L'Industrie Militaire en Algérie

[Amine Ind]

Si on veut vraiment poser les bases d’une industrie aéronautique militaire sérieuse en Algérie, il faut arrêter de bricoler à moitié. Le potentiel est là : des MiG-29 déjà en dotation, des financements, des partenaires techniques et un besoin stratégique clair.

Phase 1 : Partenariats & infrastructure
On ne va pas réinventer la poudre : on s’inspire du JF-17 sino-pakistanais et des modernisations pakistanaises des Mirage III/V. On bâtit un vrai « MiG-29 Upgrade Hub » à Tafraoui ou Sétif, avec ligne d’assemblage, bancs d’essai radar, CNC, scan 3D, ateliers composites.

Chine : radars AESA (KLJ-7A), pods WMD-7, missiles longue portée PL-15E, guerre électronique, liaisons de données.
Russie : moteurs RD-33, armements existants, certification.
Afrique du Sud (Denel) : missiles A-Darter et Mokopa, systèmes de guerre électronique.
Inde : missiles Astra Mk2 et BrahMos-NG, systèmes de brouillage.

Phase 2 : Modernisation des MiG-29
Objectif : des avions volants encore 30–40 ans.

Changer les structures métalliques fatiguées pour des composites.
Installer des radars AESA pour une moitié des appareils, PESA Zhuk-M2E pour l’autre (coût réduit).
Liaison de données hybride OTAN/Russie compatible avec Wing Loong.
Casques viseurs dernière génération, MAWS, DIRCM.
Armement multi-origine : PL-15E, Astra Mk2, A-Darter, R-77 en air-air ; CM-400AKG, Mokopa, BrahMos-NG, LD-10, Kh-31P en air-sol. Clé : bus de données ouvert pour mixer sans dépendre d’un seul fournisseur.

Phase 3 : Industrialisation & transfert de technologie
D’ici 2028, viser la modernisation de 4 avions par an et, à moyen terme, maîtriser nous-mêmes la maintenance et la production de moteurs RD-33.

ToT avec CETC pour assembler localement les AESA.
Assemblage de missiles chinois/indien sur place.
Formation de nos ingénieurs en Chine et en Inde, puis rapatriement des compétences.
En parallèle, création d’un institut de recherche aéronautique à Alger, en partenariat avec l’Inde ou la Chine, pour nourrir la relève et, à terme, co-développer des drones lourds avec la Turquie ou d’autres partenaires.

Répartition envisagée des versions MiG-29 modernisées

MiG-29DZ-A (supériorité & guerre électronique) : AESA KLJ-7A, PL-15E, pods EW (40 %)
MiG-29DZ-P (multirôle & SEAD/CAS) : PESA Zhuk-M2E, CM-400AKG, LD-10 (30 %)
MiG-29UBDZ-A (EW & entraînement avancé) : systèmes ECM, double commande (10 %)
MiG-29UBDZ-P (réserve & missions secondaires) : configuration allégée, formation & appui (20 %)

Pour 25–30 M$ l’unité, un MiG-29DZ bien modernisé (radar AESA, PL-15, pods EW, MAWS) devient un game-changer, à moitié prix d’un appareil neuf. L’Algérie a les moyens techniques et financiers ; reste à oser poser la première pierre pour bâtir une flotte moderne, autonome et soutenue par une industrie nationale solide.

KLJ-7A du JF-17 sur un MiG-29?
Je comprends que le KLJ-7A a (aurait?) pour ancêtre le Zukh mais l'integration s'est deja faite?

Le radar est plus léger, consomme moins, prend moins de place. Il peut gérer plusieurs cibles en même temps à longue distance. C’est un AESA moderne, rien à voir avec le vieux N019.

Pour l’intégrer, c’est pas sorcier. Faut adapter le radôme, installer un convertisseur de tension, et renforcer le refroidissement parce que ce type de radar tourne à -20°C. C’est technique, oui, mais c’est faisable avec ce qu’on a aujourd’hui.

Le vrai challenge, c’est le logiciel. Le radar parle chinois. Si l’avionique vient pas de Chine, ça cause pas. Faut développer une interface entre les deux. Et là, un partenariat tech serait utile. Les Pakistanais connaissent bien ce matos, ils l’ont déjà intégré, donc bosser avec eux, ce serait logique.

[dz mk3]

[Toriro]

Appel d'offre du 27 avril 2025, concernant le suivi pour la réalisation d'un complexe de production à Biskra.

Le MDN a émis plusieurs appels d'offres au cours des derniers mois pour l'achat de machines outils, programme CAO et l'achat de plusieurs centaines de portes charges à roulettes de différentes capacités

Une idée du projet ?

[tahiadidou]

Si on veut vraiment poser les bases d’une industrie aéronautique militaire sérieuse en Algérie, il faut arrêter de bricoler à moitié. Le potentiel est là : des MiG-29 déjà en dotation, des financements, des partenaires techniques et un besoin stratégique clair.

Phase 1 : Partenariats & infrastructure
On ne va pas réinventer la poudre : on s’inspire du JF-17 sino-pakistanais et des modernisations pakistanaises des Mirage III/V. On bâtit un vrai « MiG-29 Upgrade Hub » à Tafraoui ou Sétif, avec ligne d’assemblage, bancs d’essai radar, CNC, scan 3D, ateliers composites.

Chine : radars AESA (KLJ-7A), pods WMD-7, missiles longue portée PL-15E, guerre électronique, liaisons de données.
Russie : moteurs RD-33, armements existants, certification.
Afrique du Sud (Denel) : missiles A-Darter et Mokopa, systèmes de guerre électronique.
Inde : missiles Astra Mk2 et BrahMos-NG, systèmes de brouillage.

Phase 2 : Modernisation des MiG-29
Objectif : des avions volants encore 30–40 ans.

Changer les structures métalliques fatiguées pour des composites.
Installer des radars AESA pour une moitié des appareils, PESA Zhuk-M2E pour l’autre (coût réduit).
Liaison de données hybride OTAN/Russie compatible avec Wing Loong.
Casques viseurs dernière génération, MAWS, DIRCM.
Armement multi-origine : PL-15E, Astra Mk2, A-Darter, R-77 en air-air ; CM-400AKG, Mokopa, BrahMos-NG, LD-10, Kh-31P en air-sol. Clé : bus de données ouvert pour mixer sans dépendre d’un seul fournisseur.

Phase 3 : Industrialisation & transfert de technologie
D’ici 2028, viser la modernisation de 4 avions par an et, à moyen terme, maîtriser nous-mêmes la maintenance et la production de moteurs RD-33.

ToT avec CETC pour assembler localement les AESA.
Assemblage de missiles chinois/indien sur place.
Formation de nos ingénieurs en Chine et en Inde, puis rapatriement des compétences.
En parallèle, création d’un institut de recherche aéronautique à Alger, en partenariat avec l’Inde ou la Chine, pour nourrir la relève et, à terme, co-développer des drones lourds avec la Turquie ou d’autres partenaires.

Répartition envisagée des versions MiG-29 modernisées

MiG-29DZ-A (supériorité & guerre électronique) : AESA KLJ-7A, PL-15E, pods EW (40 %)
MiG-29DZ-P (multirôle & SEAD/CAS) : PESA Zhuk-M2E, CM-400AKG, LD-10 (30 %)
MiG-29UBDZ-A (EW & entraînement avancé) : systèmes ECM, double commande (10 %)
MiG-29UBDZ-P (réserve & missions secondaires) : configuration allégée, formation & appui (20 %)

Pour 25–30 M$ l’unité, un MiG-29DZ bien modernisé (radar AESA, PL-15, pods EW, MAWS) devient un game-changer, à moitié prix d’un appareil neuf. L’Algérie a les moyens techniques et financiers ; reste à oser poser la première pierre pour bâtir une flotte moderne, autonome et soutenue par une industrie nationale solide.

KLJ-7A du JF-17 sur un MiG-29?
Je comprends que le KLJ-7A a (aurait?) pour ancêtre le Zukh mais l'integration s'est deja faite?

Le radar est plus léger, consomme moins, prend moins de place. Il peut gérer plusieurs cibles en même temps à longue distance. C’est un AESA moderne, rien à voir avec le vieux N019.

Pour l’intégrer, c’est pas sorcier. Faut adapter le radôme, installer un convertisseur de tension, et renforcer le refroidissement parce que ce type de radar tourne à -20°C. C’est technique, oui, mais c’est faisable avec ce qu’on a aujourd’hui.

Le vrai challenge, c’est le logiciel. Le radar parle chinois. Si l’avionique vient pas de Chine, ça cause pas. Faut développer une interface entre les deux. Et là, un partenariat tech serait utile. Les Pakistanais connaissent bien ce matos, ils l’ont déjà intégré, donc bosser avec eux, ce serait logique.

well, l'integration HW/SW peut ou ne pas être complexe a mon avis, d'après mon experience dans d'autres domaines. Et puis il y a le cost-benefits. Chez nous, il faut ajouter le facteur temps car, oui, peut être qu'on peut faire mais souvent dans la durée.

Sinon, a mon avis, et n'étant pas un spécialiste en aéronautique 'électronique' , le language ne serait pas un problème pour les interfaces vu que ce ne sont que des "bits', du data exchange selon un protocole standard ou propriétaire; je ne serais pas étonné que les chinois ont des protocoles similaires aux Russes (ou peut être américains, type ARINC, MIL-STDxxx). En fait vu que le Zukh (plus large) est l'original je soupçonnerais une réutilisation du protocole meme s'il y a de nouvelles données qui traverseraient le bus. Pour le Chinois l'issue serait plutôt au niveau du HUD (human-machine interface) et dans la documentation, non?

Je suis curieux pour ce qui du -20C. Tu veux dire que le bidule doit être refroidi a -20C pour fonctionner normalement? c'est bizarre, et comment ils le feraient, avec du coolant?

[tahiadidou]

Je reposte ici ce que j'avais écrit sur le topic Armée Espagnole suite a la décision des Espagnols d'acheter un avion Turque pour la formation.

Ce que les Turques ont accompli dans l'aéronautique est extraordinaire quand meme.
A mon avis ils ne seraient pas où ils sont si tous les facteurs suivants n'avaient pas été réuni (étalé sur 30-35 ans à peu près ?):
1. Fabrication sous licence des F-16 at home. Meme chose pour les Blackhawk et l'hélicoptère Mangusta d'Agusta
2. Création ou encouragement d'entreprises dédiées (TAI, Aselsan, etc.) afin de réduire la dépendance aux vendeurs étrangers
3. Augmentation du budget R&D de la défense
4. Disponibilité et UTILISATION du vivier local universitaire

Leur exit forcé du programme F-35 (suite aux sanctions dues au S-400) a du les pousser a faire plus on dirait. J'avais lu un jour que la Turquie devait fournir près de 800 components du F-35.

Mais l'élan majeur fut la politique d'Erdogan en termes de défense. Pour lui, il fallait se demmerder seuls ou en grosse partie, et passer d'assembleur à designer puis exportateur.

Il faut admettre que le pari est réussi.

A méditer.

[gdz]

Je reposte ici ce que j'avais écrit sur le topic Armée Espagnole suite a la décision des Espagnols d'acheter un avion Turque pour la formation.

Ce que les Turques ont accompli dans l'aéronautique est extraordinaire quand meme.
A mon avis ils ne seraient pas où ils sont si tous les facteurs suivants n'avaient pas été réuni (étalé sur 30-35 ans à peu près ?):
1. Fabrication sous licence des F-16 at home. Meme chose pour les Blackhawk et l'hélicoptère Mangusta d'Agusta
2. Création ou encouragement d'entreprises dédiées (TAI, Aselsan, etc.) afin de réduire la dépendance aux vendeurs étrangers
3. Augmentation du budget R&D de la défense
4. Disponibilité et UTILISATION du vivier local universitaire

Leur exit forcé du programme F-35 (suite aux sanctions dues au S-400) a du les pousser a faire plus on dirait. J'avais lu un jour que la Turquie devait fournir près de 800 components du F-35.

Mais l'élan majeur fut la politique d'Erdogan en termes de défense. Pour lui, il fallait se demmerder seuls ou en grosse partie, et passer d'assembleur à designer puis exportateur.

Il faut admettre que le pari est réussi.

A méditer.

Maintenant si on te dit que le maroc va commencer la fabrication sous licence des F-16 at home et que nous on continue de tout acheter sur étagère chez les russes ...

[Yugurten]

Je ne sais pas si la Turquie arrivera à produire un avion de chasse propre à elle. Le modèle des JV n'a presque jamais permis a un pays de d'industrialiser, a part la Chine qui a réussi à le faire intelligemment, le modèle OTAN reste une délocalisation pour maintenir une interdépendance industrielle entre pays membre, un moyen de cimenter le pacte. Mais un pays comme le Maroc pourra produire des composants sur son sol pendant 30 ans en suivant un mode d'emploi, il n'y gagnera rien a part des poste d'emplois.

[tahiadidou]

Je ne sais pas si la Turquie arrivera à produire un avion de chasse propre à elle. Le modèle des JV n'a presque jamais permis a un pays de d'industrialiser, a part la Chine qui a réussi à le faire intelligemment, le modèle OTAN reste une délocalisation pour maintenir une interdépendance industrielle entre pays membre, un moyen de cimenter le pacte. Mais un pays comme le Maroc pourra produire des composants sur son sol pendant 30 ans en suivant un mode d'emploi, il n'y gagnera rien a part des poste d'emplois.

heu...et le KAAN?

[Yugurten]

Je ne sais pas si la Turquie arrivera à produire un avion de chasse propre à elle. Le modèle des JV n'a presque jamais permis a un pays de d'industrialiser, a part la Chine qui a réussi à le faire intelligemment, le modèle OTAN reste une délocalisation pour maintenir une interdépendance industrielle entre pays membre, un moyen de cimenter le pacte. Mais un pays comme le Maroc pourra produire des composants sur son sol pendant 30 ans en suivant un mode d'emploi, il n'y gagnera rien a part des poste d'emplois.

heu...et le KAAN?

Combien ont-ils été produits ?

[tahiadidou]

j'en sais rien mais ils en sont au debut. Je parie qu'ils feront mieux que les indiens et leur Tejas.

[Yugurten]

On vera bien dans le futur. Mais je persiste à croire qu'une localisation de production ne peut augmenter l'industrialisation d'un pays que si ce dernier l'utilise dans une démarche R&D ou en parallèle. Sinon it's just that, une usine de production a un degré x d'intégration.

[tahiadidou]

Bien évidemment, et bien qu'une production militaire (from concept to product) n'est pas forcement synonyme d'industrialisation d'un pays. Tout juste un créneau parmi tant d'autres.

Mais sur le fond, on est d'accord.

[Algerian Foxbat]

Après la Turquie est une puissance militaire traditionnelle qui n’a jamais été colonisée et qui a hérité directement de l’Empire Ottoman même si celui-ci était déjà très déclinant.

Ça n’excuse pas les retards de l’Algérie en termes d’industrie militaire, mais ça permet de relativiser, car l’Algérie elle, a été brutalement colonisée pendant un siècle et demi et cette colonisation a arraché l’Algérie de son passé, l’Algérie indépendante n’a pas hérité directement de la Régence, non en 1962 il y avait plus de 80% d’analphabètes, peu de diplômés et de professions qualifiées. L’Algérie en 1962 était très perturbée identitairement car on a détruit la plupart de ses institutions et on a tenté de détruire sa culture, son existence même.

Le XIXe siècle a été un moment crucial dans l’histoire de l’humanité, c’est là où les révolutions industrielles ont été essentiellement faites, et on a privé l’Algérie de ce siècle, que la Turquie elle, a connu. Il n’y a pas de discontinuité entre les derniers sultans Ottoman et la République de Turquie fondée par Attatürk, au contraire, Attatürk a été dans la suite logique des réformes qui avaient déjà été menées sous Mahmoud II au XVIIIe siècle et qui étaient, dans l’esprit, déjà envisagées, au moins sur le plan militaire, par le sultan Osman II au XVIIe siècle.

Pour moi, 3/4 des problèmes de l’Algérie sont d’ordre identitaire. Le jour où l’Algérie sera en paix avec elle-même et qu’elle reprendra ses aises avec un modèle politique et institutionnel qui lui correspond, elle décollera.

Par exemple, l’Iran aussi montre des progrès en termes d’industrie militaire, mais c’est un pays qui est très jaloux de sa civilisation, eux ils veulent du Made in Persia, et leur industrie militaire sert une politique régionale ambitieuse. Et c’est pareil pour la Turquie. En Algérie j’ai l’impression qu’il y a toujours eu une sorte de complexe d’infériorité chez l’élite dirigeante, manquant justement cette jalousie, ils n’ont jamais pris la mesure du potentiel de l’Algérie et n’ont donc jamais voulu faire de l’Algérie une puissance régionale digne de celui-ci.

Donc le jour où l’Algérie aura vraiment pour ambition de devenir une puissance régionale qui pèse, ça sera ce jour là où commencera à apparaître une industrie militaire notamment. Et justement, on y vient, depuis 2019 on sent quand même que l’Algérie a pris ce cap, c’est officiellement dans les discours, mais il faudra du temps pour que ça concrétise sur le terrain, je dirais une ou deux générations de dirigeants.

[FULCRUM]

Il faut qu'on lance un programme de missiles sol-sol avec différentes portées.

[Yugurten]

Nous sommes en ce moment même entrain de vivre sous de très violentes compagnes de bombardement identitaires qui durent depuis deux siècles. Si on arrive toujours à ressentir de la fierté et de l'appartenance malgré les mines qui ont été plantées de toutes parts c'est déjà un miracle. Je suis entièrement d'accord sur ce point là.
Par contre je ne sais pas trop si il serait pertinent de coller nos retards d'aujourd'hui sur ce paramètre, quand on voit que l'état qui dirige le monde aujourd'hui (en tant proxy certes mais bon) est pratiquement une nation bâtarde, ça mérite débat.

Je partage également le point de vue sur la révolution industrielle, c'est ce qui a modelé le monde d'aujourd'hui. Et fort probablement celui de demain.