Bonne nouvelle
Exclusif. Weichai, ce géant chinois qui veut fabriquer des moteurs diesel en Algérie
Fiers de leurs blouses bleues, Xu Taifa et An Pengfei déambulent comme deux poètes ivres de leurs inspirations dans les allées d’une immense usine qui s’étend sur 20 mille M2. Ces deux ingénieurs chinois considèrent leur travail comme un engagement quasi artistique où la perfection est une valeur religieuse. En dépit du froid glacial qui s’abat sur la région de Weifang, située au centre de la province du Shandong en Chine, les deux techniciens nous font visiter, avec un enthousiasme sans pareil, leur mythique lieu de travail : le centre de production du groupe Weichaï.
Ce nom ne vous dit, peut-être, rien. Mais en Chine, Weichaï est un immense groupe industriel. Ce fabricant de moteurs pour les véhicules lourds, les bateaux et les divers engins ainsi que le matériel pour travaux publics, fait partie des 100 entreprises les plus importantes dans toute la Chine. Mieux encore, avec 35 milliards de dollars de revenus en 2017 et un chiffre d’affaires qui dépasse les 27 milliards de dollars, Weichaï est devenu ces dernières années le leader dans la conception et la fabrication des moteurs diesel dans le monde pour le secteur des poids-lourds et des engins de travaux publics.
En 2017, les revenus de Weichaï ont augmenté de.. 49 %. Et les bénéfices de ce groupe chinois ont réalisé une croissance de 24 %. Et ces chiffres qui donnent le tournis ne s’arrêtent pas-là. En 2017, sur le marché des camions et poids-lourds, là où Weichai vend 70 % de ses moteurs, le groupe chinois a réalisé une croissance de 133 % !
Les adjectifs qualificatifs manquent cruellement pour décrire l’étincelante réussite de ce groupe qui fut à la base une simple entreprise publique chinoise fondée en 1946. Weichai est devenu aujourd’hui un groupe regroupant plusieurs marques mondiales. Et l’usine de Weifang s’étend, désormais, sur une superficie avoisinant les 2 millions de M2.
Une multinationale qui brasse des milliards
Moteurs Baudoin, Kion Group, Linde Hydraulic, le fabricant de bateau et de yachts l’italien Ferreti, Shacman, la marque chinoise de camions semi-remorques, Weichai a racheté et repris plusieurs marques françaises, allemandes et italiennes ou chinoises pour mettre sur les rails une véritable multinationale qui brasse des milliards de dollars dans l’industrie mécanique.
Ces données expliquent on ne peut plus clairement le sentiment de fierté de Xu Taifa et An Pengfei, les deux jeunes managers chinois qui adorent raconter les exploits dans leur groupe en se promenant entre les robots et les installations innovantes de l’une des 8 usines que compte la zone industrielle occupée par Weichai.
Abnégation, innovation et synergie, ce sont ces valeurs que ces deux managers cultivent avec le reste de leurs 80 mille collègues répartis dans le monde entier. Un monde auquel va se joindre bientôt l’Algérie puisque le chinois Weichai va installer à partir de cette année 2018 un ambitieux projet industriel.En effet, les premiers camions Shacman assemblées en Algérie sortiront de leur usine basée à Sétif à partir du mois de mars prochain. Mais le groupe Weichai ne veut pas faire uniquement dans l’assemblage. Son projet est de transformer tout simplement l’Algérie en une immense plateforme industrielle. Mais de quoi s’agit-il exactement ? A Weifang, l’establishment de Weichai a révélé à Algériepart qu’un partenariat prometteur a été conclu avec le groupe privé algérien Mazouz.
En effet, Weichai va installer dans la même usine de Sétif de son partenaire algérien une unité de production de moteurs diesel et de boites de vitesses. L’objectif du groupe chinois est de fabriquer pas moins de 17 mille moteurs et 17 mille boites de vitesses. A partir de la deuxième année de l’entrée en production de cette unité, à savoir 2019, Weichai envisage d’exporter 40 % de sa production à partir de l’Algérie vers les pays voisins et de la région de l’Afrique subsaharienne.
Voir grand pour l’Algérie
En clair, Weichai, en collaboration avec son partenaire algérien, espère pouvoir exporter pas moins de 13 milles boites de vitesses et 13 mille moteurs diesel. Ces produits seront exportés vers les autres usines de montage du groupe chinois dans la région comme l’usine de montage des camions Shacman au Soudan. Celle-ci sera bientôt approvisionnée en moteurs diesel et en boites de vitesses à partir de… Sétif.
Pour atteindre cet objectif, les responsables de Weichai se sont engagés, nous confient-ils, à recruter essentiellement des universitaires algériens qui seront formés par des encadreurs chinois. Effectivement, 70 % des ouvriers de l’unité de production de Weichai à Sétif seront des universitaires, nous confirment à Weifang la direction générale du groupe chinois.
Dés l’été de cette année 2018, ces ouvriers algériens apprendront à assembler des moteurs dans leur propre pays. Et pour faire monter le taux d’intégration de ses produits, Weichai et le groupe Mazouz ont fait un pari ambitieux : procéder à la fabrication en Algérie des blocs-moteurs, une pièce stratégique dans un moteur pour camions ou véhicules de poids-lourds.
Si cet objectif est atteint, ce projet pourra atteindre les 70 % de taux d’intégration puisque la benne des camions Shacman sera fabriquée à Sétif dés le mois de mars prochain. Weichai voit donc grand pour son avenir en Algérie. Le groupe chinois veut à tout prix frapper un groupe coup dans notre pays. Mais trouvera-t-il toutes les facilitations nécessaires pour réussir son investissement en Algérie ? Telle est la question….
https://algeriepart.com/2018/01/11/excl ... -algerie/#
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.