En fait le point essentiel qui explique le retard de l’Algérie c’est le manque voire l’absence d’objectif stratégique.Yugurten a écrit : ↑18 mai 2025, 10:40Nous sommes en ce moment même entrain de vivre sous de très violentes compagnes de bombardement identitaires qui durent depuis deux siècles. Si on arrive toujours à ressentir de la fierté et de l'appartenance malgré les mines qui ont été plantées de toutes parts c'est déjà un miracle. Je suis entièrement d'accord sur ce point là.
Par contre je ne sais pas trop si il serait pertinent de coller nos retards d'aujourd'hui sur ce paramètre, quand on voit que l'état qui dirige le monde aujourd'hui (en tant proxy certes mais bon) est pratiquement une nation bâtarde, ça mérite débat.
Je partage également le point de vue sur la révolution industrielle, c'est ce qui a modelé le monde d'aujourd'hui. Et fort probablement celui de demain.
Un surdoué, s’il n’a aucun but dans la vie, il ne fera rien. C’est pareil pour un État, aussi grand soit son potentiel.
Pendant longtemps, l’Algérie était dans une forme de minimalisme, elle ne voulait pas devenir une vraie puissance régionale. Tant que le flouz rentrait dans les caisses et que personne ne menaçait concrètement le pays, c’est tout ce qui importait. Sauf qu’on se rend compte qu’on ne vit pas en Scandinavie mais dans une région du monde particulièrement instable faisant l’objet d’ingérences multiples, et que donc, si elle veut continuer d’exister, l’Algérie doit devenir une vraie puissance régionale.
Au niveau militaire, cette absence d’objectifs et d’ambitions stratégiques explique certains choix comme le manque de capacités de projection, et l’absence d’une véritable industrie de la Défense.
L’Iran et la Turquie veulent être des puissances régionales, donc ils ont besoin d’une capacité de projection, et donc, ils ont une industrie militaire. Si on trouve des armes iraniennes ou turques au Proche-Orient, dans le Caucase, en Afrique etc. c’est parce que ca sert une politique régionale voire internationale. Le développement militaire suit toujours une politique. On ne développe pas une armée ou une industrie pour décorer.
L’état actuel de l’ANP est à l’image de la politique voulue par l’Algérie depuis des décennies.