lucidité et prennent des positions claires sur la période coloniale », a encore lancé M. Manceron qui a plaidé pour la reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux, notamment les massacres du 8-Mai 1945 en Algérie.

Les réalisations de l’Algérie en 50 ans suscitent de l’admiration

A une question sur les réalisations de l’Algérie, tous secteurs confondus, en seulement 50 ans d’indépendance, il a indiqué que certains aspects du développement de l’Algérie durant cette période suscitent de « l’admiration ».

Toutefois, il a relevé que le pays a aussi rencontré des « limites » et des « difficultés » ayant aussi été utilisées par les « nostalgiques » de la période coloniale pour « chanter les louanges de cette période en faisant l’impasse sur toutes les inégalités et les injustices sur lesquelles elle était fondée », a ajouté M. Manceron.

« Je fais partie de ceux qui combattent ces mythes et qui tentent de rétablir les faits en montrant la légitimité et les succès de l’indépendance algérienne », a-t-il encore commenté.

« Je crois aussi que le système autoritaire fondé sur le parti unique en Algérie jusqu’à la crise d’octobre 1988, puis les difficultés du pays à reconnaître une véritable autonomie de la société civile (dans le domaine de la presse, des partis politiques, des associations, des syndicats, etc.), ont contribué à nuancer la perception de l’Algérie indépendante à l’extérieur du pays », a souligné cet ancien président de la Ligue des droits de l’homme en France.

Il a ainsi mis en valeur les « évolutions » qui se font jour, citant notamment certains aspects des rencontres et colloques qui ont lieu à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance. Pour cet historien, de nombreux signes montrent aussi que les nouvelles générations éprouvent un besoin très profond de changements dans ces domaines.
http://www.algerie1.com/flash-dactu/la- ... -manceron/

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Sifax
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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

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Algérie-France : la question de la mémoire ne peut être oubliée (Medelci) (16 JUILLET 2012)

La question de la mémoire qui "ne peut être oubliée" dans les relations algéro-françaises a été évoquée avec insistance dimanche à Alger, lors d’une conférence de presse conjointement animée par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, et son homologue français, M. Laurent Fabius.

"La question de la mémoire, présente non seulement dans les esprits des responsables mais aussi dans ceux des citoyens, ne peut être oubliée", a déclaré M. Medelci.

Il a indiqué que les messages échangés entre le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, M. François Hollande, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et de la fête nationale de la France, "montrent que la question des mémoires restent bien dans les esprits".

"Nous voulons aujourd’hui croire qu’un nouvel état d’esprit est en train de se créer qui nous permette de traiter d’une façon plus intelligente cette question de la mémoire", a-t-il ajouté, soulignant que personne ne peut décider de "l’oubli" de cette mémoire.

"Il faut simplement que nous puissions puiser de cette mémoire afin de renforcer les relations entre nos pays", a-t-il également dit. De son côté, M. Fabius a fait part de la volonté de "traiter du passé en toute objectivité et en toute lucidité sans rien dissimuler".

Après avoir exprimé la volonté de "travailler ensemble concrètement", M. Fabius a ajouté que "nous avons eu des épreuves extrêmement rudes, un passé en commun, un présent qui maintenant nous rapproche et un futur qu’il faut que nous bâtissions ensemble". (APS)
http://www.maghrebemergent.com/actualit ... delci.html

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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

Message par Sifax »

(...)Symboliquement, le président français veut effectuer son voyage en 2012, année du cinquantenaire de l’indépendance. « François Hollande a entamé son engagement politique sur l’anticolonialisme. Il veut boucler une boucle en prononçant un discours très fort en Algérie sur la mémoire », explique une source française. « Mais la mémoire, ça n’est pas forcément la repentance », précise‑t‑elle. (...)

Lire l'article ici:
Alger et Paris se préparent pour une relance des relations bilatérales (Par Samir Allam, 11-09-2012)
Après plusieurs mois de brouille, l’Algérie et la France sont‑elles enfin prêtes pour les retrouvailles historiques souvent évoquées ces dernières années ? Depuis quelques semaines, le discours est positif aussi bien à Alger qu’à Paris. Malgré la persistance de plusieurs divergences sur des dossiers importants comme le Mali, des deux côtés, on cherche à positiver, en mettant en avant les points de convergence. Les Algériens en sont convaincus : l’élection de François Hollande est une occasion historique pour relancer les relations bilatérales.

« Depuis l'alternance politique qui a suivi les dernières élections présidentielles françaises, les deux pays ont échangé des signaux politiques extrêmement forts qui peuvent être résumés comme suit : disponibilité partagée à bâtir une vraie relation de partenariat d'exception, vision d'avenir responsable pour que ce partenariat soit durable et imperméable aux irritants conjoncturels et ambition pour que la relation globale aille bien au‑delà des segments traditionnels (économie, commerce, éducation, sécuritaire, volet humanitaire même si ce dernier incarne à lui seul, la densité et la singularité des rapports entre les deux pays…) pour englober le segment stratégique de la concertation politique régulière et de haut niveau sur toutes les questions régionales et globales d'intérêt commun », résume une source diplomatique algérienne de haut niveau. Elle reconnaît que « la relation algéro‑française a souffert de certains malentendus ».

Pour les Algériens, la relation avec la France a un intérêt bilatéral et stratégique fort. « L'Algérie occupe une place centrale au Maghreb et sa présence active au sein des différents espaces d'appartenance (Afrique, Méditerranée, monde arabe, monde islamique…) en font un partenaire stratégique incontournable et un pays pivot. Nous apprécions le fait que dans la vision française, l'Algérie est considérée comme étant le partenaire stratégique au sud de la Méditerranée, à l'instar de la place et du statut qu'occupe l'Allemagne au niveau européen », explique notre source.

Mais pour une véritable relance, les Algériens attendent un geste sur la mémoire. « Bien sûr, il restera à exorciser le passé et à jeter ce regard lucide et responsable tant attendu sur des pans de notre histoire commune pour surmonter, dans un cadre approprié et selon des formes adéquates, le contentieux mémoriel. Cet exercice de lecture objective de l'histoire donnera toute sa signification à ce nouveau départ et toute sa vigueur à ce nouvel élan confiant vers l'avenir que les deux parties appellent de leurs vœux », conclut la même source.

Visite de François Hollande : le moment est favorable

L’optimisme algérien sur la relance des relations bilatérales est partagé par la partie française. Après un séjour de trois jours à Alger, Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, est rentrée à Paris avec un message : le moment est favorable à une visite de François Hollande en Algérie. Les Algériens n’ont mis en avant aucun élément de blocage, hormis peut‑être des divergences jugées surmontables sur la question du Sahel et la situation au nord du Mali.

La visite du président français devrait intervenir avant la fin de l’année. Aucune date n’a été retenue. Mais les deux parties travaillent sur le principe d’un déplacement à la fin du mois de novembre. Symboliquement, le président français veut effectuer son voyage en 2012, année du cinquantenaire de l’indépendance. « François Hollande a entamé son engagement politique sur l’anticolonialisme. Il veut boucler une boucle en prononçant un discours très fort en Algérie sur la mémoire », explique une source française. « Mais la mémoire, ça n’est pas forcément la repentance », précise‑t‑elle.

En attendant le déplacement de François Hollande, plusieurs visites sont prévues à Alger : Manuel Valls (ministre de l’Intérieur), Nicole Bricq (ministre du Commerce extérieur) et Jean-Pierre Raffarin, en charge des dossiers économiques. Plusieurs contrats devraient être signés et des dossiers d’investissements débloqués.
http://www.tsa-algerie.com/diplomatie/a ... 22091.html
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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

Message par tchpako »

الرئيس فرانسوا هولاند يؤكد أنه يسعى لعلاقات شاملة بمعاهدة صداقة كبرى
''سأكرّس فترة ولايتي للمصالحة بين فرنسا والجزائر''
الاثنين 17 سبتمبر 2012 الجزائر: محمد شراق
http://www.elkhabar.com/ar/politique/302718.html
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Souf
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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

Message par Souf »

C'est la 1ère fois que j’interviens dans ce sujet et je vais vous dire ce que j'en pense avec toute franchise.

En tant qu'algérien et en toute honnêteté, je n'ai nullement besoin de ces aveux pour dire que la France a commis des crimes abominables contre le peuple algérien.
Si j'étais à la place du Président Français, je ferais tout pour mettre fin à cette polémique et répondre définitivement à la demande algérienne, j'attraperais le Ministre des Affaires Étrangères Algérien et je lui donne 3 mois pour régler cette affaire et je l'informerais que de toute façon qu'on arrive à une solution commune ou non je ferais une déclaration unilatérale pour reconnaitre que la France a commis des crimes en Algérie.

On va supposer que la France fasse des aveux, une question que je me pose : Est-ce que les Algériens vivront mieux ? Est-ce que le malheur que les Algériens d'aujourd'hui vivent tous les jours est causé par la France ? Est-ce l'injustice en Algérie est causés par la France ? Est-ce que c'est la France qui est responsable des coupures quotidiennes d'électricité en plein été ? ...
La réponse est simple : c'est NON, c'est le Système Algérien qui est responsable de tous ces dysfonctionnements

Une telle reconnaissance n'apportera rien à la majorité des Algériens (nés après 1962) mais elle aiderait à mettre au pied du mur le système Algérien.
PROUDLY MUSLIM
PROUDLY ALGERIAN : 22/12/2012 à cause de boutef

Le Roi prédateur

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Re: Algérie-France: Devoir de mémoire

Message par Sifax »

La France en tant que nation à commis un terrible crime contre l'humanité, crime de guerre et génocide en exterminant durant 130 ans 30% des algériens. (Sans parler de la destruction de l'identité, spoliation des terres, torture, essaient nucléaires avec des algériens comme rat de laboratoire, terre brûlés, évangélisation, bombardement jusqu'à raser des villages, napalm, lois à caractères raciales, séparation sur critère racial, ou le fait qu'elle à créer en Algérie tout un système économique et social qui ne fait que servir la France.)

La reconnaissance de la France de ses crimes est un devoir obligatoire minimum que dicte la simple appartenance à l’espèce humaine: ce qu'ils ont commis n'a de comparaisons qu'avec les plus grands crimes qu'a commis l'hommes contre l'homme (l'esclavagisme, la colonialisme, le nazisme/fascisme...). C'est une démarche qui concerne d'abord les français dans leur rapport avec soit même en tant qu’être humains. Une démarche vis-à-vis de LEUR histoire. Et leur place dans le monde d'aujourd'hui où les choses deviennent de plus en plus difficile à cacher et où la France n'est plus la superpuissance arrogante du 18e siècle. C'est aussi un processus politique interne au français.

Tout ça pour dire que cela n'a rien avoir avec les ratages, échecs et malheurs de l'Algérie. Nous pouvons être une bande d'idiot et d'incapable, la bourde de l'humanité en ratage et ne jamais connaitre le bonheur dans notre existence, cela ne change pas d'un iota ce qu'a commis la France et cela ne change en rien le fait qu'elle à une immense dette et un devoir envers cette sombre page se son histoire.

Que la diplomatie algérienne ne se félicite pas (ce n'est pas elle qui va obtenir quoi que se soit). Et surtout qu'elle ne dépense pas d’énergie inutile en essayant de faire pression sur la France (parce -que celle-ci va négocier des avantages en contre-partie de cette reconnaissance).
De notre coté il faut juste attendre parce que ce devoir de mémoire de la part de la France est une affaire franco-française et il va se faire tôt au tard, avec ou sans pression algérienne, avec ou sans contrepartie de notre part.

Tout simplement parce que le monde de 1830, celui de 1962 ou celui des années 80 et 90s n'est radicalement pas le monde de 2012 et encore moins celui de 2040.
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