Déclarations de personnalités de l'ANP

Venez discuter et débattre a propos de l'Armée Algérienne "uniquement" lorsque le sujet débattu ne concerne pas spécifiquement une armée (contrats, doctrine...).
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abdoul
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par abdoul »

Edit modération : c'est quoi ces généralités qui ont ni queue ni tête, rien à voir avec ce topic, n'essaie pas de contourner le sujet pour l'amener à ce qui se passe actuellement, la prochaine fois ça sera une sanction. à lire l'annonce viewtopic.php?f=42&t=1075&p=102899#p102899
Revenons au sujet SVP
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KHAYBAR
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par KHAYBAR »

Qui a ramené la stabilité en Algérie? témoignage d'un ex Colonel de l'armée (magnifique) :super:

:algerie01:
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anzar
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par anzar »

Hamrouche s'exprimant aussi en tant qu'ancien de la maison (Ex Lieutenant-Colonel formateur à Boughar dans les années 70 avant de se lancer en politique)
L’appel de Hamrouche aux jeunes généraux


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zoom | © Photo : B. SOUHIL


«Je ne demande ni un coup d’Etat ni à ce que l’armée empêche Bouteflika de se présenter».

Lors de sa conférence de presse ce jeudi 27 février à l’hôtel Essafir (ex-Aletti), Mouloud Hamrouche voulait clarifier sa déclaration rendue publique lundi 17 février. «Je demande pardon à celles et à ceux qui ont cru comprendre que ma précédente déclaration était un acte de candidature et je les remercie d’avoir montré tant de confiance, de disponibilité et d’enthousiasme.» Pour Hamrouche, la crise actuelle du régime dépasse la seule échéance du 17 avril. «Il y avait des crises politiques, déclare-t-il, mais maintenant nous avons une crise à l’intérieur du régime. On ne sait pas comment vont se développer les choses à partir du 18 avril, car cette problématique dépasse la présidentielle.» «Je persiste à dire que les facteurs de blocage sont toujours là, avec ou sans renouvellement de mandat», appuie Hamrouche.


Débordements



«Ces blocages sont des risques sérieux. Ce sont des impasses qui recèlent de graves menaces, exacerbent les facteurs de division, paralysent les institutions et soumettent les hommes à des pressions impossibles.» Les risques ? «Il ne faut pas se faire surprendre par des débordements», prévient-il. A ses yeux, sa candidature ou non, le maintien ou non de Abdelaziz Bouteflika ou le débat sur le boycott ne règlent en rien la crise d’un système qui n’arrive plus à produire des solution ou un consensus. Il a appelé, deux fois, l’armée à la discipline, malgré les «pressions» qu’elle subit à cause de la présidentielle. L’ancien chef de gouvernement s’interroge dans ce sens : «Jusqu’à quand l’encadrement de nos forces de défense, de sécurité, nos cadres et acteurs économiques resteront soumis, à chaque échéance présidentielle et à chaque changement de responsables, à d’intolérables pressions, interrogations et examens de conscience ?» «L’édification d’un régime démocratique et l’instauration d’un État de droit sont des approches raisonnables qui mettront à l’abri la cohésion, la discipline et l’adhésion de tous les constituants de notre société», martèle Hamrouche. «Seuls les pays démocratiques et les États de droit garantissent une stabilité profonde, leurs armées ont triomphé et gagné toutes les guerres durant le dernier siècle.»


Limites


Le père des réformes de la fin des années 1980 assume l’appel à l’armée et explique qu’il a un attachement particulier à ce qu’il appelle sa «maison» (il a pris sa retraite au grade de lieutenant-colonel). «Mon espoir est que nous tous, particulièrement les nouvelles générations et élites n’allons plus nous encombrer des fardeaux, des errements et des querelles du passé et que nous opteront pour des solutions qui marchent et qui garantissent des résultats.» Nouvelles générations : les jeunes officiers doivent savoir que Mouloud Hamrouche peut les accompagner dans la transmission du pouvoir par l’ancienne génération, cette dernière étant arrivée à une fin de cycle chaotique. Ici, Hamrouche parle d’un «système qui a atteint ses limites» et précise : «On ne peut instaurer un système démocratique sans le soutien de l’armée.» Face aux journalistes, venus nombreux, Hamrouche lâche : «Je ne défends pas le régime, je veux faire tomber ce régime pacifiquement, avec des décisions responsables», et l’armée, «seule institution fortement organisée», doit être associée à ce processus de transition. «Je n’ai pas voulu convoquer, affirme-t-il, le passé de notre présent. J’ai plutôt parlé du futur de ce présent et de ce qu’il offre comme opportunités pour peu qu’on fasse appel aux traditions politiques en matière de consensus et de compromis.»

Adlène Meddi
http://www.elwatan.com/actualite/l-appe ... 43_109.php
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gvozdika
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par gvozdika »

Après le sacrifice des meilleurs de nous place aux charognards .

AAF 2020
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par AAF 2020 »

Construire une armée capable de s'acquitter de ses missions constitutionnelles
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ALGER- Le général de corps d'Armée, Ahmed Gaid Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), a mis en avant jeudi l'importance de construire une armée capable de s'acquitter des missions constitutionnelles qui lui sont confiées.
"Pour se mettre au diapason des évolutions croissantes du monde d'aujourd'hui, chargé de multiples défis, il nous appartient de construire une armée moderne, capable de s'acquitter de ses missions constitutionnelles, en toutes circonstances, sous la conduite du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale", a souligné le vice-ministre de la Défense nationale, dans une allocution d'ouverture des travaux de la réunion annuelle de la 7ème session du Conseil d'orientation de l'Ecole supérieure de guerre.
Le chef d'état-major de l'ANP a "félicité", par la même occasion, les membres du Conseil d'orientation et, à travers eux, l'ensemble des éléments de l'Armée nationale populaire, à l'occasion des préparations aux festivités commémorant le 52ème anniversaire de la fête de la Victoire, et à mis l'accent sur "les grands efforts consentis dans le domaine de la formation et de la préparation au combat".
"Dans cette vision purement nationaliste, nous avons toujours veillé au développement de notre appareil de défense, à travers la modernisation et la montée en puissance des capacités de combat de l'Armée nationale populaire, qui a connu, ces dernières années, un élan qualitatif dans les différents domaines, que ce soit en termes de réforme globale de notre appareil de formation, suivant les exigences pédagogiques et scientifiques contemporaines, ou en termes de préparation au combat et d'instruction ou de la qualité des matériels et des équipements de haute technologie et de grande efficacité", a-t-il indiqué.
"En parallèle à cet effort, a-t-il souligné, nous avons poursuivi avec détermination la mission de lutte contre le terrorisme et recouvré la sécurité, la stabilité et quiétude dans notre pays. Nous avons enregistré des résultats très probants qui méritent toute la considération et la reconnaissance, grâce aux sacrifices des éléments de l'Armée nationale populaire et des autres corps de sécurité".
"A ce propos, il nous appartient de faire l'éloge du courage et de la bravoure des martyrs du devoir national dont nous n'avons pas et n'oublierons jamais les incommensurables sacrifices", a affirmé le chef d'état-major de l'ANP.
Par ailleurs, le général de corps d'Armée a mis en exergue la place "importante" qu'occupe l'Ecole supérieure de guerre, en étant un "édifice scientifique couronnant le sommet de la pyramide du système de la formation militaire dans notre pays".
"L'Ecole supérieur de guerre a pu, en un intervalle de temps assez court, se mettre à la hauteur du défi à relever par ses cadres, qui sont parvenus à former des promotions ayant une haute formation scientifique et militaire, grâce au serment solennel dont ils se sont imprégné, leur longue expérience et leur grande dextérité, ainsi que leur patriotisme exalté qui les animent, en sus de soutien qu'ils ont trouvé auprès des différents commandement et structure, tant sur le plan central que régional, de l'Armée nationale populaire", a-t-il indiqué à ce propos.
http://www.aps.dz/fr/algerie/2550-const ... tionnelles

BRIKI
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par BRIKI »

Le général à la retraite Mohand Tahar Yala au forum de Liberté
«Le clan au pouvoir s’est légué aux puissances étrangères»




«Un président dans l’incapacité totale d’assumer ses fonctions a remis les clés du pays à un clan maffieux qui le dirige dans l’ombre, de manière illégale et inconstitutionnelle», dénonce le général à la retraite Tahar Yala.


Malgré son retrait de la course à l’élection présidentielle, le général à la retraite Mohand Tahar Yala ne rentre pas chez lui. L’ancien candidat à la candidature, invité hier du forum de Liberté, a lancé des scuds en direction du «clan» présidentiel qui dirige le pays «dans l’ombre». «Le pays est gouverné par procuration depuis au moins un an. Un président dans l’incapacité totale d’assumer ses fonctions a remis les clés du pays à un clan maffieux qui le dirige dans l’ombre, de manière illégale et inconstitutionnelle. Ce clan est décidé, et il le démontre tous les jours, à se maintenir au pouvoir quel que soit le prix que doit payer le pays, y compris celui de sa destruction, voire sa disparition», a indiqué le général Yala qui rassure cependant que les «membres qui composent ce clan sont minoritaires». Pis, l’ancien militaire, reconverti en politique depuis qu’il a compris «que le pays est en danger», indique que «ce clan s’est accaparé de toutes les institutions et de tous les leviers de l’Etat pour organiser une mascarade électorale, dont le résultat est connu d’avance».


Arrêt du processus électoral


Le réquisitoire de l’ancien commandant des forces navales ne s’arrête pas là. Il accuse ce «clan maffieux» de «se léguer» aux puissances étrangères. «A l’instar de ceux qui pactisaient avec l’ennemi lorsque nos valeureux moudjahidine se sacrifiaient pour libérer le pays du colonialisme, le clan maffieux au pouvoir ne se contente plus de s’être légué aux puissances étrangères du nouvel ordre mondial et de l’ultralibéralisme pour piller les richesses du peuple algérien, mais il entend désormais finir son œuvre et leur livrer le pays, les deux genoux à terre», a déclaré encore Mohand-Tahar Yala.

Contrairement à d’autres acteurs de la scène politique, le général Yala nomme les gens. Par « clan », il déclare désigner tous ceux qui sont autour du président.
Pas plus. Comme toutes les personnalités qui se sont exprimées ces derniers jours, Mohand-Tahar Yala propose des solutions. Il appelle à l’arrêt du processus électoral et à l’avènement d’une deuxième République. Mais l’orateur ne veut rien faire seul. Il en appelle à toutes les forces vives du pays. Y compris des personnes qui sont au pouvoir. Il demande à tout le monde de «transcender leur vision personnelle ou partisane pour se rassembler et se mobiliser solidairement avec leur peuple dans un mouvement unitaire et pacifique et imposer le droit de notre peuple à choisir son système de gouvernance et ses dirigeants».


Pour une deuxième République


Interrogé sur son avenir politique, l’enfant d’El Flaye (Béjaïa) ne veut pas être précis. Il n’a pas confirmé la fondation d’un parti politique. Mais il n’entend pas rentrer chez lui non plus. «A ceux qui profèrent des menaces, nous disons qu’elles ne nous font pas peur. Parce que nous avons fait l’école du sacrifice et que nous savons que c’est notre pays qui est en danger de mort, nous n’avons pas peur du sacrifice suprême», a-t-il dit en guise de défi. Interrogé sur le rôle de l’armée qui a la réputation de «faiseuse de rois», M. Yala pense que le «dernier roi l’a phagocytée». Mais l’homme ne veut pas en appeler à cette institution. «Si j’appelle à l’intervention de l’armée, cela veut dire que nous allons vers un coup d’Etat, donc la case départ. C’est comme si nous n’avions rien fait, alors moi j’appelle au changement de tout le système», explique l’ancien militaire.

Ali Boukhlef
http://www.elwatan.com/actualite/le-cla ... 78_109.php
Dernière modification par dil@w le 10 mars 2014, 13:28, modifié 1 fois.
Raison : Briki tu le fais exprès !! dernier avertissement quant à la mise en forme !!!

tayeb
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par tayeb »

Algérie : "Travailler main dans la main avec des assassins, c'était insupportable" Sous le couvert de l'anonymat, un officier de la lutte antiterroriste se souvient de la guerre civile et critique une réconciliation à marche forcée.
"Au début du terrorisme, en 1992, nous avions face à nous des vétérans de l'Afghanistan, rompus aux armes de guerre, au maniement des explosifs et aux techniques de guérilla. En revanche, nous-mêmes étions peu préparés, nous avons dû apprendre sur le terrain. L'Algérie étant sous embargo, nous ne disposions pas de moyens sophistiqués, mais nous n'en étions pas moins animés par la foi et la volonté de défendre le pays.
"La guerre contre le terrorisme est sale. Parfois, dans le feu de l'action, nous n'avions pas le temps ou les moyens de faire des prisonniers. En face, les terroristes ne faisaient jamais de cadeau. Dans les maquis, en ville, dans les campagnes, partout, notre mission était de surveiller les groupes armés, de les déstabiliser, de les infiltrer, de les traquer, de les éliminer. Pour l'opération qui permit, en juillet 1998, de neutraliser Hocine Flicha, chef des GIA [Groupes islamiques armés] à Alger, nous étions 400 membres des forces spéciales à investir les forêts de Bouzaréah, où il s'était caché dans une grotte avec ses hommes. Nous les avons tous tués. L'élimination d'Antar Zouabri [alias Abou Talha], émir national des GIA, a nécessité six années de filature. Nous l'avons abattu le 8 février 2002 dans l'appartement de Boufarik où il se cachait.
"À l'époque, le commandement militaire était soudé autour de la lutte contre le terrorisme. Quand des unités de combat rentraient à la caserne sans un élément, c'était un vrai drame. Après la grâce de janvier 2000, les chefs nous ont expliqué que les repentis devraient collaborer avec nous. Quand vous découvrez dans un douar une femme éventrée, des corps décapités, des bébés égorgés, des familles massacrées à la hache, il y a de quoi devenir fou. Nous étions d'accord pour la concorde civile de 1999 ; mais travailler main dans la main avec les terroristes, c'était insupportable. Nous pouvions accepter que ceux qui avaient tué, massacré, violé, soient graciés après avoir été jugés ; mais combattre aux côtés des assassins, c'était inadmissible.
"J'ai compris qu'une page s'était tournée le jour où un haut responsable, en visite dans une caserne de bérets rouges, a ordonné que l'on décroche les portraits des militaires morts en service commandé, sous prétexte que les photos portaient un coup au moral des troupes. J'ai compris qu'on ne voulait garder ni traces ni souvenirs de ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays, car on avait décrété que la paix était revenue grâce à la réconciliation.
"Une bonne partie de mes amis et collègues qui ont mené la lutte antiterroriste pendant dix ans ont été écartés, se sont mis en retrait ou sont au chômage. Commandant après vingt-six années de services, j'ai obtenu une médaille du mérite, une pension mensuelle de 81 000 dinars [environ 750 euros], une prise en charge pour les soins et 50 % de réduction sur les billets d'avion, mais toujours pas de logement ! Mais si c'était à refaire, je prendrais de nouveau les armes pour défendre mon pays."
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2 ... table.html
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DarkSideoftheMoon
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par DarkSideoftheMoon »

tayeb a écrit :
Algérie : "Travailler main dans la main avec des assassins, c'était insupportable" Sous le couvert de l'anonymat, un officier de la lutte antiterroriste se souvient de la guerre civile et critique une réconciliation à marche forcée.
"Au début du terrorisme, en 1992, nous avions face à nous des vétérans de l'Afghanistan, rompus aux armes de guerre, au maniement des explosifs et aux techniques de guérilla. En revanche, nous-mêmes étions peu préparés, nous avons dû apprendre sur le terrain. L'Algérie étant sous embargo, nous ne disposions pas de moyens sophistiqués, mais nous n'en étions pas moins animés par la foi et la volonté de défendre le pays.
"La guerre contre le terrorisme est sale. Parfois, dans le feu de l'action, nous n'avions pas le temps ou les moyens de faire des prisonniers. En face, les terroristes ne faisaient jamais de cadeau. Dans les maquis, en ville, dans les campagnes, partout, notre mission était de surveiller les groupes armés, de les déstabiliser, de les infiltrer, de les traquer, de les éliminer. Pour l'opération qui permit, en juillet 1998, de neutraliser Hocine Flicha, chef des GIA [Groupes islamiques armés] à Alger, nous étions 400 membres des forces spéciales à investir les forêts de Bouzaréah, où il s'était caché dans une grotte avec ses hommes. Nous les avons tous tués. L'élimination d'Antar Zouabri [alias Abou Talha], émir national des GIA, a nécessité six années de filature. Nous l'avons abattu le 8 février 2002 dans l'appartement de Boufarik où il se cachait.
"À l'époque, le commandement militaire était soudé autour de la lutte contre le terrorisme. Quand des unités de combat rentraient à la caserne sans un élément, c'était un vrai drame. Après la grâce de janvier 2000, les chefs nous ont expliqué que les repentis devraient collaborer avec nous. Quand vous découvrez dans un douar une femme éventrée, des corps décapités, des bébés égorgés, des familles massacrées à la hache, il y a de quoi devenir fou. Nous étions d'accord pour la concorde civile de 1999 ; mais travailler main dans la main avec les terroristes, c'était insupportable. Nous pouvions accepter que ceux qui avaient tué, massacré, violé, soient graciés après avoir été jugés ; mais combattre aux côtés des assassins, c'était inadmissible.
"J'ai compris qu'une page s'était tournée le jour où un haut responsable, en visite dans une caserne de bérets rouges, a ordonné que l'on décroche les portraits des militaires morts en service commandé, sous prétexte que les photos portaient un coup au moral des troupes. J'ai compris qu'on ne voulait garder ni traces ni souvenirs de ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays, car on avait décrété que la paix était revenue grâce à la réconciliation.
"Une bonne partie de mes amis et collègues qui ont mené la lutte antiterroriste pendant dix ans ont été écartés, se sont mis en retrait ou sont au chômage. Commandant après vingt-six années de services, j'ai obtenu une médaille du mérite, une pension mensuelle de 81 000 dinars [environ 750 euros], une prise en charge pour les soins et 50 % de réduction sur les billets d'avion, mais toujours pas de logement ! Mais si c'était à refaire, je prendrais de nouveau les armes pour défendre mon pays."
http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2 ... table.html
Un témoignage très fort
Je ne peux dire que rebbi yerhem echouhada, les hommes et les femmes qui ont donné leur vie pour que ce pays reste debout
Je ne sais pas ou va l'Algérie mais j'ai le sentiment que ça n'en prend pas le bon chemin

mes sentiments de colère, de dépit et de frustration ne font qu'augmenter de jour en jour

Rebbi yester

tayeb
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par tayeb »

L’armée saturée de messages
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Saturée de messages, de Hamrouche à Benflis et aussi de Boutelika, excédée par son implication dans la crise du 4e mandat, l’ANP tente de maintenir l’essentiel, sa propre cohésion.


L’armée était promise à une neutralisation par le haut, avec la désignation de Ahmed Gaïd Salah, fidèle du président Bouteflika, comme chef d’état-major et, récemment, comme vice-ministre de la Défense, et en décapitant les politiques au képi, les archontes polémarques, de Taghrirt à Touati ; et par le bas, en technicisant ses objectifs et ses cadres. Et depuis l’avènement de Bouteflika, les lignes ont bougé dans les équilibres au sein de l’armée elle-même, vue qu’elle se voit, encore une fois, embrigadée dans les luttes. «Ce qui est inquiétant, surtout, c’est le fait de mixer les réseaux de corruption entre civils et militaires, avertit un haut gradé. Car avant, chaque réseau était imperméable à l’autre, chacun faisait ses affaires de son côté, et quand ça éclate, on la règle entre civils ou entre militaires, exclusivement, sauf dans le cas de Beloucif.» Ce jeune général, fidèle de Chadli, chef d’état-major, a été éclaboussé par des scandales financiers et dégommé à la fin des années 1980.

«Beloucif a été nommé chef d’état-major par Chadli qui lui était proche, il fallait donc le dégommer et ils lui ont créé des problèmes au point qu’il a été emprisonné. Puis c’est Khaled Nezzar qui a été nommé C-E-M (en empêchant le général le plus apte, Kamal Abderrahim, d’accéder à ce poste), et ministre de la Défense par la suite en 1990, sous le parrainage de Larbi Belkhir», témoigne l’ex-général Hocine Benhadid pour El Watan. «Peu d’officiers supérieurs sont corrompus, mais le régime actuel a encouragé la corruption au sein de l’armée pour mieux la tenir», poursuit l’ex-patron de la 8e BB. Faut-il rappeler ici les coups tordus contre le général Betchine, en 1997-1998, pour atteindre le président Zeroual dont il était conseiller ? «De tout temps, l’armée règle ses comptes discrètement, violemment ou sournoisement, mais avec ce qui se passe autour du 4e mandat, c’est une foire d’empoigne publique», regrette le haut gradé.

«En tant qu’ex-général, je ne peux comprendre le double emploi du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah : chef d’état-major et vice-ministre de la Défense. C’est une aberration que de le voir siéger en plein Conseil des ministres en uniforme militaire. Cela veut dire quoi ? Employer l’armée, son image, sa symbolique, ses hommes de troupe appelés et engagés, pour neutraliser les adversaires du Président ? C’est une honte que doit assumer le chef de l’Etat dans sa tactique de division», s’offusque notre ex-général qui demande son droit à l’anonymat, vu le poste sensible qu’il occupait avant. «Tout le monde en appelle à l’armée : de Hamrouche à Benflis qui rappelle la neutralité de l’ANP, comme si le même engagement de Mohamed Lamari en 2003 avait un sens ; or, on sait que Lamari, chef d’état-major à l’époque, avait roulé pour Benflis avant de se faire gruger par le général Mediène», s’emporte un autre gradé retraité, exilé loin d’Alger. «Des appels sont lancés à l’armée, mais ceux qui les lancent ont-ils au moins regardé l’histoire récente ?», poursuit-il.


Paranoïa


L’homme, trapu, large moustache, fait partie des généraux «politiquement inutiles», pour reprendre son expression. «Nous avons été engagés dans la lutte antiterroriste, j’étais au grade de général, mais je dormais sur des lits de camp et je voyais mes hommes, des jeunes appelés, se faire massacrer à Alger-Est, au Sud, dans les monts de Aïn Defla, barricadés dans des containers en plein cagnard à attendre la prochaine attaque aux RPG, à ramasser des loques humaines détruites par la peur des égorgements si fréquents contre les jeunes appelés ! On a fait ce qu’on a pu, et maintenant on appelle l’armée à la rescousse en faisant abstraction de ce qu’on lui a fait subir !», lâche-t-il dans un mouvement de bras énervé. Plus loin d’Alger, à Cherchell, où l’attentat kamikaze du 26 août 2011 a fait une vingtaine de victimes militaires, on n’oublie pas le traumatisme de cette attaque inédite qui a mobilisé la crème des enquêteurs du DRS et de l’état-major.

«Le cœur de l’ANP est frappé, c’est comme un avion qui s’écrase sur les Tagarins (siège du ministère de la Défense et de l’état-major sur les hauteurs d’Alger), précise un officier de l’ANP. Sans trop entrer dans une paranoïa qu’on laisse traditionnellement à nos collègues de la DCSA et du DRS, on a compris qu’on nous poussait vers l’impossible: nous réintégrer dans le jeu politique. Comment ? On ne sait pas et on ne veut pas le savoir», dit un officier d’actif, père de famille, qui passe les deux tiers de l’année dans des postes avancés à la frontière malienne. «S’ils veulent se faire la guerre, qu’ils la fassent loin de nous, loin des enfants de l’ANP», avertit-il. «On veut nous embarquer dans cette affaire de 4e mandat, comme le suggèrent les appels de Si Mouloud (Hamrocuhe) aux ‘‘nouvelles générations’’ de l’ANP, poursuit-il. Mais les connaît-il ? L’armée n’est pas à Hydra, elle est dans la merde, à la frontière, au maquis, dans ses bureaux à combatte la médiocrité des chefs incompétents imposés par Gaïd Salah en contrordre de Bouteflika qui, lui, voulait une armée de jeunes compétents.» «Hamrouche nous a accusés de tous les maux en 1992, nous sommes des putshistes, ceux qui l’ont empêché de mettre au point ses ‘‘réformes’’, et maintenant il fait appel à nous ?!»


Facebook


Mais Hamrouche vous appelle aussi à la discipline, à vous «aider» pour sortir du cataclysme du 4e mandat ? «La troupe, même si elle exprime ses oppositions, elle le fait en interne (et j’insiste, en ‘‘interne’’), mais elle reste très disciplinée à tous les niveaux de grades. Cette cohésion n’est pas un luxe, c’est la garantie absolue de son existence», souligne le haut gradé qui poursuit : «La troupe vit dans la société et elle est traversée par autant de courants que la société.» «On nous sollicite, de partout, de Benflis à d’autres, mais nous nous tenons à notre droit de réserve», lâche un retraité de l’ANP sorti au grade de général. «Nous militons, même de l’extérieur, à maintenir la cohésion de l’armée, renchérit-il. Aux responsables politiques, aux candidats de garantir des élections sans fraude. Ce n’est pas notre boulot.» «Nous avons tous nos avis sur le 4e mandat, déclare un général à la retraite qui a fait ses armes au Colas de Mohamed Lamari. On oublie que l’armée ce n’est pas Nezzar et Touati seulement. Il y a des milliers de cadres, issus de quartiers populaires, formés par l’université algérienne et, d’ailleurs, qui devraient avoir leur mot à dire, même si je suis contre ça.»

L’homme s’offusque quand on lui montre ces quatre photos sur facebook : des militaires, officiers ou sous-officiers posent leurs grades, parfois leurs munitions, sur une feuille où est écrit un message contre le 4e mandat. «C’est très grave, dangereux même, réagit l’officier à la retraite. Cela veut dire qu’on risque de ne plus circonscrire les dégâts que crée ce 4e mandat, cela veut dire que la colère a dépassé l’engagement de réserve qui est sacré dans l’armée, cela veut dire que la situation est très grave.» Le dernier chef d’état-major à s’être opposé à Bouteflika, Mohamed Lamari, est mort seul, isolé, dans une toute petite clinique de Tolga, à côté de Biskra… «Bouteflika (et son clan) ne fait pas de quartier. Les vieux généraux l’ont compris. Mais nos jeunes, les quadras, qui savent que sous ce régime ils seront bloqués au grade de commandant, au meilleur des cas, en pensent quoi ?» «Les ‘‘vieux’’, les retraités et les démobilisés sont contre Bouteflika», note un cadre de l’administration central du MDN. «Les Taffer (CFT, chef des forces terrestres), et compagnie, gueulent, en privé. Ce ne sont pas des politiques. Or, ils peuvent mettre dans l’embarras le chef d’état-major en cas de conclave, quand tout le monde, à partir du grade de colonel, a le droit de briser le droit de réserve et s’adresser sans protocole à leurs supérieurs.

Mais la discipline de l’armée les empêche d’agir en l’absence de ce conclave, et ce n’est pas pour déplaire au régime de Bouteflika», décrypte notre cadre qui, quand même, se fait violence et déclare : «Mais pour maintenir le secret de la cohésion de ce pays : la cohésion de l’armée que Bouteflika et son clan irresponsable rongent semaine après semaine, nous restons aux ordres.» De qui ? «De l’armée, de notre mère, pour que ce pays n’éclate pas en mille morceaux», s’emporte le haut gradé qui consent que 80% des cadres sont anti-4e mandat, «mais ils n’ont pas le droit de l’exprimer, autant que la garde communale que nous avons créée».
http://www.elwatan.com/actualite/l-arme ... 73_109.php

Palmier Dattier
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par Palmier Dattier »

Oui. J'ai lu cet article également mon cher Tayeb. Il m'inspire une seule réflexion qui vaille la peine:

Cohésion à tous prix au sein de nos forces armées quels que soient les oppositions des uns et des autres à la situation politique particulière que traverse le pays. C'est la seule position sage et qui paiera dans le temps.

tayeb
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par tayeb »

Palmier Dattier a écrit :Oui. J'ai lu cet article également mon cher Tayeb. Il m'inspire une seule réflexion qui vaille la peine:

Cohésion à tous prix au sein de nos forces armées quels que soient les oppositions des uns et des autres à la situation politique particulière que traverse le pays. C'est la seule position sage et qui paiera dans le temps.
C'est une très belle phrase et en tant que patriote je ne peux qu'y souscrire, néanmoins il aurait fallu pour ça que le CEM s'applique à lui même ce principe, qu'il défende l'honneur du DRS de l'ANP lorsque ses hommes furent insulter d'une manière qu'aucun des patriotes digne de ce nom ne pardonnera, surtout quand on pense aux martyrs de ce service et à la qualité des hommes qui la composent et qui servent la patrie. La manière de faire de certains politicars de m... aujourd'hui de cherché à monter les uns contre les autres au sein de l'ANP EST INACCEPTABLE! Qu'a fait le CEM pour protégé la maison :?:

Palmier Dattier
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par Palmier Dattier »

Mon cher Frère Tayeb,

Ce genre de débats est complètement stérile et inutile. La grande muette doit rester absolument muette pour qu'en cas de crise systémique lorsqu'elle se mettra à parler, sa parole sera valorisée. Il n'y a pas de traitres dans l'armée algérienne et Gaid Salah, malgré ses limites intellectuelles et son âge, n'est certainement pas de cette veine. C'est aussi un patriote...Quelles que soient les visions différentes ou les intérêts divergents seule l'unité des rangs peut, le moment venu, permettre de dépasser les contradictions jugées auparavant insurmontables.

C'est pour cette raison également que j'adhère totalement à la sage position des administrateurs du Forum d'éviter les débats stériles autour des présidentielles et de se concentrer sur l'essentiel: commenter les progrès et les déficits de notre pays dans différents domaines, y compris militaires. Le reste, crois moi sur parole n'en vaut vraiment pas la peine.

:avo:

tayeb
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par tayeb »

Palmier Dattier a écrit :Mon cher Frère Tayeb,

Ce genre de débats est complètement stérile et inutile. La grande muette doit rester absolument muette pour qu'en cas de crise systémique lorsqu'elle se mettra à parler, sa parole sera valorisée. Il n'y a pas de traitres dans l'armée algérienne et Gaid Salah, malgré ses limites intellectuelles et son âge, n'est certainement pas de cette veine. C'est aussi un patriote...Quelles que soient les visions différentes ou les intérêts divergents seule l'unité des rangs peut, le moment venu, permettre de dépasser les contradictions jugées auparavant insurmontables.

C'est pour cette raison également que j'adhère totalement à la sage position des administrateurs du Forum d'éviter les débats stériles autour des présidentielles et de se concentrer sur l'essentiel: commenter les progrès et les déficits de notre pays dans différents domaines, y compris militaires. Le reste, crois moi sur parole n'en vaut vraiment pas la peine.

:avo:
Mon cher frère Palmier,
Je ne suis pas d'accord avec toi mais je respecte ton avis et également la volonté des Administrateurs du Forum donc sujet clos pour moi. :avo:
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anzar
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par anzar »

Merci de ne pas épiloguer plus longuement. Retour aux déclarations des principaux intéressés... le sujet de ce topic.
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Re: Déclarations de personnalités de l'armée algérienne

Message par anzar »

La lettre de Liamine Zeroual

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Par La Rédaction | 19/03/2014 | 19:01

Le jeudi 17 avril 2014, le corps électoral est convoqué en vue de l’élection à la présidence de la république. Une élection à travers laquelle le peuple souverain donnera mandat au prochain président de la république d’agir en son nom, pour une période de cinq ans. L’élection présidentielle a toujours constitué un moment fort dans la vie de la nation et un évènement majeur pour le devenir national. C’est là un insigne honneur pour le prétendant à la magistrature suprême mais également une lourde et délicate charge, autant morale que physique. Une charge qui, pour être honorablement assumée, exige d’être entourée d’un certain nombre de conditions dont essentiellement celles qu’édicte formellement la constitution d’une part et celles qu’impose l’éthique des règles protocolaires liées à l’exercice de la fonction d’autre part.

C’est à l’aune d’une aussi importante consultation électorale, et des conditions objectives de transparence et de liberté qui doivent entourer son déroulement, que s’apprécie le degré d’enracinement social de l’Etat et que s’acquiert le respect mérité dans le concert des nations. C’est pourquoi l’adhésion participative des citoyens aux grandes décisions nationales confère une inestimable source de légitimité aux institutions de la république et constitue de ce fait l’immunité la plus élaborée dont pourra se prévaloir l’Algérie pour relever les grands défis d’édification et affronter la menace des enjeux qui la guettent.

En ma qualité d’ancien président de la république, je me suis, jusqu’à maintenant, interdit d’investir intempestivement le champ politique par obligation de réserve et abstenu d’interférer dans l’espace institutionnel par éthique républicaine. Toutefois, cette attitude de réserve ne m’a jamais empêché d’être toujours sensible aux pulsations de la société algérienne et d’observer avec une attention régulière et un intérêt particulier l’évolution de l’actualité nationale. Aujourd’hui, la survenance d’une série d’évènements et de déclarations, autant multiples qu’inhabituels, notamment à la veille d’une importante échéance électorale, m’a mis dans l’obligation morale de m’exprimer et de partager mes sentiments et mes craintes avec mes concitoyens algériens.

Ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale ne peut laisser indifférent et interpelle la conscience de tout citoyen algérien jaloux de l’indépendance de son pays et mesurant à sa juste valeur le coût exorbitant des sacrifices consentis pour la recouvrer. Il faudra se souvenir également qu’hier encore et à ce même titre, l’Algérie a du payer de nouveau un lourd tribut pour avoir vécu l’une des phases les plus éprouvantes de son histoire contemporaine ; elle s’en est miraculeusement sortie grâce à Dieu et à toutes les forces vives de la nation qui se sont courageusement et dignement mobilisées à ses côtés. Aujourd’hui plus que jamais, le devoir de mémoire doit constituer la source intarissable qui doit invariablement inspirer le peuple algérien dans sa quête nationale à construire le chemin de l’avenir.

Au titre de ce devoir de mémoire, je voudrai, ici et de nouveau, rendre hommage à toutes ces forces vives de la nation et saluer le rôle éminemment salutaire qu’elles ont joué, notamment celui assumé par l’Armée Nationale Populaire et les Forces de Sécurité dans le dénouement de la grave tragédie nationale qu’a vécu l’Algérie. En dépit de la farouche hostilité manifestée à l’endroit de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, l’Armée Nationale Populaire et les services de sécurité ont su et pu déjouer toutes les tentatives de déstabilisation du pays et ont réussi le pari inespéré de mettre l’Algérie à l’abri du grand péril qui la menaçait dans ses fondements-même.

Malheureusement et tout récemment, l’institution militaire s’est vue exposée à une regrettable diatribe dont la finalité n’est autre que celle de fragiliser de nouveau l’appareil national de défense et sécurité nationales et d’ouvrir ainsi la porte aux multiples dangers qui guettent l’Algérie. Mais en cette matière, l’Armée Nationale Populaire est parfaitement compétente pour faire face à de tels dangers, compte tenu de la qualité des hommes qui y exercent et qui disposent des capacités patriotiques leur permettant de remplir leur mission et d’accomplir leur devoir au service exclusif de la nation.

L’Armée Nationale Populaire, avec toutes ses composantes, reste avant tout au service de la patrie. Tous les responsables, ayant eu, depuis l’indépendance nationale, à agir en son nom, restent guidés, avant toute autre considération, par le devoir de préserver la cohésion de ses rangs, dans le respect de la loi et de renforcer ses capacités opérationnelles pour assurer la protection de la patrie. La cohésion interne de l’Armée Nationale Populaire, et son essence populaire demeurent, à elles deux, les véritables facteurs de sa puissance.

L’Armée Nationale Populaire a contribué à consolider la stabilité et la sécurité, avec le concours des services de sécurité et le soutien décisif des forces patriotiques. Elle reste engagée dans ce combat vital car elle est consciente qu’elle représente le bouclier armé en mesure de s’opposer à toutes les tentatives cherchant à porter atteinte à l’Algérie, ressuscitée par la glorieuse Armée de Libération Nationale, à sa souveraineté et à l’intégrité de son territoire national.

En effet, ce qui se passe aujourd’hui sur la scène nationale, à la veille d’une aussi importante échéance électorale, mérite bien de retenir l’attention de tous les acteurs de la vie nationale et ne saurait être grossièrement éludé au profit de certaines approches dont les intentions cachées ne servent pas nécessairement les intérêts vitaux de l’Algérie. Il faut se garder de sous-estimer la situation actuelle et de penser que la manne financière peut, à elle seule, venir à bout d’une crise de confiance structurelle. Même fondés, l’étalage des statistiques et des bilans chiffrés à l’adresse d’une opinion nationale exsangue n’est pas pour convaincre son scepticisme exacerbé, ni de nature à contenir l’effervescence citoyenne que connait actuellement la scène politique nationale. Une effervescence citoyenne qui n’a d’autre ambition légitime que celle d’apporter sa propre contribution à l’édification d’un nouvel ordre politique dans la fidélité à l’esprit de la déclaration du 1er novembre 1954 et en harmonie avec les normes universellement consacrées, tout en préservant nos valeurs et nos spécificités.

La révision de la constitution algérienne en 2008, notamment l’amendement de son article 74, relatif à la limitation des mandats présidentiels à deux, a profondément altéré le saut qualitatif qu’exigeait l’alternance au pouvoir et a privé le processus de redressement national de conquérir de nouveaux acquis sur le chemin de la démocratie. Il est éminemment important de rappeler que l’alternance au pouvoir a pour vocation de consolider la solidarité intergénérationnelle, de conforter la cohésion nationale et d’instituer les bases structurantes d’une stabilité durable. L’alternance au pouvoir a également pour vocation de fortifier la démocratie et de crédibiliser les institutions de la république qui en sont la plus précieuse émanation. Enfin, l’alternance au pouvoir a pour finalité d’assurer les meilleures conditions d’avènement, sans grands heurts, d’un Etat moderne.

L’histoire des grandes démocraties dans le monde nous enseigne qu’un Etat fort est toujours consubstantiel de contre-pouvoirs tout autant forts. Cette même histoire nous enseigne également que le principe de transparence dans l’administration des affaires publiques, dans la gestion des ressources du pays et dans l’exercice des libertés individuelles/collectives constitue un puissant gage de bonne gouvernance et permet de lutter efficacement contre toutes les formes d’abus et de corruption, sous l’autorité irréfragable de la primauté du droit et de l’équité de la justice.

A ce titre, il faut souligner avec force à l’adresse de tous ceux qui doutent encore du génie national que le peuple algérien sait distinguer l’essentiel de l’accessoire et sait également offrir gracieusement sa patience légendaire dès lors qu’il s’agit de la mettre au service d’une grande cause nationale. Une cause qui emporte l’adhésion participative du peuple est une cause entendue et déjà acquise.

C’est pourquoi, le prochain mandat présidentiel doit s’inscrire dans le cadre d’un grand dessein national et offrir l’opportunité historique d’œuvrer à réunir les conditions favorables à un consensus national autour d’une vision partagée sur l’avenir de l’Algérie ; une vision partagée par les principaux acteurs de la vie nationale et que doit nécessairement couronner, en dernière instance, l’assentiment souverain de l’ensemble du peuple algérien. Ce mandat-transition constituera la première étape sérieuse d’un saut qualitatif vers un renouveau algérien, plus conforme aux aspirations légitimes des générations post-indépendance et en harmonie avec les grandes mutations que connait le monde. Il est temps d’offrir à l’Algérie la république qu’elle est en droit d’exiger de son peuple et de son élite éclairée.

Dans ce cadre et à ce titre, il faut rappeler en toute objectivité que le droit de vote constitue le moyen constitutionnel le plus pacifique que le citoyen utilise pour exprimer ses choix. C’est également un devoir national que d’exprimer ses choix et de participer ainsi, à travers des élus représentatifs, au processus d’élaboration de la décision nationale. C’est pourquoi la voix exprimée du citoyen doit constituer une précieuse valeur dans la construction démocratique du système politique algérien et dont il faudra se garder d’en amoindrir l’inestimable portée. C’est par l’effet de la voix exprimée du citoyen que se construit l’Algérie de demain. Si le citoyen algérien a le devoir d’exprimer sa voix dans les grandes haltes nationales, il incombe à l’Etat d’offrir les meilleures conditions de transparence et de liberté afin que ce choix soit rigoureusement respecté et pris en considération. C’est de cette manière que s’enracine la confiance et que se perpétue la pratique démocratique.

C’est dans cet esprit qu’il faut considérer que la constitution, la cohésion nationale et l’unité des forces armées de la république constituent les piliers qui portent l’Algérie et le précieux patrimoine commun que les algériens sont en devoir de préserver et de défendre quelque soit le niveau et la nature des sacrifices à consentir.

Indépendamment de ce qui va résulter du scrutin du 17 avril prochain, il faudra surtout retenir que le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable. Tous les indicateurs objectifs militent pour entamer, sous le sceau de l’urgence, dans la sérénité et de manière pacifique, les grands travaux de cette œuvre nationale salutaire à la réalisation de laquelle tous les algériens doivent être associés. En effet, il faut se garder de croire que la grandeur du dessein national peut relever de la seule volonté d’un homme serait-il providentiel ou de l’unique force d’un parti politique serait-il majoritaire. La grandeur du dessein national est intimement liée à la grandeur du peuple et à sa capacité d’œuvrer constamment à conquérir de nouveaux espaces démocratiques. Dans cette perspective, notre pays est indéniablement riche des potentialités et des capacités à même de lui permettre d’aller vers ces nouvelles conquêtes. A travers son histoire, le peuple algérien a de tout temps démontré qu’il est, fort de son unité, capable de relever les plus grands défis.

Vive l’Algérie.

Gloire et Eternité à nos Valeureux Chouhadas.

Liamine Zeroual, ancien président de la république
http://www.algerie1.com/actualite/la-le ... e-zeroual/
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