très logique et cohérent, réaliste vue la situation
bien sûr sur du long terme tout est possible
Merci pour ta réponse
ça fait du bien d'avoir des retours
![:avo: :avo:](./images/smilies/449252.gif)
Le texte complet se trouve ici https://eca.state.gov/files/bureau/alge ... ummary.pdfRequest by the Government of the People’s Republic of Algeria to the Government of theUnited States of America for Imposing Import Restrictions toProtect its Cultural Patrimony under Article 9 of the UNESCO Convention (1970)
...
On June 13, 2018 the U.S. Department of State published notification in the Federal Register of the receipt of a request from the Government of the People's Democratic Republic of Algeria to the Government of the United States of America for import restrictions on archaeological and ethnological material from Algeria representing its prehistoric through Ottoman Era heritage.
...
Evidence of Pillage and Jeopardy to the Cultural Patrimony of Algeria
Despite efforts taken by the Government of Algeria, its archaeological sites are the target of networks of specialists in looting and the illegal cultural property trade. Some of the sites on the World Heritage List are under threat from robbing and looting, as well as other threats. The entire span of Algeria’s rich heritage is at risk, from prehistoric fossils, to rock art, Roman artifacts, Islamic manuscripts, and even architectural fragments. Among the most frequently targeted are small portable objects, such as ancient and medieval antiquities, lamps, architectural elements and lithics. As one way to judgethe extent of the looting and trafficking problem, Algerian authorities have recovered thousands of heritage objects through police action over the last decade including coins, column capitals, mosaics, and sculpture.The rate and value of looted antiquities are increasing, proportional to the increase in looting activity of extremist groups in Syria and Iraq. The traffickers are continually adopting new techniques and procedures within a framework of organized crime. For example, organized groups, often led by foreign tour operators, are known to engage in extensive looting of rock art and portable artifacts like hand axes, jewelry, pottery, and arrowheads in the Sahara. Sections of rock paintings and engravings are also taken.In addition to the Sahara, the looting problem is particularly acute in the eastern region of the country, which is close to the international trafficking networks near the Mediterranean and where artifacts of the Punic, Numidian and Roman periods may be found. Over the last decade, Algerian authorities have thwarted numerous such smuggling rings and recovered Phoenician, Roman, and Byzantine objects, such as coins, ceramic vessels, sarcophagi, statues, and mosaic fragments. In 2009, authorities interrupted a smuggling network that specialized in the looting of ethnological Tuareg artifacts in the southern Sahara. A seizure of several artifacts of different time periods included an Ottoman period sword dated to 1736. Islamic and Ottoman artifacts have been seized along with looted artifacts of the Roman period. Particularly popular seem to be coins of the Islamic period. There have also been several thefts from museum collections.
...
Nature and Extent of the Market for Archaeological and Ethnological Material from Algeria
A very large quantity of archaeological material specifically described as from Algeria was offered on-line in the United States through dealers during a short study.Items for sale primarily included stone tools like arrowheads. All told, the United States is the single largest market for the prehistoric lithic materials from the Sahara region. Archaeological objects of the classical (Roman and Byzantine) period from North Africa were offered at auction and with private dealers, including lamps, mosaic, terracottas, pottery, and coins. Islamic period materials are represented by online sales of silver Almohad and Umayyad coins.Ethnological material from North Africa and consistent with Algerian cultural heritage has been sold at auction houses in the United States, but a considerably larger quantity is available online from locations in the United States.Several of these objects are described as either Ottoman or Berber and include vessels, a mat and pillow with gold threads, fibula, swords, guns and powder flask, and a variety of coins, some specifically described as from Algeria.
...
voir ici https://eca.state.gov/highlight/cultura ... 1-august-2The Cultural Property Advisory Committee will meet July 31-August 2, 2018, to review Algeria’s request for U.S. import restrictions on archaeological and ethnological material.
Algérie-Niger: échange de vues sur les défis auxquels est confrontée la région du sahel
Publié Le : Dimanche, 15 Juillet 2018 18:17 Lu : 217 fois Imprimer Evoyer Partagez
Algérie-Niger: échange de vues sur les défis auxquels est confrontée la région du sahel
Photo APS
ALGER - Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a évoqué dimanche à Alger avec le ministre d'Etat nigérien, ministre de l'Intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses, Mohamed Bazoum, les défis auxquels est confrontée la région du Sahel.
"Cette zone est confrontée à des défis majeurs : le terrorisme, le crime organisé et la migration clandestine" (Messahel)
"Nous avons échangé les points de vues sur les défis auxquels est confrontée notre région. Nous sommes dans une zone de grandes turbulences", a déclaré M. Messahel à la presse à l'issue de l'audience qu'il a accordée au responsable nigérien, présent en Algérie dans le cadre de la 6ème session du comité bilatéral frontalier algéro-nigérien.
Lire aussi: L'ONU apprécie le travail de l'Algérie pour les pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest face aux défis sécuritaires
"Cette zone est confrontée à des défis majeurs : le terrorisme, le crime organisé et la migration clandestine", a souligné M. Messahel, relevant que toutes ces questions ont fait l'objet d'un échange de vues entre les deux parties.
Face à ces défis, l'Algérie et le Niger "doivent coordonner leurs actions", a expliqué le ministre, précisant que "cela se fait bien".
M. Messahel a indiqué, par ailleurs, avoir abordé avec M. Bazoum le prochain sommet de l'Union africaine que va abriter le Niger en juillet 2019, estimant que "ce rendez-vous sera un grand moment pour la mise en œuvre de la Zone africaine de libre échange (ZALE).
Lire aussi: UA: une mise en oeuvre effective de la zone de libre-échange continentale d'ici un an
"Nous espérons que d'ici le rendez-vous de juillet 2019, beaucoup de pays auront ratifié l'accord portant création de la ZALE.
De son côté, M. Bazoum a indiqué que le comité bilatéral frontalier "est un cadre qui fait partie des dispositifs mis en place par la Haute commission mixte algéro-nigérienne qui se penche sur des questions très pratiques concernant les zones frontalières des deux pays".http://www.aps.dz/algerie/76293-algerie ... n-du-sahel
PARTAGES
ACCUEILA LA UNE
Igor Beliaev explique pourquoi l’Algérie achète «beaucoup» d’armes russes
juillet 18, 2018 - 7:03 Kenzi Adam 10 Commentaires
Armes Russie
L'armée de l'air algérienne est dotée de Su-30 de fabrication russe. D. R.
Par R. Mahmoudi – Dans un entretien à l’agence Sputnik, paru lundi, l’ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Beliaev, explique pourquoi l’Algérie achète «beaucoup» d’armes russes depuis des années. Selon ce diplomate, la situation au Proche-Orient et les conflits armés dans les pays voisins (Mali et Libye) sont les deux raisons principales qui font que l’Algérie achète la moitié des armes russes exportées vers l’Afrique.
«La coopération militaire et technique est un domaine clé de nos relations. Cette situation s’est créée à l’époque de la lutte du peuple algérien pour l’indépendance […] où la Russie a joué un très grand rôle», affirme l’ambassadeur. Et d’enchaîner : «Ces derniers temps, cette coopération ne cesse de se développer sur l’initiative des autorités algériennes, en raison, probablement, de la situation actuelle au Proche-Orient et en Afrique du Nord», a-t-il indiqué.
A la question de savoir si Moscou et Alger pourraient œuvrer ensemble pour «le perfectionnement d’armes», le diplomate russe a estimé que tout était possible, «si les deux pays manifestaient leur intérêt».
Sur la question de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme, l’ambassadeur de Russie à Alger dira : «Des foyers terroristes se sont formés dans de nombreuses régions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord en raison de la politique irréfléchie de certains pays qui cherchent à renverser les régimes qui ne leur conviennent pas. Les terroristes migrent d’une région à l’autre et présentent une menace pour la sécurité de l’Algérie et de la Russie. Voilà pourquoi nos deux pays luttent ensemble contre le terrorisme. L’Algérie a rejoint la base des données sur les terroristes élaborée par le Service fédéral de sécurité russe (FSB)», a-t-il annoncé.
Interrogé sur ses contacts avec le chef d’Etat algérien, le diplomate russe rappelle avec moult détails une rencontre de la délégation russe conduite, en janvier dernier, par le secrétaire du Conseil de sécurité russe avec le président Bouteflika. «La rencontre a duré près d’une heure, raconte-t-il, et l’ambiance a été très amicale. Nous avons discuté de la situation régionale et des relations bilatérales. Le Président algérien aime notre pays, notre culture, il connaît les œuvres des célèbres écrivains russes. Et les entretiens se sont ainsi tenus dans une ambiance très chaleureuse. Au moment de nous séparer, le Président nous a fermement serré la main à tous», a conclu l’ambassadeur.https://www.algeriepatriotique.com/2018 ... up-darmes/
https://anba.com.br/en/brazil-algeria-e ... diplomacy/
Brazil, Algeria enter into memorandum on diplomacy
The foreign ministers of both countries signed a document whereby their diplomatic academies have become partners. Brazil’s FM Aloysio Nunes is in the Arab country on an official visit.
23/07/2018 147
APS
Isaura Daniel
isaura.daniel@anba.com.br
São Paulo – Brazil’s minister of Foreign Affairs Aloysio Nunes (pictured above on the left) and his Algerian counterpart Abdelkader Messahel (on the right) signed a memorandum of understanding this Monday (23) establishing a partnership between their countries’ diplomatic academies. The document was signed during a visit of Brazil’s FM to the Arab country, where he was also welcomed by prime minister Ahmed Ouyahia, the Brazilian Foreign Ministry said.
Algerie Presse Service (APS) reported that the MoU involves Algeria’s Institute of Diplomacy and International Relations and Brazil’s Rio Branco Institute, which handle diplomat training in each country.
APS
Messahel (L), Nunes (R) in Algeria
Nunes and Messahel led the 2nd Brazil-Algeria Strategic Dialogue Meeting, where strategic affairs of mutual interest are discussed. The Brazilian and Algerian delegates went over ways to boost trade, especially through increased business contacts, and the signing of a cooperation and investment facilitation agreement.
According to the Brazilian Foreign Ministry, the delegates also said there is strong potential for experience-sharing on policies and social programs between Brazil and Algeria. Impressions were exchanged on the regional scenario in South America, which Brazil is part of, and North Africa, where Algeria is.
APS quoted Nunes as saying that although Brazil-Algeria political ties are very harmonic, there is work to be done in the economic realm, including diversification of trade and enhancement of business relations. He also mentioned the need to increase economic partnerships in order to facilitate investment.
APS
Nunes (L) was welcomed by Ouyahia
APS reported that Algeria’s FM said both parties agreed to review and complete agreements to create a legal framework for cooperation, enabling companies to work comfortably and with the necessary guarantees in place. He also said Brazil-Algeria trade falls short of what it could be.
Brazil-Algeria trade amounted to USD 1.4 billion in the first half of the year, with exports from Brazil to Algeria reaching USD 510 million and exports from Algeria to Brazil amounting to USD 943.8 million. Goods sold from Brazil to Algeria include sugar, meats, maize and soya oil, and goods sold from Algeria to Brazil include oil and gas industry products and fertilizers.
During his trip to the Arab country, Nunes also visited the Martyrs’ Memorial. On Sunday, he attended a demonstration of the Embraer 190-E2 aircraft at the Houari Boumediene Airport. Algerian aviation industry players were also in attendance.
https://www.tsa-algerie.com/merkel-en-v ... outeflika/Merkel en visite officielle lundi en Algérie à l’invitation de Bouteflika
La Chancelière allemande, Angela Merkel, effectuera lundi prochain, une visite officielle en Algérie, à l’invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, rapporte l’agence officielle.
À l’occasion de cette visite, sa deuxième en Algérie après celle de 2008, la chancelière allemande sera reçue par le président Bouteflika et aura des entretiens avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.
Mme Merkel animera une conférence de presse conjointe avec M. Ouyahia dans laquelle elle évoquera notamment diverses questions liées aux relations algéro-allemandes ainsi que les questions d’intérêt commun.
https://www.tsa-algerie.com/bouteflika- ... geriennes/
Bernard Bajolet, ancien ambassadeur de France en Algérie entre 2006 et 2008 et ancien patron de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), revient dans un nouveau livre, « Le soleil ne se lève plus à l’Est, mémoires d’Orient d’un ambassadeur peu diplomate », paru aux éditions Plon à Paris, sur son séjour en Algérie et sur ses relations avec les autorités algériennes.
Il écrit avoir établi « une relation chaleureuse » avec le président Abdelaziz Bouteflika qui le recevait « pendant de longues heures ».
« Lors de notre premier entretien, en décembre 2006, quelques jours après mon arrivée, je lui fis part du message « d’amitié, d’estime et d’affection » que le président Chirac m’avait chargé de lui transmettre. Cela ne lui suffisait manifestement pas : le président Chirac ne se cachait pas d’entretenir des relations quasiment familiales avec le roi du Maroc. « On nous a parlé de relations privilégiées avec l’Algérie, se plaignit Bouteflika. Mais en réalité, les privilèges ont été réservés au Maroc et à la Tunisie. L’Algérie, elle, n’a rien vu ». Le ton était donné », rapporte-t-il.
Bouteflika, selon l’ancien ambassadeur, confiait tant ses attentes que ses frustrations.
« Il se montrait en effet d’une extrême lucidité. De mon côté, n’ayant pas à forcer ma nature, j’étais tout aussi direct et avais le sentiment que cela lui plaisait », écrit-il saluant « la grande acuité » des analyses du chef d’État algérien.
« Je vous interdit de parler arabe »
Bajolet révèle que le président Jacques Chirac lui a ordonné, avant de le nommer ambassadeur à Alger, de ne pas parler arabe en Algérie.
« Vous m’avez bien entendu, hein? Vous êtes arabisant, et je ne sens pas cela à Alger. Vous allez les mettre mal à l’aise. D’ailleurs, j’ai hésité un moment avant de vous y nommer, pour cette raison. Donc, je vous interdis de parler arabe ». En me raccompagnant, il parut un peu se raviser : « Enfin, nuança-t-il, vous verrez bien sur place ». De fait, j’enfreignis à l’occasion la consigne présidentielle: pendant mon séjour à Alger, je fis plusieurs discours en arabe, notamment le jour de notre fête nationale. Non pas que les Algériens ne comprissent pas le français : bien au contraire, la plupart des dirigeants le maîtrisaient parfaitement. Mais s’adresser à eux en arabe classique était une façon de marquer du respect pour leur culture, que la France leur semblait avoir méprisée pendant les cent trente-deux ans de sa domination », écrit-il.
Il a rappelé avoir fait jouer « Qassaman », après la « Marseillaise », dans les jardins de la villa des Oliviers, résidence de l’ambassadeur de France à Alger (habitée par le général De Gaule en 1942), le 14 juillet 2007.
« Les invités algériens écoutèrent les deux hymnes les larmes aux yeux. C’était la première fois qu’on les entendait ensemble en ces lieux », rappelle-t-il. Il confie que sa décision n’était pas facile parce que « Qassaman » était « l’hymne du FLN (écrit FNL dans le livre) et contient des paroles hostiles à la France ».
« Mais, les paroles de l’hymne algérien, d’ailleurs bien moins sanglantes que celles de notre « Marseillaise », ne furent pas chantées ce jour là. Dans mon esprit, il s’agissait aussi de reconnaître la légitimité du combat des algériens pour leur dignité, même si ce combat avait été mené contre mon pays. Celui ci, oublieux de l’universalité des droits de l’homme dont il avait éclairé le monde, avait refusé d’appliquer aux algériens la devise qu’il inscrit au frontispice de ses immeubles : « liberté, égalité et fraternité ». Il n’avait pas voulu, ou pas su, les préparer à l’indépendance et à la démocratie. De Montesquieu il n’avait voulu reconnaître que la relativité de la valeur des systèmes politiques selon les latitudes », souligne-t-il.
« Le peuple est beaucoup plus francophile que les dirigeants »
Selon lui, admettre ces manquements n’est pas tomber dans la repentance, « mais seulement assumer sa propre Histoire, comme chaque peuple doit faire ».
Il estime qu’il ne faut pas retenir « les pages de gloire » et enfouir les pages « les plus sombres ».
« Ce travail de mémoire, qui au fond est la recherche de la justice historique », ne doit pas non plus conduire à ignorer les souffrances des pieds noirs, chassés de la terre qui les a vus naître, qu’ils aimaient et avaient fait fructifier », plaide-t-il.
Bajolet écrit que lors d’un entretien le 7 novembre 2006, le président Jacques Chirac lui a présenté un tableau peu encourageant des relations algéro-françaises : « Elles sont foiroteuses. Le peuple est beaucoup plus francophile que les dirigeants, qui sous-estiment ce sentiment. Je l’ai senti quand je suis allé en Algérie. Il y a des signes qui ne trompent pas ».
Pour Bajolet, Chirac avait raison. « Trente ans plutôt, lors de mon premier séjour en Algérie, j’avais déjà été frappé par le gentillesse des algériens, qui m’accueillaient chez eux en famille dans toutes les régions du pays. Certains d’entre eux avaient pris les armes contre la France entre 1954 et 1962. Ils avaient peut être tué des français, sans doute aussi perdu des proches. Ils avaient défendu leur liberté. Mais, ils n’en voulaient pas à la France et encore moins aux français. J’avais sillonné ce magnifique pays dans tous les sens. Jamais je ne vis de haine dans les regards ni entendis le moindre propos revanchard . Contraste saisissant avec les relations officielles qui, elles, étaient glaciales, voire inexistantes», témoigne-t-il.
Rencontre secrète à Paris
Il rappelle que le président Houari Boumediène n’a jamais reçu en audience l’ambassadeur Guy de Commines (en poste en 1975), préférant discuter avec Paul Balta, correspondant du quotidien Le Monde à Alger.
« Les lecteurs algériens surnommaient notre célèbre journal du soir, qu’ils trouvaient complaisant à l’égard du régime, « Le Moudjahid », par analogie avec le journal officieux local », écrit-il.
Il révèle aussi que Abdelaziz Bouteflika, alors ministère des Affaires étrangères, n’a jamais reçu Guy de Commines.
« Le malheureux Commines devait se rabattre sur les fonctionnaires du ministères », appuie-t-il. Il souligne que la raison de cette « froideur » n’était pas uniquement « le passé colonial », mais aussi le soutien du président français Giscard d’Estaing au Maroc dans le dossier du Sahara Occidental.
« En 1977 et en 1978, il enverrait même des Jaguar français attaquer les positions des Sahraouis en Mauritanie. Les Algériens firent alors a posteriori une lecture négative de la visite- la première d’un chef d’État français- que Valéry Giscard d’Estaing avait faite en Algérie en avril 1975. Ils se dirent blessés par les propos condescendants que celui-ci avait tenu en posant le pied sur le sol algérien : « La France historique salue l’Algérie indépendante », détaille-t-il.
Pour lui, il existe une lutte d’influence à propos du Sahara Occidental entre le Maroc, « défavorisé par le partage colonial du désert », et l’Algérie, « qui instrumentalise le Polisario de défendre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».
Il révèle avoir rencontré secrètement, dans un hôtel parisien, des dirigeants du Polisario lorsqu’il était directeur-adjoint d’Afrique du nord et Moyen Orient au Quai d’Orsay, au début des années 1990, pour « sonder leurs dispositions à envisager un compromis ».
« Cette tentative n’avait pas abouti. En novembre 2006, je pris l’initiative d’aborder ce dossier avec Jacques Chirac. « On était près d’un accord, me révéla ce dernier. Mais les Marocains ont tout fait capoté », mentionne-t-il. Il note aussi que le Sahara Occidental était l’un des premiers sujets soulevés par le président Bouteflika avec l’ambassadeur Bajolet qui lui a dit que Paris a « toujours soutenu la position marocaine depuis l’époque du président Giscard d’Estaing ».
« La position de la France, lui expliquai-je, ne relève pas d’un quelconque parti pris. Mais, elle peut être influencée par le sentiment que cette affaire est vitale pour le Maroc, alors qu’elle ne l’est pas pour l’Algérie. Oui, c’est vrai, concéda Bouteflika. Elle n’est pas vitale pour nous. Mais sachez qu’il n’y aura pas de lune de miel avec le Maroc, pas de Maghreb arabe tant qu’une solution équitable ne sera pas trouvée », rapporte-t-il.
« L’État se résumait pratiquement à l’armée »
En juillet 2008, l’ambassadeur a abordé le sujet avec le président Bouteflika lors d’une audience d’adieu.
« Ce que je vais vous dire, monsieur le président, n’est pas politiquement correct. Je sais qu’à vos yeux, c’est le Polisario qui est partie au différend, non pas l’Algérie. Pourtant, je pense que celui-ci ne trouvera pas sa solution à New York, ni à Washington, ni à Paris. Mais seulement à travers un dialogue direct entre vous et le Maroc. Le principe de l’autodétermination doit être mis en œuvre, mais après une négociation entre les deux principaux pays concernés. ». Le président algérien avait esquivé, en passant à un autre sujet », écrit-il.
Revenant sur son retour en Algérie, en décembre 2006, en tant qu’ambassadeur, Bajolet confie que son premier séjour, entre 1975 et 1978, l’avait laissé sur sa faim.
« Je pensais qu’il fallait aborder ce pays d’une façon différente, en assumant le passé, mais en même temps sans complexe, sans condescendance et avec franchise, marque la plus accomplie du respect », souligne-t-il disant avoir eu un sentiment de « déjà vu » de retour à Alger.
« L’Algérie, au moment où je la retrouvais, venait à peine de se libérer de dix ans de terrorisme. Elle avait perdu beaucoup de temps, et l’administration qui la dirigeait n’était pas de nature à le lui faire rattraper : les ministères s’étaient vidés d’une grande partie de leurs cadres de qualité et, au fond, l’État se résumait pratiquement à l’armée, véritable ossature du pays, et à la Sonatrach. Le processus de décision paraissait grippé, le système de représentation en panne », détaille-t-il. D’après lui, l’Algérie n’a pas réussi la diversification économique et « la remise à niveau » des équipements publics (infrastructures structurantes) a eu un effet limité sur l’économie.
« Il aurait fallu pousser le secteur privé, seul moteur de croissance. Mais le pouvoir, de toute évidence, ne le voulait pas, comme s’il craignait l’émergence d’une classe d’entrepreneurs qui aurait pu un jour le contester et exiger un partage de la décision. Ainsi, je découvris un tissu, encore embryonnaire, de PME dynamiques. Mais le gouvernement ne l’aidait pas à se développer, et Bouteflika lui même m’avoua un jour qu’il n’y croyait pas. Il n’y avait pas non plus en Algérie de grands capitalistes prêts à investir massivement dans le pays. La demi douzaine d’hommes d’affaires que l’on présentait comme tels étaient plutôt des capitalistes d’État , voire des affairistes, liés aux « services » ou au pouvoir, qu’ils contribuaient à corrompre. Car, je fus pris de vertige par les sommets que la corruption avait atteints, touchant jusqu’à la famille du chef de l’État», mentionne-t-il dans son livre.
Saint Augustin est entré dans l’Histoire de l’Algérie à l’initiative de Bouteflika
Selon lui, la classe moyenne, qui existait à l’époque de Boumediène, a disparu. Il évoque « le niveau très honorable » de l’éducation avec un taux d’alphabétisation de 96 %.
« Mais les jeunes les mieux formés, quand ils en avaient la possibilité, allaient terminer les études à l’étranger, pour ne pas en revenir, le plus souvent », note-t-il.
La langue française garde, selon lui, une bonne place en Algérie. « Sans l’avouer, et alors que celle-ci (l’Algérie) n’était qu’observatrice au sein de l’OIF, (Organisation internationale de la francophonie), elle faisait-et fait toujours- pour la langue française beaucoup plus que bien des pays qui ne l’ont rejointe que pour des raisons politiques. Je remarquais également la difficulté que les algériens continuaient d’éprouver pour assumer un héritage autre celui lié à l’héritage arabo-islamique. Ainsi, ils n’avaient pratiquement pas touché aux sites antiques, où les fouilles avaient quasiment cessé. Saint Augustin venait seulement de faire son entrée dans l’histoire de l’Algérie, à l’initiative du président Bouteflika (que l’âge et la maladie feraient ensuite retomber dans une posture plus mystique et moins tolérante). Quant au patrimoine architectural de l’époque coloniale, remarquable dans toutes les villes du pays, les algériens commençaient seulement à se l’approprier », relève-t-il.
Dans cette optique, l’ambassadeur Bajolet avait proposé, en décembre 2007, lors de la visite du président Nicolas Sarkozy, à Constantine, l’organisation du déjeuner officiel à l’ancien hôtel de la ville, construit au début du XXème siècle.
« Alors que le protocole de l’Élysée vint reconnaître les lieux quelques semaines avant le déplacement présidentiel, les Algériens durent en enfoncer les portes, car personne ne savait où étaient les clefs. Le déjeuner, somptueux, y eut lieu, comme je l’avais souhaité. Mais le bâtiment n’avait pu être dératisé à temps. J’aperçus, courant sous les tables, un énorme rat, sans doute alléchée par la perspective d’un festin royal. Heureusement, je fus, semble-t-il, le seul à le remarquer », ironise-t-il.
Entre ces deux séjours à Alger (en 1975 et en 2006), il avait suivi les dossiers algériens au Quai d’Orsay mais également au CIR, Comité interministériel du Renseignement en tant que président du groupe « Maghreb ».
« Le CIR était la première tentative de coordonner le renseignement français. Le mérite en revenait à Michel Rocard (…) le groupe dont j’avais la responsabilité comprenait la DGSE, la DST, les RG et la DRM », précise-t-il.
Hypothèses autour du FIS
L’arrêt du processus électoral en 1992 en Algérie, après la victoire du FIS, avait été retenu comme « hypothèse » au sein du CIR parmi d’autres.
« Elles avaient suscité entre nous des opinions divergentes. Les uns considéraient que c’était l’option la plus raisonnable : si le FIS prenait le pouvoir en Algérie, il ne le rendrait pas; sa victoire risquerait de provoquer une émigration massive vers la France; elle pourrait faire tâche d’huile dans l’ensemble du monde musulman; elle remettrait en cause les acquis de la femme algérienne et la liberté de la presse. Les autres-dont j’étais à ce moment là- craignaient une guerre civile, voire une montée du terrorisme, si les islamistes étaient privés de leur victoire. Si au contraire on leur laissait, ils devraient se montrer pragmatiques et compter avec la France. Ils évolueraient vers plus de modération. Comme ils se disaient libéraux dans le domaine économique, ils s’attacheraient, peut être, à favoriser l’essor du secteur privé en Algérie(…) Le Président Mitterrand parut trancher dans le sens de la seconde école, celle dont je faisais partie : « il faut plutôt que les dirigeants algériens renouent le fil de la démocratisation », déclara-t-il le 14 janvier (1992), en marge d’un sommet européen à Luxembourg. Dans la logique de cette position, le gouvernement français afficha une prise de distance avec le pouvoir algérien », détaille-t-il.
Il dit avoir regretté, à posteriori, le fait de n’avoir pas « donné sa chance » à Mohamed Boudiaf, « figure emblématique de la révolution algérienne et homme intègre, que la junte militaire avait rappelé de son exil » (il n’écarte pas la thèse de son assassinat, en juin 1992, par le pouvoir).
Il révèle que la froideur des relations, n’a pas empêché Paris de fournir « en sous-main » une aide matérielle et financière au pouvoir algérien après la victoire de la droite française en mars 1993. Selon lui, l’Algérie est passée entre « les mailles du mouvement de 2011 dans le monde arabe » grâce « au printemps raté de 1980 », « la guerre civile de 1990 » et « l’habile gestion tactique » de Bouteflika (politique de réconciliation).
La visite du général Georgelin en Algérie
L’ancien ambassadeur rapporte que le président Jacques Chirac consultait régulièrement le chef d’état major des armées le général Georgelin, car il estimait que les militaires, « du fait de l’Histoire », avaient leur mot à dire.
« Jacques Chirac avait lui même servi comme sous-lieutenant en Algérie. Je pensais important pour ce travail à la fois de mémoire et normalisation que le général Georgelin se rendît en Algérie. Il serait le premier chef des armées françaises à le faire depuis l’indépendance, en octobre 2007. Très symboliquement, il y remit, comme il s’y était engagé auprès de moi, les plans de pose des mines que les sapeurs français avaient enfouis en 1957 et en 1959 le long des frontières avec la Tunisie et le Maroc. Cet événement inspira le talentueux caricaturiste Dilem, qui montra un Bouteflika en plein milieu d’un champs de mines, expliquant, désolé : « Oui, c’est pour ça qu’on n’a pas bougé depuis 1962 » », note-t-il.
Bajolet rappelle que le général Georgelin a reçu un accueil chaleureux de la part de ses pairs militaires algériens.
« Ils l’emmenèrent à Tamanrasset, dans le Grand Sud, où une fête touarègue avait été préparée à son honneur », dit-il. Sur place, l’officier supérieur français, après hésitation, a porté une tenue traditionnelle targuie.
je dirais plutôt, tout l'électorat de droite et du centre + une partie de l' électorat de gauche, avec les gens de gauche il y a au moins moyen de discuter, mis à part l'électorat de gauche c'est juste une folie des grandeur répugnante, couplé à un mépris de l'autre.
https://lesoirdalgerie.com/actualites/l ... rise-11583
ALGÉRIE-FRANCE: Les clefs de cette nouvelle crise
Même si elle ne s’exprime pas encore officiellement, la colère gronde à Alger en raison des récents événements survenus avec Paris. Le retrait des policiers chargés de la surveillance de notre représentation en France et les «révélations» de l’ancien ambassadeur français en Algérie ont jeté un froid sans précédent et soulevé un certain nombre d’interrogations.
Dans ce contexte, la sortie médiatique de Bernard Bajolet est perçue comme l’un des faits les plus retentissants compte tenu de la quantité et de la nature des informations qu’il livre dans sa dernière publication «Le soleil ne se lève plus à l’Est». L’auteur qui a eu également à assumer le rôle de premier responsable des services français, met en avant son caractère «peu diplomatique » et inscrit tout naturellement son œuvre dans le cadre d’un des principes inaliénables qui fait la réputation de la France : la liberté d’expression. Rompu à l’art de la diplomatie, de la politique et du travail de renseignement dans toute sa complexité, ce dernier n’ignore certainement pas que ce genre de «révélations» ne sont généralement mises à la disposition du public qu’à la disparition, ou au retrait du pouvoir des acteurs cités ou mis en cause afin de préserver les liens avec le pays ou le régime concerné. Décoré par trois fois de la légion d’honneur, très proche de l’Elysée qui continue, dit-on, à lui confier des missions sensibles, l’ancien ambassadeur ne semble pas du genre à entraver le travail diplomatique mené pas son pays ou de produire des tensions dans les relations d’Etat à Etat. Bien au contraire. Or, il s’avère que la publication de son livre dans la conjoncture actuelle a bafoué cette règle mettant en même temps à plat tout le discours officiel portant sur les «bonnes et solides relations entre les deux Etats».
Aujourd’hui, il est même perçu comme une manière détournée de dire «tout haut ce que l’on pense tout bas» à Paris. Bajolet en mission pour Macron ou fidèle à cette aile de la DGSE qui a toujours eu des relations très tendues avec l’Algérie ?
Dans les coulisses secrètes du monde de la politique, rien n’a jamais été impossible. Et force est de constater que le déballage médiatique s’inscrit en droite ligne avec une série d’incidents survenus depuis un moment. Le dernier en date est lié au retrait de la présence policière devant l’ambassade d’Algérie en France. Un geste incompris par les Algériens qui se sont empressés d’appliquer la réciprocité mais surtout un fait qui s’ajoute à la nouvelle politique de restriction des visas pour les Algériens. La raison ? Mettre fin à l’arrivée massive des Algériens en France.
Dans ce pays, le débat est plus que jamais d’actualité, et la presse (Le Journal du Dimanche du 18 septembre dernier) reprenait les chiffres obtenus auprès des autorités consulaires en Algérie et selon lesquelles les octrois de visas ont quadruplé depuis la fin des années 1990. «En 2017, 411 979 visas ont été octroyés c’est le double par rapport à 2012», cite le journal tout en se livrant à un commentaire : «l’immigration légale en provenance d’Algérie n’a cessé d’augmenter ces dernières années en France, et si elle devenait illégale en cas de crise ?» Le phénomène effraie, et la problématique fait l’objet de débats d’analyses dans les officines à Paris et représentations diplomatiques françaises à Alger.
Comme au temps de l’ex-FIS, des projections sombres sont élaborées. Paris craint les retombées d’une éventuelle secousse en Algérie et le fait savoir en utilisant des méthodes détournées. Des rapports virulents mettant en cause y compris de hautes personnalités algériennes ont été adressés par l’actuel ambassadeur de France en Algérie à sa centrale. Dans ces messages, il évoquait en termes peu éloquents les interventions pour l’obtention de visas. Telle que présentée, la problématique liée par les Français est liée à la situation politique dans laquelle le président Bouteflika joue à leurs yeux un élément central. Alger garde en mémoire le tweet de Valls publiant une photo du chef d’Etat très affaibli, les propos de François Hollande heureux de voir son ministre de l’Intérieur rentrer d’une mission en Algérie «sain et sauf» contredisant le discours officiel algérien sur le retour de paix, les pics répétés de Sarkozy et «les comportements incompréhensibles dans la gestion de bien des dossiers courants».
A l’heure où une reconnaissance par Emmanuel Macron sur l’implication de la France coloniale dans des actes de torture durant la guerre de Libération laissait entrevoir une avancée saluée, les nouveaux éléments apparus ont fait ressurgir la réalité. Bajolet y a contribué en affirmant qu’aucun progrès ne pouvait avoir lieu tant que «la transition» où le président est encore une fois présenté comme l’élément central, n’est pas effectuée. Il pose un problème de «génération» en termes choquants tout en révélant le véritable sentiment de Bouteflika au grand public. «La France a tout accordé au Maroc et à la Tunisie rien à l’Algérie», a déclaré le chef d’Etat algérien à l’ancien ambassadeur qui rapporte aussi que Bouteflika «a refusé de répondre à une communication téléphonique de Sarkozy en réaction à l’arrestation d’un diplomate algérien accusé d’avoir pris part à l’assassinat de Mécili».
Depuis, rappellent des observateurs avertis, Alger a dit non à de nombreuses propositions françaises : l’ouverture de campements pour réfugiés, l’implication de son armée dans le G5 et les opérations antiterroristes au Sahel et notamment au Mali où sont embourbés les militaires français enrôlés dans le cadre de l’opération Barkhane, et surtout refuser toute implication dans des négociations directes avec le Maroc pour le règlement du dossier du Sahara Occidental. Entre les deux Etats, la crise s’est ainsi progressivement installée.