L'Economie Tunisienne

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LANDSKNECHT
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par LANDSKNECHT »

Tunisie : ASSAD implante une usine au Maroc

La société l'Accumulateur tunisien « Assad » compte implanter une nouvelle usine au Maroc, baptisée Assad Batteries Maroc.

Notre confrère marocain, Challenge.ma, rapporte que l’entrée en exploitation de cette usine est prévue pour le 2ème trimestre 2016, après l’ouverture en ce mois de mai d’une société commerciale en Côte d’Ivoire ciblant la région de la CEDEAO. ASSAD compte, également, créer des sociétés commerciales en Espagne, France et Italie.
http://www.investir-en-tunisie.net/inde ... Itemid=323

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Sifax
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par Sifax »

La Russie veut faire de la Tunisie un hub pour son industrie en Afrique et au Moyen-Orient (Karam Kara-Békir, 21 juillet 2015)

La Russie compte faire de la Tunisie un hub industriel couvrant l’Afrique et le Moyen-Orient. A en croire l'ambassadeur tunisien en Russie Ali Koutali, un accord stratégique entre les deux pays prévoyant la création de ce hub industriel russe pour la région est en passe d’être signé.

« Nous sommes tombés d'accord sur la mise en place d'un partenariat stratégique axé sur la coopération industrielle, les projets conjoints et les investissements (en particulier les investissements russes en Tunisie), dont le but est de transformer la Tunisie en hub de l'industrie russe couvrant l'Afrique et le Moyen-Orient », a déclaré l'ambassadeur tunisien en Russie dans une interview accordée à l’agence de presse Sputnik.
Pour les investissements russes en Tunisie, le partenariat stratégique prévoit d’abord la création d'unités spécialisées dans l'assemblage des avions Sukhoi, des camions KamAZ et de certains composants automobiles, selon M. Koutali.
La commission conjointe qui se réunira en octobre en Russie, sera l’occasion de la signature de l’accord de partenariat qui devrait booster le volume des échanges entre les deux pays, jugé en deçà du potentiel de la coopération bilatérale. Selon l’ambassadeur, les exportations russes vers la Tunisie sont actuellement estimées à près d'un milliard de dollars, tandis que les exportations tunisiennes vers la Russie ne dépassent pas 30 millions de dollars.
Approfondir la coopération dans tous les domaines
Des programmes de coopération dans plusieurs domaines sont déjà engagés, mais les deux pays veulent l’approfondir davantage dans les domaines économique, commercial, culturel et touristique. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov avait effectué un voyage en Tunisie en mars 2014 où il a émis le souhait de son pays d’approfondir la concertation politique avec la Tunisie et développer la coopération bilatérale dans tous les domaines.
Les relations entre les deux pays ne cessent d’évoluer depuis dans le sens voulu par la Russie. Une évolution qui n’a pas été freinée par l’affaire d’espionnage impliquant l’ambassade de Russie en Tunisie qui a été réglée « diplomatiquement » entre les deux pays. Signe de cette évolution positive, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a invité son homologue russe, Vladimir Poutine, à se rendre en Tunisie.
http://maghrebemergent.info/economie/tu ... rient.html

60b
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Message par 60b »

Sifax a écrit :
La Russie veut faire de la Tunisie un hub pour son industrie en Afrique et au Moyen-Orient (Karam Kara-Békir, 21 juillet 2015)

La Russie compte faire de la Tunisie un hub industriel couvrant l’Afrique et le Moyen-Orient. A en croire l'ambassadeur tunisien en Russie Ali Koutali, un accord stratégique entre les deux pays prévoyant la création de ce hub industriel russe pour la région est en passe d’être signé.

« Nous sommes tombés d'accord sur la mise en place d'un partenariat stratégique axé sur la coopération industrielle, les projets conjoints et les investissements (en particulier les investissements russes en Tunisie), dont le but est de transformer la Tunisie en hub de l'industrie russe couvrant l'Afrique et le Moyen-Orient », a déclaré l'ambassadeur tunisien en Russie dans une interview accordée à l’agence de presse Sputnik.
Pour les investissements russes en Tunisie, le partenariat stratégique prévoit d’abord la création d'unités spécialisées dans l'assemblage des avions Sukhoi, des camions KamAZ et de certains composants automobiles, selon M. Koutali.
La commission conjointe qui se réunira en octobre en Russie, sera l’occasion de la signature de l’accord de partenariat qui devrait booster le volume des échanges entre les deux pays, jugé en deçà du potentiel de la coopération bilatérale. Selon l’ambassadeur, les exportations russes vers la Tunisie sont actuellement estimées à près d'un milliard de dollars, tandis que les exportations tunisiennes vers la Russie ne dépassent pas 30 millions de dollars.
Approfondir la coopération dans tous les domaines
Des programmes de coopération dans plusieurs domaines sont déjà engagés, mais les deux pays veulent l’approfondir davantage dans les domaines économique, commercial, culturel et touristique. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov avait effectué un voyage en Tunisie en mars 2014 où il a émis le souhait de son pays d’approfondir la concertation politique avec la Tunisie et développer la coopération bilatérale dans tous les domaines.
Les relations entre les deux pays ne cessent d’évoluer depuis dans le sens voulu par la Russie. Une évolution qui n’a pas été freinée par l’affaire d’espionnage impliquant l’ambassade de Russie en Tunisie qui a été réglée « diplomatiquement » entre les deux pays. Signe de cette évolution positive, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a invité son homologue russe, Vladimir Poutine, à se rendre en Tunisie.
http://maghrebemergent.info/economie/tu ... rient.html



En supposant que l'info soit vraie, c'est un comble quand on voit les milliards de dollars de matériels Sukkoi et autres que nous avons achetés chez les Russes et pas le moindre petit atelier de montage. :evil:

PSG78
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par PSG78 »

J'ai de gros doutes pour les Sukhoi, pour le reste c'est plausible. Après il peut s'agir d'avions civils, je vois mal la Russie délocaliser la fine fleur de son industrie de défense en Tunisie.
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anzar
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par anzar »

Sukhoi fabrique aussi des avions civils, c'est même à Irkut et c'est un avion moyen courrier destinés aux marchés émergeant. La Tunisie peut tout à fait récupérer des contrats pour la fournitures d'équipement aéronautiques, vu qu'elle a déjà un certain nombre d'opérateurs qui activent dans ce domaine

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Sifax
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par Sifax »

Oui c'est certainement de la sous-traitance dont il s'agit. Et c'est 100% civile. ça reste impressionnant pour nos amis tunisiens :cheers: et ça montre aussi nos lacunes.
60b a écrit :En supposant que l'info soit vraie, c'est un comble quand on voit les milliards de dollars de matériels Sukkoi et autres que nous avons achetés chez les Russes et pas le moindre petit atelier de montage.
J'ai ce sentiment quand je regarde ce que font les russes avec les Jordaniens! dans le domaine de la fabrication militaire. Les choses vont changer dans le bon coté pour nous.

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Re: L'Economie Tunisienne

Message par tayeb »

Faut prendre ça avec des pincettes, l'agence de presse Russe Spuntnik c'es un modèle du genre dans la propagande.

opmega
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par opmega »

Tayeb a raison, s'il y a eu des négociations récentes, elles ne sont pas ce que cet article veut bien dire : on reste dans le potentiel habituel des exportations tunisiennes et du boycott russe des produits UE/ Les avions, ce sera pour plus tard je pense, ou alors on en restera à une petite sous traitance un peu à la sauce Airbus avec l'Espagne ou l'Italie...

Jugez plutôt :
Quand la Tunisie et la Russie se redécouvrent

Après l’heureux dénouement de l’affaire des otages tunisiens en Libye voilà que la diplomatie tunisienne enregistre un autre succès à l'occasion de la visite à Moscou du ministre des AE, Mongi Hamdi

Depuis 1956, la Tunisie et la Russie se sont superbement ignorées. Sous Bourguiba comme sous Ben Ali, les relations entre les deux pays étaient réduites à leur plus simple expression et se limitaient à des échanges culturels ou sportifs. Le premier président de la République qui avait caressé l’idée de visiter Moscou dans les années 70, a dû y renoncer lorsqu’il apprit qu’il n’y serait accueilli par aucun des membres de la troïka soviétique, Brejnev, Kossyguine et Podgorny, la Tunisie n’étant considérée ni comme un pays frère, ni comme un pays ami pour avoir droit à cet honneur.

Il a fallu attendre la révolution pour que la Russie qui a, entre-temps, répudié le communisme s’intéresse à notre pays et y envoie son ministre des affaires étrangères, Serguei Lavrov, en Tunisie. C'était, il y a près de quatre ans. Depuis, plus rien. Il a fallu cette visite de Mongi Hamdi et les résultats auxquels elle a abouti, notamment les achats d'huile d'olive et l'aide de 500 millions de dollars proposée par la Russie à des conditions favorables pour que les relations entre les deux pays connaîssent un certain réchauffement. La Tunisie n'a plus le droit de bouder ce pays aux potentialités énormes. Confrontée depuis toujours au lancinant problème de la diversification de ses exportations, notre pays a aujourd'hui une occasion historique de réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés européens , d'autant plus que nos partenaires, en pleine récession, ne sont plus en mesure d'absorber toutes nos exportations. Il serait cependant naïf de croire que la Russie pourra prendre du jour au lendemain la place de nos partenaires traditionnels au niveau des investissements et des relations commerciales. En plus de la géographie et de l'histoire, l'Union européenne reste le plus grand marché du monde. N'oublions pas que ces exportations d'huile dont on fait grand cas sont liées à une conjoncture spéciale.
source : http://www.leaders.com.tn/article/14948 ... decouvrent

NB : source beaucoup plus sûre sur le monde des affaires en Tunisie.

Par contre, merci à nos frères algériens pour le prêt à conditions très préférentielles...Par les temps qui court, la Tunisie compte ses amis sur les doigts d'une main ! :algerie01:

tayeb
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par tayeb »

En ce qui me concerne je comprend pas du tout ce prêt de 100 millions de dollars à 1% de taux d'intérêt, c'est du n'importe quoi. La somme est dérisoire et le message fraternel aurait eu un véritable impact si le prêt avait pris la forme d'un don sans contre partie. Il est vrai qu'on est pas très en forme économiquement mais je pense qu'on a raté une occasion de porté un vrai message de solidarité inconditionnelle, on aurait aussi détruit le message de Sarkozy par la même occasion. Ce n'est que mon avis et que mes compatriotes ne le prennent pas mal, je sais que le geste est déjà très appréciable mais la différence entre les deux est de l'épaisseur d'une feuille de papier, sauf qu'il y en a une qui frappe beaucoup plus les esprits.

LANDSKNECHT
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par LANDSKNECHT »

"Où investir en Afrique en 2015-16": La Tunisie toujours dans le top 10

Un nouveau rapport de la Banque d’investissement sud-africaine, Rand Merchant Bank, classe la Tunisie au septième rang des pays d'Afrique les plus attractifs pour les investisseurs étrangers, derrière l'Afrique du Sud, l’Egypte, le Maroc, le Ghana, le Nigeria et l’Ethiopie. La Tunisie a devancé, dans ce classement, l'Algérie, la Tanzanie et le Kenya.

Intitulé " Où investir en Afrique en 2015-16", le rapport de la RMB, rendu public lundi, classe les 54 pays d’Afrique en termes d’attractivité pour les investisseurs. Rand Merchant Bank a établi son classement en se basant sur le niveau du produit intérieur brut (PIB), le pouvoir d’achat et les taux de croissance.
http://www.investir-en-tunisie.net/inde ... Itemid=323

Djaaf
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par Djaaf »

Plus de 2000 investisseurs quittent la Tunisie pour le Maroc
Le secrétaire général de l’union tunisienne des jeunes entrepreneurs, Chedli Houas, a indiqué que durant les dernières années, près de 2000 investisseurs étrangers ont décidé de quitter la Tunisie pour aller s’installer au Maroc.
Le rythme d’investissement en Tunisie est selon Chedli Houas, très long et ne peut pas garantir la création d’emplois, a rapporté l’agence TAP.
Il a appelé dans ce sens les autorités compétentes à encourager davantage les investisseurs en leur accordant plus d’avantages fiscaux.
http://www.tunisienumerique.com/plus-de ... roc/279406

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Sifax
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par Sifax »

La Russie implantera en Tunisie, des unités d’assemblage d’avions Sukhoi (Par Agence | 10/02/2016)

C’est Zakaria Hamad, ministre de l’Industrie qui l’a déclaré, récemment, aux médias. L’avionneur russe Sukhoi envisage, sérieusement, l’implantation, en Tunisie d’unités spécialisées dans l’assemblage des avions.

Début 2015, l’ambassadeur tunisien en Russie Ali Koutali a indiqué que la Russie compte faire de la Tunisie un hub industriel couvrant l’Afrique et le Moyen-Orient.

Un accord stratégique entre les deux pays devait être signé. Accord qui prévoit la création d’unités spécialisées dans l’assemblage des avions Sukhoi, des camions KamAZ et de certains composants automobiles.

Aujourd’hui, la Russie est passée au stade d’étude de marché. Ainsi, le projet verra bientôt le jour, a affirmé Zakaria Hamad qui a fait part de l’intention de la Société Airbus d’élargir ses activités en Tunisie et d’augmenter sa capacité de production.

« Airbus compte investir 67 millions de dinars au cours des quatre prochaines années et passer ainsi à la vitesse supérieure », a annoncé le ministre de l’Industrie.(Agence)
http://www.algerie1.com/flash-dactu/la- ... ns-sukhoi/

C'est grandiose pour nos amis tunisiens si ça se confirme. Mebrouk :cheers:
Je suis presque jaloux :oops: on est quand même responsable d'une partie des plans de charge du CMI russe.

capitao
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Message par capitao »

LE PORTUGAL E LE 4 INVESTISSEUR EN TUNISIE http://fr.allafrica.com/stories/201505300035.html
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bologhineziri
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par bologhineziri »

Une jeune équipe très ambitieuse: EVADA AIRCRAFT
https://youtu.be/F4fANAR2zAE
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Chifboubara
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Re: L'Economie Tunisienne

Message par Chifboubara »

La Tunisie a toujours été un pays de créateurs (et pas seulement de petites mains dociles).

Cela fait plaisir de lire ça :
Le boom du "Made in Tunisia"

La Fashion Week, qui s’est tenue à Tunis fin mai, a été l’occasion pour la jeune création tunisienne d’imposer des produits 100 % créés et fabriqués dans son pays. Un moyen, aussi, de réaffirmer l’identité culturelle et historique de la Tunisie.


C’est dans l’amphithéâtre romain de Carthage, datant du Ier siècle, que le défilé "Behind the Savanna" de Mademoiselle Hecy ouvre la danse. Sur des sonorités électro et jazz, les jeunes filles défilent en tenue légère dans les ruines antiques ; tenues jaunes et saumon, transparence, soie et légèreté donnent le ton.

Le défilé de Mademoiselle Hecy. Avec ses combinaisons transparentes aux tons pastel, la marque Mademoiselle Hecy affirme vouloir mettre en valeur le corps de la femme au-delà des tabous

Alors que le parti islamiste Ennahda venait de clôturer son congrès, la Fashion Week de Tunis a réuni, comme chaque année, un public trié sur le volet grâce à une grande campagne de communication sur les réseaux sociaux. Antithèse du conservatisme, l’événement présente une autre facette du pays.

Les deux créatrices de la marque Mademoiselle Hecy, lancée en 2013, Hend Guesmi et Cyrine Faillon, en sont à leur troisième défilé en Tunisie. Diplômées d’une école de mode de Tunis, les stylistes se démarquent des autres avec des lignes modernes et des coupes fluides, bien loin des paillettes et du kitsch de certaines enseignes, qui se spécialisent davantage dans les mariages et robes de soirée.

Faire du Made in Tunisia
une nouvelle identité
"C’est fini les références cliché au patrimoine, il faut s’en inspirer mais savoir surtout le revisiter", exhorte Cyrine, vêtue d’une de ses créations, une robe noire un peu rock aux épaules imprimées de fleurs pastel. "Mademoiselle Hecy, c’est avant tout une jeune femme moderne et libre", affirme-t-elle.

En backstage, fashionistas voilées ou non viennent à la rencontre des mannequins. Idem pour les coiffeuses
Parmi les jeunes filles qui défilent, la silhouette élancée de Fethia Sabrina Farhani, connue sous son nom de blogueuse Vita Luna Spirit, impressionne l’assistance. Cette étudiante en médecine, met en valeur, à mi-temps, ses expériences culturelles en Tunisie sur son blog. Elle est devenue une semi-professionnelle en mode et lifestyle.

Étudiante en médecine le jour, la blogueuse se transforme en mannequin le soir "pour [se] faire plaisir", confie-t-elle.
"Au début, c’était juste par passion, mais depuis un an, grâce à une professionnalisation progressive des blogueuses, des magazines spécialisés dans la mode nous invitent à des événements. On reconnaît notre valeur", témoigne Sabrina. Pour elle, le blogging est un moyen de montrer une autre Tunisie, plus authentique :

"Les festivals électro dans diverses régions du sud et du centre du pays, les groupes d’artistes tunisiens, les artisans qui s’associent aux créateurs, il y a toute une jeunesse qui bouillonne au-delà des côtes touristiques", rappelle-t-elle, en souriant.

Un nouveau modèle économique
Si la Fashion Week est encore réservée à une petite élite tunisoise, le boom du "Made in Tunisia" mais aussi "Designed in Tunisia", à l’identité marquée, ne touche plus seulement la haute couture. Et depuis la révolution, il y a cinq ans, ce pari d’opter pour une création et une production locale s’avère être un filon économique. Les deux fondateurs de la marque de prêt-à-porter Lyoum, le couple franco-tunisien Sofiane et Claire Ben Chaabane, ont multiplié leur chiffre d’affaire par vingt en quatre ans, bien qu’ils aient lancé ce concept en pleine révolution du jasmin.

Sofiane et Claire Ben Chabaane, les deux fondateurs de Lyoum devant l'une de leur boutique dans le quartier de Menzah à Tunis
"Il n’y avait pas de marque tunisienne de prêt-à-porter, à part les grandes enseignes industrielles. L’idée était de faire des vêtements confortables avec une touche méditerranéenne mais surtout d’exploiter tout ce que le pays offrait localement en terme de production textile", explique Sofiane dans sa boutique située en banlieue nord de Tunis. Le couple a commencé avec une ligne pour enfants, vendue dans une boutique-restaurant pour faire connaître le concept. Aujourd’hui, il a deux boutiques de prêt-à-porter pour adultes et enfants, ainsi qu’une boutique en ligne.

T-shirts en coton et sacs en toile aux tons rock et pastel composent la collection 2016, qui a pour thème la musique et la nourriture. "Oum Kalthoum loved macarons", "Gainsbourg loved Mechouia»… Autant de références culturelles qui sont devenues la marque de fabrique de Lyoum.

Claire Ben Chabaane en train de choisir ses thèmes pour la collection automne-hiver 2016 de Lyoum
"Je m’inspire de tout, étant française, j’ai une autre sensibilité et un autre regard sur le pays qui complète la vision de Sofiane", témoigne Claire, qui dessine les collections dans un petit bureau de la Marsa, en banlieue nord de Tunis. Toute la production se fait en Tunisie dans six ateliers, qui ont accepté de produire localement et en petite quantité. Une démarche rare dans un pays où le marché de l’habillement est principalement tourné vers l’exportation.

Nizar Halouani, propriétaire de l’atelier Metaphoreline, a, lui, choisi de répartir sa clientèle entre les grandes enseignes tunisiennes, comme Hamadi Abid et Sasio, et les plus petits créateurs, comme Lyoum. "On sous-estime encore l’aspect économique de ce phénomène mais toutes ces jeunes marques sont en progression dans leur chiffre d’affaires et le côté ‘touche tunisienne’ a même été repris par les grands magasins. Ce n’est pas qu’une mode» insiste-t-il, en montrant les t-shirts d’une grande enseigne, qui a conçu une nouvelle collection avec des messages en darija, le dialecte tunisien, ou des imprimés inspirés des faïences tunisiennes. "En tant que fournisseur, il faut encourager davantage la production locale même si on ne nous commande qu’une quarantaine de pièces."

Claire Ben Chabaane dessine en s'inspirant de son quotidien, le marché, les épices, la nourriture, ses voyages

Une tendance pour tous ?
Latifa Hizem, créatrice de la marque de prêt-à-porter Ashkan, voit cette tendance du "Made in Tunisia" d’un bon œil, même si la qualité doit, selon elle, primer sur le reste et le produit rester accessible à tous. Elle a pris le parti de faire des vêtements avec des artisans tunisiens pour remettre en valeur le patrimoine local et le savoir-faire à l’ancienne. Dans sa boutique d’un quartier d’affaires de la capitale, les matériaux utilisés pour faire le couffin proviennent de quatre régions différentes, la corde des poignées de Ksar Hellal (est), le roseau de Tozeur (ouest) et la broderie de Ghar El Melh (nord).

Le couffin a été confectionné à partir de quatre régions différentes en Tunisie
Après la révolution, Latifa a sillonné pendant plusieurs années le pays pour trouver les artisans qui accepteraient d’adapter leurs méthodes à des designs plus modernes. Même si les tenues qu’elle vend sont modernes - manches courtes et décolletés -, Latifa considère que sa marque est accessible à tous, quelque que soit leur style. "Des filles voilées viennent ici. Si une tunique leur plaît, elles mettent un legging dessous, par exemple. Pareil pour les t-shirts." Sa gamme de prix commence à 15 dinars (environ 7 euros) et peut aller jusqu’à 200 dinars (90 euros) pour les pièces les plus travaillées. Dans la vitrine, les formes amples des t-shirts en lin côtoient des vêtements plus près du corps. Sur les mannequins exposés, les étoles vendues en boutique servent également de turban.

La boutique d'Ashkan dans le quartier du lac à Tunis.

La difficulté de vendre face à la concurrence
D’autres créateurs poussent plus loin encore le retour aux sources, comme la créatrice de bijoux Sara Jomaa. Installée depuis huit ans à son compte dans la banlieue sud de Tunis, elle conçoit des pièces uniques basées sur des méthodes ancestrales comme le filigrane et l’ajourage par découpage à la scie. De 25 à 1 500 euros pour certaines pièces, ses bijoux peuvent convenir à toutes les bourses, même si Sarah admet qu’on lui reproche souvent ses prix élevés.

La créatrice de bijoux Sarah Jomaa dans son atelier avec ses deux apprenties. © Nicolas Fauqué
"Les clients sont parfois étonnés quand je leur propose mes prix, mais ils sont justifiés par un travail est beaucoup plus soigné", explique Sara Jomaa. Certains bijoux peuvent prendre jusqu’à un an de travail entre le dessin, la conception et les finitions. Sarah va chercher les perles de certains colliers dans sa région de Mahdia, sur la côte est. Pour d’autres pièces, elle puise dans la calligraphie traditionnelle, ajoute aussi du "chichkane", des éclats de diamants.

Le collier créé par Sara Ben Jomaa, inspiré des "Tlila" traditionnels, est entièrement
fait en filigrane, une technique délaissée par les bijoutiers de la Médina Crédits photo Nicolas Fauqué
Attachement au patrimoine, volonté de moderniser le secteur, de créer davantage tout en restant accessible : la jeune garde tunisienne fait face à de nombreux défis, auxquels s’ajoutent la concurrence du marché noir et de la contrebande. Si la gamme de prix de ces marques tente de s’adapter à tous les budgets - les prix de Lyoum varient entre 20 et 90 euros -, elles ne peuvent pas rivaliser avec les copies plus industrielles et moins chères vendues en grande surface, dans ce pays où le salaire moyen varie entre 150 et 200 euros. "L’idée c’est de toujours chercher à innover et changer un maximum pour ne pas épuiser le concept du ‘Made in Tunisia’. Et si la clientèle s’est fidélisée, c’est aussi parce qu’elle est attachée à un produit de qualité", précise Latifa.

"Notre clientèle est jeune mais il y a aussi des familles qui viennent acheter des vêtements pour enfants, moins chers que certaines marques importées", observe le fondateur de Lyoum, dont le but est de se développer à l’international. Sofiane se souvient que lorsque les premiers clients venaient en boutique, "ils ne pensaient pas que la marque était tunisienne, ils pensaient que c’était importé à cause des coupes et des matières".

Sac de la collection Ashkan mettant à l’honneur les stars de la chanson tunisienne.
Le patrimoine tunisien se décline dans la matière mais aussi dans les imprimés des vêtements.
Difficile de chiffrer cette économie qui se base sur la vente en ligne, les show-rooms et la production en petite quantité. L’essor de ces jeunes marques - implantées à Tunis, sauf Ashkan qui a ouvert à Djerba et Hammamet - témoigne d’une volonté des Tunisiens de démocratiser davantage la mode, auprès des jeunes filles en short venues des banlieues chics ou celles en tenue plus conservatrice du centre-ville. Preuve de la popularité du renouveau du "Made in Tunisia" : le groupe Facebook "Cet été je m’habille Tunisien", où s’échangent des bonnes adresses et des idées pour porter des tenues traditionnelles ou revisitées, compte plus de 17 000 fans.
Source : http://webdoc.france24.com/fashion-week ... 2016-07-05
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