La Régence d'Alger

De l'époque numide aux temps modernes.
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samousa
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Dès le début du XVIe siècle, l'Espagne entreprit des tentatives répétées qui visaient essentiellement les côtes algériennes. Les rapports de force, ayant basculé en faveur de l'Europe, le roi d'Espagne, Charles III (1716-1788), décida de mener une offensive maritime de grande envergure contre l'Algérie, qui constituait alors un rempart du monde musulman.
Il sollicita l'assistance de l'Eglise.C'est ainsi que le comte O'Reilly, Irlandais ou service de l'Espagne, à la tête de 23 000 hommes et 500 bâtiments de guerre, leva l'ancré en direction d'Alger. Des sources européennes affirment que la flotte comprenait 7 vaisseaux de ligne, 20 " destroyers ", 20 frégates et 340 navires de transport équipés de cent canons.Les Algériens, au courant de ces préparatifs, se tenaient sur le qui-vive. La flotte espagnole apparut devant Alger le premier juillet 1775. Le poste de surveillance maritime de Bouzaréah en informa le Dey Mohamed Othman dans les termes suivants : " La côte est couverte de tours ".
Les forces algériennes, en position à El Hamma, Oued El Hamiz (appelé aussi Oued El Khenis) et El Harrach, étaient respectivement commandées par Hassan El Kheznadji, Ali Agha et Salah Bey. Ces troupes comprenaient plus de vingt mille hommes auxquels s'ajoutaient les forces de Mustapha Khodja, celles de Khelifa Bey et celles du bey du Titteri, venues en renfort et réparties sur les arrières depuis le sud-ouest d'Alger jusqu'à Tamentfoust.

Les Espagnols qui s'étaient attardés toute une semaine au large de la baie d'Alger, avaient donné le temps aux Algériens de se préparer. Entre temps, des volontaires étaient accourus de toutes parts pour renforcer l'armée... Un chroniqueur de l'époque notait : " Qu'ils s'attardent davantage, ceci nous est favorable ".
Quand les Espagnols déclenchèrent leur offensive, ils commencèrent par bombarder les positions algériennes depuis leurs navires tandis que leur infanterie tentait de s'infiltrer dans la ligne de défense. Les batteries du fort de l'Oued El Hamiz causèrent de terribles pertes dans les rangs espagnols et réussirent à couler plusieurs vaisseaux ennemis.
On évalua le bombardement espagnol à 1500 projectiles et celui des Algériens à quelque 500. Les cavaliers de Salah Bey se portèrent au-devant des Espagnols qui avaient déjà débarqué. Une formation à dos de chameau sema la panique parmi les ennemis, surpris par cette forme d'attaque. Désemparés, les Espagnols battirent en retraite et regagnèrent leurs navires, laissant sur le champ de bataille un grand nombre de tués et de blessés, ainsi qu'un matériel important.
La flotte d'O'Reilly se retira le 16 juillet 1775. Certains commentaires attribuent la victoire algérienne à la concentration de l'offensive espagnole sur un front exigu qui permit son encerclement rapide et efficace.
Un officier anglais qui accompagnait l'expédition consigna ainsi les pertes espagnoles : 27 officiers tués et 191 blessés, 501 soldats tués et 2 088 blessés.
Cette bataille, connue sous le nom de bataille d'EI Harrach, représentait la quatrième défaite espagnole à Alger. Une cinquième tentative d'invasion sera menée en également.
Source : Mémoires d'Algérie
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Carte allemande d'Alger -1588
Par Georg Braun et Frans Hogenberg
À cette époque l'Algérie est un Pachalicat intégré au califat ottoman.
Le pacha d'Algérie est Dali Ahmed, il est le premier à être nommé directement par le Sultan afin de stopper les rivalités entre les janissaires et les riyas.
On remarque la précision remarquable de cette carte sur l'urbanisme de la capitale. Rues, bâtiments, fortifications, forts aux alentours et même les canons sont représentés.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Lettre de l'Agha des Janissaires d'Algérie à l'amiral néerlandais De Ruyter acceptant la paix - 1662.
L'Algérie est est un Aghalicat durant cette courte période jusqu'en 1671. En effet, le chef des janissaires décide de prendre le pouvoir car ces derniers n'acceptent plus l'autorité du Pacha ottoman.
Cette période fût décisive dans l'arrivée du Deylicat et dans l'autonomisation de l'Algérie vis-à-vis des l'Empire ottoman. À partir de 1710, le pacha envoyé par Istanbul sera tout simplement renvoyé manu militari par le Dey.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Lettre de Sidi Hassan en réponse au secrétaire d'Etat espagnol pour établir une paix durable (1786).
Sidi Hassan était le Wakil Al Kharaj du Dey algérien Mohamed Ben Othman, il était ministre de la Marine et des Affaires étrangères.
الحمد لله و لا حول و لا قوة إلا بالله
من عند ربٌ ٌ ه سبحانه املتوكل على اهلل في جميع اموره
حسـان وكيـل احلـرج وليـه و موليـه الـى كبيـر جنسـه و عظيم|قومـه ذات االكـرام
و مهـد اجلـود و االحسـان |وزير سـلطانه اسـبنية الكنـد اجلـد ايلنـد السـاح على|مـن
ٌبعـد فاعلـم ال زايـد علـى ما| ٌ كتبنـا لكـم بـه قبـل هـذا منـذ السـؤال ٌ اتبـع الهجـره اما عنكــم جعلكــم اهلل دائما|بخيــر و عافيــة و اعلــم قــد ورد علينــا كتــاب مــن عنــد مصطفى| ٌ خوجـة مـن تونـس و خبرنـا بـان جـاء اليكـم واحـد مـن اجنابكـم يسـمى ٌـم معكـم |فـي امـور الصلـح فاجبه مصطفـى خوجة حكـم مسـليئ علـى شـان ان يتكل
بانـه اتفـق|و ارتضـى مـع لشـندر بزلـن و سـليمان برجلون|علـى اربعـة اشـهور اطريـون واجبـه سـيليران لشـندر|و سـليمان ملـا بعثهـم احـد لهذا االمـر و الكالم هـو معي|ٌحتى
ٌ فـي الصلـح و جعلـه بصـح هـذه اطريـون والحضى|بسـير مراحـل ذلـك و لكـن تزايـد
فـي بعـد ذاك السـاعة|قومنا مـع الكند بسـبع صحبه بدزان يركب في مركب|سـنجول اصطنبــول و يقــدم لتونــس و فــي منالــه كتاب|مــن عنــد ســير ســيدنا الباشــا ادام اهلل
وجـوده لبيي|متـاع تونـس ان يتوصـى خيـرا بالقـدح اهلل بـدر و يقضى|لـه جميـع مـن ٌم معـه احد اٌل باخليـر و نحن ايضا
جـاء عليـه ايضـا عطالـه بصيـرة للمركبة|بـان اليتكل
كتبنـا مصطفى|خوجـة جـواب كتابـه الينـا و ذكرنـا لـه ان يبقـى على|العهـد و التحـاد ٌه الـدم مـع لشـندر و سـليمان و ال|يرجـع فيـه ابـدا امـر الظـن و االحسـن فيـه اول|مـر
و تـرى الشـندر بزلـن فـادح الـى لكنـط مـع مصلح|يفـدح بسـير لكـم جميـع مـا اتفـق بـه و ارتضـى مـع مصطفى|خوجـة بلسـانه و ان لـو تريـد فيفلـح مـع املركب|للجزايـر و نطلـب مـن احسـانكم ان تفعلـوا مـع لشـندر|ما ينظهـر لكـم مـن خيـر لوجهنـا ووجـهصحبتنــا معكــم| ٌ و محبتنــا اليكــم ووقفنــا علــى جميــع حاجاتكــم و ملــا صحبنــا|و
خدمنـا سـليمان برجلـون لـم يقـدر يفـدح مـع لشـندر|بانه مكلـف مـع الكنـد بسـبع بخدمتكـم و ال يقـدر يسـتغني|عليه سـاعة واحـدة و كذلـك نحبكـم تتفكرونـا فـي خدمتكـم|و ايضـا نحبكـم ان تسـتعجلوا فـي حاجاتكـم و شـغلكم باننا سـمعنا هـذا اخلبـر متـع عنابـة املرضـى الـدم بيهـا نطلـب|
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

La bataille d'Oran - Antonio Veslaco - 1699
S'il y a un élément qu'on ne peut reprocher aux Deys et aux Beys de l'ouest, c'est la défense d'Oran. Colonisée en permanence et/ou assaillie par les colons espagnols, la ville est reprise en 1708 par le Deylicat d'Algerie puis chute de nouveau en 1732.
Malgré tout, les Algériens n'arrêtent jamais d'attaquer la cité durant tout le 19eme siècle à tel point que les Espagnols n'osent plus en sortir. Ce qui fonctionne, puisque en 1791 la ville est définitivement prise par le Bey Mohamed El Kebir soutenu par le Dey depuis Alger.
À gauche est représenté le camp algérien, avec les tentes, ainsi que les étendards musulmans rouges et bleu marqués par des croissants. Au centre, les cavaleries s'affrontent tandis qu'Oran, El Bahia est à l'arrière-plan
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Devant la rade, le Maréchal français d'Estrées tenta d’intimider les Algériens. Il lui fit parvenir le 29 juin 1688 la lettre suivante : « Le Maréchal d’Estrées, vice-amiral de France, commandant l’armée navale de l’Empire de France, déclare aux puissances (ministres) et milices (soldats) du Royaume d’Alger (Algérie) que, si dans le cours de cette guerre, on exerce les mêmes cruautés qui ont été ci-devant pratiquées contre les sujets de l’Empereur, son maître, il en usera de même avec ceux d’Alger, à commencer par les plus considérables qu’il a entre les mains, et qu’il a eu ordre d’emmener pour cet effet avec lui. »
La réponse du Dey Hussein Mezzomorto fut cinglante : « Vous dîtes que si nous mettons les chrétiens à la bouche du canon, vous mettez les nôtres à la bombe ; eh bien, si vous tirez des bombes, nous mettrons le roi des vôtres au canon et si vous me dîtes qui est roi ? C’est le Consul de France installé à Alger ! Ce n’est pas parce que nous faisons la guerre, c’est parce que vous tirez des bombes. Si vous êtes assez fort, venez à terre ou tirez le canon avec les vaisseaux. »
L’Amiral fit bombarder la ville durant quinze jours. On estimait à dix mille, les obus qui tombèrent sur la capitale. La marine algérienne en avait souffert ; de nombreux bâtiments furent coulés, cependant, malgré les dégâts et les morts, la victoire du Maréchal ne fut pas décisive. Aucun but fixé par les responsables de l’expédition ne fut atteint. Duquesne, écrira plus tard, que Capot-Rey n’avait pas l’aptitude pour affronter les Algériens et d’Estrées était un chef terne. »
Le manque de résultat fut sévèrement jugé. Deval notait que « trois bombardements désastreux de la ville d’Alger à la fin du XVIIème siècle, dans l’espace de six ans n’ont servi qu’à rendre, peu de temps après, les Algériens plus audacieux. »
Mais la guerre coûtait cher à la France : elle troublait son commerce et fatiguait sa marine sans lui procurer de satisfaction. Le Roi résolut d’en finir « sans se compromettre. » On choisit la négociation !
On passa par la voie de Tunis avec qui on était en paix, pour amener le Dey à un traité signé le 24 septembre 1689.
Moulay Belhamissi, historien.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Pourquoi Al Jazair Al Mahroussa ?
Les mille huit cents canons de tous les calibres, les neuf cent sept embrasures dont près de six cents face aux flots firent avorter, les unes après les autres, nombre d’entreprises chrétiennes.
En septembre 1587, deux agents de l’Ordre de Malte, arrivaient en Algérie pour recueillir des renseignements et préparer une attaque contre Alger. Mais ils furent vite « déçus. » Aujourd’hui, disaient-ils, l’entreprise d’Alger est beaucoup plus difficile que lorsque l’Empereur la tenta. En effet, Alger s’est augmenté en gens de guerre, en fortifications, en réputation [...] D’autre part, Bougie n’est plus au pouvoir des chrétiens [...] cette ville est fort bien gardée »
En 1808, l’agent Boutin, venu sur ordre de Napoléon s’informer, trouvait que « la marine était certainement la partie la plus sérieuse de toute la défense [...] cent-quatre-vingt pièces, notamment de 36 et de 48, en casemates constituant des batteries rasantes redoutables [...] Les pièces du rez-de-chaussée sont bien couvertes. »
Le sieur Dancour vint à Alger en 1680 dans le but d’y déceler les faiblesses du système défensif. Il nous livre ses impressions : « Cette ville a toujours été fameuse [...] Elle est défendue par deux-cents pièces de canon dont cent de gros calibre".
Bianchi, en mission à Alger, en 1829, avait été intrigué par ces forteresses. « Cent-dix-sept pièces de gros calibre, superposées parallèlement sur deux lignes, a été élevée depuis 1816."
Une tour construite sur l’emplacement de l’ancien Penon avait à elle seule, quatre étages de batteries, au début du XIXème siècle. Rarement, place maritime reçut tant d’artillerie !
Au début du XIXème siècle, la crainte inspirée par la capitale était encore grande. « L’on ne peut nier qu’Alger ne soit une place forte. Elle l’est d’abord par sa population qui de plus de 100 000 âmes et ensuite par ses forteresses, ses batteries hérissés de canons. Aussi ne serait-ce pas le cas de l’attaquer de front du côté de la mer. Pour qu’une expédition contre Alger soit suivie de succès, il faut 30 à 35 000 hommes de bonnes troupes et l’artillerie à proportion. »
Moulay Belhamissi, historien.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

L'Algerie, comme toutes les nations de l’époque, disposait d’un grand nombre de pavillons et étendards à l’intérieur du pays et en mer, sur ses navires.
Un drapeau, rouge uni, était porté par un grand mât, surmonté d’une boule de cuivre, fixé sur le belvédère du Dey. Le jour des fêtes, tandis que le pavillon rouge flottait sur les autres ports, on hissait à la Qasba un grand étendard vert tout brodé d’or.
Un ancien ouvrage d’un auteur anonyme, édité à la Haye, chez Van Den Kieboom, en 1737, sous le titre : « La connaissance des pavillons et bannières que la plupart des nations arborent en mer, » consacre les dix dernières planches de modèles d’emblèmes aux drapeaux de l’empire ottoman, des régences du Maghreb, particulièrement ceux d’Algerie.
En 1701, le pavillon algérien était encore blanc et pointu par le bout, d’où la confusion avec ceux des autres nations. La France en demanda une modification, mais en vain. Quand il flottait sur les navires, le pavillon était souvent orné d’étoiles ou de croissants dont le nombre et l’arrangement variaient au gré du Raïs.
Moulay Belhamissi, historien algérien.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

La marine de guerre et la flotte marchande algériennes comprenaient, dans ce premier tiers du XIXème siècle, des navires de tous les types : « la Rachelle » (Raïs Hâdj Sittow), « la Compagnie, » « Al Ahrâm, » « Al-Yûsuf » (Raïs Muhammad Agha), « Al-Mabrûk » (Raïs al-Hâjj Muhammad ibn Sulaymân), « La Caméra » (Raïs Dechman), Al-Masûda » (Raïs Ahmad ‘Amûr), « Li Tre Fratelli » (Raïs Ahmad), « Tamira » (Raïs Ahmad Hamîda) et « Il Giossppino » (Raïs Boudjem’aa).
Bianchi qui accompagnait le Comte de la Bretonnière à Alger, en 1829, prétend, dans sa relation, que « pour la première fois, en 1825, les Algériens donnèrent, à l’imitation des Européens, des noms particuliers à leurs navires de guerre. » Ce qui est inexact et faux.
Le tableau dressé par ce visiteur, les navires algériens portent des noms arabes, turcs ou persans :
- Frégates :
* « Miftâhi-Djihan » (la clé du monde) 52 canons,
* « Ibn al Ghawwâs » (le fils du Plongeur) 50 canons,
* « Neferi al Iskander » (l’Alexandre) 36 canons,
- Corvettes :
* « Mezaheri Istafié » 36 canons,
* « Fassia » 36 canons,
- Bricks :
18 canons,
* « Nimeti Khouda » (le Don de Dieu)
* « Mudjérès » (le Porteur de Bonnes Nouvelles) 36 canons,
- Goelettes :
24 canons, 16 canons, 14 canons,
* « Fath al Islâm »
* « Dlairan » (le chevreuil)
* « Tongarda »
* « Thuraya » (la Pléiade)
* « Chahini derya » (le Faucon de mer)
- Polacre :
20 canons,
* « Zaghâr » (le lévrier)
- Chébec :
20 canons.
* « Mayûrqa » (Majorque) 
Moulay Belhamissi. Marine et Marins d'Alger (1518-1830) Tome I - Les navires et les hommes.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Chasse au lion de l'Atlas (Algérie)
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Les Deys sont-ils Algériens ?
La réponse à cette question est évidemment : oui.
- Parmi les Deys, il y a eu des Turcs, des Convertis et des Kouloughlis qui se sont tous algerianisés (arabe, moeurs, traditions, nom).
Ils ont défendus l'Algérie toute leur vie, soit en tant que janissaires, soit en tant que corsaire mais un Dey était souvent âgé. Il avait aussi obligatoirement une longue carrière militaire. Défendre l'islam et l'Algérie était leur devoir.
- Ils étaient choisis par le Diwan qui était large : les janissaires, les corsaires, les notables d'Alger, les oulémas. Même si ce Diwan avait tendance à se reduire avec le temps.
- Ils ont construit l'Etat algérien pré-colonial : capitale, frontières, provinces, administration.
- Ils se mariaient avec les Arabo-berbères et avaient leurs enfants en Algérie.
- Leur politique était indépendante de l'Empire ottoman même s'ils reconnaissaient la suzeraineté du Sultan et recevaient des janissaires de la Sublime Porte. Mais leur politique internationale était purement algérienne. Par exemple, en 1830, la France déclare la guerre à l'Algérie et non pas aux Ottomans. C'est d'ailleurs le cas avec toutes les puissances européennes auparavant. Les Deys prennent des décisions qui vont dans le sens de l'Empire ottoman si cela n'entrave pas leurs intérêts "nationaux" sinon ils ne le font pas comme le montre les échanges de blé ou les offensives des corsaires.
- Ils étaient en conflit contre le Maroc et la Tunisie pour des questions de frontières et protégeaient donc l'intégrité territoriale algérienne.
- Nous parlons des Deys (1671-1830), et non pas des Beylerbeys (1516-1587) ou des Pachas (1587-1671) car les deux derniers furent vraiment des gouverneurs de l'Empire ottoman alors que les Deys étaient des chefs d'Etat.
- Ainsi par la culture, le lien à la terre et le sang coulé, les Deys peuvent être considérés comme des Algériens même si leur origine n'est pas arabe ou berbere. Je vous invite à voir la vidéo de Mohamed Doumir intitulée : لماذا دايات الجزائر لم يكونوا جزائريين ؟ الجواب في كتب التاريخ sur Youtube.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

"Nous pouvons dire que nous sommes passés d'Alger à Algérie au cours du XVIeme siècle [...] Déjà au XIVeme siècle, Ibn Khaldoun parlait de -Bilad Al Jazair-. [...] En français, le terme d'Algériens est utilisé pour la première fois en 1613".
Gilbert Meunier, historien français.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Importante lettre manuscrite, en arabe, du Dey d'Algerie Hadj Chaban, adressée au Roi de France, Louis XIV, le 23 juin 1695, qui lui fut transmise par Soliman Boulouk Bachi le 22 août, alors que le Dey Chaban avait été renversé, emprisonné et tué quelques jours auparavant.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Ce Jour-là
Le 25 octobre 1541, les Algériens battent la grande Armada de l'Empereur Charles Quint.
Décidé à en finir une bonne fois pour toutes avec les Musulmans. L'empereur espagnol lance une offensive énorme contre la capitale du pays, près de 80 navires s'élancent sur la cité.
Les troupes coloniales débarquent puis se dirige vers Bab Azzoun, ils bombardent dans le même temps Alger et enchainent quelques victoires. Ils font face à une résistance acharnée des Algériens (Turcs, Arabes et Berbères).
Le 24 octobre au soir, une pluie diluvienne tombe. Hassan Pacha alors Beylerbey d'Algérie, fils de Kheirredine Barberousse et de Lalla Fatma, décide de lancer l'offensive en criant : "Allah maana".
Les Espagnols sont contraints de reculer vers leurs navires dont beaucoup sont détruits par la tempête en cours.
Cette magnifique victoire sonne le glas des volontés colonialistes espagnoles et ouvre pour trois siècles l'Algérie musulmane et deylicale prenant progressivement son indépendance dans le cadre de l'Empire ottoman.
Pour l'anecdote, les Français détruisirent cette même porte de Bab Azzoun en 1846 où les Algériens avaient vaillamment résisté puis utilisèrent les pierres pour construire la maison du caïd colonial surveillant l'entrée d'Alger. Ils utilisèrent aussi à leur compte cet événement en disant qu'ils venaient venger l'affront fait aux chrétiens Espagnols 289 ans plus tôt.
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Re: La Régence d'Alger

Message par samousa »

Les chefs de la révolte des Ouled Sidi Cheikh dans les années 1860.
Parmi eux, certains furent empoisonnés par la France, d'autres morts au combat ou encore emprisonnés. Beaucoup décidèrent de s'exiler au Cham pour échapper au colonialisme.
Image : Adam Pacha
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