Construction automobile en Algérie

Toutes les discussions a propos de la politique, de l'économie et de la société Algérienne (uniquement)
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Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

Renault viens de confirmer, mais pas de signature définitive encore:
Renault confirme la signature d’un accord-cadre avec l'Algérie pour l’implantation d’une usine (AFP)

Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l'implantation d'une usine en Algérie, a signé avec les autorités algériennes un accord‑cadre, mais les discussions se poursuivent en vue d'un texte définitif, a indiqué vendredi une porte‑parole du constructeur automobile français. « Je vous confirme qu'un accord‑cadre a été signé mais les discussions se poursuivent » en vue de la finalisation de cet accord, a‑t‑elle déclaré, confirmant une information du Figaro. Elle a précisé que la signature était intervenue le 25 mai.

Interrogée sur la clientèle visée, la porte‑parole a expliqué que les voitures de cette usine seraient destinées au marché local. Elle s'est refusée à donner plus d'informations, notamment sur le type de voiture, compte tenu des discussions en cours. Dans la région, Renault a déjà une unité à Tanger (Maroc), dont l'essentiel de la production est destiné à l'export.

Selon Le Figaro, l'usine d'Algérie fabriquera initialement la voiture la plus vendue par Renault en Algérie : la Symbol, une Clio II à coffre apparent. Les discussions traînent en longueur car les deux parties s'affrontent sur le lieu d'implantation : le gouvernement algérien privilégie le site de Jijel, une ville portuaire située à 350 kilomètres à l'est d'Alger, pour des raisons d'aménagement du territoire, alors que Renault préfèrerait la banlieue d'Alger où il est plus facile de trouver de la main‑d'oeuvre qualifiée. Le gouvernement algérien semble aussi vouloir un projet plus ambitieux, en matière de volume de production, que celui poussé par le groupe français.

Fin avril, le ministre de l'Industrie, Mohamed Benmeradi, avait reconnu que Renault n'était pas satisfait du lieu d'implantation proposé, « loin du bassin d'emploi et n'offrant pas les opportunités nécessaires ». Début février, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, avait indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise par le constructeur sur ce projet alors que M. Benmeradi avait assuré quelques jours auparavant qu'Alger et Renault étaient sur le point de signer un protocole d'accord.
http://www.tsa-algerie.com/economie-et- ... 20986.html

kick
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par kick »

Un bricoleur de génie | Il a monté sa voiture

[video]http://www.youtube.com/watch?v=lcsClNM9 ... re=g-all-u[/video]
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anzar
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par anzar »

Il y a beaucoup de pièces de 4L dans ce bricolage
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Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

C'est finalement Mostaganeme qui a été retenue. Benmeradi dit qu'ils ont signé avec Renault (le 25 mai) un accord pour produire 75.000 véhicules. La suite de l'article parle aussi de 25.000 véhicules qui évoluera en fonction du succès commercial.

Je pense aussi que Renault a réussi à nous imposer l'importation de la Logan ou des équipements automobiles de Tanger puisqu'ils font le lien de la proximité géographique entre ce port (de Tanger) celui de Mostaganeme.
بن مرادي: مصنع “رونو” سيقام بولاية مستغانم

كشف وزير الصناعة والمؤسسات الصغيرة والمتوسطة وترقية الاستثمار، محمد بن مرادي، عن التوصل إلى اتفاق مبدئي مع الصانع الفرنسي “رونو” بخصوص المكان الذي سيقام به مصنع الشركة بالجزائر، بعد رفض الفرنسيين لمقترح المنطقة الصناعية “بلارة” الذي قدمته الحكومة الجزائرية، وتمسكهم بالمنطقة الصناعية “رويبة”.
وقال بن مرادي، في تصريحات للشروق، إن الاتفاق مع الصانع الفرنسي “رونو” ينص على بناء المصنع بولاية مستغانم، وهذا بعد سلسلة من المفاوضات الماراطونية لأزيد من عامين بين الطرفين، مضيفا أن الحكومة الجزائرية عبرت عن رفضها التام لطلب “رونو” الخاص بإقامة مصنعها بالمنطقة الصناعية رويبة.
ودعمت الحكومة الجزائرية موقفها برغبة في التوازن الجهوي، في مقابل مبررات اقتصادية بالنسبة للطرف الفرنسي.
وتم التوقيع بالعاصمة الجزائر يوم 25 ماي الماضي، على اتفاق إطار بين الحكومة الجزائرية والصانع الفرنسي “رونو”، يتم بموجبه إقامة مصنع لإنتاج 75 ألف سيارة من عدة نماذج في مرحلة أولى قبل مضاعفة الرقم إلى 150 ألف وحدة سنويا، على أن يتم التوصل إلى اتفاق نهائي بخصوص مراحل الشروع في بناء المصنع وتاريخ خروج أول سيارة إلى السوق الجزائرية.
وتم اختيار المنطقة الصناعية لمستغانم يعود إلى جملة من المعطيات الفنية ومنها توفر ميناء صالح لاستقبال البواخر من الحجم المتوسط والكبير الخاصة لاستيراد التجهيزات الخاصة بصناعة السيارات، إلى جانب القرب الجغرافي من ميناء طنجة المغربي القريب جدا من مصنع رونو الذي شرع في تصدير سيارات الصانع الفرنسي رونو تحت العلامة التجارية لوغان التي توجه 85 بالمائة من إنتاجها إلى السوق الأوروبية.
وأكد بن مرادي، أن الطرف الفرنسي تمسك بموقفه الرافض لإقامة مصنعه بولاية جيجل بسب عدم وجود نسيج للمؤسسات المتخصصة في المناولة، إلى جانب عدم وجود اليد العاملة المتخصصة بالعدد الكافي فضلا عن غياب بنية تحتية ملائمة لتوفير إطار حياة مناسب للفنيين والإطارات الأجنبية التي ستعمل في منطقة “بلارة” النائية جدا حسب الخبراء الفرنسيين الذين زاروا المنطقة لمرات عديدة منذ 2010.
وتم الاتفاق بين السلطات الجزائرية ومجموعة “رونو” على تصنيع سيارات موجهة للسوق الجزائرية، على عكس مصنع طنجة الذي يوجه إنتاجه إلى السوق الأوروبية.
وتقول “رونو” إنه باستطاعتها الحصول على يد عاملة مؤهلة في العاصمة بطريقة سهلة، قبل أن تضيف أن الحكومة المغربية استقبلتها بالبساط الأحمر وليس بجملة من الاشتراطات.
وتأمل شركة “رونو” في انتاج 25 ألف وحدة في مرحلة ابتدائية لطرحها في السوق المحلية على أن يتم رفع الإنتاج مرحليا بناء على التطور الذي تحققه السوق المحلية لإنتاج قطع الغيار والملحقات ومكونات السيارات محليا من قبل صناعيين محليين وهي النقطة السوداء التي تعيق إقامة صناعة محلية للسيارات بإجماع العارفين بالقطاع.
وسيشرع الصانع الفرنسي بتركيب السيارات الأكثر مبيعا في السوق الجزائرية وهي سيارة “سامبول” التي يكثر عليها الطلب في الجزائر بالنظر لسعرها، ويكون الإنتاج موجها للسوق المحلية فقط على عكس مصنع طنجة، كما تمت الإشارة إليه، وتأمل الشركة الفرنسية في الاستفادة القصوى من معدل النمو القياسي الذي سجلته سوق السيارات الجزائرية خلال السنوات العشر الأخيرة والتي تجاوزت 500 بالمائة بين 2000 و2011، حيث انتقلت من 90 ألف وحدة سنويا إلى 450 ألف وحدة في الفترة المذكورة. وتحقق “رونو” صدارة المبيعات في السوق الجزائرية بأزيد من 75 ألف سيارة سنويا، أزيد من 28 الف سيارة من علامة “سامبول”.
http://ar.algerie360.com/108184/

colonel chaabani
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par colonel chaabani »

Une usine automobile algérienne Renault de 50 000 à 75 000 unités est-elle rentable ?
Dr Abderrahmane MEBTOUL
Prôner le réalisme économique en évitant le prestige et le gaspillage financier

La mondialisation est là et le principal défi des gouvernants au XXIe siècle est la maîtrise du temps par une meilleure gouvernance tant locale que mondiale devant tenir compte de la concurrence internationale comme facteur d’adaptation. La mentalité bureaucratique rentière ignore ce facteur déterminant tenant compte des contraintes externes et internes. Si l’on veut éviter le gaspillage des ressources financières, évitons la précipitation pour des raisons de prestige, l’Algérie étant une petite nation devant opter pour le pragmatisme. Comment ne pas rappeler qu’au Maroc Tanger, l’usine Renault de Tanger produit deux nouveaux modèles Entry (entrée de gamme) : la famille Dacia Lody et un petit véhicule utilitaire, également décliné en version véhicule particulier. Ce site industriel permettra d’augmenter les volumes et d’élargir l’offre de la gamme M0 sur une ligne de production à capacité de production annuelle de 170 000 véhicules et à terme, la capacité passera à 400 000 véhicules/an. Par ailleurs que les impacts sur l’environnement de l’usine Renault de Tanger sont réduits à des niveaux jamais atteints pour une usine de carrosserie montage :les émissions de CO2 sont réduites de 98 %, soit environ 135 000 tonnes de CO2 évitées par an; aucun rejet d’eaux usées d’origine industrielle n’est émis dans le milieu naturel et le prélèvement des ressources en eau pour les process industriels est réduit de 70 %. Ces résultats ont été obtenus grâce à des innovations dans les différentes étapes de fabrication, à l’utilisation d’énergies renouvelables ainsi qu’à une gestion optimisée du cycle de l’eau. Qu’en est-il pour l’Algérie où il semble que ce pré-accord comme acte de concession surtout politique, n’ayant aucun fondement économique, n’oubliant jamais que Renault a une stratégie internationale, qui préfigure donc des accords dans d’autres secteurs plus lucratifs, ne fait-il pas penser à un petit garçon en colère que l’on veut calmer en lui donnant une sucette, l’Algérie voulant à tout prix une usine de voitures, le Maroc pourquoi pas nous et à n’importe quel prix. Qui supportera les surcoûts du fait de la faiblesse des économies d’échelle alors que le réalisme suppose une intégration du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. L’Algérie, au moment où l’on pompe les hydrocarbures pour placer une fraction importante des recettes à l’étranger, (90% dont le montant n prévu fin 2O12 serait de 2O5 milliards de dollars) à un taux presque nul tenant ne compte du taux d’inflation mondial) au lieu de penser aux générations futures, l’épuisement étant prévu à horizon 2020/2025. C’est que l’on assiste à une paupérisation croissante en contradiction avec une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. D’où ce sentiment d’un Etat riche, d’une population de plus en plus pauvre, différant l’implosion sociale par des saupoudrages de distributions de revenus sans contreparties productives de cette richesse artificielle provenant de la rente et non du travail, expliquant l’inquiétude vis-à-vis de l’avenir de la majorité des Algériens amplifiée par une corruption socialisée, voulant immédiatement leur part de rente quitte à aller vers un suicide collectif.
:arrow: http://www.algerie-focus.com/blog/2012/ ... -rentable/

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

L'article d'Algérie-focus nous donne beaucoup de chiffres pour nous dire que le projet ne sera pas rentable, mais aucun chiffre concernant le projet lui même.

C'est vrai que c'est un projet politico-propagandiste (Regardez! nous aussi nous avons notre usine Renault) ou encore de complexe vis-à-vis du Maroc qui dans l'industrie automobile nous largue loin derrière et réussi en peu de temps et avec peu de moyens ce que nous avons jamais pu faire (histoire d’énerver plus ceux qui ont ce complexe :lol: )

Mais dans le fond, l'enjeu (de ce projet) est d’accumuler un certain nombre de facteurs pour lancer une vraie industrie automobile locale. (Ces facteurs sont un réseau de sous-traitants, une ressource humaine de qualité et une culture industrielle...)

D'ailleurs, sa s'inscrit dans la même logique des choses avec les projets mécaniques de l'ANP.

Mais bon, si on ne laisse pas le privé de développer, ça ne sert à rien de lancer une industrie administrativo-politique déficitaire économiquement. C'est pour ça que je n’arrête pas de rappelé la bêtise et la trahison envers les intérêt de la nation qu'est la décision d’arrêter les privés dans l'industrie automobile.

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

L'info repris par Elwatan et le Quotidien d'Oran:
Accord entre Alger et le constructeur français : Renault s'engage (par Salem Ferdi)

Le projet d'usine Renault en Algérie est relancé. Il y aurait même de l'accélération. Pour cela, le gouvernement algérien a dû renoncer au site de Bellara dont ne voulait pas le constructeur. Le dossier est débloqué. Certains gros « détails» restent à régler. Renault veut des garanties pour le transfert des dividendes. Alger veut des voitures de la qualité « made in France». Et que la porte à l'export ne soit pas fermée pour l'usine algérienne.

Un accord-cadre a été signé le 25 mai dernier entre le gouvernement algérien et le groupe Renault en vue de la réalisation d'une usine automobile en Algérie, a révélé le Figaro dans son édition d'hier, qui précise que les négociations se poursuivent pour «un accord définitif, à une échéance non précisée».
La raison de cet apparent déblocage ? On la trouve dans un autre journal français, La Tribune, qui explique que le groupe Renault qui ne voulait pas que l'usine soit installée à Bellara, dans la Wilaya de Jijel, a obtenu gain de cause. Le gouvernement algérien qui tenait, au nom de l'équilibre régional à ce que l'usine soit installée à Bellara, aurait donc reculé sur ce point… ce qui aurait ainsi favorisé le déblocage d'un dossier qui traine depuis deux ans et demi. Citant un « bon connaisseur du constructeur», le Figaro indique que Renaut prévoit une production de départ de 25 000 voitures par an qui augmenterait « à moyen terme en fonction du succès commercial et du développement du tissu fournisseur». Un démarrage plus modeste que celui souhaité par Alger qui veut une capacité de 75.000 voitures par an, qui pourrait monter à 150.000.

Ce sera la Clio 2 Symbol avec coffre apparent «uniquement destinée au marché algérien». «Il s'agit d'une différence majeure avec l'usine marocaine de Tanger, dont 85 % des voitures low-cost ont vocation à être exportées vers l'Europe» souligne le journal.

ALGER RECULE SUR BELLARA

Alors que le Figaro souligne que les deux parties devaient encore se mettre d'accord sur les « cadences » et le « lieu d'implantation » de l'usine, la Tribune, puisant de ses informations chez le groupe Renault, affirme que cette dernière question a été tranchée. Renault ne voulait pas que l'usine soit installée à Bellara et un responsable de l'entreprise, sous couvert de l'anonymat, l'avait dit en termes crus: «On ne va pas aller dans leur micro-port, complètement paumé, mieux vaut être dans la région d'Alger, plus proche du marché local ». De son coté, Mohamed Benmeradi, ministre de l'industrie et de la PME, avait souligné l'attachement du gouvernement algérien au site de Bellara par souci d'équilibre régional. « Nous n'avons pas encore proposé un autre lieu pour la construction de l'usine, nous tenons à ce que le projet soit réalisé à Bellara», avait-il indiqué le 25 avril dernier. Dans ce bras de fer sur le lieu, le groupe Renault, à en croire les révélations de la Tribune, l'a emporté. Le groupe français aurait menacé d'abandonner le projet si l'exigence de Bellara n'était pas abandonnée. Du coup, la zone industrielle sous-utilisée de Bellara est « out». On ne sait pas cependant si le choix se portera sur Rouïba, dans la banlieue-Est d'Alger, qui a les faveurs de Renault. Le groupe refuse de s'exprimer publiquement sur ce « dossier sensible» et « attend les propositions sur le lieu d'implantation» écrit le Figaro. Ce dernier cite une « source interne» au groupe qui affirme que «Renault ne compte pas laisser sa place en Algérie à un rival. Mais attend un véritable accompagnement de l'État et non pas du dirigisme». Et bien entendu le Maroc « qui a déroulé le tapis rouge» est cité en exemple.

DES GARANTIES POUR LE TRANSFERT DES DIVIDENDES

En cessant d'exiger le site de Bellara, le gouvernement algérien aurait ainsi ouvert la voie à l'accélération de la négociation mais des détails de «taille» doivent encore être réglés. Une délégation conduite par des cadres du groupe français a récemment séjourné en Algérie et «un accord pourrait intervenir prochainement, c'est en très bonne voie», assure une source française citée par la Tribune. Outre la question du lieu d'implantation sur laquelle il a obtenu gain de cause, le groupe Renault exigerait aussi des « garanties sur le transfert de ses dividendes vers la France, un sujet qui préoccupe toutes les entreprises étrangères basées en Algérie ». Côté algérien également, on formule des exigences en matière de volume de production. Alger veut en outre que les voitures fabriquées en Algérie soient d'une qualité similaire à celles produites en France. Et surtout l'Algérie souhaite que ne soit pas fermée la possibilité d'exporter une partie des voitures fabriquées en Algérie.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5169086
L’accord a été signé le 25 mai
Une usine Renault verra le jour en Algérie
(le 02.06.12)

Le projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie va-t-il enfin se concrétiser ? Le projet qui avançait lentement à cause de divergences entre le constructeur français et les autorités algériennes pourrait bien être relancé. Le quotidien français le Figaro a annoncé jeudi qu’un accord-cadre a été signé le 25 mai dernier «en vue de la création d’une usine en Algérie, pour accompagner le développement du marché local». Le quotidien français précise toutefois que ce n’est qu’un accord préalable et que «les négociations continuent pour un accord définitif, à une échéance non précisée». Hier, c’était à une porte-parole du groupe de confirmer l’information sans pour autant aller dans le détail de ce qui a été convenu.
Le contenu de l’accord est donc pour l’heure inconnu et ne fait figure pour le final que d’entente de principe, d’autant qu’on indique qu’il reste à s’entendre entre les deux parties sur des points importants de l’accord. La capacité de l’usine est en effet sujette à des désaccords. Les propositions de Renault restent en effet loin de ce que exigent les Algériens. En effet, le Figaro, qui cite «un bon connaisseur du constructeur», indique que Renault table sur une cadence initiale de 25 000 voitures par an. «Capacité qu’elle pourrait augmenter à moyen terme en fonction du succès commercial et du développement du tissu fournisseur», précise-t-il. Une implantation qui commencerait notamment par la fabrication de la Symbol qui est considérée comme le modèle le plus vendu sur le marché algérien.

Aussi, la fabrication algérienne ne devrait être destinée qu’au seul marché local, a encore confirmé hier le constructeur français. On l’aura donc compris, le modèle d’implantation proposé en Algérie est à l’opposé de l’usine marocaine de Tanger où 85% de la production de voitures low-costs seront exportées vers l’Europe en plus de la production de pièces détachées qui est intégralement destinée à alimenter les usines de Renault dans le monde. Il est clair que cette offre ne pourrait en aucun cas satisfaire les négociateurs algériens, car ils misent en premier lieu sur une capacité annuelle initiale de 75 000 unités correspondant aux ventes actuelles du groupe sur le marché algérien. Capacité appelée à être augmentée à 150 000 unités par an.

Aussi, les autorités algériennes ont clairement affiché leurs velléités en termes de taux d’intégration et de production destinée à l’exportation vers les marchés africains. Les responsables de Renault refusent aussi le lieu de l’implantation de l’usine proposée par les Algériens. Les négociations achoppent toujours sur ce point. Le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements souhaite en effet que l’usine Renault soit implantée dans la zone industrielle de Bellara, à proximité du port de Djendjen (wilaya de Jijel), zone qu’il entend convertir en zone franche.

Faible culture industrielle

Ce choix a été motivé par le souci de garantir l’équilibre régional en matière d’investissements. Une vision que les responsables du groupe français ne partagent pas. Renault préfère s’implanter sur le site de la SNVI dans la zone industrielle de Rouiba à Alger, «de façon à ce que les voitures soient fabriquées près de là où elles sont achetées et dans une zone où on peut recruter de la main-d’œuvre qualifiée».
Les représentants du groupe français taclent d’ailleurs l’approche des responsables algériens dont ils critiquent «la faible culture industrielle».

C’est d’ailleurs en ces termes qu’un des responsables du constructeur français a expliqué, en février dernier, les raisons de la lenteur des négociations qu’il a décrites comme compliquées. Cependant, et même s’ils ont tendance à critiquer le cycle de négociations, les responsables de Renault s’accrochent au projet d’usine en Algérie et semblent multiplier les déclarations afin de maintenir la pression. Il va sans dire que malgré les contraintes de l’environnement des affaires en Algérie, le marché est juteux pour le constructeur automobile qui a augmenté ses ventes en Algérie de 18% en 2011. Aussi, le marché algérien est 5 fois plus grand que celui du Maroc.
Autant de raisons qui expliquent pourquoi Renault ne compte pas «laisser sa place à un rival», explique une source du groupe au Figaro laquelle ajoute qu’ils attendent «un véritable accompagnement de l’Etat et non pas du dirigisme.

Il y a quelques mois, la Chambre française de commerce et d’industrie en Algérie (CFCIA) expliquait que Renault a «besoin d’un site en Algérie», d’autant que dans une conjoncture marquée par la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc, le seul moyen de faire venir des voitures sur le marché en Algérie est de passer par la voie maritime. Ce qui induit des coûts élevés pour le constructeur qui fait aussi face à la concurrence d’autres constructeurs qui veulent implanter des usines en Algérie, notamment l’allemand Volkswagen.
(Par Melissa Roumadi)
http://elwatan.com/economie/une-usine-r ... 10_111.php

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

ça n'arrive qu'en Algérie: Le PM Ouyahya ne croie pas au sérieux de la démarche de Renault et BenMeradi, ministre de l'industrie, agit indépendamment d'Ouyahya!
Lisez plutôt:
Renault soupçonné de faire trainer en longueur les négociations sur son usine en Algérie (06 JUIN 2012)

Nouveaux rebondissement dans le feuilleton de l’usine Renault en Algérie. Le premier ministre Ahmed Ouyahia ironise sur le projet, et met en cause la crédibilité du ministre en charge du dossier, Mohamed Benmiradi. Alors que Renault parle d’un « accord cadre » et de la poursuite des négociations, des proches de M. Ouyahia mettent en doute le sérieux du dossier. Pour eux, pas de doute, c’est une arnaque.

Ahmed Ouyahia jette un pavé dans la mare dans le dossier de l’implantation d’une usine Renault en Algérie.
Le premier ministre s’est contenté de quelques mots, au cours de sa conférence de presse de samedi dernier, mais ses conseillers ont pris le relais, brossant un tableau plus complet du dossier, qui peut se résumer ainsi : on est plus proche de l’arnaque que du projet économique.
Le premier ministre avait jeté un froid samedi dernier en évoquant le sujet sur le ton de la dérision. « Il parait » qu’un mémorandum a été signé pour un projet avec Renault, avait-il dit. Renault avait, de son côté, fait état d’un « accord cadre » pour implanter une unité de montage de véhicules à Mostaganem, après un premier refus du constructeur français de s’installer sur le site de Bellara, à Jijel, ville portuaire de l’est du pays. Renault affirmait que Jijel n’offrait pas un vivier de main d’œuvre suffisant pour un projet de cette envergure.
Les déclarations sur cet « accord cadre » avaient laissé sceptiques les spécialistes interrogés par Maghreb Emergent, en raison des incertitudes qui entourent le dossier, d’une part, et de l’impréparation de la partie algérienne, d’autre part. Côté algérien, le ministre en charge du dossier, Mohamed Benmiradi, a annoncé à plusieurs reprises des accords imminents, ce qui avait fortement entaché sa crédibilité. Son prédécesseur, Abdelhamid Temmar, avait annoncé, durant l’été 2010, que la première voiture algérienne sortirait d’usine avant la fin de l’année 2010 !
Les confidences faites par les conseillers de M. Ouyahia apportent de nouvelles révélations. Le Premier ministre n’a aucune emprise sur M. Benmiradi, qui semble obéir à d’autres cercles du pouvoir. Il mène des négociations sans l’aval de M. Ouyahia, probablement sans le consulter. Il multiplie les déclarations assurant que le projet est avancé, mais les conseillers de M. Ouyahia sont convaincus que le projet n’aboutira pas.
Renault n’a aucun intérêt à construire une usine en Algérie au moment où celle de Tanger, au Maroc, entre en production, disent les proches de M. Ouyahia. L’usine de Tanger devrait atteindre 400.000 véhicules par an en période de croisière, après un démarrage, en mars 2012, au rythme de 170.000 véhicules par an. L’implantation de cette usine avait été vivement critiquée en France même, où acteurs politiques et sociaux s’en prennent à la politique de délocalisation.
Pourquoi Renault a-t-il annoncé, vendredi dernier, avoir signé un « accord-cadre » pour construire une usine en Algérie ? Les conseillers de M. Ouyahia sont formels : le constructeur français veut entretenir l’illusion d’une négociation, pour empêcher la partie algérienne de se tourner vers d’autres partenaires. Ils citent comme arguments la stratégie de Renault dans la négociation : Renault agit comme s’il voulait faire achopper délibérément les négociations, mais sans jamais provoquer de rupture définitive. Ainsi, les désaccords sur le lieu d’implantation de l’usine, sur le niveau d’intégration, les unités à implanter, le coût et le financement du projet, ainsi que les avantages fiscaux et la production envisagée, ont été tour à tour abordés, avec des positions qui changeaient au gré de la conjoncture, ce qui permettait de faire trainer les discussions en longueur.

Confessions troublantes

D’autre part, une journaliste algérienne a récolté les confessions troublantes de proches de M. Ouyahia, qui n’hésitent pas à affirmer que des responsables algériens protègent les intérêts français en Algérie. « Un grand nombre de responsables algériens gèrent des intérêts français en Algérie et veulent, comme Renault, que les Algériens croient en ce projet », rapporte-t-elle, citant un haut fonctionnaire, qui va encore plus loin, affirmant qu’il « faudrait que certains de nos responsables échappent aux griffes des Français » pour pouvoir lancer un projet automobile avec un partenaire autre que Renault.
Ce discours virulent à l’égard du partenaire français est peut-être à rapprocher des déclarations de M. Ouyahia, qui déplorait samedi dernier la mainmise des « forces de l’argent » sur la gestion du pays. M. Ouyahia n’a pas donné de précisions, mais ses proches estiment que les concessionnaires automobiles installés en Algérie, hostiles à l’implantation d’une usine automobile, ont mis tout leur poids dans la balance pour empêcher le projet de se concrétiser.
Les importations de véhicules ont frôlé les 400.000 unités en 2011 en Algérie, et devraient dépasser le demi-million d’unités dès 2014, pour un chiffre d’affaires supérieur à cinq milliards de dollars. Malgré cette explosion des importations, aucun dossier sérieux d’implantation d’une industrie automobile n’a émergé. Renault, quant à lui, est leader sur le marché algérien, avec 75.000 véhicules vendus en 2011.
Enfin, la partie algérienne reproche à Renault la modestie du projet algérien, limité à 75.000 unités par an, destinées exclusivement au marché local, ce qui représente à peine 20 pour cent de la demande de l'année 2011, alors que le marché est en train d'exploser.
http://maghrebemergent.info/actualite/i ... gerie.html
Algérie – France : Flou et spéculations sur le projet de l'usine Renault (par Ghania Oukazi)

Le 1er ministre ne semble pas prendre au sérieux la loi-cadre que le constructeur automobile français Renault affirme avoir signée avec l'Algérie pour la création d'une usine tant le ton qu'il avait employé pour en parler frôlait la dérision.

« Paraît-il, Renault a signé une loi-cadre, ce n'est pas l'usine qui dérange mais ce sont les 51/49 (…). D'ailleurs, Ouyahia avait parlé d'un mémorandum et non d'une loi-cadre. Et c'est sur un ton ironique que le 1er ministre avait abordé cet accord, mais que pour dénoncer les pressions que «certains Algériens» exercent sur le gouvernement pour supprimer la disposition relative au partage du capital d'un investissement étranger. Ahmed Ouyahia l'a fait samedi au cours de la conférence de presse qu'il a animée au siège de son parti, le RND.
Le projet Renault refait ainsi surface sur la scène nationale, mais sans qu'il lui soit livré les indices nécessaires pour connaître l'exactitude de ses tenants et aboutissants et surtout savoir s'il a ou non véritablement une faisabilité effective sur le terrain. Les responsables de la marque française ont annoncé la semaine dernière, la signature d'une loi-cadre avec l'Algérie, mais en apportant la grosse précision que «les deux parties se sont entendues pour ne pas communiquer sur le dossier.»

Si l'on doit supputer sur cette formule de communication de laisser dans le flou un projet, qui pourtant, s'il arrive à voir le jour ; scellera de nouvelles relations de travail entre l'Algérie et la France, l'on s'arrêterait sans conteste au niveau du «paraît-il» employé par le 1er ministre. Il faut admettre qu'Ouyahia a ainsi entremêlé la déclaration du constructeur français à un doute officiel algérien. Ouyahia n'était pas obligé de «faire semblant», de ne pas savoir exactement de quoi il s'en retourne sur un sujet, maintes fois commenté avec ferveur par son ministre de l'industrie. Il y a près d'une année, des responsables français nous avaient d'ailleurs affirmé qu'ils étaient étonnés de voir Mohamed Benmeradi, se réjouir de la faisabilité d'un projet qui n'a même pas été décidé dans la forme.

«Il serait illusoire de croire que Renault va construire une usine en Algérie après qu'il l'ait fait à Tanger, au Maroc,» affirment des sources proches du 1er Ministère. Nos interlocuteurs préfèrent s'appuyer sur une règle économique bien connue pour étayer leurs propos. «Les hommes d'affaires calculent beaucoup avant de lancer un projet, il est donc difficile d'admettre qu'après qu'il ait investi plus d'un milliard d'euros pour mettre sur pied son usine à Tanger, Renault va débourser autant pour en faire une deuxième en Algérie. C'est-à-dire peu de temps après, à peine une année, et à une telle proximité,» nous dit-on.

«RENAULT VEUT VENDRE DU REVE»

Les commentaires vont même très loin. Alors à quoi sert cette loi-cadre dont il est question ? demandons-nous. «Renault veut vendre du rêve et il le fera jusqu'à ce que son usine de Tanger commence à produire, ceci pour ne pas laisser l'Algérie réfléchir à un autre partenaire que lui,» répondent nos sources. L'on reproche d'ailleurs à ce titre au gouvernement de faire croire qu'il négocie avec la firme allemande Volkswagen pour la conclusion d'un accord pour la réalisation d'un projet d'usine aussi important, que celui qu'il tente d'arracher à Renault. «Le gouvernement sait que le constructeur français fait dans le bas de gamme, c'est-à-dire des véhicules qui intéresseraient plus de 40% d'Algériens, donc il a un marché bien réel, par contre Volkswagen fait dans le moyen et haut de gamme, s'il a un marché algérien, il est bien restreint par rapport à celui de Renault pour la simple raison que la voiture allemande coûte plus cher,» expliquent nos sources. L'on s'interroge alors pourquoi les responsables algériens, n'expliquent-ils pas publiquement ce qu'il en est de cette loi cadre dont parle Renault. «Tout le monde sait qu'un grand nombre de responsables algériens gèrent des intérêts français en Algérie et veulent comme Renault que les Algériens croient en ce projet, ils vendent alors aussi du rêve pour maintenir les esprits en attente indéfinie,» nous dit un haut fonctionnaire de la présidence de la république qui se demande d'ailleurs ; «pourquoi entretenir autant de flou autour de ce projet, ce n'est pourtant pas du nucléaire ?».

Il est rappelé que Renault continue de poser des conditions drastiques aux autorités algériennes à propos de la création de son usine. «Son refus de l'implanter dans la zone de Djenjen est catégorique, il ne faut pas se faire d'illusion, à moins que les Algériens se rétractent complètement, oublient cette histoire d'intégration dans la fabrication des véhicules, laissent le constructeur français faire ce qu'il veut et même bénéficier d'avantages fiscaux qu'il réclame alors que personne ne l'a fait avant lui,» indiquent nos sources.

Des responsables algériens s'interrogent sur ce qui empêcherait «le gouvernement de réfléchir à négocier avec des firmes asiatiques pour la construction d'une usine de voitures, que les Algériens trouvent depuis les dix dernières années, confortables du point de vue du modèle et aussi du prix.» Pourquoi n'a-t-il pas pensé à le faire à ce jour ? interrogeons-nous. «Il faudrait que certains de nos responsables échappent aux griffes des Français pour pouvoir le faire,» nous répond un haut responsable. Ce n'est pas la première fois qu'il est question de dénoncer une telle compromission entre Algériens et Français.

Zohra Drif Bitat, moudjahida et membre du Conseil de la nation pour le compte du tiers présidentiel l'a évoqué en mars dernier, dans plusieurs médias nationaux y compris la radio publique. «La France a laissé ses hommes pour lui préserver ses intérêts en Algérie,» avait-elle affirmé à propos de certains responsables algériens dans d'importantes institutions publiques.
http://www.lequotidien-oran.com/index.p ... 2012-06-05

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

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Projet Renault Algérie/ la France veut le réaliser à Rouiba alors que l’Algérie propose Oran ou Mostaganem comme alternatives (06 Juin 2012)

Des sources bien informées ont révélé que les négociations visant à concrétiser le projet Renault en Algérie reprendront dans les quelques jours à venir en vertu de l’accord cadre entre les deux parties. Les négociations entre les deux parties seront axées sur le site de l’usine et le réseau des entrepreneurs qui assurera une réalisation rapide du projet. Les deux parties ont prévu que le projet sera prêt à 100% avant septembre prochain. L’usine Renault qui sera réalisée en Algérie s’occupera de la réalisation locale des pièces de rechanges importées actuellement des usines de Roumanie et de la Turquie, en plus des pièces de rechanges qui seront importées directement de l’usine mère en France. Cette usine bénéficiera de plusieurs avantages fiscaux. Elle assurera le service de crédits automobile pour le marché national ainsi que l’exportation d’une partie de la production une fois qu’elle parvient à assurer l’autosatisfaction du marché national. Le groupe Renault produira à travers son usine en Algérie quatre séries de sa marque. Pour ce qui est du choix du site de réalisation de cette usine, la partie française a proposé de le réaliser dans un endroit près du port et de l’autoroute et des voies ferrées, à savoir, à Rouiba, étant donné que c’est le lieu où sont installées la société nationale des véhicules industriels, probablement partenaire du projet étant donné qu’elle assurera les matériaux nécessaires pour la réalisation du projet, alors que la partie algérienne a proposé la zone de Belara à Jijel. Nonobstant, les dernières négociations entre les deux parties sont parvenues au choix de deux nouveaux sites, notamment, Oran et Jijel.
(Mustapha Al Hakim, Version Française K.F)
http://www.numidianews.com/fr/article~15983.html

Version arabe (qui ne dit pas exactement la meme chose!) http://www.numidianews.com/ar/article~15974.html

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

Renault ne veut pas venir…. A l’ombre de Tanger, une usine en Algérie est sans attrait (Par Abed Charef, 12 JUIN 2012)

Et si Renault ne voulait pas investir en Algérie ? L’hypothèse n’est pas si farfelue. Elle expliquerait pourquoi les négociations trainent en longueur, alors que l’Algérie, qui importe pour près de cinq milliards de dollars de véhicules, n’a pas l’embryon d’une industrie automobile. Perte de temps, d’argent, et immense manque à gagner en matière de savoir et d’organisation industrielle et commerciale.
Renault en Algérie : le feuilleton connait des lenteurs inutiles. Malgré l’annonce d’un « accord-cadre » conclu le 25 mai, le dossier est toujours au point mort. Et rien ne laisse entrevoir une avancée significative dans l’immédiat, tant les deux parties paraissent, non en désaccord, mais en déphasage complet : l’accord parle de poursuite des négociations, sans plus.
Pour la partie algérienne, les handicaps sont connus : absence de stratégique, méconnaissance du marché international de l’automobile, incohérence dans la démarche, amateurisme et légèreté des négociateurs, etc. A un point tel qu’un ministre en charge du dossier avait annoncé, durant l’été 2010, que la première voiture algérienne sortirait de l’usine avant la fin de l’année, alors qu’aucun accord n’avait été signé. Cette incohérence apparait aussi dans les propos du premier ministre Ahmed Ouyahia, qui ironisait, fin mai, sur un accord conclu, « parait-il », pour installer une usine en Algérie, ce qui montrait clairement que le dossier faisait l’objet de désaccords au sein même du gouvernement et des cercles dirigeants du pays.
Ce comportement de la partie algérienne avait progressivement irrité les dirigeants de Renault, qui ont peu à peu abandonné l’idée de s’installer en Algérie. Pour eux, les difficultés étaient insurmontables. Certes, il y avait l’attrait du marché algérien, qui devrait dépasser le cap du demi-million de voitures avant 2015. Il y a aussi le financement disponible, assuré par des réserves de change très élevées et un volontarisme forcené dans l’investissement public.
Mais tout ceci ne pouvait contrebalancer tous les désagréments subis par le constructeur français : impossibilité de trouver un interlocuteur crédible, viscosité des centres de décision, et une bureaucratie assommante, sans qu’il ne soit jamais possible de savoir où s’arrêtait la bêtise de l’administration et où commençait la décision politique.
Renault ne voulait pas pour autant rater le coche d’une installation au Maghreb. Il a choisi le Maroc, où le Roi Mohamed VI a offert les facilités nécessaires pour une usine qui devrait atteindre 400.000 véhicules en période de croisière. La production a débuté à la fin du premier trimestre 2012, avec un objectif de 170.000 véhicules par an, grâce à un investissement d’un milliard d’euros.
Le démarrage de l’usine de Tanger libère Renault, qui n’a plus intérêt à investir en Algérie. Quel intérêt aurait-il à construire une usine qui s’installerait en compétition avec celle de Tanger, alors que l’industrie automobile européenne est en pleine restructuration ? De plus, Renault, dont l’Etat français est actionnaire, a été vivement critiqué pour la délocalisation de sa production. Il n’a donc aucun intérêt à se créer de nouveaux problèmes alors que le projet algérien parait plein de difficultés.
Reprenant cet argumentaire, des proches du premier ministre Ahmed Ouyahia, sous couvert de l’anonymat, accusent clairement Renault de ne pas vouloir s’installer en Algérie. Pour eux, le constructeur français a délibérément fait trainer les négociations depuis qu’il a pris sa décision de s’installer au Maroc. Il soulevait les problèmes l’un après l’autre, pour faire achopper les négociations, sans jamais rompre totalement. Il ne fallait pas que Renault, premier vendeur de voitures en Algérie, apparaisse comme étant à l’origine de la rupture. Bien au contraire, il devait montrer une grande disponibilité, pour pousser la partie algérienne à la faute.
Pour les experts de Renault, ceci était un jeu d’enfants : les négociateurs algériens ne connaissaient pas l’industrie automobile, et présentaient des propositions farfelues, sur l’intégration, la formation, la sous-traitance, etc. Le seul emplacement du projet a fait l’objet de multiples séances, durant lesquelles les négociateurs algériens tentaient d’imposer leur vision de l’aménagement du territoire, pendant que Renault parlait de main d’œuvre qualifiée et de proximité des universités, ce qui donnait lieu à un dialogue de sourds.

Véto français

« Les arguments de Renault sont souvent solides. Mais ils sont surtout excellents pour faire trainer la négociation, et obtenir de meilleures conditions quand le moment sera venu», nous a déclaré un expert algérien qui a travaillé sur le dossier il y a plus de dix ans. Cet économiste estime peu probable un accord dans l’immédiat. « Cela fait un quart de siècle qu’on négocie. On peut bien négocier encore quelques années », a-t-il ironisé, ajoutant que « la seule manière de doter l’Algérie d’une industrie automobile aujourd’hui est pourtant de le faire avec un partenaire français, car la partie française est suffisamment influente pour empêcher tout accord avec des parties tierces ».
Pour lui, Renault hésite, car il est partagé entre deux contraintes : d’un côté, les problèmes liés à l’investissement en Algérie, et d’un autre côté, sa volonté de renforcer son emprise sur le marché algérien. « Renault temporise, pour ne pas dire qu’il se désintéresse de l’investissement en Algérie, car il sait que personne viendra à l’heure actuelle », dit-il.
Partage-t-il l’opinion d’un proche de M. Ouyahia, selon lequel Renault veut empêcher la partie algérienne de se tourner vers d’autres partenaires ? Cet expert est encore plus tranché : la négociation avec Fiat, depuis les années 1980, avait échoué « à cause d’un véto français », dit-il, rappelant que le patron de Renault, Carlos Ghosn, avait déclaré en février dernier qu’il n’était « pas question de laisser qui que ce soit venir construire en Algérie ».
Si cette hostilité du constructeur français à l’implantation d’une industrie automobile en Algérie se confirme, elle trouverait un solide allié auprès des concessionnaires installées en Algérie. Ceux-ci ont vendu près de 400.000 véhicules en 2011, pour un chiffre d’affaires qui frôle les cinq milliards de dollars. Un industriel, fabriquant de pièces de rechange automobiles, soumis à une forte pression des produits importés, est catégorique : les importateurs agissent de manière coordonnée pour empêcher l’émergence d’une industrie automobile algérienne. « Le marché automobile algérien échappe complètement à l’Algérie. Il est totalement contrôlé par des marques étrangères, qui n’ont aucun intérêt se retrouver contraintes de le disputer à un nouveau partenaire soutenu par les autorités algériennes », dit-il.
http://maghrebemergent.info/entreprises ... ienne.html
Il veut venir mais… Renault en Algérie est une course d’obstacles (Par Yazid Taleb, 12 JUIN 2012)

(Carlos Ghosn : Renault viendra… lorsque le gouvernement algérien l’aura décidé)

Au cours des dernières semaines, le ciel semblait s’éclaircir sur les négociations pour l’installation d’une usine Renault en Algérie. Un « accord- cadre » a été signé le 25 mai dernier et l’arrivée du constructeur automobile français est quasiment donnée pour sûre… moyennant le règlement de quelques problèmes considérés comme mineurs. Les nombreux retournements de situation qui ont déja marqué ce dossier ainsi que les vicissitudes propres à notre histoire économique récente sont pourtant de nature à inciter à une certaine prudence…
Des propos tenus par Carlos Ghosn à l’occasion de l’inauguration de l’usine de Tanger, la plupart des commentateurs nationaux, n’ont curieusement pas retenu la plus importante. Le PDG du groupe Renault – Nissan avait affirmé en substance, entre autres déclarations qui ont connus plus de succès, que « Renault viendra en Algérie lorsque le gouvernement algérien l’aura décidé ».Et si on prenait cette déclaration au sérieux ? A priori toutes les conditions paraissent réunies pour l’arrivée de Renault et la conclusion d’un partenariat « gagnant- gagnant » avec les autorités algériennes. La plus importante est un marché national d’une taille respectable et qui représente désormais plus de 400 000 véhicules par an. Sur ce marché, la part du constructeur automobile français, déjà numéro un en Algérie, devrait augmenter sensiblement en raison de l’engagement des autorités algériennes de rétablir le crédit automobile en faveur de la production nationale. Pas de problèmes en vue avec les autorités françaises pour Renault dès lors qu’il est précisé explicitement que la production de la future usine sera destinée exclusivement au marché algérien. Pas d’obstacles non plus du coté de la règle du 51/49% qui a été acceptée par le constructeur français et qui devrait logiquement permettre au partenaire algérien, la SNVI, dont on parle curieusement très peu dans cette affaire, d’apporter un site industriel déjà fonctionnel, une connaissance des arcanes de l’administration algérienne et un réseau de sous-traitants. Toutes les conditions réunies ? Pas vraiment. Au début de l’année en cours, on apprenait que le gouvernement algérien demandait l’installation de l’usine à Bellara. Renault doit aussi contribuer à l’aménagement du territoire. L’histoire ressemble de plus en plus à un remake de l’usine Fiat de Tiaret. En off, un cadre de Renault s’étonne de l’absence de « culture industrielle » des négociateurs algériens. Pas de bassin d’emploi, pas de sous traitants… Aux dernières nouvelles la partie algérienne aurait renoncé à Bellara. Restent quelques « détails » à régler. Au premier rang d’entre eux la capacité de production de l’usine et le nombre de modèles produits. Pour l’instant les chiffres communiqués par les deux parties ne sont pas du tout les mêmes. On s’en sortira sans doute par quelques effets d’annonce.

Culture économique et investisseur de référence
La citation est attribuée à Réda Hamiani : « on n’a ramené que des aventuriers ». Le patron des patrons algériens fait le bilan en raccourci de la politique d’ouverture à l’investissement étranger mise en œuvre depuis une décennie. Il pointe du doigt de façon un peu caricaturale la « culture économique » qui conduit les dirigeants algériens à choisir des partenaires en dehors du cercle des entreprises reconnues dans leur secteur. Orascom dans la téléphonie. Orascom encore dans la pétrochimie. Qatar Steel dans la sidérurgie… Commentaire d’un cadre de l’Andi : « c’est une option qui a fragilisé notre démarche de partenariat. Elle sous-estime l’effet de démonstration et d’entrainement que représente l’arrivée dans le pays des Investisseurs de référence qu’elle semble s’ingénier à vouloir éviter ». Pour notre interlocuteur, « notre politique d’ouverture à l’investissement étranger est, en particulier depuis 2008, à la recherche d’une nouvelle crédibilité. Un accord avec Renault, qui plus est dans le domaine industriel, pourrait de ce point de vue constituer une avancée importante ». Une analyse partagée aujourd’hui par beaucoup d’opérateurs économiques et de spécialistes mais qui reste à contre courant des « pratiques » privilégiées par le personnel dirigeant.

Quand la politique parasite l’économie

Culture industrielle, culture économique, culture politique…Le dossier technique de l’accord avec Renault aura beau avoir été bouclé, il lui faudra encore obtenir un « visa » politique. La presse étrangère, française particulièrement, s’étonne régulièrement de l’imbrication des décisions politiques et économiques qui caractériserait et « parasiterait » le climat des affaires dans notre pays. Dernier épisode en date de ce mélange des genres, l’affaire Mohamed Ziane Hasseni, diplomate algérien arrêté à Marseille en Août 2008 et soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat de l'opposant Ali Mecili à Paris, en 1987. Une affaire qui aurait « plombé » les relations entre Paris et Alger pendant près de 2 ans. Le non- lieu prononcé en faveur du diplomate algérien aurait débloqué une série de dossiers au nombre desquels figurent d’abord l’implantation d'une raffinerie de sucre par Cristal Union, d'une usine pharmaceutique par Sanofi et l’accord entre Alstom et l'Etat algérien sur une usine d'assemblage et de maintenance de tramways. Un peu plus tard Saint-Gobain était autorisé à mener à bien la reprise à 100% de deux verreries et le groupe Axa s’installait en Algérie.
http://maghrebemergent.info/entreprises ... acles.html

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

Un élément en plus dans le feuilleton «viendra - viendra pas» en Algérie : Forte chute des ventes de Renault en Europe (par Salem Ferdi)

Dans le feuilleton sans fin du « Renault viendra, Renault viendra pas » en Algérie, il faudra intégrer la situation globale du groupe qui, à l'instar des autres constructeurs français, connaît un recul substantiel des ventes en France et en Europe en général.

En février dernier, et dans une cinquième mensuelle consécutive, les ventes ont reculé de 9,7% sur un an. Depuis, la tendance ne s'est guère améliorée à l'exception du marché allemand. Carlos Tavares, directeur opérationnel du groupe Renault relève «qu'à la fin mai, le marché européen recule de 6% par rapport à l'an dernier et le marché français baisse de 16%, alors que nous anticipions en début d'année des baisses de 3% et 6%». Le groupe français vient de demander au gouvernement de soutenir la demande de voitures en rétablissant la «prime à la casse» pour favoriser l'achat d'un véhicule neuf contre la reprise d'un véhicule de plus de dix ans. Cette demande d'aide se heurte à l'impératif – voire au dogme – de la limitation de la dépense publique et de lutte contre les déficits. L'Etat français a dépensé environ 1 milliard d'euros pour la prime à la casse entre 2009 et 2010 et 1,2 milliard pour le bonus-malus entre 2008 et 2011. Carlos Tavares souligne que Renault «fait des efforts d'économie, dans tous les domaines». Ce sont les ventes hors de France et de l'Europe qui maintiennent la situation. «Nous sommes capables pour l'instant de maintenir le bateau à flot» grâce aux ventes à l'international, notamment en Amérique du Sud, en Russie ou dans le Maghreb, souligne Carlos Tavares, en relevant que plus de 50% des ventes du groupe en 2013 auront lieu hors Europe Occidentale. Même s'il n'a jamais été invoqué par les responsables de Renault, cette situation globale du groupe avec un affaissement marqué du marché européen n'est pas de nature à encourager un investissement en Algérie qui viendra s'ajouter à l'usine de Tanger et aux investissements en Extrême-Orient. Il est clair cependant que l'Algérie fait partie des marchés qui permettent de «maintenir le bateau à flot». D'où, selon certains observateurs, une technique de louvoiement qui consiste à ne pas dire «non» mais de ne jamais conclure.

UNE SUBVENTION ALGERIENNE ?

Pour un économiste, ce feuilleton Renault a tendance à confirmer que le «climat des affaires et une perception positive du marché d'implantation sont aussi importants que les avantages fiscaux et la qualité des infrastructures». L'inauguration de l'usine Renault à Tanger avait soulevé des critiques dans des milieux politiques français où un puissant lobby pro-marocain est très présent. On peut imaginer que le lancement d'une usine en Algérie – en dépit du fait que Renault y détient un marché substantiel – ne suscitera pas des applaudissements. A plus forte raison quand le groupe sollicite l'aide de l'Etat pour inciter à la consommation. A moins que le financement de l'usine dans le cadre du 51/49% ne soit levé en Algérie dans des banques nationales, ce qui risque de passer pour une quasi-subvention. Pour un intérêt économique qui n'est pas évident. «Même si le marché algérien est estimé à 400.000 voitures, on ne construit pas une usine pour un seul marché. Tous les grands producteurs asiatiques ont visé l'export en même temps que leurs marchés domestiques». Pour rappel, Renault veut que les voitures construites en Algérie soient destinées au seul marché algérien et non à l'exportation. Pour notre expert, qui ne saisit pas la raison de la focalisation des responsables algériens sur le constructeur français, «il vaudrait mieux essayer d'attirer des gens pour qui l'Algérie serait une base comme le Maroc l'est désormais durablement pour Renault».
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5169627

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Re: Construction automobile en Algérie

Message par PSG78 »

La réponse est évidente : VW !!!

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

PSG78 a écrit :La réponse est évidente : VW !!!
Et / Ou Hyundai :) (surtout pour un pays comme l'Algérie)

PSG78
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par PSG78 »

Oui ou Hyundai mais avec Benmeradi y aura rien du tout

Sifax
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Re: Construction automobile en Algérie

Message par Sifax »

Projet Renault en Algérie
Le pacte d'actionnaires finalisé en août
(AFP)

L'Algérie et le constructeur français Renault prévoient de signer en août un pacte d'actionnaires pour la création d'une société commune pour la construction d'une usine automobile dans l'ouest de l'Algérie, a annoncé jeudi le ministre de l'Industrie ? Mohamed Benmeradi. « Les équipes travaillent depuis le 25 mai sur la finalisation du pacte des actionnaires, qui sera probablement prêt début août », a déclaré M. Benmeradi à la radio nationale. « Il est prévu dans le protocole d'accord qu'après le pacte des actionnaires de deux ou trois mois, la société sera créée. Les travaux peuvent commencer avant sur les infrastructures », a‑t‑il ajouté.(...)
Lire plus ici: http://www.tsa-algerie.com/economie-et- ... 21209.html

L’usine de Renault délocalisée vers Oran ou Mostaganem (Par Abbès Zineb, 21/06/2012)
Lire l'article ici: http://www.algerie1.com/actualite/lusin ... ostaganem/
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