- Mauritanie 1960
- Algerie 1963
- Sahara Occidental 1975
un peut d'histoire pour comprendre cette absurdité Historique que les pays du Maghreb payent aujourd'hui encore le prix .
Histoire. Quand le Maroc voulait envahir la Mauritanie
En 1960, la Mauritanie proclame son indépendance. Mohammed V rêve d’un “Grand Maroc”, tandis que Moulay Hassan prépare, dans le plus grand secret, la prise de Nouakchott…
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Opérations de paras au Sahara. (AFP)
Plus d'une décennie avant la Marche verte, l'Etat marocain pensait utiliser la force pour pénétrer en Mauritanie et recouvrer “son droit de souveraineté historique sur ce territoire”. A l'époque, le Maroc envisage, sans hésiter, de passer à l'offensive pour récupérer ce qu'il estime son dû. Nous sommes en 1960 lorsque Mokhtar Ould Daddah arrache l'indépendance de son pays à une France empêtrée dans la guerre d'Algérie. “Au moment où la France par des institutions généreuses, nous donne le droit de nous gouverner nous-mêmes et de nous déterminer librement, je dis non au Maroc ! Mauritaniens nous étions, Mauritaniens nous sommes, Mauritaniens nous resterons”. C'est par ces mots, que le futur président de la Mauritanie indépendante répond au fameux discours de M'Hamid Al Ghizlane (1958) où feu Mohammed V évoque solennellement ce “Maroc historique qui va de Tanger à St Louis du Sénégal et à Tombouctou incluant le Sahara espagnol et une partie du Sahara algérien”. Malgré le ton ferme de Ould Daddah, le Palais ne se résigne pas à abandonner ses prétentions sur ce territoire. Aussi, dès la proclamation de l'indépendance de la Mauritanie et le départ des Français, le Maroc, et plus précisément
Moulay Hassan, s'emploient à trouver un moyen de prendre pied dans le pays. La décision est prise : il faut envahir la Mauritanie et dans les plus brefs délais. Pourtant, le même prince héritier s'était employé, deux ans plus tôt, à faire avorter la tentative de l'Armée de libération nationale (ALN) pour récupérer ce territoire. Forte de près de 3000 hommes, celle-ci avait alors tenté de s'infiltrer dans le nord de la Mauritanie, après avoir pris le contrôle des tribus de Sakia El Hamra et du Rio de Oro. Mais la riposte franco-espagnole, soutenue par Moulay Hassan (opération Ouragan) met fin, en moins de quinze jours, aux velléités expansionnistes des nationalistes marocains. Autre paradoxe à l'époque, plusieurs hautes personnalités de l'Adrar choisissent de soutenir le Maroc. En 1956, Horma Ould Babana, ancien député à l'Assemblée nationale française et personnage politique incontournable, fait allégeance au sultan Mohammed V, lui offrant de parfaire la libération du Grand Maroc. Il est suivi en 1958 par Dey Ould Sidi Baba, Mohamed Mokhtar Ould Bah, tous deux ministres du gouvernement territorial de Mokhtar Ould Daddah, et par Fal Ould Oumeir, émir du Trarza, la partie méridionale du pays. Rien à faire, à ce moment précis, la Mauritanie n'est pas une priorité aux yeux de Moulay Hassan qui ne veut pas s’attaquer à une colonie française. Il s'emploie alors à désarmer et démobiliser l'AL-Sud, pour enlever à l'Istiqlal, le “bras armé” dont il se sert dans les négociations politiques avec le Palais.
En 1960, l'ALN matée, le futur roi du Maroc essaie discrètement de récupérer la Mauritanie grâce aux Forces armées royales (FAR). La mission est confiée à de jeunes officiers du contingent marocain au Congo (3200 hommes) que dirige le général Kettani. Ceux-ci, après avoir, sous les auspices des Etats-Unis et de la Sûreté belge, chassé Patrice Lumumba, sont de retour au pays. “Ils devront, dans un délai de trois mois et dans le plus grand secret, former une unité de 6 000 hommes”, raconte un officier sous le sceau de l'anonymat. Basés à Tan Tan, ils s'occupent, sous le commandement du capitaine Bougrine, expressément désigné par Moulay Hassan, de recruter et former des bleus issus des tribus sahraouies avoisinant Tan Tan, Assa et Tarfaya. “Seuls, le commandant et trois de ses adjoints, sont au courant du but ultime de tout le dispositif”, raconte une source militaire. Ce quatuor est secondé par des sous-officiers (caporaux et caporaux-chefs) sahraouis, anciens éléments de l'ALN intégrés aux FAR, dont certains, pour la petite histoire, ont été récemment promus colonels-majors par le roi Mohammed VI.
Rapidement, les officiers se voient confrontés à de sérieux problèmes de logistique et de ravitaillement. Tan Tan, en ce temps là, est une bourgade aux installations rudimentaires qui ne dispose même pas de latrines. Et il faut pas moins de six heures pour parcourir, sur une piste défoncée, les 140 km qui la séparent de Goulimine, la ville la plus proche. Le broussard qui assure, une fois par semaine, la liaison aérienne entre la base et Rabat, a une capacité trop réduite pour acheminer autre chose que le courrier. Pour rejoindre Casablanca lors de leurs rares permissions, les officiers profitent de l'avion-navette de la compagnie pétrolière AGIP, dont les ingénieurs prospectent dans la zone. Au bout de six mois, et non plus des trois mois prévus, seuls un millier d'hommes sont finalement formés. Et le mot d'ordre est clair : “Hors de question de recourir à des éléments des FAR originaires du nord car le succès de l'opération repose sur ces combattants sahraouis en mesure de fouler le sol mauritanien sans susciter, à priori, l'hostilité des populations”. Mais toute l'opération, déjà sérieusement compromise, tourne court lorsque, le 27 Octobre 1961, les Nations unies reconnaissent formellement la Mauritanie. Envahir un pays qui proclame unilatéralement son indépendance est une chose, envahir un pays dont la légitimité s'appuie sur la reconnaissance officielle de l'ONU en est une autre. M'hamed Boucetta peut toujours s'étrangler devant la Commission politique de l'Assemblée générale de l'ONU en s'écriant que “le Maroc estime l'indépendance de ce qu'on appelle la Mauritanie comme une vaste escroquerie et une grande illusion”, rien n'y fait. La signature du traité de Casablanca, par lequel notre pays reconnaît officiellement la Mauritanie, en 1970, met un terme définitif au doux rêve qu'a été ce Grand Maroc, cher à Mohammed V.
Aujourd'hui, plus de quarante ans après les faits, de nombreuses zones d'ombre sur la manière dont l'opération devait se dérouler, demeurent. Selon l'un des principaux protagonistes : “Nous devions larguer sur les points névralgiques de Nouakchott des commandos de paras afin de prendre les postes de commandement. Des complicités sur le terrain devaient faire le reste. Une petite aviation de chasse devait manœuvrer au-dessus de nous, au cas où, et, avec 200 hommes la mission était accomplie”. Mais alors pourquoi avoir perdu tout ce temps à essayer de recruter 6000 hommes ? “Il y avait une autre stratégie envisagée, plus lourde, dirons-nous, celle de l'invasion en force avec effectivement parachutages d'hommes sur la capitale et, surtout, débarquement de la troupe dans les vingt-quatre heures”. Mais comment ces brigades pouvaient-elles atteindre la Mauritanie, alors que le Rio de Oro était toujours occupé par les Espagnols ? “Nous devions bénéficier d'une aide extérieure”, consent à nous lancer notre interlocuteur, visiblement mal à l'aise et résolu à ne pas en dire plus. Le jeune Maroc, rappelons-le, venait, avec la complicité de l'ONU et sous couvert d'aide aux frères africains, d'offrir le Congo à la CIA. De là à penser que l'US Navy aurait assuré le débarquement des troupes marocaines sur les plages mauritaniennes, il n'y a qu'un (tout petit) pas...
http://www.telquel-online.com/201/sujet2.shtml
Plus on est de fous, plus on rit :parano1:Maroc-Algérie : Rabat veut ouvrir le dossier frontalier
CONTENTIEUX. Peut-être faut-il rouvrir le contentieux du tracé frontalier et pousser les officiels d’Alger à appréhender la situation sur des bases conséquentes: la paix, la coopération et la sécurité. Ou bien, la conflictualité, où le Royaume ne manque pas de munitions.
M. Sehimi
SM le Roi Mohammed VI en compagnie de Abdelaziz Bouteflika.
Faut–il continuer à tendre la joue gauche, comme le dit cet adage bien connu? Il semble bien qu’aujourd’hui, face à la rigidité et à l’hostilité des dirigeants d’Alger, il n’y ait pas d’autre option alternative que d’envisager une autre méthodologie. Le dialogue ne donne rien; les actes de bonne volonté -telle l’initiative unilatérale de la suppression des visas le 30 juillet 2004– non plus; une disposition escomptée à dépasser le conflit artificiel du Sahara absente; le rejet d’une solution politique négociée dans cette région marocaine. Alors? Reprendre les choses là où il fallait peut-être les appréhender et tout mettre sur la table avec le gros plat de résistance qu’est le contentieux frontalier non encore apuré.
Pourtant, dès le lendemain de l’indépendance, le Royaume avait remis à l’ordre du jour la question du recouvrement de ses frontières historiques.
Ainsi, la déclaration commune des deux gouvernements français et marocain en date 2 mars 1956 soulignait la volonté de paix, «de respecter et de faire respecter l’intégrité du territoire marocain garantie par les traités internationaux». La création de l’Organisation commune des Régions sahariennes (OCRS), en août 1956, par la France a conduit immédiatement Rabat à demander officiellement «que soit déterminée la souveraineté qui s’exerce sur ces régions ainsi que leur délimitation».
Pour faire pièce à ce projet mis sur pied par Paris, le Maroc réaffirme en de nombreuses circonstances ses légitimes revendications sur des territoires sahariens dont il a été spolié par l’administration française durant la période coloniale en Algérie. Le point d’orgue en sera le discours historique de Mohammed V à M’hamid El Ghizlane, le 25 février 1958: «Nous proclamons solennellement, déclara-t-il alors, que nous poursuivrons notre action pour le retour de notre Sahara dans le cadre du respect de nos droits historiques et conformément à la volonté de ses habitants».
Une délimitation arbitraire
Le 6 juillet 1961, un accord entre le Maroc et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est finalisé sur le contentieux frontalier maroco-algérien. Rabat y souligne son opposition «par tous les moyens à toute tentative de partage ou d’amputation du territoire algérien». De son côté, le GPRA «reconnaît que le problème territorial posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays trouvera sa résolution dans des négociations entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement de l’Algérie indépendante». Il «réaffirme que les accords qui pourront intervenir à la suite des négociations franco-algériennes ne sauraient être opposables au Maroc quant aux délimitations territoriales algéro-marocaines». Et, faisant suite à ces engagements, il est décidé la création d’une commission mixte algéro-marocaine qui «se réunira dans les meilleurs délais pour procéder à l’étude et à la solution de ce problème dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébine».
Multiplication des incidents
Mais, dès le cessez-le-feu scellé par les accords d’Evian en mars 1962, les premiers incidents interviennent près de postes évacués par les Français (Zegdou, col d’Oussada); puis d’autres, début juillet à Tindouf et Saf Saf; en septembre, des mouvements de troupes et des préparatifs sont observés le long de la route Béchar-Tinfouchi–Tindouf. Le 5 octobre 1963, à l’issue d’une rencontre Guédira-Bouteflika, le ministre algérien d’alors déclare: «Le peuple algérien n’a pas oublié l’attitude du Maroc lors de la guerre d’Algérie. Chaque Algérien se considère au Maroc chez lui, tout comme chaque Marocain est chez lui en Algérie.» Mais la même semaine, les incidents se multiplient: des éléments de l’ANP sont proches des localités de Hassi Baïda et Tinjoub, au sud de Ouarzazate; dix mokhznis sont tués, puis ce fut l’attaque de Figuig et Ich. Les FAR réagissent et écrasent les forces algériennes. Ahmed Ben Bella instrumentalise cette situation sur la base de “l’unité nationale”, confronté qu’il était à une grave crise interne (conflit avec Mohamed Khider, alors responsable du FLN ; révolte et maquis en Kabylie sous l’étendard du FFS de Hocine Aït Ahmed, sédition du colonel Mohamed Chaâbani, commandant de la VIème région militaire du sud.
Interdiction du recours à la force
La nouvelle OUA (Organisation de l’Unité africaine), créée en mai 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie, se saisit du conflit et obtient que se tienne une conférence de médiation à Bamako, au Mali, les 29 et 30 octobre, associant donc Hassan II, Ben Bella, Haïlé Selassié, président éthiopien, et le président malien Modibo Keïta. Il est décidé le cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités à compter du 2 novembre, une zone de repli des troupes des deux pays et la constitution d’une commission ad-hoc d’arbitrage, deux semaines plus tard, de sept pays Côte d’Ivoire, Ethiopie, Mali, Nigéria, Sénégal, Soudan et Tanganyka.
Cette commission a tenu de nombreuses séances de travail jusqu’en 1967 sans enregistrer de réelles avancées dans ce dossier. La dernière session a eu lieu à Tanger, en janvier 1967, sans qu’une nouvelle date soit fixée. Il faudra attendre deux ans pour que le dossier frontalier soit de nouveau inscrit dans l’agenda officiel des deux pays. Ce fut d’abord la rencontre d’Ifrane, le 15 janvier 1969, entre Hassan II et H. Boumédiene. L’accord porte sur deux points: l’interdiction de tout recours à la force en cas de conflit ou de litige et le règlement par des moyens pacifiques; la validité du traité pour une période de 20 ans avec une reconduction tacite pour une même période sauf dénonciation notifiée un an avant l’expiration de sa durée.
Convention sur le tracé
frontalier
Ce sommet sera suivi par un autre, à Tlemcen, le 17 mai 1970. Les termes et le contenu du traité signé dans cette ville ont été préparés et arrêtés par les deux chefs d’Etat. Abdelhadi Boutaleb, alors ministre des Affaires étrangères, raconte qu’il a présenté sa démission au Roi -elle fut refusée- lequel l’informa de la teneur de cet accord: «La cession par le Maroc à l’Algérie du territoire en litige et le bornage de la frontière existant par les deux parties, et la création d’une société mixte maroco-algérienne pour l’exploitation de la mine de Gara-Djebilet en territoire marocain, le Maroc devant permettre à l’Algérie l’acheminement par voie ferrée du produit de la mine vers un port marocain sur la côte atlantique…» Mais Abdelaziz Bouteflika, lui, donne une autre interprétation de cet accord à son homologue marocain, Abdelhadi Boutaleb: «Le territoire où se trouve la mine est un territoire algérien… Nous devons partager la production de la mine à parts égales après avoir satisfait nos besoins». Cet accord n’a jamais été appliqué, mais l’Algérie s’est servie de cette histoire de société mixte de la mine comme d’un “leurre” pour s’accaparer ce territoire.
Le 15 juin 1972, à l’occasion du sommet de l’OUA à Rabat, le Maroc et l’Algérie signent une convention sur le tracé de la frontière d’Etat entre les deux pays. Ce texte, d’une dizaine d’articles, fait référence au traité d’Ifrane et à la déclaration de Tlemcen. Il souligne aussi que ses «dispositions règlent définitivement les questions de frontières entre l’Algérie et le Maroc». Il crée à cet effet une commission mixte pour le bornage de celle-ci dans un délai n’excédant pas trois ans.
L’échange des instruments de ratification de cette convention n’a eu lieu pourtant que dix-sept ans après, soit le 14 mai 1989 à Alger. Il faut y voir le cadre du nouveau contexte de normalisation entre les deux pays, initié un an auparavant entre le Roi Hassan II et le président Chadli Benjeddid. Mais si ce traité a été rapidement ratifié par l’Algérie, neuf mois après sa signature en juin 1972, tel ne fut pas le cas du Maroc qui ne s’acquittera de cette procédure que vingt ans après, et ce par dahir royal du 22 juin 1992.
La publication du traité signifie--t-elle sa ratifiction?
Il faut préciser ici qu’il s’agit en occurrence d’une simple “publication” au Bulletin officiel et non pas d’une ratification en bonne et due forme, conformément aux règles constitutionnelles applicables. D’ailleurs, le dispositif de ce dahir ne fait aucunement référence aux dispositions de l’article 31 (al.2), qui confient au Souverain la signature et la ratification des traités.
Le problème encore posé depuis est le suivant: que vaut cet acte de publication d’un tel traité? A-t-il une valeur normative engageant l’Etat marocain ou se limite-t-il à un caractère déclaratoire? Depuis quatre décennies, cette question reste posée. Ce qui conduit à préciser quelle est la nature et la portée de la compétence dévolue au Roi pour ce qui est de la conclusion des traités.
En droit comparé, l’on est en présence de trois régimes de ratification: la compétence exclusive de l’Exécutif, celle du Législatif et celle du partage de compétences entre eux. Au Maroc, c’est un système marqué par la prééminence de l’Exécutif. Le Parlement n’est pas chargé de ratifier les traités, hormis ceux engageant les finances de l’Etat.
Peut-on alors considérer que la publication de la convention relative au tracé de la frontière d’Etat entre le Maroc et l’Algérie vaut ratification au sens de l’article 31 (al.2) ainsi libellé: «Il (Le Roi) signe et ratifie les traités. Toutefois, les traités engageant les finances de l’Etat ne peuvent être ratifiés sans avoir été préalablement approuvés par la loi». En ne visant pas expressément cet article dans le dispositif du dahir, le Roi entendait bien situer cette convention hors du champ de l’ordre interne marocain ainsi que des engagements liés à la convention internationale de Vienne de 1969 sur le droit des traités et plus globalement au droit international. C’était à ses yeux un acte politique, un signe fort de sa volonté d’apurer le contentieux frontalier pour peu que la partie algérienne fasse montre d’une disposition et d’une bonne volonté de même nature.
Persistance de la conflictualité
De plus, le Roi Hassan II n’ignorait pas qu’un tel traité, s’il devait avoir une valeur juridique contraignante, ne pouvait pas se passer d’une approbation parlementaire. Pourquoi? Parce que son application allait avoir des incidences financières et qu’il fallait donc le soumettre à la délibération de la représentation nationale, conformément aux mêmes dispositions de l’article 31(al.2) précitées. De quelles dépenses engageant l’Etat pouvait-il s’agir? Des frais de bornage de la frontière, lesquels nécessitent une commission in situ travaillant durant des mois ou plus. Mais, surtout, de la mise sur pied de la société algéro-marocaine prévue par la convention pour la mise en valeur de la mine de Gara- Djebilet en date du 15 juin 1972. Celle-ci avait pour mission de «transporter par voie ferrée depuis la mine jusqu’au port d’embarquement sur la côte atlantique marocaine d’une production de 700 millions de tonnes de minerai» (art.2); un projet nécessitant des études techniques allant de l’extraction et la préparation jusqu’à la commercialisation, sans oublier la mobilisation de moyens de financement nécessaires aux équipements et aux ouvrages d’infrastructure ferroviaires et portuaires.
Telle est la situation aujourd’hui. Que valent les deux accords du 15 juin 1972, l’un sur les frontières et l’autre sur l’exploitation commune de la mine de Gara-Djebilet?
Ce dernier a été sans suite. Quant à la convention sur le tracé de la frontière, elle a cristallisé un moment politique où le Maroc pensait que l’Algérie allait tourner une nouvelle page dans ses relations avec son voisin. Las! On voit où l’on en est depuis 1972!
Il faut donc mettre à plat les relations bilatérales. Le tracé frontalier n’est pas réglé. Peut-être faut-il alors rouvrir ce contentieux aujourd’hui et pousser les officiels d’Alger à appréhender la situation sur des bases conséquentes: la paix, la coopération et la sécurité. Ou bien, la persistance de la conflictualité, domaine où le royaume ne manque pas de dossiers et de munitions.
Quel passif pour les dirigeants algériens depuis près d’un demi-siècle que de privilégier la stratégie de la tension et de ne pas stabiliser leur intégrité territoriale avec un grand perdant: Un Maghreb d’avenir appelé à transcender les différends et à mobiliser toutes les potentialités existantes vers d’autres objectifs marqués du sceau de la paix, de la coopération, de la démocratie et du développement.
http://www.maroc-hebdo.press.ma/liste.html
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Dernier en Date en janvier 2009
Maroc: l'Istiqlal, parti majoritaire, rajeunit son comité exécutif
RABAT - Le 15e congrès du parti nationaliste de l'Istiqlal (PI), qui s'achevait dimanche soir à Rabat, a décidé d'élire "pour la première fois" trois jeunes de moins de 40 ans au comité exécutif de la formation majoritaire au Maroc, a-t-on appris auprès de sa direction.
"Dans le prochain comité exécutif de 22 membres, il y aura pour la première fois une représentation de trois jeunes ayant moins de 40 ans", a déclaré à l'AFP Abdellah Bekkali, membre du comité central du PI et rédacteur en chef d'Al Alam, organe en langue arabe du parti.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le Premier ministre Abbas El Fassi, 68 ans, a été réélu à la tête du parti pour un troisième mandat consécutif.
Le prochain comité exécutif comptera au moins trois femmes dans ses rangs, a ajouté Abdellah Bekkali. L'actuel comité exécutif en compte déjà quatre.
"Cinquante-huit candidatures dont celles de huit jeunes de moins de 40 ans et huit femmes briguent six postes vacants au comité exécutif du PI", a expliqué à l'AFP Mohamed Zidouh, un chirurgien de la capitale, membre du comité central du parti.
Le congrès, selon un projet de communiqué remis à l'AFP a en outre appelé à la "poursuite des réformes politiques" au Maroc à travers une "nouvelle réforme constitutionnelle qui doit aboutir, en parfait accord" avec le roi Mohammed VI.
Les congressistes ont également demandé "l'ouverture d'un dialogue avec l'Espagne en vue de mettre fin à la colonisation de Sebta (Ceuta, en espagnol) et de Melilla", deux enclaves espagnoles dans le nord du Maroc, ainsi que celles des îles avoisinantes en Méditerranée.
L'Istiqlal prône toutefois, selon le communiqué, le renforcement des "relations de bon voisinage avec l'Espagne".
A propos du Sahara occidental, l'Istiqlal considère que le Maroc a récupéré ses provinces sahariennes d'une manière "irréversible". "L'unité territoriale du Maroc ne fera l'objet d'aucune négociation et de surenchère", selon le projet de texte.
L'Istiqlal affirme en outre qu'il "reste attaché au droit du Maroc vis-à-vis de son Sahara oriental", une allusion à des terres rétrocédées à l'Algérie au temps du colonialisme français en Afrique du nord.
L'une des résolutions que le congrès devrait adopter dimanche soir porte sur la "réforme de la justice" au Maroc, en appelant à son "indépendance" à l'égard des pouvoirs publics, a-t-on poursuivi de même source.
Selon un cadre du parti, l'Istiqlal a aussi décidé de renforcer son implantation dans toutes les régions du pays, où doivent avoir lieu des élections municipales en juin.
Le congrès de l'Istiqlal se déroulait depuis vendredi dans un complexe sportif de la capitale. Quelque 5.000 congressistes étaient attendus par les organisateurs.
Le premier jour du congrès a été marqué par une sévère condamnation de l'intervention militaire israélienne à Gaza et un soutien appuyé à la population palestinienne.
L'Istiqlal, arrivé en tête des partis politiques aux législatives de 2007, a été créé par Allal El Fassi en 1944. Il a dirigé la lutte des Marocains pour l'indépendance, obtenue en 1956. Son idéologie, modérée, est basée à la fois sur un salafisme islamique tolérant, une politique libérale et un "égalitarisme" socio-économique.
(©AFP / 11 janvier 2009
Reportage - ARTE
Le parti de l'Istiqlal ( Maroc) revendique le sahara oriental ( Algérie)
Nous allons publier à partir d'aujourd'hui des documents concernant le conflit frontalier entre le Maroc et l'Algérie.
13.01.2009
Le Maroc franchit la ligne rouge!
Voilà qui ferait se retourner dans sa tombe le président Houari Boumediene. En 2009, Abbas El Fassi déterre une fabulation oubliée par le plus téméraire des Marocains.
Le Premier ministre du Maroc et secrétaire général de l’Istiqlal a tenu de très graves propos en déterrant une fabulation abandonnée depuis longtemps par les plus téméraires des responsables politiques marocains. Tenez-vous bien, en 2009, Abbas El Fassi n’a pas trouvé mieux que de revendiquer l’appartenance de Tindouf au Royaume marocain, qu’il appelle dans son jargon les territoires marocains orientaux. «L’Istiqlal reste attaché au droit du Maroc vis-à-vis de son Sahara oriental», a-t-il déclaré lors de la tenu du 15e congrès du Parti nationaliste de l’Istiqlal (PI), qui s’est achevé il y a trois jours à Rabat. Voilà qui ferait retourner dans sa tombe le défunt président Houari Boumediene. Là, M El Fassi fait fausse route, totalement, il n’y a pas de soi-disant Sahara oriental. Il n’y a jamais eu de Sahara oriental marocain.
Et si jamais un tel fait aurait existé, il a été résolu par le traité d’Ifrane, de 1972, qui officialise les frontières existantes, telles qu’elles sont aujourd’hui, entre l’Algérie et le Maroc. Aussi, Abbas El Fassi ferait bien de revoir un peu l’histoire et la géographie de son pays pour comprendre ce qu’il y a de vain, sinon de ridicule, dans les visées expansionnistes du Royaume chérifien qui revendiquait encore, au milieu des années 60, la Mauritanie. Rappelons que le Maroc n’a reconnu cet Etat qu’à la fin des années 1960, alors que ce pays a accédé à l’indépendance en 1960, dans la foulée de la guerre d’Algérie qui a donné l’élan à la libération de nombre de pays africains francophones. Ne s’arrêtant pas à cette histoire de «territoires orientaux du Maroc», M El Fassi, s’attaque à l’Algérie avec une perfidie déconcertante en l’accusant de tous les maux dont souffre son pays. Il cite alors le problème de la réouverture des frontières. A ce sujet, il semble que le Premier ministre marocain n’a toujours pas compris qu’il s’agit là de la souveraineté nationale de l’Algérie et surtout que cette réouverture relève de la mise à plat de tous les contentieux opposant Alger à Rabat. Les circonstances dans lesquelles l’Algérie s’est vue contrainte de fermer ses frontières ouest sont connues et il n’y a pas lieu d’y revenir. Notons toutefois, qu’en imposant les visas aux Algériens et en fermant ses frontières avec l’Algérie en août 1994, suite à l’attentat terroriste contre l’hôtel Asni à Marrakech, et en accusant les services algériens, le Maroc a pris la responsabilité d’ouvrir une crise entre les deux pays, crise qui s’est aggravée au long de ces dernières années. Il est patent que le Maroc n’a pas choisi la voie de la sagesse pour trouver une issue aux différends entre nos deux pays, en faisant usage de faux pour, d’une part, tromper l’opinion publique internationale, et d’autre part, calmer le peuple marocain qui ploie sous le poids des problèmes sociaux. Si, effectivement, le Royaume alaouite veut trouver une solution consensuelle aux problèmes de la région et particulièrement celui du Sahara occidental, il doit négocier «réellement» avec le belligérant que reconnaissent les Nations unies et la communauté internationale qu’est le Front Polisario, sans préalable et surtout sans imposer un plan que l’on demande à son vis-à-vis d’approuver.
Or, Rabat vient avec un plan «d’autonomie» pour les Sahraouis alors que le problème de fond est d’abord de savoir à qui appartient le Sahara occidental: au Maroc ou aux Sahraouis? Toute la question est là. Mais Rabat qui parle de l’«intégrité» territoriale du Maroc estime donc cette question résolue alors qu’il n’en est rien, comme l’affirme dans ses attendus l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) en 1975. Intervenant à l’ouverture du congrès de son parti, M.El Fassi a rappelé que le Conseil de sécurité de l’ONU a qualifié l’initiative marocaine, à propos de la question du Sahara Occidental, de «sérieuse» et de «crédible», soulignant qu’elle constitue, de ce fait, «une bonne plate-forme pour parvenir à travers les négociations à une solution politique équitable, réaliste et définitive, acceptée par toutes les parties et mettant un terme au conflit préfabriqué, qui a duré plus de trente ans». Ce faisant, M.El Fassi feint d’oublier que les Nations unies enregistrent la question du Sahara Occidental comme relevant d’un problème de décolonisation. Sur ce plan, la Cour internationale de justice, mandatée par le Conseil de sécurité, a, en deux occasions (1964 et notamment en 1975 après l’envahissement du Sahara Occidental par le Maroc), affirmé qu’il n’existait aucun lien de sujétion des territoires de Saguiet El Hamra et du Rio de Oro (qui forment le Sahara Occidental) avec le sultan du Maroc dans les périodes considérées (XVIIIe et XIXe siècles).
Dans son intervention, le Premier ministre marocain a estimé qu’a travers la position algérienne, «le monde réalise que les entraves des efforts des Nations unies, auxquels coopère le Maroc, sont du fait de l’Algérie qui soutient la thèse du séparatisme et encadre le groupe séparatiste à contresens de l’Histoire et de la géographie, (...)». Ainsi, M.El Fassi fait mine d’ignorer que l’Algérie reste attachée au principe cardinal du droit des peuples à l’autodétermination.
Mohamed Sadek LOUCIF
L'expression
LES FRONTIERES DU MAROC INCERTAINES - RASD - MELILLA - CEUTA