Contrôle et sécurisation des frontières

Parlez ici,des engagements récents de l'ANP (terrorisme, tensions territoriales, engagements extérieurs...)
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guidher
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par guidher »

Renforcement sécuritaire massif autour des sites gaziers et pétroliers à Illizi
Alerte rouge à la frontière algéro-libyenne

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Des tireurs d’élite en patrouille de chasse, appuyés d’unités de combat avec une couverture aérienne militaire, patrouillent 24h/24 la zone frontalière avec la Libye.
C’est une gendarmerie version combat, avec une capacité de feu et un équipement fixe et mobile, adapté au jour et à la nuit, qui est en faction depuis les limites de la wilaya de Ouargla jusqu’à celles de Tamanrasset. Des tireurs d’élite en patrouille de chasse, appuyés d’unités de combat avec une couverture aérienne militaire, patrouillent 24h/24 la zone frontalière avec la Libye.
Cette scène de guerre prévaut aux frontières sud-est en réponse à l’intention d’une intervention militaire étrangère en Libye qui se précise, dont les conséquences sont plus qu’incertaines pour les pays voisins. Ainsi, Alger a décrété l’alerte rouge au niveau de ses frontières sud-est, pour parer à toute éventualité d’infiltration de groupes affiliés à l’organisation Etat islamique à travers ses frontières....
http://www.elwatan.com/actualite/alerte ... 16_109.php
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sadral
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par sadral »

Les Seeker 2 sont indispensables par contre les Seekers 1 sont comme même ''court sur pattes''
L’ANP renforce avec des drones la surveillance de la frontière avec la Libye

La surveillance des frontières avec la Libye a été renforcée ces derniers jours par l’armée algérienne pour parer à toute infiltration de terroristes à l’heure d’une imminente intervention militaire occidentale dans ce pays voisin.

En plus du renforcement de la surveillance terrestre par le déploiement supplémentaire d’éléments de l’Armée Nationale Populaire (ANP), l’Algérie a déployé des drones pour la surveillance aérienne

Selon des sources sécuritaires, plusieurs drones ont été déployés dans une zone très étendue du territoire frontalier de la wilaya d’Illizi tout au long du plus du millier de kilomètres qui sépare l’Algérie de la Libye.

Le renforcement de la surveillance sécuritaire à ses frontières intervient alors que certaines sources sécuritaires occidentales citées par des médias font état de l’intrusion de nombreux terroristes de Daech depuis la Libye vers l’Algérie. Et ce pour fuir les frappes de l’aviation occidentale dont leur coup d’envoi avait été donné la fin de la semaine écoulée par celle des États-Unis.
http://www.algerie1.com/actualite/lanp- ... -la-libye/
« Une page est tournée ; l'Algérie est d'abord fille de son histoire, qu'elle ait surmonté l'épreuve coloniale et même défié l'éclipse, atteste, s'il en était besoin, de cette volonté inextinguible de vivre sans laquelle les peuples sont menacés parfois de disparition.
L'ornière qui nous a contraints à croupir dans l'existence végétative des asphyxies mortelles nous imposa de nous replier sur nous-mêmes dans l'attente et la préparation d'un réveil et d'un sursaut qui ne pouvaient se faire, hélas ! que dans la souffrance et dans le sang. La France, elle-même, a connu de ces disgrâces et de ces résurrections. » Le président Houari Boumediene.
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anzar
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par anzar »

Les Seeker I ou II sont fait pour la reco tactique pas pour la surveillance
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sepof

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Message par sepof »

On parle de quels drones du coup ?
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anzar
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par anzar »

Logiquement il faudrait d'autres types de drones mais connaissant le CFA ils font pas la différence et sont capables d'utiliser des parrots
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AAF 2020
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par AAF 2020 »

Dans les coulisses de… : La lutte antiterroriste à la frontière libyenne

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L’armée algérienne renforce sa surveillance des frontières avec la Libye, le Niger et le Mali en lançant les travaux pour creuser des tranchées sur… 3300 km ! Il s’agit en fait de deux tranchées séparées d’un amas de terre/sable dont le schéma a été réalisé par les unités du génie militaire de l’ANP. «L’objectif est d’empêcher l’infiltration dans le territoire algérien des véhicules tout-terrains des terroristes ou des contrebandiers», explique une source sécuritaire.

Il ne s’agit pas d’un dispositif qui va couvrir toutes les frontières de manière linéaire. Il se concentrera sur les zones les plus suspectées d’être un passage pour les terroristes et les contrebandiers. «Il y a aussi une zone rocheuse de près de 380 km de long entre l’Algérie et la Libye qui n’est pas concernée par ce dispositif. Cette zone sera tout de même placée sous surveillance grâce à des postes militaires avancés», poursuit la même source. «Ces dispositifs font partie d’un plan de sécurisation plus général, qui comprend aussi la militarisation des zones frontalières avec une profondeur de 400 km à l’intérieur du territoire algérien, indique la source sécuritaire.

Aucun véhicule n’a le droit de circuler dans cette zone sans autorisation du chef du secteur opérationnel local.» La semaine dernière, des sources militaires ont rapporté que l’armée avait tué hier deux Algériens, deux Tunisiens et un Libyen, suspectés d’appartenir à l’EI. Ils tentaient de s’introduire en Algérie avec des 4x4 près de Debdeb. «L’armée, qui certes a les moyens de sa politique, ne pourra pas assurer le risque zéro tout le long des 900 km de frontières», a déclaré une source diplomatique à El Watan cette semaine. L’Algérie, qui craint par ailleurs une arrivée massive de réfugiés libyens à sa frontière, si les Américains venaient à mener d’autres frappes aériennes, est en train de s’organiser.
http://www.elwatan.com/actualite/dans-l ... 61_109.php

tayeb
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par tayeb »

Algérie-Tunisie : «J’ai passé la frontière avec un trafiquant d’armes»

Plus de cinquante pick-up sont déjà garés. L’avant du véhicule est systématiquement tourné vers la piste, prêt à démarrer en trombe en cas d’alerte. On n’entend que le ronronnement des moteurs restés allumés.


De la place, grande comme la moitié d’un stade, partent une dizaine de pistes au milieu des pins. A peine sorti de son véhicule, Rachid, l’homme qui m’a amené jusqu’ici, est abordé par un Libyen d’une trentaine d’années, très souriant. Rachid lui demande «ce qu’il a à vendre». Des fusils d’assaut, des pistolets, des kalashnikovs. Pour les voir, il faut monter dans son pick-up à double cabine. Rachid est satisfait des prix. L’autre lui propose un pistolet à 82 000 DA. Rachid pense pouvoir le revendre presque le double de son prix. «Je préfère acheter en Tunisie parce que les armes viennent de Libye et elles sont beaucoup moins chères», confie-t-il. Il me présente comme quelqu’un de la famille pour ne pas éveiller la méfiance.

Dans les autres véhicules, on s’échange des marchandises : vêtements, tabac de narguilé, électroménager, carburant, etc. Un marché de la contrebande comme celui-ci, il y a en a beaucoup des deux côtés de la frontière entre l’Algérie et la Tunisie, mais les armes ne se vendent pas partout. Nous ne sommes qu’à 40 minutes de la frontière et à quelques centaines de mètres de la route nationale. Mais il serait impossible d’y arriver par soi-même. Difficile aussi, pour les autorités, de les prendre la main dans le sac.

Car, tout autour, des dizaines de guetteurs, y compris parmi les bergers, rémunérés pour le service rendu, sont prêts à donner l’alerte par téléphone. «Tout passe par Houidjebet. Aucun gendarme, aucun garde-frontière, aucun militaire ne peut résister aux barons qui gèrent les frontières. La corruption dépasse le simple fonctionnaire. Tous les responsables sont complices. Mais ne vous inquiétez pas pour eux. Eux aussi reçoivent leur part du gâteau», confie Rachid.

Tout a commencé à Tébessa. Pour rencontrer le contrebandier, je lui donne rendez-vous sur une place publique, devant la salle du cinéma Maghreb dans le centre-ville. Autour de nous, la station de taxis et de bus au pied de vestiges romains qui continuent à être détruits pour réaliser une route, les ruelles piétonnes où se tient le marché aux vêtements, et la «route de Constantine», comme les gens l’appellent ici faute de connaître sa véritable appellation. Il est 17h, la températures approche déjà de 0°C. Rachid arrive enfin. C’est dans une Mercedes noire aux vitres teintées qu’il nous rejoint. Les cheveux hirsutes, les yeux cachés derrière des lunettes de soleil, il regarde sans cesse autour de lui.

Youcef, l’intermédiaire qui me l’a présenté, le rend confiant. «Bienvenue Monsieur le journaliste !» me lance-t-il en posant sa main sur mon épaule. «Enfin, j’espère que tu es vraiment journaliste et que tu n’es pas des services de sécurité !» Après une longue discussion au sujet de notre déplacement, Rachid nous donne rendez-vous le lendemain à 13h. Le programme : traverser la frontière avec lui, mais sans passer par le poste des douanes. Nous allons emprunter les pistes de la contrebande. Avant de partir, il me fixe droit dans les yeux et me lance : «Demain, tu verras des choses auxquelles tu ne vas pas croire. Tu verras que c’est nous qui gouvernons ici. C’est nous qui fixons les lois».

A presque 600 km à l’est d’Alger, la wilaya de Tébessa partage 300 km de frontière avec la Tunisie. Le taux de chômage officiel dans cette wilaya de 650 000 habitants, qui ne dispose pas de zone industrielle, est de 8,44% en 2015. Mais ici, tout le monde vous le dira, le taux de chômage dépasserait les 30%. Dans cette ville «marginalisée» par les autorités, les jeunes «ne perdent pas leur temps dans les centres de formation et les universités», nous confie un responsable de l’éducation. «Ils rejoignent directement les filières de la contrebande au lieu de consacrer deux ans à une formation et finalement devenir diplômés chômeurs.

Dans la contrebande, ils sont sûrs de gagner entre 10 000 et 20 000 DA par jour minimum, c’est plus intéressant.» Dans les rues de la ville, les pick-up et les 4x4 de marques Toyota et Ford sont nombreux. Ces véhicules constituent les maillons d’une infatigable chaîne devant les pompes à essence. L’augmentation du prix des carburants et les quotas imposés un moment puis abandonnés faute d’efficacité n’y ont rien fait : le carburant reste le produit de contrebande par excellence.

Pour contourner l’attente et être prêt à livrer de l’essence de l’autre côté de la frontière à n’importe quel moment, les contrebandiers ont creusé sous les maisons pour construire des bâches à eau où ils stockent le carburant. D’autres utilisent des citernes», témoigne un habitant. Salim a 27 ans. Enroulé dans son burnous en attendant son tour pour faire le plein, ce chômeur nous explique avec un accent tunisien que sa marchandise sera «revendue deux fois plus cher à l’autre bout de la frontière».

La plupart des jeunes de la région se lancent dans ce nouveau business «très rentable». Même s’ils craignent que le trafic d’armes, plus que jamais florissant depuis la chute de Mouammar Kadhafi, qui préoccupe de plus en plus les services de sécurité, ne compromette leur activité. «Certes, ce que nous faisons est illégal aussi, mais nous n’avons pas le choix. Nous devons subvenir à nos besoins vu que l’Etat n’arrive pas à créer des postes d’emploi.»

Discussion codée

Le lendemain vers 11h, je rejoins Rachid à quelques kilomètres de Tébessa. Fier de son «acquisition», il exhibe un fusil d’assaut HK 416. «Il est de fabrication allemande, un modèle très rare.» Son téléphone n’arrête pas de sonner et il répond à tous les appels. Sur la route nationale qui relie Tébessa à Bouchebka, un des six poste-frontières avec la Tunisie, Rachid m’explique : «Tous les gens que l’on croise sont des contrebandiers ou des guetteurs. Surtout les voitures garées dans le sens opposé à la circulation.

Ce sont eux qui donnent l’alerte en cas de patrouille.» Nous croisons un berger et ses brebis au bord de la route. Rachid s’arrête devant lui : «Salut, Mahfoud, comment est le temps aujourd’hui ?» Emmitouflé dans sa kechabia marron, le berger lui répond avec un sourire jusqu’aux oreilles : «La région est ensoleillée.» Rachid m’explique ensuite leur discussion codée : «Il voulait dire qu’il n’y a pas de mouvement particulier des forces de sécurité à la frontière. Comme les bergers sont toujours là, ils ont toutes les informations.» Quelques kilomètres plus loin, on aperçoit un barrage de la gendarmerie à un grand carrefour. Rien dans le comportement de Rachid n’a changé.

Arrivés au point de contrôle, les gendarmes nous sourient et nous saluent dès qu’ils reconnaissent le conducteur. «Salut Rachid, comment vas-tu ? Les affaires marchent bien ?», lui demande même un agent. Rachid en rajoute : «Oui, Dieu merci. J’espère que vous ne manquez de rien.» L’agent lui sourit à son tour et nous souhaite un «bon voyage». «Je leur achète la route avec un flexy ou un sandwich. Mais on aurait tort de les montrer du doigt.

Ce n’est pas leur faute, mais celle de leurs chefs qui les envoient au milieu de nulle part sans qu’ils aient le minimum pour travailler dans des conditions convenables.» Quelques kilomètres après le barrage, nous passons par le centre du village. Sur une placette, des dizaines de pick-up chargés de bidons de carburant sont garés dans tous les sens. Un ami de Rachid lui demande de s’arrêter. «Salut mon ami, je cherche une voiture en bon état, je dois changer mon matériel pour être plus à l’aise. Je peux aller jusqu’à 800 000 DA.» Le prix me paraît dérisoire.

Rachid assure qu’il peut lui trouver une très bonne affaire, puisque selon lui, «la majorité des voitures qui circulent ici sont volées et n’ont pas de papiers». Les propriétaires des voitures sont rassemblés autour d’une théière. «Ils attendent le feu vert des guetteurs et des services de sécurité pour traverser.» La frontière n’est qu’à une trentaine de kilomètres. Vers El Houidjebet, nous quittons la route pour emprunter une piste. Sur le chemin, les voitures se croisent à toute allure. Pour les forcer à ralentir –les témoins racontent qu’ils écrasent tout sur leur passage, y compris les enfants– les autorités locales ont construit d’immenses dos-d’âne.

Appels de phares

Pour les contourner, des passages ont été tracés à côté des dos-d’âne. A peine la piste entamée, Rachid me montre une voiture des gardes-frontières postée dans un champ. Il m’explique que nous allons passer devant et emprunter la piste… juste en face de la brigade ! Les maisons visibles à quelque 500 m à vol d’oiseau sont en Tunisie. Les parcelles de terrain ressemblent à de grands champs agricoles abandonnés. On aperçoit également quelques serres.

Rachid accélère, provoquant un grand nuage de poussière. Pour les agents qui surveillent la frontière, il ne peut pas passer inaperçu. «Personne ne viendra nous parler, assure-t-il. Nous avons passé un accord avec eux. Il y a certaines heures dans la journée où ils ferment les yeux et ne contrôlent personne. En contrepartie, on les paye. C’est du commerce gagnant-gagnant.» Aucun contrôle, aucune barrière et soudain, Rachid s’exclame : «Bienvenue en Tunisie !» Nous continuons la route vers Kasserine. Tout près, le massif du mont Chaambi, repaire des djihadistes d’Aqmi.

La végétation commence à prendre le dessus, une immense forêt se dessine en face de nous. Venant en sens opposé, un pick-up nous croise en faisant des appels de phares. A la vitesse à laquelle il roule, déplaçant la poussière, il est impossible de voir le visage du conducteur. Mais Rachid connaît le code. Le véhicule est chargé, il faut lui laisser le passage. Quelques minutes plus tard, alors que nous nous enfonçons dans la forêt et que les pistes se succèdent à d’autres pistes, je renonce à chercher où nous sommes. Décontracté, Rachid fait le guide. «Il nous reste 30 minutes pour arriver à Kasserine, nous sommes à côté de la ville de Foussana.

Du côté tunisien, il n’y a presque pas de gendarmes. Leurs effectifs sont faibles et en plus, ils sont tous corrompus. En Algérie aussi, il y a des corrompus. La seule différence, ce sont les patrouilles surprises des nouveaux venus. Mais ça ne dure pas longtemps.» Il ajoute : «Les courses poursuites qui s’engagent parfois ressemblent à celles des films américains tournés sur la frontière avec le Mexique.» Les contrebandiers ont prévu des techniques pour s’en sortir. «Quand on a des doutes, on ne voyage jamais seul. On emmène une autre personne avec nous.

Elle monte à l’arrière du pick-up, avec des bidons de carburant et se charge de les jeter sur la piste pour faire ralentir les voitures qui nous poursuivent.» Au marché, Rachid ne fera finalement pas affaire avec le Libyen. A 16h, il souhaite repartir. «Avant que la nuit tombe, précise-t-il. Sur le chemin du retour, le flux de la circulation en sens opposé est plus important que le matin. C’est l’heure de passage de tous les contrebandiers qui s’échangent leur marchandise pendant la nuit.»

Cosmétiques

Au moment où nous repassons la frontière algérienne, Rachid sourit : «Mon ami, je te promets que je peux même faire passer un tank et personne ne pourra m’arrêter.» Le lendemain, mon intermédiaire me propose de repartir en Tunisie, cette fois en passant par le poste-frontière de Bouchebka, avec mon passeport. Pour nous y rendre, nous prenons un taxi collectif. Le prix de la place vers la frontière varie. Si vous partez seulement avec votre bagage et que vous n’avez pas grand-chose à cacher aux gendarmes sur la route, vous ne paierez que 100 DA.

Mais si vous avez en votre possession de la marchandise à commercialiser, il faut se montrer un peu plus généreux avec le chauffeur. Le conducteur s’appelle Ammar. A 50 ans, il connaît la route sur le bout des doigts. Je partage le taxi avec deux Algériennes voilées, un Tunisien âgé de 30 ans, employé dans une station-service à Bekkaria et mon intermédiaire. Les deux femmes et le conducteur se connaissent très bien.

Elles achètent des vêtements et des produits cosmétiques à Aïn El Fekroun (Oum El Bouagui) et à El Eulma (Sétif) pour les revendre au marché de Kasserine. En s’approchant de la frontière, Youcef me montre une tranchée à plusieurs centaines de mètres du poste-frontière. «Ce sont les autorités algériennes qui l’ont réalisée pour faire barrage aux contrebandiers», m’explique-t-il. A Bouchebka, plusieurs dizaines de maisons ont été construites près du poste-frontière.

Les seuls commerces sont des marchands de journaux, un café-restaurant et un magasin d’alimentation générale. A peine descendus, des cambistes nous proposent de faire le change. Ici, le dinar tunisien s’échange contre environs 80 dinars algériens. Youcef me demande de ne pas m’éloigner du taxi. Ce n’est pas par souci de sécurité, mais pour une autre raison. Des jeunes âgés entre 18 et 30 ans viennent et proposent un service tout particulier aux passagers déposés par les taxis.

«Transporteur»

Meriem, une des deux femmes du taxi, entame des négociations avec l’un d’entre eux. «Ces jeunes acheminent la marchandise de l’autre côté de la frontière mais sans passer par le poste-frontière», m’explique Youcef. Meriem et le «transporteur» se mettent d’accord sur la somme de 2500 DA. Le garant, c’est Ammar, le chauffeur de taxi. Meriem charge alors, devant les gendarmes, toute sa marchandise sur la charrette du jeune et part «légère» passer le contrôle avec son passeport.

Pendant ce temps, le transporteur se dirige derrière une clôture pour traverser la frontière via une piste. Personne ne viendra jamais leur demander ce qu’ils font. «Les gendarmes, les garde-frontières et les douaniers travaillent avec eux, assure Youcef. Ils prennent un pourcentage sur la somme payée par la cliente pour la redistribuer. Un tiers pour lui et les deux autres, pour les agents tunisiens et algériens.» A Tébessa, des sources sécuritaires confirment «savoir ce qui se passe». «Si on devait contrôler tout le monde, alors on devrait aussi arrêter tout le monde.

Parce que là-bas, malgré les discours officiels, la contrebande est généralisée. Elle fait vivre toute une région. 80% d’entre eux acheminent des produits qui ne compromettent pas la sécurité du pays, en grande partie des produits alimentaires, des vêtements et de l’électroménager.» Les 20% restants ? «En général, des armes et de la drogue.» Arrivé à mon niveau, le douanier me demande pour la forme : «Qu’avez vous dans le sac ?» Je lui réponds : «Mes affaires personnelles et un ordinateur.» Sans fouiller, le douanier me rend mes papiers et me souhaite un bon voyage !

Maquis

Du côté tunisien, aucun contrôle douanier. Meriem est déjà là en train de décharger sa marchandise avant de prendre un «louage» (transport collectif tunisien). La place coûte 5 dinars tunisiens (près de 400 DA). Après une heure de route, nous arrivons à Kasserine. Les manifestants qui ont envahi le siège de la wilaya il y a quelques semaines sont toujours là. Ils réclament du travail. Certains se sont cousus la bouche. D’autres ont menacé de rejoindre le maquis. Nabil Guessoumi, président de l’Union des diplômés chômeurs à Kasserine (UDC), justifie : «C’est une réaction tout à fait normale.

Les gens ont besoin de travailler pour vivre, sinon ils rejoignent les filières de la contrebande. Je me souviens que des chômeurs de mon quartier avaient monté une équipe de football. Un jour, j’ai croisé l’un d’entre eux et lui ai demandé s’il jouait toujours. Il m’a répondu qu’il ne pouvait plus parce que tous ses amis étaient montés au maquis !» Dans cette ville, les produits algériens sont partout. Sur les marchés, impossible de rater les produits Condor. Au bord de la route, faute de station, on achète l’essence par bidons, dans des «stations» improvisées.

Amel Rabhi, coordinatrice de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, estime que «les autorités tunisiennes doivent prendre en charge en urgence les doléances des chômeurs afin de faire barrage à ces fléaux qui ne cessent de gagner du terrain». Rencontré près du mont Chaambi, un gradé des forces spéciales tunisiennes croit nécessaire de me préciser que «les militaires tunisiens chargés de sécuriser la frontière avec l’Algérie sont corrompus». «Parfois, on nous informe de la présence d’un groupe terroriste quelque part. On parcourt des dizaines de kilomètres à pied pour les encercler et les surprendre et une fois sur place, ils ont déjà disparu, raconte-t-il.

C’est sûr, des membres de notre troupe leur donnent l’alerte.» La femme de l’adjudant Mokhtar Mbarki, assassiné en juin 2013 au mont Chaambi par ses subordonnés, raconte que son mari lui disait quatre jours avant l’attentat, qu’«il voulait quitter l’armée, car il ne supportait plus ce qu’il voyait et ce que faisaient ses camarades». En fin de journée, je reprends sans encombre le chemin de Tébessa. Et je croise à nouveau Rachid, un peu pressé. Le soir-même, il repartira en Tunisie où «des affaires» l’attendent.

http://elwatan.com/une/algerie-tunisie- ... 56_108.php

Sans commentaire...No man's land story.

draganov
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par draganov »

Algérie-Tunisie : «J’ai passé la frontière avec un trafiquant d’armes»
pendant ce temps nos poliTOCARD part excellence pense a augmenté leur salaire de dix millions de dinars cars les 35 millions environs leur salaire actuel parte en (dix jour) pas suffisant :mouai:
ta9achof pour la majorité (le peuple)
et shopping au champs Elysées pour (les politique )
la priorité est de remplir le ventre :evil:
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par FULCRUM »

draganov a écrit :
Algérie-Tunisie : «J’ai passé la frontière avec un trafiquant d’armes»
pendant ce temps nos poliTOCARD part excellence pense a augmenté leur salaire de dix millions de dinars cars les 35 millions environs leur salaire actuel parte en (dix jour) pas suffisant :mouai:
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par tayeb »

On peut signaler que la 5ème RM était le région du GCA Ben Ali avant sa nomination en juillet dernier à la Garde Républicaine et qu'il est resté 10 ans à la tête de cette région, ne pas oublier également près tout que le GCA Bousteila était le patron de la Gendarmerie...On ne peut pas faire porté la responsabilité sur le nouveau commandant de la Gendarmerie le général major Menad Nouba ou le nouveau commandant de la 5éme RM le général-major Ammar Athamnia même si ce dernier avec son expérience aurait du reprendre un peu mieux cette région qui apparemment jouis d'un laxisme effrayant...Quand au CEM Gaid Salah et son tour des RM apparemment il n'est sois pas au courant, soit il l'est et n'a pas jugé cela intolérable, dans les deux cas ça conforte mon jugement implacable sur lui...

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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par 60b »

La 5éme a toujours été une passoire :nooo:
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yayoune
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par yayoune »

إحباط تسلل مغربيين نحو ليبيا بحوزتهما مواد لصناعة المتفجرات
حبطت، الخميس، قوات الجيش الوطني الشعبي بالتنسيق مع عناصر حرس الحدود بالشريط الحدودي في ولاية تلمسان، محاولة تسلل رعيتين من جنسية مغربية بحوزتهما كمية معتبرة من المواد المستعملة في صناعة المتفجرات.هذه المعلومات التي تحصلت عليها "الشروق" من مصادر موثوقة، كشفت أن الموقوفين تكون لهما علاقة بالتنظيم الإرهابي المسمى "داعش"، الذي انتشرت سيطرته على مناطق داخل ليبيا. المشتبه بهما حسب ذات المصادر، كانا بصدد نقل المواد المتفجرة من تلمسان إلى غاية الحدود الليبية الجزائرية.

وكانت هذه العملية الخطيرة، قد أحدثت حالة استنفار قصوى وسط عناصر الأمن بالحدود، ودفعت بقائد القيادة الجهوية للدرك الوطني بوهران إلى التنقل إلى الشريط الحدودي الغربي، حيث كشفت مصادرنا أن القائد يكون قد أمر بتنفيذ مخطط أمني مكثف على الحدود، وتوسيع التحريات للقبض على شركاء يكونوا قد نسقوا لتسهيل مهمة هذين العنصرين الخطيرين.

وتأتي هذه العملية يومين فقط بعد القبض على 6 مهاجرين غير شرعيين من جنسية مغربية كانوا بصدد العبور إلى البلد المجاور ليبيا، وهو ما يكشف عن عمليات التحاق جماعية لشباب مغاربة بتنظيم "داعش" الإسلامي، الذي بدأ يبسط سيطرته على الأراضي الليبية، وأضحى يشكل خطرا داهما على البلدان المجاورة
http://www.echoroukonline.com/ara/articles/274655.html

draganov
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par draganov »

encore ....
Neuf Marocains arrêtés à Laghouat
Pour «association de malfaiteurs» et «tentative d’adhésion à un groupe terroriste activant à l’étranger (Libye)», les éléments de la gendarmerie de la compagnie territoriale de Hassi R’mel ont présenté, jeudi, devant le procureur de la République près le tribunal de Laghouat
9 ressortissants marocains. Arrêté avec ce même groupe d’étrangers, un Algérien âgé de 30 ans, a été, quant à lui, poursuivi pour «association de malfaiteurs», «aide, assistance et transport illégal d’étrangers». Saisi du dossier par le parquet, le juge instructeur a ordonné de les placer, tous, sous mandat de dépôt, avons-nous appris, hier, du commandement de la Gendarmerie nationale.

Cet important coup de filet dans les rangs des terroristes de Daech a été rendu possible grâce à l’ouverture d’une enquête par les gendarmes enquêteurs de la brigade de Bellil, relevant du groupement de Laghouat. Ils ont interpellé lors d’un point de contrôle, dressé à hauteur de la nouvelle ville de Bellil, les 9 ressortissants marocains qui voyageaient à bord d’un autocar assurant la desserte Alger-Hassi Messaoud (Ouargla). Les investigations entreprises par les limiers de la gendarmerie, suite à leur audition, ont conclu que les intéressés envisageaient de rallier le groupe criminel Daech en Libye, avec l’aide d’Algériens.

Poursuivant les recherches, basées sur les aveux des Marocains en question, les gendarmes enquêteurs ont interpellé, dans la wilaya de Ouargla, ledit citoyen. Auditionné également, l’Algérien a avoué les faits qui lui sont reprochés en dénonçant son complice, un autre Algérien. Identifié, ce dernier demeure activement recherché.

Jeudi dernier, le ministère de la Défense nationale (MDN) a annoncé dans un communiqué rendu public l’arrestation, mercredi, de six autres ressortissants marocains, par les éléments d’un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la wilaya d’El Oued. «Ils tentaient de rejoindre clandestinement la Libye», a affirmé la même source.
Cette affaire, qui intervient dans un contexte sécuritaire tendu marquant les frontières algériennes avec la Libye suite au début de l’intervention étrangère, a été précédée par une autre plus importante.

En effet, quelque 270 Marocains, en provenance de Casablanca, qui s’apprêtaient à rejoindre la Libye ont été arrêtés, le 24 janvier dernier, à l’aéroport d’Alger. Un flux important qui a poussé le ministre des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à convoquer l’ambassadeur du Maroc pour s’expliquer sur cette situation inhabituelle.

D’autant plus que le climat sécuritaire dans ce pays voisin est plus qu’instable et les 270 Marocains arrêtés ne disposent même pas de titre de séjour ou de travail dans le pays de destination.

Ce qui a poussé les autorités algériennes à les considérer comme étant des suspects voulant rallier les groupes armés terroristes en Libye. «Le contexte sécuritaire actuel particulièrement sensible impose la plus grande vigilance et (…) exige le renforcement de la coopération entre les pays de la sous-région», a estimé Alger en réaction à cette affaire.
http://elwatan.com/actualite/neuf-maroc ... 02_109.php
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deyaziz
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Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par deyaziz »

Encore des marocains qui traversent pour rejoindre l’EI sa a tout l’air d’être une compagne bien organisée cette histoire qui prend de plus en plus d’ampleur et sa devient de plus en plus évident qu’il ne s’agit pas d’aventuriers isolés mais d’une véritable menace, des envoyés spéciaux qui sont en mission d’aller se regrouper en Lybie, constituer des formations armées et entrainées puis lancer des actions terroristes et des attaques contre l’Algérie du coté des frontières est sous couvert de l’EI.
Tant que l’état Algérien reste clément avec ces gents là la situation va s’aggraver d’avantage a sa va nous couter très cher un jour car le makhzen n’arrêtera pas d’exploiter tous nos points faibles et toute la gentillesse du peuple Algérien envers ses frères marocains pour essayer de ruiner ce pays, son économie et aussi pour nuire le maximum possible a sa réputation a l’extérieur etc…. aux frontières des manifestants demandaient ces derniers jours : l’ouverture des frontières pour leur permettre de gagner leur vie, c'est-à-dire de piller les carburants ,les marchandises et autres choses et de noyer le pays avec les drogues. Ya Shabna gagnez votre vie chez vous, et garder vos poisons pour vous, car si sa continu l’état Algérien doit réfléchir je crois a la reconstitution des lignes "Charles et Morrice".

sepof

Re: Contrôle et sécurisation des frontières

Message par sepof »

Terrorisme - Libye : l'Algérie en première ligne

DÉCRYPTAGE. Pour Akram Kharief, spécialiste des questions sécuritaires dans la région MENA*, les menaces qui pèsent sur l'Algérie sur ses frontières avec la Libye sont plus que jamais réelles, surtout dans un contexte où le régime de Bouteflika est à bout de souffle.

L'Algérie fait face à plusieurs défis sécuritaires intenses. D'abord, sur son flanc est, empêcher la Libye de devenir un « Libyenistan », selon l'expression du Premier ministre Abdelmalek Sellal, tout en surveillant d'un oeil attentif les turbulences du voisin tunisien dont la révolution dite de Jasmin n'en finit pas de faner. Sur le plan interne se profile désormais une crise économique et sociale alors que le prix du baril est tombé à un niveau si bas qu'il ne permet plus à l'État de continuer à acheter, à grands coups de subventions, la déjà très relative paix sociale. Akram Kharief, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité et animateur du très bien renseigné site Secretdifa3.net, analyse pour Le Point Afrique les enjeux sécuritaires que connaît l'Algérie.

Le Point Afrique : À quels défis sécuritaires actuels l'Algérie doit-elle faire face ?

Akram Kharief : le pays est confronté à deux défis. Le premier est de continuer à résorber le terrorisme interne. Actuellement, le nombre de terroristes présents en Algérie est estimé entre 700 et 1 200 hommes. Ils sont pour l'essentiel concentrés dans le nord du pays et sont surtout présents dans la région de Kabylie. On trouve aussi quelques autres foyers résiduels dans l'est du pays. Les terroristes sont moins présents dans le sud du pays en raison du déploiement massif de l'armée. Ainsi, l'organisation djihadiste Aqmi a pratiquement disparu de cette zone, mis à part les quelques relais logistiques dont elle dispose encore. De fait, la crise malienne a créé une espèce d'appel d'air qui a aspiré tous les djihadistes présents alors dans le Sud algérien ; ces derniers semblent avoir estimé qu'il était plus sûr pour eux de se déployer au Mali, au Niger, en Libye plutôt que dans le Sud algérien.Mais le principal défi interne est d'empêcher l'installation dans le pays de cellules de l'organisation État islamique (OEI). Deux cellules affiliées à l'OEI ont pu être identifiées : la première avait été à l'origine de la décapitation du Français Hervé Gourdel en septembre 2014. Cette cellule (les « Soldats du califat », un groupe djihadiste algérien né d'une scission d'Aqmi et qui avait fait allégeance à l'OEI, NDLR) a été pratiquement annihilée. Demeure encore une autre cellule qui agit dans l'Est algérien et qui reste très difficile à localiser tant elle est bien implantée dans une région très isolée.

Et sur le plan international ?

Évidemment, la crise libyenne à la frontière orientale du pays inquiète. Alger redoute l'incursion d'hommes armés venus de Libye. La principale obsession de l'État est de protéger les installations gazières qui se trouvent à la frontière algéro-libyenne. L'Etat veut à tout prix éviter le scénario d'une attaque sur le modèle de celle survenue à In Amenas en janvier 2013 (une prise d'otages massive menée par un groupe armé islamiste dissident d'Aqmi, NDLR). Voilà pourquoi l'armée algérienne est fortement déployée autour de ces installations.Mais, selon Alger, le véritable maillon faible sécuritaire de la région est la Tunisie. L'Algérie veut absolument éviter que son voisin ne bascule dans une logique de guerre civile et de terrorisme comme peuvent la connaître en ce moment la Syrie ou l'Irak. Il serait alors à craindre que d'importantes villes algériennes à la frontière soient à la portée d'attaques de terroristes venus de Tunisie, et l'État algérien veut absolument éviter ce scénario. Voilà pourquoi il existe une intense coopération entre les autorités sécuritaires et de renseignements des deux pays.

De plus, des incursions de l'armée algérienne ont régulièrement lieu en Tunisie sur demande des autorités tunisiennes. Encore une fois, le terrorisme en Tunisie est pris très au sérieux par son voisin algérien, peut-être plus que ce qui se passe en Libye.Pourtant, en ce moment, la Libye est au centre de toutes les attentions. Une nouvelle intervention occidentale est évoquée pour empêcher l'OEI de gagner en influence et d'étendre son territoire.

Le journal Le Monde a indiqué que des forces françaises agissaient aussi dans le pays, ce que vous aviez révélé dès cet été… Est-ce que l'Algérie prend ou pourra prendre part à ces manœuvres militaires ?

Il semble que l'Algérie coopère déjà avec les États-Unis sur ce dossier libyen. Cela est même avéré puisque le dernier bombardement de la Libye par l'aviation américaine s'est fait en coordination avec Alger, qui en avait été averti en amont (le 19 février dernier, les États-Unis ont mené un raid aérien contre un camp de l'OEI, près de la ville de Sabratha, à 70 km de Tripoli, NDLR). Par ailleurs, une intense coopération entre l'Algérie et la France a lieu déjà dans le Sahel : logistiquement, l'Algérie approvisionne en carburant les hélicoptères et les véhicules français de l'opération Barkhane. En tenant compte de cela, il n'est pas exclu que, sur le terrain libyen, cette coopération se poursuive aussi à l'avenir. Mais, pour le moment, la présence française en Libye est encore timide.

Vous disiez que l'État algérien craint que des combattants de l'OEI ne passent la frontière. Quelles sont les origines de ces combattants ? Sont-ils nord-africains ou viennent-ils de Syrie ou d'Irak ?

Outre les Libyens, la plupart sont marocains ou tunisiens. L'Algérie a démantelé, il y a un mois de cela, un important réseau de djihadistes marocains qui transitaient par son territoire vers la Libye. Ce réseau passait par l'aéroport l'Alger. Les futurs combattants marocains arrivaient à Alger puisqu'ils n'avaient pas besoin de visa pour entrer dans le pays et rejoignaient ensuite par la route la Libye. Les autorités algériennes ont arrêté alors 300 ressortissants marocains et les ont renvoyés au Maroc. Les vols entre Alger et Tripoli ont été, dans la foulée, totalement suspendus et la frontière entre les deux pays a été fermée.Est-ce qu'il est à craindre une jonction entre l'OEI et les foyers de terrorisme résiduels au nord et dans l'est de l'Algérie ?Pour le moment, il n'y a pas de jonction entre eux. L'OEI est concentrée surtout dans la région centrale de la Libye. Il n'y a pas de danger immédiat de l'OEI sur la frontière entre la Libye et l'Algérie. Mais le rapprochement entre les civils algériens et des groupes libyens est parfois évoqué, et c'est une hypothèse que surveille justement l'État algérien.

Justement, l'OEI offre-t-elle une attractivité quelconque pour la jeunesse algérienne ?

Les études montrent que les combattants étrangers dans les rangs de l'OEI sont majoritairement saoudiens, jordaniens. Il y a également de nombreux Tunisiens, Libyens et Marocains. Mais très peu d'Algériens. Il y a au bas mot dix fois moins d'Algériens que de Marocains dans cette organisation terroriste.

Comment l'expliquer ?

Cela s'explique par l'épuisement du modèle djihadiste au sein de la population algérienne. Cette population a acquis une maturité politique née de la décennie sanglante. L'Algérie a expérimenté durant cette période le terrorisme djihadiste et la guerre civile. Le peuple ne croit plus en l'option djihadiste pour parvenir à des fins politiques. La capacité d'endoctrinement ou d'emprise des mouvements islamistes sur la population algérienne est très amoindrie.

Comment analysez-vous la visite récente du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Alger ?

Cette visite a été une occasion pour la Russie de réaffirmer son statut d'allié de l'Algérie, laquelle demeure le seul pays en Afrique du Nord et dans le monde arabe à s'opposer au renversement du régime de Bachar el-Assad. Cette visite est également liée à l'agenda libyen. Moscou cherche à jouer un rôle en Libye et ne veut pas perdre définitivement sa place dans l'avenir de la région. Il ne faut pas oublier que la Libye a longtemps été un partenaire de choix de la Russie, notamment dans l'achat d'armes. Une Libye encore une fois envahie par les forces de l'Otan représente pour la Russie une perspective inquiétante. Sergueï Lavrov est donc à la recherche d'alliés sur ce dossier libyen, que ce soit sur le plan diplomatique ou militaire.

Est-ce que le démantèlement du service de renseignements, le DRS, a changé quoi que ce soit dans la lutte contre le terrorisme ?

Je n'ai pas l'impression que cela a changé quoi que ce soit. C'était une question de politique interne qui n'a pas eu d'incidence sur la lutte contre le terrorisme. En revanche, il est à noter un éditorial récent très révélateur de l'organe officiel de l'armée algérienne qui indiquait clairement que la réforme du DRS aurait permis, selon lui, d'assurer à l'armée, je cite de mémoire, de nombreuses victoires contre le terrorisme et aurait permis de raffermir le contrôle sur les frontières. L'armée algérienne s'est donc ouvertement félicitée de ce démantèlement.
http://afrique.lepoint.fr/actualites/te ... 4_2365.php
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