Voici un article qui reflète le développement quantitative de l'enseignement supérieur en Algérie ces 50s dernières années:
S’agissant du réseau universitaire, le nombre des établissements est passé d’une université en 1962, en l’occurrence l’Université d’Alger et ses deux annexes dans les wilayas d’Oran et de Constantine, à 53 établissements en 1999. Ce chiffre représente 18 universités dont celle de la formation continue, 13 centres universitaires, 4 écoles normales supérieures, 6 instituts nationaux d’enseignement supérieur et 12 écoles et instituts nationaux ayant une capacité d’accueil de 356.000 places physiques.
http://www.aps.dz/Developpement-remarquable-du.htmlEn 2011, ce chiffre a atteint 85 établissements universitaires représentant 36 universités, 17 centres universitaires, 16 écoles nationales supérieures, 6 écoles normales supérieures, 10 écoles préparatoires ayant une capacité d’accueil globale de plus de 1.170.000 places physiques équivalant à 1.400.000 places pédagogiques. En matière d’œuvres universitaires, le réseau est passé de 11 cités universitaires en 1971 à 103 en 1999 ayant une capacité d’hébergement de 163.000 lits pour atteindre 385 cités à la veille de la rentrée universitaire 2011-2012 avec une capacité d’hébergement estimée à 600.000 lits.
S’agissant des effectifs des étudiants, le nombre total d’inscrits en graduation est passé de 2.725 au cours de l’année universitaire 1962-1963, à 372.650 étudiants pendant l’année universitaire 1998-1999. Au cours de cette année, il a atteint 1.136,000 étudiants dont plus de 600.000 dans le premier palier du système de formation licence-master-doctorat (LMD). Il convient d’observer que l’effectif total des étudiants est actuellement le triple de celui de l’année universitaire 1998-1999.
S’agissant de la post-graduation, le nombre d’inscrits est passé de 156 étudiants pour l’année 1963-1964 à 19.225 au cours de l’année 1998-1999 et à plus de 60.000 lors de la rentrée 2011-2012. Il faut relever également que l’effectif total actuel des étudiants en post-graduation est supérieur au triple de celui de l’année universitaire 1998-1999.
Quant au nombre de diplômés, il est passé de 93 à la fin de l’année universitaire 1962-1963 à 44.531 à la fin de l’année 1998-1999 et à plus de 243.000 à la fin de l’année 2010-2011, dont plus de 79.000 diplômés du premier palier du système LMD. Le nombre de diplômés depuis l’indépendance jusqu’à ce jour atteint, en conséquence, plus de 1.926.000 dont plus de 1.487.000 durant la période 1999-2011, ce qui représente 77,2% du nombre total de diplômés.
En ce qui concerne les œuvres universitaires, le nombre total d’étudiants ayant bénéficié de l’hébergement dans les cités universitaires est passé de 7.852 étudiants au cours de l’année universitaire 1971-1972 à 192.692 au cours de l’année 1998-1999 et à près de 460.000 à la rentrée 2011-2012.
A signaler, à cet égard, une baisse du taux d’hébergement (calculé en rapportant le nombre d’étudiants bénéficiant de l’hébergement au nombre total d’étudiants inscrits en graduation de 51,7% au cours de l’année universitaire 1998-1999 à près de 41% lors de la rentrée universitaire 2011-2012 et ce, notamment, en raison de l’élargissement du réseau universitaire, de la multiplication des lieux de formation et du renforcement du transport suburbain étudiants.
Le nombre total d’étudiants bénéficiaires d’une bourse est passé de 13.346 étudiants au cours de l’année universitaire 1971-1972 à 335.772 lors de l’année universitaire 1998-1999 et à plus de 880.000 étudiants boursiers à la rentrée 2011-2012.
En ce qui concerne l’encadrement pédagogique, l’effectif total du corps professoral est passé de 296 enseignants lors de l’année universitaire 1962-1963 à 16.260 enseignants, tous grades confondus, au cours de l’année universitaire 1998-1999, pour dépasser les 40.000 enseignants au titre de l’année en cours, sans compter plus de 5.000 postes ouverts au titre de l’actuelle année budgétaire. Cela démontre une "amélioration" de l’encadrement "qualitatif" de grade supérieur, note le document du ministère de l’Enseignement supérieur.
Ce qui arrive quand on laisse les autre faire notre bilan à notre place:Entretien avec Saïd Abadou, secrétaire général de l’ONM
"Le bilan de l’Algérie indépendante n’est pas à la hauteur des sacrifices du peuple" (Propos recueillis par Achira Mammeri)
Q: À quatre mois de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance, quel bilan faites-vous du parcours de l’Algérie indépendante ?
http://www.tsa-algerie.com/politique/le ... 19882.htmlR: Le bilan n’est pas à la hauteur des sacrifices du peuple. Les principaux objectifs de la proclamation du 1er Novembre n’ont pas été atteints. Mais je refuse de parler d’un bilan négatif pour plusieurs raisons. La plus importante a trait à la conjoncture qui a prévalu dans le pays durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. Nous avons perdu vingt ans de notre jeune existence en tant qu’État indépendant. Les problèmes internes d’ordre politique et sécuritaire avaient sérieusement bloqué le processus de développement dans tous les domaines. Aujourd’hui, les choses commencent à rentrer progressivement dans l’ordre avec le retour de la paix.
Sur le plan économique, des dizaines de milliards sont consacrés à la relance des secteurs créateurs de richesse et d’emplois. Sur le plan politique, nous sommes passés de la pensée unique au multipartisme. Nous avons un gouvernement de coalition et un Parlement au sein duquel l’opposition a son mot à dire. La presse écrite est indépendante. Quant à l’audiovisuel, le secteur est condamné à s’ouvrir tôt ou tard.
La démocratie est un long processus qui demande du temps et de l’engagement. Il serait injuste d’exiger de l’Algérie d’accomplir en une année ce que les États-Unis d’Amérique, ou encore la France, ont bâti en un siècle. Comme il serait injuste de demander des miracles à un pays qui a vécu sous le colonialisme pendant 132 ans.
Q: Passer de la légitimité historique à la légitimité du peuple. Un discours prôné par plusieurs partis politiques algériens. En tant que président de l’ONM, est-ce que cette revendication vous dérange ?
R: Nous sommes sortis de la légitimité historique en 1967, avec la tenue des premières élections. Si cette revendication vise des personnes, je vous fais remarquer que les moudjahidine ne gèrent plus les affaires de l’État. À quelques exceptions près, les vrais moudjahidine, ceux qui ont pris les armes pendant les sept années de guerre d’indépendance, n’occupent plus de postes clés dans les institutions de l’État. À la Présidence de la République, excepté le président Abdelaziz Bouteflika et deux de ses conseillers, personne n’appartient à cette génération qui a arraché, au prix de grands sacrifices, l’indépendance du pays. Je ferai la même remarque pour l’institution militaire, le gouvernement. Les responsables des entreprises stratégiques comme Sonatrach, Sonelgaz, etc.
Q: Ce ne sont peut-être pas les personnes qui sont visées mais les programmes. Le FLN est d’ailleurs critiqué sur sa tendance à vouloir récupérer une Histoire faite par tout le peuple, avec ses différentes tendances politiques…
R: Je ne veux pas parler de parti politique, pour éviter toute polémique à quelques semaines des législatives. Je poserai simplement une question. Dans le bureau politique du FLN, il y a combien de moudjahidine ? Il n’y en a aucun ! Ou peut-être un ou deux, dont la participation pendant la guerre était plus que symbolique.
Q: Pour le cinquantenaire de l’indépendance, L’ONM a certainement préparé un riche programme…
R: D’abord, nous faisons un travail de mémoire. L’ONM, en collaboration avec les chercheurs et les historiens, tente de récolter le maximum de témoignages émanant de moudjahidine qui furent les acteurs principaux de cette guerre. L’Algérie perd chaque année 3 000 moudjahidine. Parmi ceux qui sont vivants, la majorité se plaint de sérieux problèmes de santé. Donc, il est important d’accélérer ce travail. Avec le départ de chaque moudjahid, l’Algérie perd un morceau de son Histoire.
À l’occasion du cinquantenaire, nous allons diffuser des documentaires, réaliser des films, éditer des livres qui parlent de la guerre et du Mouvement national. Le travail est fait en collaboration avec plusieurs départements ministériels.
Q: L’écriture et l’enseignement de l’Histoire sont considérés comme de gros échecs de l’Algérie indépendante. Partagez-vous cet avis ?
R: Entièrement. C’est l’échec de l’État. C’est celui des historiens et des chercheurs. La majorité des moudjahidine n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Donc, ils sont incapables de rédiger leurs mémoires. Mais ils sont là, prêts à témoigner, parce qu’ils se souviennent de tout. Qu’a-t-on fait pour exploiter cette mémoire ?
Q: Mais pour certains, l’Algérien ne connait qu’une partie de l’Histoire, celle que l’État a voulu enseigner à son peuple après l’indépendance…
R: Si vous faites allusion aux conflits ou encore aux différends qui existaient entre les chefs de la guerre d’indépendance, revenez aux grandes révolutions inscrites dans l’Histoire de l’humanité. Vous verrez que les conflits étaient toujours présents, mais la cause fut la même : se libérer, à n'importe quel prix, du colonialisme.
Permettez-moi de revenir aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance pour vous informer que la prise en charge des moudjahidine sera le deuxième volet de cette célébration. Je pense que l’État a failli à ses devoirs envers cette catégorie de personnes. Le moment est venu pour revoir les lois de manière à leur rendre justice.
Q: Exigez-vous toujours la repentance de la France ?
R: On ne fera pas marche arrière sur ce principe. La France doit reconnaître ses crimes commis en Algérie, se repentir et demander des excuses au peuple et enfin indemniser les victimes. La France a bien arraché ses droits à l’Allemagne. Pourquoi donc refuse-ton cela au peuple algérien ?
Nous voulons bâtir de bonnes relations avec la France et tourner définitivement cette page sombre de l’Histoire. Mais cela ne peut se faire avec des discours provocateurs qui font le parallèle entre la douleur et la souffrance d’un peuple meurtri par plus d’un siècle de colonialisme et les prétendues atrocités commises contre les Pieds‑noirs et les harkis durant la guerre.
En tant que moudjahid, le harki était mon ennemi, puisque sans lui, la guerre aurait été achevée en une année. Quant aux Pieds‑noirs, il faut les appeler par leur nom, c’étaient les colons. Ils avaient pris les armes contre nous, spolié nos biens. Alors arrêtons de falsifier l’Histoire. L’Histoire retiendra que les Algériens sur leur terre défendaient leurs droits. Le Français, lui, est venu en colonisateur. Est-ce que la France peut nier les crimes commis dans notre pays ? Les essais nucléaires dans le Sud ? La torture pratiquée sur les prisonniers ? Est-ce qu’elle peut nier 132 ans d’existence sur un territoire qui ne lui appartenait pas ?
Q: Mais au moment où vous parlez de repentance, le parlement algérien est incapable de faire passer une loi criminalisant le colonialisme ?
R: Je reviens à ma première analyse sur la conjoncture qui a prévalu dans le pays durant deux décennies. L’Algérie est sortie affaiblie fragilisée de cette période. Si le pays avait été fort, si nous avions eu un appui fort de la part de la communauté internationale, la France aurait fait sa repentance.
Q: Vous avez parlé des harkis. Qu’en est–il de leurs enfants ?
R: L’ONM fait la distinction entre le deux. Mais pour être plus juste, j‘invite les enfants de harkis à choisir leur camp. S’ils optent pour l’Algérie, ils seront les bienvenus dans leur pays. S’ils assument le passé de leurs parents et qu’ils le défendent, je pense qu’à ce moment-là, le débat sera clos.
Q: Plusieurs chefs d’État vont prendre part aux festivités célébrant le cinquantenaire de l’indépendance. Est-ce que la venue du président français – dans le cas où il serait invité – serait une bonne chose, selon vous ?
R: L’ONM préfère fêter cette occasion avec les personnes qui avaient soutenu sa cause. Mais je tiens à préciser que nous souhaitons entretenir de bonnes relations avec la France dans tous les domaines, notamment celui de l’économie. Les deux pays se connaissent très bien. Encore faut-il que la France assume son passé.
Selon le président Bouteflika:Un colloque organisé hier à Paris : Algérie, l’échec de 50 années d’indépendance (le 22.05.12)
L’Algérie est un pays sinistré et sans histoire. C’est à peu près la conclusion qui est ressortie du colloque organisé hier par l’Institut des études politiques de Paris (IEP), section Monde arabe, qui portait sur le bilan et les perspectives de l’Algérie après 50 ans d’indépendance.D’emblée, pour Lhouari Addi, sociologue et professeur à l’IEP de Lyon, si l’Algérie a échoué à se développer, c’est parce que toutes les politiques de développement économique menées jusque-là ont été conçues pour le peuple et non pas pour la société. Qualifiant le président Boumediène de «symbole de populisme»,http://elwatan.com/hebdo/france/un-coll ... 62_155.phpcelui-ci a, selon lui, beaucoup idéalisé le peuple et méprisé la société. «Boumediène est le père du populisme algérien. Il a intégré le peuple dans l’Etat, mais pas la société. En réalité, il aimait le peuple mais détestait la société», a-t-il indiqué. Et d’expliquer que ce même populisme, claironné durant des années, a été battu en brèche par les échecs économiques et sociaux. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, «même si les hommes politiques ne croient plus au populisme, ils sont encore liés par son héritage». Concernant l’histoire de l’Algérie indépendante, Malika Rahal, historienne, a estimé que celle-ci n’existe pas comme champ de travail. Pour la simple raison que dans la tête des dirigeants algériens, l’histoire ne concerne que la période coloniale et celle inhérente à la guerre. Comme si l’histoire du pays s’était brusquement arrêtée en 1962.
«L’écrasante guerre de l’indépendance monopolise les travaux d’historiens. Elle est utilisée par les régimes successifs pour demeurer en place. La preuve, il n’y a pas, à ma connaissance, de doctorants dans le département d’histoire qui travaillent sur la période d’après-1962», explique-t-elle. Malika Rahal a pointé du doigt le problème d’accès aux archives algériennes de l’après-indépendance. Et de prévenir que si cette histoire n’était pas assumée et regardée en face, elle s’écrira finalement de Paris ou de Londres.
Pour Benjamin Stora, l’histoire, telle qu’elle a été écrite par le régime algérien, ne parvient plus à fédérer le peuple comme avant. Bien au contraire, on assiste à la naissance de différents groupes qui prétendent à une autre histoire, différente de celle promue par le pouvoir officiel et qui reposait sur l’homogénéité et l’héroïsme des Algériens face à l’envahisseur français. «Il y a désormais une pluralité de discours sur la guerre d’Algérie», concède Benjamin Stora, qui a reconnu aussi que même du côté français, on donne de plus en plus la parole à des groupes de gens qui étaient marginalisés (harkis, pieds-noirs…) mais qui, aujourd’hui, veulent imposer leur propre grille de lecture de l’histoire de l’Algérie.
Enfin, l’historien a jugé qu’au lieu de faire des discours généraux sur la guerre d’Algérie, il serait plus utile de faire la lumière sur des évènements précis, comme la Bataille d’Alger ou le bombardement des régions du constantinois, etc.
Dans le domaine économique, l’échec est encore plus flagrant, selon Zoubir Benhamouche. Pour cet économiste, l’Algérie est à la croisée des chemins. Autrement dit, soit elle essaye de se relever en utilisant les potentialités humaines et les richesses naturelles dont elle dispose, soit elle entrera dans une violence profonde et interminable.
Et ce ne sont pas les raisons de l’échec qui manquent, selon M. Benhamouche : fiscalité hors hydrocarbures très faible, banques à l’âge de pierre, système éducatif catastrophique, système rentier qui ne favorise pas la création d’emploi et absence totale de réformes. Tout cela a fait que, malgré les 200 milliards injectés, l’Algérie connaît chaque jour des émeutes. Un paradoxe. (Yacine Farah)
http://www.tsa-algerie.com/politique/bo ... 19947.html(...)Dans son message, le président Bouteflika a reconnu des erreurs durant les cinquante ans d’indépendance de l’Algérie. « Nous admettons assurément les erreurs qui ont émaillé le processus de construction, mais nous ne pouvons nier les réalisations », a‑t‑il dit. (...)[/spoiler]
(*)Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et président de l’Association des anciens du MALG:
http://www.tsa-algerie.com/divers/ould- ... 19942.html(...) Il(*) revient également avec regret sur les divergences idéologiques entre les responsables politiques et l'état‑major de l'ALN qui ont débouché sur une grave crise qui a fait perdre à l'Algérie au moins quarante ans de développement. « Sans ce conflit entre ceux qui étaient nourris des mamelles du socialisme et ceux qui voulaient une gestion pragmatique, libérale et rationnelle, l'Algérie eût été un État démocratique dès les premières années de l'indépendance », a‑t‑il conclu.
Ce dossier élaboré par des experts de l’Association algérienne de développement de l’Economie de marché (ADEM) sous la direction du professeur des universités, président ADEM, expert International en management stratégique, Docteur Abderrahmane Mebtoul.
Algérie : bilan de 50 ans d’économie (I) (Free Algérie | 31/01/2012)
Cette analyse à partir de l’observation de la réalité, liant la théorie et la pratique, constitue elle-même une très brève synthèse de nos réflexions et propositions concrètes durant ces trente dernières années pour le redressement national. Elle se veut une modeste contribution au débat national qui engage l’avenir de l’Algérie.
http://www.freealgerie.com/avis/278-alg ... mie-i.htmlOctobre 1988 conséquence de la crise de 1986 qui a vu s’effondrer les recettes d’hydrocarbures de 2/3, contredit ces discours populistes, et c’est le début timide d’une presse libre et d’un multipartisme que l’on tente de maîtriser par l’éclosion de partis (une famille pouvant fonder un parti avec des subventions de l’Etat) avec la naissance d’une nouvelle constitution en 1989 qui introduit des changements fondamentaux dans notre système politique qui avait un caractère monocratique depuis l’indépendance en consacrant l’existence du multipartisme, conférant ainsi à notre système politique un caractère pluraliste du moins dans les textes. Sur le plan économique, entre 1989-1990 c’est l’application des réformes avec l’autonomie de la banque centrale, la tendance à la convertibilité du dinar, la libéralisation du commerce extérieur, une tendance à l’autonomie des entreprises et l’appel, très timidement, à l’investissement privé national et international sous le slogan secteur privé facteur complémentaire du secteur d’Etat, après le socialisme spécifique, de l’économie de marché spécifique à l’algérienne avec la dominance du secteur d’Etat soumis à la gestion privée, des lois portant autonomie des entreprises publiques. Effet de la crise économique, nous assistons à une crise politique sans précédent qui commencera entre 1989/1990, crise accélérée par des élections législatives, coordonnées par un nouveau chef de gouvernement issu des hydrocarbures des émeutes dont l’aboutissement sera la démission de ce Président après plus d’une décennie de pouvoir. Le procès est fait cette fois à la décennie noire de 1980/1990.
Et c’est la liste interminable de chefs de gouvernement et de ministres, changement successif du à la profonde crise qui secoue le pays. C’est la naissance du Haut Comité d’Etat (HCE), la venue d’un historique et figure charismatique qui donnera une première lueur d’espoir, présidera à peine une année le HCE avant d'être assassiné, son remplacement par un autre membre du HCE, avec parallèlement, un Conseil consultatif faisant œuvre de parlement désigné. L’on rappellera comme chef de gouvernement le père de l’industrie lourde des années 1970 qui prônera l’économie de guerre mais avec son départ rapide du fait de la cessation de paiement. Lui succèdera un premier ministre membre du HCE, artisan du programme de Tripoli qui signera l’accord de rééchelonnement avec le FMI, démissionnant tout juste après, l’Algérie étant en cessation de paiement n’ayant pas de quoi acheter un kilo de farine, alors que certains responsables politiques clamaient haut et fort à la télévision et dans la presse que l’Algérie n’irait pas au rééchelonnement. Les accords avec le FMI verront une baisse drastique de la valeur du dinar qui sera dévaluée. La période qui suit verra un chef d’Etat avec un parlement de transition à savoir le CNT (conseil national de transition) combinaison d’associations et de partis politiques.
Viendront les élections de ce Président axé sur le rassemblement, pour sortir le pays de la crise et une nouvelle constitution (1996. Elle crée la seconde chambre, dite Conseil de la nation, et par le truchement de l’article 120, lui donne pratiquement le pouvoir de bloquer un texte de loi voté par l’APN. Mais fait nouveau et important, elle limite le mandat présidentiel à deux étalé sur cinq années. Mais nous sommes toujours dans la même ambiguïté politique en maintenant le caractère dual de l’Exécutif, (ni régime parlementaire, ni régime présidentiel) tout en consolidant le système de Conseils existants dont l’institution d’un Haut Conseil Islamique et d’un Haut Conseil de sécurité qui est présidé par le président de la République. C’est à cette période que naît le Rassemblement national démocratique (R.N.D) dont le fondement du discours est la lutte anti-terroriste qui raflera presque tous les sièges en 8 mois d’existence tant de l’APN que du Sénat au détriment du FLN et qui provoquera par la suite des protestations interminables et une commission sur la fraude électorale dont les conclusions ne verront jamais le jour. Les parlementaires du fait de la situation sécuritaire de l’époque, auront surtout pour souci de voter pour soi même des rémunérations dépassant 15 fois le SMIG de l’époque alors que la misère se généralise, oubliant naturellement du fait de la généralisation des emplois-rente, qu’un parlementaire aussitôt sa mission terminée retourne à son travail d’origine, et qu’une retraite automatique revient à afficher un mépris total pour une population meurtrie. Dans la foulée, la venue de deux chefs de gouvernement dont le premier technicien pratiquera le statu-quo et le second par l’application des accords du FMI qui aura à son actif le cadre macro-économique stabilisé actuellement mais des retombées sociales négatives du fait de la douleur de cet ajustement. Ce président démissionne et des élections sont programmées le 8 avril I999 avec l’élection d’un nouveau président qui promet de rétablir l’Algérie sur la scène internationale, de mettre fin à l’effusion de sang et de relancer la croissance économique pour atténuer les tensions sociales qui sera matérialisé plus tard par le référendum sur la réconciliation nationale avec un vote massif en faveur de la paix.
Qu’en est-il sommairement de 2000 à janvier 2012 ? Un chef de gouvernement est nommé après plus de 8 mois d’attente mais son mandat sera de courte duré à peine une année du fait des conflits de compétences. Un second chef de gouvernement est nommé, plus politique qui s’engage également à redresser la situation mais qui démissionne, tout en se présentant candidat à la présidence avec comme conséquence une dualité dans les rangs du FLN dont il est tissu. Il est remplacé par le Secrétaire Général du RND. Viennent ensuite les élections du 08 avril 2004 qui sont largement remportées par le précédent Président avec trois chefs de gouvernement successifs : premièrement le secrétaire général du RND qui a été chargé des élections de 2004, puis le secrétaire général du FLN courant 2007 ce parti avec les élections successives étant devenu majoritaire tant au niveau de l’APN que du Sénat, avec peu de modification dans la composante ministérielle puisque l’ancien chef de gouvernement n’a pu nommé aucun ministres entre mai 2006 et juin 2008, (assistant d’ailleurs de 1999 à 2010 à la même composante à quelques variantes idem pour les walis et les postes clefs de l’Etat) puis à nouveau courant 2008 le retour du secrétaire général du RND qui précisons a été chargé des élections d’avril 2009. C’est également durant cette période qu’est signé l’Accord avec l’Europe le 1er septembre 2005, pour une zone de libre échange constituant un acte politique e première importance depuis l’indépendance politique postulant ainsi l’irrésistibilité vers l’économie de marché, et courant novembre 2008 qu’est amendée la Constitution, non pas par référendum mais à la majorité des deux chambres, les députes et sénateurs se feront comme leurs prédécesseurs voter un salaire de plus de 300.000 dinars par mois. Cet amendement ne limite plus les mandats présidentiels, tout en supprimant le poste de chef de gouvernement en le remplaçant par celui de premier ministre consacrant un régime présidentiel.
Dans la foulée l’élection présidentielle s’est tenue le 9 avril 2009 où l’ancien président est réélu pour un nouveau mandat de cinq années (2009/2014) en promettant la création de trois millions d’emplois durant cette période et d’augmenter le pouvoir d’achat des Algériens. Aussi, la période de 2004 à 2009 devait être consacrée à asseoir un Etat de droit avec la réforme des institutions, du système financier poumon des réformes, du secteur agricole et l’accélération des privatisations. L’objectif était une dynamisation de la production et des exportations hors hydrocarbures. Le pré programme de soutien à la relance économique reposant sur les dépenses publiques (plus de 7 milliards de dollars US) ayant eu lieu avant 2004, celui programmé entre 2004/2009 clôturé en principe à 200 milliards de dollars US mais dont le bilan n’a pas été rendu public. Durant cette période, comme durant la période 1980/1985, du fait de la compression de la demande sociale durant la période du terrorisme, demande qui a explosée depuis 2000, la priorité a été accordé aux infrastructures, logement qui ne sont qu’un moyen du développement et non au management stratégique de l’entreprise seule source permanente de la richesse. C’est durant cette période que nous assistons à des déballages sur la corruption qui a d’ailleurs toujours existé mais qui prend des proportions alarmantes avec une corruption socialisée de la BADR, de Khalifa, de la BCIA, BNA, BEA, BDL bon nombre d’agences du CPA et d’autres banques et d’entreprises publiques dont Sonatrach, le projet du siècle autoroute Est-Ouest, et bien entendu qui touche presque tous les autres secteurs de l’économie nationale ce qui a fait dire aux observateurs que le risque est de passer de l’ancien terrorisme à un autre - entendu la corruption - plus mortel pour le pays. Entre 200/2012 nous assistons à deux politiques économiques contradictoires. La première période de 200o/2006 a vu la signature de l’Accord d’association avec l’union européenne, l’adoption de la loi sur les hydrocarbures, des mines, de l’électricité et du gaz et une volonté de faire appel à l’investissement privé international mais sans vision stratégique. La deuxième période de 2007 à 2012 est caractérisée, outre par l’amendement de la loi des hydrocarbures de 2006,( loi qui selon les déclarations des responsables en 2011 serait à nouveau amendé car n’ayant attiré aucun investisseur potentiel), par le retour au tout Etat gestionnaire avec une dépense publique sans précédent depuis l’indépendance politique. Mais sans que l’on ait mis au préalable les mécanismes de contrôle tant politiques qu’économiques comme le gel de la Cour des comptes, la loi budgétaire au niveau des assemblées (APN et Sénat) qui vient d’être seulement adoptée fin 2011. Ainsi, a été programmé une nouvelle enveloppe de 280 milliards de dollars entre 2010/2014 que j’aurai l’occasion d’analysera l’impact et se pose été question : l’Algérie aura-t-elle cette capacité d’absorption de cette importante masse monétaire et ne risque-t-on pas d’assister avec le divorce objectifs ambitieux, moyens de réalisation limités surtout par la ressource humaine dévalorisée et la faiblesse d’une régulation claire, faute d’institutions adaptées à la transition à l’accélération de la mauvaise gestion pour ne pas dire corruption ?
Le constat à travers ce cheminement historique est que durant cette période de transition difficile d’une économie étatisée à une économie de marché concurrentielle et l’Etat de droit et la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle est que les réformes sont timidement entamées malgré des discours apparemment libéraux, et moralisateurs que contredisent journellement les pratiques sociales. Les banques, lieu de distribution de la rente, continuent de fonctionner comme des guichets administratifs, et du fait des enjeux les réformes souvent différés s’attaquant plus aux aspects techniques qu’organisationnels, alors qu’elles sont le moteur des réformes, la privatisation et le partenariat comme moyens d’investissement et de valeur ajoutée piétinent faute de cohérence et de transparence ; la facture alimentaire continue d’augmenter malgré le fameux programme agricole ( PNDA) dont il conviendra de faire le bilan du fait plusieurs de milliards de dollars de dépenses, la bureaucratie et la corruption continuent de sévir. Comme conséquence, résultats de la pratique de plusieurs décennies et non seulement de la période actuelle, nous assistons à des tensions à travers toutes les wilayates contre la hogra- la corruption, la mal vie, d’une jeunesse dont le slogan : "nous sommes déjà morts" ce qui traduit l’impasse du système économique rentier à générer une croissance hors hydrocarbures, seule condition d’atténuation des tensions sociales pour faire face à ce malaise social. Nos responsables ont-ils analysé le désespoir des harragas, ces jeunes souvent avec la complicité de leurs parents qui bravent la mort et l’impact de l’exode des cerveaux et vus les longues filles d’attente auprès des ambassades pour le visa, depuis l’aube du jour au crépuscule ou le rêve est de s’enfuir du pays. Pourquoi ces séminaires sur la diaspora à coup de millions de dollars, un opérateur, un cadre ou intellectuel étant surtout au sort de ses con concitoyens, devant retenir le peu qui existe déjà.