Déclarations de personnalités de l'ANP

Venez discuter et débattre a propos de l'Armée Algérienne "uniquement" lorsque le sujet débattu ne concerne pas spécifiquement une armée (contrats, doctrine...).
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AAF 2020
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par AAF 2020 »

Oeuvrer à la préservation de l’histoire de la Révolution (Gaid Salah)
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ALGER - Le général de corps d’armée, Ahmed Gaid Salah, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a affirmé mercredi que les Algériens devaient œuvrer, chacun à son niveau, à la préservation de l’histoire de leur Révolution mettant en exergue la "responsabilité" des moudjahidine et des historiens pour une "contribution efficace" à la réalisation de ce "noble" objectif.

Dans une allocution prononcée à la clôture des travaux d’un colloque ayant pour thème "la formation et l’instruction au sein de l’Armée de libération nationale (ALN)" organisé par le ministère de la Défense nationale, M. Gaid Salah a indiqué que "les Algériens qui peuvent s’enorgueillir de leur glorieuse Révolution doivent œuvrer, chacun à son niveau, pour la préservation et l’écriture des hauts fait de cette Révolution".

"Nous comptons ainsi sur les frères moudjahidine et les historiens nationaux pour conjuguer leurs efforts pour apporter une contribution efficace à la réalisation de ces nobles objectifs nationaux", a-t-il souligné.

Par ailleurs, le général de corps d’armée Gaid Salah a salué l’organisation de "cet important colloque historique qui a porté sur les options stratégiques de la guerre de libération en matière d’entraînement".

Il a ajouté que cet aspect a bénéficié "d’une totale prise en charge de la part des autorités suprêmes du pays qui s’emploient sous l’égide le Président de la République, Chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, à donner au volet historique toute l’attention requise dans tous les domaines y compris ceux de l’enseignement et de la formation".

Il a ajouté dans le même contexte que l’objectif de cette rencontre était de démontrer le caractère "judicieux et audacieux" de ce pari qu’il faut s’atteler à gagner en toute circonstance.

Il s’agit, a-t-il dit, d’un " passage obligatoire vers la réalisation des objectifs arrêtés à travers l’examen du parcours de l’édification de l’ALN, le choix stratégique de la guerre de libération, la mise en place d’un fonds documentaire basé sur de références crédibles et le transfert de l’expérience de la révolution aux générations de l’indépendance et à l’ANP en particulier".

De son côté, le général Mouali Slimane a évoqué lors de cette rencontre la formation dans les domaines militaire et civil.

Ce colloque, 4ème du genre et auquel ont pris part des moudjahidine et des professeurs d’Histoire, a porté sur "la formation au sein de l’ALN, le processus de son édification et le choix stratégique de la guerre de libération".
http://www.aps.dz/Gaid-Salah-souligne-la.html

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par AAF 2020 »

L’ALN a formé 135 pilotes entre 1957 et 1962 (témoignage)
ALGER- L’Armée de libération nationale (ALN) a formé 135 pilotes et techniciens en aviation dans les différentes spécialités entre 1957 et 1962, dans certains pays arabes et étrangers, a indiqué mercredi à Alger, le colonel à la retraite Mohamed Tahar Bouzghoub.

Intervenant à la deuxième journée des travaux du colloque sur "la formation et l’instruction au sein de l’Armée de libération nationale (ALN)", le colonel Bouzghoub a affirmé que des jeunes "avaient reçu des formations à partir de 1957 dans plusieurs écoles d’aviation dans des pays frères et amis tels que la Syrie, l’Egypte, l’Irak, la Chine et l’Union Soviétique".

Sur les 135 pilotes formés, 18 étaient spécialisés dans l’aviation de combat, 14 en aviation de bombardement, 21 en transport aérien et 3 en navigation aérienne.

Concernant les spécialités des techniciens, 62 ont reçu des formations en tronc commun, 12 se sont spécialisés en hélicoptère et 5 dans la défense aérienne.

La révolution algérienne a bénéficié de pilotes formés en France qui ont regagné la révolution dont Abderahmane Serri et le défunt Said Ait Massoudane.

"La première promotion de pilotes de la révolution algérienne a été formée à partir de 1957 dans la faculté militaire d’Alep (Syrie) et elle comptait 6 pilotes", a indiqué le colonel Bouzghoub qui était l’un des premiers pilotes formés par la révolution nationale.

D’autres promotions sont formées en Egypte (1985, 8 pilotes et 18 techniciens), en Irak (1959, 17 pilotes), et d’autres ont suivi à partir des facultés de Chine et d’Union Soviétique.

Evoquant la stratégie de la révolution algérienne dans la formation de ses cadres, l’intervenant a souligné que le congrès de la Soummam (20 août 1956), a balisé la voie de la victoire à travers son principe "tous les moyens pour le front du combat) en s’appuyant sur la formation des cadres de l’ALN.

L’idée de former ces cadres a pris forme à la faveur de la grève des étudiants (19 mai 1956) qui ont intégré la révolution de libération, lorsque les dirigeants de la révolution ont envoyé plusieurs de ces étudiants aux facultés d’aviation dans ces pays, a fait savoir M.Bouzghoub.

Un escadron de pilotes algériens a survolé le territoire d’Alger, le 2 novembre 1962 à l’occasion du 8eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, la première après l’indépendance, s’est-il encore rappelé.

Abondant dans le meme sens, le colonel à la retraite Chaichi Baghdadi est revenu sur les programmes de formation qui engobaient les aspects théoriques et pratiques en vigueur alors dans les facultés d’aviation d’Europe et d’Amérique.

La deuxième journée de ce colloque été marquée par des interventions notamment sur les thèmes "Le premier noyau de la marine", "La formation psychologique et politique" et "La formation dans le domaine du renseignement".

Ont pris part à ce colloque qui s’est ouvert mardi et organisé par le ministère de la Défense nationale, des moudjahidine de la première heure de la révolution et des enseignants d’histoire.

Cette rencontre est la quatrième du genre qui aborde "le thème de la formation au sein de l’ALN, à travers l’étude et l’analyse d’un important aspect dans le processus d’édification de l’ALN dans la perspective d’une meilleure compréhension du choix stratégique adopté par la révolution face à l’occupant", ont souligné les organisateurs.
http://www.aps.dz/L-ALN-a-forme-135-pilotes-entre.html
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Message par scorpion-rouge35 »

ah ça c'est une information très intéressante , 135 pilotes et techniciens ça fait beaucoup !
THE ALGERIAN ARMY


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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par AAF 2020 »

MOHAMED CHAFIK MESBAH AU SOIR D’ALGÉRIE : «La présidence de la République est le centre d’impulsion stratégique»
Le Soir d’Algérie : Les instances en charge de la communication institutionnelle, présidence de la République, gouvernement et plus particulièrement le ministère des Affaires étrangères peinent à assurer une stratégie convenable pour les grands évènements qui se déroulent en l’Algérie.
Comment expliquer ces défaillances ?
Mohamed Chafik Mesbah : L’explication de ces défaillances peut s’apprécier selon diverses grilles de lecture. Commençons par la plus simple. Il est clair que l’administration algérienne est frappée, de plein fouet, par une perte de qualification devenue chronique. Les spécialistes de la communication institutionnelle qui ont fleuri, en Algérie, même durant la période du parti unique, ont disparu. Sans que la relève soit assurée. Ensuite, les responsables algériens actuels ont peur d’aborder les questions sensibles – et parfois même anodines – de manière publique, car la présidence de la République exerce un monopole drastique sur le domaine. Enfin, politiquement, le souci de transparence, indissociable de la bonne gouvernance, est mis sous le boisseau. Il en résulte que pour toute communication institutionnelle, nous sommes abreuvés de communiqués laconiques et insipides car inodores et sans saveur. Ce n’est pas dans le cadre du système de gouvernance actuel qu’il faut s’attendre à une véritable amélioration de la communication institutionnelle.
Il devient de plus en plus difficile de déterminer la position de l’Algérie sur les grandes questions internationales et même nationales. Où réside la faille, selon vous qui donne lieu à moult spéculations ?
La faille évoquée se rapporte, d’abord, au mode d’organisation de la communication officielle et de son positionnement institutionnel. Le centre d’impulsion stratégique, c’est la présidence de la République avec une direction de la communication sans véritable substrat un conseiller — frère du chef de l’Etat — qui, d’une main de fer, gère l’information officielle selon un plan de charges lié aux intérêts exclusifs du président de la République, pas aux intérêts supérieurs de l’Algérie. Ensuite, existe deux niveaux d’exécution. En premier lieu, la cellule de communication relevant des services de renseignements qui assure le suivi sécuritaire de l’information nationale données et fonctionnement des institutions de presse. En second lieu, les médias publics, notamment les médias lourds – radio, télévision et agence de presse publiques – qui obéissent, essentiellement, au maître d’œuvre installé à la présidence de la République. Il survient que des divergences d’appréciation surgissent entre les deux niveaux suscités, en fait entre les services de renseignements et le conseiller du chef de l’Etat, c’est la position de la présidence de la République qui prévaut en dernier ressort. Dans cette architecture, le ministre de la Communication, quelle que soit sa couleur politique ou sa stature, est un faire-valoir. Il exerce une tutelle virtuelle sur le secteur dont il a, nominalement, la charge. La seule logique qui fait mouvoir cet assemblage, c’est la préservation des intérêts du régime pour éviter qu’il ne soit déstabilisé par l’arme redoutable de l’information. Mais même cette préoccupation est prise en charge d’une manière rigide et archaïque qui débouche, le plus souvent, sur un résultat contreproductif.
Les autorités publiques nourrissent du mépris, ou tout au moins de la méfiance, vis-à-vis de la presse nationale, notamment privée. Ces autorités préfèrent s’en remettre aux journalistes étrangers, notamment français. Pourquoi à votre avis ?
Connaissez-vous le «complexe du colonisé » ? Un article critique dans les colonnes du Monde— surtout s’il s’agit d’un éditorial — aura plus d’impact sur les responsables algériens qu’une intrusion terroriste physique contre une cible stratégique. Il faut nuancer, cependant, ce jugement qui peut paraître excessif. Il est vrai que les chefs d’Etat qui se sont succédé en Algérie n’ont jamais entretenu une relation aussi crispée avec la presse nationale, peu importe son statut. Les autres autorités exécutives et même les responsables de l’instance parlementaire n’ont fait, cependant, qu’emboîter le pas. Ces relations conflictuelles entre autorités publiques et presse nationale ont revêtu, parfois, un aspect pathologique. Fondamentalement, cet état d’esprit s’explique par la crainte de devoir être transparent vis-à-vis de l’opinion publique et de devoir, ainsi, rendre des comptes. C’est de bonne guerre dans un régime autoritariste, et nous sommes en plein dedans !
Propos recueillis par F. H.
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/ ... 6871&cid=2

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Message par AAF 2020 »

Conférence du colonel Ben Dokha à Sciences-po : La stratégie US à l’«ère du pacifique»
La stratégie de défense des Etats-Unis et le nouveau redéploiement stratégique américain».


De prime abord, l’aguichant intitulé de la conférence – la première du cycle programmée par l’Ecole supérieure des Sciences politiques –, associé à la qualité du conférencier : Ben Yakhou Ben Dokha, un colonel de l’ANP ayant fait ses armes dans les maquis de Chréa (Blida) avant d’être catapulté attaché militaire à l’ambassade d’Algérie à Washington, promettaient lumières et étincelles. Il n’en fut si peu.
L’assistance est restée sur sa faim tant le sujet traitant de l’état et stratégie de l’empire était servie sur un «mode descriptif» (critique d’un universitaire) et la dose (ennuyeuse) de «réserve» injectée par le conférencier visiblement tétanisé par les postes occupés et les enjeux impériaux. Pour preuve, lorsque la journaliste de Liberté, Hafida Ameyar, ose un «quel regard porte aujourd’hui la superpuissance américaine sur l’Algérie ?», elle se verra répondre par un : «C’est effectivement une question d’actualité. Je ne vous répondrai pas pour autant.»

Pas «très académique» ! Si. Le colonel a récité le bréviaire de la politique de défense américaine depuis la «doctrine Monroe», l’isolationnisme comme fondement de la politique étrangère des Etats-Unis (introduit en 1823 par le président James Monroe) en passant l’interventionnisme tous azimuts du siècle dernier jusqu’à la nouvelle «stratégie de retranchement» faite sienne par l’Administration Obama. Chiffres à l’appui, en rafale, le colonel Ben Dokha donnera l’étendue de la superpuissance américaine, son potentiel militaire, (budget, effectif, etc.), économique, énergétique même s’il admet que le débat sur le déclin de l’empire procède d’une vertu certaine. «Bien entendu, les Etats-Unis gardent de nombreux atouts et il est important de constater combien ils demeurent au centre du système international en terme de domination matérielle. Pourtant le débat du déclin (…).»
http://www.elwatan.com/actualite/la-str ... 38_109.php

arm al
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Message par arm al »

Déclarations de personnalités militaires algériennes

Pour un changement radical, et un concept de citoyenneté . Je note ces citations, du général, exacts . En surlignant ce qui retiens mon attention .
" son esprit est formé pour chercher des solutions et pour agir en vue d’atteindre l’objectif final : le succès, la victoire. S’il réfléchit sans agir, c’est la défaite ! Mais le citoyen actif et patriote, pour sa part, existe avant le général et avant le militaire. Il est animé par l’amour de la patrie et est disposé à mettre toute son énergie pour contribuer à son apaisement, sa sécurité et son développement. "
aprés
" lectures, d’études, de recherches historiques et de contacts " " travaux de réflexion, de 1986 à 1992, à l’Institut des études de stratégie globale "

" Le collectif est constitué d’un groupe de patriotes,... attentifs ... dans le but de cerner le plus grand dénominateur commun applicable à un projet de société viable pouvant mettre le pays dans la voie de l’unité et du développement . C’est un collectif citoyen ouvert à tous, toutes générations confondues, en relation avec toutes les composantes de notre société. Notre objectif à court terme est, une fois le travail de base effectué, de lancer un mouvement national de citoyenneté. Nous visons la convergence de tous ces Algériens qui aspirent au meilleur sort pour leur pays. Nous ne nous engageons pas dans un agenda imposé, ni ne voulons entrer dans de faux débats ou de combats entropiques. Il y a suffisamment, malheureusement, de divisions créées entre Algériens."

" éviter les dissensions et pour promouvoir le vivre ensemble qui construit une société forte, un Etat fort par l’adhésion volontaire de ses citoyens"

" On ne s’inscrit que dans l’agenda d’une Algérie puissante et qui donne toute la place à tous les Algériens . "
Pour cela je souhaite la bonne continuation et sais ce qui me reste à faire :)

http://www.lematindz.net/news/7755-.html
“Avant une guerre, la science militaire fait figure de science, comme l'astronomie. Après une guerre, elle tient plus de l'astrologie." R. West

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par tayeb »

Benamor Bendjana. Ancien attaché de Défense en Syrie, colonel à la retraite
«L’Algérie doit développer sa propre technologie d’armes»


La doctrine de défense nationale s’inspire des principes de l’ALN. Elle s’inspire également de la doctrine de la non-ingérence qui fonde notre diplomatie depuis l’indépendance.


- La doctrine de défense nationale, on en parle, certes, mais existent-ils des documents officiels spécifiant exactement ce que c’est ?


Il n’existe pas de document appelé doctrine de défense nationale. Actuellement, il n’y a que des lignes directrices consignées dans la Constitution. C’est le seul texte de référence. Nous avons une école de défense qui actuellement travaille sur ce document. C’est une doctrine d’école donc qui n’est pas réellement valable pour la nation pour application. Elle est variable suivant le profil de l’ennemi… Nous avons annuellement des directives de préparation opérationnelle. Des directives de préparation au combat et qui vont de l’échelle micro à l’échelle macro. La doctrine de défense nationale s’inspire des principes de l’ALN. Elle s’inspire également de la doctrine de la non-ingérence qui fonde notre diplomatie depuis l’indépendance. D’autre part, la Constitution ne donne pas cette dimension d’intervention à l’étranger dans la mesure où elle limite les missions de l’armée à la défense et à la protection du territoire national. Partant de ces principes que je qualifierais même de dogmes, la projection à l’extérieur du pays est pratiquement non envisageable pour le moment.



- Cela veut-il signifier qu’une réflexion est engagée pour revoir cette doctrine ?


Sincèrement, je ne peux pas me prononcer. Si réflexion il y a ou il y aura, elle doit d’abord se matérialiser au niveau de la Constitution. C’est la Loi fondamentale qui doit préciser si l’ANP doit se projeter dans le futur à l’extérieur du territoire. Par ailleurs, l’expérience nous enseigne que les pays qui s’engagent sur cette voie sans avoir au préalable atteint des niveaux de capacités et de maîtrise opérationnelle, remplissent en fait des missions de gendarme pour le compte de puissances étrangères. De la sous-traitance, en somme, de missions. Une sous-traitance, qui plus est, est imposée.



- Le principe de non-intervention n’est-il pas à géométrie variable puisque le verrou constitutionnel n’a pas empêché justement l’ANP d’intervenir hors de ses bases, notamment lors des guerres arabes en 1967 et 1973 notamment ?


Oui. L’armée est intervenue dans une conjoncture assez particulière marquée par le panarabisme. Le contexte était vraiment exceptionnel. C’était l’exception qui échappait à la règle et dérogeait aux dogmes et principes de l’ANP.



- Pensez-vous que la situation de chaos sécuritaire aux frontières est avec la Tunisie et sud-est avec la Libye, Niger et Mali au sud-est et sud-ouest puisse achopper de révisions déchirantes en matière de cette doctrine de défense ?


Pour le moment, je ne le pense pas. Les missions accomplies aux frontières entrent dans le cadre de la coopération entre armées. En aucun cas, le djoundi algérien n’a dépassé la frontière avec la Tunisie par exemple.



- Les gros contrats d’armement signés avec les grands complexes militaro-industriels ne posent-ils pas le problème de la dépendance technologique qui est en soi un problème de sécurité nationale ?


Pour se libérer de la dépendance technologique, il n’existe qu’un seul moyen : créer, développer sa propre technologie. Par ailleurs, les moyens militaires vieillissent, deviennent obsolètes. L’usure atteint aussi bien le matériel que ses caractéristiques techniques. Les avions MIG-21 ne sont plus ceux du 21e siècle. Peut-être que les performances du MIG-29 seront déjà dépassées dans deux ou trois ans. Le renouvellement du matériel entre aussi dans ce cadre afin de pouvoir faire face aux menaces qui guettent le pays. Le défi est majeur tant notre périmètre de sécurité est immense et dont la maîtrise exige des moyens de surveillance et de contrôle très sophistiqués. De pointe comme le drones par exemple, des types de radars terrestres ou autres. Je ne suis pas imprégné du sujet des contrats, mais je présume que cette augmentation est orientée vers cette dimension.

http://www.elwatan.com/actualite/l-alge ... 66_109.php
Mansour Lakhdari. Politologue, enseignant à l’Ecole supérieure de sciences politiques
«Si l’ANP avait failli à Tiguentourine, des armées de location auraient envahi le Sud»


- En 2014, le budget de la Défense passera à 12,7 milliards de dollars. Est-ce justifié ?


Pour appréhender le sujet du budget de la Défense 2014, il faudrait le replacer d’abord dans le contexte géo-sécuritaire dans lequel évolue l’Algérie aujourd’hui. L’Algérie a des frontières avec sept pays. Ces pays connaissent presque tous des troubles sécuritaires et certains ont vu même leurs Etats s’effondrer. Avec le Maroc, la menace traditionnelle, active et permanente depuis la guerre des Sables. En Libye, il n’y a plus d’Etat. En Tunisie, l’Etat central trouve des difficultés à maîtriser la situation sécuritaire. Au Mali, ça été aussi l’effondrement de l’Etat, surtout au nord où il est quasi inexistant. La Mauritanie quant à elle demeure un Etat faible. Ce qui veut dire que l’Algérie est contrainte de déployer un effort double. Contrôler ses frontières et suppléer en parallèle au vide créé par le défaut de contrôle chez le voisin d’en face. Ajoutez à cela la prolifération des armes libyennes dont on ignore encore les quantités exactes disséminées dans la région. On sait qu’il ne s’agit pas d’armes lourdes mais d’armes légères, facilement utilisables et transportables, mais dont la nuisance est grande. Comme ces missiles Sam 7 pouvant constituer un danger potentiel pour l’aviation civile. C’est à partir entre autres de ces arguments que l’Algérie a fait le choix de démultiplier son potentiel de défense et de sécurité afin de faire face au chaos sécuritaire dans la région.



- Pensez-vous que la situation de chaos sécuritaire aux frontières puisse achopper de révisions déchirantes en matière de cette doctrine de défense ?


L’Algérie refuse d’engager son armée par-delà ses frontières. Et à travers Tiguentourine se profile peut-être, et à première vue, une tentative pour amener l’Algérie à renoncer à sa doctrine défensive. La prise d’otages de Tiguentourine a eu lieu une dizaine de jours après que certains médias aient fait état de la décision de l’Algérie d’ouvrir son champ aérien à l’aviation française pour bombarder le nord du Mali. Tiguentourine était présentée comme une «opération de représailles» des groupes terroristes pour faire payer à l’Algérie son soutien à Serval. Je m’interroge toutefois : est-ce possible de mettre au point en seulement dix jours une opération de cette envergure, aussi complexe ? Et c’est toute une symbolique que charriait le choix de l’objectif : un complexe gazier. La principale ressource du pays. Sans oublier les nombreux dommages collatéraux infligés aux partenaires de l’Algérie.



- Qui sont d’après vous les parties qui profiteraient d’une éventuelle implication de l’armée algérienne hors de ses bases ?


Considérant ses ressources et potentiel économique, la nature de son Etat, eut égard à son armée, à sa position géographique charnière dans la région, l’Algérie est perçue comme la puissance de la région. Pour les Etats-Unis et la France notamment, l’Algérie est incontournable dans la lutte contre le terrorisme que ce soit en Afrique du Nord ou dans le Sahel. Je m’interroge : qui a intérêt à pousser au pourrissement dans une région sahélo-saharienne sinon les grandes puissances intéressées qu’elles sont par le contrôle de cette importante voie de passage et par les ressources naturelles et potentiel minier qu’elle recèle. La présence chinoise dans la région exacerbe aussi les intérêts américains et notamment de la France, l’ancienne puissance colonisatrice.



- Pensez-vous qu’après Tiguentourine, il y a une réflexion pour revoir et réactualisé le concept de défense ?


A Tiguentourine, des étrangers avaient été pris pour cible. Si le scénario était autre, si le groupe terroriste avait réussi son opération, les puissances occidentales partenaires de l’Algérie auraient exigé la privatisation de la sécurité, prélude à l’implantation des entreprises de sécurité étrangères pour en finir avec le déploiement de quelques-unes de ces armées de location qui assurent la défense de certains Etats du Golfe. Si l’Etat avait failli lors de Tiguentourine, les conséquences auraient été lourdes. Indépendamment des suites opérationnelles, sur le commandement, la structure des unités auxquelles je suis profane, Tiguentourine a renforcé la position de l’Algérie par rapport au non-paiement et la rançon ou même l’ouverture de négociations avec les groupes terroristes.

http://www.elwatan.com/actualite/si-l-a ... 67_109.php

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Chaâbane Boudemagh. Colonel à la retraite, président de l’Organisation des patriotes algériens : « Ceux qui veulent voir ce pays à genoux savent que leur seule entrave, c’est l’ANP »
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Des comités de soutien réunis en coordination nationale appellent le colonel Chaâbane Boudemagh, 67 ans, président de l’Organisation des patriotes algériens, à se présenter à l’élection présidentielle de 2014. Il se confie sur les motivations qui pourraient le pousser à se porter candidat.

- Des comités de soutien réunis en coordination nationale vous appellent à vous présenter à la présidentielle de 2014. Comptez-vous vous porter candidat, et si oui, comment comptez-vous réunir les 60 000 signatures individuelles ou des 600 élus nécessaires ?
A trois mois d’une élection capitale, il n’y a aucun signe de vie surune scène politique qui, par ailleurs, connaît des difficultés énormes à s’organiser. La situation politique du pays ne permet même pas aux partis politiques traditionnels de se positionner. Vous comprendrez donc aisément que je ne prends pas à la légère l’acte de candidature, ni les appels qui me sont adressés par les comités et associations que vous avez mentionnés. Donc, le fait d’être candidat ou de se positionner dans une élection dépend des conditions dans lesquelles celle-ci est organisée. Or, aujourd’hui, il n’y a aucune visibilité. Ce flou n’est pas uniquement nocif pour les déclarations de candidature. Il influe également sur la marche sereine de l’Etat et le fonctionnement normal des institutions. Je ne suis pas très connu dans l’arène politique et cela se comprend. J’ai passé ma vie au service de mon pays dans la discrétion qu’exigeaient et m’imposaient les missions dont on m’a honoré. Concernant la collecte des signatures et dans le cas où je répond par l’affirmative aux appels à candidature, je dois dire que sur la base de renseignements méthodiquement évalués, il n’y a aucun doute sur les capacités organisationnelles et opérationnelles des structures que vous avez citées, présentes notamment à travers les quarante-huit wilayas et parmi notre communauté basée en Europe et ailleurs, à l’effet de collecter le nombre exigé de signatures, tant en ce qui concerne les citoyens, ou encore celles ayant trait aux élus au niveau des communes, des wilayas, et même de parlementaires et sénateurs déja acquis à notre discours. Les effectifs, composés de vrais patriotes et nationalistes sont sur le terrain depuis de longs mois, engagés à mobiliser des populations courageuses aux fins de peser de tout leur poids, le moment venu, sur une issue qui déterminera le devenir de notre patrie.

- Que devient la nouvelle Organisation des patriotes algériens que vous avez lancée en septembre dernier ?
L’organisation est en attente d’agrément par le ministère de l’Intérieur qui dispose d’un délai maximum de soixante jours pour l’examen de conformité du dossier avec les dispositions de la loi sur les associations, et nous restons optimistes quant à la réception du récépissé d’enregistrement ayant valeur d’agrément cette semaine, vu que le délai est arrivé à échéance. Par ailleurs, je voudrais souligner que l’organisation est distincte des collectifs que vous avez cités précédemment et que les missions qu’elle se donne se limitent à ce que permettent les loi et réglementation, ceci aux fins de ne pas permettre une interprétation confuse entre l’activité de l’organisation et celle du présent sujet.

- Le communiqué appelle à une «solution à la russe, voire à la Poutine». Pensez-vous que l’URSS soit un modèle politique ?
La solution à la Poutine a bien été citée dans le communiqué des comités de soutien. Mais j’en ai une lecture bien propre. La Russie est un grand pays et l’expérience de la présidence de Poutine est intéressante à plus d’un égard. Je ne suis pas contre le fait de regarder de plus près ce qui a pu marcher pour d’autres nations, de s’inspirer des bonnes pratiques et d’en tirer les enseignements. A cette nuance près, je reste convaincu que l’Algérie est aussi ungrand pays qui a connu dans les années 1990 une crise profonde et multiforme. Je peux en témoigner en tant qu’ancien militaire, et sans complexe, nous avons vu l’Etat algérien menacé. Nous avons vu et dû faire face à la mort, aux destructions de biens et à l’anarchie. Et c’est grâce au dévouement du peuple algérien et au sacrifice de centaines de milliers de citoyens patriotes, de soldats et d’officiers de l’ANP, d’agents de police, de gendarmes, que le pays a été sauvé. C’est aussi une expérience dont nous devons nous inspirer. L’exemple de Vladimir Poutine est pertinent quand il s’agit d’assainir l’Etat, de le redresser et de le débarrasser de l’emprise de l’argent et des collisions entre rente et politique. En Russie, la concession des biens de l’Etat, le fonctionnement de l’outil de production et, de manière générale, les transactions de toute nature étaient entachées d’irrégularités du temps de Boris Eltsine. Ce qui a renforcé la position de certains «hommes d’affaires» qui faisaient la pluie et le beau temps. En Algérie, nous sommes, en 2014, dans la même situation que la Russie de 1999. L’exemple de Poutine est pertinent, je le répète, quand il s’agit d’assainir la politique, de lutter contre la corruption et de rendre à l’Etat son autorité, sa grandeur et son assise sur les domaines stratégiques et régaliens que certains ont concédés, voire cédés en échange de soutiens politiciens axés sur la redistribution de la rente et de l’accaparement des richesses nationales, propriété de tout un peuple. Par ailleurs, vous avez fait référence à l’URSS. Je dois dire qu’encore que la Russie d’aujourd’hui en soit l’héritière à plusieurs égards, elle s’en distingue fondamentalement et particulièrement concernant le système politique et économique. Le monde est en perpétuel changement, la Russie s’en est adaptée, et l’Algérie aussi. La solution d’urgence et la thérapie de choc dont a besoin l’Algérie doivent s’articuler sur la notion de sécurité nationale, au sens large du terme. La réflexion sur la sécurité du pays doit se faire par une approche systémique et implique des solutions d’ordre stratégique. Pour exemple, la lutte contre le terrorisme ne se limite pas à déployer des dispositifs militaires, faudrait-il commencer par ne pas nourrir l’islamisme dans les salons, recevoir les grands financiers du Golfe et prétendre combattre les groupes armés
 ! Le tout est d’allier les intérêts stratégiques : d’une part, les objectifs de développement tous azimuts, impératifs d’une économie productive forte axée sur la création de richesses, et d’autre part, les principes fondamentaux d’une redistribution équitable des richesses, l’instauration d’une véritable paix sociale, l’égalité des chances, la cohésion sociale, et une justice indépendante et impartiale, le tout dans le cadre d’un Etat de droit où l’autorité et les libertés vont de pair. L’Algérie devra investir aussi davantage pour sa sécurité et celle de la région, par le renforcement des accords stratégiques déjà établis avec nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que du renforcement et de la modernisation du potentiel militaire et de renseignement.

- En tant que colonel, pensez-vous que l’armée a encore un rôle à jouer ?

Vous voulez dire si l’ANP a un rôle à jouer ? La réponse est claire dans la Constitution. L’ANP est une institution de la République. C’est une institution républicaine, populaire, car composée de citoyennes et de citoyens. Elle soude la nation, la protège, la défend et elle est la gardienne du caractère républicain de l’Etat. Il est donc évident qu’elle joue un rôle de premier plan. Je n’ai pas été formé et mobilisé pour autre chose que l’intérêt suprême de l’Algérie et tout ce que j’ai fait tout au long de ma carrière m’a été assigné par cette armée pour le seul et unique objectif de servir le pays. Porter atteinte à cette institution aujourd’hui par n’importe quel responsable que ce soit, civil ou militaire, est une atteinte à l’Algérie. L’ANP ne fait pas dans le marchandage politico-politicien. Elle n’est la chasse gardée de personne et n’est l’otage de personne. L’ANP, c’est le peuple. Les soldats sont des Algériens enfants d’Algériens. Ils ne descendent pas de Mars, planète de la guerre ! Au péril de leur vie, ils prêtent serment et sont prêts à mourir pour l’Algérie. J’ai eu l’honneur de commander des hommes et des femmes qui n’ont d’allégeance ni d’engagement autre que celui de servir l’Algérie. Aujourd’hui, l’Algérie est en proie à une crise complexe et multidimensionnelle. D’abord morale et nous risquons de perdre bien des acquis en termes de valeurs ancestrales, vertus du travail, du mérite, de l’égalité, de la liberté, de démocratie payée au prix de tant de sacrifices. Mais aussi économique, du fait que l’Algérie n’ait jamais connu une telle embellie financière depuis l’indépendance, mais n’étant employée que dans le financement de projets non productifs de richesses, le recrutement massif dans l’administration de l’Etat sous prétexte de résorption du chômage, et le financement de transferts sociaux en vue de permettre, de manière vicieuse, un équilibre social temporaire aux fins de leurrer le peuple sur la réelle situation que vit la nation. Les risques d’une implosion sont énormes et tous les indicateurs sont au rouge, et n’était l’imperturbable oeuvre de l’armée et notamment des services de sécurité dans le maintien des équilibres, de la stabilité et la sécurité, le pays aurait déjà sombré dans le chaos... à cause de calculs politiciens qui ne visent que plus de pouvoir pour plus de richesses. Et c’est l’armée qu’on veut à tout prix garder éloignée de la scène nationale ? C’est l’ANP qui doit s’occuper d’autre chose ? Ceux qui veulent voir ce pays à genoux savent que leur seule entrave, c’est l’ANP. Imaginez un instant que l’armée n’était pas intervenue à Tiguentourine en assumant toute sa responsabilité. Elle l’a fait, car c’est sa mission de préserver la sécurité nationale, de défendre nos frontières et d’endiguer tout risque d’instabilité. Donc oui, aujourd’hui, et plus que jamais, l’armée et les services de sécurité ont leur rôle à assumer dans un contexte où l’Algérie est à même de connaître une grave crise déstabilisatrice qui nécessite une période transitoire de redressement salvateur pour la République, non sans le concours de l’ensemble des forces vives de la nation. Et ce, pour que vive l’Algérie.
http://www.elwatan.com/actualite/ceux-q ... 53_109.php

BRIKI
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par BRIKI »

Hocine Benhadid : «Bouteflika doit partir dignement et Gaïd-Salah n’est pas crédible»

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le 12.02.14 | 10h00
Sec et nerveux, l’ex-général Hocine Benhadid – ancien commandant de la mythique 8e Division blindée et un des rares généraux à avoir démissionné (à 52 ans en 1996) – ne cache pas son exacerbation face à ce qu’il qualifie de «situation dangereuse». Il parle ici après dix ans de silence.

- Quelle est votre lecture des récentes attaques du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, contre le DRS et son patron, le général de corps d’armée Mohamed Médiène ?

D’abord, je tiens à préciser que mes frères d’armes m’ont demandé de parler parce que l’on ne peut pas laisser durer une telle situation. Pour revenir à votre question, Saadani n’a aucun pouvoir ni l’audace de parler seul, car il reçoit des ordres de certains. Il était difficile pour la Présidence d’affronter directement le DRS. Le Président n’a pas l’audace de s’attaquer frontalement à ce service, il a donc, lui ou son entourage, employé d’autres moyens, dont Amar Saadani. Le DRS a toujours été ciblé par la Présidence pour l’affaiblir, cela dure depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir. Le DRS est une institution militaire et l’armée est l’ultime protecteur du pays. Si on porte atteinte à l’armée, le pays est en danger. C’est donc une trahison. Les attaques de Saadani sont une trahison. Et la cour de Bouteflika est aussi coupable de trahison. Ce clan joue avec le destin de l’Algérie. Bouteflika est otage de son entourage, il n’est conscient qu’une demi-heure ou une heure par jour. J’ajoute qu’une personne malade ne peut garantir la stabilité. Cette stabilité, il faut le rappeler, a été instaurée depuis l’ère Zeroual qui a commencé par la loi de la rahma. D’ailleurs, la stabilité n’est pas le fait d’un seul homme, elle émane des institutions.

- Des noms, pour préciser quel groupe à la Présidence vous visez…

Le premier et principal acteur est bien sûr le frère du Président, Saïd.

- Le frère cadet est-il aussi important ?

C’est Saïd Bouteflika qui gère le pays et donc son seul adversaire est le DRS. Tout le monde est à plat ventre devant Saïd, les ministres, les walis, la police, les hauts responsables… Il gère via le téléphone de la Présidence, donc les gens obéissent. Et dans l’armée, Gaïd-Salah est avec lui. Mais je précise qu’il ne s’agit que de Gaïd-Salah en tant qu’individu – pas l’armée entière en tant qu’institution – qui est le soutien de Saïd.

- Pourquoi le clan présidentiel veut-il affaiblir le DRS ?

La première raison est d’ouvrir la voie au quatrième mandat en affaiblissant tous ses adversaires. La deuxième raison est que ce clan veut sauver sa peau, car la corruption a atteint des niveaux dangereux. Ils ne veulent pas rendre de comptes à l’avenir. C’est une question de survie pour eux, une manière de se protéger encore pendant cinq ans avant de trouver une autre solution. Mais ce quatrième mandat est impossible, car si le Président peut mener une campagne par procuration, comment va t-il prêter serment (car il serait «élu» par les appareils et l’administration, dans ce cas-là, on le sait) ? Bouteflika ne peut ni parler ni se mettre debout. Ce serait un scandale vis-à-vis de l’opinion nationale et internationale. L’Algérie serait la risée des nations. Ses proches veulent trouver une «astuce» pour qu’il puisse le faire, mais il n’y a rien à faire ! Personnellement, je ne crois pas que Bouteflika veuille d’un quatrième mandat, ce sont ses proches qui n’arrêtent pas de jouer du bendir. Il n’y a que certains ministres et appareils qui font dans l’à-plat-ventrisme. Ils veulent affaiblir le DRS, aussi, car il est question d’enquêtes sur des dossiers très lourds, des milliards de dollars. Et c’est le frère du Président lui-même qui est éclaboussé par ces scandales.

- Le DRS est-il réellement un obstacle au quatrième mandat ou est-ce la neutralité apparente de ce service qui exaspère le clan présidentiel ?


Le DRS n’intervient pas dans ces questions, ce service donne son avis seulement. Le DRS ne va pas dire à Bouteflika «non au quatrième mandat», il peut lui dire : «Il est préférable, Monsieur le Président, que vous vous retiriez.» Le DRS ne va pas obliger Bouteflika à ne pas aller vers un nouveau mandat. C’est la discipline et l’éducation militaire qui interdisent de s’adresser au Président en ces termes ; je rappelle que Toufik est militaire comme l’a été Bouteflika. Ce dernier est ministre de la Défense, Toufik ne peut pas se permettre de lui interdire de se représenter, il peut juste lui suggérer qu’il serait préférable, pour l’Algérie, d’abandonner l’option du quatrième mandat vu sa maladie. Pas plus. Ce qui fait bouger les proches du Président est qu’ils ont peur de rendre des comptes. Or, l’heure de rendre des comptes viendra, après un an ou après dix ans.

- Que pensez-vous des changements opérés au sein du DRS en septembre ?

Il n’y a eu aucun changement ! La DCSA est depuis longtemps rattachée à l’état-major, cette direction envoie des rapports à Toufik et aussi à l’état-major. Du temps de Lakehal Ayat, la DCSA était chapeautée par la Sécurité militaire ; c’est Khaled Nezzar, en tant que chef d’état-major, qui l’a rattaché à l’EM. Les officiers du renseignement sont très solidaires, leur esprit de corps est très puissant, on ne peut les séparer ou les diviser.

- Qu’en est-il alors de la suppression de la direction de la police judiciaire du DRS, qui a enquêté sur les grands scandales de corruption ?

Ce n’est pas important. En plus, tous ces dossiers d’enquête sont chez les officiers du renseignement. Ils n’ont plus besoin d’autres dossiers. Ces «changements» sont présentés par le clan comme un affaiblissement du DRS, mais le Président ne peut rien contre ce service. Toufik, malgré son âge et le temps qu’il a passé à la tête du DRS, est le dernier rempart de l’Algérie, sinon le pays sombrera. Toufik a laissé faire, il ne s’est pas opposé à Bouteflika durant ces quinze années parce que ce n’est pas son rôle de s’opposer au Président.

- Cette tension n’est pas seulement entre la Présidence et le DRS, mais aussi entre le chef d’état-major et le DRS…

Ne l’appelez plus «chef d’état-major» ! Depuis quand a-t-on vu un chef d’état-major nommé vice-ministre ?! Le chef d’état-major n’a aucune crédibilité et personne dans l’armée ne le porte dans son cœur. Ils ont juste peur de lui à cause de ses prérogatives. C’est tout. Toufik n’a aucun motif de discorde avec Gaïd-Salah, mais c’est ce dernier qui provoque le chef du DRS. Gaïd-Salah ne peut absolument rien contre Toufik. Il n’en a ni les capacités ni l’envergure. Toufik est très malin !

- Bouteflika veut-il mettre le général Toufik à la retraite ?

La volonté y est, du moins. En est-il capable avec son état de santé ? Une telle décision n’est pas facile à prendre car elle peut créer des remous dans l’armée, des divisions entre pro et anti-Bouteflika, pro et anti-Toufik… Si le Président avait procédé à la mise à la retraite de Toufik avant toute cette tension ou après la Présidentielle, ça aurait pu passer. Mais là, ce serait interprété comme une vengeance personnelle, le résultat d’une rancune.

- La cohésion de l’armée est-elle donc menacée ?


Non. L’armée est solidaire, l’esprit de corps est très fort. Ecoutez : nous avons enterré jeudi dernier un officier – général – de mon ancienne unité que j’ai longtemps commandée, la 8e Division blindée (ex-brigade) : tous les officiers de la «8» étaient là, malgré l’âge et l’éloignement. Bon, Gaïd-Salah n’a pas assisté ! Pourtant, c’était un général que l’on enterrait. C’est une honte. Il a préféré être à l’enterrement d’un lieutenant-colonel où il y avait Saïd Bouteflika.

Y a-t-il mésentente entre la majorité de l’armée et son chef d’état-major ?

Mais il y a la discipline : on ne peut refuser ses ordres, même si on n’est pas d’accord. Pour ce qui est de la chose politique ou des décisions qui pourraient déstabiliser le pays, la majorité ne marchera pas avec Gaïd-Salah. D’ailleurs, Gaïd-Salah quittera son poste, quatrième mandat ou pas. Parce que Bouteflika l’a instrumentalisé puis va s’en débarrasser. Comme il le fera avec Sellal.

- Quelle sera la réaction du DRS ?

Le DRS s’en tient au silence et laisse faire. Pour les «services», ce qui se passe est un non-événement. Et connaissant Toufik, il reste très serein, il sait qu’il s’agit d’une campagne passagère. Il est difficile à déstabiliser.

- Des informations parlent de l’arrestation du général Hassan, patron de l’antiterrorisme au DRS et proche de Médiène…

Cela vient du chef d’état-major qui veut provoquer, remuer les choses et faire du bruit. Mais ça n’a aucune conséquence. Rien.

- Comment voyez-vous cette Présidentielle ?

Personnellement, je crois que la Présidentielle sera reportée à cause de la maladie de Bouteflika…

- Mais il y a des délais constitutionnels…


Qui va les faire respecter ? Qui va assurer un intérim ? Bensalah n’aurait pas le droit de le faire. Ils ne vont pas le laisser, l’armée et d’autres. Peut-être que ses origines vont poser problème.

- Quelle serait la solution à ces tensions ?

Voilà ce que je demande au président Bouteflika : il est venu avec le slogan «îzza et karama» (la dignité), alors qu’il se retire avec «îzza et karama», dignement, et laisse l’Algérie reprendre son souffle. Je ne lui demande pas de quitter, mais juste de se retirer dignement. Qu’il sorte par la grande porte. Car cinq ans de plus avec lui seraient un danger pour le pays.
«Aucun parallèle avec la crise de 1998» :

Cette crise et ces tensions rappellent-elles au général Benhadid, proche de Liamine Zeroual, la crise de 1998, quand une partie de l’armée et des services faisaient la guerre à la Présidence ? «Non», répond-il. «C’est un autre cas de figure, une lutte d’un autre genre, un conflit qui remontait au duel Nezzar-Beloucif. Beloucif avait été nommé chef d’état-major par Chadli qui lui était proche, il fallait donc le dégommer et ils lui ont créé des problèmes au point qu’il a été emprisonné.

Puis c’est Khaled Nezzar qui a été nommé chef d’état-major (en empêchant le général le plus apte, Kamal Abderrahim, d’accéder à ce poste) et ministre de la Défense nationale par la suite, en 1990, sous le parrainage de Larbi Belkheir. Les officiers supérieurs d’alors – Hadjeres, Attaïlia, Betchine, Abdelmadjid Cherif, etc. – ont été dégommés par Nezzar. En 1993, pour calmer la scène politique et apaiser certains hauts officiers qui étaient hostiles à la situation dans l’armée, on a installé Liamine Zeroual comme ministre de la Défense nationale.

Ce dernier était respecté au sein de l’armée. Et à la fin du mandat du HCE, fin 1993, le président de cette instance, le regretté Ali Kafi, qui était aussi président de l’Organisation nationale des moudjahidine avec un solide réseau, a tout fait, lors de la Conférence de dialogue national (janvier 1994), afin de désigner Zeroual chef de l’Etat. Kafi voulait couper l’herbe sous le pied de clans qui voulaient imposer quelqu’un d’autre à la place de Zeroual. Il en résulta que les autres clans avaient de la haine : ‘Pourquoi Zeroual et pas nous !’ Ils ont continué à jouer en coulisses contre Zeroual, et comme ils savaient que ce dernier avait le général Betchine comme ami, ce sont eux qui ont proposé à Zeroual de le ramener à ses côtés.

C’était un piège. Il s’ensuivit les affaires contre Betchine pour affaiblir Zeroual, et ce dernier a quitté le pouvoir car il avait à faire face à une situation compliquée. Il s’est retrouvé pris dans les solides fils d’une toile d’araignée.»


Adlène Meddi
http://www.elwatan.com/actualite/hocine ... 23_109.php

akramov
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par akramov »

rajel

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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par akramov »

pour info le gars n'habite pas le club des pins, il vie dans un f4 au rdc dans une cité populaire, il a démissionné car certains gradés à la con ont envoyés 21 soldats de sa katiba se faire égorger à telagh en 96.
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yak
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par yak »

Ah je comprends maintenant les réserves, voir l’hostilité que certains avisés ici avaient contre G.S !

Malheureusement pour l'Algérie (et spécialement l'ANP) vous aviez bien raison les amis :avo:
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granit
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par granit »

yak a écrit :Ah je comprends maintenant les réserves, voir l’hostilité que certains avisés ici avaient contre G.S !

Malheureusement pour l'Algérie (et spécialement l'ANP) vous aviez bien raison les amis :avo:
En effet, et l'interview du général Benhadid redonne du baume au cœur.
Elhamdoulilah nous avons encore des gens sages et charismatiques.
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scorpion-rouge35
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par scorpion-rouge35 »

il a été claire et directe ! pas de sous entendue , il a pointé son doigt directement vers les responsables .
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gvozdika
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Re: Déclarations de personnalités militaires algériennes

Message par gvozdika »

Benhadid n'a pas démissionné mais il a été demis de ses fonctions en tant que commandant de la troisième région militaire.Je trouve que ses déclarations sont très graves ce n'est ni plus ni moins un appel à la sédition et à l'anarchie au sein de l'ANP
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