Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-1962]

De l'époque numide aux temps modernes.
Répondre
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

Laigle a écrit :J’aimerai en ce 6 décembre, anniversaire du décès du Moudjahid Frantz Fanon, lui rendre un hommage.
L’engagement révolutionnaire
Fanon quitte Blida pour rejoindre Paris. Peu après, un arrêté d’expulsion est émis à son encontre. Il part pour Tunis où il ménera une double activité, psychiatrique et politique. Il fonde un centre neuro-psychiatrique de jour à l’hôpital de La Manouba où il poursuit son travail de rénovation des pratiques de soin. Parallèlement il est intégré dans le service de presse du FLN et rédige régulièrement des articles pour le journal El Moudjahid. Il voit au-delà du conflit algérien et envisage la question de la décolonisation pour l’ensemble de l’Afrique. À partir de 1959, nommé ambassadeur itinérant du Gouvernement provisoire de la République algérienne, il multiplie les voyages et les conférences.
En décembre 1960, des examens de santé révèlent une leucémie. Il a encore beaucoup à dire mais il sait que le temps lui est désormais compté. Il dicte dans la hâte le livre qu’il avait en projet et qui s’intitulera Les damnés de la terre. Il y inclut un long chapitre sur les troubles mentaux liés aux guerres coloniales qui associent des observations de troubles mentaux chez les victimes de torture de la part des forces coloniales, comme des observations de troubles mentaux chez les personnels des forces de police qui commettent ces actes de barbarie.
Son état de santé s’aggrave ; il part se faire soigner aux Etats-Unis. Lors d’une courte escale à Rome, il rencontre Jean-Paul Sartre qui rédige une préface pour son livre. Il reçoit les premiers exemplaires trois jours avant sa mort. Peu avant il avait écrit dans une longue lettre à un ami : « ... Nous ne sommes rien sur terre si nous ne sommes d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté. »
Il est enterré en terre algérienne. Aujourd’hui, l’hôpital de Blida porte son nom.



Frantz Fanon (Fort-de-France, 20 juillet 1925 - Washington DC, 6 décembre 1961) était un psychiatre et essayiste français. Il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste.
Penseur très engagé, il a cherché à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous l'angle sociologique, philosophique et psychiatrique. Mais il a également écrit des articles importants dans sa discipline, la psychiatrie.
Frantz Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France en Martinique. C'est le cinquième enfant d'une famille mulâtre de huit. Il reçoit son éducation au Lycée Schoelcher de Fort-de-France où Aimé Césaire enseignait .
En1943, il rejoint les Forces françaises libres puis s'engage dans l'armée régulière après le ralliement des Antilles françaises au général de Gaulle. Il combat avec l'armée française du général de Lattre et est blessé dans les Vosges. Parti se battre pour un idéal, il sera confronté à " la discrimination ethnique, à des nationalismes au petit pied ".
Après son retour en Martinique où il passe le baccalauréat, il revient en France métropolitaine et poursuit ensuite des études en médecine, tout en suivant les leçons de philosophie et de psychologie à l'Université de Lyon (entre autres, les cours de Merleau-Ponty). De son expérience de noir minoritaire au sein de la société française, il rédige le livre Peau noire, masques blancs, mal perçu à sa publication en 1952.
En 1953, il devient médecin-chef d'une division de l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville en algérie et y introduit des méthodes modernes de « sociothérapie » ou « psychothérapie institutionnelle », qu'il adapte à la culture des patients musulmans algériens, travail qui sera explicité dans la thèse de son élève J. Azoulay. Il entreprend ensuite, avec ses internes, une exploration des mythes et rites traditionnels de la culture algérienne. Sa volonté de désaliénation/décolonisation du milieu psychiatrique algérien lui vaut l'hostilité d'une partie de ses collègues.
Dès le début de la guerre de libération en 1954, il s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957.
Il rejoint le FLN à Tunis, où il collabore à l'organe central de presse du FLN « El Moudjahid » En 1959, il fait partie de la délégation algérienne au Congrès panafricain d'Accra. Il publie la même année L'An V de la révolution algérienne et c'est François Maspero qui prend le risque de le publier.
En mars 1960, il est nommé ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Ghana. Il échappa à plusieurs attentats au Maroc et en Italie
Se sachant atteint d'une leucémie, il se retire à Washington aux États-Unis d'Amérique pour écrire son dernier ouvrage Les Damnés de la terre. Il décède le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans, quelques mois avant l'indépendance algérienne. Il est inhumé au cimetière des "Chouhadas" (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière tunisienne (dans la commune de Aïne Kerma,Wilaya d'eltarf).
Il laisse derrière lui son épouse (Marie-Josèphe Dublé dit Josie, décédée le 13 juillet 1989 et inhumée au cimetière d'El Kettar au cœur d'Alger). Il avait deux enfants officiels: Olivier (né en 1955) et Mireille (Mme. Bernard Mendès-France) et d'autres enfants algériens dont l'existence a été tue par la famille française pour des raisons matérielles.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Frantz_Fanon




L'hopital Frantz Fanon de Blida :

Image

La place Frantz Fanon à Oran.

Image


La tombe du grand Moudjahid Omar Frantz Fanon, à Ain Kerma.

Image

Allah Yerahmou.

:hadarat: :hadarat: :hadarat: :hadarat: :hadarat:
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

foxbat250 a écrit :Image
allah yarahmou quand cette photo a etait posté sur forcesdz 1.0 il etait encors dans ce monde
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

T800 a écrit :Image
Image
Actualités : PRINCIPAL ORGANISATEUR DES RÉSEAUX D’ARMEMENT DE L’ALNHommage à Messaoud Zeggar

L’association Machaâl Echahid a rendu hommage, jeudi, à Messaoud Zeggar, principal organisateur des réseaux d’armement de l’Armée de libération nationale. Ses compagnons d’armes, dont Hadj Benalla, sont longuement revenus sur le parcours de cet homme hors du commun.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Vingt et un ans ont passé depuis la disparition de Messaoud Zeggar, personnage qui reste aujourd’hui encore énigmatique. L’association Machaâl Echahid (Flambeau du Martyr) lui a rendu hommage, jeudi, à l’occasion d’une conférence organisée au siège du quotidien El Moudjahid. El Hadj Benalla, officier de l’ALN et ancien président de l’Assemblée, fut de ceux qui ont côtoyé Messaoud Zeggar. «Je l’ai rencontré la première fois en 1948. Il était alors commerçant en confiseries. Puis je l’ai revu à Oran en 1956. Il avait mis à ma disposition la villa qu’il habitait avec sa petite famille. A cette époque, il était mon agent de liaison avec les responsables de la Révolution qui étaient installés à Alger», a indiqué Hadj Benalla. Découvert par les services français au terme d’une opération qui a mal tourné, Messaoud Zeggar sera obligé de quitter l’Algérie pour se réfugier au Maroc. «J’ai mis à sa disposition des hommes qui l’ont conduit d’Oran jusqu’au territoire marocain. Le groupe a fait le périple à pied, il n’était pas question d’utiliser un véhicule au risque de se faire attraper.» Arrivé au Maroc, Zeggar s’installe à Casablanca. C’est dans cette ville qu’il prendra son nom de guerre : Rachid Casa. «C’était un homme doué d’une intelligence hors du commun et d’un sens élevé de l’initiative», a insisté Hadj Benalla. Pour étayer ses propos, il relate les conditions qui l’ont amené à doter l’ALN de ses propres usines d’armement. «Lors d’un voyage en avion, Rachid Casa avait rencontré la fille du comte de Habsbourg. Les deux hommes finiront par devenir amis. Sur proposition de Zeggar, le comte fera appel à des militaires allemands réfugiés en Amérique latine. Ce sont eux qui ont monté les premiers ateliers d’armes que l’ALN avait installés au Maroc», a indiqué Hadj Benalla. Dans une lettre lue par le moudjahid M. Hechaïchi Baghdadi, M. Dahou Ould Kablia, en sa qualité de président de l’Association des anciens membres du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (Malg), a mis en exergue le rôle important de Messaoud Zeggar durant la Révolution. «Lorsqu’il s’est installé à Oran, Messaoud Zeggar avait travaillé pour un chiplander, une entreprise spécialisée dans le ravitaillement des navires en escale. Cette activité lui a permis de tisser des relations avec les armateurs. Et c’est grâce à ces relations qu’il acheminera d’importantes quantités d’armes pour le compte du FLN.» Dans son message, M. Dahou Ould Kablia fera référence à ses relations avec des cercles politiques influents aux Etats-Unis. Les frères Kennedy, Nelson Rockefeller et des personnalités du Parti démocrate figurent parmi les connaissances de Zeggar. Il semblerait, à ce titre, que ce soit sur demande de l’administration américaine que Messaoud Zeggar a été remis en liberté suite à son emprisonnement par le président Chadli Bendjedid:mrid: . C’est, en effet, ce qu’a laissé entendre Hadj Benalla. «Le président Ronald Reagan avait demandé des nouvelles de Messaoud Zeggar auprès de Chadli Bendjedid, qui effectuait alors une visite officielle aux Etats-Unis. C’est à son retour à Alger que Chadli a décidé de libérer Zeggar», a affirmé Hadj Benalla. L’assistance n’en saura pas plus sur le parcours post-indépendant de Messaoud Zeggar, le président de l’association ayant tenu à préciser que cet hommage est consacré exclusivement à Rachid Casa. Mais le fait marquant de cette journée restera sans aucun doute l’intervention de Nadia, la fille du défunt. «Aujourd’hui est un grand jour pour nous. L’Histoire ne peut effacer un grand homme», a-t-elle lancé avant de fondre en larmes.
T. H.
Edit : mis a l'ecart et emprisonné par Ras el Broklo sur l'insistance et le lobbying du chitane erajime Belkheir
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

akramov a écrit :Bonjour,
je ne sais plus qui m'as rappelé qu'il faudrais ouvrir des topics en l'honneur de personnages oubliés, grands moudjahids, tombés en disgrace sous benbella, boumediène ou chadli.
je vais commencé par Mohamed Boudia, qui fut victime du mossad dans sa campagne d'assassinat qui suivit la prise d'otages de Munich

ce txte est tiré d'une publication du collectif Algérie Machreq
Mohamed Boudia est né à Alger en 1932.

Enfant de la Casbah, autodidacte, il s’élève à la conscience politique par une voie personnelle libre et indépendante.

Venu tôt à la politique, il découvre à travers la lutte contre le colonialisme, dans la clandestinité et dans les prisons françaises, le sens d’une démarche artistique puisée aux sources les plus sures : la vie réelle et les nécessités de la révolution. Cette démarche sera l’axe de sa vie. Il est un des rares intellectuels arabes à avoir su subir et dépasser les contradictions de l’artiste vivant en milieu bourgeois aliéné et du révolutionnaire dont la tâche primordiale est de redonner sons sens à la vie. A la libération de son pays, il se retrouve à la direction du Théâtre National Algérien qu’il crée de toutes pièces. Puis, à la direction du journal « Alger Ce Soir » et à celle de la revue « Novembre », où le militant et l’homme de culture ne font qu’un lorsque le poète, l’écrivain, l’artiste où le polémiste s’exprime.

Opposé, en 1965, au coup d’Etat militaire du colonel Boumedienne contre le régime de Ben Bella, Mohamed Boudia pourchassé, s’enfuit et dans l’exil en France, il continue son combat politique au sein de l’ORP (« Organisation Révolutionnaire Populaire » dont il est un des éléments les plus dynamiques).

En 1967, il participe à la fondation du FLN Clandestin (RUR) dont il est un des membres dirigeants. Administrateur du Théâtre de l’Ouest Parisien, il constitue la troupe du Théâtre Maghrébin qu’il dirige sur ses propres fonds.

La solidarité active qu’il manifeste et ne cessera de manifester jusqu’à sa mort avec la Résistance palestinienne, les mouvements de libération dans le monde et les mouvements révolutionnaires, n’était ni le produit d’un aventurisme, ni celui d’un romantisme, mais celui, profond, de sa conscience des nécessités de la lutte contre l’impérialisme et pour la Révolution.
Les faits

28 juin 1973, 10h45

Mohammed Boudia monte dans sa R.16, rangée devant l’un des immeubles de l’Université de Paris VI, 32, rue des Fossés Saint Bernard (Paris 5ème). A peine assis au volant, une déflagration disloque la voiture. Atteint aux jambes et à l’abdomen, il est tué sur le coup.

La police

Avant même d’avoir entamé son enquête, elle répand aussitôt la thèse de l’accident : Mohamed Boudia a été tué en déposant la bombe qu’il transportait sur le siège arrière de sa voiture. Un geste maladroit a déclenché l’explosion. Il venait de prendre possession de l’engin dans un des nombreux laboratoires du quartier.

La presse

Elle s’empare aussitôt de cette version. Hamchari n’avait-il pas piége lui-même son téléphone ?

« Tué par sa propre bombe. » L’Aurore du 29/6/1973 sur cinq colonnes.

« Mohamed Boudia a pu être victime d’un engin dont il prenait livraison. » Sud-Ouest du 29/6/1973

« Attentat israélien, estiment les milieux arabes. Mais pour la police, la victime transportait la bombe qui l’a déchiqueté. » La Nouvelle République de Tours du 29/6/1973

« (...) l’Hypothèse de l’attentat ne semblant pas résister aux constatations matérielles, reste la possibilité d’un accident. M Boudia transportait-il une bombe dans sa voiture et l’a-t-il fait exploser par maladresse ? (...) Mais que M. Boudia ait été sa propre victime n’est nullement exclu au siège de la brigade criminelle. » Le Figaro du 29/6/1973

« la voiture de M Boudia n’aurait pas été piégée. » Combat du 29/6/1973

« (...) Selon la police, il ne s’agirait pas d’un attentat. » L’Humanité du 29/6/1973

Quand un militant arabe est assassiné, il ne s’agit jamais d’un attentat, il s’agit toujours d’un « terroriste » victime de sa maladresse.

Une fois l’opinion publique matraquée par la fausse nouvelle, on commence à laisser sous-entendre la vérité. 30 juin 1973, dans sa rubrique « Faits divers », Le Monde s’interroge prudemment, sur une colonne : « M. Boudia a t-il été victime d’un attentat ou d’un accident ? »

A partir du 30 juin, alors qu’une évolution s’est faite et que la presse propose, parallèlement à la version « accident » de la police, celle de l’attentat, l’Aurore, tribune des services secrets israéliens, fournit des « informations techniques » de « source sûre » sur la nature de la bombe :

« (...) D’après certaines indications israéliennes, Boudia aurait été « piégé » par des agents secrets juifs. On aurait placé, sous le siège de la R.16, une machine infernale d’un modèle tout à fait nouveau : une bombe pression. Cet engin a, si on peut dire, deux avantages : tout d’abord, il se déclenche dès que la victime s’installe sur son siège, donc avant qu’elle ne mette la voiture en marche (...) Enfin, second perfectionnement apporté par la « bombe pression » : il n’est plus nécessaire de brancher des fils pour actionner la machine infernale au niveau de la clef de contact ou du démarreur (...). Car pour leur part, les services secrets israéliens ne font pas mystère de leur action éventuelle à Paris. Ils s’en amusent même. Comme ils ont « piége » le leader terroriste palestinien Hamchari, le 8 octobre 1972, ils laissent entendre que l’explosion de la rue des Fossés Saint Bernard pourrait bien être leur œuvre. Ce que conteste farouchement, on le sait, la brigade criminelle.

Au correspondant d’un journal de Jérusalem un officier de police français aurait même déclaré : « Nous n’excluons pas la possibilité que l’explosion soit l’œuvre des israéliens, mais le cas échéant, même si nous en avions les preuves, nous ne le dirions pas, et nous affirmerions le contraire. » L’Aurore du 30/6-1/7/1973.

La police et la presse, trois jours après

"Mohammed Boudia : c’était bien un attentat. »

« (...) Les enquêteurs estiment maintenant que la voiture a été piégée dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu’elle stationnait rue des Fossés Saint Bernard. La bombe, qui devait comporter un détonateur à mercure dissimulé sous le siège du conducteur, a explosé dès qu’il s’est assis. Ces engins sont, paraît-il, utilisés par les services secrets israéliens. » Le Journal du Dimanche du 1/7/1973 sur une petite colonne en page intérieure.

2 juillet 1973 : les assassins sionistes revendiquent leur crime :

« ...) La presse israélienne ne cherche pas à nier l’assassinat : « Maariv » écrivait hier qu’il pouvait bien y avoir un lien entre lui et une « tentative d’attentat contre le consul d’Israël à Milan ». De son côté « Yodiot Aharonoth » écrit de Paris qu’il pense que Mohammed Boudia avait pris la relève de Mahmoud El Hamchari à la tête du réseau européen de « Septembre noir (...) » Combat du 2/7/1973

« (...) Il est curieux de constater, dans certains services de M. Marcellin, une propension à accuser les Palestiniens de la responsabilité des crimes commis par les services israéliens. Lorsque Mahmoud Hamchari fut assassiné, la police affirma également, durant les premières heures, qu’il avait été tué par une bombe de sa fabrication. (...) Une information contre X...a été ouverte. Prendra-t-elle la suite de l’enquête sur la mort de Mahmoud Hamchari, dont on attend toujours les résultats, un an et demi après ? L’équation n’est pourtant pas difficile à résoudre. Le gouvernement français en sait suffisamment sur les coordonnées des « X... »en question pour prendre les mesures qui s’imposent. » L’Humanité du 2/7/1973
Un crime longuement prémédité

Le sionisme, depuis déjà très longtemps, a fait preuve de ses capacités terroristes. L’arrogance et le mépris du droit, quel que soit sa nature, de l’Etat d’Israël, lui a donné, grâce à la couverture totale de l’impérialisme, l’assurance que quoi qu’il fasse il n’a rien à craindre. Ni l’ONU, ni les organismes internationaux, ni les mouvements politiques ou humanitaires ne le gênent (tribunal Russel, MRAP, etc.) quand ils ne sont pas - de plus- ses complices.

Préparation politique

Chaque fois que les sionistes ont mené des attaques terroristes -et elles ont été nombreuses- ils se sont toujours couverts « politiquement » par avance en dénonçant et accablant leurs futures victimes. C’est le cas d’un pays, le Liban, comme celui des militants palestiniens ou de leurs camarades et amis. Ainsi, chaque fois qu’en Europe, ces dernières années, il y eut une opération palestinienne, la presse de droite et entre autres en France , Rivarol, Minute, l’Aurore a commencé par clamer que les terroristes palestiniens bénéficiaient de la sympathie de militants algériens opposés à Boumedienne.

Puis, de sympathisants, les voici transformés en hommes de main :

« Trois attentats ont été commis contre le président Houari Boumedienne, l’année écoulée. Dont un près de Rocher-Noir. Aucun d’eux n’a été révélé. Ce sont les opposants d’Europe qui les organisent. Pendant les entractes, ils sont libres et se placent. » Express du 22/28/1/1973

...Ensuite, ils sont présentés comme le bras armé des palestiniens en Europe... C’est ainsi que Boudia a été désigné en Suisse, en Italie, en Allemagne et particulièrement en France par une presse puisant ses « informations » auprès des ambassades d’Israël et des polices nationales.

Mise au point pratique

Lorsque le 15 mars 1973, un commando palestinien est arrêté au poste frontière de la Grave (Hautes-Alpes), on apprend six mois plus tard que la police a semble-t-il trouvé sur l’un d’eux, parmi d’autres noms et adresses, le nom et l’adresse de Boudia.

Tous ont été convoqués par la Police. Sauf Boudia. Les étrangers désignés sur la liste sont expulsés. Boudia n’est ni convoqué ni expulsé. Pas plus qu’il n’est inquiété ou interpellé de la moindre manière. Pourquoi ? Il est donc si important de ne pas donner à la victime désignée des raisons de se méfier...Alors qu’elle n’avait rien à lui reprocher, la police française voulait-elle l’assassinat de Boudia ?

Pouvait-elle ignorer ce que Me Vidal-Naquet révèle dans Le Monde du 3/7/1973 : « (...) J’ai été averti, il y a plusieurs mois, par une conversation avec une personne de nationalité française, qu’il est inutile de nommer ici, que les services secrets israéliens s’intéressaient tout particulièrement à Boudia (...) Je l’ai aussitôt averti de la façon la plus énergique qu’un danger le menaçait en provenance d’Israël » et que « l’aurore » du 30/6/1973 confirme : « (...) C’est alors que Jérusalem donne l’ordre de le démasquer et de le liquider coûte que coûte. »

La collusion totale du sionisme et de l’impérialisme implique la similitude et l’échange complice des méthodes. La Rank Corporation ne travaille-t-elle pas pour Israël, sans parler de la CIA ?

Aujourd’hui, devant la montée des forces révolutionnaires dans le monde, l’impérialisme utilise une nouvelle technique, celle des assassinats sélectifs :

Marighella en Amérique Latine,

Ben Barka , leader révolutionnaire marocain, Hamchari, Kubaissi, Boudia, assassinés en France,

Cabral, en Guinée,
Abou Youssef, Kamel Adouane, Kamel Nasser, au Liban,
Abou Kheir, Zwaiter à Rome.

Comme l’impérialisme tente de décapiter les mouvements révolutionnaires (exemples : les Black Panthers, les Tupamaros, le PAIGC) à travers leurs cadres politiques, les sionistes font de même pour les palestiniens.

Dans chaque cas, l’impunité est assurée.

Dans chaque cas, l’impérialisme fournit l’idéologie et les moyens. Et ses alliés, « la main d’œuvre » criminelle.
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

SAIF1984 a écrit :
Projection du film “Mostefa Ben boulaÏd” en présence du président Bouteflika
Un chef-d’œuvre et des interrogations

Image

La salle El-Mouggar a vécu, mercredi soir, une journée historique sur tous les plans. D’abord, en projetant en avant-première un chef- d’œuvre sur la vie de Mostefa Ben Boulaïd, l’un des principaux dirigeants de la révolution de Novembre 54, à la veille de la célébration des manifestations du 11 Décembre 1960.

Ensuite, en recevant le président de la République, qui a tenu à assister aux 2 heures 40 minutes du film et, enfin, en jetant une nouvelle pierre dans le jardin de l’écriture de l’histoire de la Révolution, au moment où le débat fait rage entre certains acteurs de cette époque.
La projection du film, qui a vu la présence des membres du gouvernement, mais surtout de la famille révolutionnaire, dont certains compagnons de Ben Boulaïd et la famille de ce dernier au grand complet, a été pleine de moments d’émotion. Plusieurs personnes étaient en larmes durant la projection. C’est que le film comporte des scènes à forte dose émotionnelle, entrecoupées de scènes comiques, exécutées à merveille par des comédiens qui se sont surpassés dans ce film, à l’instar de Hassane Guechache, qui incarne merveilleusement Mostefa Ben Boulaïd, ou encore Slimane Benaïssa qui prend le rôle de Messali El-Hadj.
C’est d’ailleurs l’une des qualités de ce film qui tranche singulièrement avec les navets servis à satiété au public algérien. La qualité de l’image et du son est tout simplement parfaite et fait de ce film un véritable chef-d’œuvre cinématographique signé par un grand cinéaste, Ahmed Rachedi, qui a fait appel au virtuose Safy Boutella pour la musique, à l’Italien Eric Beghlietto pour la direction de la photo, au Français Daniel Toussain pour le son et à Isabelle Douvanec pour le montage.
Et ce n’est pas un hasard qu’un autre grand du cinéma algérien, Mohamed-Lakhdar Hamina (Palme d’or à Cannes pour son film Chronique des années de braise) soit présent à la salle aux côtés de son ami Rachedi.
Ahmed Rachedi fera remarquer que ce film est le premier, en dehors de celui dédié à Cheikh Bouamama, qui est consacré à une personnalité historique. “Avant, on répétait le slogan du FLN : un seul héros : le peuple.” Or, fera-t-il remarquer, “l’Algérie regorge de héros”. Il ne cache pas son désir de voir ce film devenir une référence et qu’il soit suivi par d’autres dans le même genre.
Le film, bien avant sa sortie, est promu à un succès commercial certain. Produit par Missan Belkaïs Films, il est déjà programmé au Festival international de Dubaï où les organisateurs ont même proposé de le projeter en ouverture.
Selon Sadek Bakhouche, le scénariste, le film est le fruit d’un long travail d’enquête sur le terrain de compilation de documents traitant de la personnalité de Ben Boulaïd. Six ans durant, le scénariste a tenté de recueillir auprès des compagnons de lutte de Ben Boulaïd, et dans les livres, tous les éléments pouvant écrire une histoire la plus proche possible de la vérité.
Ce travail a ouvert l’appétit du scénariste, qui est en train de finir un autre scénario consacré au colonel Lotfi. Il estime que les autres leaders de la Révolution, à l’instar de Krim Belkacem, doivent être immortalisés par des films pareils pour faire connaître l’histoire de la Révolution.
Un des neveux de Mostefa Ben Boulaïd n’a pas caché sa fierté de voir la vie de son oncle sur le grand écran. Il nous a raconté une anecdote assez édifiante : “La semaine dernière, j’étais à Alger et j’ai demandé à un jeune s’il connaissait Ben Boulaïd. Ce dernier m’a répondu : je crois que c’est une avenue. C’est vous dire l’importance de faire connaître l’histoire aux jeunes générations.” Le film a coûté pour le moment quelque 27 milliards de centimes. Une somme insignifiante si on la compare au coût des productions cinématographiques à l’étranger. Mais ce coût ne prend pas en compte les dettes qui restent encore à définir. La présidence de la République y a grandement contribué en accordant 15 milliards, le ministère des Moudjahidine a mis 7 milliards sur la table et l’ENTV a contribué avec 5 milliards. De nombreux sponsors ont fait des promesses qui attendent d’être honorées. D’autres institutions ont contribué à ce film, notamment le ministère de la Défense, avec les moyens de l’armée qui ont été mis à la disposition du réalisateur, mais aussi le ministère de la Culture.
En fait, le nerf de la guerre, c’est l’argent. D’ailleurs, Mohamed-Chérif Abbas, le ministre des Moudjahidine, réserve toujours sa réponse. “Il faudrait d’abord voir le film pour décider si l’on doit l’encourager”, même si le ministre avoue que ce film en appelle d’autres qui devraient être consacrés aux symboles de la Révolution. Le film sur Ben Boulaïd est, certes, un chef-d’œuvre. Mais il a été émaillé d’erreurs, comme celle montrant une boîte à chique siglée SNTA, ou encore le drapeau algérien brandi à Constantine à l’occasion de la visite de Messali El-Hadj. Ce dernier avait, sur son éventail, le drapeau algérien. Ou encore le Hercule de l’Algerian Air Force, ou encore les hélicoptères de combat, sans compter les escaliers de la pêcherie où des arbres poussaient dans les murs. Bref, des petits détails qui ont leur pesant dans le résultat final. Le film, long de 2 heures 40 minutes, et qui devrait passer à la Télévision algérienne sous forme de feuilleton de 10 parties, pèche par d’autres défauts techniques, à commencer par la répartition, dans le scénario, des étapes du film : on s’est trop attardé sur la scène de l’évasion de la prison d’El-Koudia de Constantine, alors que des événements, comme la réunion des 22 ou celle des 6, précédant le déclenchement de la lutte armée, ont été traités de façon expéditive. Cependant, le scénariste est tombé dans deux travers en glorifiant à outrance Mostefa Ben Boulaïd, jusqu’à laisser croire que ce dernier était le seul maître à penser de la Révolution, le véritable leader, mais surtout en accréditant la thèse de la trahison dans la mort de Ben Boulaïd. Le scénariste suggère, de manière on ne peut plus claire, que le remplaçant de Ben Boulaïd à la tête de la zone des Aurès, pendant l’incarcération de Ben Boulaïd, est l’auteur de cette trahison qui a permis à l’armée française de balancer un poste radio piégé qui devait exposer en face de Mostefa Ben Boulaïd, le soir même où ce dernier devait tenir une réunion importante pour débattre des questions de l’organisation de la Révolution dans les Aurès. La personne incriminée est toujours vivante et le fait de ressortir cette question, à l’occasion d’un film pareil, pourrait refroidir les ardeurs de tous ceux qui voudraient suivre cette voie en levant le voile sur des pans de l’histoire de la Révolution.
Le film se termine avec la scène de l’explosion qui a coûté la vie à Mostefa Ben Boulaïd et les cris d’impuissance de Hadj Lakhdar. Une fin qui laisse un goût d’inachevé et beaucoup d’interrogations. Faut-il classer le film dans le genre sentimental ? Peut-être bien, d’autant plus que les âmes sensibles seront bien servies. Faut-il le classer dans le genre historique ? Peut-être bien, puisqu’il traite du mouvement national (omettant l’OS), des préparatifs pour la Révolution, de la question de l’approvisionnement du maquis en armes qui tardait à se concrétiser, et des luttes fratricides pour le leadership, déjà aux premières années de la Révolution. Dans tous les cas de figure, c’est un film à voir, ne serait-ce que par ce qu’il tranche avec la médiocrité de la production audiovisuelle nationale et des prestations aussi médiocres de pseudo-comédiens qui monopolisent le petit écran. Le film de Rachedi démontre que l’on peut faire du cinéma de qualité en Algérie, pour peu que les moyens suivent. Le film prouve que l’Algérie recèle de talentueux comédiens autres que ceux qui occupent de force les devants de la scène, sans avoir le moindre talent. Le film, enfin, ose porter le débat sur l’histoire de la Révolution sur le grand écran.

Liberté
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

Les aveux du Colonel Tahar Zbiri sur son putsch manque contre Houari Boumediene et sur quelques faits durant la guerre revolutionnaire.

http://www.echoroukonline.com/ara/interviews/28301.html

Image
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

foxbat250 a écrit :UN AUTRE HOMMAGE A UN HOMME MORT LE 27 DECEMBRE :hadarat:

Image

Abane Ramdane

Abane Ramdane (en Kabyle: Ɛaban Ramdan) (1920 - 1957) était un homme politique algérien qui joua notamment un rôle essentiel dans l'histoire de la révolution algérienne, et est considéré aujourd'hui encore comme le dirigeant « le plus politique » du FLN, surnommé « l'architecte de la révolution ».

Principal organisateur avec Larbi Ben M'hidi du congrès de la Soummam, il trace les grandes lignes du mouvement révolutionnaire consistant à créer un État dans lequel l'élément politique l'emporte sur l'élément militaire, et a opté pour le pluralisme politique et linguistique en Algérie. Victime des luttes internes entres les colonels, partisans du pouvoir militaire, et les défenseurs du primat accordé au politique, il est assassiné au maroc sur l'ordre des « colonels » du CCE en 1957.

Biographie

Formation française, prise de conscience et engagement politique [modifier]
Né le 10 juin 1920 à Azouza dans la commune de Larbaâ Nath Irathen, appelée alors Fort National (Tizi-Ouzou), dans une famille modeste. Il obtient le baccalauréat mathématiques avec mention «Bien» en 1941 au lycée Duveyrier de Blida. Au contact d'autres jeunes Algériens, il se forge alors et se cimente une conscience politique et nationale, dans une société villageoise rongée par la pauvreté et la misère.

Abane est ensuite mobilisé et affecté pendant la Seconde Guerre mondiale, avec le grade de sous-officier, dans un régiment de tirailleurs algériens stationné à Blida, en attendant le départ pour l'Italie. Démobilisé, il entre au Parti du peuple algérien (PPA) et milite activement tout en travaillant comme secrétaire de la commune mixte de Châteaudun du Rhummel (Chelghoum Laïd).

Fortement marqué par les massacres du 8 mai 1945, il abandonne ses fonctions, rompt définitivement avec l'administration coloniale et entre en clandestinité pour se consacrer à « la cause nationale » au sein du PPA-MTLD. Il est désigné, en 1948, comme chef de wilaya, d'abord dans la région de Sétif, puis dans l'Oranie. Durant cette période, il est également membre de l'Organisation spéciale (OS), bras armé du Parti, chargé de préparer la Révolution.


Dans les prisons françaises, élaboration d'une culture politique
Recherché par la police française dans l'affaire dite du « complot de l'OS » (1950), il est arrêté quelques mois plus tard dans l'ouest du pays. Il est jugé en 1951, après avoir subi plusieurs semaines d'interrogatoire et de torture, et condamné à 5 ans de prison, 10 ans d'interdiction de séjour, 10 ans de privation des droits civiques et 500 000 francs d'amende pour « atteinte à la sûreté intérieure de l'État ».
Commence alors un long calvaire dans les prisons d'Algérie (Bougie, Barberousse, Maison Carrée) et de métropole. Après un court séjour aux Baumettes (Bouches-du-Rhône]) au début de l'année 1952, il est transféré à Ensisheim (Haut-Rhin, Alsace) dans une prison de haute sécurité. Soumis à un régime de détention, de droit commun, extrêmement sévère, il entame l'une longue grève de la faim. À l'article de la mort, il est soigné et sauvé in-extremis, et obtient gain de cause.

Prisonnier politique, il est transféré en 1953 à la prison d'Albi dans le Tarn (sud-ouest de la France) où le régime carcéral, plus souple, lui permet de s'adonner à son loisir favori, la lecture, qui lui permet de forger sa culture et sa formation politiques. Il y découvre, notamment, la condition injuste et dramatique faite à la nation irlandaise, à maints égards semblable à celle que subit le peuple algérien depuis plus d'un siècle, et le sort d'Éamon de Valera qui connut, comme lui, les geôles britanniques.


Transféré à la prison de Maison Carrée au cours de l'été 1954, il est régulièrement tenu au courant des préparatifs de Novembre 1954. Il est même désigné d'office comme l'un des douze membres d'un comité chargé de prendre en mains les destinées de la résistance algérienne contre le régime français, pour l'indépendance de l'Algérie.


Libération, retour à la clandestinité et organisation des réseaux FLN
C'est à ce titre que les dirigeants de la zone III (Kabylie, future Wilaya III historique) prennent contact avec lui quelques jours après sa sortie de prison, le 18 janvier 1955, alors qu'il est assigné à résidence à Azouza. Après quelques jours passés auprès de sa mère paralysée, il quitte Azouza, entre en clandestinité et prend en charge la direction politique de la capitale. Son appel du 1er avril 1955 à l'union et à l'engagement du peuple algérien, signe l'acte de naissance d'un véritable Front de libération et son émergence en tant que mouvement national. Il y affirme son credo unitaire, « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », qu'il n'aura de cesse que de mettre en œuvre.

Il obtient vite une grande influence dans direction intérieure installée à Alger. Chargé des questions d'animation de la « Révolution » au niveau national en assurant la coordination inter-wilaya, il anime également la liaison avec la Délégation Extérieure du FLN établie au Caire, les fédérations de France, de Tunisie et du Maroc. Il a ainsi, la haute main sur toutes les grandes questions d'ordre national et international.
Il consacre également son énergie à organiser et à rationaliser la lutte, et à rassembler toutes les forces politiques algériennes au sein du FLN pour donner à la « rébellion » du 1er novembre la dimension d'un grand mouvement de résistance nationale. Secondé par Ben Youcef Ben Khedda, il impulse la création d'El Moudjahid, le journal clandestin de la Révolution, de l'hymne national Kassaman (en contactant lui-même le grand poète Moufdi Zakaria), appuie la naissance des organisations syndicales ouvrière (UGTA), commerçante (UGCA) et estudiantine (UGEMA), qui deviendront, elles aussi, un terreau pour la Révolution.


Structuration politique du mouvement national et luttes internes
Il met également en chantier et supervise la rédaction d'une base doctrinale destinée à compléter et à affiner les objectifs contenus dans la Proclamation du 1er Novembre 1954. Appuyé par Larbi Ben M'hidi, il fait adopter au Congrès de la Soummam du 20 août 1956 un statut pour l'armée de libération nationale (ALN) devant se soumettre aux « lois de la guerre », et surtout, devenir une plateforme politique dans laquelle est affirmée la « primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur ». Il est désigné comme l'un des 5 membres d'un directoire politique national, le Comité de Coordination et d'Exécution (CCE), chargés de coordonner la « Révolution » et d'exécuter les directives de son conseil national (CNRA) créé à cet effet.

C'est Abane Radmane qui décide avec Larbi Ben M'Hidi et Yacef Saadi de déclencher la bataille d'Alger, durant laquelle, chargé avec Ben M'hidi de superviser l'action militaire, il coordonne l'action et la propagande politiques en direction de la population algérienne.
En mars 1957, après l'arrestation et l'assassinat de Ben M'hidi, et la traque de Yacef Saadi, les réseaux FLN à Alger, poussés par la 10e division parachutiste du général Massu, s'effondrent. Abane avec les trois autres membres du CCE doivent alors quitter la ville.

Il gagne Tunis via le Maroc, après une longue marche de plus d'un mois, et la traversée de tout l'ouest algérien. Dans la capitale tunisienne, il se heurte aux colonels de l'ALN. À ces derniers qui investissent en force les organes dirigeants de la Révolution (CCE et CNRA), il reproche une dérive autoritariste et l'abandon de la primauté du politique et de l'intérieur, adoptée à la Soummam, ce qui lui vaut des inimitiés.

Attiré dans un guet-apens organisé par les colonels du CCE (Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf, Lakhdar Ben Tobbal…) encouragés par Ben Bella alors détenu à la prison de la Santé, il est assassiné le 27 décembre 1957 dans une ferme proche de la ville marocaine de Tétouan. Son corps, disparu, est symboliquement rapatrié en Algérie, en 1984, pour être "inhumé" au carré des martyrs du cimetière d'El Alia, à Alger.


Jugements
« Abane Ramdane a eu le grand mérite d'organiser rationnellement notre insurrection en lui donnant l'homogénéité, la coordination et les assises populaires qui lui étaient nécessaires et qui ont assuré la victoire »
Ferhat Abbas, L'indépendance confisquée, éd Flammarion, Paris 1984 (p.188-189).
« J'ai connu pas mal d'intellectuels, mais Abane Ramdane était remarquablement intelligent. C'était en outre un homme simple, d'une sincérité absolue. Il n'aimait ni s'habiller ni avoir de l'argent. La seule chose qui lui importât était l'unité nationale. Il était décidé à l'obtenir par tous les moyens. Et c'est cela qui a choqué beaucoup de militants. Il était violent, brutal, radical et expéditif dans ses décisions »
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

numidia a écrit :Photo que j'aime bien de Larbi Ben Mhidi pour SON REGARD.

et quel REGARD! :hadarat:

Image

Allah irham echhouhada
numidia a écrit :En ce 8 mars 2009
ne les oublions pas



je sais pas si c'est déjà posté, en tout cas avec tout mon respect
Image

et puis homme et femme au maquis, même combat,
n'oublions pas nos hommes

Image
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

draganov a écrit :Image l'mage parle d'elle meme (no commente) Image
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

faty a écrit :Ferhat ABBES
Image
1- Naissance et jeunesse
Ferhat Abbès naquit le 24 octobre 1899 à Taher (Jijel) au sein d'une famille rurale. Il effectua ses études primaires à Taher, ses études secondaires à Jijel et Skikda puis se rendit à Alger afin de poursuivre ses études universitaires qu'il acheva avec un diplôme supérieur en pharmacie. En 1932, il ouvrit une pharmacie à Sétif.

2-Son militantisme avant la Révolution

Il est considéré comme faisant partie de l'élite intellectuelle occidentalisée et pour cela fut l'un des tenants de la politique de l'assimilation. En 1924, il créa l'Association des étudiants musulmans de l'université d'Alger qu'il présida jusqu'en 1932 et fut également élu président de l'Association des étudiants musulmans d'Afrique du Nord de 1927 à 1931.
Il rejoignit la Fédération des députés musulmans algériens fondée par le Docteur Ben Jelloul en 1930. Son objectif était de faire de l'Algérie une circonscription française, chose qu'il exprima clairement en 1936 lorsqu'il déclara : "Si j'avais découvert une nation algérienne, je serai nationaliste et je n'aurai pas honte de mon crime; Mais je ne mourrai pas pour la nation algérienne car cette nation n'existe pas; je l'ai cherchée à travers l'Histoire sans la trouver; j'ai interrogé les vivants et les morts et j'ai visité les cimetières mais en vain…"
Durant la deuxième guerre mondiale, il se porta volontaire pour le service militaire. Le 22 décembre 1942, Ferhat Abbès rédigea une lettre adressée aux autorités françaises et aux alliés leur demandant d'introduire des réformes radicales dans la situation générale vécue par le peuple algérien. Il demanda la tenue d'un congrès regroupant toutes les organisations pour l'élaboration d'une nouvelle constitution algérienne au sein d'une union française. Mais n'ayant pas reçu de réponse à ses revendications, Ferhat Abbès publia en février 1943 le Manifeste du Peuple Algérien qu'il présenta au Gouverneur Général et dans lequel il dénonçait le Code de l'indigénat.
En mars 1944, il créa "Les Amis du Manifeste et de la Liberté" qui avait pour objectif de faire la propagande pour le concept de Nation Algérienne.
Après les massacres du 8 mai 1945, son parti fut dissous et il fut arrêté. Il ne fut libéré qu'en 1946 après la proclamation de la loi d'amnistie générale des prisonniers politiques.
Après cela, il créa le Parti de l'Union Démocratique pour le Manifeste et publia un appel dans lequel il dénonçait violemment les massacres horribles commis par les Français le 8 mai 1945 et exprimait les principes de son parti qu'il résumait comme suit: "Constitution d'un état algérien indépendant au sein de l'union française"

3- Son militantisme durant la Révolution

En Avril 1956, Ferhat Abbès prononça la dissolution de son parti et rejoignit les rangs du Front de Libération Nationale au Caire. Après le Congrès de la Soummam, il fut désigné membre du Conseil National de la Révolution Algérienne. Il dirigea la délégation algérienne au Congrès de Tanger qui s'est tenu du 27 au 30 avril 1958 et fut ensuite désigné Président du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (19 septembre 1958 - août 1961). En 1960, il effectua une visite à Pékin et Moscou.
Il mourut le 23 décembre 1985.
faty a écrit :Biographie: histoire 1830..1962

http://www.1novembre54.com/biographie.php
soudard a écrit :
faty a écrit :ABANE RamdaneImage

ABANE Ramdane

1- Son parcours

Né le 20 juin 1920, près de Larba nath Iraten (Tizi Ouzou) au sein d'une famille relativement aisée, il effectua ses études secondaires à Blida et obtint son baccalauréat en 1941.
Il occupa la fonction de secrétaire général de la mairie de Chelghoum Laïd et fut incorporé dans l'armée française au cours de la deuxième guerre mondiale avec le grade d'officier de réserve.
Il adhéra au Parti du Peuple Algérien et participa aux manifestations du 08 mai 1945. Devenu membre de l'Organisation Spéciale, il fut arrêté et condamné à six ans de prison. Emprisonné en France, il fut libéré de la prison d'El Harrach en janvier 1955.
Il rallia sans hésitation la Révolution après avoir pris contact avec le Colonel Amar Ouamrane et fut chargé de l'organisation du réseau de militants dans la capitale.
Il joua un rôle essentiel dans la rédaction des documents du Congrès de la Soumam et fut l'initiateur de l'idée de la primauté de l'intérieur sur l'extérieur et du politique sur le militaire.
Il présida à la parution des premiers numéros du journal El Moudjahid dans la capitale et devint membre du Comité de Coordination et d'Exécution. Il se rendit à Tunis où il manifesta son opposition avec certains membres du CCE.
Il tomba au champ d'honneur le 26 décembre 1957 au Maroc et les conditions de sa mort demeurent à ce jour obscures.
Obscur, obscur... Il semble quil y ait eu des oppositions avec les "militaires" sur le fait de savoir qui devait diriger et que l'opposition a été réduite en liquidant Abane Ramdane. On parle beaucoup des colonels de l'époque (Boussouf, Krim) et de Ben Bella.
Le jour où les historiens pourront aller jeter un oeil aux archives, on en saura plus.
Toutes les révolutions ont quelques "trous noirs"
faty a écrit :Image
LE COLONEL LOTFI
Image
1- Naissance et jeunesse

De son vrai nom Benali Boudghène, il naquit le 05 mai 1934 à Tlemcen et effectua ses études primaires dans sa ville et obtint le certificat d'études primaires en 1948. Il se rendit au Maroc pour poursuivre ses études secondaires à Oujda mais revint au bout d'une année à Tlemcen pour intégrer l'école franco-musulmane. C'est dans cette école que commença à se former sa prise de conscience politique.

2- Son activité durant la Révolution

Il s'engagea dans les rangs de l'Armée de Libération Nationale en octobre 1955 dans la Zone V et occupa le poste de secrétaire particulier du martyr Si Jaber .Son épouse finira par le rejoindre au même poste.
Il fut ensuite chargé de diriger la section de Tlemcen et Sebdou et mit en place les cellules secrètes du FLN. Il adopta le surnom révolutionnaire de "Si Brahim" et parvint, grâce à son intelligence et à son sens de l'organisation, à structurer l'activité fidaï(commando) dans la wilaya V dans laquelle le début de l'année 1956 fut marqué par l'intensification de ce type d'opérations contre les objectifs français.
Avec la découverte du pétrole dans le sud algérien en 1956 et le regain d'intérêt de la France pour le Sahara, Si Brahim se porta volontaire durant l'été 1956 pour diriger les opérations militaires dans le Sud et mena plusieurs batailles décisives qui se soldèrent par de lourdes pertes dans les rangs de l'ennemi.
En Janvier 1957, il fut désigné comme chef de la Zone 8 de la wilaya V avec grade de capitaine puis celui de commandant de la zone d'Aflou sous le nom de LOTFI. Il devint également membre du conseil de direction de la wilaya V.
En Mai 1958, Lotfi fut promu au grade de colonel et désigné à la tête de la wilaya V. Cette période fut marquée par une lutte française féroce surtout après l'arrivée de De Gaulle et l'édification des lignes Challe et Morice aux frontières Est et Ouest. Ceci amena le colonel Lotfi à déployer davantage d'efforts sur le plan militaire et organisationnel qui ont induit une limitation de l'effort de guerre français.
Il accompagna Ferhat Abbès lors d’une visite que ce dernier effectua en Yougoslavie, en quête d'un appui militaire à la Révolution.
A la fin des travaux du Conseil National de la Révolution Algérienne tenus à Tripoli au début de l'année 1960, il choisit de revenir avec une troupe réduite afin de ne pas attirer l'attention de l'ennemi qui avait encerclé la Wilaya V. Mais le destin a voulu qu'il tombe au champ d'honneur lors d'une bataille inégale au cours de laquelle les forces colonialistes employèrent l'aviation et l'artillerie lourde. C'était le 27 mars 1960 à Djebel Béchar.

3- Son décès

Il tomba au champ d'honneur au cours d'une bataille inégale au cours de laquelle les forces colonialistes employèrent l'aviation et l'artillerie lourde. C'était le 27 mars 1960 à Djebel Béchar.
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

ACTUALITÉ

IL Y A 47 ANS, LES ACCORDS D’EVIAN ÉTAIENT SIGNÉS
Le silence des armes

19 Mars 2009 -
La génération post-indépendance a peu d’information sur une date qui, pourtant, a ouvert la voie à l’indépendance de l’Algérie.

Le 19 mars, est le jour où les «Accords d’Evian» ont été rendus publics, même si l’opinion publique n’en retient aujourd’hui encore que son préambule qui proclame le cessez-le-feu en Algérie après près de huit années de guerre. Pour tous, il est aussi, sans doute surtout, la fin de la guerre et consacre les aspirations du peuple algérien à l’indépendance après la nuit coloniale qui dura 132 longues années.
Le 19 Mars est également, plus prosaïquement, la fête de la Victoire, induite par l’accord conclu le 18 mars 1962 à Evian entre les délégations du FLN-Gpra, conduite par Krim Belkacem, et celle de la France sous la direction de Louis Joxe (voir en encadré les noms des 10 Algériens et des 11 Français qui négocièrent la paix entre l’Algérie et la France). Mais que de palabres et de tentatives avortées avant que la France n’admette enfin ce fait irréfragable: la perte de sa perle coloniale qu’a été l’Algérie, pour laquelle Paris a abandonné ses colonies africaines!
Le «19 Mars», est donc, en fait, un qualificatif impropre, produit par le lexique journalistique, et n’a pas de signifiant au point de vue juridique, d’autant plus que l’accord proprement dit entre la France et le FLN a été signé le 18 mars 1962 par les deux chefs des deux délégations MM.Krim et Joxe. Ceci pour les faits. Mais le 19 Mars reste néanmoins une date mineure dans les événements historiques qui ont marqué les deux pays.

Un non-événement
En France, pour une raison évidente, on ne fête pas une date qui célèbre une défaite, les autorités françaises l’ont passée par profits et pertes. En Algérie cela semble un peu plus compliqué. Aussi, curieusement, le «19 Mars» n’a fait la joie ni des Français, qui tentèrent surtout d’oublier qu’il y eut un 19 Mars dans leur calendrier historique, ni retenu l’attention des Algériens qui passèrent immédiatement à autre chose.Les Algériens et les Français qui négocièrent les accords d’évian


Délégation du FLN-GPRA

Krim Belkacem (chef de délégation)
Saâd Dahlab
Ahmed Boumendjel
Ahmed Francis
Taïeb Boulahrouf
Mohamed Seddik Benyahia
Seghir Mostefaï
Rédha Malek
Kaïd Ahmed (Commandant Slimane)
Ali Mendjli (Commandant)

Délégation française

Louis Joxe (chef de délégation)
Bernard Tricot
Roland Cadet
Yves Roland-Billecart
Claude Chayet
Bruno de Leusse
Vincent Labouret
Jean Simon (général)
Hubert de Seguins Pazzis (lieutenant-colonel)
Robert Buron
Jean de Broglie


Des deux côtés des rives de la Grande Bleue, cette date, pourtant combien symbolique, qui imposa le silence aux armes, n’a pas fait l’unanimité et a été cachée comme un enfant bâtard duquel on a honte.
Les Français, notamment, durant de longues années butèrent sur la qualification à donner à cette guerre sans nom qui, pourtant, fit des centaines de milliers de morts en Algérie, en majorité des civils. Nous n’allons pas rouvrir ici la «guerre» des chiffres mais les pertes parmi les Algériens ont été énormes, disproportionnées.
Aussi, il appartient aux historiens de débroussailler ce chantier en jachère, rétablir les faits et redonner à la guerre d’Algérie toute sa dimension libératrice et historique. C’est seulement dans les années 90 que l’on commença, timidement, à célébrer la «Fête de la Victoire» en Algérie et il fallut attendre l’arrivée de Jacques Chirac à la tête de l’Etat français pour que la France reconnaisse le terme de «Guerre d’Algérie» sans laquelle il n’y aurait pas eu de 19 Mars.
Ainsi, le président français prononça pour la première fois en juin 1999 le mot «guerre» en parlant de ce que l’on qualifiait jusqu’ici «d’événements d’Algérie» ouvrant du coup la voie à l’histoire mémorielle, avec, en filigrane, le nécessaire devoir de mémoire attendu de la part des historiens, tant chez nous en Algérie, où l’Histoire a été la chose la moins bien partagée, qu’en France où certains mots écorchent toujours une sensibilité encore à vif. Tout cela fait que le «19 Mars» - ou officiellement les «Accords d’Evian» - fut presque malvenu, mal perçu par les autorités des deux pays qui le négligèrent ne lui attachant que peu d’importance alors que ces «Accords» dits du 19 Mars mirent fin à une guerre de huit années, donnèrent naissance à un nouvel Etat, changèrent la géopolitique régionale maghrébine et méditerranéenne.
Beaucoup de non-dits et d’ombres subsistent cependant, car si la France reconnut le caractère de «guerre» à la lutte de Libération nationale algérienne, et même les actes criminels commis individuellement par les militaires français en Algérie, elle n’avoua jamais en revanche, les crimes (la répression organisée, les tortures, les déplacements de populations, ou encore les retombées néfastes des essais nucléaires dans le Sud algérien) commis par les militaires au nom de l’Etat français.
Donc le contentieux est loin d’être fermé et les plaies toujours ouvertes. Ainsi, il y a beaucoup à dire sur une date dont les autorités des deux rives doivent se dire ce qu’elles peuvent bien en faire.

Les «Marsiens»
Si en France, sous la pression des rapatriés d’Algérie, les autorités de Paris observent un profil bas, rien n’explique qu’à Alger cette date ne soit pas officialisée parmi celles qui marquèrent le long combat des Algériens pour leur indépendance. Mais, il n’y a pas que cela.
En Algérie, le 19 Mars, dont le sens est quasiment incompris par la génération post-indépendance, (un rapide sondage fait par des journalistes de L’Expression a montré que de nombreux jeunes ne savaient pas à quoi se rapportait cette date du calendrier révolutionnaire algérien) a aussi induit certaines dérives qui allaient imprégner l’avenir immédiat de l’Algérie et dont le pays souffre encore aujourd’hui.
Ce fut d’abord l’avènement des «Marsiens», cette génération spontanée surgie ex-nihilo de nulle part. Ça a été des jeunes entre 18 et 25 ans et même moins jeunes qui, au lendemain du cessez-le-feu, «montèrent» aux djebels pour en redescendre, quelques semaines plus tard, dans le sillage des moudjahidine labellisés «anciens moudjahidine», gonflant outre mesure le nombre réel des vrais moudjahidine qui sacrifièrent leur vie pour l’Algérie.
De fait, le juge Mellouk de Blida, rendu célèbre par sa lutte contre les «faux moudjahidine», consacra une partie de sa carrière à tenter de faire assainir les rangs des moudjahidine.
Il y eut ensuite, les évènements sanglants de l’après-juillet 1962 que l’ancien responsable de la Fédération de France du FLN, Mohamed Ali Haroun, a qualifiés dans un livre retentissant d’Eté de la discorde, quand la question de pouvoir fut réglée par les armes entre l’EMG (Etat-major général) et le Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne, qui négocia avec la France le cessez-le-feu) avec le triomphe du premier nommé. Sans doute que cela est une autre histoire, mais reste néanmoins une des retombées immédiates du 19 Mars.
En fait, toute une oeuvre de réhabilitation de l’histoire - dont le 19 Mars est une partie importante - reste à faire pour rendre aux Algériens leurs repères historiques qui leur ont tant manqués au moment où ils avaient le plus besoin de s’en référer pour venir à bout de leur malaise identitaire.

N. KRIM
http://www.lexpressiondz.com/article/2/ ... 61730.html
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

T800 a écrit :le President Nasser recevant Jamila Biouhired et Zohra Dhrif


Image


١٠ اكتوبر ١٩٦٢

si quelqu'un sait lire la date...

ici avec le père d'Abdelmoumen Khalifa , Laroussi


Image

Image

٣١ ديسمبر ١٩٦٢
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

IL Y A 50 ANS, LES COLONELS AMIROUCHE ET SI EL HAOUÈS TOMBAIENT AU CHAMP D’HONNEUR
17 ans dans les sous-sols de Serkadji
29 Mars 2009 -


Les ossements de ces deux martyrs ont été récupérés, mais il existe encore des chouhada oubliés.

«Après l’Indépendance, les dé-pouilles des colonels Amirouche et Si El Haouès furent enterrées à Serkadji» la tristement célèbre prison de Barberousse, a déclaré hier Nordine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche, lors d’une cérémonie organisée au forum du quotidien El-Moujahid en guise de témoignage à ces deux héros de la Révolution.
En présence de plusieurs moudjahidine, le fils du colonel Amirouche a déclaré: «L’Etat algérien a fait beaucoup de mal à ces deux héros (Si El Haouès et Amirouche). Leurs dépouilles ont été déterrées en 1965 et gardées à l’intérieur de l’état-major de la Gendarmerie nationale jusqu’à 1982.» Rendant hommage au président Chadli qui «a ordonné, à l’époque, une enquête sur cette affaire», ainsi qu’au général Larbi Belkheir qui a contribué par sa révélation de l’emplacement des corps de Amirouche et Si El Haouès, devenu à l’époque un secret d’Etat. L’orateur s’est interrogé: «Pourquoi a-t-on agi de la sorte vis-à-vis de ces deux colonels?» avant d’ajouter: «On leur a fait subir plus de mal que les Français». Sur sa lancée, M.Aït Hamouda s’est dit scandalisé par le traitement réservé, par certains, aux chouhada et souligne que «même si nous avons pu récupérer les ossements de ces deux martyrs, il existe des chouhada toujours oubliés».
Apportant son témoignage, le général-major à la retraite, Hocine Ben Maâlem, a déclaré que le colonel Amirouche «portait la Révolution sur ses épaules». Il était conscient de l‘importance de la Révolution, de ses succès et des dangers auxquels elle était exposée. «Il s’intéressait à tout ce qui la concernait et se rendait constamment là où sa présence l’exigeait, quel que soit l’endroit et quels que soient les dangers auxquels il pouvait être exposé.» M.Ben Maâlem a déclaré que la formation politique du chahid et son éducation ont fait de lui un militant fougueux, mais aussi un responsable courageux et plein d’initiatives. Selon le témoignage du général-major à la retraite, Amirouche a pris conscience de son rôle à l’extérieur de sa Wilaya lorsqu’il fut chargé de deux missions par le Comité de coordination et d’exécution (CCE), la première dans les Aurès-Nemenchas, la seconde en Tunisie, à la base de l’Est.
«Il est devenu en quelque sorte, un chargé de mission du CCE rompu aux problèmes de sa Wilaya qu’il se devait de régler et ceux pour lesquels il était chargé par le CCE de trouver des solutions.»
Pour sa part, Abdelhafid Amokrane, ancien ministre des Affaires religieuses et ex-capitaine de la Wilaya III historique, a rappelé les qualités humaines du colonel. «A travers toutes les contrées qu’il a traversées, les djounoud découvraient en lui un vrai chef militaire qui symbolisait la lutte armée dans toutes ses dimensions.» M.Amokrane rapporte que partout où le colonel faisait ses tournées les compagnons de lutte ne cachaient pas leur bonheur de se trouver en sa présence. Ils lui exprimèrent souvent son admiration et leur confiance pour régler les problèmes qui se posaient à eux.
De son côté, le moudjahid Rachid Adjroud a raconté la dureté de la vie, menée dans la région d’Akfadou et du danger qu’ils encoururent pendant la guerre de Libération. «Ni minutions encore moins de nourriture, mais on n’a jamais perdu de vue notre objectif, celui de l’indépendance», a-t-il rappelé. Très émouvante a été l’annonce de la mort du colonel. M.Adjroud en garde encore des séquelles. Il n’a pas pu retenir ses larmes, même 50 ans après la mort du colonel Amirouche.

Aït Ouakli OUAHIB
http://www.lexpressiondz.com/article/2/ ... 62033.html
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

draganov a écrit :Image Image Image
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Avatar de l’utilisateur

l'adjudant/chef
Fariq (فريق)
Fariq (فريق)
Messages : 2706
Inscription : 27 mars 2012, 15:57
Localisation : algerie
Contact :

Re: Post-it: Les Héros de La Résistance Algérienne [1830-196

Message par l'adjudant/chef »

Image[/quote]
c'est pas l'arme qui tue mais l'être humaine qui tir sur la gâchette

Image

Image
Répondre

Revenir à « Histoire Militaire Algérienne »